you think a little thing like death's gonna slow us down ? (ft. @anastasia williams )
 

C’que tu ferais pas pour les potes, sérieux. Les hôpitaux c’est un peu ta hantise. (Presque au moins autant que ces enfoirés de clowns.) Tu grimaces un peu en levant la tête vers l’imposant bâtiment et tu te remémores brièvement ton dernier passage dans cet endroit. Y a un an ou deux, sûrement. Ton skate et toi vous aviez fait un sacré vol plané et tu t’étais retrouvée avec une jambe en vrac. (T’as jamais été fan de géométrie mais l’angle qu’elle avait fait était assez marrant, fallait avouer.) Quelques broches, un plâtre et des séances de rééducation (torture) plus tard, t’étais aussi fraîche qu’un marathonien en train de faire un cent mètres haie. Tu plisses le nez et tu te décides finalement à retirer ton casque et à descendre de ta bécane. T’es tellement contente de plus avoir à te déplacer en skate comme une pauvre âme en détresse… Le seul inconvénient dans tout ça, c’est que ça te nique ta coiffure. T’as malheureusement pas encore trouvé d’alternative à ça. Tout ce que tu peux faire, c’est passer une main dans tes cheveux et les ébouriffer un peu pour faire genre. T’attaches vite fait la chaîne antivol autour de la roue et tu te diriges vers l’accueil. Pour des raisons de sécurité, tous les visiteurs sont supposés écrire leur nom sur un bloc-note avec les heures et pour être honnête, ça t’emmerde un peu dans la mesure où t’as pas tellement envie de donner ton nom vu ce que t’as dans les poches. Forçant ton plus magnifique faux sourire à l’infirmière qui a l’air d’avoir une cinquantaine d’années, tu prends son calepin et signe du nom Leia Organa en espérant secrètement qu’elle connaisse pas la référence. Par dessus ses lunettes, tu vois son regard plein de jugement détailler ton allure et tu te contentes de lui offrir un sourire poli en lui rendant son papier. Elle lève un sourcil en lisant le nom à voix haute ; « C’est Polonais ? » « Ukrainien. » que tu réponds du tac au tac. Elle hoche la tête avant de t’indiquer la direction de la chambre 702. « Merci. » t’inclines la tête et tu traces ta route avant que quelqu’un avec un minimum de culture cinématographique ne se décide à vérifier cette liste et que tu te fasses griller. Alors que tu parcoures les couloirs aseptisés de l’hôpital, tu te mets à siffloter en attendant d’arriver à destination. Ascenseur, couloir, escalier, t’as l’impression de pas en voir le bout. Enfin, la terre promise. Enfin la chambre d’Ana quoi. La porte est fermée, alors tu toques vite fait histoire de t’assurer de pas tomber à un mauvais moment. T’attends pas pour rentrer, mais au moins on pourra pas te reprocher de pas avoir frappé si tu tombes sur sa famille. « Hey Williams. » que tu dis en guise de salutation tout en entrant et en refermant derrière toi. « Oof. » tu peux pas réprimer ta grimace quand tu la vois comme ça, elle a pris grave cher. « Pardon mais t’as une sale gueule. » tu poses ton casque sur une chaise à côté avant de lui lancer un bref regard désolé. A la fois pour la blague et pour l’état dans lequel elle est. « J’ai tes trucs. » Tu farfouilles dans ton sac pour en sortir son casque que tu poses sur sa table de chevet. Et puis c’est tout. Tu fais mine d’avoir oublié le plus important.

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Y a pas à dire, tu t’attendais pas pas tout à fait à ça en venant voir Ana. Là t’as clairement l’impression qu’elle est passée sous un bus ou un truc du genre. Et qu’ils ont reculé ensuite pour lui re-rouler dessus avant d’encore faire marche arrière pour recommencer. C’est pas joli joli à voir et c’est un peu préoccupant de la voir dans cet état. Ca te fait un peu drôle d’ailleurs. D’un côté, t’as envie de tout savoir, mais d’un autre, tu te dis qu’elle aura peut-être pas envie d’en parler. Les traumatismes tout ça… Du coup tu te contente de la complimenter bien gentiment comme il se doit. Au moins elle est assez réceptive à ta salutation pour te répondre d’un doigt d’honneur. Tu ricanes en lui envoyant un baiser volant accompagné d’un clin d’oeil, juste histoire d’exagérer le tout. Pendant que tu commences à déballer ses affaires, tu la vois prendre son portable et commencer à taper des trucs. Et ton téléphone commence à pinger. Ca va être marrant tiens, si elle peut pas parler. Tu regardes pas tout de suite le message, lui sortant d’abord son casque qu’elle s’empresse de prendre et de serrer contre elle comme si c’était son meilleur ami. Elle doit vraiment s’emmerder la pauvre. C’est quand tu restes plantée là sans pour autant lui présenter le Saint Graal que d’autres messages arrivent. T’affiches un petit sourire narquois avant de dégainer ton téléphone et de check ce qu’elle t’a envoyé. Et toi t’es décoiffée. que tu lis d’abord. T’affiches un air outré en posant une main sur ton coeur de manière ultra dramatique. « Alors déjà, je te permets pas. » ouais, on déconne pas avec ça. « Figure toi que mes cheveux c’toute ma vie et que je les décoiffe pas pour tout le monde. » cette fois tu la pointe du doigt avant de ramener une chaise à côté de son lit et de te poser un peu. « Tu devrais être honorée. » t’ajoutes en posant ton sac sur tes jambes. Fais pas genre. Dis moi que tu l’as. Déconne pas putain, j’vais buter la putain d’infirmière si je fume pas, elle me casse les ovaires puissance mille « Okay okay, calme toi Hellraiser, j’te faisais marcher. » tu ricanes en sortant le pochon et le paquet de feuilles à rouler. T’espères qu’elle a la référence pour Hellraiser, histoire qu’elle visualise bien. Au pire, le nom reste cool. Vu son état général, tu t’occupes de préparer le joint, la questionnant du regard de temps à autre pour voir si elle le veut chargé ou pas. Une fois que la dose a l’air de lui convenir, tu le roules complètement et tu lui tends. « Tiens. » elle s’empresse de le prendre et tu lis les nouveaux messages. Tu le crois que ces connards veulent pas me laisser mes baguettes ? Apparemment, je fais des nuisances sonores… ça te fait rire. T’imagines l’enfer du personnel soignant ou des autres patients si quelqu’un s’amusait à frapper contre les barreaux du lit ou les murs juste pour passer le temps. Bon et alors, la répet’ ? J’vous ai manqués ? t’hoche brièvement la tête en te levant pour aller ouvrir la fenêtre en grand. Autant ne pas transformer la chambre en aquarium géant. « Tu vas les rendre zinzins à force. » brièvement, tu passes la tête dehors, comme pour t’assurer que personne passerait par là. (Comme si.) « Bah, ils ont un peu râlé au début et finalement… Bon bein tu vois quoi. » ils allaient pas l’insulter en apprenant le pourquoi de son absence. « Alors, y t’es arrivé quoi ? » tu sors ton briquet et tu retournes à ton siège. Avant qu’elle ai le temps d’écrire, tu reprends : « J’devine attends. » avant de t'asseoir, tu te penches un peu pour allumer son traitement de contrebande. « Tu t’es portée volontaire pour être la première porteuse d’un exosquelette expérimental et devenir la prochaine Wolverine ? » avec un squelette complet en métal et tout, pas super pratique aux aéroports.

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Une chose est sûre, elle a l’air d’apprécier, Ana. T’observes avec attention alors qu’elle va se mettre à la fenêtre que t’as ouverte, juste histoire de t’assurer qu’elle se casse pas la gueule. Ca serait sacrément con de glisser et de se retrouver dans un état encore pire que celui dans lequel elle est déjà. T’essayes au mieux de détendre un peu l’atmosphère en trouvant des raisons débiles quant à sa présence ici. Pour toute réponse, t’as d’autres messages qui arrivent. Si seulement. Au moins ça vaudrait le coup d’en chier. Non, apparemment j’me suis  juste fait défoncer la gueule à l’ancienne. ça t’arrache un demi sourire. Parce que malgré tout, ça t’inquiète quand même de la voir dans cet état. J’me rappelle plus vraiment. J’étais défoncée... J’ai dû faire chier la mauvaise personne... concrètement, t’as pas de raison de douter de ce qu’elle dit. A part ce que tu peux voir dans les films ou les séries, t’y connais absolument rien en médecine. Alors un trou de mémoire suite à un choc et de la fumette, ça te paraît pas incohérent. Tu te contentes d’hausser les épaules en grimaçant un peu. Faire chier la mauvaise personne c’est un sacré euphémisme. Tu t’es déjà fait casser la gueule une ou deux fois, parce que tu sais pas te tenir quand t’as bu, mais t’as jamais été arrangée comme ça. Au pire t’as eu le nez cassé, des cocards et les poings abimés, mais jamais ça a été à ce point là. J’suis dans la merde en vrai… Ils vont m’envoyer en rehab, c’est sûr. J’étais plus ou moins sous contrôle judiciaire de mes deux avant de me faire raboter la face... tu fais les gros yeux en voyant ce dernier message. Ton regard remonte vers elle qui est toujours occupée à profiter de son joint et tu grimaces un peu. « Ca craint ton histoire... Faudra que tu me files l’adresse d’où c’est arrivé, histoire que j’y aille pas. Genre jamais. » ouais les quartiers mal famés, t’as pas trop envie d’y foutre les pieds. Pas plus que nécessaire quoi. « T’es sérieuse pour la rehab ? Merde... » ça fait chier, clairement, et t’as pas besoin de la connaître depuis longtemps pour savoir que ça l’emmerde au possible de devoir aller en cure. Mais en même temps, t’es un peu mitigée sur le sujet. C’est pour son bien, nan ? Ca peut pas lui faire de mal techniquement. Enfin pour le coup, tu tiens ta langue, t’as pas envie de la braquer ou quoi, c’est sûrement le pire truc à faire. Tu t’enfonces un peu plus dans ton siège, jetant un coup d’oeil à la porte de temps à autre. T’as pas trop envie qu’un infirmier débarque, c’est le pire plan. Pour Ana comme pour toi. « T’en as pour combien de temps ? » tu l’imagines déjà péter un câble au centre de désintox. Tu sais pas comment est sa famille sur ce point, elle en parle jamais, mais t’es d’avis qu’ils sont sûrement pas ravis de la situation. « Si jamais t’as besoin de quoi que ce soit, hésite pas hein. » tu promets rien, mais tu feras de ton mieux. « Même si j’doute qu’on me laisse entrer dans un centre de rehab... » au moins tu pourras essayer de lui apporter des trucs le temps qu’elle est encore à l’hosto. (Et encore, après ta visite d’aujourd’hui, c’est pas dit qu’elle y ai encore le droit après, d’une manière ou d’une autre, ils vont forcément se rendre compte qu’elle a fumé dans sa chambre.) Au mieux tu pourras lui envoyer des memes nuls ou des photos de Neal avec ses baguettes.

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Spring Hill, chez les bourges. Cherche pas, c’est pas l’quartier c’est moi l’aimant à emmerdes. Si tu veux fuir, tu as encore l’occas’ tu hoches la tête en adoptant un air un peu sérieux. « J’ai jamais trop aimé le quartier de toute façon. » puis tu secoues la tête tandis qu’un sourire en coin se dessine sur ton visage. « Moi qui me prenait pour un aimant à malchance, j’avoue qu’tu me bats haut la main sur ce coup là. » des beignes tu t’en étais pris plus d’une, mais jamais à ce point là. Ca relevait même carrément du miracle vu les situations de merde dans lesquelles tu te foutais parfois. « A nous deux on doit bien réussir à annuler ça. » comme on dit en maths, deux négatifs ça s’annule et ça fait un positif, hein ? T’aimes bien l’idée que ça marche aussi dans la vraie vie. L’idée te réconforte pas mal, même. T’essaie d’en savoir plus sur sa rehab, sur le temps que ça prendra. T’oses pas vraiment dire que c’est ce qu’il y a de mieux pour elle, dans le fond vous le savez toutes les deux. Si ça marche, c’est pas plus mal, mais faut qu’Ana accepte l’aide. J’sais pas, c’est que des suppositions en vrai. Mais de c’que j’en sais ça dure 2 - 3 semaines. J’vais péter un plomb. tu fais la moue en passant une main dans tes cheveux pour les remettre un peu en place. « Je t’enverrai des photos de Neal et de ses baguettes, ça te passera le temps. » encore fallait-il qu’elle ai le droit à son téléphone. T’imagines bien qu’à moins qu’elle arrive à le planquer en entrant dans le centre, elle aurait le droit seulement en temps limité et que ses messages seraient sûrement surveillés. C’était craignos un peu cette histoire. Tu connais un gars qui peut tatouer les plans d’évacuation de tous les centres de cure du Queensland ? C’est pour un ami. tu ricanes à la référence. « J’connais peut-être un gars, ouais. J’irai m’renseigner. » que tu dis pour plaisanter. Quand bien même c’était quelque chose de possible, t’imagines pas le prix d’un tatouage pareil. Au moins le salaire d’une année. Ou alors des faveurs pas super légales jusqu’à la fin de ses jours. L’un ou l’autre c’était pas fou comme solution. Tu veux fumer ? elle te tend le joint dans le même temps et tu lui réponds à la négative. « J’conduis, j’aime autant pas. » en temps normal, t’aurais sûrement pas dit non. Seulement ton permis est encore tout neuf et si y a bien un truc que t’as pas envie de niquer, c’est ça. Alors certes, les chances de se faire contrôler sont minimes, mais un accident c’est vite arrivé. Et en moto si t’as le malheur de rater un virage parce que t’as l’esprit trop embrumé, tu risques de vite déchanter et d’atterrir dans la chambre voisine à celle d’Ana à l’hosto. (Ouais bon, t’es peut-être un peu parano, ça te passera quand t’auras ton permis depuis un petit moment.) « Profite de ton dernier. » que t’ajoutes en haussant doucement les épaules. Le joint du condamné, c’était à la fois amusant et triste. Garret pourra gérer la batterie au moins en mon absence... t’acquiesces de nouveau. Il reprendra son rôle initial sans soucis. Ça me fait super chier… J’vais rater le putain de concert de fin janvier… Vous m’virez pas du groupe hein. Sinon, je brûle vos maisons à mon retour. tu lui lances un regard faussement outré. « Une chance que t’ai pas ma nouvelle adresse alors. » le bail était tout juste signé et t’en avais encore parlé à personne, même pas ton frère. Le canapé de son appart allait se retrouver enfin libre après tout ce temps. « En prévision, je louerai un Airbnb pour faire genre que c’est chez moi quand tu passeras. » comme si t’avais les moyens de faire ça.

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T’insistes pas plus sur le sujet qui fâche. Elle donne pas trop de détails, t’en déduis donc qu’elle a pas spécialement envie d’en parler. Et tu vas pas insister pour lui tirer les vers du nez. Ton téléphone vibre de nouveau et tu ricanes en voyant son message.  T’as une baguette magique ? Nan parce que j’vois que ça pour réparer mon putain d’karma... pour le coup, t’aimes à croire que t’es un peu plus optimiste qu’elle. Et pourtant niveau malchance, t’en tiens une sacrée couche. Bon, clairement depuis ton retour à Brisbane, le vent semble avoir tourné en ta faveur et c’est tant mieux. T’as fait des rencontres folles, ton groupe se porte mieux que jamais, vous avez même battu votre record de vues et d’abonnés. Non, clairement, tu préfères rester dans l’optimisme naïf. « Tu crois que la baguette de Neal c’est suffisant ? Parce que j’ai laissé la mienne à Poudlard, j’suis vraiment trop tête en l’air. » tu plaisantes. Ah quel pied ça serait de vraiment pouvoir aller là-bas. Rien que d’y penser, ça te donne des idées de clips vidéos à tourner si jamais t’as la chance d’y mettre les pieds. Avec un petit budget et une bonne organisation, ça serait carrément faisable au court de l’année. Tu prends notes dans un coin de ton téléphone et tu regarderas ça sérieusement quand t’auras cinq minutes. Alors que tu termines d’écrire avec un grand sourire aux lèvres, de nouvelles notifs arrivent. Non mais sans déconner… J’sais qu’je suis pas la plus fiable, mais sauf mâchoire pétée, je finis toujours par arriver, pas vrai ? En retard souvent, ouais je sais... C’est mon côté italien ça... tu ricanes en secouant la tête avant de voir le message suivant. Tout ça pour dire… Le groupe c’est le seul truc bien dans ma vie en ce moment. Le reste, c’est la merde. Me remplacez pas, je reviens. tu lèves les yeux vers elle et tu te redresses dans ton fauteuil. Y a pas de smiley et elle a l’air tout à fait sérieuse. « Hé, t’en fais pas pour ça ok ? » tu dis pour la rassurer. « On va gérer sans toi le temps que tout ça s’arrange, mais t’auras toujours ta place en revenant. » de toute façon, c’toi la lead du groupe, tu prends les décisions et t’as décidé qu’elle restait. D’ailleurs ça te fait penser qu’à cause de son absence à la dernière répétition, elle a raté quelques info sur les prochains projets du groupe. « Avec Garry on a commencé à bosser sur de nouvelles chansons. Là on travaille sur les instru, j’t’enverrai les maquettes pour qu’tu puisses pratiquer à distance. » tout ça pour le plus grand plaisir de ses voisins de chambre, bien entendu. En soit c’est pas grand chose, mais tu te dis que ça pourra l’aider à garder un peu l’esprit occupé. « Crois pas qu’tu pars en vacances Williams. » t’ajoutes d’un air faussement sérieux. « A la base on avait prévu de filmer le prochain clip dans le mois, mais on va décaler et t’attendre. » depuis qu’elle est là, vous en avez pas sorti de nouveau. Du coup, seuls ceux qui sont venus vous voir en live ont eu un aperçu d’Ana, les followers d’internet ont pas encore eu l’occasion de la voir à l’oeuvre et c’est bien dommage. J’me fais tellement chier, t’veux pas te planquer dans la salle de bain et rester après la fin des horaires de visite ? J’te partagerais ma soupe. Un vrai délice. (non) t’es pas sûre d’avoir envie de soupe, mais tu te dis que ça peut être marrant de rester pour lui tenir compagnie. Ou du moins essayer de le faire. « Si tu veux ouais. Heureusement que j’suis petite, j’pourrai me ranger dans le placard improbable de la salle de bain. » t’es vraiment pas le genre de meuf trop difficile à convaincre, ça va. Tout le monde se planquerait pas dans un placard minuscule pour ses potes. « Si y a du dessert tu partagerai pas ça plutôt ? Parce que j’suis pas très fan de soupe. » même si ça risque fortement d’être un truc dégueulasse genre de la gelée verte. Mais même ça tu manges alors bon. Avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit sur le fait que justement, tu devras boire de la soupe, tu enchaines. « Et c’est pas une invitation pour rire de ma taille, y a que moi qui ai le droit. » tu pointes ton doigts vers elle, la menaçant pour de faux. Tu sais très bien qu'elle se gênera pas pour le faire.

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Tu rassures Ana sur le fait que vous allez pas la virer du groupe. Et elle avait sûrement besoin d’entendre ça vu la situation dans laquelle elle se trouve actuellement. C’est pas grand chose de lui dire et de toute façon, y avait aucun projet de remplacement. Faudra juste se contenter de la remplacer le temps qu’elle soit de nouveau fraiche et dispo. Vous avez toujours réussi à vous démerder avant qu’elle ne soit intégrée alors ça sera pas vraiment un soucis. Ok. J’voulais juste qu’ce soit clair. Vous vous débarrasserez pas d’moi comme ça tu hausses les épaules avant d’ajouter ; « Vu les menaces on est pas suicidaires non plus. » que t’ajoutes pour plaisanter. Tu sais qu’elle était pas sérieuse, mais ça n’en reste pas moins drôle de rebondir dessus encore une fois. Tu lui proposes ensuite de lui envoyer les maquettes des prochaines musiques sur lesquelles vous allez bosser. Tu fais même passer ça pour des devoirs et t’as l’intuition qu’elle a jamais été aussi hypée à l’idée d’avoir à en faire. Tu la vois d’ailleurs pianoter furieusement sur son téléphone pour te répondre. Non mais OUI ! ENVOIE TOUT ! Je vais leur voler des bacs à pisse là pour m’entraîner. T’façons, si j’prend des vacances ce sera de l’hosto ou de ma famille de connards, pas du groupe tu souris devant son enthousiasme. Tu sais pas comment elle s’entend avec sa famille, pas bien du tout de ce que t’as compris, mais tu sais ni pourquoi, ni depuis combien de temps ça dure. C’est pas tellement tes affaires en plus de ça, t’es bien placée pour savoir que les histoires de famille c’est jamais simple. A part ton frère, t’as pas tellement de contacts avec ta soeur aînée et ça fait des années que t’as plus adressé la parole à ton paternel. Alors juger ou questionner les relations qu’elle peut avoir avec sa fratrie ou ses parents, t’es clairement pas là pour ça. T’expliques ensuite que tu vas faire décaler le tournage du prochain clip, c’est chiant mais c’est pas la fin du monde, clairement. Et les autres seront d’accord de toute façon. Attends, si ça se fait j’vais pas en rehab… Ou pas de suite… J’vais devoir passer devant le juge ENCORE à tous les coups. Annule rien pour l’moment tu lèves les yeux vers elle. « T’es sûre ? » tu arques un sourcil. « Au pire tu me diras. » faudra juste pas tarder à être au courant, histoire de pas bloquer les journées de tout le monde pour rien.
L’idée de rester après la fermeture est marrante. T’as pas tellement d’endroit où tu dois être ce soir, Garry va s’occuper de ton chien du coup tout baigne. T’acceptes de rester et tu sais d’avance qu’il va falloir te contorsionner comme jamais pour aller te planquer dans un des placards. Avant d’aller explorer la salle de bain, tu la “menace” de ne pas se moquer de ta taille. J’oserais pas… Tu m’connais. tu plisses les yeux, pas vraiment convaincue. (A quoi tu t’attendais en même temps ? T’as clairement tendu le bâton pour te faire battre là.) Par contre, c’est l’heure, tu devrais aller te schtroumpher dans le placard de suite. ah bah voilà. (oups j’ai glissé) tu roules des yeux de manière particulièrement dramatique avant de te tourner et de disparaître dans la salle de bain de manière tout aussi théâtrale. Tu te hisses dans un placard et t’y rentres avec un peu de difficulté. Putain tu dois avoir l’air particulièrement débile ici… T’as clairement raté une carrière de contorsionniste là. Après quelques minutes, t’entends la porte qui s’ouvre et une voix à moitié étouffée. Alors que t’espères qu’elle va pas prendre trop longtemps, t’as un mauvais réflexe de vouloir bouger ta jambe parce que t’es mal installée. L’erreur. A peine quelques secondes et la porte s’ouvre. Tu te retrouves face à l’infirmière qui te fusille du regard. Toi, t’offres un sourire aussi crispé que niais. « Qu’est-ce que vous faites là-dedans ? » qu’elle demande en s’écartant et en faisant signe de sortir de là. « Alors vraiment c’est une histoire assez incroyable. » tu commences en faisant de ton mieux pour t’extirper de cette situation délicate. « Vous connaissez Hansel et Gretel ? » tu continues en posant les pieds au sol. T’as jamais vu un sourcil s’arquer autant, c’est une véritable oeuvre d’art. « ...Oui ? » elle est perplexe et n’a pas l’air d’avoir envie de rire. « Ouais ? Bein rien à voir du coup. J’étais en train de chercher son tshirt préféré et le tabouret sur lequel j’étais a glissé et pouf. » t’essaies de noyer le poisson, tu recules jusque la chambre. T’adresses une grimace à Ana, l’air de dire que t’es désolée de la tournure des événements. « Huhun... » elle perd patience. « C’est vraiment fou la gravité ici, haha. » la plaisanterie a assez duré, elle pointe la sortie d’un doigt inquisiteur. « L’heure des visites est terminée, il faut partir maintenant ou j’appelle la sécurité. » tu lèves les mains en récupérant tes affaires planquées sous un oreiller. « Vous êtes sûre que- » « Dehors ! » « Ca va ça va...  » tu fais un bref signe de main à Ana pour lui dire au revoir et tu files. Bon bein, Leia Organa sera sur la liste noire de l'hôpital, c’est une certitude.