Les années filent à la vitesse de l’éclair. Déjà huit ans depuis que le dojo est devenu comme une deuxième maison pour moi, un endroit où je peux laisser sortir toute ma frustration et ma rage sans me faire juger. Un endroit où je peux faire quelque chose de positif avec toute cette énergie négative qui me pourri l’existence. Tout ça grâce à James Riley, l’un des rares qui avait cru en moi malgré qu’il ne savait rien de moi à mon arrivé au dojo. Il faut croire que je n’étais pas la première âme perdue à croiser son chemin. Je l’avais envoyé promener quelques fois au début alors que je croyais dur comme fer qu’il ne pouvait pas me comprendre. Maintenant, j’avais beaucoup de respect pour cet homme qui avait fait une si grosse différence dans ma courte vie.
En entrant dans le dojo ce soir, comme tous les autres soirs où je viens m’entraîner ici, j’ai le réflexe de lever la tête pour voir s’il est bien dans son bureau à garder un œil sur tous ses protégés. Lorsque son regard croise le mien, je lève un bras pour le saluer avant de me rendre au vestiaire pour troquer mes jeans pour une paire de shorts noires et mon t-shirt pour une camisole grise. Je traverse ensuite les portes battantes pour me rendre dans l’une des salles à l’arrière. Je dépose mon sac, ma casquette et mes chaussures contre le mur en-dessous du miroir et je prends place devant l’un des pushing bag pour débuter mon entraînement. Avant de commencer ma première série, je mets mes écouteurs sans fil dans mes oreilles et je dépose mon téléphone parterre pas très loin. Je débute mon entraînement par une longue série de différents coups de poings rapides afin de faire monter mon rythme cardiaque. Lorsque je me sens bien réchauffé, j’ajoute des coups de pieds circulaires à ma séquence pour travailler tout le corps.
C’est entre deux séries que j’aperçois Danika dans le miroir devant moi. À la voir s’adosser contre la porte et croiser ses bras, je sais déjà qu’elle trouvera un sujet sur lequel râler. Malgré que j’anticipe déjà qu’elle m’énervera, je suis trop curieux pour ne pas entendre ce qu’elle aura à dire. Je prends donc un petit deux secondes pour retirer mes écouteurs que je lance plus loin près de mon sac. « C’est ce que t’appelles un entraînement Cabbott ? C’est que ça se ramollit un peu non ? » Je ris. Avant de lui répondre, je prends ma bouteille d’eau parterre pour en prendre une gorgée, puis je la troque contre ma serviette pour m’essuyer le cou et le visage. Elle a beau dire ce qu’elle voudra, je suis conscient de l’énergie mise dans mon entraînement. Et à voir les gouttes de sueur sur le tatami, je sais que ses paroles ne valent rien. « Mes biceps font deux fois les tiens, tu ne me feras pas croire que t’es plus forte que moi. Et on sait très bien tous les deux que tu frappes comme une fille. Oh attends, T’ES une fille. » Un sourire triomphant se dessine sur mes lèvres alors que prononce ces mots. Satisfait de ma réponse, je lance ma serviette parterre et je me remets à frapper dans le punching bag comme si elle n’était pas là. Malgré tout ce que je dis, je sais toutefois que Danika est une adversaire redoutable pour l'avoir vue combattre à de nombreuses reprises. Je sais aussi que la différence de taille et de force risque d'être à mon avantage. On va se le dire, nous ne sommes pas vraiment du même calibre. Elle est triste Danika, parce qu’elle n’a visiblement pas accès à la salle qu’elle veut alors que le dojo est vide, lui, et qu’elle a l’embarra du choix. Alors elle ne lâche pas le morceau. « Il est tard, faut rentrer se coucher. » Entre deux coups de poings, je lève une main en l’air comme pour la saluer. « Bonne nuit là! » Et je recommence à cribler le punching bag de coups de poings. Parce qu’elle n’a pas dit c’était le temps d’aller se coucher pour qui et que je suis pas mal convaincu que je suis plus vieux qu’elle. « Moi je n’ai pas besoin que mon papa chéri me surveille au dojo, je peux me coucher à l’heure que je veux. » dis-je haletant en lui lançant un regard furtif dans le miroir sans arrêter ma séquence. Pourtant je ne détesterais pas cette idée, ça voudrait au moins dire que mon père serait toujours en vie.
« Bravo, c’est bien tu sais distinguer une femme d’un homme, on progresse. » J’arrête ma séquence lorsque je vois dans le miroir qu’elle est rendue tout près. Je me mordille la lèvre inférieure avant de lui faire un clin d’œil. « Oh si tu savais. Ça fait longtemps que je connais la différence. » Parce que je suis un homme et que je fréquente des femmes, pourrait-on dire, sauf que moi je sais que c’est plutôt parce que j’ai pu explorer la moindre parcelle du corps et Joy et de celui de Peter. Sauf que Danika n’a pas besoin de connaître cette facette de ma vie qui ne la regarde pas du tout. Je sens que j’ai touché à une corde sensible parce que Danika augmente d’un cran dans ses remarques cinglantes, s’attaquant maintenant à mon intelligence et à mon apparence physique. « T’essayes de compenser quelque chose avec tes biceps peut être ? Un autre attribut de petite taille ? » Ses paroles provoquent chez moi un rire saccadé pendant que je hausse les sourcils, pas tellement impressionné par sa réplique qui manque cruellement d’originalité. Un adolescent aurait pu faire mieux. Grosse corvette, petite quéquette. Impulsif, j’ai le goût de lui répondre pour lui fermer le clapet. J’ouvre la bouche pour répliquer mais mon corps est secoué d’un léger frisson lorsque ses doigts chatouillent mon épiderme. Je serre la mâchoire, le regard planté dans le sien, alors que mes poils se hérissent. « T’as l’air d’en avoir un plus gros que l’autre en plus, tu devrais peut-être utiliser ton autre main un peu tu sais… » Sans la quitter des yeux, j’humecte mes lèvres avec ma langue, le regard pétillant. « Je ne savais pas que ce je fais dans ma chambre à coucher t’intéressait. » lui dis-je alors qu’elle s’éloigne vers son sac.
Je reprends ma séquence où je l’avais laissée, essayant d’ignorer ses commentaires précédents qui tournent en boucle dans ma tête et auxquels je n’ai pas eu la chance de répliquer. Danika veut que je parte mais je ne partirai pas sans avoir dit mon dernier mot. « Sauf qu’en l’occurrence la fille à son papa chéri qui possède le dojo Cabbott. Donc si tu pouvais arrêter de transpirer sur mon tatami ça commence à un peu trop sentir le grizzli ici. » Ok, je devais au moins lui donner d’avoir trouvé l’animal parfait pour me représenter étant donné ma pilosité. « Le Grizzly est un animal redoutable, tu devrais savoir qu’on ne plaisante pas avec un Grizzly. » Parce qu’il n’hésiterait pas à se défendre tout comme je n’hésitais pas à me défendre. Parfois sans trop réfléchir avant d’agir, lorsque mon impulsivité prenait le dessus. Danika commence son échauffement faisant le tour de la salle en courant. Pendant ce temps, je défais le velcro de mes gants pour les enlever pendant que je marche lentement pour me mettre sur sa trajectoire. « On ferme Cabbott au cas où l’information ne serait pas bien passé dans ton cerveau de mollusque. » « Il va falloir que tu me sortes de force. En attendant, tu peux te faire ton opinion toi-même. » Sans aucune pudeur, je glisse mes pouces sous les élastiques de mes shorts et de mon boxer et je les baisse jusqu’à mes genoux pour exposer mon attirail. Malgré tous les commentaires qu’elle pourrait bien faire, j’avais toujours été plus complexé par mon caractère que mon corps. « Ça a l’air que ça peut même grossir si tu sais comment t’y prendre. » ajoutai-je en lui faisant un clin d’œil. Convaincu qu’elle a eu le temps de tout voir, je remonte mes vêtements et je remets mes gants en attachant le velcro avec mes dents. Je lui fais signe de s’approcher d’une main avant de placer mes poings devant moi dans une position défensive. « Si tu me bats, je m’en vais. »
Dernière édition par Danika Riley le Ven 25 Déc 2020 - 11:57, édité 1 fois
LE DESTIN
l'omniscient
ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé. STATUT : marié au hasard. MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a). LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines. POSTS : 31460 POINTS : 350
TW IN RP : nc PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris.AVATAR : je suis tout le monde. CRÉDITS : harley (avatar), in-love-with-movies (gif) DC : nc PSEUDO : le destin. INSCRIT LE : 15/12/2014
« Tu veux que je te donne un peu de miel c’est ça ? » Je lui souris en haussant les épaules. « Qui sait, peut-être que je vais me transformer en Winnie l’ourson. » Dans ses rêves oui. Ou dans ceux que je risquais d’avoir vue la tournure très intéressante que notre discussion venait de prendre. Danika se remet à courir mais je me mets sur sa trajectoire pour l’obliger à s’arrêter pour la prendre par surprise en me dénudant devant ses yeux pour la déstabiliser. Au contraire, elle semble plutôt à l’aise lorsque ses yeux s’arrêtent sur mon entrejambe, ce qui me surprend agréablement. Comme à son habitude, elle ne manque pas l’occasion de répondre à mon dernier commentaire, pleine d’assurance. « Oh crois moi Lawrence, je sais comment m’y prendre. » Au moment où Danika penche légèrement la tête pour explorer mon anatomie de son regard, je sens le rythme de ma respiration qui s’accélère. Inconsciemment, ma langue repasse sur mes lèvres pendant que je caresse l’idée de franchir les mètres qui nous séparent pour laisser libre cours à mes envies. « Je suis sceptique, j’ai besoin de voir quelque chose pour le croire tu comprends? » Malgré mes paroles, je décide d’ignorer le désir qui brûle jusque dans mes tripes et je me dépêche de remonter mes vêtements avant que les réactions de mon corps face à elle soient moins subtiles. « Pas sûr que tu tiennes la longueur par contre vu comment tu es essoufflé après tes petits coups dans la sac de toute à l’heure. » Je laisse échapper un sourire enjôleur. « Personne ne s’est jamais plaint de mon manque d’endurance, au contraire. »
Alors que je me tiens debout devant elle en position défensive, je sais déjà qu’elle acceptera le challenge. Je le vois dans ses yeux qu’elle contemple sérieusement l’idée et l’inverse m’aurait plutôt surpris puisque je sais qu’elle a autant de difficultés que moi pour refuser un défi de la sorte. Nous avons tous les deux cette même soif insatiable de gagner. « Si je te bats, tu t’en vas et à ma prochaine compétition je veux te voir en pompoms et en tutu roses pour m’encourager. » J’esquisse un sourire en haussant les épaule, convaincu que je vais gagner de toute façon. « Pourquoi pas? On sait très bien tous les deux que ça n’arrivera jamais. » Un peu tête enflée sur les bords, mais j’assume. Je ne bouge pas pendant qu’elle part chercher ses gants, attendant sagement qu’elle vienne se placer devant moi pour qu’on puisse entamer ce fameux combat que j’attends avec impatience.
« Le grizzly a besoin d’être remis à sa place c’est ça ? Tout pour que tu dégages honey. » « Attention, je pourrais aimer ça me faire remettre à ma place. » Surtout par elle parce que derrière toutes ces piques se cache une attirance irrépressible que j’ai toujours tenté d’étouffer. Pourtant, aujourd’hui, je joue avec le feu. Je fais mine d’attraper le baiser qu’elle me souffle pour le ranger dans mes poches. « Si je gagne, tu m’embrasses pour vrai, sweetheart. » Même si elle n’a pas encore accepté, mon regard caresse sa silhouette dans l’anticipation de la victoire qui me permettrait enfin de pouvoir la toucher pour autre chose qu’une bousculade. Danika fait signe qu’elle est prête à ce que le combat commence. Sans plus attendre, j’attaque le premier mais elle évite tous mes coups, trop rapide. « Tu vois je ne suis pas sûre qu’en étant aussi lent, tu tiendrais la distance ailleurs Cabbott. » Je ris, guettant ses moindres faits et gestes pour anticiper ses coups. « Je te laisse des chances, je ne voudrais pas te faire trop mal. »
Spoiler:
Win : Je réussis à m’approcher d’elle suffisamment pour attraper son chandail à deux mains. Je tire Danika dans ma direction en plaçant une jambe devant les siennes pour la faire trébucher. Lorsqu’elle est au sol, je me dépêche de me placer entre ses cuisses pour la dominer, bloquant ses cuisses entre mes hanches et mes coudes. D’une main, je bloque son bras gauche pendant que je donne quelques coups de poings sur son côté droit, sans y aller avec toute ma force pour ne pas la blesser réellement. Ma tête, elle, est accotée contre sa poitrine pour bloquer ses mouvements. « Qu’est-ce que tu vas faire maintenant hein? »
So close : Motivé de la faire tomber parterre le plus rapidement que possible, je tente de l’attaquer une nouvelle fois mais elle bloque tous mes coups sans trop de difficulté. « T’as peur de me frapper minus? » dis-je en lui tirant la langue alors qu’elle n’avait pas encore tenté une attaque sur moi.
Fail : Trop confiant qu’elle n’arrivera jamais à me frapper sérieusement au visage, étant donné la différence de grandeur, je sautille sur place sans l’attaquer, bloquant plutôt ses coups. « Tu peux faire mieux! » Sauf que je baisse ma garde et Danika en profite pour faire un front kick que je n’arrive pas à éviter. Lorsque son pied s’écrase contre mon entrejambe avec violence, mon visage se décompose alors que je lâche un cri, envahi d’une douleur foudroyante. Instantanément, je m’écroule au sol les deux mains entre les cuisses en gémissant.
Dernière édition par Lawrence Cabbott le Ven 29 Jan 2021 - 15:03, édité 4 fois
LE DESTIN
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ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé. STATUT : marié au hasard. MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a). LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines. POSTS : 31460 POINTS : 350
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Toujours prête à répliquer, Danika a une réponse à ma dernière réplique aussi, perpétuant cette joute verbale sans fin. « Peut être qu’ils ont voulu protéger ton égo Winnie l’ourson. » Le regard planté dans le sien, je secoue négativement la tête en pinçant mes lèvres ensemble, déjà prêt à répliquer pour ne pas lui laisser le dernier mot. « Faut croire qu’ils n’en auraient pas redemandé si c’était le cas. Toi aussi tu en redemanderais, tu ne sais pas ce que tu manques. » Et je joue sur sa soif de gagner les défis en espérant peut-être que cette discussion éveillerait en elle l’idée et l’envie qu’on se batte différemment pour une fois, qu’on s’arrête un instant pour assouvir ce désir ardent de plus en plus difficile à réprimer, cette soif de réconfort et de chaleur humaine.
Dans le même ordre d’idée, je réclame un baiser de sa part, si je réussis à remporter ce combat, tout en caressant sa silhouette des yeux. Mes mâchoires se serrent lorsque je remarque que les poils de ses avant-bras se hérissent face à mon regard lourd de sens. Ses réactions ne font que me motiver davantage à continuer dans l’espoir qu’elle finisse par flancher et que je puisse enfin goûter au fruit défendu que sont ses lèvres. « Tu sais que pour gagner va déjà falloir arriver à me toucher ? » J’essaie, probablement trop pressé, et elle évite chacun de mes coups sans trop de difficultés, arrivant à se défiler à chaque fois. « Oh ne t’inquiète pas pour ça, je vas te toucher. Sois patiente un peu, l’attente rend ça encore plus excitant. » Je tente une deuxième attaque, mais la conclusion est la même que la première. Danika est trop rapide et j’ai du mal à avoir une proximité suffisante pour la jeter au sol. Elle me lance une pique, encore une fois, à laquelle je réplique que je lui laisse une chance car je ne veux pas lui faire trop mal. « Je devrais survivre. » Je ris un peu alors que je cesse de l’attaquer, reprenant mon souffle un peu en position défensive. « Ça serait dommage que tu sois blessée pour ta compétition qui s’en vient. » Parce que même si je jouais à celui qui se fou d’elle, je suivais son parcours avec attention. Je sais qu’elle a une compétition bientôt qui risque d’avoir beaucoup d’importance pour son futur.
Ma patience (laquelle?) est enfin récompensée, elle baisse sa garde. Je saisis l’opportunité et je réussis à la faire trébucher au sol. Lorsque je l’entends jurer, je suis pris d’un rire triomphant. Elle sait qu’elle est dans une position fâcheuse et je le sais aussi. Pas question que je lui laisse de chance, si prêt du but. Je me glisse entre ses cuisses, la dominant par-dessus. Je crible son flanc droit de coups en espérant qu’elle baisse son bras pour se protéger, ce qui me donnerait le champ libre pour la frapper ensuite au visage. Et pendant mon attaque, je ne peux m’empêcher de la provoquer en lui demandant ce qu’elle fera pour se sortir de sa mauvaise position, la voix saccadée. Lorsque je vois son visage s’approcher du mien, je comprends tout de suite ce qu’elle s’apprête à faire et j’arrête immédiatement de la frapper avec mon poing en déglutissant difficilement, hypnotisé par ses lèvres qui s’approchent dangereusement des miennes. Je ferme instinctivement les yeux lorsque je peux enfin goûter ses lèvres dans un baiser qui m’arrache un soupir satisfait. Sauf qu’au moment où j’entrouvre les lèvres pour approfondir le baiser, elle laisse sa tête tomber sur le tatami. Je rouvre les yeux et je la fixe les yeux plissés. Je l’interroge du regard, visiblement déçu qu’elle mette fin trop tôt à ce baiser que j’ai à peine eu le temps de consommer. « Ca. » Je la regarde en silence, dans l’attente qu’elle reprenne où nous en étions, mon corps pressé contre le sien plus par désir que pour l’immobiliser comme lors de notre combat. Je me râcle la gorge avant de la relancer d’une voix rauque. « C’est tout ce que t’as? T’es certaine de savoir t’y pr… » Je n’ai pas le temps de terminer ma phrase que mon visage se tourne sous l’impact de son poing sur ma joue. Je fronce les sourcils en retournant ma tête vers elle, presque fâché de m’être fait avoir comme un débutant de la sorte. « Ca aussi. » Je passe ma langue sur mes lèvres, cherchant d’où vient ce goût de métal soudain. « Bitch! » J’attrape le poignet de son bras libre et je baisse son bras jusqu’à ce que je puisse l’écraser avec mon genou, afin de libérer mon bras. Pendant que je contrôle son bras ainsi, je défais le velcro de mon gant avec mes dents et je retire celui-ci en donnant un coup de bras dans le vide, sur le côté. Je baisse la tête et je tire ma lèvre inférieure vers l’avant pour voir si je saigne. Je ne vois rien, je suppose donc que le saignement provient de l’intérieur de ma bouche. Je rapporte mon attention sur son visage pendant que je libère son bras de mon genou, coinçant celui-ci au sol avec ma main libre, au-dessus de sa tête. « Tu ne m’auras pas deux fois. » Inconsciemment, je caresse son bras avec mon pouce pendant que je suis le mouvement de sa langue sur ses lèvres avec intérêt. Malgré mes récentes paroles, je prends le risque de lâcher son bras pour tasser du bout des doigts une mèche rebelle qui est plaquée sur son front humide pendant que je scrute son visage en silence. Mon regard se perd dans le sien un peu trop longtemps mais je finis par approcher mon visage du sien, plaquant ma joue rêche contre la sienne pour pouvoir murmurer dans son oreille. « Arrête de résister pour une fois, je sais que t’en as envie toi aussi. » Le cœur battant à tout rompre, je recule ma tête juste assez pour pouvoir l’observer pendant que j’agrippe sa nuque de ma main nue pour attirer son visage plus près du mien pour l’embrasser. Et cette fois-ci, je ne lui laisse pas le temps de se dérober lorsque j’approfondis ce baiser avec passion en pressant un peu plus mon corps contre le sien pour lui faire comprendre tout le désir que je ressens pour elle.
Pendant des années j’ai réprimé mon attirance pour Danika, entretenu cette rivalité entre nous malgré la soif d’avoir plus. Parce que James Riley est comme un père pour moi et que je ne peux me résoudre à blesser sa fille, conscient que mes histoires ne se terminent jamais sur une note positive. Peut-être un peu aussi parce que, malgré sa petite taille, Danika m’intimide, que je la considère inatteignable. Ça a toujours été plus facile de l’attaquer pour la garder loin de moi, pour résister. Pourtant ce soir il s’est produit un déclic. Ma soif d’avoir plus a pris le dessus et j’ai pris mon courage à deux mains pour l’exprimer. Je n’aurais jamais cru que me baisser les culottes serait aussi payant. Sauf que j’ai été naïf de croire qu’elle s’abandonnerait aussi facilement dans mes bras sans contre-attaquer, je me suis fait surprendre par un crochet en pleine gueule. « Tu devrais dire de plus belles choses que ça avec cette bouche Lawrence. » Je ris sarcastiquement avant de libérer mon bras pour vérifier les dommages. « Tu devrais faire de plus belles choses que ça avec ta main, Danika. » J’ai quelques idées en tête si elle manque d’inspiration, d’ailleurs, des idées que je garderai pour moi pour le moment. « Oh Winnie est blessé ? » Ne trouvant pas d’où le sang provient, je libère son bras de mon genou et je le bloque au-dessus de sa tête avec ma main, rapprochant mon visage du sien par la même occasion. « C’est juste une égratignure de rien du tout, je me suis déjà fait cogner pas mal plus fort que ça. Je devrais survivre. » Je lui fais un clin d’œil alors que je m’amuse à reprendre ses mots. Et maintenant que je sais à quoi m’attendre avec elle, j’allais m’arranger pour ne pas lui permettre de me faire le même coup deux fois. « Parle pas trop vite. »
Ou du moins c’est ce que je pensais avant que mon regard soit attiré par ses cheveux plaqués sur son front. Parce que malgré le coup de poing que Danika vient de m’envoyer en pleine figure, je prends le risque de libérer l’un de ses bras pour replacer ses cheveux et saisir sa nuque d’une main pour laisser cours à mes envies. Pendant que nos langues s’entremêlent, je libère son deuxième bras en déplaçant le mien à côté de sa tête pour prendre appuie dessus. Je lâche sa nuque, déplaçant ma main sur sa cuisse pour la caresser avec ardeur. Lorsque Danika pose les gants sur ma nuque et qu’elle grogne, je souris, comprenant sa frustration de n’avoir aucune dextérité et d’être privée de toute sensation. Parce que ça ferait longtemps que j’aurais enlevé mon deuxième gant si ça n’impliquait pas de disjoindre nos lèvres, pour pouvoir sentir un peu plus sa peau sous mes doigts. « Attend. » Haletant, je recule ma tête pour pouvoir la regarder, la dévorant du regard. Je me laisse faire lorsqu’elle me pousse, m’allongeant sur le dos à côté pendant qu’elle suit mon mouvement pour s’asseoir à califourchon sur moi. « Quoi t’as peur de t’en reprendre une ? » Je passe ma langue sur mes lèvres en souriant d’un air amusé pendant que je fais comme elle et que j’enlève mon gant restant que je lance sans regarder où. « Non. Tu peux bien me faire ce que tu veux rendu là. » dis-je sans la quitter des yeux, les pupilles dilatées par l’excitation. Je craignais plutôt ce qu’elle pourrait ne pas faire. Parce que ça ne me surprendrait même pas qu’elle ne fasse qu’attiser mon désir et mon excitation pour me laisser en plan ensuite, la tension dans le tapis. Mais elle rapproche son visage du mien, ses cheveux maintenant libres chatouillant mes joues. Mon regard brûlant plongé dans le sien, je remonte mes mains sur ses hanches, les laissant glisser sur son épiderme jusqu’à ce que je puisse les poser sur ses seins. « Ca veut pas un peu dire que t’as perdu ça ? » Je lui souris en relevant légèrement la tête pour caresser son nez avec le mien, posant maintenant mes deux mains sur chaque côté de son visage pour le tenir. « Je ne sais pas pour toi, mais moi je ne me sens vraiment pas comme un perdant en ce moment. » Ma voix déraille à mesure que je sens sa main entreprendre sa descente jusqu’à mon entrejambe, mes lèvres s’entrouvrant sous l’anticipation. Lorsque sa main arrive enfin à destination, elle m’arrache un soupir de plaisir pendant que je laisse ma tête retomber sur le tatami en serrant un peu son visage entre mes paumes. « C’est vrai que ça fait pas la même taille tout d’un coup. Ca veut dire que je sais comment m’y prendre ? » Je lui souris en respirant bruyamment. Sauf que mon sourire disparait lorsque je sens sa main remonter trop vite à mon goût. Je grogne de frustration avant de me mettre à rire. « Sauf que t’es pas supposée arrêter comme ça. » L’attente est insoutenable, je la supplie presque du regard. Nos vêtements ne s’envolent pas assez vite à mon goût, ils m’empêchent de laisser libre cours à mon imagination. Danika rapproche son visage du mien, rescellant nos lèvres ensemble dans un baiser plus langoureux pendant lequel je laisse mes doigts se faufiler dans sa chevelure. Sauf que je décide d’écouter mon corps, mon corps dont chaque millimètre cri qu’il veut plus. Mes mains laissent donc rapidement ses cheveux et se faufilent sous son chandail, pour détacher les agrafes de son soutien-gorge. Lorsque je sens la tension se relâcher, je me redresse à l’aide de mes deux mains pour m’asseoir sur le tatami, Danika toujours assise sur mes cuisses. Je me sépare de ses lèvres quelques secondes à peine pour enlever son chandail, allant les regoûter dès que j’ai envoyé valser le bout de tissu près de nos gants, tout en caressant son dos à deux mains. C’est presque à contrecœur que je mets fin au baiser une nouvelle fois, reculant la tête juste assez pour pouvoir murmurer, le regard plongé dans le sien. « Enlèves ton pantalon. » Je déglutis difficilement à bout de souffle, sans la quitter de mon regard brûlant en espérant que le lieu où nous nous trouvons ne lui coupera pas l’inspiration.
« Dommage que tu les bloques. » Je me mords la lèvre inférieure en haussant les sourcils, le regard aguicheur. « Je ne bloquerais pas tes mains si tu faisais de belles choses avec. » Comment être plus clair? Après toutes ces années, je n’ai plus le goût de faire semblant et de refouler mon attirance pour elle. Alors lorsque je constate aux réactions de son corps que l’attirance est réciproque, ça ne fait que me motiver à continuer. Rapidement, la température monte dans le dojo et les rôles s’inversent, Danika se retrouvant assise à califourchon sur mes cuisses. Nous envoyons tous les deux valser nos gants et nous reposons sans plus attendre nos mains sur le corps de l’autre, l’une des siennes entreprenant une descente jusqu’à mon short où elle ne reste que quelques secondes à peine à ma grande déception. Même dans l’intimité elle semble prendre plaisir à me provoquer et ça fonctionne, je grogne de frustration lorsque le contact est rompu. « Ah bon ? » Je passe ma langue sur mes lèvres en soupirant, secouant la tête en roulant des yeux. « Tu fais chier. » Mon regard est brûlant, ma voix est rauque. Et malgré toute la frustration que je ressens face à sa caresse éphémère, je lui souris. Parce que le petit jeu auquel elle joue me fait anticiper la suite et attise un peu plus mon désir pour elle. Heureusement, elle ne semble pas prête à mettre un terme à nos rapprochements, rescellant nos lèvres dans un baiser langoureux.