Le Deal du moment : -36%
Aspirateur balai sans fil Dyson V8 Origin
Voir le deal
254.99 €

 he talks about you in his sleep (enoch)

Anonymous
Invité
Invité
  

he talks about you in his sleep (enoch) Empty
Message(#)he talks about you in his sleep (enoch) EmptyLun 21 Déc 2020 - 6:10

Aaron veut qu’on lui achète tous les ours en peluche du marché de Noël et sa sœur, elle, voudrait qu’on lui offre de la neige. Ils pointent chacun de leur index boudiné une direction différente et les parents doivent souvent se séparer pour répondre aux attentes des deux petits monstres à la chevelure blonde. D’un point de vue extérieur, ils ressembleraient presque à une véritable famille. Ils sembleraient réellement heureux, aussi, parce que lorsqu’elle est avec ses enfants, le sourire de Charlie n’en finit jamais de grandir. Elle ne les voit que bien trop peu encore pour vouloir trouver le temps de parler avec Enoch des sujets qui importent. Elle a aussi bien trop besoin de passer du temps avec la chair de sa chair pour penser à quoi que ce soit d’autre, et c’est la raison pour laquelle elle cède à la plupart des caprices de l’un ou de l’autre. Ce Noël le premier qu’ils vivent réellement, c’est la première fois qu’ils peuvent fouler les pavés du marché. L’an dernier, ils n’avaient qu’un mois à peine et déjà tout était différent. Bien sûr, elle sait qu’une fois adultes ils n’auront aucun souvenir de cet instant passé mais ce n’est pas ce qui importe le plus à ses yeux. La blonde n’agit pas en se demandant ce qu’ils pourront bien penser d’elle dans dix ou vingt ans, ce n’est pas le sujet. Elle veut leur faire plaisir maintenant et tout de suite et la seule chose pour laquelle elle vit, ce sont les sourires qui viennent animer leurs visages éternellement joyeux.

Tu veux faire une photo avec le Père Noël, Aaron ?” Les parents refusent souvent d’admettre qu’ils ont un enfant préféré et il en sera bien sûr de même pour Charlie, pourtant ses doigts cherchent toujours ceux du garçon avant ceux de sa fille. Qu’elle le veuille ou non, il est son préféré. Il a toujours été le plus doux des deux, le plus sage aussi. Il est celui qui lui rappelle éternellement Enoch, quand tout allait encore bien entre eux et qu’il n’y avait aucune arme à ranger avant chacune de leurs entrevues. Aujourd’hui ils peuvent même comptabiliser les cicatrices qu’ils se sont infligés l’un à l’autre. “Siobhan, toi aussi ?” Accroupie pour être à leur hauteur, elle interroge les deux bambins d’une voix bien plus aiguë que celle qui est habituellement sienne. Rien n’est trop beau pour leur faire plaisir et s’il n’y a qu’une photo avec un monsieur déguisé de rouge pour qu’ils soient un peu plus heureux encore, alors elle ne risque pas de vouloir les leur en priver. Sans interroger Enoch du regard et après avoir reçu l’aval des deux principaux intéressés, elle vient les déposer sur les genoux de l’intéressé pour qu’ils en gardent un souvenir.

Elle se replace derrière le photographe pour attirer leur attention afin qu’ils regardant dans la bonne direction, eux et leur attention justement bien trop volatile. Les enfants ne sont pas réputés pour leur patience, et autant dire qu’il en est de même pour la jeune mère qui ne tarde pas avant de poser la question qui importe vraiment à ses yeux. “Je pourrais les avoir pour Noël ?” Leurs discussions se résument toujours au strict minimum alors elle va droit au but sans même le regarder dans les yeux, de toute façon bien trop occupée à lever les bras au ciel pour garder l’attention des jumeaux. Elle sait par avance que la réponse risque de ne pas lui plaire.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

he talks about you in his sleep (enoch) Empty
Message(#)he talks about you in his sleep (enoch) EmptyMer 23 Déc 2020 - 21:16

Elle m’avait demandé une visite “familiale” au marché de Noël et j’avais simplement acquiescé sans réelle motivation ou opposition à une telle idée. On, avec les enfants, l’avait retrouvé à proximité des lieux. Après quelques brefs échanges cordiaux, je laissai Charlie prendre la tête de notre petite expédition dans les ruelles plus ou moins étroites formées par les cabanons de bois de divers artisans et vendeurs. Les petits yeux d’Aaron et Siobhan ne tardent pas à s’illuminer devant les artifices, guirlandes et sapins dressés. Tout aussi rapidement, l'excitation de mes petits cœurs se fait ressentir par leur gesticulation. Pour le moment, leur interaction avec le monde extérieur tenait du babillement, des pleurs et des gestes mais j’avais bon espoir que prochainement ils parviendraient à articuler leurs premiers mots.

Face aux envies diamétralement opposées des enfants, l’on doit se séparer avec Charlie à plusieurs reprises, pour satisfaire autant les besoins de curiosité des jumeaux que trouver une idée d’achat pour leur faire plaisir. Si pour Aaron, un ours en peluche semble tout désigné pour le satisfaire, pour Siobhan c’est tout de suite plus compliqué. Tout ce qui l’attire au départ, c'est la fausse neige placée sur les comptoirs. La bougresse arrive même à en attraper et essaye de la mettre à sa bouche.

"Cela ne se mange pas Siobhan." Je lui retire la neige artificielle de ses petits doigts. Finalement après différentes tentatives, c’est vers une peluche renne portant une canne à sucre que la petite bouille jeta son dévolu. Je ne narrerai pas,  sous le regard certainement amusé de Charlie, la dizaine de tentatives de propositions qui s’étaient soldées par un non de la tête de la petite. J’avais lu que le caractère des enfants commence à s’affirmer généralement entre les 10 et 15 premiers mois de leur vie. Vu les directions opposées prises par les jumeaux, pas certains que les loulous se supportent dans la même pièce encore longtemps. Malgré une certaine routine de sommeil que je tente d’appliquer, Aaron se réveille par exemple plus souvent la nuit que sa sœur. Le fait de les séparer de lit a été plutôt bénéfique je crois. Cependant ils restent dans la même pièce et il impossible de les faire s’endormir s’ils ne sont pas à proximité l’un de l’autre.

Notre visite se poursuit et est ponctuée de temporaire séparation pour couvrir les besoins de nos chérubins. Peut-être sommes nous déjà  en train de trop gâter nos enfants, que nous allons devenir des parents trop poules ? Difficile de s’imaginer qu’il y a quelques mois seulement une bataille juridique dévastatrice se déroulait. Là, actuellement, je pense que je suis heureux. Observer Charlie sourire de bonheur était rare et j’étais bien plus habitué à des rires de cynismes ou de sarcasmes. Néanmoins, ni l’un ni l’autre ne nous trompons sur la nature de notre relation. Lorsqu’on nous demande si ces chérubins sont à nous, on répond oui en harmonie. Quand on nous balance que nous étions un beau couple bien chanceux, on se contente d’hausser les épaules pour un semblant d’apparence. Un regard observateur verrait que nous n’avons aucune dynamique de couple. Lors de la visite hebdomadaire, que j’autorise, de Charlie je m’efface. C’est son temps à elle avec les enfants. Je me charge simplement de la surveiller.

Charlie demande aux enfants, d’abord à Aaron puis ensuite à Siobhan, s’ils veulent une photo avec le père noël. Certaine de leur accord elle les récupère et se dirige vers le figurant sans même tourner son regard vers moi. Au moins elle fait preuve d’initiative. Il fallait que j’accepte de perdre un certain contrôle et donc que je montre que son acte ne m’atteint pas.
Elle se place à mon niveau tout en continuant à chercher l’attention des jumeaux.

"Je pourrais les avoir pour Noël ?" Je reste incrédule face à sa demande. Quelques secondes s’écoulent même. C’est dans ces instants que j’aimerai bien pouvoir être plus grande qu’elle pour la dévisager de haut mais malheureusement on fait la même taille. "Ce n’est pas une bonne idée". Le bruit de la prise de la photo résonne. "Peut-être l’année prochaine," hypothèse qui à mes oreilles était déjà disqualifiée. "Tu récupères la photo et je vais chercher les enfants ?" Elle irait les chercher et c’est moi qui allait me retrouver à payer la photo, pas simplement par contradiction je pense. Je cherche simplement à mettre fin à la conversation et le plus vite possible. On ne sait se tenir que lorsque Siobhan et Aaron sont dans les parages et je n'ai pas envie de voir la trêve de Noël finir en poudreuse.  

@Charlie Villanelle he talks about you in his sleep (enoch) 893420793
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

he talks about you in his sleep (enoch) Empty
Message(#)he talks about you in his sleep (enoch) EmptyJeu 24 Déc 2020 - 15:39

D’aucuns diraient que toutes ses attentions tournées vers les jumeaux n’étaient qu’un petit manège pour gagner l’empathie autant que la sympathie de leur père et ainsi gagner le droit de les voir à Noël. Il serait impossible de nier qu’il y a une part de vérité dans cela, quand bien même Charlie n’a pas eu à force le moindre geste ou mot en leur compagnie. Elle aime réellement ses jumeaux et ce n’est qu’aujourd’hui qu’elle sait le leur montrer sans faire du mal autour d’elle. Le problème étant que ce n’est qu’aujourd’hui aussi qu’elle commence à voir les conséquences de ses actes et à en payer le prix. Elle a cru tout pouvoir gagner avec le procès et la voilà qui, pour la première fois de sa vie, a tout perdu.

Si elle avait encore un peu d’espoir au moment de formuler sa question, les longues secondes qui s’écoulent ensuite sans qu’aucune réponse ne traverse les lèvres d’Enoch lui font rapidement comprendre qu’elle s’était une fois de plus fourvoyée. La jeune femme a enfin compris une vérité qui aurait crevé les yeux à n’importe qui d’autre : il n’a plus la moindre confiance en elle et ne lui confiera pas les jumeaux, ni à Noël, ni jamais. Ce n’est pas parce que le Monde entier fête quelque chose dont la grande majorité ignore même l’origine que cela peut lui donner le droit de les voir plus que de raison. La raison, justement, selon leur père, elle se résume à quelques heures par semaine. Selon la loi, cette même raison se résume à une absence totale de visites, alors Charlie devrait se contenter de ce qu’on lui offre et s’estimer heureuse. Ce serait pourtant bien mal la connaître de ne pas savoir qu’elle désire toujours plus.

"Ce n’est pas une bonne idée" Heureusement que l’appareil photo n’est pas tourné vers elle, sinon il l’aurait capturé en train de se mordre férocement l’intérieur des joues pour ne pas qu’elle puisse dire quoi que ce soit qu’elle sera encore une fois amenée à regretter. “Pour qui ?” Une chose comme ça, par exemple. La réponse est évidente, elle ne devrait pas demander ce genre de choses. Pour qui est ce que c’est une mauvaise idée, Enoch ? Elle n’a pas envie d’en entendre la réponse, laquelle consistera en lui faisant le résumé de tous les instants où elle a été une mauvaise mère, ou bien celui de tous les instants où elle sera une mauvaise mère - selon ses dires, en tout cas. Et une fois de plus, il aura raison sur toute la ligne. Il a toujours raison, et c’est ce qui énerve toujours la blonde (entre toutes autres choses). "Peut-être l’année prochaine." C’est ce qu’on dit aux enfants à la place de “non”, pour ne pas qu’ils fassent une crise de larmes en public. Elle le sait parce que sa mère a utilisé cette technique bien trop de fois avec elle, et voilà Enoch qui la reprend, quand bien même elle est adulte depuis de nombreuses années maintenant. Il y a beaucoup de choses que la jeune femme déteste mais être infantilisée demeure néanmoins toujours en tête de classement. "Tu récupères la photo et je vais chercher les enfants ?" - “Tu vas les chercher maintenant ou peut être l’année prochaine ?” C’est une question qui ne fait pas de sens mais elle souhaite lui souligner à quel point ses paroles ont le don de toujours passer de travers dès lors que Charlie doit les interpréter d’elle-même.

Le bleu de la jeune femme cherche le vert des siens, simplement pour qu’il voit à quel point elle lance des éclairs silencieusement et commence déjà à bouillir de l’intérieur. Il cherche toujours à prendre la tangeante et à fuir les conflits et cela ne l’amène qu’à tout garder pour elle un peu plus longtemps - et lorsqu’elle finit par parler, ce n’est que pire encore. Puisqu’il lui a ordonné une chose, elle fait le contraire, allant donc récupérer les photos des enfants alors qu’elle le laisse se débrouiller pour les gérer tous les deux en même temps. Malheureusement, elle sait aussi qu’il en a bien plus l’habitude qu’elle. “Laisse moi Aaron, il est fatigué, je vais le porter.” Ils n’ont pas pris la poussette parce qu’elle est bien trop grande pour se faufiler au milieu d’une foule dense, ce n’est donc qu’une raison de plus pour Charlie pour qu’elle puisse chouchouter son fils et s’en occuper, quand bien même elle a toujours envie de tuer son père. “Je suis certain que lui, il trouve que c’est une bonne idée de passer Noël avec moi. Sa chambre est toujours prête pour qu’il y dorme.Qu’ils y dorment. Leur chambre n’a pas bougée depuis leur départ, Charlie n’a rien touché à l’intérieur. Les murs sont encore peints des dinosaures dessinés par Léo et Cian, les parrains respectifs de Aaron & Siobhan. “Et il serait content de revoir Hope. Tu ne peux pas nier ça.” Comment ça, la discussion était terminée ? Certainement pas aux yeux de Charlie qui ne compte pas céder tant qu’on ne lui aura pas donné raison et si pour cela il faut mettre en avant l’argument du chien qui leur manque, alors elle n’aura aucun scrupule à le faire et à en jouer.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

he talks about you in his sleep (enoch) Empty
Message(#)he talks about you in his sleep (enoch) EmptyDim 27 Déc 2020 - 3:28

Mes proches pointent souvent du doigt mon manque d’anticipation et tout spécialement pour ce qui concerne mes projets d’avenir. Je ne comprends pas ces individus qui se projettent dans un avenir incertain quitte à se désancrer totalement du présent. Demain me fait peur, la semaine prochaine m’effraie, le mois suivant m’angoisse et l’année à venir me terrifie. Ce sentiment déjà présent n’a été qu’exacerbé par les évènements de 2020. Lorsque Charlie pose la question, je me mords les lèvres. Dans mon for intérieur, je savais que cela arriverait et pourtant me voilà de nouveau nu face à mes émotions contradictoires. Je ne la connais que trop bien, lorsque vous lui offrez une main elle attrape votre bras et vous tire de tout son être dans son monde. Il aura fallu un procès pour que je fuis son paradigme. Mais même avec une victoire judiciaire je ne me suis pas résolu à la soustraire de ma vie. Pour nos malheurs respectifs, nous sommes liés par deux petites têtes blondes à jamais, ou au moins jusqu'à ce qu'ils soient indépendants. Ma réponse infantilisante à dessein ne lui fait pas lâcher prise au contraire. Est-ce que si je m’étais mieux préparé j’aurais eu la chance de trouver un moyen de désamorcer les demandes de Charlie ?

Je sens son bref regard peser de tout son poids sur moi. Je cherche à cacher mon renfrognement mais aussi ma déception. Je n’attendais rien mais il semble que je me fourvoie. Je ne sais pas de quoi j’ai l’air, et je n’ai pas envie de le savoir, je cherche simplement à ne pas laisser la moindre émotion passer et elle sait à quel point je suis mauvais à ce jeu. Je sais qu’elle connaît l’influence qu’elle peut avoir sur moi. On discerne aisément l’un chez l’autre les cicatrices que l’on s’est laissé. On ne compte plus les auto-mutilations faites. Pourtant, ici et maintenant, j’ai l’impression d’avoir relancé un schéma destructeur.

Pour qui ?” ll me faut encore plusieurs secondes bien trop longues pour répondre montrant toute l’artificialité de notre relation. “Pour nous”. Aussitôt, je rectifie en essayant de me montrer plus convaincant. “Pour nous quatre”. Je croise les bras. Nous n’a strictement aucune valeur et mon propos est tout aussi aléatoire que sa question. Nous n’a jamais existé et n’existera certainement jamais. Le quatre est une simple réminiscence que nos décisions ne concernent pas que nos simples personnes mais aussi nos enfants et vise à lui faire comprendre que nos décisions ont des conséquences sur eux. Je poursuis par un peut-être lourd de sens. Si le sarcasme est présent, j’ai envie de lui dire mes espoirs qu’un jour elle fête Noël  avec Aaron et Siobhan. Cependant je crains trop de souffler encore plus sur les braises et de faire par suite étalage de son irresponsabilité et autres travers. Plus encore, je ne veux pas donner de faux espoirs. Je ne veux pas, aujourd'hui, jouer le père la morale.

Je lui demande -ordonne- d’aller chercher les enfants. Son esprit de contradiction la pousse à faire l’inverse. “Tu vas les chercher maintenant ou peut-être l’année prochaine ?” Je lève les yeux au ciel et ne peux m’empêcher de soupirer. Son regard se fait de nouveau sentir mais cette fois-ci nos yeux se croisent pendant quelques instants. Autrefois, comme si c’était il y a plusieurs années alors que c’était il y a tout juste 2 mois, j’aurai tout fait pour que se soit elle qui détourne le regard d’ennui (ou qu’elle triche pour que je le détourne). Je fuis tout en sachant que la confrontation est inévitable. Je ne peux que la retarder en pensant naïvement qu’elle se souvienne qu’elle n’a plus voix au chapitre.

Je récupère Aaron et Siobhan des genoux du figurant en le remerciant. Je les regarde et ils font de même. Comprennent-ils la situation ? J’ai l’impression que leurs visages paraissent moins joyeux. Ou alors c’est mon imagination qui me joue un tour. Notre fille vient porter sa petite et douce main droite sur ma joue et répète ce mouvement à plusieurs reprises tout en faisant une série de babilles peu compréhensibles, le tout sous les yeux attentifs de son frère qui tient avec fermeté son ours nouvellement acquis. "Laisse-moi Aaron, il est fatigué, je vais le porter.” Je lui donne Aaron de manière délicate non sans une certaine appréhension. Fatigué de quoi ? T’entendre de toujours vouloir en avoir plus ?

Je concentre mon attention sur Siobhan qui semble essayer de manger les cornes de son renne en peluche. Elle avait rejeté tôt la tétine là où son frère en avait encore besoin. Le prix étant qu’elle s’amuse à mettre tout ce qui est nouveau dans sa bouche. Je lui fais signe avec l’index que non il ne faut pas faire cela, elle rit et essaye de m’attraper le doigt avec ses riquiquis mains. Je souris mais Charlie n’a pas lâché le morceau. “Je suis certain que lui, il trouve que c’est une bonne idée de passer Noël avec moi. Sa chambre est toujours prête pour qu’il y dorme.” Elle commence un peu à m’énerver.  “J’y penserais si jamais”. Si jamais quoi ? Me demandez pas, je n’en sais rien.

Et il serait content de revoir Hope. Tu ne peux pas nier ça.” Je ne sais pas si elle essaye de m’attendrir ou si elle se moque de moi. Je ne sais même pas si elle joue et encore moins avec quoi. Malgré tout le respect que j’ai pour cette bête de supporter Charlie tout les jours, j’en ai un peu rien à faire. Sans lever la voix je me montre ferme, enfin je crois. "Tu ramèneras Hope la semaine prochaine alors. Ils seront contents de la revoir". Noël est dans quelques jours, la réponse est donc on-ne-peut-plus-clair mais j’en rajoute une couche. “Puis tu pourras leur donner tes cadeaux à ce moment-là”.

Dans ce qui ressemble à une dernière tentative de conciliation mais aussi un aveu de je-ne-sais-plus-quoi-répondre je réfléchis à une manière de sauver ce qui peut-être sauver. “On pourrait tenter d’organiser quelque chose d’un peu moins ordinaire qu’une simple visite à la rigueur ?”. Je t'en prie accepte et n'en demande pas plus. Je t'en supplie. Mon regard cherche le sien. J'ai le sentiment que je vais amèrement regretter ma question.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

he talks about you in his sleep (enoch) Empty
Message(#)he talks about you in his sleep (enoch) EmptyMer 30 Déc 2020 - 2:42

Une fois Aaron dans ses bras, elle oublie involontairement le reste du monde pendant un temps. D’habitude, elle le fait volontairement et se force à se rendre imperméable à toutes les voix de chacun et leur regard mais une fois son fils près d’elle, plus personne ne vaut la peine qu’elle s’intéresse à eux. Ses mains s’activent à le garder proche sans trop le serrer, elle prend garde de vérifier qu’il n’ait ni trop chaud ni trop froid. Il a un sourire sur son visage de chérubin et c’est tout ce dont elle a besoin pour finalement afficher le même sur le sien. Il ressemble à Enoch. Il ressemble à Enoch bien plus qu’il ne lui ressemble à elle. Cela ne change rien au fait qu’elle continuera à l’aimer dans cette vie comme dans toutes les autres, pourtant. "Tu ramèneras Hope la semaine prochaine alors. Ils seront contents de la revoir." Elle aurait sans doute préféré continuer à nier sa présence. Il ne lui dit rien qu’elle ne sache déjà, il essaye de la calmer alors qu’il ne fait finalement que tout son contraire. Ce n’est pas en usant de compromis qu’elle saurait être contentée. Elle a toujours été tout noir ou tout blanc, Charlie, et même si c’est loin d’être une bonne chose pour qui que ce soit, cela reste pourtant un de ses traits principal de caractère. Elle ne s’en débarrassera jamais, tout comme elle ne se débarrassera jamais d’Enoch. Une infime part d’elle est heureuse que ce soit le cas, mais elle ne saura plus ranger son orgueil à nouveau pour le lui dire. Ils ont passé le temps des confidences sur l’oreiller. “Puis tu pourras leur donner tes cadeaux à ce moment-là.” Ce qui ne vaudra jamais le fait de leur donner leurs cadeaux chez elle, au pied de son sapin, Hope couché non loin et déjà prêt à dévorer les papiers des cadeaux ouverts. Cela ne vaut pas sa vision féerique qu’elle a de Noël alors elle préfère ne rien dire plutôt que de lui hurler dessus - paraît-il que ce n’est pas quelque chose de bien vu en public.

Ses pas entraînent déjà le quatuor vers la suite du marché sans qu’Enoch n’ait son mot à dire. Elle a rangé la précieuse photo dans son sac à main, énième souvenir de plus qu’elle entreposera minutieusement à défaut de pouvoir profiter de ses enfants quotidiennement. “On pourrait tenter d’organiser quelque chose d’un peu moins ordinaire qu’une simple visite à la rigueur ?” Est ce qu’elle a vraiment le choix ? Aussi sûre d’elle puisse-t-elle paraître, ce n’est justement qu’une apparence. Sa vie repose sur Enoch et les choix qu’il peut faire et s’il lui tend la main, elle n’a d’autres choix que de l’accepter. Il a un bon fond et elle ne peut pas lui retirer ça, à défaut de regretter beaucoup de choses au sujet de leur histoire commune lors de ces dernières années. “Comme quoi ?” Son pas a ralenti pour qu’il ait le temps de la rejoindre et finissent par avancer au même rythme. La question n’est pas piquante mais même elle en vient à être à court d’idées et elle ne voit pas quoi faire d’autre qui puisse se rapprocher un minimum de l’esprit de Noël alors qu’ils restent encore incapables de passer du temps ensemble sans repartir plus fâchés encore qu’au début. Ce n’est pas faute d’essayer et de vraiment le vouloir de toutes ses forces pourtant, elle le jure. “Je pourrais venir le 25 au matin. Si jamais tu comptes fêter Noël avec ta famille. Ou quoi que ce soit.” Sa vie personnelle ne regarde plus Charlie et sa vie sentimentale, moins encore. Elle n’a surtout pas envie d’entendre parler de cette dernière, en réalité, parce qu’elle a déjà bien trop de remarques acerbes en réserve sans même qu’il ne fréquente encore qui que ce soit. “Ou alors ils pourraient dormir chez moi le 24, comme ça tu pourras passer les fêtes où tu veux. Et boire ce que tu veux.” La voilà repartie pour des négociations alors qu’elle tente de faire croire que tout ce qu’elle fait, elle le fait pour lui. Elle ne changera donc jamais.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

he talks about you in his sleep (enoch) Empty
Message(#)he talks about you in his sleep (enoch) EmptyJeu 31 Déc 2020 - 5:25

Je ne sais pas comment elle me voit ou comment les choses vont évoluer. Est-ce que le fait de voir les enfants lui fait plus de bien que de mal ? Est-ce que les ouvertures que je propose ne font pas plus de dégâts qu’elles ne soignent ? On ne s’entend sur rien et je persiste à considérer que la présence de Charlie est nécessaire pour que Siobhan et Aaron grandissent sereinement. Chaque pont construit finit dans le ravin avant même d’avoir vu le jour. Il n’y a rien à sauver à l’exception de deux graines à empêcher de faner avant l’heure. On est incapable d’échanger sans être dans le rapport de force et lorsqu’on est honnête c’est pour mieux se blesser l’un et l’autre. Je lui fais -impose, elle sait qu’elle n’a qu’une faible marge de manœuvre- une proposition. Je me questionne sur la nature de notre relation craignant autant d’être un despote à son égard que de perdre l’influence, totalement dépendantes des jumeaux, que je peux avoir sur celle que j’ai un jour aimée je crois.

Charlie continue de prendre l’initiative de notre expédition. Elle ne va pas dans la direction que je souhaitais emprunter mais je me tais pour ne pas rajouter d’huile sur le feu. Je détourne mon attention après ma proposition vers l'environnement qui nous entoure. J’en serais presque à ignorer que je porte Siobhan tant j’attends et je crains sa réponse. “Comme quoi ?” C’est une bonne question auquelle je n’ai pas pensé. Après à peine un quart d’heure de marche, on a du mal à ne pas se quereller, alors proposer un projet de la sorte relève du fantasme irréfléchi. Je me retrouve dans l’embarras sans avoir de propositions rationnelles à mettre en avant. Comme si, à l’approche des fêtes, le père Noël allait apporter la solution magique et tout résoudre. Cela marche dans les contes pour enfants mais pas dans la vie de tous les jours. Je suis coincé dans mes propres espoirs et attentes sans solution viable.

Je pourrais venir le 25 au matin. Si jamais tu comptes fêter Noël avec ta famille. Ou quoi que ce soit.” Je réfléchis, mon interlocutrice me dirait sans doute trop pour peu d’action derrière, et je me rends compte que cela ne sera pas possible tout simplement car le 24 et le 25 sont balisés par mes parents et le reste de la famille. S’ajoute qu’Aaron et Siobhan vont faire la rencontre de leurs cousins éloignés et qu’ils aussi la clé de la porte d’entrée pour apaiser mes relations familiales. Enfin c’est totalement hors de propos de dire à Charlie de venir sinon je pense que mes parents vont me faire interner ou commettre un meurtre (voire les deux). “Ou alors ils pourraient dormir chez moi le 24, comme ça tu pourras passer les fêtes où tu veux. Et boire ce que tu veux.” Je viens me passer les doigts sur les paupières. J’ai cru que tu faisais un effort. Je me retiens de répondre sèchement. “Je ne sais pas depuis quand tu t'intéresses à ma consommation d’alcool ou même si tu t’es jamais questionnés dessus mais je n’y touche presque plus. Et célébrer Noël avec ma famille ne sera pas une occasion pour aller contre cette résolution.” La chose est dite. Après le registre passionnel sur le chien, elle fait de même pour moi. Ce n’est pas possible. On continue d’avancer dans la foule du marché, côte à côte. “Ce n’est pas envisageable ni pour le 24, ni le 25. L’on sera tous les trois avec mes parents. Mais le 26 ou le 27 si tu es disponible. Et il va de soi que je viendrais et resterais avec les enfants.” C’est ce que jusqu’ici Charlie semblait totalement exclure. Il n’est pas question que je la laisse seule avec eux. C’est bien trop tôt encore. Je n’ai pas non plus l’intention de l’inviter dans notre appartement. C’est seulement maintenant que je comprends toute l’absurdité de ma proposition précédente. “Tu dois bien avoir des projets pour Noël qui n'incluent pas Aaron et Siobhan dedans non ?” Comme si cela allait de soi. Je transgresse une frontière en la questionnant sur sa vie privée tout en apposant un jugement et en cherchant à satisfaire une curiosité soudaine qui me surprend moi-même.


@Charlie Villanelle he talks about you in his sleep (enoch) 873483867
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

he talks about you in his sleep (enoch) Empty
Message(#)he talks about you in his sleep (enoch) EmptyMer 6 Jan 2021 - 8:00

Certains gestes ne trompent pas et l’agacement d’Enoch est palpable alors qu’il passe ses doigts sur ses paupières. Il y a longtemps, elle aurait trouvé le moyen de trouver ce geste attendrissant voire carrément sexy - allez savoir pourquoi, elle était totalement pâmée de lui. Aujourd’hui, elle se prépare déjà à ses paroles en refermant sa mâchoire pour ne pas se mordre par inadvertance. “Je ne sais pas depuis quand tu t'intéresses à ma consommation d’alcool ou même si tu t’es jamais questionnés dessus mais je n’y touche presque plus. Et célébrer Noël avec ma famille ne sera pas une occasion pour aller contre cette résolution.” Même lorsqu’elle n’aiguise pas intentionnellement ses paroles contre lui, elle ne peut s’empêcher de faire des faux pas et d’empirer la situation. Il faut croire que c’est plus fort qu’elle et que leur duo est simplement voué à aller droit dans le mur, peu importe tous les efforts qu’ils mettent dedans. La blonde souffle à nouveau et contrebalance en plaçant une main à l’arrière du crâne d’Aaron pour doucement caresser ses quelques mèches blondes. Si elle se montre dure avec son père alors elle a l’impression de devoir aimer un peu plus encore le garçonnet pour régler tous les maux et problèmes de l’univers. “Ne le prends pas comme ça. Je voulais simplement dire que si tu n’avais pas à t’occuper d’eux, tu pourrais faire ce que tu veux.” Sous-entendre qu’il pourrait boire était un exemple parmi des milliers d’autres, elle aurait aussi pu lui préciser qu’il pourrait dormir huit heures de suite tout comme il aurait même pu mettre de la musique sans craindre de les réveiller. Pour une fois, elle ne pensait réellement qu’à bien mais l’attitude de son ex-petit-ami ne lui donne que peu envie de continuer dans cette voie, si ce n’est pour le bien des enfants. Ils sont les seuls qui ne la déçoivent pas.

Tout ce qu’il peut dire ensuite ne fait que confirmer ses soupçons à propos du brun. Ce n’est pas parce qu’il agit pour le bien des enfants à l’hôpital qu’il le fait autant pour sa propre progéniture. Plus les jours, les mois et les années s’écoulent et plus la jeune femme en vient à douter. Il ne sait que faire semblant, il ne sait que lui voler ce qu’elle sait avoir de plus précieux en ce monde. “Ce n’est pas envisageable ni pour le 24, ni le 25. L’on sera tous les trois avec mes parents. Mais le 26 ou le 27 si tu es disponible. Et il va de soi que je viendrais et resterais avec les enfants.Il va de soi quand, justement, rien ne va de soi, rien n’est logique, rien ne coule de source mais tout, absolument tout agace encore une fois la jeune mère qui lève les yeux au ciel en même temps qu’elle serre un peu plus son fils contre elle. Elle sait de moins en moins quand est ce qu’elle va les revoir et encore moins quand est ce qu’ils pourront passer quelques précieux instants ensemble. De ce fait, chaque seconde devient plus précieuse encore - pour les enfants, pas pour un Enoch dont elle se passerait finalement bien. “La prochaine fois, précise moi que ton “on pourra tenter d’organiser quelque chose” n’est qu’un mensonge pour passer une fois de plus pour le good cop.” C’était un leurre, puisqu’à l’évidence il n’a pas la moindre envie de faire aucun effort. Noël n’est pas le 26 ou le 27 du mois et il s’en faut de peu pour qu’il lui propose de décaler la rencontre au moins suivant encore pour d’obscures raisons. Il est aussi absurde que toutes les raisons qu’il ne cesse de trouver pour la garder éloignée de sa progéniture.

Parmi toutes ces raisons, il trouve encore et toujours le moyen de minimiser l’amour qu’elle leur porte aujourd’hui. Elle n’a pas été une mère exemplaire à ses débuts et on rejettera bien facilement la faute sur son jeune âge, mais aujourd’hui elle entre réellement dans la vie active et prend toutes les décisions allant avec. Parmi elles, celle de réellement prendre le temps de s’occuper des jumeaux comme ils le méritent. “Tu dois bien avoir des projets pour Noël qui n'incluent pas Aaron et Siobhan dedans non ?” Charlie avait jusque-là soigneusement évité de croiser le regard de son aîné mais le regard qu’elle lui décoche est d’un bleu glacé, il lance même des éclairs assassins. “T’es sérieusement en train de me demander si j’ai prévu de continuer à vivre ma vie en faisant semblant de ne pas avoir deux enfants ?” Ce n’est pas après les avoir laborieusement porté pendant neuf mois (huit, en réalité, sue me) qu’elle va être capable d’oublier une telle chose. Ce n’est pas non plus en se réjouissant du moindre de leur progrès quotidien qu’elle va être capable d’oublier leurs yeux bleus, leur crâne dégarni et leurs joues éternellement rebondies. “J’avais prévu d’inviter Léo chez moi, c’est tout. Pas de rave party à l’horizon, puisque je sais que c’est tout ce que tu cherchais à savoir.” Pas de drogues, pas d’excès, pas de rencontre avec une foule d’inconnus dont elle ne connaître jamais le nom mais plutôt les mensurations. Ce n’est pas ce qu’elle a prévu pour ses fêtes et ce n’est pas ce qui arrivera non plus parce que Léo vaut bien plus que n’importe laquelle de ces choses - et il en aurait été de même pour les jumeaux. "Il aurait aimé voir son filleul mais là aussi j'imagine que cela ne va pas correspondre à ton calendrier conçu pour me mettre des bâtons dans les roues ?" Et voilà déjà que le drapeau blanc se fait la malle.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

he talks about you in his sleep (enoch) Empty
Message(#)he talks about you in his sleep (enoch) EmptyLun 11 Jan 2021 - 0:14

Ne le prends pas comme ça. Je voulais simplement dire que si tu n’avais pas à t’occuper d’eux, tu pourrais faire ce que tu veux.” Je ne comprends que trop tard qu’elle ne sous-entendait peut-être rien. Et je m’en veux d’avoir jeté vainement du charbon sur les braises. Je me mords la joue gauche en regrettant amèrement mon dernier propos. Ce n’est pas dans mes habitudes de me montrer aussi batailleur ceci-dit Charlie a l’art et la manière de me faire perdre mes moyens. Face à x personne, je songerai sûrement à m’excuser mais c’est une chose à laquelle je ne peux pas me résoudre face à la mère de nos -mes- enfants. C’est de toute façon le résumé de notre relation que de voir le mal partout chez l’autre et cela ne changera probablement jamais. Puis quand bien-même elle me dit qu’elle n’a aucune arrière pensée, ce que j’ai du mal à croire, il n’en reste pas moins que sa parole vise uniquement à récupérer les jumeaux pour Noël et qu’elle ne se soucie que peu de mon état. Elle peut invoquer tous les arguments du monde, la réponse reste négative de ma part. Finalement, cette fois-ci c’est moi qui ai ouvert Pandore même si j’accuserai, et j’accuse Charlie de m’avoir poussé à le faire, ce qui à mon sens est une stricte vérité. Si elle acceptait pour une fois ce qu’on lui propose sans avoir toujours quelque chose à redire.  

La prochaine fois, précise moi que ton “on pourra tenter d’organiser quelque chose” n’est qu’un mensonge pour passer une fois de plus pour le good cop.”.“Je ne m’excuserai pas d’avoir d’autres projets et des engagements envers d’autres personnes. Tu n’es pas une priorité. Je te propose une solution, tu la rejettes.”Solution totalement bancale, irréfléchie et débile. Comme moi. Je m’agace. De Charlie, de moi, de la foule autour de nous, du passé, de toutes les actions qu’elle et moi on entreprend et qui finissent dans un ravin. Je ne suis pas en colère, plutôt lassé. S’il n’y avait pas les loulous, tout serait 12 000 fois plus facile. Pourtant Siobhan et Aaron me rendent heureux, ils sont la prunelle de mes yeux. Tant que je considérais leur mère comme erratique je les protègerai. Elle a bien assez provoqué de malheurs comme ça. Il est hors de questions qu'ils payent plus de pots cassés que ceux actuels. Je ne suis pas le good cop c’est vrai. Mais je reste intimement convaincu que je gère mieux ma paternité que tu n’as géré ta maternité.

Je lui demande ses projets pour Noël. Son regard transperce le mien. Si elle était méduse, elle m’aurait tétanisé sur place. Les œillades emplies de rage sont bien les seules que tu m’accordes depuis la fin du procès. La morsure ne se fait pas attendre. “ T’es sérieusement en train de me demander si j’ai prévu de continuer à vivre ma vie en faisant semblant de ne pas avoir deux enfants ?”.“Non ce n’est pas ce que je cherche à dire. Je voulais simplement savoir si tu le fêtais seule, en petit comité ou autres.” Ce qui était une vraie inquiétude, si elle fêtait seule, même si sa réponse ne changerait pas mon avis final, j’aurais pu faire un effort pour rentrer le 25 en début d’après-midi. Mais cela ne l’aurait pas satisfait non plus. Pourquoi je pense encore à elle et un minimum à son bien. Autant prendre rendez-vous aux pompes funèbres, c’est plus rapide. “J’avais prévu d’inviter Léo chez moi, c’est tout. Pas de rave party à l’horizon, puisque je sais que c’est tout ce que tu cherchais à savoir.” Je ne cherche pas à contester. Tant pis.

"Il aurait aimé voir son filleul mais là aussi j'imagine que cela ne va pas correspondre à ton calendrier conçu pour me mettre des bâtons dans les roues ?" Je la regarde et je la juge mais d’une force. On atteint un summum de ridicule. "Rappelle-moi, j’ai la mémoire qui flanche. Qui a voulu avorter et qui a joué pendant plusieurs mois avec le désir de l’autre d’avoir des enfants ? Qui a pris de la drogue ? Qui a fumé ? Qui a fait n'importe quoi ? " Je pouvais continuer encore longtemps et faire une liste précise de chacune de ses conneries. "Et le plus important. Qui a voulu lancer le procès à garde exclusive alors que l’autre était pour une solution alternative. Tu as fait un pari, tu as perdu. Grand bien t’en fasse." Car oui à mes yeux ce procès n’a été qu’un simple pari, un jeu de plus dans la vie trop monotone de Charlie. Elle a joué avec le feu et s'est brûlée les ailes."Ensuite Léo ou même Cian ne sont plus parrains. Cela finira bien par rentrer dans vos têtes un jour. C’est incroyable ça. D’ailleurs, je t’informe que les jumeaux vont bientôt en avoir de nouveau." C’était gratuit et pas totalement vrai. Cependant, le fait qu’elle ait nommé des parrains sans le consentement du père avait été un argument de choix dans notre procès. Avec la garde exclusive, elle n’a désormais plus voix au chapitre. Je soupçonne Léo d’être l’oiseau de mauvais augure qui me tourne autour ces derniers temps. Cependant sans preuve, je n’avancerai rien. Cependant si j’apprends que tu es à la manœuvre derrière je jure devant Dieu que je réclame l’injonction d’éloignement. "Puis soit honnête. Si tu avais remporté la garde exclusive. Tu m’aurais autorisé à voir les enfants une fois par semaine ? Tu me les aurais laissés pour Noël ?" Je fais légèrement tourner Siobhan pour qu’elle regarde sa mère. A moi tu me mentirais, j’en suis convaincu, mais à tes enfants ?

@Charlie Villanelle he talks about you in his sleep (enoch) 2375186608
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

he talks about you in his sleep (enoch) Empty
Message(#)he talks about you in his sleep (enoch) EmptyLun 1 Fév 2021 - 11:28

Les arguments sont renvoyés d’un parti à l’autre sans ne jamais être écoutés en retour. C’est un dialogue de sourds dans lequel tout le monde souhaite gagner tous les arguments sans ne donner aucune chance à ceux de l’autre lesquels sont, bien sûr, totalement irrecevables. Ils n’oeuvrent aujourd’hui que pour le bien commun des jumeaux, chose qui est devenue leur priorité à tous les deux, mais ils ne sont toujours pas assez matures pour mettre leur rancœur de côté et enfin accepter d’être dans la même équipe. Elle ne rêverait que ça, au fond, qu’ils puissent à nouveau s’entendre sans que cela ne soit une terrible concession de la part de l’un. Il est désormais plus facile pour elle d’en venir à ce genre de conclusion maintenant qu’elle a de moins en moins l’espoir d’une victoire ou d’un accord moindrement arrangeant. Plus les jours passent et plus elle perd de choses, raison pour laquelle ses doigts se raccrochent toujours un peu plus doucement à ceux de son fils.

A force de jouer avec le feu, Charlie se brûle. Il était évident qu’elle ne saurait pas s’arrêter au bon moment et qu’elle allait encore une fois demander trop de choses avant de tout perdre à nouveau. Enoch s’est spécialisé dans ce domaine là, lui qui la ramène sur Terre plus violemment que personne d’autre en ce monde. Force est d’avouer qu’il est aussi le premier - le seul, elle ose l’espérer - à avoir le pouvoir de l’éloigner de ses enfants alors que le reste du monde observe au contraire tous les efforts qu’elle fait pour être une bonne mère pour eux. “J’ai changé. Tu sais que j’ai changé. T’as pas le droit de me le reprocher éternellement, ils vont bien aujourd’hui.” Elle n’a pas avorté et eux, ils ne subissent aucune conséquence de la prise de drogues ou d’alcool de leur mère. Si elle ne lui avait pas fait confiance au point de tout lui confier, il n’aurait jamais été au courant et il n’aurait pas ressorti ces arguments au procès non plus. Sans tout ça, il n’y aurait sûrement même pas eu de procès. Tout ça, c’est de sa faute à lui, finalement. "Et le plus important. Qui a voulu lancer le procès à garde exclusive alors que l’autre était pour une solution alternative. Tu as fait un pari, tu as perdu. Grand bien t’en fasse." Elle ne dirait pas que tout ceci lui a fait le moindre “bien” mais en réalité, elle ne dit plus rien. Elle est trop occupée à lui lancer des regards noirs pour trouver quels mots formuler, surtout alors qu’elle sait pertinemment qu’il a raison sur toute la ligne. Malheureusement, il le sait bien plus encore et elle ne peut rien contre. Si Charlie a la fâcheuse tendance à défier l’autorité, elle se sait toujours en dessous des lois, tout comme elle sait que cela risquerait de remettre son métier en jeu que de trop jouer avec le feu.

C’en est une chose de s’attaquer à elle mais c’en est une autre de le faire avec ses proches, les parrains des jumeaux, eux qui n’ont rien demandé ni même jamais rien fait de mal qui justifie un tel traitement de la part d’Enoch. “Pardon ? Tu ne peux pas dire que tu veux leur bien et en même temps leur retirer leurs parrains. Ils s’occupent parfaitement d’eux.” Même Léo qui n’aime pas les enfants, il fait un excellent parrain. Cian s’est occupé d’elle comme de sa fille, il est naturel et les jumeaux l’adorent sans différence. “C’est à moi que t’en veux, laisse les en dehors de ça.” Il s’entraîne sûrement tous les soirs à tirer des fléchettes sur une cible flanquée du portrait de la blonde. Cela n’aurait rien d’étonnant, en tout cas, parce que plus la journée avance et plus elle rêve d’en faire de même avec sa stupide tête d’imbécile qu’elle a, un jour lointain, sincèrement aimée.

Enoch utilise sa fille comme un argument, lui qui pense pouvoir attendrir Charlie pour mieux la persuader. Il a raison, et c’est ce qu’elle déteste le plus. Il la connaît bien mieux que bien d’autres, cela signifie donc que ce sont ses défauts qu’il connaît aussi par coeur. Et Dieu sait qu’ils sont nombreux. Face au visage de Siobhan, Charlie se calme aussitôt et préfère ne pas répondre à ses accusations : si elle avait gagné le procès, il n’aurait plus jamais vu ses enfants de sa vie. A défaut de statuer cette vérité évidente, elle se rapproche plutôt de lui pour venir embrasser contre sa tempe la petite fille et s’assurer du dos de ses doigts qu’elle n’a pas trop chaud. “On devrait rentrer. Ça ne sert à rien de discuter, de toute façon.” Chacun campe sur ses positions et personne ne cède de terrain. Quelle idée, aussi, de faire des enfants avec une personne aussi têtue que soi. “Qui est ce que tu comptes leur donner à la place ? Comme parrains ?” Elle ne peut pas se vanter de connaître tout son entourage mais pour les noms qui lui viennent en tête, elle doute qu’aucun d’eux soit une bonne idée. C’est une tentative comme une autre pour passer à autre chose et essayer de ne plus (trop) avoir envie de le tuer.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

he talks about you in his sleep (enoch) Empty
Message(#)he talks about you in his sleep (enoch) EmptyDim 7 Fév 2021 - 0:33

Même après toutes les erreurs commises, à deux, l’on arrive encore à se tirer par le bas, chacun notre tour. Dès que l’un à la volonté de l’autre ce n’est que pour mieux s’enfoncer dans des sables mouvants. Cela dure depuis que l’on se connaît et c’est bien la seule chose qui est régulière dans notre relation. Je suis de glace -glaçon serait plus juste- et je rejette toutes propositions que Charlie pourrait me faire, qu’importe leur nature. C’est involontairement, enfin j’espère, que je vois le mal dans chacune de ses idées ou presque. Puis la mère de nos enfants, elle est l'allumette qui s’embrase pour faire fondre la glace et qui finit par déclencher l’alarme incendie, une fois de plus. Scène pathétique résultant d’un tout pathétique. Nous ne sommes arrivés à rien, nous n’arrivons à rien et je ne sais pas si nous arriverons un jour à quelque chose. Pourtant je continue de force à la maintenir dans la vie des jumeaux et par conséquent dans la mienne. La blonde me dit qu’elle a changé en me ressortant sa complainte habituelle. Je préfère me taire pour éviter de laisser la poudre près de l’incendie. Non je ne sais pas. J’observe que tu fais des efforts mais ils sont encore insuffisants à mes yeux. Seule la pérennité de son comportement pourrait me faire changer d’avis. Cette pensée est affreuse mais je l’assume. Peut-être que si je me montrais plus enthousiaste les choses seraient différentes mais j’en doute. J’ai essayé aujourd’hui et j’ai échoué laissant un constat sans appel.  

Là où Charlie se montre de plus en plus émotive au fur et à mesure que la situation se détériore frôlant la limite du pathos, je me réfugie à l’inverse dans la logique la plus brute et froide possible. Je ne fais qu’énoncer une suite de faits en niant tout sentiment et en refusant toute recontextualisation qui pourrait me contrevenir. J’ai raison, elle le sait et je le sais. C’est mon égide face à ses yeux crachant des éclairs. Une façon de faire taire ma vulnérabilité alors qu’une partie de moi à envie de lui raconter ce que j’ai sur le cœur : que cette situation ne me convient pas le moins du monde, que je n’apprécie pas avoir ce pouvoir ce jugement sur ses visites, que je n’aime pas savoir quelles influences notre relation va avoir sur les jumeaux, que j’aimerai que l’on convienne là, tout de suite d’une garde alternée. Pourtant je me tais et me renfrogne à appuyer là où je sais que je peux lui faire mal craignant bien trop en cherchant le compromis de tout perdre, ce qui aurait pu arriver lors du procès et je n’en garde encore que trop bonne mémoire. C’est minable mais c’est ainsi, j’ai le droit à la facilité moi aussi.  
 
Charlie semble plus vivace lorsque que j’évoque le choix de changer les parrains des jumeaux. “C’est à moi que t’en veux, laisse les en dehors de ça.” “C’est trop tard.” Je n’avais aucune raison d’autoriser Léo à rester parrain. Pour Cian l’histoire est tout autre et je laisse la culpabilité me dévorer lentement. Il s’agissait pour son cas d’un simple baroud d’orgueil mal placé de ma part. Il n’avait rien fait et certains des secrets déballés au procès venait de lui. Je ne suis pas un saint, loin de là. Le sujet étant clairement glissant, surtout pour moi, je préfère rapidement aborder quelque chose d'autre. Utiliser Siobhan n’est pas quelque chose que j’apprécie mais je ne vois pas d’autres alternatives possibles mais c'est un moyen de pression efficace sur Charlie. Je l’observe se taire et se calmer. Finalement son silence est plus douloureux que sa réponse qui aurait été non. Elle ne fait que donner raison à mes craintes, que renforcer ma boule au ventre que ce procès n’ait été qu’un cessez-le-feu temporaire. Cette personne face à moi, que j’ai aimé comme jamais je n’ai aimé avant et qui a donné naissance à nos enfants, m'effacerait volontiers de la vie de Siobhan et Aaron. Cette vérité si évidente pourtant me blesse, bien plus que prévu.

On devrait rentrer. Ça ne sert à rien de discuter, de toute façon.” J'acquiesce par un hochement de tête. C’est bien la seule chose sur laquelle on sera d’accord. “Qui est ce que tu comptes leur donner à la place ? Comme parrains ?” “Tu l’apprendras de la même manière que j’ai appris qui étaient leur parrain.” Je ne pouvais pas faire réponse plus stérile. “Je pense qu’on en a fini pour aujourd’hui.” Cette fois-ci c’est moi qui lâche le morceau en premier. “Dis au revoir aux enfants et on se recontacte pour la prochaine visite.” Dispute ordinaire dans une relation extraordinaire. La situation s'apaisera temporairement d'elle-même, comme toujours, et de nouveau l’on se disputera. Ce n’est qu’une question d’habitude.  

@Charlie Ivywreath he talks about you in his sleep (enoch) 873483867
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé
  

he talks about you in his sleep (enoch) Empty
Message(#)he talks about you in his sleep (enoch) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

he talks about you in his sleep (enoch)