Mon anniversaire est passé et j’essaye d’oublier la soirée que j’ai vécu. Pourtant je ne cesse de me revoir dans ma chambre à déballer dix ans de sentiments cachés au visage de Jill. Je la revois utiliser le passé, car c’est loin pour elle, un temps révolu. Les deux secondes où j’ai trouvé ses lèvres m’ont laissé un goût amer car je ne cesse de me rappeler la façon dont elle m’a repoussé elle qui est amoureuse d’un autre, mariée et mère, qui m’a dit de faire ma vie parce qu’elle a fait la sienne. Je bois bien trop, refoulant toute émotion, les jours deviennent flous comme si je voulais que la période des fêtes disparaisse. Mais aujourd’hui c’est différent. Comme chaque année, les fois où je suis à Brisbane, Tessa et moi allons au marché de Noel pour une dernière après midi cadeaux avant le jour J. Cette année n’échappe pas à la règle, alors je fais bonne figure. Peut-être que cela me changera les idées. Depuis que j’ai appris pour sa maladie, j’éprouve le besoin de lui montrer que je serais présent comme je l’ai promis, qu’elle peut compter sur moi.
J’ai donc pris sur moi d’arriver en avance, pire idée du monde parce que je ne me retrouve à patienter devant le marché, une cigarette à la main, au milieu de familles heureuses qui me donnent envie de vomir. Je n’ai pas envie d’être là à observer ces gens amoureux et heureux. Mais je me dis que je pourrais essayer de trouver un cadeau pour Molly cette après-midi, le bal est bientôt et ça lui fera plaisir. Ma cigarette est terminée et je commence à perdre patience, ma sœur étant pour une fois en retard. Je porte mon téléphone à mes lèvres pour lui envoyer un vocal. « Tesss tu fous quoi ? » J’envoie mon message , déjà en train de râler, adossé à un poteau. Pile à ce moment là je la vois arriver et je fais exprès de prendre un air dramatique. « AH BAH QUAND MEME. » Je l’attends depuis quoi ? Cinq minutes ? Dix minutes ? A mon air, on dirait que ça fait une heure. J’ai toujours du mal à entrer dans cette atmosphère de Noel. Si je n’avais que des bons souvenirs de nos Noëls en famille, mon anniversaire une dizaine de jours avant me rappelait souvent mon adoption et ses méandres. Pourtant généralement si quelqu’un avait toujours su me mettre dans l’ambiance des fêtes c’était ma sœur. Je la serre dans mes bras avec un sourire moqueur, ne pouvant m’empêcher de l’embêter. « Tu t’es perdue ? » Dramaqueen toujours je ne peux m’empêcher de faire preuve de mauvaise volonté. « On est vraiment obligééééé ? » Mais au fond, elle sait que j’ai toujours aimé faire ce marché avec elle, moment privilégié qui m’importait encore plus depuis que j’avais appris pour l’opération. Cela n’allait évidemment pas m’empêcher de râler.
Alors que j’avais peur de la réaction de mon frère, au moment où je lui apprendrais la vérité sur ma maladie, alors que je pensais qu’il m’en voudrait, qu’il ne m’adresserait peut-être pas la parole pendant des jours, voire des semaines, en fin de compte, j’avais été grandement surprise. Nous avions rarement été aussi proches que depuis que je lui avais avoué ma maladie et il semblait prêter une grande importance au fait de me voir le plus souvent possible. Etant donné que mon moral était en hausse, même si le souci que je me faisais pour Peter était toujours aussi important, mon état d'esprit avait grandement changé. Par chance, les fêtes de Noël me permettaient de penser à autre chose, de voir un peu plus de positif en cette période qui s’était avérée grandement négative pour moi. Et puis, il y avait Andrew, qui me permettait de voir les choses différemment, même si notre relation promettait de compliquer grandement les relations que je pouvais partager avec mon entourage. Nous avions décidé tous deux de garder notre relation secrète pour le moment, histoire de ne pas aggraver la situation, quitte à prendre le risque de se faire prendre un jour ou l’autre. Après tout, pour le moment, j’essayais de me concentrer sur du positif et surtout, sur mon opération qui approchait à grand pas. Je ne ressentais pas vraiment d’anxiété à ce propos, j’avais juste envie d’en finir au plus vite et de pouvoir enfin reprendre ma vie en main.
J’avais un peu trop flâné en me rendant sur le lieu de rendez-vous, perdant mon regard sur les vitrines et répondant aux messages d’Andrew avec un sourire aux lèvres. J’étais ailleurs, depuis peu, j’arrivais à faire partiellement abstraction de ce qui m’avait pourri la vie ces dernières semaines et cela me faisait le plus grand bien. J’étais tellement ailleurs que je n’avais pas vu l’heure passer et, moi qui étais toujours en avance, j’accélérais le pas en comprenant que cette fois, j’avais manqué à mes habitudes. Pressant le pas, j’arrivais finalement sur les lieux, face à mon frère qui semblait perdu comme un gamin qu’on aurait oublié dans un magasin. Je ne manquais pas de pouffer de rire à ses paroles. Je profitais de son étreinte en passant mes mains dans son dos et le regardais avec un petit sourire moqueur. « Pour une fois que c’est toi qui attends… Ça va, tu vas t’en remettre, tu es un grand garçon maintenant. » Lui qui détestait que je l’infantilise, autant dire que je prenais un plaisir sadique à le faire à cet instant. « J’avais la tête ailleurs, je n’ai pas vu l’heure passer, mais je suis là, c’est le principal. Au moins je vois que je t’ai manqué. » Rajoutais-je toujours sur le ton de la plaisanterie. Lorsqu’il demanda si cette sortie était une obligation, je haussais les épaules. « Non, bien sûr que non, tu peux toujours rentrer chez toi, me planter ici et m’entendre subir ma vengeance pour les dix ans à venir… Ou alors tu peux choisir l’autre option, celle de passer un peu de temps avec ta formidable petite sœur, avant les fêtes. Je la trouve plutôt cool personnellement. » Je m’approchais de lui pour lui déposer un bisou sur la joue, ne cachant pas mon enthousiasme à l’idée de passer ce moment avec mon frère, le genre de moments qui étaient devenus beaucoup trop rares avec le temps. « Tu m’as manqué… » Commençais-je, attendrie devant celui qui comptait tant pour moi. « Bon, on commence par quoi ? »
Elle rit en me laissant la serrer dans mes bras, me disant que je vais m’en remettre, m’infantilisant au passage avec un regard que je trouve beaucoup trop satisfait à mon goût. Je roule des yeux, un léger sourire étirant mes lèvres, me décidant à lui tirer la langue. « C’est ça, c’est surtout que tu m’as oublié j’en suis sûr ! » Mon regard parcoure son visage à la recherche de signes de fatigues, de signes qu’elle tire un peu trop sur la corde. Depuis qu’elle m’a annoncé sa maladie, j’étais pris d’une furieuse envie de la protéger contre tout et n’importe quoi même contre ce que je ne pouvais pas contrôler et en l’occurrence le fait qu’elle ne se ménage pas. Tessa est en retard ce qui est moins habituel et elle me dit qu’elle avait la tête ailleurs. « Ah bah je vois ça ! Et tu parles, tu ne m’as pas manqué pour un sou, dire que je vais devoir fêter Noel avec toi, YOUPI encore plus de Tessa à l’horizon, G-E-N-I-A-L. » Mais mon sourire est de plus en plus grand au fur et à mesure de ma phrase et je lui donne un coup d’épaule pour finir en beauté avant de me plaindre un peu plus fort. Clairement ma sœur m’avait forcé à venir. Du moins c’était ce que j’avais l’intention de faire croire à n’importe qui qui passerait à côté de nous. J’ai presque l’espoir quand elle me dit que je peux rentrer chez moi, pas que j’en ai réellement envie, mais bien sûr elle m’annonce que sa vengeance sera terrible et je la laisse m’embrasser sur la joue, roulant des yeux pour le principe et grommelant « Boooon c’est bien parce que c’est toi hein. » Mais on savait tous les deux qu’au fond cela ne me dérangeait pas d’être ici avec elle, j’avais toujours aimé passer du temps avec elle et cela me semblait encore plus nécessaire aujourd’hui. Je souris plus tendrement quand elle me dit que je lui ai manqué hochant doucement la tête parce que c’est le cas aussi pour moi j’ai juste simplement plus de mal à lui dire.
Tessa me demande par quoi on commence et à ça je grimace. « Devine qui n’a toujours pas de cadeau pour Papa et Maman ? Je crois que c’est la mission du jour. Je vais leur offrir un spectacle mais j’aurais bien aimé avoir un petit truc à donner le jour même. » Je réfléchis sans avoir de réelle idée. Mais déjà bras dessous bras dessus, on se lance dans le marché de Noel. Il y a des stands avec des beaux petits objets en tous genre, des boites de toutes les couleurs. J’en regarde une attentivement tout en demandant à Tessa. « Tu crois que ça plairait à Maman ça ? » Je grimace à moitié, pas sûr du tout de moi. Mais on a encore toute la journée et c’est le premier stand.
S’il y avait bien une chose qui agaçait profondément mon frère, c’était bien que je l’infantilise, lui qui détestait que je prenne son rôle, autant dire que ce petit jeu ne lui plaisait absolument pas. C’est ainsi que je remarquais qu’il était particulièrement de bonne humeur puisqu’il ne bougonna pas, mais se contenta de me répondre que j’avais dû tout bonnement l’oublier. Je haussais les épaules avec un petit sourire. « Comment pourrais-je oublier un frère aussi pénible que toi ? » Commençais-je, sur le ton de la plaisanterie. « J’avais beaucoup trop hâte qu’on passe ce moment ensemble, tu me connais. » J’avais toujours été très famille, j’étais extrêmement proche de mes parents, comme de mes deux frères, malgré le fait que ce n’était pas vraiment aussi évident entre eux. Peter savait très bien qu’il était très rare que je refuse de passer un moment avec lui ou même avec Link, ou alors c’était tout bonnement parce que j’étais vraiment dans l’incapacité de me libérer, ce qui était peu probable en ce moment puisqu’à part les longues heures que je passais avec Andrew, j’étais relativement disponible de faire ce que je voulais, quand je le voulais. Je constatais qu’il observait mon visage avec minutie, ce qui m’amusa passablement. Peter avait toujours eu tendance à être trop protecteur avec moi et depuis qu’il était conscient de mes soucis de santé, c’était encore bien pire qu’avant. « Ça va en ce moment, je dors mieux et j’ai retrouvé le moral. » Lançais-je, sans même qu’il ne m’ait posé de questions, juste dans l’espoir de le rassurer. Aux vues de la réaction qu’il avait eu lorsque je lui avais parlé de mes soucis cardiaques, j’osais à peine imaginer la façon dont il appréhendait mon état et l’opération à venir et même s’il détestait que j’échange les rôles, j’essayais perpétuellement de le rassurer sur mon état, quitte à lui mentir un peu, parfois. « Et sinon, la vraie version c’est quoi ? Que tu es ravi de passer ce moment avec ta petite sœur, tout autant que les fêtes de fin d’année, mais que tu n’assumes pas totalement ? » Répondis-je, toujours avec ironie. « Parce que sache que c’est réciproque. » Rajoutais-je, avec un léger sourire. Je n’avais pas vraiment besoin de lui préciser cela, puisqu’il me connaissait assez pour en être parfaitement conscient.
Nous commencions alors à parcourir le marché de Noël, lorsqu’il me précisa, sans surprise, qu’il n’avait toujours pas de cadeau pour mes parents. Ce n’était pas étonnant ce sa part, avant même de le rejoindre, je me doutais bien que ce serait notre mission de la soirée. « Comme ça m’étonne… » Lâchais-je, en pouffant de rire. Son regard s’attarda sur une jolie boîte. Il me demanda si je pensais que ça plairait à maman. « Pour tout t’avouer, je pense que oui, surtout si tu remplis cette boîte de petits gâteaux préparés par tes soins et avec tout ton amour… » Nos parents étaient bien plus sensibles à tout ce que nous préparions avec nos petits doigts que tous les cadeaux les plus chers que nous pouvions leur acheter. Après tout, on ne pouvait pas dire qu’ils manquaient de quoique ce soit. « Je pourrais t’aider si tu veux. » Rajoutais-je, avec une certaine motivation, attendant la réaction de Peter. « Après, on peut faire un tour et garder cette idée de côté si on ne trouve rien d’autre. » Après tout, le marché de Noël était particulièrement grand et nous n’étions pas pressés.
Comment ça je suis pénible ? Je la fusille du regard mais sans arriver à faire disparaître le sourire de mes lèvres. Je n’étais pas très crédible, on savait tous les deux que ces moments partagés n’étaient jamais une contrainte. Je passais toujours des bons moments avec ma sœur, elle avait le don de me faire sourire, de me faire me sentir chez moi peu importe l’endroit. C’était dans ces moments-là que je me disais que ce n’était pas les liens du sang qui faisaient la famille. Parce qu’elle et moi ne partagions peut-être pas le même sang, mais elle était ma sœur jusqu’au bout des ongles. Mon amour pour elle et ma volonté de la protéger dépassaient l’entendement et je savais que notre famille était bien plus proche que d’autres, nos parents ayant tout fait pour souder nos liens et faire de nous une famille unie. La seule tache dans ce tableau étant sans doute ma relation avec Link qui empirait d’année en d’année. Mais ça, je n’étais pas sûr qu’on puisse y faire quoique ce soit. J’observe son visage et elle semble le remarquer, me disant qu’elle dort mieux et qu’elle a retrouvé le moral. J’hausse les sourcils curieux, me demandant quelle est la cause de ce changement. « Ah oui tu as retrouvé le moral ? C’est dû à quoi ? » Mes lèvres s’étirent dans un petit sourire.
Je continue de râler pour le principe, prétendant que je n’ai aucune hâte de passer Noel avec elle et elle réplique avec la traduction pleine affection de ce que je voulais vraiment dire. « Mais Tessy, laisse moi prétendre cinq minutes, mon image de Grinch est en jeu là ! » Je me marre, conscient que j’étais toujours le premier à faire la fête comme toujours le premier à râler un peu plus fort.
On commence le marché de Noel et je lui annonce tout de suite l’objectif de la journée, trouver un cadeau plus concret pour nos parents, je savais qu’ils aimaient toujours des petits cadeaux plus artisanaux dans lesquels on y avait mis un peu de nous. Je regarde des jolies décorées à la main, lui demandant si ça pourrait plaire à Maman. Elle me répond positivement, rajoutant qu’elle serait sûrement aux anges si je rajoutais des petits gâteaux derrière. A ca je grimace. « Tess, la dernière fois que j’ai fait de la pâtisserie j’ai manqué de faire exploser la maison ! » Je ris, je n’étais vraiment pas le plus doué en cuisine. Elle me propose de m’aider. « Oh c’est vrai ? Tu veux bien ? On pourrait lui faire les cookies qu’elle nous faisait tout le temps quand on était gamins là, tu sais ceux que Link aimait pas et nous on adorait ? » Ca en avait fait plus pour nous. Elle propose qu’on continue pour voir s’il n’y a pas quelque chose de mieux. J’hoche vigoureusement la tête. « Oui tu as raison ! Tu as encore des cadeaux à faire toi ? »
J’avais balancé le fait que j’avais retrouvé le moral, comme ça, sans réfléchir, sans me rendre compte que cela pouvait mettre la puce à l’oreille de mon frère. Peter ne me connaissait que trop bien et même si je comptais lui cacher l’existence de ma relation avec Andrew, je savais très bien qu’il risquait de se rendre compte rapidement que quelque chose clochait chez moi et de ne cesser de me harceler pour que je lui avoue la vérité. C’était trop tôt, bien trop tôt pour qu’Andrew et moi prenions le risque de dévoiler notre relation, nous savions l’un comme l’autre que cela risquait de provoquer un véritable raz-de-marée dans nos familles respectives et mettre probablement fin à notre relation. Si la vérité était dévoilée au grand jour au tout début de notre relation, sans que celle-là ne soit assez solide pour que nous puissions surmonter ce genre d’épreuves, j’étais consciente que notre couple était tout bonnement fini. Si Peter venait à être mis au courant, je n’avais aucun doute quant à sa réaction, il était tout bonnement impossible qu’il l’accepte, c'était on ne peut plus évident. Seulement, j’avais beaucoup de mal à mentir à mon frère et malheureusement, il le savait et ne privait pas d’en jouer. Lorsqu’il me demanda pourquoi j’avais retrouvé le moral, d’un air des plus suspicieux, je prenais rapidement, malgré moi, un air quelque peu gêné, détournant le regard, dans l’espoir que Peter ne le remarquerait pas. « Rien de particulier, j’ai retrouvé le moral, c’est tout. » Répondis-je, en faisant mine de porter de l’attention à un stand de thés artisanaux. « Peut-être mon opération qui approche… » Rajoutais-je, en essayant de noyer le poisson le plus possible.
Je laissais échapper un rire lorsqu’il râla, percé en plein jour. Je savais que mon frère se cachait parfois derrière son côté râleur, mais qu’en réalité, c’était un véritable cœur tendre. « Pas à moi Pete, je te connais trop bien pour me laisser berner. » S’il y avait bien une personne à qui il ne pouvait pas mentir, c’était bien moi, j’avais passé bien trop de temps à ses côtés pour ne pas le connaître sur le bout des ongles.
Son attention se porta finalement sur une jolie boîte et il pensa directement à notre mère. Je trouvais l’idée très bonne, si toutefois il ne lui offrait pas la boîte vide. Il m’avertit avoir manqué de faire exploser la maison la dernière fois qu’il avait fait des pâtisseries. Je n’étais moi-même pas une experte culinaire, mais j’étais plutôt douée concernant les pâtisseries, sans doute à cause de ma gourmandise qui m’avait poussée à m’y mettre réellement. Il fut surpris de ma proposition de lui filer un coup de main, agréablement surpris, compte tenue de sa réaction. Je haussais les épaules, contente de le voir aussi motivé. « Oui bien sûr, maman m’a donné la recette en plus, je les maîtrise à la perfection. Je te demande juste un truc en échange… » Poursuivis-je, avec un petit sourire aux coins des lèvres. « Un bisou… » Je pointais ma joue droite avec le bout de mon index, avec un air malicieux. Lorsqu’il me demanda si j’avais d’autres cadeaux à acheter, je haussais les épaules. « Non, je suis organisée, MOI. » Puis, alors que nous marchions dans le marché de Noël, je me dirigeais vers un stand de chocolats artisanaux, mes pensées allèrent immédiatement vers Andrew, à qui j’avais déjà acheté un cadeau, mais qui apprécierait également celui-là, j’en étais certaine. « Quoique… » Rajoutais-je, tout en observant les chocolats avec intérêt.
Tessa a retrouvé le moral et j’ai le sentiment qu’il y a une raison derrière. Elle a un air gêné, son regard me fuit un peu et si je ne connaissais pas aussi bien ma sœur je me dirais qu’elle me cache quelque chose. « Rien de particulier, j’ai retrouvé le moral c’est tout. Peut-être mon opération qui approche… » J’hausse les sourcils, n’y croyant pas une seule seconde. « Bah oui c’est ça, l’approche du bistouri est tellement une raison de sourire comme si tu avais quelque chose qui te rendait particulièrement heureuse ! » Je me marre, sentant un des thés artisanaux décidant de la laisser éviter mes questions pour l’instant.
Je suis démasqué toujours par ma sœur bien trop habituée à m’entendre râler sur tout et n’importe quoi. « Pfff, c’est pas drôle. » Mais je souris, passant mon bras sur son épaule, dans les allées. Je me détache d’elle quand je tombe sur un stand avec des jolies boites décorées. Elle me dit que c’est une bonne idée et me conseille de lui cuisiner quelque chose que je pourrais placer à l’intérieur. Ca me semble être une bonne idée sauf que je n’ai aucun talent en cuisine. « Oui bien sûr, maman m’a donné la recette en plus, je les maîtrise à la perfection. Je te demande juste un truc en échange… » Je la regarde d’un air suspect essayant de deviner le chantage qu’elle va ma faire. « Un bisou… » Je ris ouvertement m’approchant de ma sœur, faisant mine de lui faire un bisous et mais à la place je lui fais une léchouille sur la joue, m’échappant au plus vite pour ne pas me faire frapper en riant. « OUPS ! »
Apparemment Tessa est plus organisée que moi et elle ne manque pas de me le souligner roulant des yeux. Elle observe un stand de chocolat avec intérêt semblant hésiter. « Quoique… » Mon sourire se faire malicieux et je l’observe attentivement. « Et mademoiselle Mulligan veut offrir des chocolats à qui ? Un petit ami qu’elle m’aurait caché ? » je l’embête, bien trop curieux.