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 (alfiana) their hearts are filled with holes and emptiness

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Message(#)(alfiana) their hearts are filled with holes and emptiness EmptyDim 20 Déc 2020 - 22:04


@JULES RHODES & ALFIE MASLOW ⊹⊹⊹ i can't stand the thought of another talking to you sweet, my dear. where would i be tonight if you hadn't held me here, in your arms? and this has been hard enough on you, i know it's been hard enough on me, been telling myself that i can roll with the changes.

La scène prête à sourire. Assis sur ce fauteuil près de la baie vitrée, dissimulé par la pénombre qui va de pair avec l’heure tardive, le regard fixé sur cette porte d’entrée éclairée par le reflet de la lune, Alfie semble sortir d’un film d’espionnage. Dans d’autres circonstances, il aurait parfait le tableau jusqu’à coincer un cigare entre ses lèvres et un verre d’alcool fort entre ses doigts. Il aurait entraîné son discours sicilien en mémorisant les répliques cultes d’un film du genre pour se moquer de la situation dans laquelle il s’est volontairement mis.

Et s’il est vrai qu’Alfie a répété un discours, celui-ci ne prête pas à rire. Pas même l’esquisse d’un sourire nerveux ne peut s’y prêter, rien de tout cela : les mots qui vont frapper ne sauront que déclencher des larmes salées au coin des yeux d’un des concernés – assurément celle qui s’apprête à faire les frais d’une telle décision plutôt que celui l'ayant prise pour deux.

La décision, justement. Il ignore si elle a été terriblement douloureuse ou extrêmement facile.

Elle a été facile. Bien sûr qu’elle a été facile cette décision ; de par l’égoïsme qui le caractérise d’aussi loin qu’il s’en souvienne, son propre bonheur a souvent primé sur celui des autres et ce jour ne pouvait guère faire exception à la règle. Il n’est pas heureux, Alfie et s’il n’a jamais cru à ces conneries de développement personnel qui font de cet état d’esprit un objectif de vie, ce n’est pas pour autant qu’il doit accepter la situation qui est la sienne. Il ne vise pas le bonheur, Alfie, seulement une satisfaction qui s’acquiert par les plaisirs qu’il s’offre, souvent discutable aux yeux des autres, rarement discuté par ses soins. Et là-aussi, la mécanique s’est remise en fonction, les vieux schémas se sont réactivés et les mauvaises habitudes ont confirmé l’adage selon lequel elles ont la vie dure. Le bonheur ? Toujours pas. La satisfaction ? Il y goûte à nouveau, seul. C’est dans cette solitude qu’il doit se plonger à nouveau ; car entre les excès qu’il fantasme depuis des mois, de cette perte de contrôle enclenchée il y a quelques semaines subsistent quelques bribes d’humanité dont il ne s’est pas encore totalement débarrassé. Ces actes sont les siens et jamais il ne pourra les imposer à qui que ce soit. C’est très exactement l’un des arguments qu’il a ajouté à l’ordre du jour qu’il a rédigé sans la principale concernée de cet échange ; son individualité prime sur le reste, ses propres décisions sur celles qu’on veut lui imposer. Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu’on te fasse et, pour une fois, il semblerait que l’anthropologue puisse considérer une valeur commune à cette société dans laquelle il ne trouve plus sa place. L’autodestruction dans laquelle il se plonge n’a pas à faire de dommages collatéraux comme il a été celui de celle d’Amelia ou même, plus récemment, de Joseph. Certains nommeront cela des difficultés pour atténuer le fait qu’il n’a plus d’égard pour qui que ce soit, lui se contente de considérer cela comme un acte de charité dont il ne se rend pas souvent complice et qui, aujourd’hui plus que jamais, a du sens – dans une vie qui n’en a plus beaucoup et c’est bien ça le problème. Qu’il ne soit pas heureux est une chose ; que tout autour de lui n’ait aucune valeur en est une autre. Il a perdu cette passion qui l’animait il y a encore un an lorsqu’il était question de son quotidien, de son emploi, de ses relations, des valeurs qu’il défendait bon gré mal gré. Il a perdu l’intérêt qu’il accordait au reste du monde ; au-delà de tout ceci il s’est perdu dans le processus : Alfie n’est plus lui-même et ne pourra jamais l’être, coincé dans cette vie sédentaire pour laquelle il n’a jamais vraiment signé. Joseph lui l’a fait comprendre, d’abord en faisant de lui un légume, puis en lui conférant toute la force perdue au cours des derniers mois pour mieux réclamer vengeance.

Elle a été douloureuse. Évidemment qu’elle a été douloureuse, cette décision. Perdre son meilleur ami ne l’a pas laissé aussi indemne qu’il l’aurait cru et si dans un sens cette relation avec Joseph s’est redynamisée par la haine mutuelle qu’ils se portent désormais l’un à l’autre (aussi surprenant que cela puisse paraître) elle n’est que la moins importante d’une série de liens qu’il s’apprête à couper. Le départ de Stephen (et son statut de présumé mort) le remue plus qu’il ne veut l’admettre, de la même manière que l’abandon dont il s’apprête à faire preuve à l’égard d’Anabel. Ils ont gagné ; alors, et l’enfant n’était finalement qu’un nouveau jouet pour l’anthropologue, désormais lassé et souhaitant la rendre à ses propriétaires parce que, merde, un gamin ça n’a jamais été dans ses projets. Pas plus hier qu’aujourd’hui est c’est une réalité qu’il est difficile de faire entendre à Juliana. Toute la conciliance dont elle fait preuve n’est pas totalement feinte ; pour autant il n’est pas dupe et sait pertinemment que l’espoir est conservé, tout comme il l’a perçue, cette déception sur son visage lorsqu’elle a découvert, quelques temps plus tôt, ne pas être enceinte. Elle pourra mettre toutes les formes qu’elle voudra, jamais il ne pourra s’ôter de la tête le fait qu’elle est inévitablement brimée dans ses projets d’avenir par un petit ami trop égoïste ; mais à ce titre il ne pense pas mériter d’être flagellé pour avoir ses propres envies, tout comme la jeune femme ne mérite pas d’être disputée quant aux siennes. Aucun n’est fautif dans tous ces désirs contradictoires, mais aucun n’est heureux d’avoir à prétendre qu’ils s’unissent alors qu’ils se divisent plus que jamais. La supercherie a assez duré et tel un pansement qui se doit d’être arraché, il est temps que l’instant le plus douloureux soit acté pour leur permettre d’être à nouveau sereins. Séparément – et cette perspective l’angoisse, lui d’ordinaire si détaché. Il l’aime, Jules. Il l’aime de tout son être ; comme jamais il ne pensait pouvoir aimer, comme jamais il ne pensait pouvoir se plonger à corps et cœur perdus dans une relation d’un tel cliché. Et pourtant. Elle a brisé toutes ses convictions avec les siennes, si éloignées de tout ce qu’il accepte au quotidien. Il l’a aimée, il l’aime et probablement qu’il l’aimera toujours : c’est bien pour ça qu’il doit la persuader du contraire.

Le message a été envoyé quelques heures plus tôt, lui confirmant que son retour peut se faire dans cet appartement duquel elle n’a pas mis les pieds depuis quelques jours, duquel elle ne les remettra probablement pas – et lui non plus, en réalité. Lorsque la serrure se fait entendre, il ignore si c’est un soulagement ou une véritable appréhension qu’il ressent ; mais son cœur autant que ses muscles se serrent comme jamais ils ne l’ont été, tandis que la silhouette de Jules finit par apparaître par le biais de la lumière qu’elle a enclenché. Quittant sa tour d’observation, il fait les quelques pas qui la mènent jusqu’à elle, ressassant ce discours pourtant entraîné encore et encore ; mais ce n’est qu’un seul mot qui s’échappe d’entre ses lèvres : « salut. » Et il y aurait, des choses à en dire, pourtant. Pour lui qui n’a jamais manqué de mots, le voilà pourtant à court de ceux-ci.
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Message(#)(alfiana) their hearts are filled with holes and emptiness EmptyLun 4 Jan 2021 - 17:27

Their hearts are filled with holes and emptiness
If you are brave enough to say goodbye, life will reward you with a new hello.
Tout a changé désormais entre nous. Notre dernière dispute date de plusieurs mois déjà et j’ai fini par rentrer à la maison, comme promis, après quelques jours passés chez ma mère à bien réfléchir à notre avenir. Je dois bien admettre que ma réflexion ne m’a pas amenée à une solution miracle et je ne suis même pas sûre d’entrevoir un début de solution. Pourtant, je suis rentrée à la maison, parce que je le devais à Anabel et peut-être que si la petite fille n’avait pas été là, je ne serais jamais rentrée. Nous n’avons pas reparlé de notre dispute et la vie « normale » a repris son cours. Malheureusement, il ne faut pas être Einstein pour se rendre compte que rien n’est normal entre nous à présent. Nous vivons ensemble mais je n’ai plus la sensation d’être la moitié d’Alfie, plutôt une colocataire ou alors un désagrément dans sa vie quotidienne. Je fais de mon mieux pour garder ma bonne humeur, organiser des activités avec Anabel et conserver un maximum de joie dans notre foyer, mais lorsqu’Alfie me regarde sans me voir, ou lorsqu’il adresse un sourire rayonnant à sa filleule alors que je n’ai plus la chance de voir un tel bonheur sur son visage depuis bien longtemps, je réalise à quel point nous nous sommes éloignés. J’aimerais qu’on réussisse à se parler, qu’on arrive à entrevoir des solutions pour aller mieux, qu’on se rende compte que notre couple est en train de couler pour pouvoir essayer de le sauver ensemble, mais je crois que c’est peine perdue. Le dialogue est définitivement rompu entre nous et nos conversations de ces derniers mois nous ont au moins appris que nous n’étions plus capables de nous écouter et encore moins de nous comprendre. Je suis infiniment peinée de la tournure que prennent les choses et tous les soirs, alors que je trouve difficilement le sommeil dans ce lit dans lequel je ne me sens plus à ma place, mon cerveau cogite pour trouver la solution miracle qui nous permettra de vivre pleinement notre amour. Après tout, tant qu’il y a de l’amour, il y a de l’espoir, n’est-ce pas ? Et si je doute de notre relation en ce moment, je ne remets nullement en cause les sentiments toujours aussi immense que j’éprouve pour ce garçon. Oui, je suis malheureuse en ce moment, mais il m’a rendu tellement heureuse ces dernières années. Oui, je souffre d’être négligée, mais j’ai été l’élément central de sa vie jusque-là et il m’a toujours rappelé à quel point j’étais importante pour lui lorsque j’en doutais. Oui, nous n’arrivons plus à nous parler, mais il y a encore quelques mois nous n’avions même pas besoin de parler pour nous comprendre. C’est pour toutes ces raisons que je refuse d’arrêter de croire en nous et en notre amour. Je sais que nous sommes au fond du précipice que nous avons commencé à creuser il y a un moment déjà et je veux croire que nous finirons par trouver un moyen de remonter à la surface. Il faut simplement un déclic, une étincelle, n’importe quoi qui rallume cette petite flamme vacillante qui menace de s’éteindre à tout instant. Jusqu’à ce que je trouve comment faire, je continuerais à cogiter chaque soir, à défaut de trouver le sommeil. J’y arriverais.

C’est en tout cas ce dont j’essaie de me persuader alors que je place les deux derniers livres de la journée sur leur étagère. Je passe récupérer mes affaires et je suis presque surprise d’y lire un message d’Alfie qui semble être pressé de me voir rentrer à la maison. Est-ce bon signe ? Je n’en suis pas certaine. Mon trajet en bus me semble interminable, j’imagine tout et son contraire. Est-ce qu’il veut qu’on discute et qu’on arrange les choses ? Est-ce qu’il veut de nouveau me congédier chez ma mère pour prendre un peu de temps pour lui ? J’espère que non, entendre ses mots sortir de sa bouche m’a véritablement brisé le cœur et je ne peux pas envisager qu’il les prononce de nouveau. Est-ce qu’il voudrait partir quelques jours pour faire le point de son côté ? Je crois que je préférerais encore partir de mon côté, plutôt que d’imaginer qu’il puisse se laisser guider par ses pensées plus ou moins claires sans que je puisse savoir où il se trouve et ce qu’il fait. Au moins, lorsque j’étais dans mon ancienne maison familiale, je savais qu’il était à l’appartement avec Anabel et ça me rassurait de savoir qu’il avait assez de responsabilités pour ne pas se permettre de partir complètement en vrille. Est-ce que lui aussi a passé de longues nuits sans sommeil à trouver comment sauver notre couple ? Est-ce qu’il a été meilleur que moi à ce petit jeu et qu’il va m’apporter cette solution que j’aimerais tant trouver ? Ce serait merveilleux, bien sûr, et c’est tout à fait possible. Alfie m’a déjà prouvé à maintes reprises qu’il pouvait me surprendre et cette fois encore, je suis persuadée qu’il en est capable. Malgré cela, dans un coin de ma tête, la possibilité qu’il jette l’éponge et décide que notre amour n’en vaut plus la peine me tourmente. Est-ce que ce serait possible ? Est-ce qu’il serait capable de baisser les bras même si on s’aime toujours autant ? J’essaie de me persuader du contraire mais, ces derniers temps, j’ai un peu de mal à anticiper les actes et les dires de celui qui partage ma vie alors je ne peux pas exclure cette possibilité. Toutefois, s’il venait à tenir un tel discours, je sais que je saurais le convaincre de ne pas baisser les bras, parce que l’amour est plus fort que tout et que nos différents n’enlèvent en rien ce que nous éprouvons l’un pour l’autre. C’est le plus important à mes yeux, le reste n’est qu’une histoire d’ajustements et de concessions que nous devrons faire pour s’adapter l’un à l’autre. Il est aussi aventurier que je suis casanière. Je aussi organisée qu’il est spontané. Ces différences nous opposent mais c’est aussi grâce à celles-ci que nous nous complétons. Il faut juste retrouver cette alchimie des débuts et nous en sommes capables. Lorsque je franchis enfin la porte de notre appartement, j’ai une énorme boule au ventre et mon cœur bat la chamade. Il s’avance vers moi et je scrute son visage dans l’espoir d’y percevoir un élément de réponse sans pour autant le trouver. Mes clés viennent s’échouer à leur place habituelle et je m’aperçois que mes mains tremblent légèrement. J’ai encore mon manteau sur le dos lorsqu’il me salue et je renonce à tenter de dénouer mes boutons d’une main tremblante pour qu’il ne se rende pas compte de ma nervosité. « Salut. » Je réponds, à mon tour. Le silence s’éternise un peu trop longtemps. Je déteste le silence et encore plus dans un moment comme celui-ci. J’ai l’impression que le temps s’est figé et la désagréable sensation de ne pas avoir envie qu’il redémarre. « Tout va bien ? » Je demande, malgré tout, parce que c’est lui qui voulait cette discussion et que c’est à lui de me dire dans quelle direction nous allons. J’ai peur mais j’ai hâte en même temps, je veux savoir.

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Dernière édition par Jules Rhodes le Sam 23 Jan 2021 - 16:52, édité 1 fois
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Message(#)(alfiana) their hearts are filled with holes and emptiness EmptyLun 4 Jan 2021 - 21:51

Il ne voulait pas donner raison à Joseph. Il ne voulait pas que ce dernier puisse se vanter d’avoir réussi à briser sa vie, il ne voulait pas donner raison à la société en admettant que ces quelques minutes du passé ont pu changer le restant de sa vie. Pourtant, dans l’attente de la silhouette de celle qu’il ne peut déjà plus appeler petite amie, Alfie sait. Il sait qu’il s’est trompé sur toute la ligne, il sait qu’il aurait dû faire cette promesse à Lily ; celle qui assurait qu’il ne toucherait pas à Joseph ou qu’à défaut, il ne ferait rien de stupide. Un avertissement, une petite réprimande tout au plus, mais il n’aurait jamais dû lever la main sur son meilleur ami. Et ce n’est pas le fait d’avoir eu recours à la violence qui hante son esprit aujourd’hui, c’est le fait d’y avoir pris goût. Ce n’est pas un meurtrier, un sociopathe ou tout autre qualificatif de même envergure, Alfie, c’est juste un type qui a construit ses propres limites à force qu’on lui en assigne certaines qu’il n’était pas en mesure de respecter. Mais ses limites n’ont pas de forme, en réalité. Il est persuadé qu’elles existent, il n’a simplement jamais su les identifier. Il pensait l’avoir fait aux côtés de Jules. Oh, oui, il pensait avoir obtenu cette stabilité qu’on lui avait souvent demandé de trouver, il pensait qu’elle lui plaisait. Et il est certain que ce fut le cas et que ça aurait encore pu l’être pendant longtemps s’il ne s’était pas lui-même rendu coupable d’avoir voulu en arrêter un autre. Joseph a brisé sa vie, pas parce qu’il l’a rendu incapable de discourir comme il en avait l’habitude, pas parce qu’il a toujours l’impression que son visage brûle, pas parce qu’il revit la scène, encore et encore, toutes les nuits. Parce que ce ne sont pas des cauchemars, c’est de l’ordre de rêves et c’est le problème. Joseph a brisé sa vie et il lui en est reconnaissant.

Il devait ouvrir les yeux. Il savait que ce n’était qu’une question de temps, qu’un jour ou l’autre il ne pourrait plus se satisfaire de ce mensonge dans lequel il s’est enfermé tout seul. Cette routine ne lui ressemble pas, ces traumatismes ne peuvent plus être niés. Son agressivité s’est décuplée, sa rage aussi, sa patience est définitivement enterrée, ses vieux démons le rattrapent pour parvenir à calmer cet esprit qui va toujours à cent à l’heure. Et il a l’impression de ne plus avoir de solutions à quoi que ce soit, Alfie, pourtant, la plus évidente est celle qu’il s’apprête à prendre ce soir. C’est la plus douloureuse aussi, alors que jamais il n’a ressenti un tel sentiment pour autrui ; mais c’est justement parce qu’il aime Juliana qu’il ne peut plus faire partie de sa vie. L’excuse semble facile, stéréotypée, mais elle n’en est pas moins dénuée de sens. Tout s’effondre peut-être autour de lui, mais il ne peut pas l’imposer à Jules. Et il sait qu’elle prétextera leur lien indéfinissable pour justifier de rester à ses côtés, mais comment pourrait-il justifier de trouver plus de satisfaction dans cet état que dans cette vie qu’elle mène pour deux ? Ainsi, aucun des arguments qu’elle ne pourrait essayer d’user contre lui n’aura de valeur, outre le fait que sa décision est prise, il a conscience qu’il n’est pas une question de pouvoir aller mieux, mais de le vouloir. Et il ne le veut pas, Alfie.

La silhouette de Jules se dessine dans l’entrée et une petite voix lui murmure qu’il est encore tant de tout arrêter. Pour quelqu’un de toujours sûr de lui, il doute beaucoup ce soir, Alfie, oscillant entre les contre et les pour, finissant toujours par pencher du côté de ces derniers. Il sait que c’est la meilleure décision à prendre et il n’a pas l’intention de revenir en arrière, il faut simplement parvenir à l’exprimer. Et cela peut prêter à sourire, compte tenu de la grande éloquence qui le caractérisait il y a encore un an, qu’il soit ainsi réduit au silence. « Tout va bien ? » Oui. Non. Il n’en sait rien. Tout se bouscule dans sa tête, dans un vacarme de pensées insupportable ; et il ne parvient pas à pencher du côté d’une option ou de l’autre. Tout va bien pour lui. Rien ne va pour eux. Et si d’ordinaire son égoïsme prime sur tout le reste, à cet instant il n’en sait rien, Alfie, alors qu’il ne pense qu’aux dégâts qu’il va causer. Signe de réjouissances d’ordinaire, particulièrement déplaisant aujourd’hui. Il voudrait lui répondre pour ne pas la laisser dans un suspens qu’il imagine angoissant. Mais que répondre à ça ? Il n’y a pas de bonne réponse, alors à défaut il se contente de lui laisser quelques instants pour se débarrasser de ce manteau avant de reprendre la parole, éludant sa question. « Il faut qu’on parle. » Toutes les mauvaises conversations commencent par il faut qu’on parle, cliché, mais néanmoins efficace ; inutile de lui faire miroiter le déroulement d’une soirée qui ne correspondra en rien à la réalité. « Et il faut qu’on arrête tout ça, Jules. » Les fausses promesses de mieux faire, les faux arguments derrière lesquels se cacher pour ne pas voir la réalité en face, les faux semblants pour prétendre continuer à dissimuler la poussière sous le tapis. Cette relation, surtout, vulgairement décrite comme un ça dans un tout sans importance, alors qu’il n’y a plus que cela qui compte pour lui. Comptait pour lui.

@Jules Rhodes :l:
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Message(#)(alfiana) their hearts are filled with holes and emptiness EmptyJeu 7 Jan 2021 - 16:44

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If you are brave enough to say goodbye, life will reward you with a new hello.
Depuis que je suis toute petite, j’imagine pour moi ce parfait avenir qui pourrait sembler banal pour la plupart des gens mais qui, de mon point de vue, n’est qu’un rêve merveilleux que je souhaite atteindre plus que tout. Pour avoir lu de nombreux contes de fées, je sais qu’il est très rare de pouvoir imaginer les reproduire dans le monde réel, et pourtant, j’y crois. Une jolie maison, un chien, un parfait mari, de parfaits enfants, voilà tout ce dont je rêvais lorsque je fermais les yeux. Je m’imaginais devenir écrivain, tenir ma maison à la perfection, cuisiner des gâteaux et toutes sortes de plats pour la fabuleuse famille que j’aurais réussi à construire. C’est tout ce à quoi j’aspirais et c’est tout ce à quoi j’aspire encore aujourd’hui. Pourtant, mon rêve ne m’a jamais semblé aussi lointain. Plus d’une fois j’ai cru réussir à le toucher du bout des doigts, d’abord lorsque j’ai rencontré Julian et que j’ai vu en lui le futur mari et père de famille absolument parfait. La désillusion fut rude lorsque je me suis aperçue qu’il ne serait pas l’homme qui partagerait ma vie mais avec le temps, je me suis de nouveau permis de croire que je pourrais obtenir tout ça, que ce n’était pas encore complètement perdu. Ma rencontre avec Alfie a encore renforcé cet espoir, mais plus encore, il m’a permis de me rendre compte que le monde était plein de possibilités et de découvertes que j’aurais pu avoir envie de faire. Je me suis autorisée à sortir de ma zone de confort et j’ai vraiment adoré ça. Malgré tout, je n’ai jamais vraiment oublié mon rêve et si sortir de la banalité de mon quotidien a été un vrai plaisir et une source d’épanouissement non négligeable, il me manque encore la construction de cette famille que je désire plus que tout. Est-ce que c’est ça qui a été le point de départ de la dégradation de notre couple ou était-ce encore avant, lorsque nous n’arrivions plus à nous entendre sur la manière de mener notre vie à deux ? Pour être parfaitement honnête, je ne m’en souviens pas vraiment. Je ne pourrais pas dire quel a été ce point de départ, ce minuscule petit déclic qui a tout fait basculer alors que nous étions plus heureux et plus amoureux que jamais. Je vois bien qu’Alfie a changé et même si j’attribue en grande partie l’évolution de son comportement aux blessures et aux traumatismes qu’il a récemment subis, je sais qu’ils ne sont pas les seuls responsables. Moi aussi j’ai changé, et pourtant je ne me suis jamais retrouvée à l’hôpital ou victime d’un affreux agresseur. J’ai changé parce que je n’ai plus confiance en moi, parce que mon travail ne me rend plus heureuse, parce que j’angoisse à chaque fois qu’Alfie franchit le seuil de notre appartement pour affronter le monde extérieur, parce que j’ai un enfant à charge qui ne sera jamais vraiment mon enfant… La liste des raisons de mon mal-être actuel est encore longue, malheureusement et je pense que celle d’Alfie l’est tout autant. Si nous pouvions communiquer pour échanger nos ressentis, peut-être que ce serait un peu plus facile à porter mais évidemment ce n’est pas possible, nous n’arrivons plus à nous parler depuis si longtemps à présent que j’ai abandonné l’idée de renouer le dialogue un jour.

C’est pour cette raison que j’aurais dû être heureuse de recevoir le message d’Alfie qui indique clairement qu’il a envie d’avoir cette conversation que nous nous refusons d’affronter depuis si longtemps. Il veut rétablir le dialogue entre nous et nous permettre d’avoir un échange qui ne pourra que nous être bénéfiques. Nous nous sommes enfoncés dans un silence qui est tout sauf sain et s’il a le courage de dire stop à cette situation qui ne convient à personne, alors je ne peux que lui en être reconnaissante. Pourtant, ce n’est pas ce sentiment qui prend le dessus aujourd’hui, mais plutôt la peur que cette discussion soit la dernière, qu’il prenne des décisions radicales que je n’ai pas envie d’envisager ou qu’il utilise des mots forts et blessants comme il sait si bien le faire. Je ne me fais pas d’illusion, je vais devoir être assez forte pour encaisser les reproches que je vais recevoir parce qu’elles me paraissent inévitables. Je ne suis pas parfaite, loin de là et Alfie est doué pour me rappeler mes erreurs et encore davantage pour m’expliquer à quel point elles l’impactent négativement au quotidien. Je ne sais pas si je suis prête pour ça. Je me sens particulièrement affaiblie ces derniers temps, parce que ça a toujours été lui qui me donnait la force de me battre et qu’aujourd’hui il ne me transmet plus cette énergie. J’ai peur de m’écrouler, de ne pas réussir à dire ce que je pense et de ne pas trouver les mots pour contrer ses arguments si ceux-ci me touchent un peu trop. Pourtant, il va bien falloir essayer, parce qu’il m’offre aujourd’hui une dernière chance de retrouver le bonheur que nous avons perdu. Debout dans l’entrée, j’essaie de lutter contre la boule d’angoisse qui grossit chaque seconde davantage. Lorsqu’Alfie me dit qu’il faut qu’on parle, je hoche la tête, acquiesçant silencieusement à ce qui semble être une évidence mais qui me terrifie tellement. Oui, il faut que nous ayons une conversation mais est-ce que j’ai envie de l’avoir, c’est une toute autre question. Délivrée de mon manteau et de toutes mes affaires, je croise les bras sur ma poitrine, attendant la suite de la conversation. Je refuse d’être celle qui entamera le dialogue parce que je ne sais pas quelle direction faire prendre à cette conversation. Si je l’avais su, j’aurais parlé bien avant aujourd’hui, mais puisque j’ai été incapable de savoir comment m’adresser à Alfie, il est normal que je lui laisse prendre cette responsabilité. Toutefois, j’aurais aimé qu’il s’ouvre d’un seul coup, dévoilant tout ce qu’il a sur le cœur pour qu’on puisse enfin avancer. Au lieu de ça, il hésite, il fait durer le suspense, il semble peser ses mots et son hésitation ne fait que renforcer mon angoisse. Il faut qu’on arrête ça ? Mais qu’on arrête quoi ? Les disputes ? Les non-dits ? Notre relation ? Ce n’est pas clair et compte-tenu des tensions qui existent entre nous, je me serais attendu à ce qu’il soit bien plus direct et surtout bien plus compréhensible. Il me donne l’impression de ne pas trop savoir ce qu’il veut et je trouve ça vraiment terrifiant. « Qu’on arrête quoi ? » Je demande, le cœur battant, redoutant cette réponse que j’attends paradoxalement avec impatience. Cette soirée va certainement être la plus difficile à vivre de toute notre relation et je me raccroche encore une fois à l’espoir que nous en sortirons plus fort et que nous retrouverons le bonheur.

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Dernière édition par Jules Rhodes le Sam 23 Jan 2021 - 16:52, édité 1 fois
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Message(#)(alfiana) their hearts are filled with holes and emptiness EmptyDim 17 Jan 2021 - 20:59

Ce n’est pas la première fois qu’il est à l’origine d’une telle conversation, bien au contraire : Alfie n’a jamais eu de difficultés à inviter autrui à sortir de sa vie parce qu’il ne ressentait plus le besoin de leur présence. Il n’a jamais eu besoin de tourner autour du pot pour dire les choses, se montrant souvent brutal et, par extension, blessant. La franchise n’a jamais été un problème pour lui qui aime que les choses soient dites sans passer par divers chemins visant à rendre une discussion aussi nécessaire que celle de ce soir supportable ; il n’y a rien qui puisse le faire pour préserver certaines sensibilités. Il n’est pas concerné par cet aspect, la sienne n’étant que toute relative. Et si ses tendances égoïstes ont souvent influencé sa manière de percevoir les autres, il semblerait qu’il bénéfice encore d’une certaine retenue face à Juliana, conscient que l’honnêteté dont il aimerait faire preuve serait inévitablement associée à une forme de brutalité. Ils ont partagé quatre ans, presque cinq ans, de leur vie ensemble et elle est bien la seule qui a su se faire une telle place dans la sienne. Il n’offrait pas autant d’intérêt à autrui, Alfie, avant de la rencontrer, avant de tomber éperdument amoureux de celle qui lui est opposée en tout point. À cet instant, au moment de mettre fin à tout ceci, il se souvient pourtant de toutes les raisons pour lesquelles ils ont commencé cela ; de la manière dont elle a piqué son intérêt, dont elle l’a conservé et dont elle est devenue l’unique détentrice de celui-ci. Il n’y avait eu qu’elle pendant longtemps, la seule qui parvenait à l’aider à se stabiliser sans même qu’il ne le veuille vraiment, la seule qui représentait un point d’ancrage dans un quotidien qu’il voulait volontairement mouvementé, la seule qu’il voulait retrouver, encore et toujours, peu importe les situations. Elle est toujours la seule, à vrai dire, mais elle ne peut plus être préservée comme elle l’a été durant des années : parce qu’il émerge, lui aussi, ce lui qu’il pensait avoir relégué au passé, toutes ces mauvaises habitudes qu’il pensait disparues, tous ces mauvais choix fait volontairement qu’il pensait pouvoir surmonter. Mais tout s’était réactivé depuis qu’il avait obtenu sa vengeance sur Joseph et si la satisfaction de lui avoir fait payer son méfait est toujours présente, Alfie commence à en payer le prix en réalisant à quel point l’histoire ne s’arrête pas là et que ce n’est que le début d’un nouveau chapitre.

« Qu’on arrête quoi ? » La voix de Jules le ramène sur terre, comme souvent, comme trop souvent : ce n’est pas son rôle de le protéger, de le soutenir, alors qu’il est bien incapable de lui offrir les mêmes qualités en retour. Le fait d’en avoir conscience n’enlève pas ce sentiment, surprenant, de culpabilité qu’il ressent et qui lui est nouveau : il n’a pas l’habitude d’avoir des regrets, mais s’il devait en tenir une liste, ils concerneraient tous Jules. Il regrette de ne pas avoir été celui qu’elle aurait voulu, il regrette de ne pas lui avoir offert ce qu’elle désirait, il regrette de ne pas vouloir changer pour elle. C’est la raison pour laquelle les mots peinent à quitter ses lèvres, lui qui d’ordinaire n’a aucune peine à les manier. Il a vécu cette situation des dizaines de fois et pourtant, aucune n’est similaire à aujourd’hui, aucune ne pourrait lui servir d’aide : c’est nouveau, parce que ses sentiments à lui sont aussi malmenés et c’est peut-être la première fois. Le silence se fait pesant alors qu’il songe à toutes les manières dont il pourrait annoncer la chose ; et sa volonté d’y aller en douceur ne lui permet néanmoins pas d’oublier sa volonté d’être franc – peut-être, trop, lorsqu’il admet, enfin, ces deux mots qu’il n’aurait jamais voulu avoir à prononcer, pas dans ce contexte : « Nous deux. » Qu’il cesse de faire chemin commun pour reprendre leur individualité, leur liberté qui lui a tant manqué au cours des derniers mois et qui aujourd’hui semble pourtant être le dernier de ses soucis. Il tente de faire abstraction du visage de Jules et de ce qu’il pourrait y lire suite à cette annonce, autant qu’il a conscience que si le plus dur semble d’être fait, c’est pourtant loin d’être le cas lorsqu’il reprend la parole. « Tu sais aussi bien que moi qu’on se voile la face depuis trop longtemps. » Un an, peut-être plus ; toujours est-il que si n’importe qui d’autre lui faisait face, il n’aurait jamais attendu aussi longtemps. Mais c’est Jules, et pour elle il ferait n’importe quoi. Il faisait n’importe quoi. Il s’ose à relever le regard vers elle, lui donnant l’opportunité de partager ses mots, la connaissant suffisamment pour se douter qu’elle n’est probablement pas beaucoup plus à l’aise que lui à cet instant et qu’ils doivent lui manquer. Il a souvent parlé pour deux avec son débit inarrêtable, il peut encore le faire pour quelques minutes si cela peut lui éviter la douleur d’avoir à dire ces choses à voix haute, celle qu’il aurait voulu ne jamais avoir à dire. « Je suis désolé. » Il ponctue, les lèvres pincées, le regard qui peine à soutenir le sien. Ce ne sont pas des mots qu’il prononce avec facilité, ce qui les rend d’autant plus sincères lorsqu’ils sortent de sa bouche. Il est désolé, pour ça et pour tant d’autres choses ; il est désolé de ne pas l’être plus que ça, surtout, lorsque la décision a été prise avec une facilité qu’il aurait préféré ne jamais ressentir.  

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Message(#)(alfiana) their hearts are filled with holes and emptiness EmptySam 23 Jan 2021 - 16:51

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Nous deux. Il n’a prononcé que ces deux petits mots pour répondre à ma question, deux petits mots ce n’est rien du tout mais pourtant ceux-là viennent de mettre un point final à une histoire autour de laquelle tournait toute ma vie et je n’arrive pas vraiment à réaliser ce qu’Alfie vient de dire. Pourtant, je les ai bien entendus ces mots et je les entends encore alors qu’ils résonnent dans ma tête sans pour autant être capables de s’imprimer convenablement à l’intérieur de celle-ci. Je ne peux pas y croire, je ne veux pas y croire, ça ne peut pas s’arrêter maintenant, comme ça, après tous les efforts que nous avons déployés pour réussir à surmonter les obstacles qui se dressaient sur notre chemin. Sur le papier, rien ne laissait penser que nous pouvions former un couple heureux et j’imagine que beaucoup de membres de nos entourages respectifs ont parié sur la longévité de notre couple, mais je n’en ai jamais rien eu à faire. Tout ce qui m’importait, et tout ce qui m’importe encore, c’est la manière dont nous réussissons, jour après jour, à nous rendre mutuellement heureux. C’est vrai que, ces derniers temps, ça n’a pas été notre point fort. Alfie m’a beaucoup déçue et j’imagine que la réciproque est tout à fait vraie, raison pour laquelle je m’attendais à une avalanche de reproches et à un règlement de comptes qui paraissait plus qu’évident. Pourtant, ce règlement de compte n’aura pas lieu puisqu’il préfère jeter l’éponge et je me surprends à regretter amèrement l’engueulade que je redoutais pourtant tellement en franchissant le seuil de la porte quelques minutes auparavant. Il veut que notre relation s’arrête-là, qu’on tire un trait définitif sur tout ce que nous avons construit ensemble, sur nos projets d’appartement, sur la famille bancale mais pourtant si précieuse à mes yeux que nous formons avec Anabel. Tout ça va s’évanouir simplement parce qu’il a prononcé ce « nous deux » que je n’arrive toujours pas à accepter. Qu’est-ce que je suis censée faire, moi, maintenant ? Hurler ? Pleurer ? Dire que je ne suis pas d’accord ? Il doit bien avoir une réaction « type » préenregistrée dans mon cerveau qui doit se déclencher automatiquement face à pareil situation. Malheureusement, si une telle fonctionnalité existe chez l’être humain, elle semble être face à un sérieux disfonctionnement chez moi et je reste plantée-là, sans émettre le moindre son, attendant simplement qu’Alfie reprenne la parole, me raccrochant à l’espoir fou qu’il m’annonce qu’il s’est mal exprimé ou – mieux encore – que tout ceci n’est qu’une plaisanterie et qu’il n’en pense pas un mot. Bien sûr, ce serait la pire blague de l’univers, mais je crois que je ne réussirais même pas à lui en vouloir tant le soulagement de savoir que je pourrais toujours compter sur sa présence à mes côtés serait grand. Peut-être qu’il veut mettre un terme à « nous deux », mais moi je m’en sens tout bonnement incapable.

Mes rêves sont loin de se réaliser pourtant puisque, quand Alfie reprend la parole, c’est pour confirmer ses dires au lieu de les infirmer et je suis bien obligée de commencer à réaliser doucement que tout ceci est bien en train de se produire, que ce n’est ni une blague, ni une illusion, notre couple va disparaitre parce que c’est ce qu’il a décidé et je ne pourrais absolument rien faire contre ça. « Ah bon ? » Je suis presque surprise d’arriver à exprimer ce que je pense, je n’étais plus tout à fait sûre que mes capacités physiques et même mentales soient intactes face au choc de la nouvelle. Pourtant, la question qui franchit mes lèvres est exactement celle que je me pose alors qu’Alfie prétend que je sais aussi bien que lui que nous nous voilons la face. Bien sûr, j’ai conscience que nous avons des problèmes, oui, je sais que notre couple traverse une période très difficile, mais je suis toujours partie du principe que l’amour était plus fort que tout et que le nôtre parviendrait à franchir ce nouvel obstacle. Après tout, Alfie est l’homme de ma vie, je ne le vois pas autrement et il ne peut pas en être autrement. Si je suis devenue telle que je suis aujourd’hui, c’est grâce à lui, il m’a appris à avoir confiance en moi, à ne pas avoir peur de réaliser mes rêves et il est mon plus grand soutien dans tous les projets que j’entreprends. Sans lui, j’ai l’impression que je ne serais même plus capable de mettre un pied devant l’autre et ça me terrifie. Il ne s’agit pas d’une simple habitude, d’être inquiète du vide qu’il va laisser dans mon quotidien ou d’un confort qui risque d’être bouleversé, pas du tout, Alfie est toute ma vie, et je lui ai consacré une grande partie de la mienne. Je n’ose même pas imaginer ce que ça peut être de perdre l’amour de sa vie. Pourtant, je vais faire plus que l’imaginer, je vais le vivre et ça, il va falloir que je le réalise et vite si je veux pouvoir participer activement à la conversation au lieu d’entendre ses propos sans réellement les écouter. Je dois me secouer, essayer de comprendre, tenter d’éviter le pire, le raisonner si possible, ça ne peut pas s’arrêter comme ça, pas maintenant, jamais même. Il me dit qu’il est désolé mais je n’en ai rien à faire de ses excuses, moi ce que je veux, c’est comprendre d’où vient cette décision, ce qui la motive et comment elle peut être changée. Le principal, c’est qu’il renonce à cette idée folle de mettre un terme à notre histoire d’amour et c’est la seule chose que je peux avoir en tête à cet instant précis. « Mais… Pourquoi ? » Pourquoi est-ce qu’on devrait séparer simplement parce qu’on traverse une mauvaise période ? Pourquoi devrions-nous mettre nos sentiments de côté au lieu d’y puiser la force nécessaire pour réussir à nous retrouver ? Pourquoi jeter l’éponge alors qu’il est certainement l’homme le plus persévérant et le plus têtu que j’ai jamais rencontré ? Je veux des réponses et s’il pense que je vais simplement accepter et respecter sa décision, il se trompe fortement.

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Message(#)(alfiana) their hearts are filled with holes and emptiness EmptyJeu 4 Fév 2021 - 16:31

De tous les actes qu’il a pu commettre au cours de son existence, peu discutés mais souvent discutables, Alfie n’aurait jamais pu imaginer que ce serait ces deux simples mots qui auraient le plus grand pouvoir de destruction. Deux mots, deux misérables mots qui réduisent à néant quatre ans de vie commune, presque autant d’années d’un bonheur sans faille, d’un soutien indéfectible d’une part comme de l’autre, d’un amour aussi fort qu’il ne le pensait pas susceptible d’exister. Deux mots qui viennent mettre un terme à une histoire qui n’était pas supposée en connaître. Dans la vie de tourments, d’incertitudes et de doutes dans laquelle il a toujours évolué malgré son masque d’assurance, il n’aurait jamais pensé que la seule chose tangible soit finalement celle qui s’effondrerait. Juliana a représenté un repère pendant tant d’années, ce phare dans la nuit qui lui indiquait le chemin à suivre, cette main tendue dont il arrivait toujours à retrouver les doigts malgré les épreuves. Elle en demeure toujours, de repère, mais cette fois-ci, il ne peut plus s’accrocher à elle comme il le faisait par le passé. Dans un sens, c’est à son tour de la protéger et si la manière de le faire nécessite de lui briser le cœur, le fondement de cette rupture demeure bienveillant, même si aucune explication censée ne saurait justifier cela. C’est bien le problème, d’ailleurs, alors qu’elle en demande. Mais comme expliquer l’inexplicable ? Comment justifier des choses dont lui-même n’a pas la réponse ? Pourtant, il est certain qu’il n’est pas arrivé à cette conclusion sans y avoir préalablement réfléchi, mais tous les arguments qui pouvaient peser dans la balance ont été tout aussi rapidement effacés par d’autres visant à les contredire. « Ah bon ? » Et elle ne l’aide pas, Jules, lorsqu’elle se surprend et que son discours qu’il pensait partager semble finalement à sens unique. Son regard ne quitte pas celui de sa petite amie, tant qu’il peut encore l’appeler ainsi. Il se mord la lèvre et sa tête s’incline légèrement ; est-ce qu’elle se voile la face ou est-ce qu’il est le seul à être réveillé ? Il ignore quelle option est la plus véridique – l’une est aussi insupportable que l’autre, à vrai dire. Elle peut jouer la surprise, elle peut s’offusquer ; il reste persuadé qu’elle a aussi conscience que lui de cette vérité déchirante. Parce que c’est bien ce qui se produit ; non content d’être lui-même ébranlé par cette décision qui ne pouvait plus être repoussée, c’est aussi Jules qu’il meurtri dans le processus. Et c’est le plus insupportable, c’est ce qui lui fait réaliser à quel point il aurait dû rester simple partisan des amourettes de passage en s’évitant la douleur d’avoir des sentiments. Parce que tôt ou tard, ceux-ci sont voués à l’échec. Il n’est pas question de les faire disparaître, ils ne se meurent pas avec la relation dans laquelle ils se sont développés, ils se perdent, tout simplement. Coincés quelque part entre la nostalgie, l’amour et la rancœur, ballotée d’une émotion à l’autre en espérant les atténuer ou, à défaut, les masquer, ils persistent. Et il sait que ceux qu’il ressent à l’égard de Jules persisteront, quoi qu’il advienne. Ils seront toujours là quelque part, quand bien même il prétendra le contraire, quand il donnera tout pour les ignorer, quand il usera de stratagèmes tous plus voués à l’échec les uns que les autres ; ils seront toujours là. Il ne pourra plus jamais s’en dissocier, il ne pourra plus jamais prétendre que cette souffrance n’existe que chez les autres alors qu’il se l’inflige et, pire encore, qu’il l’inflige à autrui. De toutes les autodestructions qu’il aurait pu se faire subir, c’est bien la pire, celle pour laquelle il serait capable de supplier d’y mettre un terme. Mais il est trop tard pour ça, il est trop tard pour reculer ; il est surtout trop tard pour sauver ce qui aurait encore pu l’être.

« Mais… Pourquoi ? » C’est la question qui maltraite son esprit depuis le premier jour où il a osé penser à cette issue, celle à laquelle il y a tant de réponses et pourtant aucune à la fois. La plus persistante, la plus assourdissante dans le flot de pensées qui vont de pair avec cette décision : pourquoi est-ce qu’ils en arrivent là ? Pourquoi n’ont-ils pas réussi à sauver cette relation ? Pourquoi n’a-t-il pas essayé, surtout ? En réalité, les réponses, il les a. Mais toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire, pas quand Jules semble à deux doigts de s’effondrer, pas quand il se doit de rester stoïque pour ne pas céder sous la souffrance qu’il perçoit chez celle qu’il aime encore tant malgré les épreuves, malgré ce qu’il peut laisser entendre. « Parce qu’on arrive plus. » Il ne quitte pas son regard, quand il lit toutes ces émotions qu’il n’aurait jamais voulu lui provoquer, quand il se rétracte rapidement, conscient de ce « on » à l’origine de leurs dernières disputes, de cette incapacité pour lui de se projeter dans une telle pensée commune par nécessité de préserver son individualité, la même à l’origine de cette discussion. « Parce que j’y arrive plus. » Peut-être que si elle le déteste un peu plus, elle s’en voudra un peu moins et que les larmes dont il se fait le créateur ne traduiront plus que colère et déception, au lieu de tristesse et incompréhension. Si les deux dernières sont les plus immédiates, les plus vives, les deux premières sont celles qui persisteront, celles qui l’aideront à l’oublier comme il se leurre d’y arriver. « Parce qu’on arrive plus à se rendre heureux. » Et cette fois, il se l’autorise ce « on ». Ce on qui souligne sa certitude de ne pas réussir à lui offrir ce dont elle désire, autant qu’il admet la terrible réciprocité de ce sentiment.

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Message(#)(alfiana) their hearts are filled with holes and emptiness EmptyVen 26 Fév 2021 - 11:05

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Pourquoi doit-on en arriver là ? Toute cette conversation me parait surréaliste. Ce n’est pas possible, elle ne peut pas avoir lieu, on ne peut pas décider ce se séparer, ou plutôt, il ne peut pas décider de me laisser tomber. Après toutes ces années passées ensemble, à s’épauler, se soutenir, surmonter les obstacles ensemble et gravir des montagnes qui nous semblaient trop hautes individuellement, je pensais sincèrement que rien pourrait nous séparer. Bien sûr, nous traversons une mauvaise période, je ne suis pas qu’une utopiste, je me rends parfaitement compte que la situation actuelle n’est pas idéale, que nous avons du mal à nous mettre d’accord sur nos projets d’avenir et que la communication est rompue. Sauf que pour moi, nous n’avons pas atteint le point de non-retour, les choses peuvent encore s’arranger et l’amour que nous nous portons est plus fort que les problèmes que nous rencontrons. Il doit être plus fort. Je n’imagine pas ma vie sans Alfie, ni aujourd’hui, ni demain, ni jamais et c’est sûrement pour ça que j’ai autant de mal à réaliser ce qu’il est en train de me dire. Je pense être capable de le raisonner, parce que je suis tellement sûre de nous qu’il ne peut pas être à ce point-là ignorant de notre capacité à nous sortir de cette mauvaise période. Je suis blessée qu’il puisse envisager sa vie sans moi, blessée qu’il ait l’impression que notre amour ne vaut plus la peine de se battre et blessée qu’il n’ait pas cherché à rouvrir le dialogue avant de trouver cette solution pour le moins radicale et irréversible. Pour autant, ce n’est pas la colère qui prend le dessus mais bien mon désir de lui prouver qu’il a tort d’envisager pareille issue alors que nous nous aimons plus que tout. « Tu as raison. » J’admets, avec un pincement au cœur, quand Alfie me dit qu’on n’y arrive plus. Je ne peux pas le nier, nous avons beau vivre dans le même appartement, c’est comme si nous vivions à des milliers de kilomètres l’un de l’autre et cette distance ne s’effacera pas sans qu’on y mette du notre. Mais voilà où se site le problème, on ne peut pas choisir de se séparer sans même avoir essayé de régler les conflits qui nous opposent et d’être totalement transparents, pour une fois. Je sais que je n’ai pas toujours été parfaitement honnête et je me doute qu’Alfie n’est pas tout blanc lui non plus, alors pourquoi ne pas essayer au lieu de tout jeter ? Il précise en remplaçant le « on » par le « je » et mon cœur se serre encore davantage, et évidemment c’est pire lorsqu’il parle du bonheur que nous n’arrivons plus à nous apporter mutuellement parce que tout ceci n’est que la pure vérité et ça me fait mal de l’admettre. « Je sais que tout ce que tu viens de dire est vrai. » Et il y évidemment un gros mais qui va suivre cette phrase, parce que moi je ne veux pas jeter l’éponge, je veux me battre pour ce qui peut être sauvé et pour un couple auquel je crois plus que tout au monde même après des mois de galères et de disputes que nous ne parvenons plus vraiment à arrêter. Il y a encore tellement de choses que nous n’avons pas essayées pour aller de l’avant. « Mais je ne comprends pas pourquoi tu ne veux pas essayer de changer les choses au lieu de tout laisser tomber. » Au lieu de me laisser tomber. Il est défaitiste mais moi je suis positive et je crois encore que tout peut s’arranger. « On a vécu des moments difficiles ces derniers mois et depuis on a beaucoup de mal à se parler et à se comprendre, du coup on essaye plus vraiment. » Autant lui que moi, je sais qu’il n’y a personne à blâmer dans cette histoire, nous sommes tous les deux fautifs et c’est bien malheureux. « Je suis sûre qu’on arrivera à se retrouver si on y met un peu du nôtre, il ne faut pas baisser les bras, il y a tellement de choses dont on devrait discuter et il y a tellement de non-dits entre nous. » Il ne me dira pas le contraire, il le sait et je le sais aussi, les ressentis ne trompent pas. « J’en ai marre qu’on se dispute sans arrêt et je sais que c’est ton cas aussi, sinon tu n’envisagerais pas qu’on se sépare aujourd’hui, mais chaque problème a sa solution, on met juste un peu plus de temps que d’habitude à la trouver. » Beaucoup plus de temps, même, mais je ne vois pas vraiment les choses de cette façon, j’ai surtout l’impression qu’on a arrêté d’essayer de trouver des solutions et c’est évident que sans chercher on ne va pas trouver. Il faut juste qu’on se remette à y croire, qu’on s’accroche, qu’on se parle à cœur ouvert et tout s’arrangera pour nous. C’est une évidence à mes yeux mais elle semble l’être beaucoup moins du point de vue d’Alfie et ça me terrifie. « On s’aime, c’est le plus important, non ? » Parce que je n’imagine pas une seule seconde que nos sentiments aient pu disparaitre malgré toutes les difficultés que nous avons eu à surmonter dernièrement. Alfie est l’homme de ma vie et rien ni personne ne pourra changer ça à mes yeux. Je n’imagine pas devoir me remettre d’une rupture tout simplement parce qu’aucune rupture est envisageable, tant qu’il y aura cet amour entre nous, nous pourrons nous relever de n’importe quelle situation, même la plus désastreuse. J’ai conscience que nous avons sans doute touché le fond, actuellement, mais moi je me dis simplement que nous n’avons plus qu’à gravir la pente que nous venons de descendre pour être parfaitement heureux à nouveau. C’est tellement simple dans ma tête alors pourquoi ça l’est aussi peu dans celle d’Alfie ? J’aimerais lui transmettre toute la confiance que j’ai en nous et en notre capacité à surmonter cette épreuve, s’il voyait notre couple comme je le vois, tout serait plus clair à présent. C’est donc ce que je vais essayer de lui transmettre pour qu’il renonce à cette idée de rupture que je ne peux pas accepter et que je ne pourrais jamais accepter.

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Message(#)(alfiana) their hearts are filled with holes and emptiness EmptyJeu 11 Mar 2021 - 22:51

« Tu as raison. » Et elle le surprend, Jules, à cet instant, lorsque ses mots finissent par contredire ceux qu’elle employait précédemment, tandis qu’il se flagellait de la mettre face à cette évidence qu’elle semblait être la seule à ne pas voir. Il a raison et ses sourcils se froncent, s’interrogeant sur ce soudain revirement de situation, sur le crédit qu’elle accorde elle-même à ses propos. Est-ce qu’elle y croit ? Est-ce qu’elle tente une fois encore de lui dire ce qu’il veut entendre ? Il l’ignore et il reste muet avant qu’elle ne lui donne de plus amples détails qui l’aident à y voir plus clair. « Je sais que tout ce que tu viens de dire est vrai. » Et pourtant, ce n’est pas l’effet escompté qui s’opère, alors qu’il est plus perdu que jamais, Alfie et que ce sentiment méconnu ne fait qu’accentuer l’importance de cette décision. Jules a toujours été plus optimiste que lui, plus positive aussi et il s’étonne d’un discours aussi modéré – n’est-elle pas celle qui était plongée dans l’incompréhension il y a encore quelques instants ? Il demeure silencieux, convaincu qu’elle n’en a pas fini et il ne se trompe pas, lorsque le « mais » suit et qu’il ne peut empêcher la légère grimace d’agacement de prendre place sur son visage. « Mais je ne comprends pas pourquoi tu ne veux pas essayer de changer les choses au lieu de tout laisser tomber. » Elle a toujours été plus positive, mais il y a des situations où cela n’a aucun sens ; cette rupture en est la preuve. La décision est prise et rien de ce qu’elle puisse dire ne sera en mesure de le faire changer d’avis. Contrairement à la plupart des actions qui guident sa vie, il n’a pas pris cette décision sur un coup de tête, Alfie, elle est au contraire des plus réfléchies parce qu’il a bien conscience que celle-ci va avoir un impact sur sa vie à un niveau qu’il n’aurait jamais supposé. Cela va reconfigurer son quotidien autant que le confronter à ses propres sentiments qu’il tend à négliger ; deux choses qui sont loin d’être anodines. Alors oui, il y a réfléchit et non, il n’a aucune intention de revenir sur cette annonce – et l’avantage d’une rupture est qu’elle peut se permettre d’être l’œuvre d’une décision individuelle et non d’un choix à l’unanimité. Son oreille est tendue pour entendre les arguments de Jules, mais ils n’auront pas plus de poids que les siens, c’est une réalité à laquelle elle doit se confronter. Cette rupture, même si elle tente de la négocier, est déjà actée. « On a vécu des moments difficiles ces derniers mois et depuis on a beaucoup de mal à se parler et à se comprendre, du coup on essaye plus vraiment. » Pourtant, elle se trompe si elle pense qu’ils n’ont pas essayé. Il ne peut pas parler pour elle, c’est une certitude (bien que cette décision démontre du contraire), mais il a essayé, Alfie. Il a essayé comme jamais il n’a essayé dans aucune de ses relations, et peut-être qu’il aurait pu faire plus d’efforts, peut-être qu’il pourrait être plus attentif, plus conciliant, peut-être qu’il y a beaucoup de choses qui pourraient être changées ; le problème ne réside pas dans les possibilités, mais dans une volonté qu’il ne possède plus. « Je suis sûre qu’on arrivera à se retrouver si on y met un peu du nôtre, il ne faut pas baisser les bras, il y a tellement de choses dont on devrait discuter et il y a tellement de non-dits entre nous. » Qui durent depuis un an, ce ne sont alors plus de simples obstacles, mais de vraies conséquences qu’ils ne peuvent plus ignorer ni réparer. Il est trop tard pour cela ; il était déjà trop tard au moment où ils ont commencé à réaliser que leurs visions de leur futur étaient bien trop divergentes pour qu’ils parviennent à se retrouver en chemin. Mais il ne dit rien, l’anthropologue, alors qu’il garde le silence (fait exceptionnel) pour laisser l’occasion à la jeune femme de faire entendre son opinion sur la question (même si celle-ci n’a aucune valeur sur la finalité de la discussion). « J’en ai marre qu’on se dispute sans arrêt et je sais que c’est ton cas aussi, sinon tu n’envisagerais pas qu’on se sépare aujourd’hui, mais chaque problème a sa solution, on met juste un peu plus de temps que d’habitude à la trouver. » Alfie soupire légèrement avant de hausser les épaules et de se montrer direct, peut-être trop : « Il n’y a pas de solution si nos rêves ne peuvent pas coexister. » Il souligne, alors que l’utopisme de la jeune femme atteint son paroxysme. « On s’aime, c’est le plus important, non ? » C’est important, c’est certain, sauf qu’il y a aussi un mais. « Mais ce n’est pas suffisant. » Ce n‘est pas suffisant pour tenter de sauver une relation qui a pris l’eau voilà bien trop longtemps. Et si la jeune femme semble ne pas s’épuiser à tenter de sauver ce bateau qui coule, Alfie a abandonné la partie il y a déjà longtemps. « Il n’y a pas de solution, Juliana. » Il insiste, Alfie, d’un ton qui se veut plus froid, plus sec ; il n’y a pas de place à la négociation. « Je ne compte pas changer pour toi et je ne compte pas te demander de le faire pour moi. » Il parle de ce projet d’une vie de famille sur lequel leurs avis divergent et sur tant d’autres choses qu’il ne lui fera pas l’affront de dévoiler à cet instant ; il a maintenu des secrets tout au long de leur relation et souhaite continuer à les dissimuler pour ne pas lui faire plus de mal qu’il ne lui en fait déjà. « Ça fait un an qu’on essaie, Jules, on aurait dû prendre cette décision il y a longtemps. » Il veut la préserver de certaines choses ; mais pas de ces constats qui, comme elle l’a dit, sont également reconnus par la principale concernée. « Et si je ne veux pas essayer de changer les choses, c’est parce que je n’ai pas envie de me mentir ou de te mentir. » Oh, douce ironie, mais là n’est pas le sujet. Ils se mentent depuis suffisamment longtemps en prétextant que leurs difficultés parviendront à être derrière eux ; ce ne sera jamais le cas sans que l’un d’entre eux renonce à son bonheur. Et il n’a aucune intention que ce soit lui, autant qu’il parvient à mettre son égoïsme de côté pour une fois en ne voulant pas que ce soit elle. « Nos différences étaient un plus à l’époque, mais désormais elles ne font que gâcher les choses. » Il n’a pas peur d’utiliser des mots qui font peur si ceux-ci permettent de traduire de la vérité. Autant qu’il n’a pas peur d’insister ; encore une fois, malgré toute la peine engendrée par le déni de la jeune femme, autant que par la craint de faire preuve d’un sadisme qui ne lui ressemble pas à l’égard de Juliana. « C’est fini, c’est tout. Je ne reviendrai pas sur ma décision, que tu le veuilles ou non. » Qu’elle l’accepte ou non, qu’elle soit d’accord ou non et sur ce point-là, son égoïsme reste inchangé. « D'autant plus que je quitte le pays d'ici quelques semaines. Je reprends le travail de terrain et rien ne peut m'en empêcher. » Cette fois, qu'il manque d'ajouter.

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Message(#)(alfiana) their hearts are filled with holes and emptiness EmptyMar 30 Mar 2021 - 12:25

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J’étais certaine de réussir à le convaincre parce qu’il me paraissait évident que notre relation ne pouvait pas avoir de fin et que quels que soient les problèmes rencontrés, on serait toujours bien plus forts qu’eux. Pourtant, alors que j’aligne un à un des arguments qui me paraissent être suffisamment solide pour qu’un revirement de situation survienne, Alfie me fait bien comprendre que cette décision, il la murit depuis suffisamment longtemps pour que rien ne vienne ébranler ses convictions. Un sentiment de panique me saisit alors qu’il prétend que nos rêves ne pourront jamais coexister. J’étais persuadée du contraire, je voulais tellement penser que nous allions parvenir à nous adapter l’un à l’autre que je me suis persuadée du contraire et je ne suis certainement pas prétendre à entendre, écouter et encore moins accepter l’argument inverse. L’idée qu’Alfie ait fait exactement la démarche inverse et soit aujourd’hui à un stade où il a assimilé nos différences et considère que rien de ce que nous pourrons dire ou faire ne pourra nous permettre de les effacer m’angoisse terriblement parce qu’en arrivant à cette conclusion, il m’oblige à emprunter le même chemin que lui et à faire exactement la même démarche, celle-là même que je refuse de considérer depuis si longtemps. Je ne veux pas croire que nous ayons mis si longtemps à nous rendre compte que nos projets de vie étaient incompatibles et encore moins qu’il soit si fataliste. Il est là, debout devant moi, sans émotion, à annoncer de manière factuelle que nous avons passé un an à retarder l’inévitable et qu’il serait grand temps qu’on arrive à prendre cette fameuse décision. Une chose est sûre, je ne serais jamais d’accord avec lui sur ce point, mais il semblerait que mon avis importe peu, il a décidé ce qui était le mieux pour lui et tant pis si son bonheur doit faire mon malheur. « Je ne suis pas d’accord. » Je rétorque alors qu’il prétend que l’amour ne suffit pas pour que nous surmontions nos différends. Je suis une utopiste et je pense justement que l’amour est un sentiment puissant qui peut permettre de venir à bout de n’importe quelle situation. Les personnes qui divorcent, de nos jours, le font par facilité, parce qu’ils n’ont plus la force de se battre pour leur relation et qu’ils ont certainement oublié tout le bonheur que cette dernière leur a apporté. Il est vrai que, dans certains cas, il est certainement plus simple de signer un bout de papier plutôt que de se creuser la tête pour trouver comment rendre une autre personne heureuse, mais dans mon cas, je suis prête à tous les efforts et tous les sacrifices pour qu’Alfie soit de nouveau heureux et je ne comprends pas qu’il n’ait pas la même vision des choses. Qu’est-ce qui peut être plus important que le duo que nous formons depuis si longtemps, maintenant ? Je n’ai pas la réponse à cette question et j’espère bien qu’il ne l’a pas non plus. « Faire des compromis, ça ne signifie pas changer du tout au tout, et c’est important de savoir en faire, on a toujours su s’adapter l’un à l’autre, pourquoi on n’y arriverait pas cette fois ? » Je ne sais pas pourquoi j’insiste alors qu’Alfie est catégorique : il ne reviendra pas sur sa décision. C’est à moi d’accepter ce qui me parait inacceptable, à moi de réaliser que tout ce que nous avons construit va soudainement disparaitre, à moi de faire en sorte de continuer à sourire alors que je m’apprête à foncer au cœur même de la tempête. Je me suis raccrochée à l’idée que cette conversation n’était qu’une amorce de réconciliation malgré les mots forts employés par mon petit-ami – ou plutôt ex petit-ami – mais je dois me rendre à l’évidence, ce n’était pas un appel à l’aide ou des paroles en l’air et c’est bien face à la fin d’un « nous » que je me trouve. Ce n’est pas une hypothèse, c’est une réalité. Toute idée positive m’abandonne doucement et les larmes me montent aux yeux alors que j’envisage pour la toute première fois un monde dans lequel Alfie n’existerait pas. Cette idée est presque trop douloureuse pour être admissible et même si j’essaie réellement de formaliser cette image dans ma tête, mon cerveau en semble tout bonnement incapable. « C’est fini. » Je répète, à sa suite, comme si le fait de répéter ces mots à voix haute pouvaient les rendre un peu moins durs. C’est inefficace, bien sûr, mais je fais de mon mieux pour ne pas m’écrouler totalement. Il ne s’agit pas de fierté mal placée ou d’une envie particulière de dissimuler mes émotions aux yeux de celui qui a toujours su lire en moi comme dans un livre ouvert, mais je sais que si je m’écroule maintenant, je ne suis pas sûre de parvenir à me relever. Il y a tellement de choses auxquelles je dois penser. Je vais devoir déménager. Première chose mais pas des moindres, c’est ici chez moi, ou plutôt ça l’était et jamais je n’ai envisagé de devoir me reconstruire ailleurs. Il y a Anabel, aussi, cette précieuse petite fille que je refusais pourtant d’accueillir mais que j’aime autant que si je l’avais moi-même mise au monde. Les questions sans réponse tourbillonnent dans ma tête à un tel rythme que j’en ai le vertige. Je dois m’appuyer sur le mur le plus proche pour que le sol redevienne plat sous mes pieds. C’est ce moment que choisit Alfie pour m’asséner le coup de grâce, celui que je n’aurais jamais vu arriver, pas même dans mes pires cauchemars. Je quitte le pays. Ce sont ces mots, ils viennent de sortir de sa bouche et pourtant je n’arrive pas à réaliser qu’il les ait vraiment prononcés. Comment peut-il envisager de partir alors que rien est vraiment réglé entre nous. Dans quelques semaines ? Qu’est-ce que ça veut dire quelques semaines ? Depuis combien de temps prépare-t-il son départ ? Pourquoi ne m’en a-t-il jamais parlé ? « Tu pars ? » Je demande, comme s’il était encore possible qu’il se soit trompé alors que je sais bien que ce n’est absolument pas le cas, loin de là, même. « Tu le sais depuis quand ? » Ce n’est pas important, enfin si, ça l’est, mais je ne devrais pas avoir envie de le savoir, ça va me faire beaucoup plus de mal que de bien. Depuis des semaines, peut-être même des mois, il se couche à mes côtés – enfin, c’est vite dit vu le nombre de fois où il ne se couche pas – en sachant que notre relation a une date de péremption mais sans jamais me le laisser entrevoir. Que peut-il y avoir de pire que ça ? « Et Anabel ? » Nous nous sommes battus pour la fillette, il m’a entrainée dans cette histoire douloureuse sans réellement me demander mon avis et maintenant que je suis attachée à cette enfant comme si elle était ma propre fille, il envisage de l’abandonner pour retourner à ses anciens amours ? Il s’est lassé de sa filleule comme un enfant se lasse d’un jouet trop utilisé et je trouve ça tout simplement écœurant. Evidemment, il est encore possible qu’il ait tout organisé pour elle, que son avenir soit tout tracé, mais j’ose espérer qu’il n’aurait pas choisi un nouveau foyer à Anabel sans m’en parler. Je suis autant responsable d’elle – si ce n’est plus – qu’il peut l’être et mon avis doit compter également. Je retiens mon souffle en attendant sa réponse tout en ayant parfaitement conscience que, quoi qu’il puisse se passer à présent, je ressortirais de cet appartement complètement anéantie.

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Message(#)(alfiana) their hearts are filled with holes and emptiness EmptyVen 23 Avr 2021 - 0:37

Elle prétend qu’ils auraient pu essayer, qu’ils auraient dû mieux essayer et à cet instant, probablement que la jeune femme ne s’en rend pas compte, mais il a essayé comme jamais, Alfie. Son attitude laisse penser le contraire, parce qu’il n’est pas de ceux qui parviennent à s’impliquer dans une relation au point de s’en oublier, mais ça ne veut pas dire qu’il n’a jamais eu à cœur de faire de son mieux. Il n’a rien du compagnon idéal, il n’a rien de l’homme fiable sur lequel on pourra toujours compter, il accumule les défauts et, depuis peu, les faiblesses ; mais il a tout donné pour cette relation. C’est au contact de Jules qu’il a appris à penser en duo et non plus uniquement en solitaire et si ses vieux travers reprennent le dessus ce soir alors que la décision, sans appel, a été prise de manière unilatérale, ça ne l’empêche pas d’avoir tenté de sauver ce couple parti à la dérive voilà trop longtemps. Dans d’autres circonstances, il ne se serait pas accroché, Alfie ; roi de la fuite et de l’impatience, la solution aurait été tout trouvé en délaissant Juliana bien longtemps auparavant. Et s’il l’a délaissée, dans un sens, il est resté. Il a cru qu’en se forçant de cette manière, ils parviendraient à trouver une solution, il parviendrait à concéder à envisager cette vie de famille dont elle rêve, il parviendrait à tirer un trait sur la passion qui l’anime lorsqu’il s’agit de son travail. Il est resté, Alfie, quand tout allait mal alors que c’est très exactement dans ce cas de figure qu’il prend la fuite ; il ne s’encombre pas de causes désespérées, perdues, ou peu importe les douloureux synonymes pour désormais définir son lien avec Jules et qui n’a plus rien de l’amour qu’il pouvait lui porter, qu’il lui porte encore éperdument. Parce que cette décision ne provient pas d’un manque d’amour, bien au contraire ; c’est peut-être la plus belle preuve d’amour qu’il peut lui offrir, même si elle ne le voit pas, même si elle ne le verra probablement jamais. Ça le soulage, peut-être, mais ça lui déchire le cœur, surtout, un cœur qui a réellement commencé à battre le jour où elle est entrée dans sa vie et qui s’apprête à cesser de fonctionner. « Je ne suis pas d’accord. » Bien sûr qu’elle ne l’est pas, Jules, parce qu’elle voit toujours le meilleur de chaque situation et en chacun. Elle veut croire que tout problème a une solution, elle veut croire que rien n’est impossible, ses yeux continuent de briller même dans l’obscurité. Et s’il n’a jamais su être à son niveau, il a pu prétendre lui arriver à la cheville à quelques occasions, Alfie, pourtant désormais c’est bien dans cette obscurité qu’il se perd, c’est bien dans celle-ci qu’il ne peut concevoir de l’emmener avec lui par l’égoïsme qui le caractérise. Elle ne s’en rend pas compte, mais là-aussi c’est un acte d’une extrême bienveillance pour lui que de réaliser certaines choses à son égard et de l’en préserver, à défaut de vouloir les changer. Ce n’est pas tant qu’il ne le veut pas (même s’il est en partie question de ça) c’est surtout qu’il se connaît suffisamment pour savoir qu’il ne peut pas. Et qu’il ne peut donc pas infliger ça à Jules, qu’il ne peut être à l’origine d’une peine de plus ; celle-ci est bien suffisante pour qu’elle ne le déteste que pour être la cause de cette rupture et non pas pour être lui-même. Pour être redevenu lui-même. « Faire des compromis, ça ne signifie pas changer du tout au tout, et c’est important de savoir en faire, on a toujours su s’adapter l’un à l’autre, pourquoi on n’y arriverait pas cette fois ? » Elle insiste et il ne peut que se répéter, agacé, dans son esprit : il n’y a pas de solution parce que leurs situations ne laissent aucune place au moindre compromis. Et que le seul qu’ils finiront par trouver est d’apprendre à ne pas se détester à défaut de s’aimer. Et s’il y a une finalité à leur histoire, ce n’est pas ainsi qu’elle doit s’exprimer. « On fait quoi ? Un demi-enfant ? Un gosse que je te laisserais gérer parce que j’en voulais pas ? Tu renonces à tes rêves et on repousse le moment où tu me détesteras de t’avoir privé de ce dont tu as toujours rêvé ? » Est-ce qu’elle le voit, à présent, le fait qu’il n’y a pas de compromis possible ? Que ce n’est pas comme le fait de décider où ils poseront leurs valises, qu’ils peuvent trouver une jolie maison avec jardin sans être à plus d’un quart d’heure du centre, ou un appartement dans un lotissement des plus tranquilles, non, cette fois il n’y aura pas de compromis possible sans que l’un d’eux ne renonce à ce qu’il veut et il se connaît suffisamment pour savoir que ce ne sera pas lui. Mais ça n’a pas à être elle non plus ; alors oui, la seule issue possible pour qu’ils conservent tous les deux leurs rêves est une séparation. « C’est fini. » Il serre les dents alors que ses yeux s’humidifient toujours plus. Il voudrait la prendre dans ses bras, il voudrait s’excuser, encore et encore, de lui causer tant de peine, il voudrait lui assurer qu’il a aussi mal qu’elle, il voudrait revenir sur sa décision, il voudrait ne jamais la laisser partir – toutes ces choses qui lui redonneraient espoir alors qu’il n’y en a plus.

Alors, cette fois, si elle le dit, c’est que c’est vraiment fini. Et toute l’assurance dont il a pu faire preuve quant à sa décision s’effondre petit-à-petit sans qu’il n’en montre rien. Il doit s’assurer qu’elle le déteste pour ne jamais lui trouver d’excuses ; parce qu’il n’en mérite pas. Il n’en mérite pas pour n’avoir pas su évoquer ce sujet de discorde, de l’avoir trop longtemps repoussé alors qu’il vient de le dire, elle en a toujours rêvé. Il le savait et il n’en a pas parlé par égoïsme de se complaire dans cette relation qu’il n’aurait jamais espérée, à laquelle il n’aurait lui-même jamais pu rêver. Alors Alfie doit conserver ce masque de neutralité qui le caractérise, qui ne devrait pas être bien difficile dans le fond puisqu’il n’a jamais été sujet aux sentiments à l’égard des autres, parce qu’il a plutôt été qualifié de psychopathe en devenir et non d’amoureux transit qui vient de s’arracher le cœur à mains nues. Pourtant, c’est bien un vide qu’il ressent dans sa cage thoracique et pas le soulagement tant espéré. Ce sont bien ses yeux qui le chatouillent et non ses zygomatiques, ce sont bien des regrets qui font déjà leur œuvre et non l’excitation d’une nouvelle vie qui s’ouvre à lui. C’est fini. Et cette fois, il est trop tard pour revenir en arrière alors qu’il ne rêve que de ça. C’est ridicule, d’avoir l’impression que son propre cœur vient de se briser alors qu’il est bien celui qui vient de piétiner celui de Jules. Qui continue de le faire, à mesure qu’il veut s’assurer de transformer chaque once de sentiments positifs qu’elle pourrait avoir à son égard en son contraire. Il veut s’en assurer, alors que son attitude lui donne pourtant raison sans avoir à faire le moindre effort ; il quitte le pays et cette simple annonce devrait suffire pour lui provoquer une vague d’émotions contradictoires. « Tu pars ? » Il hoche la tête en silence, la fierté qu’il affiche au quotidien déstabilisée par les yeux mouillés d’une jeune femme, qu’elle, il ne voudrait pas quitter. « Tu le sais depuis quand ? » À nouveau, il reste silencieux de longs instants avant de reprendre la parole. « J’ai accepté la semaine dernière. » Où était-celle d’avant ? La précédente ? Quand, au juste ? Quand tout a commencé à s’effondrer autour de lui, c’est une certitude, pour autant il n’y a aucune date précise ; parce que cela fait bien longtemps que les choses sont ainsi et qu’il s’est contenté de refuser de les voir. Mais elles deviennent omniprésentes, imprévisibles, s’imposant à lui à tout moment ; alors à son tour de ne pas les imposer à Jules. « Et Anabel ? » « Elle retourne chez ses grands-parents. » Ce qui aurait dû se faire depuis le début ; parce que tout l’amour qu’il porte à sa filleule ne change pas la vérité : il est incapable de lui offrir un foyer stable et c’est très exactement ce dont elle a besoin. Alors, face à cet échec, là-encore la seule solution valable qui lui apparaît est la fuite. Tant pis pour la déception qu’il causera à l’enfant, à ses grands-parents, à Jules, alors qu’il baisse les bras. Tant pis pour les crises de larmes de la petite quand il lui a annoncé qu’il ne pourra plus s’occuper d’elle et que Jules sera moins présente dans sa vie. Tant pour son propre malaise à l’idée de laisser la gamine entre de bonnes mains, certes, mais aussi des esprits fermés qui ressemblent à une condamnation. C’est un échec parmi d’autres et c’est très exactement parce que la liste s’est allongée depuis son retour à Brisbane qu’il doit quitter la ville au plus vite. « Ce n’est pas prévu qu’elle disparaisse de ta vie. » Elle. « Elle t’adore et eux-aussi. Et je ne serai pas là. » Alors ce ne sera pas bizarre. Le fauteur de troubles laissera les merveilleux parents adoptifs, au nombre de trois, rendre la gamine heureuse sans que son ombre pèse sur eux. Sans qu’elle ne pèse plus sur personne à part lui-même, comme ça aurait toujours dû être le cas.

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Message(#)(alfiana) their hearts are filled with holes and emptiness EmptyMer 19 Mai 2021 - 16:54

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La terre s’écroule petit à petit sous mes pieds et je donnerais n’importe quoi pour ne pas me retrouver dans cette pièce, en ce moment, avec la personne que j’aime le plus au monde mais qui est aussi celle qui m’inflige le plus de souffrance, à commencer en me parlant de sa disparition de ma vie. Je n’imagine pas une seule seconde mon quotidien sans qu’il en fasse partie, il a été celui qui m’a apporté le bonheur et un apaisement que je n’avais jamais connu avant qu’il entre dans ma vie. Je ne me sens épanouie et complète que parce qu’il est là et même si, ces derniers temps, nous n’avons pas toujours été sur la même longueur d’onde, que la communication était difficile et que nous avions du mal à nous projeter vers l’avenir, j’ai toujours cru que cet éloignement était une épreuve de plus que nous surmonterions et pas celle qui nous séparerait définitivement puisqu’une séparation me paraissait tout bonnement impossible. Pourtant, je suis là, devant Alfie, à tenter de comprendre ce qui le pousse à prendre une décision aussi radicale, les yeux humides, le cœur en miette, tout mon univers volant en mille morceaux alors que je me bats contre moi-même pour ne pas m’écrouler totalement. Il tente de m’expliquer, bien sûr, mais je ne peux pas – ou ne veux pas – entendre ce qu’il me dit tant ça me parait absurde et dénué de sens. Bien sûr que nous n’allons pas faire un demi-enfant, mais je croyais que le sujet était clos, que nous avions choisi de repousser ce sujet à une date ultérieure et ça me convenait très bien. Enfin non, ça ne me convenait pas vraiment, je me suis simplement convaincue du contraire parce qu’il est plus facile d’agir comme si la situation me convenait plutôt que de lutter contre mon désir profond de devenir mère et celui de rester aux côtés de l’homme que j’aime. Je suis sûre et certaine que jamais mon désir d’enfant n’aurait été plus fort que mon amour pour lui, mais Alfie semble persuadé du contraire. J’aimerais lui rappeler ce que nous nous sommes dits, que je suis prête à attendre qu’il ait envie d’en reparler, que je ne veux pas lui forcer la main et que c’est un choix qui ne m’appartient pas mais bien une décision commune que nous ne sommes pas obligés de prendre tout de suite, mais il sait déjà tout ça et s’il en arrive quand même à la conclusion qu’il doit partir, c’est que ça ne lui convient pas. « Je n’ai jamais voulu te mettre la pression. » C’est la stricte vérité, bien sûr, comme je n’ai pas voulu le forcer avec moi, ou comme je n’ai pas voulu briser ses rêves, ou comme je n’ai pas voulu lui imposer ma vision du couple, mais la triste vérité c’est que je l’ai fait quand même en m’autorisant à exprimer mes envies et mes souhaits alors qu’il se gardait d’exprimer les siens. Ai-je à ce point mal agi pour qu’il décide qu’il n’est plus capable de rester avec moi et préfère mettre un terme à notre histoire ? J’étais pourtant certaine d’être capable de le rendre heureux, et peut-être que j’ai réussi à un moment ou à un autre mais cette période est révolue et je dois me rendre à l’évidence. Il n’y a plus de nous. Il n’y en aura plus jamais et cette idée achève de briser mon cœur en mille morceaux.

J’aurais pu m’effondrer en sanglots, j’étais même à deux doigts de m’écrouler, oubliant toute idée de garder le peu de fierté qu’il me reste après un échange si douloureux, mais Anabel devient rapidement le sujet de toutes mes interrogations. Si quelque chose est plus important à l’heure actuel que toutes les émotions si douloureuses que je traverse, c’est bien ma famille et Anabel en fait désormais partie et a une place énorme dans mon cœur. Bien sûr, la douleur ne s’en va pas pour autant, et mes yeux encore humides que j’essuie du bout des doigts avant que les larmes ne coulent, peuvent en témoigner, mais je n’oublie pas que cette petite fille qui a déjà tant surmonté est ma priorité. Ma douleur peut attendre, elle ne le peut pas. Lorsqu’Alfie m’annonce qu’elle va retourner chez ses grands-parents, j’ai la très nette sensation que mon cœur se brise une seconde fois. J’essaie de parler mais ma bouche s’ouvre et se referme sans que le moindre son n’en sorte. Je cesse de lutter et le laisse poursuivre sans pour autant adhérer à ses propos. Ce n’est pas possible, Anabel ne peut pas retourner chez ses grands-parents, il ne peut pas rompre ses engagements de la sorte et encore moins me les imposer. Quel genre de monstre fait de telles promesses à une si petite fille pour ensuite les briser. Comment peut-il me regarder droit dans les yeux et m’annoncer un tel projet sans mourir de honte ? « Tu… Tu ne peux pas. » Je finis par prononcer difficilement, sans réussir à savoir quelle émotion prédomine en moi à cet instant précis entre la tristesse et la colère. « Tu ne peux pas me faire ça. » Ma voix se brise et je tente de maitriser mes émotions avant de poursuivre. « Tu n’as pas le droit de me l’imposer, d’attendre que je m’y attache et de me la retirer ensuite. » Il sait à quel point je l’aime et que sa présence est devenue – à mon sens, visiblement – essentielle pour notre foyer. « C’est cruel. » Le mot n’est pas trop fort, c’est exactement ce que je ressens. « Elle n’est pas un jouet, on lui a fait des promesses, on ne peut pas lui faire ça. » Je me rends compte alors que je prononce cette dernière phrase que l’emploi du on n’est sans doute plus vraiment approprié compte-tenu des circonstances. « Je ne peux pas lui faire ça et je ne veux pas lui faire ça. » C’est impossible, je ne m’autoriserais jamais à la décevoir autant et s’il décide d’agir comme tel, je refuse qu’il m’entraine avec lui. Après tout, si le nous n’existe plus, j’ai au moins le droit de décider de ce que je veux faire de ma vie sans qu’il me dicte ma conduite. « Laisse-la rester avec moi. » Dans mon esprit, c’est une évidence et à aucun moment je ne réalise que cette décision implique que les Maslow – tous les Maslow – ne seront jamais bien loin. Le plus important, c’est de conserver ma relation avec Anabel et si Alfie m’oblige à reconnaitre que notre relation n’est plus, je ne suis pas prête à faire une croix sur la famille que nous avons construit.

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@Alfie Maslow  (alfiana) their hearts are filled with holes and emptiness 3864469563  (alfiana) their hearts are filled with holes and emptiness 3864469563  (alfiana) their hearts are filled with holes and emptiness 3864469563
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Message(#)(alfiana) their hearts are filled with holes and emptiness EmptyLun 31 Mai 2021 - 18:40

Il n’est pas étonnant qu’Alfie parvienne à rejeter, en partie, la faute de cette rupture sur leur futur aux visions opposées alors que la décision relève pourtant de lui. Il se vante d’assumer ses actes ; dans les faits lorsque ceux-ci ne servent pas ses propres intérêts il peine à les reconnaître. Pourtant, dans un sens, cette séparation sert certains de ses intérêts, ils sont même la raison pour laquelle il en est arrivé à une telle décision. Et s’il était encore convaincu, quelques minutes plus tôt, du bien fondé de cette discussion et de son issue, s’il n’émet pas encore de regrets et qu’il ne compte pas revenir en arrière, le fait est qu’affronter le regard de Jules devient de plus en plus difficile. Ses yeux humides, sa voix brisée et la seule perspective qu’elle franchisse la porte de cet appartement autant qu’elle claque celle de son cœur lui provoque un mélange de sentiments qui ne font qu’accentuer les raisons pour lesquelles il en est arrivé à une telle issue. Il n’aime pas être dépendant de qui que ce soit, il ne peut pas être dépendant de quiconque. Ce n’est pas tant une peur de l’engagement que le simple fait de ne plus pouvoir agir comme il le veut ; avoir un enfant aurait inévitablement chamboulé sa façon de faire, égoïste sans être solitaire. Jules l’a bouleversée pendant de longues années, au point où le retour en arrière ne semble plus permis : il a toujours pu fermer la porte sur des individus sans jamais que leur visage s’impose à lui. À cet instant, pourtant, il sait que celui de la jeune femme ne cessera de le hanter et qu’il ne peut rien y faire. S’il avait voulu agir, il l’aurait fait bien avant, avant de la laisser entrer dans sa vie, avant qu’elle ne prenne toute cette place, avant qu’elle ne lui devienne essentielle. Certains y voient un amour véritable, deux destins voués à se lier ; lui ne voit plus que la faiblesse que cela lui a provoqué, que les rêves que cela a impacté et ceux auxquels Jules aurait été prête à renoncer pour lui. Finalement, son plus bel acte d’amour consiste à lui empêcher de le faire, alors qu’elle en aurait été capable. « Je n’ai jamais voulu te mettre la pression. » Alfie secoue doucement la tête. « Tu ne l’as pas fait. » Elle ne lui a pas mis la pression malgré qu’il puisse tenir un discours en sens inverse simplement pour se dédouaner encore un peu plus du poids de cette décision. Le simple fait d’en parler ne suscite pas la pression, c’est tous les retentissements que cette conversation a eu, toutes les choses qu’il a imaginées, la prise de conscience et l’affirmation de sa propre opinion qui ont eu raison de ses épaules, pas Jules. Bien sûr, savoir qu’elle chérissait encore l’espoir qu’il puisse changer d’avis n’a pas été d’une grande aide, mais cela n’a pas été le facteur décisif. Comme toujours, le seul facteur décisif le concerne lui et uniquement lui, son talent naturel pour gâcher sa vie autant que sa nécessité d’être libre, de ses idées, de ses attitudes, de tout ce qui commençait à être de plus en plus réprimés par une vie stable au point d’en devenir insoutenable.

Il y a ce travail dans lequel il ne s’épanouit pas, il y a(vait) cette vie de couple dans laquelle il s’est perdu, il y a cette responsabilité qui n’aurait jamais dû être la sienne en la personne d’Anabel. Il voulait être à la hauteur, il jure, mais l’essai n’a pas été concluant et tout le monde l’avait prévenu qu’il fonçait droit dans un mur, Jules la première. Comme souvent, il n’a pas voulu écouter, convaincu qu’il savait mieux que les autres ce qui le concerne : il aurait voulu y croire, il a surtout réalisé qu’il devait leur donner raison, aussi douloureux que cela puisse être. Il n’a pas les épaules pour prendre à charge une fillette, il n’a pas la maturité suffisante pour s’occuper de l’éducation d’une enfant qu’il n’a pas voulue prendre en premier lieu et qui ne cesse de lui rappeler le fantôme d’une cousine qui était bien plus qu’un lien du sang. Il n’avait pas la bienveillance de se mettre de côté pour le bonheur d’autrui, surtout, alors que cela impliquait de tirer une croix sur le sien. Personne ne se surprendra qu’Alfie puisse se montrer aussi égoïste, mais pour la première fois aucune des justifications qui ne lui vient en tête semble suffisamment importante pour paraître légitime. « Tu… Tu ne peux pas. » Si, Jules. Il le peut, parce qu’il s’agit de sa vie, de sa famille et qu’en premier lieu l’un des critères de refus vis-à-vis de Stephen était justement que Jules ne puisse pas être encore plus lié à lui que ce n’était déjà le cas. Pas par désintérêt, mais par sécurité dans l’hypothèse où les choses se termineraient comme elles se terminent aujourd’hui. « Tu ne peux pas me faire ça. » Il fronce les sourcils alors que sa rancœur s’élève ; tu n’as pas hésité à le faire, toi. À prendre les décisions pour moi. « Tu n’as pas le droit de me l’imposer, d’attendre que je m’y attache et de me la retirer ensuite. » Et c’est lui qui considère Anabel comme un jouet dont il s’est lassé. « C’est cruel. » Je suis cruel, Jules. « Elle n’est pas un jouet, on lui a fait des promesses, on ne peut pas lui faire ça. » Il lui a fait une promesse, il a le droit de lui faire ça. « Je ne peux pas lui faire ça et je ne veux pas lui faire ça. » Il passe une main sur son visage, pour ne plus voir celui décomposé de Jules autant que par lassitude. « Laisse-la rester avec moi. » Il secoue doucement la tête par la négative. « Ça ne fonctionne pas ainsi. Elle n’est pas de ta famille. » Qu’elle le veuille ou non, c’est un fait. Un instant, il songe au fait qu’il n’y a pas grand-chose qui le retienne d’accéder à la demande de Jules, pourtant. Il compte abandonner Anabel comme il a abandonné tout le reste, il va disparaître de sa vie pour qu’elle cesse de le voir comme un héros avant que la réalité ne la frappe : Alfie sera toujours un antagoniste et il ne faudrait pas qu’elle s’en inspire. « Ce n’est pas que je veux pas, je suis certain qu’elle serait très bien avec toi. C’est juste que ça ne peut pas se faire. » À moins qu’elle demande explicitement la garde de la petite, mais ce sont des frais judiciaires, une longue démarche pour un résultat qui ne sera probablement pas concluant par ce simple constat : elle n’a aucun lien avec l’enfant. « Je suis désolé. » Il finit par dire, quelques mots qu’il s’est interdit jusqu’ici et qu’à cet instant, prenne tout leur sens. Il est désolé. Par rapport à Anabel, par rapport à leur histoire, par rapport à lui-même. C’est une fin amère, pourtant elle ne réalise probablement pas qu’en lui rendant sa liberté, il l’autorise à trouver le véritable bonheur et pas celui, factice, qu’il a essayé de lui apporter au fil des années.

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