@joy petterson
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Where are you?

Tes doigts pianotent sur ton téléphone alors que tu échappes un long soupir. Ça fait quelques jours à peine que tu es rentrée à Brisbane et tout de la situation te semble complètement irréel. Il y a une semaine même pas, tu campais le rôle de Bonnie Parker au côté de Rory qui faisait un Clyde plus que convaincant. Il y a une semaine même pas, tu enchaînais les journées de 12 heures sur un plateau occupé et bruyant, t’exaltant de chaque minute passée devant la caméra. Il y a une semaine même pas, t’étais une actrice qui allait finalement voir son nom propulsé plus loin que jamais auparavant. Aujourd’hui, plus rien de tout ça n’existe. Sur ta chaire, tu sens encore les mains de Byers. Sur les jointures de Rory existe encore la preuve ultime de ce qui s’est passé ce soir là. Ça te donne mal au coeur juste d’y penser. Ton regard retourne sur ton écran alors que tu attends toujours une réponse à ton message texte. Ça ne fait même pas deux minutes que tu l’as envoyé que déjà tu t’impatientes. Ton loft est trop grand, trop silencieux. Tu ne t’y sens même pas chez toi tellement ça fait longtemps que tu n’es pas restée ici plus qu’une ou deux journée à la fois dans les six derniers mois. T’étais pas censée revenir si vite. Pas censée être ici, à ne pas tolérer la solitude, mais sans non plus tolérer la présence de qui que ce soit. T’es pas censée être ici et te sentir aussi mal. T’es pas censée avoir son odeur qui te suit partout, comme un cauchemar duquel t’es incapable de te réveiller. Rory est occupé ce soir. Il t’a dit que tu pouvais l’appeler si t’avais besoin, mais vaut mieux pas. Tu accapares presque tout son temps depuis que vous êtes revenus. T’es presque certaine qu’il va voir Swann ce soir. T’as pas demandé en vrai, t’as l’esprit qui s’embrouille trop facilement, tu en perds des bouts.

Tu échappes un soupir, t’es sur le point d’envoyer un autre message lorsque tu remarques que tu as enfin eu une réponse. C’est le nom d’un bar et une adresse. Tu ne prends même pas le temps de te changer que déjà, tu sors de ton loft et embarque dans le premier taxi qui passe. Tu donnes l’adresse au chauffeur et tu ne mets que quelques minutes avant de te retrouver devant la porte du dit bar. Autant tu ressens le besoin de prendre un verre toi aussi, autant tu ne peux t’empêcher de t’inquiéter de savoir que ton amie est ici. Joy. Joy dans un bar. Ce n’est jamais bon signe. Automatiquement, ça te ramène à votre rencontre, il y a déjà une douzaine d’années de cela. Comment oublier? Elle a vomi sur tes pieds ce soir-là après tout, ou du moins presque. Un visuel que tu te fais plaisir de lui rappeler même après tout le temps qui a filé. Mais pas ce soir. Ce soir, c’est l’inquiétude qui embarque directement alors que tu pousses la porte et tu ne mets pas longtemps à la voir. Le bar est presque vide d’ailleurs, en partie parce qu’il est encore tôt sans doute, mais aussi parce que ça semble un peu délabré et délaissé comme endroit. Loin des endroits normalement choisi par toi ou par la brune lorsqu’il est temps de profiter d’un verre. Tu t’approches d’elle et tu réalises que vous êtes loin du stade de profiter d’un verre. C’est plutôt une séance de boire tous les verres alors que les corps morts s’accumulent devant elle et que son visage témoigne de son état d’ébriété avancé. Ça fait longtemps que tu ne l’as pas vu, mais plus longtemps encore que tu ne l’as pas vu dans cet état. Tu viens te placer derrière elle, pose doucement ta main sur son dos. « Darling, are you okay? » Tout te cri que non et pourtant, tu demandes quand même. Tu sais que les choses ont été plutôt difficiles pour elle dans les dernières semaines, dans les derniers mois même, mais jamais tu n’aurais imaginé à ce point. Tu viens t’asseoir à côté d’elle, fait signer au barmaid de s’approcher. « Two more of whatever she’s having. Make it double strenght. I’ve got some catching up to do. » Tu t’inquiètes, mais toi aussi t’as besoin de boire. Et elle est déjà saoule, autant joindre le party, non?

falling to pieces -- @Penny Stringer       

☽ février 2020. Joy s'était mise en repos pour trois jours, peut-être qu'elle prolongerait d'ailleurs, elle ne savait pas encore. Elle en aurait probablement besoin. Aiden était parti, il avait quitté l'appartement, il avait quitté l'hôpital, elle n'arrivait pas à croire qu'elle ne le recroiserait pas. Elle avait le coeur brisé, et cette impression d'avoir perdu cinq années de sa vie. Pourtant, elle ne pouvait pas se permettre de regretter une telle relation. Ils avaient partagé beaucoup de souvenirs ensemble et elle en avait mal au bide. C'était pourtant inévitable, les deux n'étaient plus sur la même longueur d'ondes et ils se faisaient plus de mal que de bien... C'était déjà la deuxième après-midi qu'elle venait ici, hier soir elle avait fini au billard avec des inconnus à picoler et s'amuser comme s'il n'y avait pas de lendemain. Elle avait besoin de déconnecter, d'oublier et l'alcool était son refuge. Elle n'était plus à la bouteille de vin, non elle était passée aux shooters et alcools forts du bar. Le barman avait pris pitié d'elle, elle présentait bien en temps normal, mais il était clair que là, la jeune femme avait besoin de boire pour oublier. Elle reçut un SMS de Penny, elle se demandait bien pourquoi... Elle comprit alors qu'elle était en ville et à chaque fois qu'elle était dans le coin, elle informait Joy pour savoir si elle était disponible, ce n'était pas toujours le cas avec l'emploi du temps de l'interne... La brune lui envoya l'adresse du bar, de toute manière, Penny l'avait déjà vu dans des états bien pires, elle ne serait pas plus choquée que ça... Même si elle avait arrêté ses conneries depuis plus de dix ans maintenant, Joy frôlait toujours avec les limites, surtout en ce moment après cette rupture bien trop douloureuse... Elle pourrait donc se plaindre à son amie.

Cela faisait déjà une heure qu'elle était là à parler avec le barman, remuant son cocktail presque vide. Elle pourrait annoncer à Penny qu'elle n'était plus avec Aiden, elle serait probablement ravie de le savoir, étant donné que depuis un an déjà, Joy se plaignait de cette relation... Mais elle ne savait pas si elle était déjà prête à entendre des félicitations, même si au fond, elle savait que cette rupture était pour la bonne cause. « Darling, are you okay? » Joy se redressa légèrement, sentant la présence de l'actrice. Elle ne l'avait même pas vue arriver. « Hey. » se contenta-t-elle de répondre en haussant les épaules. Bon, Joy n'avait pas donné de contexte dans le SMS donc Penny devait forcément être étonnée de la voir dans un tel état. « Two more of whatever she’s having. Make it double strenght. I’ve got some catching up to do. » Penny s'installa à ses côtés, et au vue de sa commande, elle comptait bien y rester, Joy la regardait du coin de l'oeil. « What are you up to in Brisbane? » lâcha-t-elle par curiosité, elle ne la voyait pas souvent dans le coin, souvent en coup de vent. Elle se demandait donc ce que la blonde faisait ici, et pour dire vrai, elle avait une sale mine elle aussi. La blonde et la brune risquaient de se fondre très facilement dans cet environnement lugubre... La jeune femme fit signe au barman pour qu'il lui resserve une Margarita pour l'occasion, autant qu'elle continue sur sa lancée... Elle finirait probablement comme hier, avec des shots qu'elle ne compterait même plus.

@joy petterson
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Les quelques minutes dans le taxi te semblent éternelles. La musique est trop forte, le chauffeur conduit terriblement mal et il n’arrête pas d’essayer de te faire la conversation alors que tu ne lui offres jamais plus d’un mot par réponse à chacune de ses questions toutes plus insignifiantes les unes des autres. Non, t’as pas envie de partager ce qui te rend si triste. Oui, t’es bien Penny Stringer. Non, tu ne vas pas lui offrir un autographe mais oui, tu vas signer son putain de reçu à la fin de la course. T’es pas d’humeur et tu veux seulement rejoindre Joy qui t’inquiète par sa simple présence dans un bar si tôt dans la soirée. Tu sais que les choses ne vont pas bien pour qu’elle se retrouve-là à cette heure donc quand le taxi se stationne finalement devant le bar, tu ne prends même pas la peine d’offrir un regard ou une seconde d’attention de plus au chauffeur avant de sortir en trombe du véhicule, prenant plutôt une minute à regarder l’enseigne de l’endroit avant de finalement te décider à franchir la porte. Lorsque tu t’approches de la jeune Petterson, elle ne semble même pas remarquer ta présence. C’est seulement lorsque ta main sa pose sur son épaule qu’elle te donne la moindre réaction. « Hey. » Hey? C’est tout? Tu serais presque vexée si ce n’était de tous les verres vides qui traînent devant elle. Tu sais qu’elle est dans un état déjà avancée et tu ne mets pas longtemps à venir t’asseoir et la rejoindre dans ce qui semble être le parfait pity party. « Well I’m happy to see you too. » que tu rajoutes bien sarcastique. Tu restes inquiète, mais tu décides que la joindre est sans doute une meilleure idée que d’essayer de la convaincre que noyer ses problèmes dans l’alcool n’est pas une solution. En ce moment, ça te semble être une solution parfaitement acceptable. Il n’y a pas de témoin excepté pour un mec aux allures louches dans le fin fond du bar et le barman qui est déjà devant toi à attendre ta commande.

« What are you up to in Brisbane? » Tu échappes un léger rire sarcastique, elle y va fort déjà la brune sans même le savoir. T’as besoin d’un verre pour gérer tout ça, et vite. « Oh haven’t you heard? I’m out of a job. » Ton regard est braqué sur le barman qui doit ressentir la pression et ton besoin imminent pour de l’alcool car il se met à faire couler bien plus de tequila que tu n’as l’habitude dans voir dans ce qui sera rapidement ta margarita à double force. « Oh yeah, I forget, you never read any news even when it’s got my face on it. » S’il y avait bien une de tes amies qui se foutaient complètement mais alors là complètement de ta célébrité, c’était bien Joy. La jeune interne n’avait que faire des rumeurs ou des articles anodins à ton sujet et ça en avait toujours été ainsi depuis votre toute première rencontre. Cette fois-ci toutefois, t’aurais bien aimé qu’elle connaisse la base de l’histoire plutôt que de devoir tout lui raconter. « The movie got cancelled. And so did my chance to get famous in the States. » Le barman pose finalement le verre devant toi et tu n’attends pas une seule seconde de plus avant d’en prendre une longue gorgée, et puis une autre, et une dernière, le liquide bleuté et sucré soudainement disparu. Comme par magie. Une magie qui donne un peu mal au coeur sur le coup, mais qui apaise les douleurs de l’âme. Tu parles de l’annulation du tournage comme si c’était la pire chose qui t’était arrivée récemment. Tu voudrais pouvoir te faire croire que c’est le cas. Si seulement c’était aussi simple. « What about you? What’s your reason for all this? » que tu dis en faisant un grand mouvement de mains autour de tous les verres vides traînant sur le bar. « Should I be worried? Shouldn’t you be at the hospital? God, you can’t work like that. » Tellement de questions, si peu de réponses. T’as besoin d’un autre verre, tout de suite.

falling to pieces -- @Penny Stringer       

☽ février 2020. S'il y avait bien quelqu'un qui savait à quel point Joy jouait avec les limites, c'était Penny. Lors de leur première rencontre, la jeune star l'avait sauvé des griffes de trois mecs beaufs qui n'auraient pas hésité à abuser d'elle sans problèmes au vu de l'état où elle était. Joy s'était soignée depuis, et malgré les tournages et le travail prenant de la belle Penny, elle avait suivi toute sa convalescence. Elle avait bien arrêté la drogue depuis près de dix ans maintenant, mais s'il y avait bien quelque chose qu'elle ne pourrait pas arrêter c'était l'alcool. Bon, il fallait être honnête, l'interne buvait seulement du vin à l'accoutumé, c'était son pêché mignon après une longue garde. Toutefois, en ce moment, elle avait besoin de bien plus fort. Elle avait déjà bu quelques verres et shots quand Penny fit son apparition, cela faisait plusieurs semaines qu'elles ne s'étaient pas vues de chair et d'os. « Well I’m happy to see you too. » Pourtant, la brune n'eut pas de grandes réactions, comme si elle avait croisé l'actrice la veille... Joy se redressa légèrement et lui accorda un regard perplexe. « Don't be silly. I'm glad you're here to join me falling into pieces! » rétorqua-t-elle d'un air sarcastique, en levant son verre...

« Oh haven’t you heard? I’m out of a job. » Joy s'était étonnée de recevoir un message de Penny, elle la croyait en tournage. Si cela avait été quelqu'un d'autre, il était probable que Joy n'aurait pas pris le temps d'y répondre. Mais Penny l'avait déjà vu dans des pires états, et puis elle savait que sa compagnie ne lui hérisserait pas le poil comme la plupart de son entourage. « Are you? » reprit-elle en levant la tête pour la regarder, Penny comprit vite que ce n'était pas de la mauvaise volonté. Joy n'avait ni l'envie ni le temps de lire les torchons des magazines. « Oh yeah, I forget, you never read any news even when it’s got my face on it. » Joy ne put s'empêcher de rire. Non, Joy n'était pas impressionnée par le nom Stringer, même si elle prenait du plaisir à suivre le parcours de la blonde, ou brune, selon les saisons. Elle était fière d'elle mais ce n'était pas la soirée pour la congratuler de ses talents, Joy n'était pas d'humeur à être positive. « No, I'd rather hear it from you. » dit-elle en haussant les épaules car de un, Joy n'était pas une férue des ragots, et de deux, Penny était son amie et elle préférait la croire à elle plutôt que lire des absurdités dans les magazines people. « The movie got cancelled. And so did my chance to get famous in the States. » Joy porta son verre à sa bouche pour en boire une grosse gorgée, une pour Penny et sa misérable chance apparemment. « You're still young and beautiful, don't be that pessimistic. » dit-elle en la fixant, Joy faisait preuve d'optimisme, c'était à marquer d'une pierre blanche. D'un côté ce n'était pas si difficile, Joy ne connaissait pas les détails mais elle connaissait Penny, elle était ambitieuse et déterminée, il suffisait d'UNE fois pour que sa vie change... D'UNE opportunité... Elle ne devait rien lâcher.

]« What about you? What’s your reason for all this? » Joy leva le regard en même temps que le verre à sa bouche. La brune finit son verre, la tête penchée en arrière, et le posa à nouveau devant elle. Elle ajouta donc un nouveau verre vide à la collection dont Penny faisait référence, mais très vite le barmaid allait ranger tout ça, sinon elle passerait pour un déchet ambulant. Elle fit signe au barmaid de continuer sur sa lancée après que Penny ait été servie. De toute manière, on lui avait déjà pris les clés de sa voiture, donc elle ne ferait aucune bêtise qu'elle pourrait regretter le lendemain. ]« Should I be worried? Shouldn’t you be at the hospital? God, you can’t work like that. » Joy prit une grande inspiration, elle avait envie de faire un bond en avant de six mois, elle était sûre d'aller mieux dans six longs mois... « I dumped Aiden and he left Brisbane. » dit-elle finalement en regardant face à elle. « Don't say "Finally", please. » ajouta-t-elle, toujours en fixant devant elle. Elle en avait marre qu'on lui dise qu'elle avait bien fait, c'était sûrement le cas mais ça n'empêchait pas qu'elle était réellement mal.« ... and don't worry, I took some days off. » ajouta-t-elle en rapprochant le nouveau verre vers elle que le barmaid venait de lui faire.

@joy petterson
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« Don’t be silly. I’m glad you’re here to join me falling into pieces! » Elle est sarcastique, même si les mots qui s’échappent de ses lèvres sont loin d’être faux. Clairement vous êtes toutes les deux d’humeurs exécrables et si tu ne connais pas encore les détails de ses raisons, les tiennes sont suffisantes pour te donner l’envie de te noyer dans le cocktail qui est rapidement déposé sous tes yeux. Tu n’as jamais été une grosse buveuse pourtant. Oui, tu adores le vin, ce n’est d’ailleurs pas rare que vous en vidiez quelques bouteilles ensemble Joy et toi lorsque vous décidez d’aller souper ensemble. Chose qui n’arrive pas assez souvent à ton goût vu vos horaires complètement dingues chacune de votre côté. Tu te souviens d’ailleurs de la première fois que tu t’es saoulée au vin, c’était avec la brune et si le feeling général de la soirée te revient encore par vagues, tu dois avouer que tu n’en gardes pas des souvenirs extrêmement précis. Mais ce soir c’est différent. L’ambiance n’est pas au vin et aux potins, loin de là même. Ce soir c’est lourd et c’est blessant, d’un côté comme de l’autre alors que vous tentez tant bien que mal de vous raccrocher à quelque chose qui ne semble pas être là. Alors c’est la bouteille qui vous tient, faute de mieux.

« Are you? » Tu hoches la tête. Elle ne semble pas te croire quand tu lui dis que t’as pu de job. Bon, le terme est sans doute une exagération, t’es toujours une actrice après tout, ce n’est pas comme si tu allais soudainement disparaître de l’oeil médiatique (au contraire même) mais en ce moment, t’as plus de contrat, t’as plus de projets. Tu erres sans trop savoir quelle sera la suite pour toi. T’as peur, terriblement peur. Peur de ne plus recevoir de nouveaux rôles, mais surtout, peur de ne plus jamais être capable de mettre les pieds sur un plateau, de te laisser diriger par un homme. Peur d’avoir perdu le goût et la drive pour la seule et unique chose que tu sais faire. « No I’d rather hear it from you. » « Well for once I’d rather not talk about it. » Tu tais les détails donc, parle de ce rêve qui te glisse d’entre les doigts parce que même si c’est douloureux, ça au moins, t’es capable de le dire à haute voix. « You’re still young and beautiful, don’t be that pessimistic. » Tu viens faire semblant de mettre tes doigts dans ta bouche et prétend vomir devant les paroles qui se veulent réconfortantes de ton amie mais qui te procurent plutôt l’effet inverse. « I don’t want to be young and beautiful, I want to be smart and incredible and fucking famous. » Tu éclates de rire, d’un rire jaune et mauvais sur les derniers mots alors que tu fais signes au barman de te resservir. Il a une longue soirée devant lui, pauvre mec.

Tu attends toujours qu’elle te donne ses explications, ses raisons à elle pour son taux d’alcoolémie déjà franchement avancé et sa face d’enterrement. Tu te doutes que le tout à un lien avec Aiden, son petit ami. Ça fait longtemps qu’ils ont des problèmes mais récemment, tu ne pourrais dire pourquoi, mais t’es pas capable de le sentir. T’as l’impression qu’il fait beaucoup plus de mal à ton amie qu’il ne lui fait du bien. Et puis la nouvelle tombe enfin. « I dumped Aiden and he left Brisbane. » Tes yeux s’agrandissent et tu t’arrêtes au milieu de ta gorgée. « Oh. » que tu parviens à dire alors que tu avales difficilement la première gorgée de ton nouveau verre. « Don’t say ‘Finally’, please. » Tu t’étouffes légèrement avec la fin de ta gorgée et tousse jusqu’à ce que tu parviennes à respirer normalement à nouveau. « I would never say that. » Menteuse. Et puis tu le penses si fort, ce serait pas surprenant qu’elle puisse t’entendre le penser. « That’s so mean. You know I’m not like that. » Ouais, pédale Penny, t’es pas crédible du tout en ce moment. Encore étonnant que tu es réussie comme actrice jusqu’ici. « … and don’t worry, I took some days off. » Bon, au moins ça. Jamais tu ne l’aurais laissé se rendre à l’hôpital dans cet état de toute façon. Des plans pour qu’elle ne devienne jamais médecin. « What do you mean when you say Aiden left Brisbane? Like he’s gone for good good? Just like that? » T’assimiles difficilement l’information. Ça ne semble pas faire de sens. « When did it happen? »

falling to pieces -- @Penny Stringer       

☽ février 2020. C'était la deuxième journée que Joy se rendait à ce vieux bar. Il était passé 18h quand Penny franchit les portes de ce dernier. En effet, il était bien tôt pour être dans l'état où était Joy en ce moment mais ça lui faisait plaisir de reconnaître un visage familier. Puis, ce n'était pas n'importe qui. Penny l'avait déjà vu dans de pires états, et elle était comme son ange gardien. Le truc, c'était que Joy ne se doutait pas encore une seconde que Penny avait encore de meilleures raisons qu'elle de se retrouver soule. « Well for once I’d rather not talk about it. » Penny aiguisait sa curiosité. Ce n'était pas comme si les deux amies se disaient tout, se confiaient tout, parfois avec des mois de retard malheureusement... Leur emploi du temps était si compliqué à correspondre, surtout que Penny venait très peu souvent en ville au final. Joy regardait donc Penny, espérant en savoir plus. « Spit it out! » dit-elle alors en l'encourageant à boire du regard, si Penny en avait besoin, elle avait maintenant un verre devant elle pour le vider, et trouver la force d'en parler. Joy ne s'attendait clairement pas à ce qui s'était passé dans la vie de Penny récemment. L'interne paraîtrait bien idiote à côté avec ses problèmes de cœur.

« I don’t want to be young and beautiful, I want to be smart and incredible and fucking famous. » Joy se mit à rire en voyant la réaction de Penny. La brune disait simplement qu'elle avait tout le temps devant elle pour percer. « You've come a long way since I've met you. » se permit-elle de souligner, alors peut-être que Penny n'était pas encore au sommet de son art mais en tout cas, elle n'était pas non plus au même niveau que lorsque Joy l'avait rencontré. Penny ne devait pas perdre espoir, elle devait garder son éternel ambition de briller. Vient le tour de Joy de justifier son état à cette heure-ci... Rien de "groundbreaking", cela avait forcément un rapport soit avec sa mère soit avec Aiden. Et puisque sa mère avait déjà abandonné depuis un moment de tenter de la contacter, forcément la cause se reportait vite sur Aiden. Penny avait suivi de loin cette histoire, depuis sa fausse couche, le chirurgien s'était montré assez infect avec elle. Cette année 2019 avait été une horreur à ses côtés, et elle espérait que 2020 lui offre de meilleures perspectives. « Oh. » C'était la première réaction de l'actrice. Joy pouvait lire dans ses pensées mais elle n'avait pas envie d'entendre les mêmes choses... « I would never say that. » Joy la fixa en lui fisant les gros yeux, essayait-elle de l'amadouer ? La brune n'était pas si bête que ça, malgré son taux d'alcoolémie déjà bien haut. « That’s so mean. You know I’m not like that. » Joy faillit s'étrangler en buvant la gorgée de son nouveau verre. Elle se tourna donc vers Penny d'un air moralisateur. « Really? I know you didn't like him. » dit-elle alors en buvant une meilleure gorgée cette fois-ci. En suivant ses histoires, Penny avait constaté qu'Aiden avait une mauvaise emprise sur la brune, du mois depuis la fausse couche, car avant Joy avait réellement cru qu'il était l'homme de sa vie. Elle était tombée de bien haut suite à cet événement et maintenant que c'était officiellement terminé, Joy tentait d'accuser le coup... En vain.  « What do you mean when you say Aiden left Brisbane? Like he’s gone for good good? Just like that? » Bien sûr Penny voulait des détails, elle voulait comprendre mais c'était si difficile d'en parler. Heureusement, l'alcool l'aidait à parler à sa place. « When did it happen? » Joy s'accoudait au bar, en soupirant. « It's been a week since our last conversation and he left the hospital two days ago. » dit-elle enfin, le regard dans le vide, le coeur vidé. « Everyone at the hospital blames me for his departure. I'm the new outcast. » ajouta-t-elle pour informer son amie que tout le monde la regardait de travers maintenant. Quelques jours de repos ne lui feraient clairement pas de mal, elle n'avait pas envie d'être jugés par ces gens-là alors qu'elle était déjà au plus mal.

@joy petterson
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« Spit it out. » Juste le terme qu’elle emploi te renvoie à une semaine auparavant, dans la loge du réalisateur. Il t’avait demandé de le rejoindre après une longue journée de tournage, il avait dit qu’il avait des notes et des conseils à t’offrir pour rendre ton jeu encore plus crédible, surtout au niveau de la passion et de l’amour que Bonnie se devait de porter pour son Clyde. Tu les avais compris les sous-entendus, tu les avais vu se lever, tous les red flags et pourtant tu avais fait ce que toute bonne actrice se doit de faire : suivre les ordres de son réalisateur. Jamais tu n’aurais dû. Tu les sens encore, ses mains sur ton corps. Le poids de son corps en entier au dessus du tien, ses lèvres qui cherchaient chaque parcelle nue de ton corps que tu tentais désespérément de lui refuser. Il était plus grand, bien plus fort et si ce n’était pas de Rory, tu ne sais même pas ce qui aurait vraiment pu se passer et ce qui serait en ce moment. Serais-tu encore sur le tournage? La peur dans le regard, le corps tâché de sa présence? L’idée te donne envie de vomir alors tu bois. Une grosse gorgée, une longue gorgée. Si tu pouvais te noyer dans l’alcool qui coule partout dans ce bar, tu le ferais. « I said I didn’t want to talk about it. » que tu ronchonnes, plus ferme et plus froide que nécessaire. Ça risque de la faire réagir, Joy. Tant pis. Tu te refermes, toi qui n’a pourtant jamais rien caché à la  brune depuis que tu la connais. C’est pas toi, d’agir comme ça. Mais de te noyer dans l’alcool, ça n’a jamais vraiment été ton truc donc c’est déjà un signe assez puissant que tout ne va pas bien. Pas bien du tout. Ni pour toi, ni pour elle.

« You’ve come a long way since I’ve met you. » Elle le dit comme un compliment la Petterson, tu le sais et pourtant, t’as l’impression d’être bien plus bas que tu ne l’étais lorsque tu ne faisais que des petites publicités ici et là, adolescente avec des rêves plein la tête une réalité qui n’était pas complètement brisée. « And it’s all falling apart. » Il ne reste que des morceaux brisés de toi ici et là que tu perds d’heure en heure. Des morceaux que tu ne retrouveras jamais, tu as l’impression. Et t’as pas la force de te reconstruire. Pas la force de recommencer à zéro. Pas la force de rien du tout. Elle te parle d’Aiden et même si tu sais que ce n’est pas pour le mieux, t’es contente de ne plus avoir le spotlight sur toi au moins l’histoire de quelques minutes. « Really? I know you didn’t like him. » Coupable. « No, I didn’t. But that doesn’t mean I like to see you hurt. » Et ça fait longtemps que tu le vois qu’Aiden lui fait plus de mal que de bien, que tu t’entêtes à essayer de lui ouvrir les yeux sans toutefois être trop directe parce que la dernière chose que tu voulais, c’est te la mettre à dos à cause d’un homme. « It’s been a week since our last conversation and he left the hospital two days ago. » Wow. Alors c’est vrai, complètement vrai. He’s not a part of her picture anymore. Une partie de toi à envie de crier bon débarras et avec tout l’alcool qui coule désormais dans tes veines, c’est difficile de te retenir mais tu y parviens à coup de longues gorgées et de regards compatissants en la direction de ton amie. « Everyone at the hospital blames me for his departure. I’m the new outcast. » « Well if they’re not happy about it, you can tell them to come and KISS MY ASS. » que tu t’exprimes, ta voix gagnant en décibel alors que les mots sortent déjà bien plus floues qu’ils ne le faisaient quelques minutes auparavant. Ils sont forts, les cocktails. Et ils descendent vite, bien trop vite. « I know you don’t want me saying anything mean about him, but trust me babe, you’re so much better off without him. He was a tool. He was making you so sad for so long. » C’est l’alcool qui fait dire les vérités comme ça? Sans doute. Si t’es chanceuse, vous aurez toutes les deux tout oublier dès le lever du soleil.

falling to pieces -- @Penny Stringer       

☽ février 2020. La brune n'avait pas vraiment envie de se justifier. Elle avait passé son anniversaire à se disputer avec son compagnon, enfin elle devrait dire son ex. Vive les trente ans, elle s'en souviendra. Pour oublier ses peines, elle buvait donc dans ce bar peu recommandé. Elle ne savait pas comment aller finir sa soirée, mais il était clair qu'elle ne reviendrait pas avec sa voiture. Le barman avait déjà repris ses clés. Joy fut vite rejoint par une amie à elle, ce n'était pas n'importe qui. Si Penny était vue ici, peut-être que certains en profiteraient pour le publier en ligne. Elle se demandait bien pourquoi la blonde s'était rendue ici aussi vite, elle était étonnée de la voir en ville. « I said I didn’t want to talk about it. »
Joy était déjà assez triste et énervée par sa propre vie pour se prendre ce genre de réflexions par son amie. Rien était comparable et chacun avait ses problèmes, mais ce n'était pas une raison pour en devenir si désagréable, Joy n'avait rien demandé. Elle était venue ici seule car elle savait bien qu'elle était d'une humeur de chien et qu'elle n'était pas d'une compagnie agréable. Pourtant, c'était Penny qui se montrait peu plaisante. Joy prit son verre pour en boire une nouvelle gorgée, à force elle ne sentait même plus la tequila dans ses verres et elle se demandait si le barman en mettait encore... « Don't be a pain in the ass. » rétorqua-t-elle finalement en tournant la tête pour regarder face à elle et lâcher Penny du regard. Si c'était pour se faire remballer, elle pouvait retourner chez elle.

Finalement, Joy se ressaisit pour encourager Penny qui semblait au plus bas. Elle prit sur elle pour ne pas être aussi désagréable que son amie, même si ça lui démangeait de lui dire qu'elle pouvait rentrer à son hôtel si elle devait être d'une humeur aussi massacrante. Heureusement, Joy buvait et ça l'aidait à se canaliser, et à se détendre. « And it’s all falling apart. » Joy fronçait les sourcils, elle n'avait jamais vu Penny aussi pessimiste, elle qui était toujours pétillante et pleine d'ambitions. « Is this that bad that this movie was cancelled? » se demanda-t-elle alors, elle se demandait pourquoi Penny réagissait de la sorte, seulement pour un film. Ce n'était pas la première fois que ça devait lui arriver, et ça ne serait certainement pas la dernière. Joy supposait que ça devait arriver souvent dans la vie d'un acteur mais pourtant, Penny semblait beaucoup touchée par cette histoire. Joy tentait donc d'y voir plus clair. Mais très vite, le sujet tourna autour du pourquoi elle était là. Elle lui annonça donc sa rupture avec Aiden, et elle se doutait que Penny en serait ravie. « No, I didn’t. But that doesn’t mean I like to see you hurt. » Joy haussa les épaules, elle était dans le mal oui, elle était triste, elle se sentait détruite, et pourtant elle espérait que ça soit pour le mieux... Pour l'instant, c'était encore trop frais pour pouvoir en conclure des choses positives. « Well if they’re not happy about it, you can tell them to come and KISS MY ASS. » Joy était inquiète de son retour à l'hôpital, elle avait pris quelques jours de congés pour prendre du recul. Elle savait très bien qu'elle était au centre des conversations et elle n'avait pas envie de sentir les regards trop insistants de ses collègues. « I just need some time off, away from them. » finit-elle par dire, c'était gentil de la part de Penny de la soutenir ainsi, mais elle ne pouvait rien y faire. Joy leva son verre quand elle dit "away from them", suggérant qu'elle était mieux ici à boire et tenter d'oublier difficilement toute cette histoire. Elle avait besoin de temps pour faire le deuil de cette relation. « I know you don’t want me saying anything mean about him, but trust me babe, you’re so much better off without him. He was a tool. He was making you so sad for so long. » Joy fixait son verre qui descendait à une allure beaucoup trop rapide, mais c'était plus fort qu'elle. La voix de Penny se faisait lointaine, Joy avait dû mal à être attentive, particulièrement quand on finissait par lui dire que c'était pour le mieux. « You're probably right but you can't forget 5 years of your life just in a second. » dit-elle doucement, avec une petite voix, fragile. Joy repensait à ces souvenirs auprès de lui, il n'y avait pas eu que du mauvais...

@joy petterson
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« Don’t be a pain in the ass. » Tu te mords les lèvres. Tu sais qu’elle ne mérite pas que tu lui parles comme tu venais de le faire et que la seule raison pour laquelle tu passais proche de t’énerver toi-même c’est que tu peinais à garder ce trop plein de douleurs qui te martelait depuis une semaine déjà. Une partie de toi voulait lui parler, à Joy. Joy qui avait toujours été là pour toi. Joy qui était généralement de bonne oreille. Joy et ses sages conseils. Tu avais toutefois la forte impression que ce serait bien plus difficile pour elle d’être toutes ses choses pour toi en ce moment alors qu’elle avait elle-même ses propres problèmes à gérer. « I’m sorry. » que tu murmures alors qu’elle fini son verre et tu fais de même, te disant qu’il n’y a pas de douleur que la tequila ne peut pas apaiser. « Is this that bad that this movie was cancelled? » Tu secoues légèrement la tête. T’as envie de dire non, t’as envie de dire oui. T’es même plus certaine de savoir comment distinguer ce qui est bien de ce qui est mal. Tu essayes de faire la liste dans ton esprit depuis plusieurs jours, mais tout te semble encore tellement irréel, c’est plus compliqué que tu ne le croyais de faire la part des choses. « It’s not a good thing. The official reason hasn’t been released. And it never will. » Après tout, Byers n’allait certainement pas aller se vanter que son film avait été annulé parce qu’il avait voulu abuser de toi. Il n’allait certainement pas aller se vanter que la seule raison pour laquelle il n’avait pas réussi, c’est parce que Rory l’avait empêché. Il préférait de loin jouer les victimes et faire croire qu’il n’avait rien fait pour mérité l’agression inexpliqué de cette jeune vedette qu’il avait pris sous son aile. Foutaises. « We’re gonna look like a bunch of difficult actors to deal with and no one will one to hire us again. Goodbye international carreers. » Tu ne sais pas si elle comprend que tu parles de Rory et toi, Joy, tu t’en fiches un peu à la limite. T’es même pas certaine qu’elle est encore en mesure de suivre quoique ce soit vu tout ce qu’elle a bu. Idéalement, tu allais bientôt être dans ce même état second et tout te semblerait mieux, pas vrai?

Tu te sens terriblement mal pour Joy tout comme tu te sens mal d’être en partie soulagée de savoir qu’Aiden est finalement sorti de la vie de ton amie. Il faisait parti de sa vie depuis longtemps certes, mais il y avait un moment déjà que leur relation semblait battre de l’aile, du moins, de ton point de vue extérieur pas totalement objectif. Joy était comme la grande sœur que tu as toujours rêvé d’avoir et tu ne supportais pas l’idée que quiconque puisse lui faire du mal.  Tu t’emportes légèrement lorsqu’elle parle de l’ambiance à l’hôpital. Tu espérais la faire rire, mais tu n’obtiens pas vraiment la réaction espérée de la part de ton amie. En réalité, elle ne réagit presque pas. Probablement qu’elle est à ce stade ou l’alcool a engourdi tous ses sens et plus rien n’est drôle, plus rien n’est triste, plus rien de rien. Ou peut-être que t’es simplement pas drôle. Tu oses croire que c’est la première option plutôt que la deuxième. « I just need some time off, away from them. » Tu hoches la tête d’un mouvement légèrement exagéré alors que tu approuves avec ce qu’elle dit, la brune. Un peu de distance est sans doute la meilleure chose qu’elle puisse s’offrir dans le moment. « How much time off did you take? Long enough to go somewhere with me? » C’est une proposition spontanée, tu ne sais même pas ou tu aimerais aller, mais tu sais que t’as besoin de sortir, de voir quelque chose d’autre que les murs de ton loft que tu trouves drôlement déprimant depuis ton retour. Et puis en ce moment, sous l’effet de l’alcool, t’es partante pour tout et n’importe quoi. La réalité risque sans doute d’être bien différente demain matin au réveil. « We could leave the country and never return. » Tu éclates de rire, t’es pas sérieuse même si au fond, ce n’est pas vraiment l’envie qui manque. Il faut que tu te calmes. Si tu es dans le stade ou l’alcool rend tout drôle et ridicule, tu vois bien que Joy n’est plus du tout à ce stade et tu n’as pas envie qu’elle pense que tu te fous de sa peine. « You’re probably right but you can’t forget 5 years of your life in just a second. » « I know, I’m sorry. » Il y a ta main qui vient se poser sur celle de Joy alors que tu échappes un long soupir. « You want to talk about it? I’m all ears. » Tu allais prendre une pause de boisson et lui donner la chance de te parler, si c’est ce qu’elle voulait.

falling to pieces -- @Penny Stringer       

☽ février 2020. Apparemment, les deux amies en avaient gros sur le cœur. Joy n'avait pourtant rien demandé, elle s'était pointée ici, et avait demandé à ce qu'on lui serve en continu des cocktails bien forts. Elle ne voulait pas qu'on l'emmerde, elle ne voulait pas qu'on vienne l'accoster, et le barman l'avait bien compris, il jetait des regards noirs et faisait signe non de la tête lorsque des hommes tentaient de s'approcher. Elle voulait juste qu'on la laisse tranquille. Quand Penny lui avait demandé où elle était, elle lui avait juste envoyé une adresse, elle était maintenant là mais si elle n'était pas non plus d'humeur, Joy la prévint de ne pas jouer les cons avec elle. Ce n'était vraiment pas le moment, elle n'avait rien demandé, elle. C'était Penny qui s'était déplacée jusqu'ici même si Joy était plutôt étonnée de la voir en ville. « I’m sorry. » Joy ne dit rien, elle regarda face à elle, tenant son verre à pied devant elle. Elle n'allait pas lui forcer la main, si elle ne voulait pas en parler, c'était son choix mais elle n'avait pas besoin de se montrer désagréable. L'interne était ici pour oublier ses chagrins, pas pour se prendre la tête. « It’s not a good thing. The official reason hasn’t been released. And it never will. » Joy se demandait si c'était si grave que ce film soit annulé. Il y aurait sûrement d'autres occasions, non ? Mais Penny semblait toucher par cette histoire, plus que de nécessaire.  « What's the official reason? » répondit-elle alors, Joy essayait de comprendre mais elle avait dû mal à comprendre pourquoi Penny se sentait si pessimiste, ce n'était pas son genre. Il lui manquait clairement des pièces du puzzle pour tout comprendre. « We’re gonna look like a bunch of difficult actors to deal with and no one will one to hire us again. Goodbye international carreers. » Joy fronça les sourcils, c'était tellement rare de voir l'actrice réagir ainsi. Elle prit une nouvelle gorgée de son poison.  « It's unusual to see you that pessimistic. Are you sure you're okay? » Ce n'était pas un constat, ce n'était pas comme si Penny avait dit qu'elle allait bien, mais c'était une manière de lui tendre une perche si jamais elle avait quelque chose à dire. Joy ne jugerait jamais son amie, jamais. Penny ne l'avait jamais jugé et elle l'avait déjà vu à pire que ça. Maintenant, elles étaient adultes, amies, et elles pouvaient tout entendre l'une de l'autre.

D'ailleurs, Joy pria Penny de ne pas la féliciter pour cette rupture. Elle avait déjà trop entendu ce genre de commentaires, et avait juste envie d'être triste, en paix. « How much time off did you take? Long enough to go somewhere with me? » Joy avait besoin de prendre un peu de  « It depends on what you're thinking of. » dit-elle alors qu'elle fronçait les sourcils et tourna sa tête pour regarder son amie, elle n'était pas sûre qu'elle pouvait présentement tenir sur ses deux jambes par contre.  « We could leave the country and never return. » « - Oh.» c'était donc à ça qu'elle pensait. « I'll probably prefer to spend the following days in my bed. » dit-elle, elle réussit tout de même à étirer son visage avec un sourire, elle voyait bien que Penny tentait d'être drôle et d'alléger la situation, mais Joy avait le coeur lourd. Tout cela était encore si frais. En plus, il y a quelques jours à peine, elle avait fêté ses 30 ans, et ça avait été sûrement le pire anniversaire de sa vie. Cela faisait des années qu'elle ne s'était pas sentie si vide. « I know, I’m sorry. » Joy était bien consciente que Penny n'avait jamais enthousiaste de cette relation, surtout après cette histoire de fausse couche, mais pour l'instant, Joy n'avait pas envie de se dire que tout allait pour le mieux. Elle n'avait pas encore fait le deuil de cette relation. « You want to talk about it? I’m all ears. » Joy haussa les épaules, elle prit son verre et en prit encore de nouvelles gorgées.  « I have nothing to say. I just think that I don't want kids, and never will. And dudes don't get that. » finit-elle par dire, car c'était le fond du problème. Aiden avait toujours voulu fonder une famille bien que Joy avait été parfaitement claire à ce sujet. Il avait accusé d'avoir perdu le bébé exprès, cela avait été si blessant, et depuis, leur couple s'était détruit au fur et à mesure des mois... Elle n'était pas sûre qu'un jour, un homme accepte qu'elle ne veuille pas d'enfants. Les mecs ne comprenaient pas cette volonté.

@joy petterson
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Tu le vois pourtant qu’elle ne va pas bien Joy. Si elle avait la mauvaise habitude de se mettre dans cet état plus souvent qu’autrement lorsque tu l’as rencontré il y a une douzaine années de ça maintenant, tu sais qu’elle s’est beaucoup calmée depuis qu’elle est rentrée dans l’âge adulte, qu’elle s’est assagie même, allant même jusqu’à travailler d’arrache-pied pour devenir médecin. Alors de la voir retomber dans de vieilles habitudes comme elle le fait présentement, ça n’a absolument rien de rassurant et tu devrais vraiment te concentrer sur ça plutôt que de sortir les griffes alors qu’elle essaye de se renseigner sur ce qui te tracasse autant. T’as pas envie d’en parler, même si ça te brûle les lèvres, ce besoin de finalement te confier à quelqu’un qui n’était pas là quand tout s’est produit. Tu divagues sur ta carrière, sur cette déchirure qui vient tout juste d’avoir lieu et qui te fait si mal chaque fois que ton esprit tourne en boucle ce qui aurait pu se passer si tu l’avais laissé faire ou s’il n’était jamais venu te voir. À quel point ta vie serait différente en ce moment si ce n’avait pas été de ses actions à lui, de ta réaction à toi et du coup de poing de Rory. Tu continues de boire jusqu’à ce que les images deviennent un peu flou, le nœud dans ton estomac temporairement moins serré. « What’s the official reason? » Tu ricanes et secoues vigoureusement la tête alors que tu hésites, tu te tâtes et laisse finalement filer des mots lourds de sens. « He couldn’t keep his hands to himself. » Tu ris un peu plus, de ce genre de rire sarcastique et empli d’une douleur qui ne te ressemble pas. « I didn’t… I didn’t want to. » T’as jamais voulu, t’as jamais même laissé sous-entendre que tu voulais, mais il a mis ses mains sur ton corps et il a essayé de prendre ce qui ne lui appartenait pas. Tu n’oses même pas venir croiser le regard de Joy, peur de ce que tu pourrais y lire après cette vérité semi-avouée. « It’s unusual to see you that pessimistic. Are you sure you’re okay? » Et puis tu la regardes finalement, les yeux plein d’eaux et tu te contentes de hocher la tête négativement. I’m definetely not okay Joy. I’m fucking broken too, don’t you see?

« It depends on what you’re thinking of. » Tu t’imagines déjà partir à l’aventure, sans itinéraire, sans horaire, sans responsabilité pendant quelques jours, juste elle et toi et de l’alcool à volonté. Mais si t’as besoin de bouger, elle semble plutôt avoir besoin de se morfondre quelques jours et tu ne peux pas lui en vouloir. Tu allais certainement te retrouver dans une situation bien que trop similaire tôt ou tard. « Oh. I’ll probably prefer to spend the following days in my bed. » Tu fais une légère moue mais fini tout de même par hocher la tête parce que tu comprends. Toi aussi, tu vas finir dans ton lit, à essayer de te remettre de ce qui s’annonce être un hangover de la mort jumelé à ton mal de vivre qui s’intensifie de jour en jour. « That’s okay. I just don’t know how to stay here. » Tu ne sais pas comment rester, mais tu ne sais pas non plus comment partir. Tu ne sais plus comment respirer sans avoir peur, tu ne sais pas non plus comment camoufler ta peur ou comment crier ta douleur. Tout s’oppose dans ta tête, mais tu ne sais plus rien faire. Et elle non plus, elle ne semble plus faire ce qu’elle sait pourtant faire parfaitement. « I have nothing to say. I just think that I don’t want kids, and never will. And dudes don’t get that. » « Is that what happened? » Tu savais que le sujet était délicat vu ce qui était arrivé il y a quelques mois à peine, mais tu ne pensais pas que le sujet était encore si fréquemment posé sur la table. « You have to respect yourself and if he couldn’t get that, I know you will find someone who will one day. » Tu lèves ton verre dans la direction de Joy. « And in the meantime, I’ll be there, babyless I promise. » Un léger sourire alors que tu viens cogner ton verre contre le sien avant d’en avaler d’un coup sec le reste du contenu.

falling to pieces -- @Penny Stringer       

☽ février 2020. Joy avait prévu pour la deuxième journée/soirée de suite de boire et d'oublier. Elle avait besoin de cette période à vide, probablement pour mieux repartir. Elle était triste, déchirée, se demandant si elle n'avait pas perdu cinq années de sa vie, ou même juste cette dernière année. 2019 avait été pathétiquement triste et déchirante pour elle, et maintenant qu'Aiden était partie, la jeune femme devait remonter à cheval et repartir. Pour cela, elle avait besoin d'abord d'être triste, profondément triste, et elle était donc là à boire sans réfléchir. Elle n'avait pas prévu que Penny la rejoigne mais l'actrice semblait tout aussi au bout du rouleau qu'elle. Elle tentait d'en svoir plus mais Penny semblait un peu à cran, la brune lui pria de ne pas trop s'énever contre elle, Joy n'en avait pas la patience. « He couldn’t keep his hands to himself. » Penny débita ses mots avec un certain dégoût et Joy plissa les yeux, fronçant des sourcils. Elle n'était pas sûre de comprendre. « I didn’t… I didn’t want to. » Joy pencha la tête, jetant un coup d'oeil à Penny. Etait-elle en train de dire qu'un homme avait abusé d'elle ? Tout à coup, les problèmes de rupture de Joy paraissaient dérisoires. « Penny... » souffla-t-elle en posant sa main dans le dos de la blonde. « Who did that? » lâcha-t-elle alors, ne comprenant pas si c'était son co-star, ou son réalisateur, ou peu importait qui d'autres sur ce fameux tournage. Penny releva la tête enfin vers elle et Joy remarqua qu'elle était brisée. Il n'y avait rien à dire, elle tourna la tête vers le barmaid pour lui faire signe d'approcher. « Two tequila shots, please! » lâcha-t-elle alors, elles avaient besoin de boire, autant l'une qu'elle. « I deeply hope for him he never crosses my way, that bastard. » sans même savoir qu'il était vraiment, elle crachait sur lui. Joy n'osait pas la faire parler plus, elle ne voulait pas lui faire revivre ces moments là mais elle espérait tout de même que cela ne soit pas aller trop loin. Elle rapprocha les deux shots vers elles, remerciant le barman d'un hochement de tête. « I hope he didn't get what he wanted. » osa-t-elle dire avant de lui mettre le shot sous le nez. Elle trinqua avec elle et le but cul sec.

Les deux jeunes femmes rêvaient d'un autre monde, d'une autre vie, les deux n'étaient au meilleur de leur forme et cela se ressentait. « That’s okay. I just don’t know how to stay here. » Joy comprenait, elle aussi ne savait plus où aller, tout lui rappelait Aiden. « I understand. I can't even stand being "home", this is not home anymore to me. » dit-elle en faisant des fausses guillemets avec ses doigts au mot "home", elle était encore dans cet appartement, celui qu'elle partageait avec Aiden. Il était parti, il avait pris ses affaires et ne s'était pas retourné. Pourtant, depuis cette rupture, Joy passait son temps à l'extérieur.  « Someday, we should definitely do a road-trip, girls only. » finit-elle par conclure en lui adressant un sourire. Cela pourrait être cool de partir une semaine sur la route, entre filles, sans mecs, sans problème, sans famille. Juste elles... Cela ne lui ferait pas de mal un peu de temps loin de Brisbane. Loin de ces hommes qui pensaient posséder le corps d'une femme. « Is that what happened? » Elle haussa des épaules, pour faire court,  c'était le topo. « I think he never forgave me to have lost the baby. » et en plus, elle n'en voulait pas d'autre, elle ne voulait pas essayer et c'était donc elle la méchante de l'histoire.   « You have to respect yourself and if he couldn’t get that, I know you will find someone who will one day. » Joy lui adressa un regard, elle but elle aussi une gorgée de son verre. « And in the meantime, I’ll be there, babyless I promise. » Un léger rire sortit de sa bouche. « Thank you. » finit-elle par dire, elle se sentait tellement dans une autre bulle maintenant. Elle avait enchaîné plusieurs verres, plusieurs shorts, et la tristesse s'était transformée en sentiment léger, elle n'était pas triste, seulement fataliste maintenant. « You're my guardian angel, Pen'. » finit-elle par ajouter, un léger sourire en coin.

@joy petterson
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« Penny... » La simple manière dont elle souffle ton nom te fait trembler, t’as l’impression que tu pourrais facilement tomber les deux genoux au sol, là ici. Mais t’es assise et tu tiens encore sur ta chaise alors qu’elle comprend ce que tu n’oses pas lui dire, Joy. Elle comprend et de suite elle se rapproche et tu deviens tendue rien qu’à sentir sa main dans ton dos. Tu voudrais lui crier de ne pas te toucher, qu’elle te fait mal d’être si près, mais tu encaisses le coup, t’as pas la force ni la volonté de te débattre, pas maintenant, pas cette fois. Et puis tu sais qu’elle ne te fera pas mal Joy, pas comme lui avait pu te faire mal quelques jours auparavant seulement. « Who did that? » Tu secoues la tête, incapable de retenir plus longtemps des larmes qui viennent embués ton regard. T’as les lèvres qui tremblent, tes doigts qui tapotent le bar qui est collant des gouttes de vos verres qui s’échappent ici et là entre deux gorgées. « It doesn’t matter. » que tu parviens à dire difficilement alors qu’il y a une larme qui coule le long de ta joue, larme que tu t’empresses de faire disparaître alors que t’as pas envie ce moment tourne en mélodrame, même s’il y a la peine et la douleur qui te suffoque, qui t’écrase. Tu finis ton verre, te retrouve à sec et elle aussi et elle comprend rapidement que vous avez besoin de plus, beaucoup plus, et surtout plus fort. « Two tequila shots, please! » Le barman ne met pas longtemps avant de vous servir les deux shots se retrouvent devant vous l’espace de quelques secondes seulement avant d’être consommé immédiatement, l’arrière goût de la tequila qui te donne mal au coeur, mais jamais aussi mal que la simple pensée de Byers et de ses mains sur ton corps. « I deeply hope for him he never crosses my way, that bastard. » Le commentaire de ton amie te fait sourire très maigrement, alors qu’il y a d’autres larmes qui se font un chemin jusqu’à tes joues rosies par l’alcool et cette fois tu peines à masquer les preuves de ta vulnérabilité. « I feel broken. » que tu annonces, respirant difficilement, te mordant durement les lèvres pour t’empêcher d’éclater en sanglots. « I hope he didn’t get what he wanted. » Tu secoues la tête. Jamais de la vie. Tu ne sais pas toutefois ce qui serait arrivé si Rory n’était pas intervenu. Tu préfères sincèrement ne pas y penser. « He didn’t get anything. Someone stopped him. » T’es pas certaine que t’es capable de rentrer dans plus de détails que ça et t’espères qu’elle ne t’en tiendra pas rigueur Joy, alors que tu trembles encore, les larmes qui coulent silencieusement sur tes joues alors que tu voudrais avoir autre chose à boire. Anything else to numb the pain forever.

« I understand. I can’t even stand being ‘home’, this is not home anymore to me. » Et tu comprends que trop bien le sentiment qui habite Joy, même si c’est pour des raisons qui sont complètement différentes des siennes. Tu échappes un long soupir et passe une main dans ton visage alors que tu tentes tant bien que mal de reprendre le contrôle de tes émotions. « You know my door is always open, if you need someplace safe for a few days. » Ton loft est trop grand pour toi toute seule et tu ne t’y sens pas très bien quand il n’y a personne avec toi. À défaut de partir quelque part ensemble comme tu venais de le suggérer, tu te dis que si tu peux au moins l’accueillir chez toi quelque temps, au moins le temps qu’elle puisse retomber sur ses pattes et se donner la chance de faire le point sur comment elle se sent face à sa rupture, c’est vraiment le moins que tu puisses faire. Et en toute honnêteté, ça te ferait particulièrement du bien de ne pas rester toute seule en ce moment et tu t’en veux d’accaparer toute l’attention de Rory qui lui aussi voit son univers complètement chamboulé en ce moment. « Someday, we should definetely do a road-trip, girls only. » Cette idée te fait sourire un peu plus sincèrement cette fois. « Whenever you want. » Tu sais que ce n’est pas demain la veille, que vous êtes en réalité toutes les deux bien trop brisées par la vie en ce moment pour être en mesure de profiter d’une aventure ensemble, mais tu te plais à croire que viendra le jour ou vous serez prêtes à vivre ça ensemble. « I think he never forgave me to have lost the baby. » Tu secoues légèrement la tête, tu peines à comprendre comment il peut la blâmer pour quelque chose sur lequel elle n’avait aucun contrôle. Tu ne dis rien, réprimant alors d’autres commentaires désobligeants sur Aiden qui n’aiderait en rien ton amie. Elle est là pour toi et tu es là pour elle, le reste ne vaut absolument rien à tes yeux en ce moment. « Thank you. You’re my guardian angel, Pen’. » « I must not be doing a very good job. » que tu lâches sans vraiment y penser, échappant même un fou rire aux travers des larmes qui collent encore sur tes joues. « Two more! » que tu dis au barman, sachant pertinemment que tu allais regretter chaque goutte d’alcool ingérer demain matin. « Or do you think we should slow down? » que tu demandes à la brune, incapable de savoir ce que tu veux vraiment. Ou plutôt, sachant que ce que tu veux est impossible, parce que tu veux revenir dans le temps, tu veux être à Sydney à nouveau, dans ton costume de Bonnie à donner la réplique à Rory et surtout, tu veux que Byers ne s’approche jamais de toi.

falling to pieces -- @Penny Stringer       

☽  février 2020. C'était presque un supplice d'entendre son amie sous-entendre ces plaintes. Joy ne voulait pas la brusquer mais en même temps elle avait besoin de savoir, si oui ou non, Penny avait été sexuellement agressée. Joy était un peu étourdie par tout cet alcool mais cela ne lui retirait pas la lucidité qu'elle avait en entendant les propos de son amie. Elle était, tout à coup, beaucoup plus sérieuse comme si elle avait pris une gifle en pleine face. « It doesn’t matter. » Penny ne voulait pas en dire plus, Joy la regardait, un air inquiet au visage, tout ce qu'elle voulait savoir c'était si cet homme en question avait eu ce qu'il voulait. « I feel broken. » Penny n'avait pas besoin de le dire à voix haute, ça se voyait, et tout à coup les problèmes de Joy paraissaient si dérisoires. « I know, Pen. » souffla-t-elle  seulement, elle ne voulait pas plus en dire, elle n'avait pas envie que Penny se resasse cette histoire, même si pleurer un bon coup ne lui ferait pas de mal, en soit. « He didn’t get anything. Someone stopped him. » Joy fut tout de même soulagée d'entendre cela, elle n'était pas sûre en entendant les précédents propos de la jeune femme si l'homme était allé jusqu'au bout... « Okay, remind me of thanking that person. » dit-elle en claquant son short contre le comptoir après l'avoir descendu très rapidement, elle ne voulait pas pousser Penny à en parler, à lui détailler quoique ce soit ou même à parler de son sauveur. Tout ce que Joy voulait savoir c'était si l'homme avait eu ce qu'il voulait, et heureusement quelqu'un l'avait arrêté.  « I'm here, Penny. » dit-elle en lui accordant un regard compatissant, sans pour autant trop insistante. Si elle voulait parler, elle était là. Si elle voulait oublier, elle était là. Peu importait ce que Penny ressentait, Joy serait là.

D'ailleurs, la brune avait aussi des soucis qui faisaient qu'elle ne se sentait plus l'envie de vouloir rentrer "chez elle". Elle devait recommencer sa vie, seule, et changer d'appartement.  « You know my door is always open, if you need some place safe for a few days. » Joy acquiesça un léger sourire aux lèvres. « I know, thank you. I just need to move out very quickly. » dit-elle avec une grande inspiration, cela serait une nouvelle page à écrire pour elle. L'interne devait refaire sa vie, et mettre Aiden derrière elle, ça devait commencer par trouver un nouvel appartement. « Whenever you want. » Joy et Penny se mettaient à rêver d'un voyage clandestin entre filles, avec pour seule compagnie un van pour taquiner les routes australiennes. « I really want to do that, I think we need it. » approuva-t-elle dans une grande inspiration car elle savait que Penny en aurait besoin aussi après toute cette histoire. « I must not be doing a very good job. » Joy se pencha légèrement pour venir bousculer Penny d'un coup d'épaule.  « You're one of my oldest friends, still here to hear me complain! That's something, girl! » dit-elle avec un grand sourire, essayant tant bien que mal d'alléger l'ambiance. Fini les larmes, fini les plaintes, elles allaient oublier leurs problèmes.   « Two more! » Joy sourit à cette remarque, Penny aussi avait envie de lâcher prise. « Or do you think we should slow down? » Joy se pinça les lèvres faisant mine de réfléchir, elle avait commencé à boire avant que Penny arrive, mais elle en avait tellement besoin que pour elle, elle n'avait pas envie de compter les verres. « I think we need to not care anymore. » dit-elle en articulant bien chaque mot de la phrase. Le barman revenait déjà avec les deux shots, elle se tourna légèrement vers Penny pour trinquer un coup et boire cul sec. « Come dance with me, Penny. » dit-elle en rigolant, elle se levait en se tenant au comptoir, une musique démarra, et la brunette commença à secouer des épaules en se dirigeant vers la piste de danse, où personne ne dansait réellement... mais peu importait, Joy ferma les yeux en se secouant de toute part, elle espérait bien entraîner l'actrice avec elle.

@joy petterson
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Ta respiration est trop rapide. Tu peines à retenir les larmes qui menacent de tomber sur tes joues d’une seconde à l’autre alors que les souvenirs sont encore trop frais dans ton esprit. Tu espérais que l’alcool vienne calmer la blessure, mais cette dernière est encore bien trop à vif, le simple fait d’évoquer ce qui s’est passé sans même offrir le moindre détails à Joy te détruit à petit feu. Tu tu raccroches au bar collant, les yeux visés sur les bouteilles de fort au mur alors que tu peines à accueillir les mouvements de Joy qui se veulent pourtant réconfortants. « I know, Pen. » Et c’est tout. Il n’y a vraiment rien de plus à dire sur ce fait. Tu es brisée désormais. Il existe maintenant une version de toi avant et une après et tu la détestes, cette version d’après. Cette Penny qui se sent sale, cette Penny qui se sent trahie, usée, celle qui évite tout contact, toute forme de contact physique. Celle qui grimace à sentir la main d’une de ses meilleures amies dans son dos alors que maintenant plus que jamais, tu aurais besoin qu’elle te prenne dans ses bras et qu’elle te dise que tout va bien aller, que tu vas t’en sortir, que t’es encore la même. Tu ne te sens plus pareille. Tu ne le seras sans doute plus jamais et ça te fait peur, terriblement peur. T’as peur d’être coincée éternellement dans ce tourbillon d’émotions négatives. Peur de ne jamais passer par dessus. Peur de ne jamais retrouver ne serait-ce que l’ombre de la Penny d’avant. « Okay, remind me of thanking that person. » Tu parviens à sourire très légèrement au travers des larmes qui coulent silencieusement sur tes joues. Parce que sans Rory, tout aurait été bien pire. Et même si la douleur actuelle est grande, elle serait sans doute encore bien pire si ça n’avait pas été de son intervention, ce soir-là. « I’ll tell him. » que tu souffles doucement tout en essuyant tes joues humides. « I’m here Penny. » Elle était là, elle n’irait nulle part ce soir. Elle était là et même si tu peinais à bien le ressentir, ça te faisait quand même du bien, de ne pas être seule. « You can’t tell anyone. » Tu sais que tu n’as pas besoin de lui dire, que jamais elle ne partagerait ton secret avec qui que ce soit, mais tu ressens le besoin de le spécifier quand même. Parce que la dernière chose que tu veux, c’est que ça se retrouve dans les journaux. Tu veux pas en parler, jamais plus.

Vous êtes toutes les deux l’ombre de celles que vous êtes normalement, vos coeurs et vos corps amochés par la vie, mais même si tu peines à te tenir debout, tu tiens tout de même à lui faire comprendre que tu es là pour elle. « I know, thank you. I just need to move out very quickly. » Tu hoches doucement la tête, l’invitation est lancée et tu sais que Joy saura faire ce qui a de mieux pour elle dans le moment. Même si ça veut dire en ce moment de se noyer dans l’alcool pour oublier la peine, une solution que tu partages toi aussi. « I really want to do that, I think we need it. » Tu hoches la tête. Toi aussi tu penses vraiment que vous en avez besoin, de vous enfuir un peu, de vous évader et de ne penser à rien pendant quelques jours. L’idée est lancée, il ne reste plus qu’à trouver le temps et l’énergie de la mettre en branle. Tu ne sais pas quand vous allez être en mesure de le faire, surtout vu les horaires de fous de Joy à l’hôpital, mais tu comptes bien ramener cette idée sur la table aussi souvent que possible jusqu’à ce que vous partiez ensemble. « You’re one of my oldest friends, still here to hear me complain! That’s something, girl! » Tu souris encore un peu avant de commander deux verres de plus. Tu hésites un peu, mais la commande est partie et Joy, elle ne semble pas prête à s’arrêter. « I think we need not to care anymore. » Et elle a sans doute raison alors que les shots arrivent devant vous et vous faites cul sec rapidement. L’alcool te brûle la gorge, mais tu ne grimaces même plus, te laissant complètement consommée par ce besoin de tout oublier. « Come dance with me, Penny. » Tu secoues la tête mais elle insiste Joy, ses mains qui attrapent les tiennes alors qu’elle se dirige vers ce qui sert de piste de danse, bien que personne n’y soit. Elle commence à bouger Joy et tu mets quelques temps à te détendre pour d’abord bouger tes épaules à ton tour, te laissant bercer dans la musique. Tu te forces à tout oublier alors que tu te déhanches, les yeux à moitié fermés alors que l’effet de l’alcool te transporte. Tu perds des bouts de la soirée d’ailleurs, tu sais pas trop comment vous vous retrouvez chez toi mais tu sais que le retour à la réalité est douloureux. Une douleur qui mettra bien plus longtemps que tu n’as envie de l’admettre à disparaître, trop lentement.