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 Don't live standing still (Enoch)

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Message(#)Don't live standing still (Enoch) EmptyDim 3 Jan - 20:46

Les premiers jours de janvier sont là. Une nouvelle année, un nouveau départ. Je pensais que la nouvelle année amènerait un lot de renouveau, de nouvelles passions, une curiosité renouvelée, une vie un peu plus heureuse. Pourtant chaque jour me semble le même que le précédent. Après tout rien n’a changé entre le trente et un et le premier. Le changement d’année n’a pas révolutionné ma vie actuelle ni ne m’a fait prendre de quelconque résolution et je continue dans mes travers, précipité dans une chute qui a commencé en décembre sans que je ne sache comment la ralentir. Je fuis mes amis les plus proches comme si je n’avais pas envie qu’on voit derrière mes sourires et derrière mes mensonges.  

J’ai besoin d’inspiration pour mes nouveaux projets et quand c’est comme ça je préfère me balader en ville, observant les bâtiments, cherchant des idées mais mon esprit reste une page blanche, embrumé par la gueule de bois créé par l’alcool de la veille. C’est comme ça que je remarque la zone industrielle désaffectée de Redcliffe, que je n’ai encore jamais visitée. Le visage d’Enoch apparaît automatiquement dans mes pensées. Il n’y avait qu’avec lui que j’avais fait de l’exploration urbaine.  Je ne l’ai pas vu depuis tellement longtemps que je ne suis pas sûr que la meilleure des idées soit de me pointer chez lui et pourtant c’est ce que je décide de faire aujourd’hui, ne souhaitant pas être seul.

Je n’ai pas appelé, je n’ai pas prévenu. C’est sûrement idiot. Il est père à présent, il n’a sûrement pas le temps. Je me pose la question qu’une fois arrivé devant sa porte et je réalise ma connerie. Enoch a un emploi du temps chargé. Cela fait combien de temps que je ne l’ai pas vu ? Je ne saurais même pas dire. Mais c’est trop tard à présent, je n’ai pas envie de faire marche arrière, le pire qu’il pourra m’arriver est de répartir seul.

Je sonne chez Enoch, c’est un week-end. Qu’est ce que j’espère ? Qu’il n’aura pas ses enfants ? Qu’il va pouvoir abandonner tous ses plans de la journée pour venir explorer Brisbane avec moi ?  Sûrement. La porte s’ouvre sur mon ami qui semble un peu comme un étranger aujourd’hui. Pourtant mon sourire s’agrandit. « Salut Noc. » Mon regard est malicieux et il est clair que j’ai des mauvaises idées à lui proposer. « Tu fais quoi aujourd’hui ? » J’annonce d’emblée. Pas de salut, pas de comment tu vas.  J’aurais tout le temps de lui poser la question plus tard. On a toute la journée devant nous non ? Ou est ce que je viens juste de m’imposer dans sa vie sans lui demander son avis ?

Mon regard lui crie Alors Enoch, on part à l’aventure ?

@Enoch Adelson

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Message(#)Don't live standing still (Enoch) EmptySam 9 Jan - 13:01

Mes parents étaient bien décidés à intervenir de nouveau dans ma vie et de manière bien intempestive. Pour l’instant je ne dis rien, je les tolère du mieux que je peux en acceptant l’expiation de mes erreurs passées. Mais s’ils dépassent les limites, je ne les raterai certainement pas. Débarqué à l’improviste à huit heure et quart du matin, non mais je rêve. Ils se sont pensés au clubmed ou je ne sais quelle connerie du genre. Pour une fois que les enfants n’étaient pas réveillés tôt, pour une fois. C’est la pire tragédie de ma vie depuis ce début et elle restera gravé dans ma tête pendant longtemps. Je me demande également si ma mère ne prend son métier de grand’ma trop au sérieux. Elle les gâte trop et je sais que ses revenus restent assez modestes. Si cela pouvait au moins l’empêcher de critiquer tout l’appartement et de vouloir réorganiser tous les rangements dedans cela serait merveilleux. Merci de me rappeler que cet appartement n’est que transitoire mais je n’ai pas encore le temps de m’en occuper. Rah ça m’énerve du matin cette histoire. Il va vraiment falloir que je pose des objections à ce rythme. La conclusion du passage de cette tornade, c’est qu’après une heure trente d’échanges autour d’un petit déjeuner bien trop long mes parents finissent par partir avec les petites terreurs pour le centre-ville. Une journée tranquille en perspective, incroyable. Il ne me reste qu’à ranger le capharnaüm que ma génitrice à provoquer. Mais où est-ce qu’elle a déplacé les torchons…

Après plus d’une demie-heure de rangement, je peux enfin me poser. C’est étrange de retrouver l’appart vide. C’est trop vide, presque trop calme. J’entends la trotteuse de l’horloge avancer et je suis là, dans le canapé à attendre que le temps passe. Moi qui m'étais dis chouette je vais faire pleins de trucs et bien je ne fais rien du tout et reste totalement passif. J’avais oublié à quel point c’était curieux comme sensation. Je ne fais que m’enfoncer dans le canapé trop dur. Je rêve d’un pouf dans lequel je me ferais avaler mais je suis bien trop conscient de la place limitée de l’appartement. Mais qu’est-ce-que cela serait cool. Cette sensation est aussi douce que déconvenue. J’ai tant de choses à faire et pourtant je reste là béat en espérant vainement que le temps arrête subitement de s’écouler juste pour profiter un peu plus longtemps d’une accalmie bienvenue. Il en faut peu pour être heureux et aussi tout aussi peu pour être déranger. Merciiii le ou la débile qui sonne.

Je me lève mollement de mon canap’ pour me diriger dans le couloir et enfin atteindre la porte. Je ne prends pas le temps de regarder par le judas optique pour savoir qui c’est. Certainement pas mes parents sinon j’entendrai un raffut dans le couloir d’autant plus qu’ils ont le double des clefs. On ne va pas se garder la surprise plus longtemps et pour une surprise s’en est une sacrément grosse. Lui, Pete, cela faisait très longtemps que je ne l’avais pas vu. Peut-être trop. Je serais bien incapable de placer une date de la dernière fois que l’on s’est croisée”. “ Salut Noc.” “ Salut Pete.”. Je le regarde un peu circonspect de sa présence ici, ce qui ne m’empêche pas d’afficher un sourire qui tend à disparaître avec sa seconde question. “ Tu fais quoi aujourd’hui ?” C’est autant direct qu’imprévu, toi tout craché. Je ne peux m’empêcher de lui faire une pichenette avec mon pouce et mon majeur sur son front, histoire de lui rappeler de réfléchir. “ Je te jure. Tu as de la chance que les jumeaux ne soient pas là”. Je soupire avant de l’inviter à entrer. “Avant de m’annoncer ton projet, tu veux boire quelque chose qui ne soit pas de l’alcool ?” Je ris un peu mais je préfère anticiper. Je vois bien les cernes sous ses paupières. On a les mêmes, cependant leurs origines diffèrent. Reste à savoir maintenant qu’est-ce que son esprit aussi brillant que déluré avait pu imaginer comme projet ne sachant pas encore si j’y répondrais par l’affirmative.

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Message(#)Don't live standing still (Enoch) EmptyMar 12 Jan - 20:16

Je me pointe chez lui comme si c’était normal, comme si cela ne faisait pas des mois qu’on ne s’est pas vus, comme si on était le genre d’amis qui se permettent de passer l’un chez l’autre sans prévenir. Ce n’est pas le cas. On est plus aussi proches qu’avant, ça commence à faire un moment et je me demande au fond quelle réaction il avoir en me voyant débarquer sur le pas de sa porte.  Il sourit Enoch en me voyant et c’est déjà ça, bien que son sourire disparaît à ma deuxième question et je grimace le regard malicieux quand il fait une pichenette sur le haut de mon front. J’ai un peu l’impression d’être un gamin pris sur le fait, ce qui n’est sans doute pas loin de la vérité. « Aie ! » dis-je plus pour la forme qu’autre chose, avec un regard faussement outré.

«  Je te jure. Tu as de la chance que les jumeaux ne soient pas là. »  A ça mon sourire s’agrandit,  les étoiles sont alignées et il n’a rien de prévu. Il soupire mais me laisse entrer à ma plus grande joie. « Ils vont bien ? » Je demande, plus par politesse qu’autre chose, pas que je n’aimais pas les enfants, mais ils commençaient à être un peu trop nombreux dans mon entourage me rappelant dangereusement qu’il était peut-être temps de grandir.

“Avant de m’annoncer ton projet, tu veux boire quelque chose qui ne soit pas de l’alcool ?” Il rit et je me joins à lui, mieux vaut en rire qu’avouer que mon attrait pour les boissons alcoolisées était bien plus proche d’une véritable addiction et n’avait plus grand-chose de drôle. J’avais toujours été doué pour garder les apparences, pour offrir mon plus beau sourire et prétendre que j’étais parfaitement heureux. «  Hahaha trèèèèèès drôle.  Tu vas me filer une sale réputation ! Je veux bien un truc pétillant si t’as ! » Le problème c’est que la réputation je l’ai déjà, l’autre problème est que je n’avais eu aucune envie de lui demander un soda et que je l’avais fait uniquement pour aller dans son sens et pour ne rien montrer. « T’as une sale tête tu devrais dormir la nuit ! » Je lui lance moqueur pour le provoquer, riant à moitié alors que ma tête est probablement pire que la sienne. « Je me disais… ça fait longtemps qu’on ne s’est pas baladés toi et moi ! Et j’ai repéré une zone industrielle désaffectée qui a vraiment l’air intéressante…. » Je lance d’un air innocent, espérant attiser sa curiosité.



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Message(#)Don't live standing still (Enoch) EmptyVen 15 Jan - 9:37

Lorsque je lui annonce que les jumeaux ne sont pas là, je vois son visage s’illuminer. De toute évidence ce n’est pas une simple visite de courtoisie. Malgré les involontaires distances prises, je sais reconnaitre quand Pete à de la suite dans les idées. Et là, il en a, cela crève les yeux. Je soupire et le laisse entrer finalement. Dans les faits, je n’hésite pas vraiment longtemps pour prendre ma décision, après tout il reste dans le pire des cas une très bonne connaissance.  “ Ils vont bien ? ” “ Plutôt très bien oui. Ils sont avec mes parents en ville.” Je n’allais pas lui dire que j’étais inquiet que Siobhan, ma fille tousse par moment et que cela m’inquiétait. Il s’en ficherait bien et ce n’était peut-être que mon côté surprotecteur qui me rendait parano d’un tout et d’un rien.

Par pure convention je lui propose quelque chose à boire sur le ton de la boutade. Il rit, je ne sais pas si c’est jaune ou non. “Hahaha trèèèèèès drôle.  Tu vas me filer une sale réputation ! Je veux bien un truc pétillant si t’as !” Je n’ai pas besoin de chercher sachant pertinemment que je n’ai rien de de ce style là. “ Désolé, je n’ai que du jus de fruits et de l’eau. J’ai peut-être pris 20 ans d’âge dans ma tête ces derniers mois.” C’était pas peut-être, c’était sûr. Le fait d’avoir des gosses a totalement changé mon quotidien en passant par mes habitudes alimentaires. Mon frigo où autrefois se trouvait toujours des spiritueux ou encore de la limonade, car oui je suis fana de limonade, se retrouve bien vide de tout. Je serais curieux de savoir si mon interlocuteur se demande si je ne suis pas devenu un alien et dans le fond je ne pourrais pas totalement lui donner tort. Ma vie a été bouleversé dans tous les sens du terme alors que lui semble… toujours être lui ? Peut-être un chouia trop.  

T’as une sale tête tu devrais dormir la nuit !” “ Je te retourne le compliment très cher. Tu veux vraiment relancer la compétition de celui qui cachera le mieux ses grosses cernes ? ” Je pense que je gagnerai vu celles qui se traînaient sous ses yeux. De vraies autoroutes. Cette pensée me fait rire. Je me souviens comme si c’était hier de nos affrontements stériles pour savoir qui encaisser le mieux -surtout celui qui arrivait à tenir debout sans tituber- les lendemain de soirée. Cette simple pensée me déprime et me rappelle à quel point de soudaines responsabilités sont apparues.

Je me disais… ça fait longtemps qu’on ne s’est pas baladés toi et moi ! Et j’ai repéré une zone industrielle désaffectée qui a vraiment l’air intéressante…. ” “ Je te suis. ” Je réponds vite, je dirais même bien trop vite. Certainement pour rattraper le temps perdu et également pour échapper aux griffes de mes parents. Je ne sais pas dans quoi je m’embarque, mais c’est un outrageux et simplet souhait d’un espoir vain de revivre le passé. Je joue clairement contre mon instinct en ne sachant pas dans quoi je m’embarque mais autant laissé une chance.  “ Elle est où ta zone industrielle ? ” J’espère qu’il ne vas pas m'entraîner dans un champ de weed. Jusqu’ici il semble vouloir me jouer la surprise, je ne sais pas s’il va me donner une réponse où s’il va continuer à jouer les nébuleux. “ Laisse moi préparer mes affaires.

*****

Nous sommes en chemin et j’ai prévenu mes parents que je ne serais probablement pas rentré lorsqu’ils reviendront. Une question me brûle les lèvres “Tu deviens quoi toi ? T’as pas l’air d’avoir changé d’un poil.” Il pouvait voir que j'étais devenue le trop classique père mais moi, je refuse de voir simplement la façade d'un type trop heureux. Il est possible que je me trompe et je préférai. Mais s'il n'a pas changé, il est le genre de personne qui fait mine qu'il gère tout alors que c'est faux. Je le sais, c'est un de nos points communs. M'est avis qu'il esquivera au moins partiellement ma question.



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Message(#)Don't live standing still (Enoch) EmptyMer 20 Jan - 19:28

Plutôt très bien oui. Ils sont avec mes parents en ville.” J’hoche la tête sans rien dire, conscient de ne m’y intéresser qu’à moitié. Les enfants me paraissaient appartenir à un monde abstrait qui n’était pas le mien.  Bien sûr je n’avais rien contre eux, j’étais même le parrain de certains, mais ça n’avait jamais semblé pour moi et ça me paraissait encore bien trop tôt malgré mes trente-trois ans.

Par politesse il me propose à boire, mais dans son frigo il n’y a plus rien qui nous rapproche lui et moi.
Désolé, je n’ai que du jus de fruits et de l’eau. J’ai peut-être pris 20 ans d’âge dans ma tête ces derniers mois.”  Je ris, un peu gêné. « Tes gamins t’ont forcé à arrêter la limonade ? Ils trouvaient que tu buvais trop ? » Comme toujours je tente l’humour, un brin moqueur. « Va pour ton jus de fruit allez. » Je souris, prêt à faire un effort et à prétendre que ce changement de vie ne me dérangerait pas plus que ça, ne me mettait pas mal à l’aise.

Je souligne qu’il a une sale tête, je m’imagine avec horreur devoir rester réveillé toute la nuit pour m’occuper de bambins hurlant à tue-tête.  Mais peut être que je ne devrais pas m’aventurer à faire de commentaires, quand mes cernes sont peut-être bien plus grandes que les siennes pour des raisons bien différentes. “ Je te retourne le compliment très cher. Tu veux vraiment relancer la compétition de celui qui cachera le mieux ses grosses cernes ? ” Je ris, rentrant dans le jeu, le regard malicieux. « On sait tous que tu perds tous les défis Noc, je vais gagner c’est sûr ! »  

J’en viens finalement à la raison de ma présence ici. Je propose une aventure, une de celle à laquelle il m’a initiée, une qui date du bon vieux temps, d’une période où notre amitié était encore centrale et pas aussi poussiéreuse. Je suis un peu hésitant me demandant s’il va accepter et pourtant… « Je te suis. »  La réponse est si rapide que je le regarde surpris. Peut-être que lui aussi est un peu nostalgique de ce passé ? De cette vie bien différente de celle qu’il a maintenant.  « Moi qui pensais que j’allais devoir faire des pieds et des mains pour te convaincre !  Je t’ai manqué c’est ça ? » Je pouffe de rire, mon doigt s’enfonçant dans ses côtes.   « Elle est où ta zone industrielle ? » Mon regard comme mon sourire sont mutins. « Tu verras c’est l’aventure ! Si j’avais pas peur que t’ais l’impression de te faire emmener à l’abattoir je te banderais même les yeux pour la surprise ! » Je ricane, imaginant sans problème la scène. « Laisse moi préparer mes affaires… »


Et juste comme ça on est partis.


Le début de la zone industrielle s’étend devant nous, silencieuse, à l’abandon. “Tu deviens quoi toi ? T’as pas l’air d’avoir changé d’un poil.” Je ne sais pas si je dois prendre ça comme un compliment ou non dans sa bouche. Tout ce que je sais c’est que je souris de plus belle, sautillant entre des débris. « Eh nooon ! J’ai un très bon antiride, ça empêche de vieillir, tu devrais essayer Papy, la prochaine fois que je vais te voir, t’auras l’air d’un grand père ! »  Je m’allume une cigarette,  regardant  autour de nous, à la recherche d’une entrée accessible, prenant un ton un peu plus sérieux. « J’ai décidé de poser un peu mes valises à Brisbane, d’arrêter de voyager autant, faire quelques projets ici. » J’hausse les épaules, regrettant presque actuellement. « Et toi ? Ta vie d’avant te manque pas ? Tu fais encore de l’urbex de temps en temps ? »

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Message(#)Don't live standing still (Enoch) EmptySam 6 Fév - 13:17

Je lui fais bien volontier croire que la maison est vide de tout spiritueux, mais ce n’est pas le cas. Il y a des restes comme on dit. Simplement qu’il est encore tôt pour y toucher et je suis à la diète comme qui dirait. Je ne peux plus me permettre certaine insouciance à cause des gamins et ce n’est peut-être pas forcément chose trop mauvaise. Je ne sais pas si je le déçois. C’est une possibilité. Ce soudain retour venu de nulle part soulève certaines questions qui ne trouveront certainement pas toute leur réponse. “Tes gamins t’ont forcé à arrêter la limonade ? Ils trouvaient que tu buvais trop ? ” “ De vrai tyrans, si tu savais. Au revoir l’alcool, le sucre et pleins d’autres trucs chouettes. ” Il ne peut pas savoir. Ce n’est pas un reproche que je lui fais, simplement un constat. Comme moi je serais bien incapable de savoir ce qui s’est déroulé dans sa vie ces derniers mois. Une réalité sans jugement en somme. Il m’a l’air en forme, c’est l’essentiel et je m’en contente pour le moment. Il accepte le jus de fruit sans rechigner. Je trouve la situation étrange, presque plus que moi qui me retrouve devant un Finn tombé dans l’errance de l’alcool et de la confrontation de nos deux modes de vie drastiquement différents. C’est là que je me rends compte que cela va bientôt faire un an que ce foutu procès a débuté et que j’ai disparu des radars.  

Il m’attaque sur mes petits yeux, je lui rends la pareil. Cette idiotie me fait me remémorer nos réveils passés après des soirées que je qualifierai par le terme festif pour ne pas me heurter trop douloureusement à une certaine nostalgie. “ On sait tous que tu perds tous les défis Noc, je vais gagner c’est sûr ! ”“ Si t’es toujours aussi taré qu’avant je n’en doute pas un seul instant. Je garde encore en mémoire ma défaite sur celui qui tiendrait le plus longtemps sans dormir.” Dites une connerie et vous êtes presque sûr qu’il essayera de la faire et à l’époque je le suivais joyeusement juste pour le challenge. J’ai l’impression d’être ultra-vieux d’un coup alors que cela date d’à peine quelques années. J’imagine même pas la crise de la quarantaine, ça va être la cata totale. Jetez moi dans un escalier avant.

J’accepte, presque sans aucune réflexion ce qui est très rare. Je le surprends apparemment vu les yeux écarquillés, et cernés, qu’il me tire. Le calcul est vite fait : soit on passe un super moment, soit il n’y a peut-être tout simplement rien à reconstruire. C’est une fuite en avant vers un passé que j'encense hypothétiquement trop. On verra si le destin me montre que j’ai tort mais je pars tout de même plutôt optimiste.    Peut-être que lui aussi est un peu nostalgique de ce passé ? De cette vie bien différente de celle qu’il a maintenant.  “ Moi qui pensais que j’allais devoir faire des pieds et des mains pour te convaincre !  Je t’ai manqué c’est ça ?” “ Non, j’ai juste besoin d’un nouveau baby-sitter histoire d’initié Aaron et Siobhan au monde la nuit et puisque tu me devras un service.” Je sifflote avec un air malicieux. Par contre le coup du doigt dans les côtés j’apprécie moins étant éminemment chatouilleux de nature. “Dis ton toi. Commence pas avec ce genre de choses.” Et comme un gosse je contre-attaque. Oui je crois que je peux dire qu’il m’avait manqué et qu’il est peut-être un moyen de penser à autre chose que mon rôle de paternel.

Tu verras c’est l’aventure ! Si j’avais pas peur que t’ais l’impression de te faire emmener à l’abattoir je te banderais même les yeux pour la surprise !” J’arque un sourcil avec un air intrigué. “ Si c’est un défi que tu me crois pas capable de relever, tu te fourres le doigt dans l’oeil. Tu me prends pour un vieux ? ” Pete n’aurait pas foncièrement tort de croire ça, si mon vieux pote voyait mon quotidien. Cependant j’ai le vague sentiment de m’être jeté dans la gueule du loup. Comme un imbécile, je ramène un bandana qui remonte à l’époque où j’allais encore à des festivals. Damn. Acceptons de jouer à colin-maillard, soyons un peu fous.

***

Finalement nous arrivons sur les lieux, moi aveugle à cause du bout de tissu noir et blanc qui couvre mes yeux. Avant de commencer notre exploration, je lui pose une question.  En faisant fit de quelques bruits parasites je peux l’entendre sautiller comme un cabri. “ Eh nooon ! J’ai un très bon antiride, ça empêche de vieillir, tu devrais essayer Papy, la prochaine fois que je vais te voir, t’auras l’air d’un grand-père !  ” “C’est pas moi qui te dirais le contraire monsieur le jouvenceau. ” Je sens l’odeur, pas des plus agréables, de la cigarette, alors que je tâtonne comme je peux sur un terrain de moins en moins plat. Dans 5 minutes, je me casse la gueule à ce rythme. “J’ai décidé de poser un peu mes valises à Brisbane, d’arrêter de voyager autant, faire quelques projets ici. ” “ Incroyable, Pete le maraudeur est devenu casanier. C’est pour des projets liés à ton job ? ” Je l’interroge curieux de connaître ses motivations surtout pour un voyageur émérite, qui ne sait pas tenir en place, tel que lui.

Et toi ? Ta vie d’avant te manque pas ? Tu fais encore de l’urbex de temps en temps ? ”“Tu veux dire me faire bander les yeux et manquer de me casser la gueule à plusieurs reprises ? Non pas vraiment. ” Et en parlant de ça, mon pied vient taper une roche dont j’avais sous-estimé la hauteur. Un peu plus et je tombais. “ Sinon, non je n’ai plus fait d’urbex depuis un bail. Entre ma dernière année avant ma confirmation pour être pédiatre et les gosses, je manque souvent de temps ces derniers temps. La force des choses m’a assagi, je crois. T’en as fais beaucoup toi de l'urbex depuis notre dernière virée? " Qui remonte à plus d’un an. Peut-être que le padawan a dépassé le maître, cela ne serait pas étonnant vu comment mon corps respire la rouille.  

On arrive bientôt pour que je puisse enlever ce foutu bout de tissu ou tu attends vraiment que je me casse la tronche une fois avant de me dire qu’on est déjà arrivé ? ” Je ris et je le soupçonne quand même de vouloir voir ma chute.


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Message(#)Don't live standing still (Enoch) EmptyDim 14 Fév - 21:07

Je ne reconnais pas sa maison, je ne reconnais pas sa vie et finalement je ne reconnais pas vraiment le père que je vois en face de moi.  “ De vrai tyrans, si tu savais. Au revoir l’alcool, le sucre et pleins d’autres trucs chouettes. ” Je n’ai pas envie de savoir, ce n’est pas une vie à laquelle j’aspire, je ne suis pas prêt à grandir, pas prêt à me poser et à devenir cet adulte que tout le monde cherche désespérément à devenir. J’accepte le jus de fruit, sans véritable goût. J’aurais préféré une bière ou au moins une limonade, ça m’aurait moins donné l’impression d’être dans la maison d‘un inconnu.

“ Si t’es toujours aussi taré qu’avant je n’en doute pas un seul instant. Je garde encore en mémoire ma défaite sur celui qui tiendrait le plus longtemps sans dormir.” Ca date tout ça, ça me semble loin et ça m’arrange un sourire. Je n’avais jamais dit non à un défi aussi stupide soit-il. « Maintenant tu dois avoir de l’entraînement avec des jumeaux ! » J’ajoute sur un ton moqueur.  J’ai envie de lui poser des questions sur la mère, sur leur situation actuelle, ça fait longtemps que je n’ai pas eu de nouvelles de tout ça mais ça me semble être une discussion trop sérieuse pour tout de suite.

Je n’ai même pas besoin de le convaincre et je le regarde interloqué. J’avais cru devoir faire des pieds et des mains pour qu’il m’accorde quelques heures. J’avais cru qu’il me dirait non pour la simple et bonne raison que je débarque à l’improviste dans sa vie comme un train qui déraille alors que ça fait des mois qu’on ne se donne plus vraiment de nouvelles. “ Non, j’ai juste besoin d’un nouveau baby-sitter histoire d’initié Aaron et Siobhan au monde la nuit et puisque tu me devras un service. Dis ton toi. Commence pas avec ce genre de choses.” Je ris, battant en retraite pour éviter ses propres chatouilles. Je m’imagine à garder ses enfants et heureusement qu’il rigole parce qu’il est clair que je serais très mauvais babysitter. « J’espère que tu paies bien hein, mes services sont hors de prix ! »  

“ Si c’est un défi que tu me crois pas capable de relever, tu te fourres le doigt dans l’oeil. Tu me prends pour un vieux ? ” C’est exactement pour ça que je le prends ce pote qui a disparu de mes soirées. Pour un vieux, pour un père, pour un adulte. Je le regarde d’un air dubitatif et pourtant il va jusqu’à aller chercher un bandana et mon regard est rieur. « Allez Papy il est l’heure d’aller faire sa promenade ! »

***

Il a l’air ridicule à marcher les yeux bandés et on ne peut pas dire que je l’aide, soulignant encore une fois qu’il a pris de l’âge mais aussi surtout que je ne le vois vraiment plus souvent. “C’est pas moi qui te dirais le contraire monsieur le jouvenceau. ” Je tire sur la cigarette que je viens d’allumer lui expliquant que j’ai décidé de me poser un peu. “Incroyable, Pete le maraudeur est devenu casanier. C’est pour des projets liés à ton job ? ” « Moi casanier plutôt crever ! » l’idée d’être cloitré chez moi face à mes pensées m’est insupportable. «  Ouais, je vais bosser avec la Northlight une troupe de théâtre je sais pas si tu connais ? » Il fallait bien que je lui retourne la question et je la rattrape de justesse alors qu’il manque de trébucher sur une roche.   « Tu veux dire me faire bander les yeux et manquer de me casser la gueule à plusieurs reprises ? Non pas vraiment.  Sinon, non je n’ai plus fait d’urbex depuis un bail. Entre ma dernière année avant ma confirmation pour être pédiatre et les gosses, je manque souvent de temps ces derniers temps. La force des choses m’a assagi, je crois. T’en as fais beaucoup toi de l'urbex depuis notre dernière virée? " J’hausse les épaules, le guidant un peu plus pour qu’il évite des gros débris qui pourraient réellement le faire tomber. « Non j’en ai pas vraiment fait depuis, c’était plus drôle avec toi. » j’avoue avec un sourire.  En réalité c’était aussi que je préférais me perdre dans des verres d’alcool à diverses soirées mais ça je ne l’aurais pas dit à voix haute.  “ On arrive bientôt pour que je puisse enlever ce foutu bout de tissu ou tu attends vraiment que je me casse la tronche une fois avant de me dire qu’on est déjà arrivé ? ” Mon roulement de yeux pourrait presque être audible. « Je t’ai pas dit ? En fait c’est une caméra cachée, j’attends la chute parfaite je te préviens ! » on arrive enfin devant l’entrée du bâtiment industriel abandonné et je lui enlève le bandeau. « Et voilàààà. Heureusement que je suis là pour ajouter un peu de piment à ta routine là ! Ca fait combien de temps que t’es pas sorti ? »



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Message(#)Don't live standing still (Enoch) EmptyVen 26 Fév - 17:41

On échange sans que je ne perçoive distinctement son regard sur ma nouvelle vie. Certainement doit-il la trouver ennuyante à souhait. Peut-être même que là, je l’ennuie en lui racontant des choses qui ne l'intéressent pas. Beaucoup diront que j'ai beaucoup mûri si ce n’est même que je sois enfin devenu mature. Je ne pense pas que ça soit particulièrement. Je n’ai pas vraiment eu mon mot à dire sur les responsabilités qui me sont soudainement tombées dessus. D’aucuns, ceux ayant connaissance du procès, diraient que j’ai choisis de les assumer là où certains auraient fui. C’est vrai, j'aurais pu me contenter de laisser la garde exclusive à Charlie. Adieu les devoirs de papa et je n’aurais plus été obligé de la supporter cependant ces gosses, nos gosses, je les aime à en crever. Ils sont presque comme qui dirait une extension de moi et leur bonheur fait le mien si j’ose dire même s’ils ont condamné à jamais ce que je nomme désormais ancienne vie.

Je remémore des souvenirs d’une période qui en tout point me paraît moins contraignante, peut-être par facilité, là où je pouvais me laisser aller à une certaine légèreté et inconscience. Il me nargue sur ma défaite contre lui à ce jeu de celui qui rester éveillé le plus longtemps.  “ Maintenant tu dois avoir de l’entraînement avec des jumeaux !”  “Si pour toi se faire réveiller à n’importe quelle heure de la nuit et rarement dépasser les 8h de sommeil c’est un entraînement, ouais je te confirme. C’est un marathon quotidien.” Mieux vaut rire de sa réalité quotidienne que d’en pleurer de fatigue non ?

Je le surprends en acceptant rapidement sa proposition. Je cède non sans une pointe d’humour en lui disant qu’il me serait redevable pour mon acte de générosité, alors que dans le fond se serait plutôt l’inverse mais je tais cette réalité. Peter serait certainement l’une des dernières personnes à qui je confierais la garde des enfants. Ce n’est pas que je doute de lui, c’est que je suis certain que ce genre de métier n’est pas fait pour lui. “ J’espère que tu paies bien hein, mes services sont hors de prix !” “Si t’acceptes toujours les paiements en bouteille de bière je suis sûr qu’il y a moyen qu’on s’arrange ! ” Je m’amuse à le narguer autant qu’il le fait. L’avantage c’est qu’avec Pete, il n’y pas besoin de se prendre la tête et qu’il répondra toujours par une surenchère à une pique sans risque de vraiment vexé.

***

Je me retrouve les yeux bandés à marcher à l’aveugle dans un terrain accidenté. Je sens son air railleur se poser sur l'entièreté de mon être, là à me juger. Mon interlocuteur me raconte que ça fait un petit bout de temps qu’il est sur Brisbane. Je pointe du doigt qu’il serait devenue casanier et sa réponse ne manque pas de provoquer un éclat de rire chez moi. Quand on sait que Pete est incapble de tenir en place, le fait qu’il soit peut-être devenu casanier à de quoi provoquer un sourire. Sa réponse semble indiquer le contraire, tant mieux qu’il n’est pas changé sur ça contrairement à moi même si là encore en terme de voyage, il m’écrase très largement. “  Ouais, je vais bosser avec la Northlight une troupe de théâtre je sais pas si tu connais ? ”“Absolument pas.” Autant dire qu’il me parlait presque en mandarin là. “Si vous donnez des représentations j’espère que j’aurais le droit à des places VIP.” Je fais le malin mais en attendant je manque de salement trébucher alors que je sens sa main prendre la mienne pour éviter une catastrophe. C’est le moment où je lui raconte ma trépidante vie pour m’avoir sauvé. Il me questionne sur l’urbex et je réponds par la négative. Je lui retourne la question et lui non plus ne semble plus vraiment pratiquée cette activité. Je suis autant heureux de savoir que je lui manque que je me sens coupable de cette situation. On va pouvoir rattraper le temps perdu, enfin c’est ce que je crois. “ Je t’ai pas dit ? En fait c’est une caméra cachée, j’attends la chute parfaite je te préviens ! ” Il garde le même humour potache qu’autrefois. J’en ris. “Déso, pas déso, ça n’arrivera pas.” Puis finalement il s’exclame “ Et voilàààà. Heureusement que je suis là pour ajouter un peu de piment à ta routine là ! Ca fait combien de temps que t’es pas sorti ?” “Eehhh je suis sortie hier pour faire des courses.” Je lui fais les gros en ne parvenant pas à étouffer mon rire.  

Ce que lui et moi ne pouvions pas prévoir c’est qu’avant même de commencer notre aventure, mon téléphone se mette à sonner. Je regarde l’écran et je vois que c’est ma mère. Je ne peux m’empêcher de répondre. Elle est inquiète car Siobhan fait une poussée de fièvre et qu’elle se met à tousser. C’est la deuxième fois que ça arrive en peu de temps. “Je suis vraiment désolé mais on va devoir reporter ça. Ma fille semble être malade et je dois m'occuper d’elle.” Il va me détester de le laisser tomber, je le sais d’avance. Mais mon devoir de père est plus important que celui d’ami. Je trouverai un moyen de me rattraper. “On se revoit vite !” Je prends à peine le temps de lui faire une accolade amicale que je me retrouve à retourner chez moi dare-dare. 

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