Ta cabine est sens dessus dessous, témoin flagrant de ta frénétique démarche artistique qui te happe indéniablement depuis ton retour de Melbourne. Les calepins s'entassent ici et là, les feuilles noircies de paroles et de portées jonchent les planches de bois de Cadence. Gulliver repose sur ton lit tel un rescapé des festivités de la Saint Sylvestre, Victor n'est pas loin du frigo tandis que l'archer est positionné en équilibre sur un amas pagailleux se propageant sur ton bureau.

Ton téléphone, lui, est religieusement fourré dans la poche de ton pantalon. Tu l'extirpes à chaque vibration ou lorsque ton cœur lourd ne te dicte pas de marteler son écran d'une réplique qui virevolte incessamment dans ta boîte crânienne telle une infection qu'il te faut excommunier.

Asher a manifestement célébré la nouvelle année de manière bien plus traditionnelle que toi qui es resté à ton domicile à écrire encore et encore. Tu ne pouvais pas envisager réaliser quoi que ce soit d'autre, ton esprit concentré exclusivement sur les idées surgissant continuellement, tes synapses en perpétuelle activité créative. Tu te trouvais bien vite sur plusieurs projets en même temps, sans trop savoir où ceux-ci allaient te mener, mais étant convaincu qu'il te fallait les développer, leur donner vie. Les achever constituait ton objectif numéro 1, quitte à mettre toute routine entre parenthèses. De toute façon, tu n'avais jamais su vivre selon les règles.

Toutefois, pour le Buckley, tu es capable d'abandonner ton stylo pour faire un peu d'ordre dans la cabine. Rien de folichon, il ne faut pas exagérer, mais de quoi percevoir au moins les nœuds du sol. Le pont est quant à lui luisant, et c'est sur ce dernier, un hoodie de Bring me the Horizon sur le dos, que tu trépignes d'impatience de reconnaître la silhouette de l'artiste intégrer dans ton champs de vision. Il te semble mettre beaucoup trop de temps et tu finis par quitter l'air salin du pont pour retrouver ta cabine et griffonner de nouvelles idées sur le premier bout de papier passant à proximité de tes doigts. Lorsque tu ressors à l'air frais, Asher est à quelques mètres.

"Aye aye, rockstar," tu le salues avant de lui tendre ta main de sorte à l'aider à grimper sur le pont. Il n'y a personne à l'horizon, ni sur les bateaux environnants, tu t'en assures scrupuleusement. Car au moment où Asher est hissé à tes côtés, tu maintiens la pression que tu exerces sur ta main pour le rapprocher de toi. Tes lèvres viennent alors prendre avidement possession des siennes. They were your offer, right. Tu relâches la main qui couvait la sienne pour effleurer sa mâchoire de tes doigts fins, arpenter ses traits, constater le réel, palper sa chaleur, la seule qui te fait vibrer, qui te redonne vie.

Les SMS que Levi t’a envoyé pendant la soirée du nouvel an t’ont un peu - beaucoup - déconcentré. Tu étais avec Naomi sur les collines pour voir le feu d’artifice. Ca faisait très longtemps que tu n’avais pas passé le réveillon de la nouvelle année à Brisbane et une chose en menant à une autre, tu t’es retrouvé à le passer avec une de tes ex. Naomi. Elle est bien plus qu’une ex à tes yeux. Elle est une véritable amie. La seule que tu aies jamais eu. Elle te connait mieux que personne. Tu ne lui as pas parlé de Levi. Pas encore. Tu n’as pas trop bu hier, pour justement ne pas perdre le contrôle. T’as dormi avec elle parce que pourquoi se priver des bonnes choses ? Tu répètes ça bien trop par rapport à une autre époque. Ni toi ni elle n’est dérangé, au contraire, alors vous profitez de la tendresse que vous vous donnez. Mais ce matin, quand tu t’es réveillé, tu n’avais que Levi en tête. Tu as rêvé de lui et après avoir quitté le domicile de Naomi, tu t’es arrêté de marcher pour pouvoir le contacter. Tu enlèves ton téléphone du mode silencieux car c’était la seule solution pour ne pas être perturbé de nouveau. La conversation de Levi étant même mute et il ne t’a pas envoyé de messages supplémentaires. Au milieu d’un trottoir, tu as encore tes fringues de la vieille sur le dos. Un pantalon de costume gris et une chemise manches courtes, tu as aussi des chaussures en cuirs aux pieds. Ca fait longtemps que tu n’avais pas sorti des fringues aussi chic, mais tu avais envie d’être au niveau de la beauté de Naomi. Tu as à présent les cheveux un peu en vrac car Naomi aime bien trop glisser sa main dedans. Tu as beau avoir passé une très bonne nuit dans ses bras à elle, tu ne passes pas par quatre chemins quand Levi commence à jouer avec tes nerfs alors que tu veux clairement le voir. La façon qu’il a de réagir aussitôt positivement te fait sourire BEAUCOUP TROP. Et voilà qu’il t’envoie ses coordonnées GPS. Tu rentres chez toi pour prendre ta voiture, direction chez Levi. Tout de suite.

Une fois sur place, tu as le nez dans ton téléphone. Tu t’approches de l’emplacement, te demandant lequel de tous ces bateaux est celui de Levi. Tu te souviens à peu près de quel genre il doit être car tu as vu (et revu) les photos trop peu nombreuses de son instagram. Et puis il apparait tel un miracle. Tu ranges ton téléphone dans ta poche alors que tu te rapproches, essayant de ne pas trop sourire. "Aye aye, rockstar," Mais c’est un gros fail. Silencieux tu restes alors qu’il te tend sa main. Tu remarques bien qu’il a un hoodie alors que l’été bas son plein et qu’il est encore tôt dans l’après midi. Toi en tout cas, tu as chaud et c’est pas seulement parce que la main de Levi est dans la tienne. Pas seulement parce que ses lèvres sont sur les tiennes non plus. Mais il y a bien un soleil qui tape dans ce ciel d’Australie. Mais tu penses pas à la météo parce que tu sens l’envie dans le baiser de Levi. Tu te laisses emporter un instant et puis tu te défais de son visage. « Let’s go inside. » T’es pas trop inquiet parce que tu as bien remarqué qu’il n’y avait pas un chat dans le coin lorsque tu es arrivé jusqu’à son bateau. Mais on sait jamais. Ils pourraient sortir d’un coup comme l’a fait Levi il y a quelques secondes. Tu ne lui laisses pas le choix parce que tu te défais de lui. Tu lui passes devant et tu lui fais un signe de tête pour qu’il te suive. Tu connais rien de son bateau mais tu as bien vu par où il est arrivé et y’a pas non plus cinquante endroits pour se retrouver en intérieur. C’est limite si t’es pas déjà en train de faire comme chez toi alors que c’est la première fois que tu mets les pieds ici. « You’re cold…? Or you decided to wear this extra layer precisely for me to feel more comfortable here? » Que tu finis par demander sans oser réellement continuer à faire comme chez toi, chez lui. Tu fais tellement moins le malin quand t’es en face de lui que dans tes SMS. C’est si simple quand y’a un écran simplement en face de toi. Pas ce petit con que t’as encore envie d’embrasser même si tu es loin d’être frais. Tu ne t’es même pas brosser les dents en partant de chez Naomi.

Spoiler:

Tu le retrouves enfin. La douceur de ses lippes contre les tiennes avides et accros te procure un souffle voluptueux, le goût de sa bouche te requinque avec délectation, la chaleur de son être enveloppe ton cœur gai qui accentue son tambour muni de félicité. Tes doigts habiles effleurent sa mâchoire, tu inspires profondément son parfum tandis qu'il se laisse emporter, qu'il te semble même répondre à ce baiser que tu lui dérobes sans merci. Après tout, ses lèvres composaient l'offre qu'il a mis sur table dans vos derniers échanges électroniques.

Il se distance et tu soupires doucement. Tes yeux le scrutent de la tête au pied, tu remarques qu'il est sur son trente-et-un quand pour ta part, tu arbores une tenue qui jure avec les températures extérieures. C'est plus fort que toi, même si les celsius approchent dangereusement les 40 en centre-ville, la brise saline te glace les sangs. « Let’s go inside. » Il se détourne et s'oriente vers ta cabine. « Aye capt'n. » Un sourire en coin s'installe sur ton minois, amusé par son audace. Voilà que le Buckley prend ses marques. Néanmoins, une partie de toi sait pertinemment pourquoi l'artiste favorise les murs de Cadence : ils assurent une confidentialité cruciale à son bien-être. « You’re cold…? Or you decided to wear this extra layer precisely for me to feel more comfortable here? » Tu hausses une épaule, désinvolte, avant de passer devant lui et t'asseoir sur ton bureau. Tu soupçonnes fortement que le logo de Bring me the Horizon que tu arbores fièrement ne laisse pas indifférent ton interlocuteur, et ce n'est certainement pas pour te déplaire. « Am I broken? What's the chance I will survive? Don't sugarcoat me, 'cause I feel like suicide. Just give it to me straight, 'cause I'm running out of time. I need an antidote, now what can you prescribe? » Tu interprètes en fixant dangereusement Asher, attendant sa réplique, sa prescription à ta maladie. « I wear it till you decide to warm me up, » tu déclares sans gêne mais sans pression non plus, comme si tu statuais une vérité générale, comme si tu annonçais au blond que le temps était radieux en cette première journée de l'année. Toutefois, cet éclat de malice laissant scintiller l'émeraude de tes yeux persiste. « I'm glad you were my first 2021 kiss, » tu ajoutes sur le même ton catégorique. Tu ne l'interroges pas sur son début d'année cependant, ni sur ses dernières festivités accompagné. Il s'agit de sa vie et il te partagera ce qu'il désirera, comme tu te combles de la part de son histoire qu'il t'accorde. Tu ne le possède pas, tu ne lui appartiens pas. « Wanna hear Shameless ? » Tu proposes, bien que conserves un air joueur flirtant avec l'insolence.

« Aye capt'n. » Tu sais vraiment pas comment il fait pour toujours avoir cette réparti si désinvolte, mais tu espères qu’il ne s’arrêtera jamais. C’est p’têtre bien cet air là que tu as toujours le plus envie d’embrasser. Ou peut être c’est quand il fait genre il est indifférent à tes mots alors que tu sais très bien que c’est loin d’être anodin. Ce show où vous avez partagé quelques minutes - trop courtes à ton goût - ensemble, tu t’en souviens plus que bien vu la suite des événements de la soirée. Il va s’asseoir sur son bureau. Bien sûr, il ne peut pas s’asseoir sur une chaise, c’est Levi.

« Am I broken? » You’ve.
« What's the chance I will survive? » Got.
« Don't sugarcoat me, 'cause I feel like suicide. » To.
« Just give it to me straight, 'cause I'm running out of time. » Be.
« I need an antidote, now what can you prescribe? » Joking.

Non seulement il te ramène à la soirée en un claquement de doigt, mais en plus, l’écho de sa maladie dont tu ignorais tout à l’époque te fou une claque. Fuck. Le gars il a dû avoir ça en tête depuis si longtemps. Tu n’as pas écouté cette chanson de BMTH depuis votre passage à Melbourne y’a quelques petites semaines. Tu restes plutôt abasourdi par tout ses mots et ces révélations. Tu restes sans rien dire. Le silence est toujours ton allier. How does he do this? T’as pas les mots pour décrire le panel d’émotions qui te traversent à chaque fois que tu as affaire à lui. « I wear it till you decide to warm me up, » Fuckkkkk. Ce mec vraiment. Il te fait court circuiter toutes tes connexions nerveuses avec simplicité, à tous les coups. Every fucking time. T’as beau essayé de te préparer à le voir, t’es toujours surpris par tout ce que tu ressens. Tu ressens trop. Il veut que tu le réchauffes. He’s joking. Ou pas. En attendant toi t’es comme paralysé, t’es chez lui, sur son bateau, et t’es debout là, au milieu d’une pièce que tu découvres. T’as l’air con Asher. Just saying. « I'm glad you were my first 2021 kiss, » kqghmsdkfhSGJDFHSLWFJGHDMF. Nouveau court circuit. Les mots te manquent. Il dit bien trop de choses qui te font tout ressentir. T’as pas l’habitude. Vraiment pas. « Wanna hear Shameless ? » Tu te demandes si il change de direction pour que tu sois plus à l’aise mais quand tes yeux se reposent sur lui, tu as bien la confirmation que non. Le gars est encore en plein show de petit con première catégorie.

Tu prends ton temps, avant de répondre. Tu essaies de reprendre contenance, tu essaies de remettre tes idées en place et alors que tu observes la cabine, y’a trois choses qui se répètent dans ta tête. He’s sick. He’s cold. He needs you. Tu ne penses même pas à la phrase de Avalanche. Comme quoi, tout est écrit. Comme quoi, tu fais tout ce qu'il faut inconsciemment. Alors tu continues ton scannage de l’endroit en même temps que tu approches tes pas jusqu’à Levi. Une main se pose sur sa cuisse. Puis deux. « I wanna warm you up. » C’est ça la priorité. Que Levi n’ait pas froid. Tu le regardes alors que tu frottes doucement ses cuisses pour lui filer plus de chaleur. Tu vas aussi approcher ton visage du sien pour aller poser tes lèvres contre les siennes de nouveau. I’m glad you were my first 2021 kiss.  « Was I your last 2020 kiss also? » T’es loin d’être jaloux quand tu vois tout l’effet que tu lui fais. Tous les mots qu’il te dit. Tu sais que t’es spécial. Mais tu n’es pas contre avoir plus d’information par rapport à comment il vit sa vie. Ta respiration qui se fait plus saccadé alors que tu n’as rien fait de plus que l’embrasser et le réchauffer… You’re such a school girl Asher. Fuck off. « Did you write some more? » Tu repasses sur la chanson parce que malgré tout, ça t'intéresse énormément.

Vous voilà désormais réfugiés dans l'intimité garantie de la cabine de ton bateau. Ce n'est pas innocent que tu aies opté pour sa proposition qu'il te rejoigne à ton domicile. Il s'agit de la première fois que le Buckley met les pieds sur Cadence et tu aspirais à créer des souvenirs de lui chez toi. Tu voulais que son fantôme perdure dans les recoins du moyen de transport même quand il repartirait. Tu espérais que son parfum plane éternellement là où tu vis une bonne partie de ta vie, là où tu recharges tes batteries, là où tu penses le plus à lui.

Asher s'approprie les lieux tandis que tu déploies ton jeu. Tu ne peux te priver de chanter le couplet le plus adéquat à ton sens de Avalanche de Bring me the Horizon. Cette chanson ne vous est pas dérisoire, elle ne le sera jamais. Tu lui signifies que ce hoodie remplace tristement et de manière pâle le cocon que vous avez su former à Pan Pacific. Tu ne te retiens pas de manifester ton contentement qu'il soit ton premier baiser de 2021, espérant bien férocement qu'il soit suivi non pas de centaines d'entre eux mais d'innombrables. Puis, considérant son immobilité, tu parles musique car il s'agit du vecteur le plus naturel entre vous. Une source primaire de votre duo.

L'artiste s'anime, réduit lentement la distance qui vous sépare. Ton palpitant suit le tempo de ses pas. A proximité, ses mains viennent se poser de part et d'autre de tes cuisses et entreprennent un travail pour te réchauffer. « I wanna warm you up. » Tu souris, malicieux et fier, bien que l'idée qu'à force de frotter ainsi tes cuisses, un génie impromptu risque de faire son apparition trotte dans ta tête. Tu déglutis, observes avec envie sa bouche, avant qu'il ne vienne poser ses lèvres contre les tiennes dans un baiser que tu savoures. « Was I your last 2020 kiss also? » Tu conserves un rictus, baisant sa mâchoire à défaut d'avoir accès à ses lippes. « Was I? » Tu rétorques avant de mordiller doucement son lobe. « You were, » tu glisses tout de même à son oreille, tes mains se faufilant dans son dos dans l'objectif de solidifier votre étreinte. « Did you write some more? » Tu acquiesces. « I did. » Tu désignes du menton l'étendue de papiers jonchant la cabine. « I wrote a lot more actually. » Tu reportes ton attention sur ton interlocuteur, plongeant ton regard dans le sien éhontément. « I want this song to be ours. » Et pas seulement la tienne. Tu veux une collaboration.

« Was I? » Une réponse avec une autre question. Typical Levi. Mais tu ne t’en offusque pas plus que ça. Ses lèvres sont sur ta peau. T’es bon à rien là qu’à te noyer dans tes feels. « You were, » Et ces mots n’auront pas le don de te calmer. I was. Il te serre contre lui. Tu le suis dans l’étreinte. Il faut garder Levi au chaud, même si c’est lui qui est en train de t’embraser de plus en plus avec son touché, ses mots aussi. « I did. » Tu te laisses voguer vers la chanson qu’il a commencé. Car Levi + musique = porn et tu vas bientôt finir dans un état qu’il vaut mieux garder derrière des portes closes. « I wrote a lot more actually. » Il a peut être même fini la chanson vu ce qu’il ajoute. Tu jettes un coup d’oeil dans la direction donnée. Mais jamais tes mains ne s’en vont de lui. C’est effectivement pas très ordonné, mais rien qui te choque. T’es bien pire que lui à ce niveau là parfois. Tu peux passer des journées entière chez toi sans rien ranger de ce que tu manges ou bois, tout. Une chose bien c’est que Johnny a déjà vécu avec toi dans le passé et n’est pas surpris de ton attitude. Tu n’as pas changé de ce côté là. T’aimerais quand même bien pouvoir le virer de chez toi à un moment. Tu ne sais pas comment faire mais… Ce bateau est vraiment bien si tu le regardes de plus près au lieu de te perdre une fois de plus dans les yeux de Levi. Maintenant qu’il t’a pris plus près de lui, il est plus aisé pour toi de frotter son dos pour le réchauffer que ses cuisses. Tes bras maintenant autour de lui. Ton coeur bat si fort… T’es vraiment content de passer ce premier jour de l’année avec lui même si tu prétends que t’en as rien à faire de ces festivités, de ces jours symboliques. Ce que tu sais surtout c’est que bientôt, très bientôt, c’est l’anniversaire de la mort de ta soeur. Tu sais qu’une partie de Janvier risque d’être compliqué. Tu profites de ce moment avec Levi où tout est simple. T’es même pas en train de te torturer parce que t’as besoin de sa présence pour ton bonheur, autant que lui de la tienne.

« I want this song to be ours. » Et son regard t’as fait oublié la chanson en un temps record mais ses mots te remettent les idées un peu au claire. T’es pas sûr de comprendre ce qu’il sous entend par là. « You’ve left some parts for me… » Que tu annonces sans réellement avoir de preuves à ces avances. Parce que t’as l’impression qu’il a été inspiré. Mais il ne l’a visiblement pas terminé. Il a dû s’éparpiller sur mille choses différentes. Tu vas poser tes lèvres sur les siennes de nouveau. Juste un baiser simple. Juste pouvoir sentir ses lèvres contre les tiennes. « How are you on the warming up front? You tell me if there’s something else I can do… » Que tu murmures contre sa bouche alors que de ton côté, la grosseur qui est en train de se former dans ton pantalon laisse très bien comprendre de ton warm up. Tu n’oses pas aller vérifier de toi même là. Mais c’est 90% ce que tu as dans ta tête avec ces mots. T’as juste besoin d’un push supplémentaire de sa part. Ce n’est pas encore quelque chose d’habituel entre vous. C’est encore plein de barrières que tu franchis de nouveau. C’est peut être un poil moins effrayant que la dernière fois car tu te souviens que tu n’as pas fait de crise d’angoisse et c’est énorme. La musique que vous avez écrit ensemble ensuite, l’alcool que vous avez bu, a aidé à tout ça. Tu connais un nouveau cocktail qui marche pour ne pas te torturer trop. Tu ne sais pas si ça va fonctionner à tous les coups mais… une fois c’est déjà bien.

Progressivement, les kilomètres puis les mètres vous distançant se transforment en centimètres que tu aspires à annihiler sans merci aucune. La porte de ta cabine s'est docilement refermée derrière ta silhouette et les souvenirs du musicien dans l'espace qui t'est le plus intime se forment, se créent, se gravent précieusement dans ton esprit, tels des bijoux qui combleront ta mémoire lorsque son parfum s'évanouira pour que trône l'amer du salin. Tu t'installes sur le bureau, un ordre approximatif vous entourant. Au moins, l'endroit est propre, et à mesure des percussions de ton palpitant, Asher entreprend de te réchauffer.

Ses mains s'appliquent à frictionner tes cuisses, tes paumes glissent dans son dos. Tes lèvres, quant à elles, se dérobent pour épouser sa chaire après avoir délaissé le baiser qu'il t'a offert. Vos épidermes se touchent davantage, les bras d'Asher sont dans ton dos. Tu sens ses doigts tracer des sillons à travers le tissu de ton hoodie et quittant la courbe de sa mâchoire, plongeant ton regard dans le ciel de ses yeux, tu lui exposes ton désir que cette chanson, Shameless, soit vôtre. « You’ve left some parts for me… » Un rictus en coin apparaît aux commissures de tes lèvres. « You're strating to get me a little bit. » Sa bouche vient se coller de nouveau contre la tienne, ton index glisse sur sa joue dans l'espoir de faire perdurer l'instant beaucoup trop court à ton goût. Tu as besoin de le toucher quand il t'embrasse, comme si tu devais t'assurer qu'il était bien réel, que cette seconde chance t'était véritablement accordée. « How are you on the warming up front? You tell me if there’s something else I can do… » Son souffle chaud coule contre ta peau, un frisson remonte le long de ton échine. Tu décris précisément ses traits, de la lumière traversant ses cils aux marques de son dernier rasage.

« You're doin pretty good... » Tu souffles, caressant son dos. « I'm at last warm enough to take this one off. » Et sans t'éloigner plus qu'il ne le faut, tes mains saisissent le pan de ton hoodie que tu passes par-dessus ta tête avant de rejeter sur la chaise à quelques mètres. Ton t-shirt retombe mollement contre ton buste ; tes mains quant à elles se posent sur ses épaules. « How warm are you? » Tu questionnes, facétieux. Tes prunelles s'attardent sur ses lèvres que tu contemples puis délicatement, tu presses tes lippes contre les siennes. Tendrement, tu réapprivoises la douceur immuable de sa bouche, tandis que ta cage thoracique est martelée sans vergogne. Amoureusement, tu invites son souffle à se mêler au tien. Passionnément, tu l'embrasses comme si cette bouffée d'oxygène t'était ultime.

« You're strating to get me a little bit. » C’est peut être bizarre mais c’est surtout quand vous écrivez ensemble, créez ensemble, que tu es sûr à 10000% qu’il est là avec toi sur du long terme. Il a beau t’avoir dit absolument tout ce que tu voulais entendre, il te connait bien et aurait pu simplement se jouer de toi pour t’avoir dans ses draps. Yeah but no. Levi n’écrit pas des chansons avec n’importe qui. Tu ne sais pas si ces chansons seront sur des plateformes de streaming ou même - soyons fous - un disque un jour, mais une chose est sûre, c’est que si vous avez des chansons, ça sera une option possible. Vous êtes aussi complémentaire dans les bras l’un de l’autre qu’avec une guitare et de quoi écrire. Le cocktail de tout ça c’est carrément heaven on earth pour toi. C’est pourquoi tu profites de sa présence pour l’embrasser de nouveau. Pour le réchauffer toujours. Profiter de son touché encore. « You're doin pretty good... » Of course I am. Parce que tu t’appliques. « I'm at last warm enough to take this one off. » Tu sens comme une décharge dans ta poitrine de l’entendre en plus de le voir faire. Tu avais pensé à plusieurs réponse qu’il aurait pu te donner mais pas celle là. Tes joues sont carrément roses là. Il n’est même pas torse nu mais t’as bien aperçu sa chair et juste, tout dans ses mots et son geste était hot. T’es chaud partout… « How warm are you? » Tu déglutis en le regardant, le trouvant toujours si agréable à regarder, à écouter. Tu n’as pas formé de phrase qu’il vient reprendre tes lèvres. Ton coeur bat si fort que t’as l’impression que tu le sens même dans ton entrejambe. Tu réponds à son baiser. Tes mains qui se glissent sous son tshirt, dans son dos. Il est effectivement chaud et toi tu deviens un peu plus wild… collant ton bas ventre à lui comme pour lui montrer à quel point tu es warm de ton côté. Il t’avait posé la question après tout. Ton visage collé au sien, tu remplis tes poumons d’oxygènes. Tu es déjà à bout de souffle tellement tu ressens de choses là. T’as tellement envie de lui. T’as envie de lui dire tu n’arrives pas à former les mots. C’est trop pour toi. Shame, shame… Mais t’es aussi tellement allumé you don’t think straight. Tu défais tes mains de lui, uniquement pour commencer à déboutonner ta chemise. Peut être un poil trop lentement mais tu veux voir le désir dans ses yeux, parce que celui dans les tiens est impossible à louper. Et ton torse qui se fait de plus en plus visible au fur et à mesure des boutons que tu ouvres. Tu vas reprendre ses lèvres alors que n'as pas terminé d'enlever ta chemise, mais tu n’arrives pas à tenir longtemps sans tes lèvres sur lui alors qu’il est là, devant toi. Toi, entre ses cuisses. Tu l’embrasses et tu déboutonnes les dernières obstructions pour t’ôter de ta chemise. Et quand c'est fait, tu n’en restes pas là, allant ouvrir le bouton de ton pantalon aussi. C’était dans la même lignée…  Shameless.

Ton hoodie s'abandonne mollement sur le dossier d'une chaise, les pans de ton t-shirt retombant nonchalamment de part et d'autres de tes flancs. Tes mains ne tardent pas à retrouver l'irrésistible chaleur de son corps, le merveilleux réel de son être. Tes yeux se perdent quelques instants supplémentaires dans les déferlantes de ses iris, comme si tu espérais y surfer jusqu'à son âme, comme si tu priais d'y dérober des incantations d'éternité et des antidotes à malheurs. Tu y décryptes les nuances que tu conjectures mais c'est sur son teint rosé que tu t'attardes. Tes doigts vagabondent sur ses épaules, sur son cou, et sans solliciter de réponse car tu fais de ses lippes tes otages, tu l'interroges avec jeu une nouvelle fois.

Il répond à ton baiser, enchérit de sa propre affection, alimente de son feu prodigieux. Tu te redresses et te penches davantage vers lui car tu refuses que cette embrassade cesse, car tu as désormais tant à transmettre que ton cœur menace d'exploser hors de ta poitrine. Tes dents mordillent délicatement ses lèvres quand ses mains glissent sous ton haut, elles mordent discrètement les tiennes quand Asher se distance pour entreprendre d'ôter sa chemise.

Tu poses tes mains derrière toi pour t'appuyer sur le bureau et savourer avec davantage de facilité le spectacle. Un sourire amusé s'immisce sur ton portrait en constatant la lenteur avec laquelle le Buckley se déshabille. Aguiché, tu glisses tes pieds derrière ses jambes comme pour clôturer votre zone, puis le blond revient vers toi.

Ta main passe derrière sa nuque, tes doigts se mêlent à ses cheveux blonds. Tu réponds avec fougue à son baiser, désirant ardemment une proximité exponentielle avec lui. Tu oublies les jeux de mots, tu ne sais qu'articuler les valses de ta langue contre la sienne pour manifester ton affection, ton désir, tes espoirs... Tu inspires profondément, son parfum duquel tu te délectes t'englobe tout entier. Ton corps frémit sous la chaleur du sien. Tu rêves de l'arpenter, de baiser chaque centimètre carré de son enveloppe charnelle avant de te perdre dans le bleu de ses yeux une énième fois, au son de vos chansons, au rythme de votre harmonie, au timbre de vos accords mineurs comme majeurs. Tu veux qu'il se comprenne parfait à tes yeux grâce à tes marques d'affection.

Asher se redresse, tu le suis dans son ascension ; vos bouches ne restent jamais très longtemps loin l'une de l'autre. Tu sens sa main évoluer contre son torse et devines qu'il attaque son pantalon quand tu le sens poursuivre sa tâche de plus en plus bas. Le souffle court, tu quittes ses lèvres pour marquer de baisers sa joue, son cou, sa clavicule. Tu joues du chaud de ta bouche, du froid de tes expirations. T'insuffles tes sentiments tout en honorant sa peau. Tes mains caressent tendrement son dos dans le processus, chérissant en premier lieu le haut de ce dernier pendant que tes baisers tracent leur avancée. Puis, tandis que tes lippes évoluent entre ses pectoraux, tes mains descendent dans le creux de son dos.

Tu remontes ton regard vers celui du musicien, inspires profondément avant de poser ta bouche contre la sienne et te rapprocher de lui jusqu'à quitter le bureau sur lequel tu t'étais assis. Une fois assis en face de lui, collé à sa personne, tu attrapes le col de ton t-shirt d'une main pour ôter le vêtement. Ta chaire réclame la sienne. « I want to be close to you, » tu avoues, avide. « I want to feel your body against mine. » Tu ne réclames pas spécialement du sexe, mais son être contre le tien sans artifice, sans gêne.

Il te regarde déboutonner ta chemise avec envie. Il s’installe même confortablement pour se faire. Malgré tout ce que vous ayez pu faire déjà tous les deux physiquement, cet instant là, tu le sens passer. C’est certainement le moment le plus érotique que tu n’as jamais vécu… T’es loin d’être assuré là dedans mais il te transforme tellement. Tout ce désir que tu as pour lui. Tout ce désir que tu n’avais jamais laissé voguer… Aujourd’hui tu es au bon endroit, avec la bonne personne. La meilleure même. Et puis il t’embrasse, te décoiffe, te mord. More. Parce que les gémissements plus sonores que tu laisses entendre à ces moments là, c’est pas anodin. Les frissons non plus. T’as pas le temps, ni la présence d’esprit de quoi que ce soit. Tu suis le mouvement de la vague. Tu as la tête tellement retourné par tout ce que tu ressens que tu sais pas comment il est arrivé à t’embrasser le torse. Une de tes mains dans ses cheveux et l’autre… qui ne fait rien parce que t’as pas le temps de process tout ce qu’il se passe. C’est trop bon. C’est trop fort. More. Tes yeux sont fermés et c’est quand tu ne sens plus ses lèvres sur toi que tu les rouvres. Levi est à présent torse nu, et de nouveau encore plus proche que jamais. « I want to be close to you, I want to feel your body against mine. » Il veut encore plus lui aussi. Est-ce qu’il se rend compte qu’il a presque dit les mots de ta chanson qui n’est d’ailleurs toujours pas finalisé. Peut être que tu devrais lui laisser un peu de place à lui aussi. Tu jettes un coup d’oeil dans sa cabine pour réaliser que son lit est un simple. Vous allez être très collé l’un contre l’autre vu l’étroitesse du meuble. Tu ne vas pas lui donner tort. More. Ton attention qui se reporte sur ta personne préférée au monde et sans un mot, tu termines de te dévêtir - intégralement - avant de l’entrainer avec toi sur le matelas. Cette partie de ton anatomie n’est pas inconnu à Levi mais tu avais toujours gardé un bout de tissu sur toi pour une raison que tu n’as pas envie de formuler. Tu es totalement exposé. Une partie de toi a envie de se cacher et l’autre veut lui montrer tout ton être. Tu es dans une autre dimension. Tu oublies totalement que t’es loin d’être frais, tu n’es pas rentré chez toi depuis la veille, mais Levi n’a pas l’air dérangé par ce détail vu comme il t’a déjà beaucoup dégusté. Tu t’assois sur le lit, la main de Levi dans la tienne toujours. Il te domine de sa hauteur et tu prends les devants pour enlever tous les autres vêtements de son corps. More.

Tu ne saurais dire combien de temps s’est passé depuis que vous êtes tous les deux à l’horizontal sur son - petit - lit. Tu es allongé plus qu'à moitié sur lui. Place stratégique afin qu’il puisse être toujours au chaud. Tu te demandes s’il va pas commencer à avoir le corps engourdit de t’avoir autant sur lui. En tout cas, tes lèvres sont bien rouges de par la multitudes de baisers que tu as déposé sur sa peau. Tu as calé son cousin de façon à ce que tu puisses avoir ton visage à côté du sien confortablement malgré la différence de niveau de vos deux corps. Tu gardes les yeux fermés un long moment après que vous vous soyez calmés dans vos baisers. Tu sens sa respiration qui change et tu regardes s’il s’est endormi.

Asher déboutonne, armé d'une lenteur frisant le cruel, sa chemise. Les boutons sautent tels les démons de son passé qu'il fait taire. Les pans s'entrouvrent comme les voies de son cœur, de son corps, à une liberté due depuis si longtemps. Tu admires son torse que tu as certes déjà eu le loisir de contempler, mais dont tu es incapable de te lasser. Tu rêves de faire frémir sa chaire sous tes baisers, de tracer de ta bouche des sillons que tu aspires n'être jamais reproduits que par tes lippes avides et passionnées sous la chaleur de son organisme.

Ta bouche vibre au rythme de son palpitant, ta langue se délecte sous les vagues formées par son diaphragme mouvé de l'oxygène de votre bulle, de votre cocon, de votre affection si singulière dans son intensité, dans son histoire à la fois sinueuse mais teintée d'évidence. Le Buckley manifeste son contentement par quelques gémissements qui s'aventurent audacieusement hors de sa gorge et tu lui réponds par les termes francs clamant ton désir de le sentir contre toi, sans artifice, sans gêne. Tu es ravagé des sensations que le musicien invoque en ton être et tu convoites ses bras à l'image d'un amant foudroyé par cette providence.

Asher balaie la cabine du regard, considère la couchette, puis concentre de nouveau son attention sur ta personne. Tes émeraudes maintiennent ses azurs, les soutiennent alors qu'il fait fi des dernières couches de tissus qui l'éloignaient de la tenue d'Adam. Il s'assoit par la suite sur le matelas et t'invites à le rejoindre, tu abandonnes le bureau pour réduire de nouveau la distance entre vos deux tambours et à sa hauteur, le Buckley prend l'initiative d'ôter les derniers vêtements que tu arborais.

Ton vœu est exaucé, le blond est contre toi. La majorité de vos épidermes se couvent l'une l'autre, tu sens son cœur contre le tien, ses cheveux chatouillent ton épaule, son souffle se casse contre ta peau. Son parfum t'inhibe tout entier, tes mains épousent les formes de son corps, de ses omoplates à son fessier, prenant soin de chérir toutes zones que tu t'autorises à caresser doucement, précautionneusement, prudemment, veillant au moindre tressaillement négatif qui pourrait happer Asher. Mais les lèvres du garçon continuent leur évolution sur ton corps et à chaque baiser, tu sens la température gravir, ton rythme cardiaque s'intensifier, la volupté se prononcer.

Puis la sérénité t'étreint, le contentement t'éprend. Tu te mouves doucement sur ton flanc de sorte à ce qu'Asher puisse être plus confortable sur le matelas et ton bras vient se glisser sous le sien, ses côtes contre ta paume. Tu fermes les yeux, t'épanouissant sans réserve dans ce moment, te berçant au creux de cette proximité avec cette homme dont la sémantique s'élève bien au-delà des mots et des accords. « You could stay all day. And tonight, » tu annonces avant d'ouvrir les yeux pour rencontrer directement son regard, appuyer et certifier cette invitation, avant de rabattre tes paupières. Tu ne réprimeras jamais le musicien, mais une chose est sûre : tu tires profit de cet instant dans ses moindres secondes.

And I
I feel it in my bones, I just lose control
And I
I feel it in my soul, I just can't let go

« You're all the reality I'm grasping for. » Tu souffles, ta main glissant de son torse pour couver la sienne.

Ton esprit encore dans le moment que vous venez de passer. Tu n’es pas encore habitué à ces moments là. Il n’ont été que peu nombreux dans ta vie. Ils ont tous été avec Levi. Except one. Ouais. Le tout premier. Mais ça ne comptait pas comme là. Un léger décalage de sa personne fait que vous êtes tous les deux sur vos flancs, et il ne dort pas contrairement à ce que tu pensais. Il te garde proche de lui, son bras se glissant autour de toi. Tu fais de même car en plus du contact que tu accueilles avec le plus grand des bonheurs, tu t’en retrouves que mieux installé. Tu commences un peu à cogiter, réalisant doucement le cadre de vous deux, nus, totalement nu. I stripped him down naked. You did. You stripped yourself naked also. Oh my god. Tu sais pas comment tu as osé faire ça mais maintenant que tu y repenses, t’en reviens pas. « You could stay all day. And tonight, » Sa voix te fait sortir de tes songes. Tu arrêtes de te malmener car tu l’entends bien. Il veut que tu restes longtemps. Ca te fait toujours tant de bien de l’entendre te dire combien il veut être avec toi, combien il te veut toi. « You're all the reality I'm grasping for. » Il te fait réagir de nouveau. Un sourire instantané qui vient sur tes lèvres et une étincelle dans tes yeux. Tu as bien évidemment reconnu tes propres mots, qu’il dit comme les siens.  Il va prendre ta main, tu sens chaque parcelle du chemin qu’il prend pour se faire. Tu serres doucement sa main. I’m staying. Comme tout le temps, tu parles pas tant quand vous êtes ensemble. Tu préfères écrire. Des SMS, des chansons, c’est tellement plus simple. Ton coeur bat si vite. I’m staying all day. Dis lui Asher. « You really love that song hmmm… » Toi aussi. C’est pas pour rien que c’est le premier single de ton nouveau groupe. Elle te prend aux tripes à tous les coups. Tu émets des hypothèses sur la corrélation entre ses deux phrases mais tu gardes tout dans ta tête. He wants to save me. C’est pas la première fois qu’il la mentionne. Il va bientôt t’avoir cité toutes les paroles dans vos conversations à ce rythme là. I don’t mind.

« Is your shower as small as your bed? » I’m staying.
« Can I borrow some clothes? » I’m staying all day.
« Can I plug my phone somewhere? » I’m staying all night.

Longuement, doucement, tu te déplaces sur le matelas afin de permettre à Asher de s'installer à ton niveau, contre toi. Tes yeux demeurent fermés, autorisant à tes autres sens de se délecter de cet instant si précieux, si intense à ton cœur. Serein, ce dernier reprend un rythme apaisé et à mesure des secondes qui découlent au sein du délicat cocon que vous formez, tu réalises à quel point la présence du Buckley dans ta couchette sonne avec inouïe justesse. De ceux qui ont pu évoluer sur les planches de Cadence, il n'y a que votre combinaison qui t'apparaît tel un alliage naturellement harmonieux, l'union de deux éléments qui manquaient à ta vie d'une puissance dont tu ne soupçonnais pas un tel caractère pharamineux auparavant et dont la valeur te happe qu'une fois que le destin vous l'ait enfin offert. Tu inspires profondément, bercé de contentement dans son étreinte, les parcelles de vos corps se rejoignant chaleureusement, vos souffles se mêlant tendrement, ta paume qui demeure sur son flanc quand les siennes ne sont pas loin de toi non plus. Tout semble si accordé, comme si approuvé par la félicité elle-même.

Tu signifies au musicien qu'il peut rester autant qu'il le souhaite, tu uses ses mots pour exprimer tes sentiments, puis tu autorises tes pupilles à se rétracter sous l'impact de la luminosité de la cabine dans l'unique objectif de capter l'éclat azuré de son regard. Tu te mouves doucement pour obtenir davantage de confort, ta main couvant la sienne, ses doigts se voyant pressés des siens, geste que tu interprètes comme un accord majeur de la part du Buckley. « You really love that song hmmm… » Un sourire en coin apparaît sur tes lippes et sans ouvrir les yeux, tu redresses lentement le menton pour déposer un baiser sur ses lèvres. « Amongst other things, » tu nargues dans un commentaire. « Is your shower as small as your bed? » Ton sourire s'élargit. « Both are big enough for two. » Mais tu n'as pas envie qu'il quitte le lit de suite pour l'humidité fumante de ta douche, alors tu entremêles tes doigts aux siens sournoisement. « Can I borrow some clothes? » « You can. But I like what you're wearing right now. It suits you the best, » tu provoques, insolent. « Can I plug my phone somewhere? » tu ris doucement et ouvres les yeux cette fois-ci plus longuement, la malice faisant éclater ton regard. « Stop underestimating Cadence, rockstar, » Tu te redresses sur un coude, toisant le garçon, cheveux en bataille. Ton regard brille de facétie et de jeu, comme le triangle sous ta peau, au-dessus de ton pectoraux, que tu aspires à voir retiré, saille dans cette position. « Will you make music with me? » Tu réclames, avide. « I'm up for any kind. » Tu précises, rictus arrogant t'égayant le portrait. Music with octaves, music with kisses...

Enfin il ouvre les yeux et la première chose qu’il fait c’est poser ses lèvres sur les siennes. Thanks. Parce que tu avais envie de le faire mais tu ne te l’es pas autorisé. « Amongst other things, » Am I one of them? Parce que tu as bien utilisé le mot love et tu veux être une de ces choses là. Tu veux vraiment. Aimer et être aimé réciproquement ça ne t’es pas arrivé souvent dans ta vie. Aimer, être aimé réciproquement et être attiré physiquement par la personne… Ca ne t’es jamais arrivé. Comme souvent, tu restes muet après ses facéties de petit cons que tu aimes tant. Le sourire sur tes lèvres montre bien que t’aimes ses conneries. « Both are big enough for two. » Il fait chaud parce que c’est l’été ou…? Parce que t’imaginer prendre une douche avec Levi… Tu sens sa prise sur ta main, il peut en faire ce qu’il veut. Elle est toute à lui. « You can. But I like what you're wearing right now. It suits you the best, » Il continue. Tu ne prends pas la peine de répondre car tu sais qu’il fait exprès. La réaction de tes joues encore plus roses veut tout dire. Tu avais presque oublié que tu étais complètement nu contre lui. Tu préfères l’oublier. Ca n’est pas une chose qui te met à l’aise. « Stop underestimating Cadence, rockstar, » Tu te focalises sur ses mots. Tu l’as un peu piqué avec ta phrase et ça te satisfait, autant que lorsqu’il t’appelle rockstar. Do it some more. Tu te lasseras jamais. Il se redresse, tu le regardes faire. Are we going now? Tu sais pas si t’as envie de te lever tout de suite. T’aimes être au chaud contre lui et oublier que tu es dans le plus simple appareil.

« Will you make music with me? »
« We have to. »

Parce que c’est ça la recette de ton nouvel équilibre. Le remède qui t’aide à ne pas te dégoûter, à ne pas te détester trop, à ne pas regretter vos baisers et plus encore… « I'm up for any kind. » Tu hoches la tête alors que tu le bouffes des yeux parce que Levi + music = porn. « Let’s write. »

Spoiler: