@charlie villanelle
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Tu pensais beaucoup à Rory depuis votre retour à Brisbane. Tu avais l’impression qu’il y avait tellement de choses qui n’avaient pas été dites entre vous, des points qui faisaient encore mal de cette dernière discussion un peu trop pleine de vérités qui étaient encore parfois difficiles à accepter. Si la tension n’était plus au maximum comme elle l’avait été dans les dernières semaines, tu savais toutefois que ce n’était pas encore comme avant et tu ne pouvais t’empêcher de te demander si ça pourrait l’être à nouveau, comme avant. Peut-être que le concept d’avant n’existait plus après Giovanni, après Charlie, après ces messages textes envoyés seulement quelques jours auparavant pendant la nuit de Noël. Si tu aurais normalement dû être assez occupée pour ne pas avoir à penser au jeune homme, il semblait toutefois toujours trouver le moyen de se faire un chemin jusqu’à tes pensées. Que ce soit par le simple fait de passer devant son loft ou de le croiser lors de l’évènement du Noël du Royaume Enchanté. Évènement ou vous aviez décidé mutuellement de vous ignorer à défaut de vraiment savoir comment agir publiquement ensemble. Il semblait être partout et nul part à la fois, et il t’était de plus en plus difficile de le chasser de ton esprit. C’est tout de même ce que tu essayais de faire entre deux obligations de bénévolat alors que tu allais te chercher un breuvage et quelque chose à grignoter, mais ta tentative s’était transformée en quelque chose de bien plus horripilant que tu n’aurais pu te l’imaginer.

Tu venais sans doute de vivre le moment le plus frustrant, le plus humiliant et le plus déstabilisant de toute ta vie. Les dernières minutes avaient aussi laissé paraître une partie de ta personnalité dont tu étais tout sauf fière et alors que tu quittais finalement le café des Lutins ou tout s’était déroulé, tu ne pouvais t’empêcher de te dire que tu aurais sans doute mieux fait de rester chez toi plutôt que de te mettre dans une telle situation. Tu avais été odieuse avec la pauvre femme, celle que tu avais prise pour une serveuse alors qu’elle n’était qu’une cliente au même titre que toi. Tu repenses à son chocolat chaud imbibé sur sa chemise par ta faute, que tu sois prête à l’admettre ou pas n’avait pas grande importance. Il va sans dire donc que tu es d’une humeur horrible. Toi qui adorais pourtant la période des fêtes, tu avais l’impression que depuis ton retour à Brisbane, tu ne faisais qu’enchaîner les rencontres désastreuses. Et chaque fois que tu pensais que ça ne pouvait possiblement pas être pire, la vie se chargeait de te rappeler que oui, ça pouvait toujours être pire. Tu échappes de long soupirs alors que tes pieds foulent le sol face au café des Lutins que tu viens de quitter il y a quelques minutes à peine. T’as l’esprit ailleurs, les poings toujours serrés contre tes hanches alors que tu tentes de te calmer, sans réellement y parvenir. Tu ne la vois donc pas la blonde qui est désormais sur ton chemin alors que ton corps rentre en complète collision avec elle. T’es sur le point de t’excuser lorsque tes yeux croisent les siens et tu ne mets pas longtemps à la reconnaître, la dite blonde. C’est l’autre, comme elle l’avait elle-même écrit sur Instagram de Giovanni. Elle était sans doute la dernière personne que tu avais envie de voir aujourd’hui, surtout vu l’humeur dans laquelle tu te trouvais déjà. « Manquait plus que ça. » que tu marmonnes, te foutant complètement de savoir si elle t’entend ou pas. Tu penses à la contourner et continuer ton chemin comme si de rien était, mais tes pieds semblent soudainement cloués au sol alors que tu ne peux t’empêcher de la dévisager. « T’étais plus jolie en photos. » que tu lâches finalement d'un ton las, le visage toujours aussi neutre malgré les couteaux qui se sont automatiquement installés dans tes yeux.

(brunswick street mall) Aussi longtemps qu’on lui donnera le droit d'appeler la période “Noël”, Charlie continuera de traîner le long du marché, de la patinoire, et des cafés dédiés à cette période de l’année. « Manquait plus que ça. » Les yeux bleus de la jeune femme dévisagent la silhouette qui lui semble familière sans que ce soit au point qu’elle puisse poser un nom dessus. Elle parcourt son visage de long en large tout en gardant le sien immuable, sans ne jamais rien laisser transparaître. Il est déjà évident que l’inconnu n’est pas de mauvaise humeur simplement à cause de leur collision - à cause de son accrochage avec une autre cliente, cela semble plus probable. « T’étais plus jolie en photos. » L’eurêka se fait lentement mais sûrement alors qu’elle associe son visage à un nom, à des films, à des connaissances communes. Elle est passée sur les réseaux sociaux sans que ce soit lié à des articles, elle qui s’était plutôt retrouvée dans le lit de Giovanni parce qu’elle avait manqué le coche pour celui de son compagnon sur grand écran. “Et toi t’étais moins habillée, on regardait pas vraiment ton visage.” Un fin sourire naît sur ses lèvres, hautain et insupportable. Elle la trouve mignonne, son homologue blonde, mais elle doute que cela vaille la peine d’être prononcé à haute et intelligible voix, surtout pas alors que Charlie n’y gagnera rien - et certainement pas le fait de la croiser dans son lit.

Jouer au coq n’apporte rien à Charlie et cela ne l’amuse pas non plus, elle n’a rien contre cette femme et se moque éperdument de savoir pour qui son corps bat ou avec qui son corps se mêle. Leurs connaissances communes ne sont que le fruit du hasard et si Charlie n’y voit rien de plus, Penny semble au contraire penser que tout ceci pourrait bien signifier quelque chose. Toute jalousie, quelle qu’elle soit, devient aussitôt un jeu pour la blonde qui n’a aucun mal à user de son sourire pour se faire détester un peu plus encore. Elle passe une main dans ses cheveux et ramène ses mèches blondes en arrière, loin d’avoir été mise à mal par ces quelques mots enfantins. “Sois pas jalouse comme ça, tu vas avoir des rides avant l’heure.” Un doigt s’égare entre ses deux yeux, là où son visage froncé fait prématurément vieillir sa parfaite peau de porcelaine.

@charlie villanelle
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Tu la dévisages la blonde, ton regard la scrutant de la tête aux pieds pendant ce qui semble être de longues secondes, et tu ne peux t’empêcher d’insulter chaque parcelle de sa personne dans ta tête. Tu n’as absolument aucune raison de la démoniser comme tu es en train de le faire (dans ta tête, t’as encore une certaine retenue verbalement pour le moment) et pourtant, tu ressens une certaine satisfaction à le faire, comme si elle venait prendre le rôle de vilaine dans une histoire qui au fond, ne la concernait pas le moins du monde. C’est peut-être seulement parce que t’es à pique de cette longue semaine, ou de ce long mois, de cette longue année même, mais tu te sens devenir de plus en plus tendue alors qu’un sourire vient habiter le visage de la blonde qui est bien trop jolie, malgré ce que tu dis à voix haute. « Et toi t’étais moins habillée, on regardait pas vraiment ton visage. » Ça t’arrache un petit rire sarcastique. « C’est qu’il y a en a parmi nous qui ont autre chose à montrer. » Et  puis tu continues de le dévisager tout en t’assurant de lui rendre son sourire arrogant. Il y a quelques jours à peine tu t’étais retrouvée dans une situation similaire, bien que les rôles étaient inversées. Si tu n’avais pas chercher à aborder Charlie de la même manière qu’Halsey elle s’était volontairement mise sur ton chemin, tu savais que chaque pic que tu lui envoyais, que chaque regard noir et chaque pas en sa direction témoignerait de ta jalousie et tu détestais l’idée même de devenir cette fille. Et pourtant, alors que l’option de passer ton chemin était toujours disponible, tu restes plantée bien droite devant elle, sachant pertinemment que c’est la pire des idées. L’année achève et apparemment, il te reste encore quelques mauvaises décisions à prendre. « Sois pas jalouse comme ça, tu vas avoir des rides avant l’heure. » Tu hoches de la tête, le mouvement amplifié pour un effet dramatique maximum. « T’inquiète pas pour mes rides. Si j’étais toi, je m’inquiéterais plutôt de mes comportements déplacés. » que tu ajoutes avant de venir posé une main sur son épaule, en un geste moqueur de soutien. « J’entends vraiment ton cri du coeur quand je vois toutes ces photos sur ton Instagram, je sais que t’as un besoin compulsif d’attention, mais ça se guérit tu sais. » Tu fais bien évidemment référence à toutes les photos des hommes qu’elle poste sur son Instagram, Rory et Giovanni n’étant que deux parmi tant d’autres. Tu hoches la tête, un sourire faussement sympathique. « Je suis sûre que je pourrais te référer un thérapeute qui fait dans le… bas-de-gamme. » Bas-de-gamme et cheap, comme tu sembles l’être. Tu penches la tête légèrement sur le côté alors que tu ramènes finalement ton bras le long de ton corps, ton regard ne quittant toutefois jamais celui de la blonde.

« C’est qu’il y a en a parmi nous qui ont autre chose à montrer. » - “C’est moi ou toi que t’essayes de convaincre, là?” C’est bas, c’est inutile, c’est enfantin. C’est une personne sortie de nulle part qui vient déranger la parfaite journée de Charlie et elle lui rend comme elle le peut, d’abord amusée de la situation alors qu’elle ne fait que commencer. Si elle voulait montrer son corps, elle n’aurait aucune honte à le faire à son tour sur les réseaux sociaux. Léo préfère pourtant la prendre en photo en train de loucher ou d’embrasser des statues, c’est parce qu’il a une âme d’artiste et qu’il ne fait rien comme personne. Elle pourrait demander à Giovanni des photos en petite culotte si cela pouvait rassurer Penny sur le corps de celle qu’elle accule au beau milieu du marché. Ce serait simple comme bonjour, en réalité, alors que le cuisinier la connaît déjà dans les moindres détails.

Pourtant, l’actrice continue de prêcher pour sa paroisse et de répondre aux moindres remarques de Charlie, laquelle sera bien sûr incapable de s’arrêter en retour. « T’inquiète pas pour mes rides. Si j’étais toi, je m’inquiéterais plutôt de mes comportements déplacés. » Elle a un rire faux mais son étonnement est bien réel suite à cette remarque. Elle ne se serait pas étonnée que de tels mots sortent de la bouche de sa génitrice mais venant d’une parfaite inconnue, elle peine réellement à voir en quoi cela la regarde. Les photos ont eu l’effet escompté, le reste du monde n’a pas son mot à dire et elle a encore moins à jouer à la fausse amie. Elle a tout d’un ennemi à abattre en cet instant, et Charlie n’est pas reconnue pour savoir peser le pour et le contre dans ses actions, encore moins à doser correctement paroles et gestes. “Oh oui, j’ai vraiment l’air de m’en faire, regarde.” Son visage reste impassible et ses yeux bleus ne lâchent pas le brun des siens. Elle a vraiment l’air de s’en faire, oui (non). « J’entends vraiment ton cri du coeur quand je vois toutes ces photos sur ton Instagram, je sais que t’as un besoin compulsif d’attention, mais ça se guérit tu sais. Je suis sûre que je pourrais te référer un thérapeute qui fait dans le… bas-de-gamme. » Ses mots sont une goutte dans l’océan, ils laissent la blonde avec un sourire faux au bout des lèvres. Un rien peut l’ébranler mais ce n’est pas le cas aujourd’hui alors qu’elle n’a rien à cacher dès lors qu’il s’agit de sa vie personnelle, surtout en ce moment alors qu’elle n’a aucune attache pour personne. Il en a souvent été le contraire mais aujourd’hui, elle affronte le problème avec sérénité et prend bien en photos tous et toutes ceux qu’elle veut, sans jamais s’en vouloir. “Tu me fais tout ce cirque parce que t’es frustrée?” Posons des mots sur ce qu’il en est, alors. Puisqu’elle semble tant reprocher à Charlie d’avoir une vie sexuelle ou même une vie tout court, alors il y a de quoi penser que l’actrice ne pourrait pas se vanter de lire les mêmes choses. Un tour sur sa page Wikipedia pourrait peut être résumer le vide dans sa vie, et si Charlie avait la moindre envie de la lâcher ses yeux alors elle serait allée y faire un tour. “C’est quelle photo qui t’a fait jeter ton téléphone ? Rory ou Giovanni ?” Penny a dit ce qu’elle avait à dire, vient donc le tour de Charlie. Elle connaît son histoire qui la rapporte à l’autre acteur (ou en tout cas, elle a lu les titres des articles à leur sujet) et elle a aussi vaguement suivi son faux couple avec l’italien. Pour l’un ou l’autre, ce n’est pas réellement ce dont elle a parlé sur l’oreiller. Non pas qu’elle se moque éperdument de cette femme mais oui, en réalité, elle s’en moque. “Rory, bien sûr.” Le sourire en coin remonte en même temps que l’évidence est évoquée. La jalousie s’ajoute donc à la frustration. Quelle belle histoire.

@charlie villanelle
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« C’est moi ou toi que t’essayes de convaincre, là? » Tu fronces les sourcils, feins de ne pas comprendre ce qu’elle dit la blonde avec ses grands yeux bleus qui ne quittent pas les tiens. Tu laisses son commentaire sans réponse parce que franchement, même si t’es celle qui a lancé les premières hostilité, t’en as pas grand-chose à faire de ce qu’elle pense de toi, Charlie. Tout comme tu sais pertinemment qu’elle s’en balance complètement de l’opinion que tu peux avoir d’elle. Pourtant, ce qui aurait pu être éviter ne l’est pas alors que tu sens le besoin de provoquer à ton tour, d’étirer un échange dans lequel tu ne gagneras absolument rien mais dont tu ne te retires pas malgré la voix de la raison qui te dit que ça ne peut que mal finir tout ça et que tu le sais trop bien. « Oh oui, j’ai vraiment l’air de m’en faire, regarde. » Et elle reste impassible Charlie et ça te fait rire parce que cette discussion est aussi ridicule qu’elle n’est inutile, et si tu ne le prends pas sur un ton amusé, tu vas te choquer et t’es vraiment pas dans un bon endroit pour provoquer une scène de plus, même si ce marché semble être maudit pour toi cette année. Il ne semble t’y arriver que des accidents, des discussions trop lourdes ou des accrochages avec des filles dont tu préférerais ignorer l’existence ou du moins, continuer de vivre dans le déni comme tu sais si bien le faire depuis un moment déjà. « Quelle actrice tu fais, c’est beau. » que tu réponds sarcastiquement, ressentant le besoin de dire quelque chose, n’importe quoi. C’est plus fort que toi, juste de repenser à cette photo de Rory sur son Instagram te fait perdre tous tes moyens. Faut vraiment que tu prennes sur toi, le marché est plein, tu pourrais être reconnue à tout moment et il suffirait qu’une seule personne qui enregistre un moindre faux-pas de ta part pour que tu en paies le prix très cher. « Tu me fais tout ce cirque parce que t’es frustré? » Tu échappes un autre ricanement. « Frustrée? Pourquoi est-ce que je serais frustrée dis-moi? » Ça t’énerve qu’elle soit si près de la vérité, mais tu continues de te la jouer au dessus de ça. « C’est quelle photo qui t’a fait jeter ton téléphone? Rory ou Giovanni? » Tu te retiens de ne pas serrer les poings alors que le prénom de Rory franchit les lèvres de la blonde. Tu ne sais pas ce qu’elle sait, sans doute juste ce qui peut être lu dans les magazines, te doutant fortement que tu n’as pas dû être un sujet de conversation entre les jeunes gens lors de leur moment partagé. Pour ce qui est de Giovanni, ce n’est pas tant le fait qu’il est passé la nuit avec elle qui te dérange tant que le fait qu’elle ait ressenti le besoin de le poster sur les réseaux sociaux, risquant ainsi de faire éclater la vérité sur leur faux-couple. « Ce sont des grands garçons, ils font ce qu’ils veulent. Je sais pas quelle satisfaction ils retiennent d’être affichés comme des trophées de chasse, mais ça, ça les regarde. » La situation est beaucoup trop familière alors que ton regard ne dévie jamais de celui de Charlie, de la même manière dont tu t’assurais de ne jamais quitter Halsey des yeux quelques jours plus tôt. Même s’il fallait l’avouer, c’était bien plus drôle de jouer le rôle de l’autre que de jouer le rôle de la jalouse. « Rory, bien sûr. » « Rien à foutre de Rory. » Tu réponds trop rapidement, la colère qui fait légèrement trembler ta voix. T’as pas la composition que tu souhaitais tant garder devant elle. Elle a vu la faille et elle en joue, la blonde. « Tu crois que ça te rend intéressante, tes petites photos et ta collection de conquêtes? Parce que c’est raté. » Tu fais une fausse moue dépitée alors que tu t’approches d’elle, ton regard toujours plongé dans le sien. « Je comprends vraiment pas ce qui a pu leur plaire, mais j’imagine que t’étais tellement facile qu’ils se sont pas trop posés de questions en fait. »

« Quelle actrice tu fais, c’est beau. » Peut-être qu’elle pourrait donc lui voler des rôles en même temps que son petit-ami ? Ce serait amusant. Pour une des deux, en tout cas, puisqu’il y a fort à parier que Penny soit moins enjouée à l’idée de voir la blonde se rapprocher à nouveau de son compagnon à l’écran, à défaut de l’être où que ce soit ailleurs. Il est dommage qu’elle n’ait absolument rien contre Rory parce que le cas échéant, cette confrontation improvisée l’aurait amenée à une petite vendetta totalement injustifiée et dans le seul but d’avoir le dernier mot en plus de donner raison à la jeune femme face à elle. A défaut de lui faire part de tout ce qui anime son esprit, la blonde se contente d’un immense sourire, faisant mine de prendre ses paroles comme un véritable compliment. « Frustrée? Pourquoi est-ce que je serais frustrée dis-moi? » - “Tu veux la liste par ordre alphabétique ou croissant ?” Sait-on jamais, elle demande par politesse.

Ce face à face ne rime à rien mais loin de se laisser démonter, Charlie trouve finalement un certain plaisir à parler de ses conquêtes qui n’en sont pas pour Penny. Gio pourrait, peut-être, mais elle n’en est même pas sûre. A en juger par son attitude générale, pourtant, elle peut affirmer que ce n’est pas le cas pour Rory. Ironique quand on sait qu’ils ont passé une nuit ensemble sans même se connaître et que c’est son cas depuis des années mais qu’elle n’arrive à rien. Non pas que Charlie lise tous les magazines à pottins, loin de là, mais à avoir travaillé dans un bar pendant quelques années on apprend à avoir l’oreille qui traîne. « Ce sont des grands garçons, ils font ce qu’ils veulent. Je sais pas quelle satisfaction ils retiennent d’être affichés comme des trophées de chasse, mais ça, ça les regarde. » - “Ils ne s’en plaignent pas, eux.” Contrairement à elle, donc. Charlie a eu la décence de masquer le visage de Rory pour ne pas l’afficher de trop - et pour préserver sa propre vie - alors si la jeune femme face à elle a deviné son identité, cela signifie qu’elle cherchait à le faire.

Elle ment comme un arracheur de dents, qui plus est. « Rien à foutre de Rory. » Elle tremble de rage alors que Charlie reste de marbre, se demandant si ses futurs interrogatoires au poste de police allaient ressembler à ce genre de face à face. « Tu crois que ça  te rend intéressante, tes petites photos et ta collection de conquêtes? Parce que c’est raté. » Pourquoi est ce que des photos postées sur son compte privé semblent soudainement intéresser le monde entier ? Léo, Matt, et maintenant une parfaite inconnue. Si les deux premiers faisaient au moins partis de la liste, la Stringer n’a rien à voir avec tout ce remue-ménage. “T’es bien en train de me prendre la tête à cause de ces photos, pourtant.” D’une certaine manière, elle est devenue intéressante. Pas d’une façon méliorative, ça non, mais qu’importe. « Je comprends vraiment pas ce qui a pu leur plaire, mais j’imagine que t’étais tellement facile qu’ils se sont pas trop posés de questions en fait. » Et la voilà qui revient à ce qui la dérange réellement : Charlie a eu accès à des choses qu’on lui refuse encore. “Frustrée, je disais.” Cette dernière ne se fait pas prier pour lui rappeler le nœud du problème, ou en tout cas ce qu’elle identifie comme tel. Ce n’est qu’une histoire de coucherie qui prend bien trop d’importance aux yeux de la Villanelle. “Ecoute, je sais pas pourquoi la vie sexuelle de tes amis ou d’inconnus t’intéresse tant mais si quelqu’un a un problème ici, c’est toi.” Charlie hausse les épaules comme si elle statuait l’évidence même. Elle pourrait la rassurer et lui dire qu’elle ne touchera plus à son précieux Rory ou Giovanni mais ce serait sans doute bien trop simple et donc bien trop mal la connaître. “Demande leur des sex-tapes si c’est vraiment ce qui t’intéresse.” Ça serait bien plus simple plutôt que de faire perdre son temps à la jeune stagiaire.

@charlie ivywreath
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Avec chaque remarque, chaque insulte sous-entendue, tu regrettes un peu plus de ne pas avoir tout simplement passé ton chemin plutôt que de t’engager dans ce tête à tête qui est complètement ridicule, tu en as bien conscience. Mais en ce moment, il faut l’avouer, tu n’as pas vraiment la tête à prendre les bonnes décisions. Comme si toutes les raisons étaient bonnes pour t’enfoncer un peu plus dans ce trou que tu continuais de creuser jour après jour, te mettant un peu tout le monde à dos sans grande logique derrière tes actions. La blonde, aussi insupportable qu’elle te semble être, n’est que dommage collatéral d’un problème dont elle ne comprendrait pas la source, même si elle semble avoir une bonne idée d’où se trouve la blessure ce qui ne fait que t’agacer davantage. « Tu veux la liste par ordre alphabétique ou croissant? » Tu ricanes amèrement. « Oh tu sais, fais comme il te plaît, je suis pas regardante. » Comme si elle allait vraiment pouvoir sortir une liste de raisons qui expliqueraient pourquoi tu es si frustrée. Faudrait déjà qu’elle puisse comprendre la sensation (et t’avais pas l’impression que c’est quelque chose qu’elle pouvait même essayer d’imaginer, la blonde) pour pouvoir faire une liste.

« Ils ne s’en plaignent pas, eux. » Et connaissant Giovanni, il n’aurait été que davantage amuser de la situation si ce n’était pas du fait que cela remettait votre couverture en cause. Couverture nouvelle qui ne semblait pas voué à avoir une très longue existence à ce rythme, mais ça, ce n’était certainement pas un problème que tu allais régler avec Charlie, même si elle était, une fois de plus, l’investigatrice d’une onde de doutes sur la véracité ton couple. Non, ta relation avec l’italien n’avait rien de vrai, mais ce n’est pas pour autant que tu souhaitais que le reste de l’Australie l’apprenne, surtout pas à cause d’une blonde qui n’avait rien de mieux à faire que de se montrer intéressante sur les réseaux sociaux. Ce que tu ne comprenais pas toutefois, c’est que Rory ne soit pas plus énervé que ça de voir sa photo sur le instagram de la blonde. Certes, on ne voyait pas son visage et il n’y était pas identifié, mais si tu avais été en mesure de savoir que c’était lui, il n’y avait pas de doute dans ton esprit que d’autres arriveraient à cette conclusion aussi. « Tu vas me faire croire que tu leur as demandé leur avis avant de les afficher comme ça peut-être? » Tu voulais vraiment croire que jamais Rory n’aurait accepté. Tu le connaissais au moins assez pour savoir ça, pas vrai?

« T’es bien en train de me prendre la tête à cause de ces photos. » Tu échappes un soupir. Le mieux à faire serait encore de l’ignorer et de poursuivre ton chemin. T’as assez de problèmes en ce moment sans te rajouter la blonde sur la liste déjà trop longue. Mais tu renchéris, sans même savoir pourquoi ni ce que ça allait te rapporter au final. Rien du tout. C’est ça que ça allait te rapporter, au final. « Frustrée, je disais. Écoute, je sais pas pourquoi la vie sexuelle de tes amis ou d’inconnus t’intéresse tant mais si quelqu’un a un problème ici, c’est toi. » « Ouais, c’est les filles comme toi mon problème. » que tu répliques, trop rapidement, trop frustrée comme elle s’amuse tellement à te le rappeler à chaque cinq secondes. « Demande leur des sex-tapes si c’est vraiment ce qui t’intéresse. » « T’as vraiment rien compris. » Parce qu’il y a quelque chose à comprendre à tout ça Penny, vraiment? Non, il n’y a rien à comprendre, mais qu’est-ce que tu pouvais bien répondre? « Écoute, j’en ai rien à foutre de ce que tu fais et avec qui tu le fais, mais évite de me mêler à tes petits jeux. Compris? » Et là, tu fais clairement référence à ce commentaire qu’elle avait mis sous sa photo. D’une blonde à une autre. ou une connerie du genre, toi qui n’arborait même plus une chevelure platine depuis.

Ce ne devrait pas être drôle et pourtant Charlie est en train de s’amuser comme une petite folle, à faire tourner en bourrique une Penny qui pourrait l’écraser du bout de son pied si simplement elle le désirait. Pour le moment, elle n’utilise pas les bonnes armes et ce n’est pas Charlie qui risque de les lui donner. A son infinie liste de défaut ne s’ajoute pas “masochiste”. « Tu vas me faire croire que tu leur as demandé leur avis avant de les afficher comme ça peut-être? » Est ce qu’elle parle du torse de Damon dans son lit ? Est ce qu’elle parle de celui de Rory ? Est ce qu’elle parle de Giovanni dans un hôtel ? Est ce qu’elle parle d’elle-même, peut être, prise en photo par Rory (ou peut être que c’était Damon, cette fois-ci) ? Il y a trop de possibilités, elle est trop vague dans ses questions et ce n’est même plus amusant. “Tu fais signer des contrats avant de coucher ? Tu m’étonnes que t’es pas amusante, comme fille.” Ses yeux bleus la dévisagent de haut en bas, ses sourcils maquillés au millimètre près se lèvent de façon hautaine dans le même élan. Elle, pourtant, elle se trouve très amusante. Devant, Penny pensera sûrement autre chose. Tant pis, son avis importe un peu moins à chaque seconde écoulée.

« Ouais, c’est les filles comme toi mon problème. » L’argument est digne d’enfants, raison pour laquelle il fait réellement rire la blonde. Elle hausse les épaules, croise les bras. Ce sont sûrement les filles qui arrivent à leur fin, son problème, parce que ce n’est pas avec une telle attitude qu’elle pourrait arriver à conclure avec n’importe quel homme ou femme. Elle est mignonne, là n’est pas le problème, mais elle est sacrément insupportable, et personne n’a envie de s’essayer à plus, même par envie de défi. « T’as vraiment rien compris. » Au contraire. Elle fait enrager une petite star d’Hollywood et peu importe ce qu’il y avait à comprendre, elle s’accroche au moins à cette idée qui la fait énormément sourire. « Écoute, j’en ai rien à foutre de ce que tu fais et avec qui tu le fais, mais évite de me mêler à tes petits jeux. Compris? » Le sourire grandit doucement, fièrement. “Bien sûr.” C’est un bien sûr qui signifie tout le contraire, en réalité, et même la plus stupide des blondes pourrait le comprendre. C’est un “bien sûr” qui signifie “bien sûr que je continuerai à te mêler à tous mes jeux maintenant que je sais que tu détestes ça”. Elle est une enfant à qui on vient de proposer un nouveau jeu fascinant, elle ne risque pas de s’en dérober.