| (CALLIGAN #1) What day is it ? |
| | (#)Ven 1 Jan 2021 - 8:58 | |
| On tambourine à la porte et je grogne. J’ouvre les yeux lentement, la lumière du jour m’attaquant déjà la rétine. Je ne suis pas sur un lit mais au sol au milieu de bouteilles d’alcool. La chambre est un dépotoir et je mets un moment à réaliser que ce n’est pas ma chambre, que c’est une chambre parmi tant d’autres. « Où est ce que je suis ? » Je murmure pour moi-même, ayant du mal à me redresser. J’ai mon jean de la veille, ou des jours d’avant, j’en sais rien à vrai dire. Il fait trop jour dans cette pièce alors que les rideaux sont à moitié fermés. J’ai l’impression que ma tête va exploser. « C’est qui ? » Cette fois ci ce n’est pas ma voix et je remarque l’homme dans mon lit, clairement plus jeune que moi, et je grimace. Il est nu et je n’ai aucune idée de son prénom, aucune idée de ce que j’ai fait avec. « J’en sais rien. Tu devrais partir. » Parce que malgré le brouillard qu’est mon esprit actuellement, je commence à me souvenir que je me trouve dans une chambre d’hôtel, chambre d’hôtel que j’ai dû payer il y a quoi un jour ? Deux jours ? Trois jours ? Je serais incapable de dire. J’crois qu’une part de moi savait que je ne pouvais pas être dans cet état dans la villa de Dylane, alors ça m’arrive de plus en plus souvent. On tambourine et j’entends mon prénom qui raisonne et je me sens un peu plus agressé, grimaçant, mon mal de crane occupant toutes mes pensées. Je n’ai pas le courage de me répéter mais heureusement le gars avec qui j’ai eu la bonne idée de coucher semble intelligent, il a compris le message, s’est habillé rapidement et il part. Je n’entends pas la conversation qui se joue à l’extérieur trop occupé à chercher mon t-shirt tout en criant « J’arrive, j’arrive putain ! » Je vois pas qui peut bien être là. Personne m’attend, on m’a gentiment fait comprendre au boulot qu’il était peut être temps de prendre des congés après que je sois arrivé pour la troisième fois complètement bourré au cabinet. Je trouve enfin ma chemise, que je boutonne à moitié et j’ai même pas le temps d’aller ouvrir qu’un homme entre dans la pièce comme une furie. Merci à mon amant inconnu qui a dû le laisser entrer en sortant.
« Lawrence ? Qu’est ce que tu fous là ? » Ma bouche est pâteuse, je me frotte les yeux, comme si je venais de me réveiller et c’est le cas. « Comment tu sais que je suis ici ? » J’ai un vague souvenir d’avoir reçu des dizaines de SMS, certains de lui, des appels en absence aussi. Je crois que pendant un moment j’ai oublié quel mois on était et quelle année aussi et en voyant le nom de Lawrence sur mon écran j’ai dû penser qu’on était des années auparavant et j’ai cru bon de lui indiquer le numéro et l’adresse de ma chambre d’hôtel. Tout me semble flou, je n’ai aucune idée de quel jour on est, encore moins de l’heure.
@Lawrence Cabbott |
| | | | (#)Sam 2 Jan 2021 - 1:29 | |
| Il y a déjà quelques jours que Tessa s’est fait opérer et Peter n’a toujours pas fait acte de présence. Je ne sais pas pourquoi ça me surprend tant que ça, j’ai compris au fil des années que la seule personne pour qui il a réellement de l’intérêt est sa propre personne. Malgré le fait que j’ai décidé de le sortir de ma vie il y a plusieurs années déjà, j’ai bien vu que Tessa est déçue et inquiète de l’absence de son frère alors je ne pouvais pas rester les bras croisés. J’ai commencé ma quête en allant voir chez le concerné et il ne s’y trouvait pas, sans grande surprise. Mes appels sont eux aussi restés sans réponse mais j’ai eu un peu plus de chance avec mes SMS, auxquels il a finalement répondu quelques heures plus tard. À en juger par ses réponses, je suis presque convaincu qu’il a quelques verres de trop dans le nez.
En arrivant à l’hôtel, je regarde une dernière fois mon téléphone pour vérifier le numéro de la chambre qu’il m’a envoyé. Une fois devant la porte, je cogne assez fort contre la porte pour être certain qu’il m’entendra. « Peter, ouvres! » J’attends quelques secondes et je colle mon oreille contre la porte pour écouter sauf que je n’entends aucun bruit. Je cogne de nouveau contre la porte, un peu plus fort. « PETE! » Je hausse le ton, ce qui attire l’attention de quelques curieux qui ouvrent la porte de leur chambre pour voir ce qui se passe. Finalement, j’entends des pas qui se rapprochent mais ce n’est pas Peter qui ouvre la porte, c’est un inconnu. J’ai le réflexe de vérifier mon téléphone encore une fois, les sourcils froncés. C’est bien le bon numéro. « Est-ce que Peter est là? » L’inconnu me pointe l’intérieur de la chambre et continue son chemin. Sans plus attendre, je pénètre dans la chambre en claquant la porte derrière moi. À peine à l’intérieur, je remarque les nombreuses bouteilles qui jonchent le sol de la chambre, j’en pousse d’ailleurs quelques-unes avec mes pieds pour me frayer un chemin jusqu’à mon ancien ami. « Lawrence ? Qu’est ce que tu fous là ? » Je lève les bras en l’air, les sourcils froncés. « TOI qu’est-ce que tu fais ici? T’as fêté fort à ce que je vois. » dis-je en regardant autour de moi avant de rapporter mon regard sur lui. C’est à ce moment que je remarque sa chemise à moitié boutonnée, sans parler que les quelques bouteilles qui le sont ne sont pas alignés avec les bons trous. « Comment tu sais que je suis ici ? » Je soupire d’exaspération et je lui montre mon téléphone avant de le ranger dans la poche arrière de mon jean. « Fuck Peter… parce que je t’ai écrit et que tu m’as fucking répondu, Peter. » Je fais exprès de mettre l’accent sur son nom parce que je sais que ça l’énerve. Et aujourd’hui, il m’énerve alors c’est tout ce qu’il mérite. « Tu vas arrêter de te regarder le nombril ou tu vas te souvenir que t’as une sœur, Peter? Une sœur qui s’est fait opérer y’a quelques jours, d’ailleurs, et qui s’inquiète pour toi. Entre toi et moi, elle a autre chose à faire que de s’inquiéter de son imbécile de frère qui ne veut pas s’aider. » Je m’approche de lui et j’agrippe sa nuque pour le pousser dans la direction de la salle de bain. « Vas prendre ta douche, tu pues le fond de tonne. Je t’amène la voir après. » S’il fallait que je le traîne de force j’allais le faire. @Peter Mulligan |
| | | | (#)Sam 2 Jan 2021 - 15:01 | |
| « TOI qu’est-ce que tu fais ici? T’as fêté fort à ce que je vois. » Je me marre, j’ai l’impression d’être encore bourré. Je le suis probablement encore, je n’ai pas l’impression d’avoir dormi beaucoup. « Oh bah je profite. » Comme si ça expliquait tout, comme si ça expliquait le sale état dans lequel je me retrouve.
Je ne comprends pas ce qu’il fait là, encore moins comment il a obtenu le numéro de cette chambre. Je ne sais même pas depuis combien de temps je suis ici alors comment lui peut savoir que je suis ici ? Lawrence a l’air exaspéré et il commencé un peu à m’agacer, c’est lui qui débarque sans prévenir après tout. Lorsqu’il me montre son téléphone, les souvenirs reviennent, il m’a demandé mon adresse, il m’a demandé où je me trouvais, c’est moi qui lui ait dit de venir ici. « Fuck Peter… parce que je t’ai écrit et que tu m’as fucking répondu, Peter. » Je grimace en entendant mon nom complet. « Oh ta gueule Lawrence, arrête de m’appeler comme ça. Pourquoi t’es là ? » Je refuse d’admettre que le souvenir d’avoir répondu à ses sms est complètement flou un vague écho tout au mieux.
« Tu vas arrêter de te regarder le nombril ou tu vas te souvenir que t’as une sœur, Peter? Une sœur qui s’est fait opérer y’a quelques jours, d’ailleurs, et qui s’inquiète pour toi. Entre toi et moi, elle a autre chose à faire que de s’inquiéter de son imbécile de frère qui ne veut pas s’aider. » Et à ça je palis. Si mon visage avait un teint de craie, il perd tout semblant de couleur. Tessa. Mais il raconte n’importe quoi, il ne peut raconter que n’importe quoi, parce que jamais je n’aurais loupé l’opération de Tessa. « Mais arrête de raconter des conneries, c’est le vingt janvier l’opération de Tessa. On est pas le vingt. Me fait pas chier, qu’est ce que ça te regarde. C’est pas ta sœur à ce que je sache ! Putain faut toujours que tu te mêles de tout. Occupe toi de ta propre famille ! » Je crache bien plus violent que d’habitude, la colère renforcée par l’alcool. Cela me semble plus facile que d’écouter mon cœur qui bat à la chamade et qui me souligne que peut être qu’il a raison. Peut-être que j’ai loupé l’opération de ma sœur. Il m’attrape par la nuque et automatiquement je me débats, chancelant en arrière. « « Vas prendre ta douche, tu pues le fond de tonne. Je t’amène la voir après. » « LACHE MOI. » Je titube, le sol me semble instable. J’ai l’impression que mes pensées sont prisonnières d’un brouillard. « Occupe toi de ton cul putain ! » Qu’il me laisse tranquille. Qu’il me laisse crever et oublier quel jour on est. J’attrape une bouteille qui traîne et j’en bois une nouvelle gorgée pour supporter sa présence.
@Lawrence Cabbott
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| | | | (#)Dim 3 Jan 2021 - 21:18 | |
| « Oh bah je profite. » Je hausse les sourcils, dubitatif. « Tu profites de quoi au juste? Parce que t’as l’air assez pathétique au moment où on se parle. T’as pu seize ans. C’est quoi ça? » dis-je en fixant le sol en poussant des bouteilles vides avec mon pied en soupirant. Peter est plus vieux que moi et j’ai l’impression qu’il se croit encore à l’adolescence alors qu’il n’a aucune responsabilité. Il est temps qu’il vieillisse un peu et qu’il pense à autre chose qu’à son propre nombril et qu’il veule s’aider un peu. « Oh ta gueule Lawrence, arrête de m’appeler comme ça. Pourquoi t’es là ? » Mes lèvres s’étirent en un sourire lorsqu’il me demande de cesser de l’appeler par son prénom. « Je vais t’appeler comme j’en ai envie. C’est tout ce que tu mérites en ce moment. » J’allais me forcer s’il se forçait un peu de son côté. Pour l’instant il ne méritait que mon mépris.
« Mais arrête de raconter des conneries, c’est le vingt janvier l’opération de Tessa. On est pas le vingt. Me fait pas chier, qu’est ce que ça te regarde. C’est pas ta sœur à ce que je sache ! Putain faut toujours que tu te mêles de tout. Occupe toi de ta propre famille ! » Peter est visiblement trop bourré pour se souvenir de la date, qui sait depuis combien de jours il est dans cet état. Je secoue négativement la tête en soupirant, tout en pinçant l’arête de mon nez à deux doigts. « Tu sais très bien que Tessa est comme une sœur pour moi. » Ou pas parce qu’il se tuait à croire qu’il se passait quelque chose entre nous deux alors qu’il n’en était rien. « Peut-être que si elle pouvait compter sur toi je n’aurais pas besoin d’autant m’en mêler. » dis-je sèchement en le poussant légèrement du bout des doigts, sur le torse. J’arrivais visiblement à me passer de Peter dans ma vie sans trop de difficultés mais il restait le frère de Tessa et je détestais voir tout le mal que ça lui faisait qu’il se retrouve dans cet état. « On est au moins d’accord sur le fait que nous ne sommes pas le vingt janvier. Parce qu’on est le vingt-trois, Peter. » Janvier, pas décembre. Comment pouvait-il avoir perdu la carte à ce point? Je tente de l’agripper par la nuque pour le pousser vers la salle de bain mais il se débat. « LACHE MOI. » Je le lâche quelques secondes, pour lui laisser l’occasion de se rendre lui-même vers la salle de bain mais il n’en fait rien. Il semble trop occupé à combattre la gravité pour ne pas s’écrouler au sol. « Occupe toi de ton cul putain ! » Peter a à peine le temps de terminer sa gorgée que je lui arrache la bouteille d’alcool des mains et que je me dirige vers la salle de bain pour la vider dans l’évier. Ensuite, j’ouvre la champlure de la douche et je reviens dans la chambre pour le voir, l’agrippant par la chemise pour le plaquer contre le mur derrière lui. « Tu rentres dans la douche par toi-même ou je m’en occupe de force? » Et à voir à quel point il est chancelant en ce moment, je sais que je n’aurai aucun mal à réussir. @Peter Mulligan
Dernière édition par Lawrence Cabbott le Ven 8 Jan 2021 - 0:38, édité 1 fois |
| | | | (#)Mar 5 Jan 2021 - 21:03 | |
| « Tu profites de quoi au juste? Parce que t’as l’air assez pathétique au moment où on se parle. T’as pu seize ans. C’est quoi ça? » Je grimace, je n’ai pas besoin de ses remontrances, pas besoin de le voir continuer à affirmer à quel point je suis pathétique lui qui s’était toujours cru mieux que moi. « J’ai pas à justifier mes soirées devant toi. » Je crache, déjà un peu agressif, celle-ci ne faisant qu’augmenter quand il m’appelle par mon prénom complet. Je ne comprends pas ce qu’il fait là jusqu’à ce qu’il me dise que j’ai loupé l’opération de Tessa, ce qui n’est pas possible parce qu’on ne peut pas être le vingt.
« Tu sais très bien que Tessa est comme une sœur pour moi. » « Comme » peut-être, mais ce n’est pas sa sœur. Surtout que je m’étais toujours dit qu’il allait finir par lui tourner autour comme un vautour. « Peut-être que si elle pouvait compter sur toi je n’aurais pas besoin d’autant m’en mêler. On est au moins d’accord sur le fait que nous ne sommes pas le vingt janvier. Parce qu’on est le vingt-trois, Peter. »
Le vingt-trois. Mais on ne peut pas être le vingt-trois janvier. Ce n’est pas possible, ce n’est pas envisageable pour la simple raison que jamais je n’aurais pu oublier l’opération. Je ne comprends pas. L’information n’arrive pas à mon cerveau, je suis figé entre deux états à regarder Lawrence comme si c’était lui qui avait perdu la boule. « C’est pas possible. » Dis-je avec toute la confiance du monde. Parce qu’il me connait non ? Parce que je me connais ? Malgré mon égoïsme, jamais je n’aurais pu faire ça à Tessa. Je lui avais promis d’être là, promis d’être présent pour cette période qui allait être difficile. Il m’attrape par la nuque et la colère reprend le dessus, vient effacer les doutes, je me débats, refusant de me laisser malmener. Je titube en arrière, un grognement sortant de la barrière de mes lèvres, le bourdonnement à l’arrière de mon crame me signifiant qu’il est peut-être temps de boire de nouveau. Je porte la première bouteille que je trouve par instinct, par survie, comme pour effacer ce qu’il vient de me dire. Je refuse d’y croire. Je ne peux pas avoir oublier l’opération de Tessa. Je ne sais peut-être pas quel jour on est, mais je sais que je n’aurais pas pu perdre la notion du temps à ce point-là, pas au point de ne pas être présent pour ma petite sœur qui avait cruellement besoin de moi. Pourtant mon cœur bat à la chamade et bat un peu plus fort quand Lawrence m’arrache la bouteille avec agressivité allant la vider. Il est dans une colère noire, pourquoi le serait-il à ce point sans raison ?
Je n’ai pas le temps de protester, pas le temps de réagir que je me retrouve plaqué au mur. « Tu rentres dans la douche par toi-même et je m’en occupe de force? » « Mais putain, c’est quoi ton problème Law ?! » Je crie, le poussant. Sauf que même si je n’avais pas bu, Lawrence a bien plus de force que moi, je ne fais pas le poids sobre et mon corps semble si chancelant que mon geste le fait à peine bouger. « Lâche moi je vais y aller. » Il finit par défaire un peu son étreinte pour que j’arrive à me dégager manquant de tomber, sauf qu’au lieu de tituber vers la salle de bain, c’est à l’opposé que je vais. « Attend. » Je cherche mon portable, fouillant partout, le cœur battant à la chamade. Il était sous le lit. Je me force à me concentrer, ignore les je ne sais combien d’appels et de SMS manqués, je grimace, ça n’annonce rien de bon. Mais elle est là, la date en grand sur mon écran de portable. Le 23 janvier. Mon visage perd toute couleur. Je reste au sol, les jambes chancelantes. « C’est pas possible. » Sauf que cette fois il n’y a plus aucune assurance, juste de la détresse.
@Lawrence Cabbott
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| | | | (#)Ven 8 Jan 2021 - 2:44 | |
| « J’ai pas à justifier mes soirées devant toi. » « C’est bon, tu t’expliqueras avec Tessa. J’en ai plus rien à foutre de toi depuis longtemps. » répondis-je sèchement du tac au tac en le regardant avec dédain. Il est tellement pathétique qu’il fait presque pitié, le Mulligan. Il est tout le contraste de sa sœur et j’ai de plus en plus de mal à voir ce qui a bien pu nous relier à une autre époque. Visiblement nous avons pris deux directions bien différentes en vieillissant et la seule chose qui nous relie encore aujourd’hui est le secret que nous partageons sur ces rapprochements qui ont signé la fin de notre amitié en quelque sorte. Et malgré les années qui se sont écoulées et qui ont surpassé le malaise que je ressentais face à lui, je ne vois tout simplement pas comment nous pourrions être de nouveau amis aujourd’hui. Nous étions bien mieux l’un sans l’autre et son attitude des derniers jours me consolaient dans ma décision.
« C’est pas possible. » Peter préfère se leurrer dans ses illusions plutôt que de s’avouer qu’il a laissé tomber Tessa. Je tente de le ramener sur Terre sans trop de délicatesse mais il se débat, refusant toute intervention de ma part. Aux grands maux les grands remèdes, je finis par lui arracher sa bière des mains que je vide dans l’évier avant d’ouvrir la champlure de la douche dans l’idée de l’y mettre de force. Je reviens vers lui et je le plaque contre le mur dans l’espoir que le choc allait enfin le faire se réveiller. Peut-être un peu aussi pour me défouler parce qu’il m’irrite au plus haut point. « Mais putain, c’est quoi ton problème Law ?! » Il crie, empestant mon espace vital de son haleine d’ivrogne. Je grimace en détournant la tête légèrement. « C’est toi mon fucking problème Peter! GROW A PAIR. » Il tente de me pousser sans trop de succès, je renchéris en pressant mes deux mains contre son torse pour le plaquer un peu plus contre le mur de la chambre.
Peter semble finir par comprendre. « Lâche moi je vais y aller. » Je le lâche, passant mes deux mains rapidement sur sa chemise pour en défaire les plis que je viens de faire en l’agrippant. Je me recule ensuite pour lui laisser de l’espace pour qu’il se rende à la salle de bain sauf qu’il part plutôt dans la direction inverse. J’arque mes sourcils en guettant ses moindres faits et gestes pour essayer de comprendre ce qu’il fait. « Attend. » Peter se penche et récupère son portable sous le lit tout en restant au sol en constatant, à son grand malheur, que je disais vrai. « C’est pas possible. » La désillusion fait mal, le choc est trop grand pour lui. Je soupire bruyamment en m’approchant de lui un peu plus calmement pour ne pas l’achever alors qu’il est déjà au sol. « Allez viens, on va aller la rejoindre. T’en dis quoi? » Je lui tends une main pour l’aider à se relever, attendant qu’il la saisisse. « Faudrait que tu te dépêches si tu ne veux pas manquer d’eau chaude. » Il ne pouvait pas retourner quelques jours en arrière pour être là pour elle à temps. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était de se dépêcher pour ne pas la faire attendre encore plus longtemps. @Peter Mulligan
Dernière édition par Lawrence Cabbott le Sam 9 Jan 2021 - 4:38, édité 2 fois |
| | | | (#)Ven 8 Jan 2021 - 22:57 | |
| « C’est bon, tu t’expliqueras avec Tessa. J’en ai plus rien à foutre de toi depuis longtemps. » Ca ne devrait pas faire mal et pourtant les mots me touchent malgré tout. Mais je laisse un sourire cruel déformer mes traits, je ne réponds rien, préférant fuir encore, Je l’avais perdu lui aussi, comme j’avais perdu d’autres amis. On était bien trop différents aujourd’hui.
Je me retrouve plaqué au mur, tentant de me dégager. « C’est toi mon fucking problème Peter! GROW A PAIR. » « LACHE MOI ENFOIRÉ ! » Je gueule un peu plus fort. Pourtant malgré tout je finis par me calmer face à l’échec d’arriver à me défaire de sa poigne, choisissant de capituler.
« C’est pas possible. » Non c’est pas possible. Je n’arrive plus à respirer. Pendant un instant le temps s’arrête tout me semble au ralenti. Je n’entends plus que mon cœur qui bat trop vite dans ma poitrine, qui tambourine si fort que j’ai l’impression qu’il est dans ma gorge. La réalité s’abat de plein fouet. Ca fait quatre jours. Quatre jours manquants, dont je n’ai aucun souvenir. Quatre jours emportés par l’alcool, quatre jours qui ont disparu de ma mémoire sans que je ne les récupère, tout est flou. Je me revois boire dans des bars différents, je me vois dans cette chambre d’hôtel, je me vois au bras d’hommes et de femmes. Tout n’est qu’éclat brisé d’une mémoire en morceaux. Tessa. Le visage de ma sœur apparaît dans mes pensées. Comment n’ai-je pas pu voir qu’on s’approchait de son opération ? Comment n’ai-je pas pu être là quand je lui avais promis que je serais là à chaque instant, que jamais je ne l’abandonnerais ? « Allez viens, on va aller la rejoindre. T’en dis quoi ? » Je dis rien rien, je regarde sa main tendue sans comprendre. Je ne peux pas y aller. Je ne peux pas assumer, pas ça. « C’est pas possible. » Je répète dans un déni complet, incapable de retrouver une respiration normale. « Faudrait que tu te dépêches si tu ne veux pas manquer d’eau chaude. » J’entends sans comprendre, je me relève en m’appuyant au lit, refusant sa main. « C’est pas possible. » Je suis bloqué, tétanisé, l’angoisse me dévorant.
Je n’ai jamais autant détesté l’alcool et pourtant il ne m’a jamais semblé aussi nécessaire. « Je peux pas y aller. » Je ne peux pas l’affronter, voir la déception dans son regard. Si je sors de cette chambre d’hôtel, cela veut dire que j’accepte d’être tombé aussi bas, que j’accepte d’avoir été incapable d’être le frère que ma sœur mérite. Que je ne suis que cet être que je ne reconnais plus qui a besoin d’un peu plus de vodka, maintenant tout de suite, qui ne supporte pas les pensées qui traversent son esprit, qui veut tout détruire, brûler la chambre et rester dedans. « Je peux pas y aller. » Les mots se bloquent dans ma gorge, j’attrape la bouteille la plus proche et je bois de nouveau comme si ça pouvait aider. Je me déteste. Je déteste cette bouteille. Je déteste Lawrence qui m’a sorti de ces quatre jours où j’ai disparu. Je ne me souviens pas de la moitié. « Va t’en. » Je lui dis mon regard vide, le désespoir pourtant réel, caché sous les faux semblants, la peur me figeant sur place.
Je ne peux pas y aller, je ne peux pas assumer. Je ne peux pas la voir. Je préfère tout oublier.
Qu’il parte.
Je n’arrive pas à respirer.
@Lawrence Cabbott
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| | | | (#)Sam 9 Jan 2021 - 5:07 | |
| « C’est pas possible. » Je reste immobile en le fixant, la main toujours tendue vers lui pour l’aider à se relever. Sauf qu’il ne la prend pas, trop occupé à constater qu’il n’a pas été là pour Tessa alors qu’elle avait besoin de lui. Ses neurones recommencent tranquillement à fonctionner à mesure qu’il dégrise (de l’alcool ou de son échec, c’est un réel mystère). « C’est pas possible. » Il répète en regardant ma main, ne semblant pas vraiment contempler l’idée de la saisir, de prendre l’aide que je suis prêt à lui donner pour une fois. Je lui parle en espérant qu’il cesse de lutter mais j’ai presque l’impression qu’il a oublié que je suis là. Je le regarde se relever en s’appuyant sur le lit, laissant retomber mon bras le long de mon corps en soupirant longuement. « C’est pas possible. » Et il répète encore une fois, tel un perroquet. Je hausse les épaules, les sourcils arqués, ne sachant pas tellement quoi lui dire pour le faire sortir de son état de stupeur. « Malheureusement oui? » Visiblement, le retour à la réalité était difficile pour lui, comme un seau d’eau froide en pleine figure.
Malgré que Peter ne semble pas pressé de se rendre dans la salle de bain, je reste immobile pour lui donner une chance. Il s’est levé déjà, c’est un début, et il a dit qu’il irait. « Je peux pas y aller. » Sauf que ça ne lui a pas pris beaucoup de temps pour changer d’idée semble-t-il. « Oui tu peux, Pete. Tessa a besoin de toi. » Je laisse tomber le r en espérant que la méthode douce fonctionnera mieux que ce que j’ai essayé jusqu’à présent. « Je peux pas y aller. » Et il attrape une nouvelle bouteille d’alcool qui traîne au sol, comme s’il n’en avait déjà pas assez dans le sang. Il joue avec mes nerfs, Peter, et je sens que je suis à deux doigts de l’étriper. « Ok ça suffit là. » dis-je sèchement en m’approchant de nouveau de lui. J’ai l’impression de parler à un enfant, même Maddox comprendrait plus vite que ça j’en suis persuadé. « Va t’en. » La méthode douce n’a pas fonctionné et j’en peux plus de son attitude de son merde. Je lui enlève encore une fois la bouteille d’alcool qu’il a dans les mains, la laissant tomber dans la poubelle à proximité du lit. « Tu me connais vraiment mal si tu penses que je vais t’écouter. » Visiblement énervé, je l’agrippe à nouveau par la chemise, cette fois-ci par le col derrière son cou, et je le tire en direction de la salle de bain. « Parce que tu penses que ça va être moins pire si tu restes caché ici? » Je hausse le ton, lançant un regard furtif dans sa direction dans l’attente d’une réponse de sa part. Sauf que j’enchaîne sans lui laisser le temps de glisser un mot. « Parce que c’est clair que tu vas t’en sortir mieux plus tu es absent longtemps. C’est vraiment brillant comme façon de voir les choses, Peter. » Dès que nous sommes dans la salle de bain, je ferme la porte derrière nous d’un coup de pied. « Tu te laves et on va la voir. Qu’est-ce que ton cerveau de mollusque n’a pas compris là-dedans? » Et pourtant, je sais très bien que Peter est très intelligent. C’est vraiment dommage qu’il gaspille son temps ainsi. Du bout des orteils, j’enlève mes chaussures sans le lâcher et je le plaque contre le mur de la salle de bain pour me libérer un bras afin d’ouvrir la porte de la douche. Pour ne pas qu’elle se referme, je la retiens avec un pied pendant que je pousse Peter dans la douche, le suivant pour ne pas lui donner l’occasion de se sauver. Je lâche finalement sa chemise, sentant rapidement mes vêtements trempés me coller à la peau. @Peter Mulligan |
| | | | (#)Sam 9 Jan 2021 - 16:30 | |
| « Oui tu peux, Pete, Tessa a besoin de toi. » J’ai envie d’hurler qu’elle avait besoin de moi avant, il y a trois jours, il y a quatre jours. Pas maintenant, pas après coup, pas quand c’est trop tard et que j’ai tout foiré. La voix de Lawrence est plus douce comme s’il essayait de raisonner avec moi. Mais je suis loin, à des années lumières, tentant de reprendre le contrôle de ma respiration, de contrôler les battements de mon cœur. Je ne peux pas y aller, pas dans cet état et les premiers mots sont les seuls qui parviennent à passer la barrière de mes lèvres. « Ok ça suffit là. » Le ton doux a disparu, il n’y a plus que de la sècheresse et il se rapproche menaçant en même temps que je recule en secouant la tête.
Qu’il parte, c’est tout ce que je demande. Je ne peux pas m’effondrer devant lui. J’attrape une énième bouteille, objet salvateur qui sera pourtant ma perte. Je me déteste un peu plus à chaque gorgée, pourtant dans mon esprit cela m’aide à ralentir la chute, à ralentir mon cœur qui bat trop vite sans que je n’arrive à suivre la cadence. Il m’arrache la bouteille des mains et je n’ai pas le courage de dire quoique ce soit, perdu.
« Tu me connais vraiment mal si tu penses que je vais t’écouter. » Je n’ai pas le temps de réagir qu’il m’attrape par la chemise derrière ma nuque et je serais bien incapable de faire quoique ce soit que de ma laisser trainer, sa force étant plus importante que la mienne, mes faibles tentatives pour me débattre sont inefficaces. « Parce que tu penses que ça va être moins pire si tu restes caché ici? Parce que c’est clair que tu vas t’en sortir mieux plus tu es absent longtemps. C’est vraiment brillant comme façon de voir les choses, Peter. » Il referme la porte de la salle de bain et je me sens un peu plus enfermé et un peu plus paniqué incapable de faire autrement que de chanceler contre le lavabo. « Dégage Lawrence putain. » Je ne veux rien entendre, je ne peux pas savoir, je veux juste que ça s’arrête.
« Tu te laves et on va la voir. Qu’est-ce que ton cerveau de mollusque n’a pas compris là-dedans? » L’idée de voir ma sœur me terrifie, je suis incapable de me défaire de la culpabilité que je ressens qui est en train d’humidifier mes yeux, rendant ma respiration haletante. Un instant plus tard je me retrouve en chemise et pantalon dans la douche, plaqué contre la paroi, lui entrant avec moi. L’eau froide coule sur nous deux. Il m’a finalement lâché et mon cœur bat trop vite. « Je… » Je n’arrive pas à reprendre ma respiration j’étouffe. Je panique. « J’arrive pas… » ma respiration est de plus en plus bruyante, mes vêtements me collent à la peau. Je m’agrippe à ses bras pour ne pas tomber par terre. « J’arrive pas… » à respirer. Les mots ne sortent pas, bloqués dans ma gorge. Je ne comprends pas ce qui m’arrive, la crise de panique emportant tout. Je ne sais pas si c’est l’adrénaline ou le fait qu’il se rende compte de mon état soudain, coincé dans la douche avec lui, mais je le pousse pour en sortir, me précipitant vers les toilettes pour y vomir mes tripes. Je vomis du sang et ce n’est pas la première fois. Mais c’est la première fois que quelqu’un d’autre que moi le voit. Je tremble comme une feuille trempée. « Laisse moi. » Et ma voix se brise un peu plus cette fois.
@Lawrence Cabbott
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| | | | (#)Dim 10 Jan 2021 - 23:31 | |
| Peter continue de lutter, du moins verbalement, croyant naïvement que je pourrais le laisser là en sachant très bien que Tessa continuerait à l’attendre pour je ne sais combien de jours encore. Parce que c’est clair que Peter ne ferait que se sauver avec la queue entre les jambes, trop pissou pour affronter le regard de sa sœur. « Dégage Lawrence putain. » Je grogne en secouant négativement la tête tout en continuant de l’attirer vers la douche. « Fuck Pete, arrête. Juste… arrête. » Je soupire bruyamment, exaspéré par toutes ses tentatives minables pour me faire partir, comme si j’allais vraiment revenir bredouille à l’hôpital. Peter semblait avoir oublié à quel point je peux être têtu quand je veux quelque chose et, en ce moment, je veux que son cul soit assis dans la chaise à côté du lit de Tessa, rien d’autre. « Sais-tu à quel point Tessa s’inquiète pour toi en ce moment? Elle a besoin de son énergie pour sa convalescence, pas pour s’inquiéter pour toi. » lui dis-je les sourcils froncés de frustration. Je ne sais pas pourquoi j’essaie encore de le convaincre, je me doute bien que c’est une cause perdue parce que son taux d’alcoolémie est beaucoup trop élevé. « Plus tu attends, pire ce sera Pete! » Alors je m’arrange pour ne pas lui laisser le choix, je le pousse dans la douche en le suivant pour m’assurer qu’il ne puisse pas en sortir quand j’allais avoir le dos tourné.
Une fois dans la douche, je le lâche, je ne vais quand même pas lui frotter le dos avec la barre de savon… « Je… » Mes sourcils se relèvent alors que je l’interroge du regard, cherchant ses yeux avec les miens. « Tu quoi? » J’attends sa réponse avec impatience mais il me laisse encore une fois dans le mystère le plus total. « J’arrive pas… » « T’arrives pas à quoi Pete? » lui demandais-je du tac au tac un peu impatient. Lorsqu’il s’agrippe après mes bras pour ne pas tomber, je tourne mes paumes vers le haut pour tenir ses bras à mon tour. « J’arrive pas… » Je scrute son visage avec attention et c’est à ce moment que je remarque que sa respiration est rapide et qu’il n’a vraiment pas l’air d’aller bien. Alors je ne dis rien, attendant qu’il se remette un peu de ses esprits avant de m’acharner davantage sur lui. Sauf qu’il me pousse pour sortir de la douche, je me retiens de justesse contre la céramique de la douche. Heureusement pour moi, le plancher de la douche n’est pas encore trop glissant, faute de savon. « Mais fuck Peter, qu’est-ce que tu fous?! » Je crois qu’il veut se sauver, encore une fois, pour ne pas affronter ce qui l’attend mais il s’arrête plutôt devant la cuvette de la toilette pour vomir. Ça aurait pu être pire, il aurait pu me vomir dessus… « Pete… » Je ferme la champlure de la douche et je sors pour m’approcher de lui. Je remarque à l’instant le sang dans la toilette. Malgré que je travaille à l’hôpital, j’ai peu de connaissances en médecine. Pourtant, je suis convaincu que ce n’est pas normal. Mon petit doigt me dit qu’il ne prendra pas la situation au sérieux d’ailleurs. « Laisse moi. » Je refuse de partir et de le laisser là alors qu’il a visiblement d’aide et d’affronter Tessa pour qu’elle cesse de s’inquiéter pour lui, même si je ne suis pas certain qu’elle sera soulagée en voyant dans quel état il se trouve. « Pete… » Malgré que son attitude me donne vraiment envie de lui refaire le portrait, j’ai un peu de difficultés à ignorer l’affection que j’ai un jour eu pour lui, pour mon ami à l’époque. Je ne me souviens pas de l’avoir déjà vu dans un état aussi lamentable et quelque part en-dedans de moi, ça m’attriste un peu. Alors en souvenir du bon vieux temps et de la complicité que j’ai eu avec lui il y a longtemps, je pose ma main sur son épaule en soupirant. « Pete… tu devrais aller voir un médecin. C’est la première fois que ça t’arrive? » @Peter Mulligan |
| | | | (#)Sam 16 Jan 2021 - 12:00 | |
| J’entends les battements de mon cœur à l’intérieur de mes oreilles tellement ils me semblent fort. Je ne me sens pas bien plaqué contre le mur de la douche, Lawrence érigé en barrière devant la sortie. « Tu quoi ? » Je secoue la tête, les mots refusant de sortir de ma gorge. J’étouffe, comme s’il était en train de m’étrangler, j’ai besoin d’air et vite. Je tente de m’exprimer sans succès. « T’arrives pas à quoi Pete? » J’expire, j’inspire, tout est trop irrégulier, chaque respiration plus difficile que la précédente. Je ne peux pas rester là, l’eau froide n’aidant en rien à me calmer, mon corps entier tremblant. Il faut que je sorte et je le pousse violement, pour sortir de cette douche, manquant de glisser mes vêtements trempés. « Mais fuck Peter, qu’est-ce que tu fous?! » Je n’ai pas le temps de parler, me précipitant vers les toilettes pour y vomir, le corps agité de tremblements. « Pete… » Il sort de la douche à son tour et je n’ai pas envie qu’il me voie dans cet état, pas envie d’être aussi vulnérable devant lui, cet ancien ami et cet ancien amant qui ne l’est plus depuis longtemps.
« Pete… tu devrais aller voir un médecin. C’est la première fois que ça t’arrive? » Il parle du sang que j’ignore depuis des semaines, continuant à boire, incapable de m’arrêter. « C’est pas grave… C’est rien… » Je dis d’une voix tremblante, mon corps incapable de se calmer. Je me relève avec difficulté, appuyant sur la chasse d’eau, faisant disparaître toute preuve de ce qui est arrivé, manquant de tomber en me relevant, me raccrochant de justesse à Lawrence de nouveau avant d’attraper le lavabo à deux mains, de me rincer la bouche puis le visage. Je reste un instant comme ça sans bouger, tentant de retrouver une respiration normale. Je vais devoir sortir de cette chambre d’hôtel, je le sens. Il y a un monde et une réalité que je dois affronter et pourtant la peur me tord le ventre devant ce que j’ai fait. « Je vais prendre une douche. Je vais aller à l’hôpital. » Je dis d’une voix rauque, lasse, vidée de toute énergie. Je n’ai pas la force de protester, pas la force de me battre contre lui. Mon visage est dévasté par ces trois derniers jours. J’enlève ma chemise lentement, les mains tremblantes, ayant du mal à enlever le peu de boutons que j’avais mis. Je le regarde me demandant s’il va me laisser seul ou s’il va rester dans la salle de bain avec moi. Mais je n’ai jamais été pudique et on a à présent dépassé un niveau où je me fiche de ce qu’il puisse faire. « Tu peux partir ou rester je m’en fous. » Je dis sans le regarder. Je suis maigre, bien plus qu’avant, mangeant peu, buvant à la place. Je laisse tomber mes vêtements trempés au sol pour me glisser sous la douche, prenant des profondes respirations cette fois, tendant de faire partir une odeur d’alcool qui semble désespérément collée à ma peau. Lorsqu’enfin je sors de la douche, m’enroulant d’une serviette je pars à la recherche d’habits propres, heureusement j’ai un autre jean et un t-shirt avec des sous-vêtements qui trainent. Je m’habille lentement, m’asseyant un instant sur le lit un mal de tête catastrophique me prenant. « Putain comment j’ai pu louper son opération Law. » Je dis simplement, sans le regarder incapable de comprendre comment j’en suis arrivé là.
@Lawrence Cabbott
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| | | | (#)Mer 20 Jan 2021 - 22:57 | |
| Je suis au courant des problèmes d’alcool de Peter depuis un petit moment déjà, à cause de Tessa, mais j’étais loin de me douter qu’il était rendu bas à ce point. Le voir dans cet état me décourage au plus haut point et m’inquiète un peu pour sa santé à lui aussi. Parce qu’il faut bien se rendre à l’évidence que de vomir du sang, ça n’a absolument rien de normal. Je souligne donc l’urgence qu’il consulte un médecin mais Peter tente d’en diminuer l’importance, ce qui ne me surprend pas tellement au final. « C’est pas grave… C’est rien… » J’arque les sourcils en le regardant pitoyablement tenter de se relever pour se rendre au lavabo, s’accrochant après moi dans le processus pour ne pas tomber par terre. « C’est moi ou toi que tu essaies de convaincre en ce moment? Si c’est moi, ça ne fonctionne pas tellement. » Quitte à demander un avis médical pour en être certain, ce n’est pas comme si je ne travaillais pas au mauvais endroit pour ça. Pendant qu’il se rince le visage, je croise mes bras contre mon torse. « Il faut que tu vois un médecin pour ça, Pete. Je ne le dirai pas à Tessa aujourd’hui, parce qu’elle s’est visiblement assez inquiétée pour toi dans les derniers jours, mais je lui dirai bientôt. » Et clairement, je ne suis pas d’humeur à marchander avec lui. Il pouvait bien essayer de me faire changer d’idée, il n’avait aucune chance. Et si je croisais Lincoln à l’hôpital, j’allais me faire le plaisir de le mettre au courant de la condition de Peter. Ils pourront gérer ça en famille ensuite, j’aurai fait ma part.
« Je vais prendre une douche. Je vais aller à l’hôpital. » Je hoche lentement la tête sans bouger, pour m’assurer qu’il ne changera pas d’avis encore une fois. Lorsqu’il se met à déboutonner sa chemise, mon regard baisse et se met à parcourir son torse lentement, constatant sa maigreur. Je ne dis rien pour ne pas en rajouter alors qu’il semble enfin enclin à mettre du sien, je note toutefois dans ma tête d’arrêter chercher quelque chose à manger sur le chemin de l’hôpital pour ne pas empirer son cas. Lorsque finalement Peter me regarde, je relève mes yeux vers les siens. « Tu peux partir ou rester je m’en fous. » « Je vais me retourner. » Mais je vais rester, voilà ce que ça veut dire. Parce qu’il pourrait aussi bien décider de m’embarrer à l’extérieur de la salle de bain et y rester des heures durant. Aussitôt dit, je me retourne pour être de dos à lui, pour lui laisser un minimum d’intimité même si j’avais déjà vu ce qui se cachait sous ses vêtements, à une autre époque. Lorsqu’il sort finalement de la douche, je sors de la salle de bain pour lui laisser le champ libre. Peter sort à son tour, une serviette autour de la taille, et part à la recherche de vêtements secs. De mon côté, je n’ai pas le même luxe et je devrai me contenter de mes vêtements mouillés et collés au cul jusqu’à ce qu’on arrive à l’hôpital. Là-bas, je trouverais bien autre chose à me mettre dans mon casier. « Putain comment j’ai pu louper son opération Law. » Je soupire et je me retourne vers lui en haussant les épaules. « Tu me demandes vraiment ça? » Je baisse la tête vers le sol et je pousse une bouteille d’alcool du bout des orteils. « À cause de ça… » Puis j’en pousse un deuxième, et une troisième. « Et ça. Et ça. Tu veux que je continue? Ça a l’air d’un dépotoir. » On repassera pour l’odeur aussi mais ça allait être acceptable pour aujourd’hui je suppose. « Tout ce que tu peux faire maintenant c’est essayer de te rattraper. Elle a besoin de toi, Pete. » @Peter Mulligan |
| | | | (#)Dim 31 Jan 2021 - 15:10 | |
| « C’est moi ou toi que tu essaies de convaincre en ce moment? Si c’est moi, ça ne fonctionne pas tellement. » Qu’il parte, je n’ai pas besoin de ses conseils et de son avis sur mon état de santé. J’ai envie qu’il parte, qu’il me laisse seul qu’il ne me voit pas dans cet état. « Il faut que tu vois un médecin pour ça, Pete. Je ne le dirai pas à Tessa aujourd’hui, parce qu’elle s’est visiblement assez inquiétée pour toi dans les derniers jours, mais je lui dirai bientôt. » Je ne dis rien et pourtant l’envie de lui crier qu’il y avait eu un temps où il aurait protégé mes secrets est là. Mais cela fait longtemps que sa loyauté n’est plus dirigée vers moi, longtemps qu’on est loin d’être proches lui et moi. Je ne peux rien dire qui l’empêchera d’en parler à ma sœur. Alors je ne dis rien, choisissant de capituler parce que je n’ai plus la force de me battre.
J’accepte de prendre une douche, d’aller affronter mes erreurs et la déception que je verrais dans le regard de ma sœur. « Je vais me retourner. » L’humiliation est totale et pourtant j’y suis presque amorphe, incapable de réagir, tentant de récupérer le contrôle de mon corps . Lorsque je m’habille je finis par me poser un instant sur le lit, incapable de comprendre comment j’en suis arrivé là. « Tu me demandes vraiment ça? » Mon regard se lève vers lui alors qu’il pousse les bouteilles d’alcool de son pied. « À cause de ça… Et ça. Et ça. Tu veux que je continue? Ça a l’air d’un dépotoir. Tout ce que tu peux faire maintenant c’est essayer de te rattraper. Elle a besoin de toi, Pete. » Non elle n’a pas besoin de moi, elle n’a pas besoin de cette version de moi qui n’est rien d’autre que pitoyable. Mais je n’ai pas la force de lui répondre alors je me contente de le suivre et de le laisser me conduire dans cet hôpital pour affronter la déception de ma famille.
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| | | | | | | | (CALLIGAN #1) What day is it ? |
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