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Message(#)flashback ⃤  the end where i begin ( part 2) EmptyMar 23 Mar - 6:46

the end where i begin

Septembre 2020
Certes ils n’étaient pas deux animaux dans un zoo, mais l’animosité qui régner entre eux étaient peut-être plus bancale. Calen proposait des solutions radicales et efficaces (comme si quelque part il avait le contrôle sur quoique ce soit, foutaise). Il le savait qu’en venant ici, sur une simple envie d’être présent pour elle, il ne serait pas accueilli à bras ouvert, il n’en attendait pas moins de Camil. Son plus grand obstacle après ses mensonges, c’était lui, c’était comme essayer de passer à travers un mur blindé d’une épaisseur de cinq mètres. Même un bulldozer n’en viendrait pas à bout, puisque la protection dont il faisait preuve à l’égard de Sxitine était incommensurable par rapport à Calen. Il avait mille et une raisons de lui en vouloir, mais jamais il ne pourrait s’imaginer toute la peine que lui inflige cette situation.

Le ton de cette plaisanterie qu’il ne releva bien évidemment pas, de toute façon détendre l’ambiance n’avait jamais une option entre eux, c’était même à celui qui la rendrait la plus insoutenable. Prêts à exploser d’une seconde à l’autre, comme une guerre qui n’en finirait jamais, et qu’es qu’ils pouvaient en avoir de l’énergie pour ces choses-là.

Un regard échangé, Calen s’extirpa dans le salon pour attendre le sermon que son frère lui donnerait, comme s’il avait cinq ans et bien évidemment cela énerverait le cadet, impossible de s’en tenir à ce qu’on lui dit. Il ne prit même pas la peine de s’asseoir, si bien que lorsque Camil ferma la porte de la chambre il lui sauta presque dessus.

« Épargne moi tes commentaires, je veux juste être là pour elle. Je ne partirais pas, je compte vraiment m’installer ici et faire m’impliquer un peu plus dans sa vie. » le fond de sa gorge se nouait, il n’avait aucune légitimité de s’engager dans un tel projet. « Avant que tu me dises à quel point tu t’es mieux occupé d’elle que moi, n’oublie pas que j’ai fait tout ça pour qu’elle ne soit pas malheureuse. »

Il préférait attaquer que d’attendre qu’on vienne le piquer, la meilleure arme c’est l’attaque et il ne l’a que trop bien compris quand on se reproche un million de choses qu’il est préférable de mordre en premier pour ne pas se faire avoir avant son adversaire. Bien qu’il n’avait pas haussé le ton, sachant qu’elle n’était qu’à quelques mètres, elle ne devait rien entendre de cette conversation.

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Message(#)flashback ⃤  the end where i begin ( part 2) EmptyVen 26 Mar - 8:36

Si l’arrivée de Calen en Australie n’était pas une surprise au vu du coup de fil qu’il lui avait passé quelques heures plus tôt, cela ne signifiait pas pour autant que Camil était heureux de le voir débarquer. L’Américain faisait de son mieux pour garder la tête froide, et pour rester le plus rationnel possible ; après tout, comme le faisait si justement remarquer son frère cadet, Sixtine avait clairement laissé exprimer sa joie de savoir l’autre Smith dans les parages. Il était là pour elle, pour la soutenir, pour passer du temps en sa compagnie. Au plus profond de lui-même, Camil savait que son frère avait pris la bonne décision. Qu’il avait dû faire preuve de courage — un courage qui lui avait fait cruellement défaut, vingt-cinq ans plus tôt — et que les jours et semaines à venir ne seraient pas faciles à vivre pour lui. Camil aurait aimé pouvoir l’épauler autant que Sixtine dans cette épreuve, mais il en était tout bonnement incapable. Sur ce point, et malgré toute sa bonne volonté, il ne pouvait pas rester rationnel. La présence de Calen l’agaçait, et ne faisait que lui rappeler les multiples erreurs qu’ils avaient commises, au fur et à mesure des années qui venaient de s’écouler. D’une certaine façon, son frère lui renvoyait en plein visage le reflet de ses échecs et de ses mensonges, et ça le rongeait de plus en plus. À tel point que, de plus en plus souvent, il s’interrogeait sur le bien-fondé d’un tel secret. À quoi bon faire semblant, encore et toujours ? Pourquoi ne pourraient-ils pas se libérer, en avouant la vérité à la principale concernée ? Mais Camil savait, tout comme Calen, que le moment n’était pas venu, parce qu’il était mal choisi. Ils avaient eu tant de possibilités, tant de chances de se montrer honnêtes, de dire la vérité. Mais les deux frères n’en avaient jamais été capables, et leurs parents ne les avaient jamais encouragés en ce sens. Alors, les deux Américains s’étaient tus et avaient laissé la culpabilité les ronger. Ils s’étaient retranchés derrière leur inavouable secret, et avaient laissé leur relation se déliter.


Si le politicien avait voulu laisser un peu de temps à Calen et Sixtine en tête à tête, il avait néanmoins pris le soin de demander à son frère de le retrouver dans le salon, lorsqu’il aurait terminé. Pour le bien de Sixtine, l’aîné avait proposé au cadet de s’installer ici — momentanément, le temps qu’il puisse trouver un logement décent. Ce serait aussi, pour les Smith, une occasion unique de se retrouver ensemble. Tous les trois. De laisser de côté les tensions, d’avoir l’occasion d’être une famille un peu près normale. Si on omettait, évidemment, leur secret si bien gardé. Camil laissa échapper un rire sans joie, et applaudit son cadet. « T’en as mis, du temps. » Pour venir, pour réagir, pour se souvenir qu’il avait une fille et pour finalement s’en occuper. Camil se détourna de son frère après lui avoir fait un signe de tête pour l’inviter à le suivre, remonta le couloir, et commença à faire les cents pas dans le salon. Devant son frère, il ne cherchait pas à masquer son inquiétude, mais aussi sa colère. « Je te préviens, t’as pas intérêt à merder, cette fois-ci. » Siffla l’Australien, se retenant de pointer un doigt accusateur sur le torse musclé de son frère. Surtout, ne pas perdre son calme. Ne pas perdre patience. Ne pas perdre son sang-froid. Essayer de rester droit, et digne. « Elle a besoin de nous, et on ne peut pas laisser… tout ça prendre le dessus. » Et quand il disait tout ça, il faisait bien évidemment référence à leurs griefs. Leurs éternelles querelles, qui semblaient aujourd’hui insolvables.


@Calen Smith
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Message(#)flashback ⃤  the end where i begin ( part 2) EmptyMer 31 Mar - 6:23

the end where i begin

Septembre 2020
Avez-vous déjà eu à affronter ce regard ? Celui que Camil posait à chaque seconde sur Calen, l’insoutenable et glaciale lien qui s’était figé avec le temps. A chaque fois qu’il croisait ses yeux, il lui revenait toujours la même sensation, celle qu’il échouait, peu importe ce qu’il pouvait entreprendre, il ne pourrait jamais lui faire comprendre qu’il ne pourrait pas changer le passé, ni ses erreurs mais qu’il pouvait s’appliquer à devenir meilleur qu’hier. Seulement, comment voulez-vous réussir quand vous décevez la personne avec qui vous devriez partager ces craintes-là ? Calen s’est persuadé avec le temps qu’il le détestait.

Depuis qu’ils n’étaient plus capable de se dire les choses, il s’était enterré dans des certitudes qui n’en étaient pas, avait choisit de fuir et de ne pas affronter tout ce qu’il représentait à ses yeux. Il savait tout, il connaissait toute l’histoire et le seul responsable, Calen ne pouvait le regarder dans le miroir.

Les voilà, ces remarques incisives qui pouvait percer si âme si loin, pourtant ça ne l’avait jamais arrêté de le faire. Tandis qu’il le suivait, il se répétait un presque scénario dans sa tête. Ils ne pouvaient discuter, ni même faire semblant que tout était normal entre eux mais il connaissait son frère.

« Continue de m’encourager comme tu le fais, et c’est vrai que je ne vais pas merder cette fois-ci. » dit-il ironiquement, comme c’était utile de soulever ce point-là. Il savait très bon où menait ce genre de discussion, que si d’ici quelques minutes ils ne se calmaient pas, il y aurait un mot plus haut que l’autre et tout ça finirait par terre.

« C’est quoi prendre le dessus ? Me faire comprendre à chaque fois à quel point j’ai merdé ? Me rappeler constamment que je ne pourrais jamais faire mieux que toi ? Ou bien, attends, au moment où tu décideras que tout ça, t’échappe ou bien que finalement je ne fais pas les choses correctement, me dire de foutre le camp de là ? Je t’en prie, commence maintenant, ça sera déjà ça de fait. »

C’était ce personnage-là qu’il cachait aux yeux du monde, même à celui de sa fille dont il cachait bien le secret. De manière générale, on entendait rarement Calen, il ne disait pas vraiment ce qu’il pensait, c’était un mystère dur à percer, mais, ici, entre ces quatre murs et son frère aîné, c’était un tout autre univers qui se dévoilait. Il prit une seconde pour respirer, il n’arriverait rien avec cette attitude, pas en se mettant sur la défensive de cette façon.

« Je n’aurais pas…je n’aurais pas dû dire ça. Je sais qu’elle a besoin de nous, je te remercie de bien vouloir que je reste ici quelques jours. » finit-il par dire, puis il baissa la tête comme pour chercher ses mots mais ses chaussures ne pourraient pas parler pour lui.  


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Message(#)flashback ⃤  the end where i begin ( part 2) EmptyLun 5 Avr - 7:52

« Jusqu’à maintenant, tu n’as jamais eu besoin de moi ou de mes encouragements pour merder. » Fit remarquer l’Américain. En réalité, son cadet avait été borderline sans qu’il n’ait besoin d’interférer dans ses affaires, ce dont il avait parfaitement conscience. Le politicien savait qu’il manquait de souplesse et de délicatesse à l’égard de Calen ; mais si lui ne se montrait pas pleinement honnête vis-à-vis de son frère, qui s’en chargerait ? Qui serait là pour le chambouler, pour le pousser dans ses retranchements, pour le convaincre de finalement dire la vérité ? Leurs parents, qui vivaient sur un autre continent et qui avaient tout orchestré de ce lamentable mensonge ? Certainement pas.

« Connard. » Dit-il avec froideur, alors que son regard s’ombrageait. Alors maintenant, son cadet se permettait de lui faire la morale ? Il lui tendait la main et lui offrait une occasion en or de se rapprocher de Sixtine, et voilà qu’il lui reprochait d’avoir su tisser un lien profond avec elle ? C’était trop facile ; il n’était pas responsable du complexe d’infériorité de Calen, et ne souhaitait pas que ce dernier lui fasse porter ce fardeau. « Arrête par pitié, arrête ! » S’exclama le politicien, alors qu’il se mettait à faire les cent pas dans le salon. « Il n’a jamais été question qu’on soit comparé l’un à l’autre, alors arrête avec cette connerie. » Siffla l’Américain, agacé d’être pris, malgré lui, comme témoin par Calen. Il pensait avoir déjà mis ce sujet au clair avec son frère, mais visiblement, il n’avait pas retenu toute la leçon. Camil n’avait jamais compris les raisons qui poussaient son cadet à se dévaloriser, sans cesse. Pourquoi s’estimait-il si peu, alors qu’il avait eu une carrière sportive extraordinaire ? Il avait eu une chance inouïe : celle de représenter la bannière étoilée aux Jeux Olympiques, à deux reprises, dans un domaine particulièrement choyé par les Américains : la natation. Mais ça n’avait jamais suffit : son frère n’avait jamais réellement eu confiance en lui, là où Camil s’était senti capable de déplacer des montagnes. Cependant, ils n’avaient pas traversé les mêmes épreuves. « J’étais contre, putain. J’étais contre, et vous n’en avez fait qu’à votre tête. » Avoua-t-il du bout des lèvres, alors qu’il passait une main dans ses cheveux. Faire croire que Sixtine était née des amours des parents Smith, plus de quinze ans après ses deux frères, avait été une erreur. Que les parents veuillent protéger leur fils, Camil le comprenait ; cependant, ils avaient été trop loin. Beaucoup, beaucoup trop loin. « Ça va faire vingt-cinq ans qu’on ment. T’es pas las, toi ? » Demanda finalement Camil, alors que ses yeux balayaient le sol avec une attention toute particulière. « Elle pourrait le découvrir n’importe quand, n’importe comment. Et quand ce sera le cas, parce que je suis sûr que ça arrivera tôt ou tard, crois-moi, elle ne le prendra pas bien. » Sixtine serait déçue, se sentirait trahie — à juste titre, d’ailleurs. Elle ne voudrait rien entendre : ni leurs explications, ni leurs excuses. Ils seraient seuls, face à leurs mensonges. Face à leur honteuse vérité. « Ouais, t’aurais pas dû. » Commenta-t-il en haussant les épaules. « Mais tu l’as fait quand même. » Comme à chaque fois, en fait. Dès l’instant où ils parlaient ou confrontaient leurs points de vue au sujet de Sixtine, les choses finissaient toujours par dégénérer. Les deux Américains ne s’accordaient jamais, à aucun moment. S’ils tentaient de faire bonne figure devant leurs parents et devant Sixtine, aucun n’était dupe : ils voyaient bien les regards noirs qu’ils se lançaient, et la tension entre eux était parfois palpable, rendant l’atmosphère d’une pièce étouffante. Il soupira, et passa une main dans ses cheveux. À quoi bon s’étendre sur un sujet sur lequel ils ne tomberaient jamais d’accord ? « Qu’est-ce que tu comptes faire, ici ? » Demanda-t-il après quelques secondes de silence. « Tu as déjà des plans, ou des projets ? » Les Smith étant bi-nationaux, Camil savait que son cadet n’aurait aucun mal à trouver un emploi en Australie. Cependant, il ignorait tout du domaine dans lequel Calen aimerait évoluer.


@Calen Smith
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Message(#)flashback ⃤  the end where i begin ( part 2) EmptyLun 26 Avr - 5:31

the end where i begin

Septembre 2020
Aussi tranchant qu’un couteau, les paroles de Camil était une terrible souffrance pour Calen à chaque fois, il ne laissait pas paraître sa peine quand il discutait avec lui, se contentant simplement d’être effacé comme si on l’avait débranché de toutes ses émotions, il était complétement déconnecté du moment présent lorsqu’il discutait avec son frère, c’était plus facile de le supporter ainsi.

« Il n’a jamais été question de nous comparer ? Vraiment ? C’est pour ça que tu me parles comme si j’étais un enfant de cinq ans, tu me fais la morale comme si je ne savais pas ce que j’avais fait, c’est comme si tu me rappelais à chaque fois à quel point je fais tout merder contrairement à toi. Tu appuies toujours là, je ne t’ai jamais entendu avoir une parole ne serait-ce que gentille me concernant, alors ne me mens pas. » lui répondit-il, il leva les yeux au ciel en secouant la tête, il était plus qu’agacé qu’on le prenne pour un demeuré à chaque fois. Il faisait des erreurs comme tout le monde, mais son grand frère ne tolérait rien le concernant. Il s’était résigné à ne plus rien lui dire, comme ça, il ne pouvait lui balancer les erreurs qu’il connaissait seulement.

« Non, j’suis tellement heureux de cette situation, ça ne se voit pas à mon sourire ? » demanda-t-il ironiquement. « Je suis fatigué de mentir Camil, j’en ai marre et plus que vous tous réunis, simplement que je lui dise maintenant ou plus tard, elle me détestera. Imagine si elle ne veut même plus me revoir après ça, je ne le supporterais pas. Toi, elle ne détestera pas, enfin pas longtemps, elle te pardonnera c’est sûr. Je voudrais lui dire, mais je ne sais pas même pas comment lui dire, comment… » sur un demi-tour, ses mains parcouraient sa chevelure, la torture psychologique était telle qu’il dû fermer les yeux quelques secondes, à l’abri du regard de son frère quand, il lui fit de nouveau face en posant à nouveaux ses deux mains devant lui, soupirant longuement.

« Je vais essayer de trouver un appartement déjà et de trouver un travail temporairement, pus je verrais bien. J’ai toujours ma maison à Houston, je l’ai mise en vente donc…dès que je l’ai vendue, j’achète quelque chose ici. » finit-il par dire, remontant son regard sur son Camil. Intérieurement il se disait que ça ne faisait même pas une heure qu’il était réuni seuls dans une pièce que l’ambiance était déjà lourde et sous tension. Sans doute qu’ils arriveraient à se supporter jusqu’à demain, avec un miracle ou même deux.

« Avant de venir à Brisbane, j’ai passé une formation pour devenir cuisinier et je l’ai eu. Peut-être que je trouverais un travail là-dedans. » lança-t-il comme si c’était futile, mais toute l’importance que consacrait Calen à cette discipline était bien plus que superficiel, seulement, il n’en avait pas parlé avant d’être sûr de réussir.
 


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Message(#)flashback ⃤  the end where i begin ( part 2) EmptyVen 30 Avr - 5:42

« Mais si moi je ne te fais pas la morale et je ne te dis pas la vérité, qui va le faire ? Papa et Maman ? Laisse-moi rire ! Ils ne voient toujours pas où est le mal. » Et pourtant, ils avaient fichu un merdier pas possible. « Une parole gentille ? » Répéta Camil en secouant la tête. Il ricana, et réalisa, une fois de plus, à quel point leur lien fraternel avait été entaché par le mensonge orchestré par les parents Smith. « Mais je ne suis pas la gentil de la famille, Calen. Ça, c’est ton rôle. » Dit-il en insistant volontairement sur les pronoms.


« Plus tu attendras, pire ce sera. » Répondit Camil en secouant la tête. Il savait bien que Calen, plus encore que lui, était dans une situation inextricable. Comment pouvait-on avouer à son enfant que, en dépit de tout l’amour qu’il avait pu lui porter et lui portait toujours, il n’avait pas été capable de l’assumer ? Pire encore, faible au point de déléguer la responsabilité à ses parents ? Contrairement à ce que Calen pouvait bien penser, Camil ne le blâmait pas tant lui que leurs géniteurs, qui avaient carrément outrepassé leur rôle. Ils auraient dû accompagner leur fils adolescent dans cette épreuve (qui s’avérait en même temps être l’une des plus belles choses de la vie), lui montrer le chemin à suivre. L’aiguiller, l’aider, lui faire prendre conscience de son nouveau rôle et des responsabilités qui lui incomberaient. Mais en bons catholiques pratiquants qu’ils étaient, la première chose qui leur avait traversé l’esprit, c’était la honte. La honte qu’une telle chose puisse se produire au sein même de leur famille. Un enfant, né hors mariage, et probablement conçu au cours d’une soirée alcoolisée ? C’en était trop pour eux. « Elle va te détester, c’est vrai. » Admit le politicien en soupirant. Il passa une main dans ses cheveux, trahissant sa nervosité, mais aussi l’impasse dans laquelle il était — dans laquelle ils étaient tous, en réalité. Camil voyait le mur se rapprocher depuis des années et, bientôt, ils le prendraient en pleine face. « Mais elle est intelligente. Si tu lui expliques tout, elle comprendra. Ça lui prendra du temps avant de nous pardonner et de nous faire à nouveau confiance, mais je suis persuadé qu’elle y arrivera. » Il fallait qu’elle y parvienne, de toute façon. Parce que si Calen et Camil avaient bien un point commun, c’était celui-là : ils aimaient Sixtine au-delà du raisonnable. Et vivre loin d’elle, sans qu’elle ne leur donne la moindre nouvelle, leur était tout bonnement inconcevable. « Est-ce que… Est-ce que tu as déjà revu ou parlé avec sa mère ? » Demanda Camil, qui n’osait même pas prononcer le prénom de la génitrice de sa nièce. « Tu n’as jamais eu peur qu’elle se pointe, et qu’elle décide de tout avouer à Sixtine ? » Même si cette dernière ne vivait plus à Houston depuis l’année de ses dix-sept ans, elle rentrait régulièrement aux États-Unis. Par ailleurs, si sa mère entreprenait de faire des recherches pour la retrouver, elle n’aurait aucune difficulté à obtenir des éléments importants ; l’aîné et la cadette des Smith travaillaient ensemble, main dans la main, et ne s’en étaient jamais cachés.


Le politicien inclina légèrement la tête, prenant connaissance des projets de Calen sur le plus long terme. « Donc tu t’es enfin décidé à venir vivre définitivement en Australie. » En conclut Camil, qui eut envie de soupirer de soulagement. Il se retint pourtant de le faire, conscient que son frère pourrait mal interprété sa réaction. « Comment ont réagi les parents ? » Demanda Camil, qui n’avait pas eu de leurs nouvelles depuis qu’il avait dû passer ce coup de fil fatidique — pour leur annoncer que Sixtine était malade, et qu’un traitement lourd serait nécessaire.


« Cuisinier, vraiment ? » Répéta Camil en arquant un sourcil, surpris par le choix de reconversion professionnelle de son frère. Avant que ce dernier ne puisse lui reprocher de manquer d’entrain et de gentillesse, l’ancien directeur du cabinet du maire de Brisbane enchaîna. « C’est cool. C’est un domaine porteur, et vaste. » Et ce n’était certainement pas Camil qui allait se plaindre d’avoir un cordon-bleu dans la famille, lui qui n’était pas foutu de cuisiner autre chose que des pâtes. « C’est quoi ta spécialité ? » Demanda-t-il finalement.

@Calen Smith
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Message(#)flashback ⃤  the end where i begin ( part 2) EmptyMar 4 Mai - 2:56

the end where i begin

Septembre 2020
« Ça t’étoufferait pas de faire preuve de gentillesse une fois toutes les pleines lunes. » marmonna-t-il, son impulsivité et ses réactions souvent non réfléchi faisait aussi de lui l’inconscient et l’irresponsable, dans ce rôle-là il excédait.

S’il pouvait vulgariser cette situation, ça serait comme retirer un pansement : il valait mieux le faire d’un coup sec que d’hésiter pendant des heures. Seulement, les conséquences n’était pas qu’une douleur furtive, il en paierait le prix fort et il n’était pas sûr de pouvoir le supporter. Avant de monter dans cet avion pour venir en Australie, il était blindé, sûr de lui, il voulait changer les choses et trouver le courage de pouvoir avouer à Sixtine toute la vérité mais, se retrouver là, devant Camil, ressentir l’angoisse et les enjeux c’était autre chose que de se retrouver à l’autre bout du monde en se projetant déjà exposé à l’horrible trahison.

Il n’était pas sûr d’un jour pouvoir prendre un autre rôle que le gentil, qui se laisse guider par ses émotions que par son côté rationnel. S’il devait déballer toute l’histoire à Sixtine, il devait se préparer à ce qu’elle ne veuille plus de lui dans sa vie, qu’il agisse différemment et, même si la moindre chance pouvait lui donner l’occasion de prendre son rôle de père, il serait sous haute surveillance, Camil ne manquerait pas lui rappeler ce qu’il devrait ou ne devrait pas faire. Avait-il un jour prêt pour devenir un parent ? Supporter la responsabilité et devenir assez mature pour l’encaisser ? Sans doute pas.

« Elle peut entendre ce que j’ai à lui dire, mais le comprendre Camil…je l’ai abandonnée, qui pourrait comprendre ça ? Que j’ai passé des années à lui mentir ? Tout ces secrets, comment va-t-elle pouvoir me pardonner d’être resté à ses côtés sans n’avoir rien dit ? On ne pardonne pas ça, on en souffre. C’est bien la dernière chose que je voudrais pour elle, qu’elle souffre ou qu’elle me regarde comme tu le fais. » secouant sa tête de gauche à droite, rien que d’imaginer cette possibilité lui donnait la nausée. « Je vais trouver le courage de lui dire, je ne sais pas comment mais je vais devoir le trouver. » admettra-t-il en soupirant si longuement que la question suivante de son grand frère, le cloua sur place.


Il n’avait jamais pensé à recontacter la mère de Sixtine, depuis toutes ces années il doutait même qu’elle puisse se souvenir de son prénom. Elle avait une fille oui, mais qui en était le géniteur, cette information devait être assez vague. « Non, je ne l’ai jamais revu. Je n’ai jamais cherché à la contacter non plus, je pense qu’elle voulait oublier elle aussi… » puis, il haussa les épaules en continuant de secouer la tête, il n’y avait pas souvent songé à cette option. « Je ne vois pas comment elle pourrait nous retrouver et, même si elle le faisait, Sixtine ne la croirait sûrement pas…enfin j’imagine, une femme d’une quarantaine d’années qui se pointe et qui lui dit qu’elle est sa mère, y a peu de chance qu’elle la prenne au sérieux. »

Depuis tout ce temps il s’était résolu à l’idée qu’elle ne reviendrait jamais, qu’elle avait dû tourner la page, faire sa vie, en construire une qui lui ressemblait plus.

« Je ne leur ai rien dit encore, j’suis parti et je me suis dis que je verrais ça plus tard. Je les appellerais pour leur annoncer que je deviendrais Australien à temps plein, ils n’auront pas leur mot à dire vu que c’est déjà fait. » on reconnaissait bien toute la délicatesse de Calen, il n’était pas du genre à demander la permission mais à demander pardon. Il faisait ce qui lui passait par la tête et après il se demandait ce que ça impliquerait.

« Ouais…vraiment. Je…j’sais pas trop encore dans quoi je vais me spécialiser, ‘fin…je voudrais faire du gastronomique mais, c’est pas gagné. » dit-il, ce n’était pas un milieu où on pouvait accéder à de prestigieux restaurant en claquant des doigts mais, le commentaire de Camil n’était pas si incisif. « Toi alors..tu…’fin tu fais toujours de la politique ou j’sais pas quoi ? » demanda-t-il, un domaine que Calen était loin d’appréhender et d’apprécier, il n’était pas du genre à se poser trop de questions dans ce domaine là mais son frère lui, c’était une autre paire de manches.



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Message(#)flashback ⃤  the end where i begin ( part 2) EmptyMar 11 Mai - 6:40

« J’y songerai. » Répondit l’Américain en levant les yeux au ciel. À vrai dire, il ne comptait pas s’embarrasser des considérations des uns et des autres ; Camil n’était pas un sentimental, contrairement à son frère. Et encore moins un éternel optimiste. Il savait que le monde n’était pas beau, que le monde n’était pas juste. Alors, plutôt que de se faire avoir, plutôt que d’être blessé, Camil préférait rester en retrait. Un pas en arrière, pour ne pas devenir une victime. Un pas en arrière, plutôt que d’être considéré comme faible. Un pas en arrière, qui le rendait un peu moins humain qu’il ne l’était en réalité.


« Tu lui expliqueras. Elle comprendra. » Murmura Camil, sans pour autant être certain de ce qu’il avançait. Mais une chose était sûre : si Sixtine ne le dégageait pas manu militari de sa vie, il expliquerait la position de Calen. Il ne la justifierait pas — comment pourrait-il le faire, alors qu’il désapprouvait ce qui avait été décidé ? — mais tâcherait d’être le plus clair et le plus honnête envers Sixtine. La jeunesse, la précipitation, les doutes, les incertitudes, la sensation d’être impuissant ; Calen n’avait pas été gâté, quoiqu’on en dise. Et c’est cela qu’il soulignerait à sa soeur, pour expliquer la lâcheté dont il avait pu faire preuve par le passé. « Ça fait des années qu’on lui cache la vérité. On n’est plus à quelques semaines près, maintenant… » Fit remarquer le politicien en haussant les épaules. « Pour le moment, elle a assez à faire avec la maladie. » Conclut l’Américain en secouant la tête. Ils devraient se concentrer sur l’essentiel. Être présents et, surtout, être unis. Il ne put s’empêcher d’interroger son cadet au sujet de la mère de Sixtine. « Je comprends. Ça n’a pas dû être facile à vivre pour elle non plus. » Il ne la blâmait pas, mais il ne la dédouanait pas non plus de ses actes. « Calen, réveille-toi : toi et moi, on n’est pas difficile à retrouver. Tu as été sur le devant de la scène lors de ta carrière. Et pour ma part, ce n’est pas mieux. » Fit remarquer le politicien en faisant la moue. « Sixtine aurait peut-être du mal à la croire, mais ça pourrait la chambouler. Elle n’a vraiment pas besoin de ça, surtout en ce moment. »


« En même temps, ils n’ont pas grand-chose à dire. » Nota Camil en haussant les épaules. Ils pouvaient toujours exprimer leur mécontentement, leur désaccord ou leur désapprobation… Mais leurs deux fils étaient maintenant quarantenaire, et il y avait bien longtemps qu’ils n’étaient plus sous la coupe de l’autorité parentale. Tous deux s’étaient émancipés rapidement — l’un en partant à l’autre bout du monde, l’autre en s’engageant dans une carrière sportive brillante mais exigeante. « De toute façon, tu as déjà les papiers, non ? » Demanda Camil en arquant un sourcil. Il espérait que son frère n’avait pas négligé la précieuse double-nationalité qu’ils avaient pu obtenir, dans la mesure où leur mère était Australienne. Leurs parents avaient fait les démarches nécessaires lorsqu’ils étaient jeunes et jusqu’à leur majorité ; depuis, ils avaient mené leur bout de chemin et avaient dû s’en occuper par eux-mêmes. « Si ce n’est pas le cas, tu devrais prendre rendez-vous pour te mettre en règle. Ça ne devrait pas poser de problème. » Déclara le politicien en haussant les épaules.


« Mais il n’y a pas un type de cuisine que tu préfères ? » Demanda Camil en arquant un sourcil, surpris. Il s’était imaginé que tous les cuisiniers avaient leur préférence, et qu’ils amenaient leur pierre à l’édifice avec des ingrédients et saveurs qui pouvaient provenir de leur région d’origine. « Ici, la cuisine asiatique et la cuisine européenne ont le vent en poupe. » Déclara-t-il, plus pour faire la conversation que pour autre chose. Notamment au niveau gastronomique. Camil était bien placé pour le savoir ; il déjeunait régulièrement dans les restaurants les plus côtés de Brisbane, en compagnie de ses alliés et autres ennemis politiques. Si les chefs français restaient les éternels chouchous des hautes sphères Australiennes, d’autres chefs émergeaient et commençaient à se faire une belle réputation. « Oui, toujours en politique. » Répondit Camil en hochant la tête. Même si, depuis la dernière fois qu’ils s’étaient croisés, l’aîné avait pris un virage risqué pour donner à sa carrière un élan qu’il préparait depuis des années. « Futur candidat aux élections pour la Chambre des Représentants, mais ce n’est pas encore tout à fait officiel. »  Ajouta-t-il, afin de clarifier sa situation. Puisque son frère allait apparemment s’établir durablement en Australie, mieux valait que Camil se montre honnête d’emblée, plus que Calen ne l’apprenne par hasard, au détour d’une conversation avec une tierce personne. Il savait que son cadet n’avait jamais eu de passion pour ce qu’il faisait dans la vie — mais il ne lui en avait jamais tenu rigueur. Chacun ses préférences. Tous deux avaient évolué dans des mondes où la compétition faisait rage, où la pression était constante, où la rigueur était obligatoire ; et pourtant, leurs domaines n’auraient pas pu être plus différents.


@Calen Smith
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Message(#)flashback ⃤  the end where i begin ( part 2) EmptyMar 18 Mai - 4:05

the end where i begin

Septembre 2020
Minimiser le nombre d’années que ce mensonge durait arracha une grimace de dégoût vis-à-vis de lui-même, même si quelques semaines n’étaient sans doute rien comparé au reste : ça compterait pour lui le jour où tout exploserait.

Mal grès tout, il savait que ce moment arriverait, qu’il reculait l’échéance mais qu’il n’échapperait pas à son irresponsabilité. Le jour où elle était venue au monde, il le savait déjà même s’il s’était entêté à se dire qu’il n’avait qu’à garder le secret, ne rien dire et tout rentrerait dans l’ordre. Le poids psychologique et son envie d’être père étaient arrivés bien après.

« C’est évident que je ne lui dirais pas maintenant, je veux simplement être là pour elle. » cette furieuse conviction que tout ça finirait mal le rongeait de l’intérieur et face à Camil, cette conviction ne fait que s’accentuer.

Là, il n’avait pas réalisé ce qu’il venait de dire, la mère de Sixtine avait selon Calen peu de chance de faire le rapprochement mais, c’était comme s’il s’était aveuglé lui-même de l’évidence : Les Smith n’étaient pas restés dans l’ombre. Il suffirait seulement de taper son prénom et son nom sur google, pour trouver que Calen avait quitté sa carrière sportive, et puis, un article surement sur son frère, en cherchant un peu, indiquant précisément où se trouvait Camil, les projets qu’il menait, tout ces informations remontaient directement Sixtine.

Cependant Calen ne se trompait pas sur un point : Sixtine n’avalerait pas la pilule comme ça, si elle se pointait, mais de quoi la troubler tout de même. Un père aurait dû penser à ces éventualités, au fait que Sixtine puisse être contacter par sa mère, ou lui-même, mais vivre dans le déni semblait plus approprié.

« Je…oui, enfin, je ne sais pas trop, je veux dire c’est vrai qu’elle pourrait nous retrouver mais, elle l’aurait fait depuis longtemps si elle l’aurait voulu non ? J’en sais rien enfaite…je devrais la rechercher ? Je ne sais pas comment protéger Sixtine de ça… » finit-il par avouer en baissant la tête, même si le seul moyen de pouvoir la protéger était de lui dire la vérité, elle ne serait pas surprise de voir débarquer une inconnue prétendant être sa mère.

Pour pouvoir boucler le tout, il n’avait pas pensé à ses papiers, ses décisions prises sur le coup n’avaient pas amenés l’Américain à songer aux détails de la procédure. Il ferma les yeux et soupira longuement, comme pour avouer sa faute sans prononcer un mot, il ne cachait pas ses sentiments et ne trichait pas avec ses émotions contrairement à Camil qui semblait n’en exprimer aucune.

« Non…j’y ai pas pensé, je m’en occuperait cette semaine au plus vite. » répondit-il en se demandant à quel point les responsabilités voulaient le fuir.

« Hm…je m’essaie à tout à vrai dire, je n’ai pas encore beaucoup d’années d’expérience, mais j’aime faire de la cuisine minimaliste et j’ai beaucoup aimé la cuisine italienne si on parle plus de goût…mais en design je préfère le minimalisme…c’est…un jour, tu viendras manger chez moi et je te montrerais ce que je sais faire. » il se surprit lui-même à faire une proposition telle que celle-ci, mais si pour une fois il pouvait lui montrer qu’il savait se débrouiller pour quelque chose, alors la cuisine serait le parfait terrain de jeu pour lui.

« Oh…alors je suppose je dois te féliciter, alors…félicitations. » dit-il en acquiesçant. « Tu vas mener une campagne, des discours peut-être ? Vu que j’vais devenir un Australien d’ici quelques temps, je pense pouvoir soutenir mon frère dans ces projets, bon j’te dis pas que je serais là, à chaque instant mais je suis pratiquement sûr d’être là pour fêter ta victoire. » ajouta-t-il, ces paroles n’étaient pas les adroites qu’ils soient mais il essayait à sa façon de lui montrer un peu d’intérêt et d’attention, leur lien était abîmé, usé par le temps mais ça n’empêchait en rien de trouver un moyen de le réparer…ou au moins de le rafistoler du mieux qu’il le pouvait.


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Message(#)flashback ⃤  the end where i begin ( part 2) EmptyVen 21 Mai - 21:55

Camil avait conscience qu’il allait sans doute trop loin avec son frère. Il savait qu’il n’était ni gentil, ni conciliant, ni même franchement enclin à le soutenir. Comme il n’avait pas hésité à le lui rappeler, dans la famille Smith, ce n’était pas l’aîné qui occupait le rôle du gentil : dans ce domaine, c’était plutôt Calen qui excellait. Camil, à l’inverse, était dur, froid, distant, presque clinique : il ne laissait rien au hasard, avait les imprévus en horreur, et faisait preuve d’anticipation dans la plupart des domaines. Il préférait l’honnêteté au mensonge, quitte à ce que la vérité blesse, ou fasse mal. Alors forcément, quand la famille Smith avait décidé de couvrir l’erreur de jeunesse de Calen, Camil n’y avait pas été favorable. Il avait bien essayé de faire entendre raison à ses parents et à son frère, mais ceux-ci s’étaient obstinés, arguant que c’était la meilleure chose à faire. Après tout, n’était-elle pas une Smith au même titre que les deux garçons ? Ils se préserveraient ainsi des commentaires désobligeants des voisins, et protégeraient Calen en endossant eux-mêmes la responsabilité de son erreur. Ce dernier pourrait donc continuer à vivre normalement, lui qui était promis à une si belle carrière sportive, tout en gardant sa fille près de lui — à un détail près : il ne devait jamais lui révéler qu’il était son vrai père. « Elle t’en sera reconnaissante. » Dit l’Américain, alors que son frère assurait vouloir encore la préserver de ce lourd secret, et simplement être présent pour elle. Et, même si Camil ne l’avouerait jamais par pure fierté, lui non plus n’était pas mécontent de savoir son cadet dans les parages pour prendre soin de la dernière des Smith.


« J’en sais rien. » Répondit Camil en haussant les épaules. Il ne s’agissait pas d’un manque d’intérêt de sa part, bien au contraire : si la mère de Sixtine venait un jour à frapper à sa porte, il se demandait bien comment il réagirait. Mal, très certainement. « Ça fait vingt-cinq ans qu’elle n’a pas fait de vague. On peut légitimement espérer que ça dure encore un petit moment. » L’élan d’optimisme dont faisait preuve Camil ne lui ressemblait pas ; lui qui était toujours dans le contrôle ne pouvait pas se satisfaire d’une supposition ou d’une hypothèse. Mais avait-il seulement le choix ? Pas vraiment. Toutes les cartes qu’il avait en main étaient des bombes à retardement. Il n’avait aucun joker. Et pour son frère cadet, c’était probablement pire. « Je ne suis pas sûr que tu puisses. » Fit remarquer le politicien en faisant la moue. Protéger Sixtine d’un éventuel retour de sa mère ? Impossible. « Je pense qu’on peut juste croiser les doigts, et espérer que sa mère nous laisse tranquille. » Au moins jusqu’à ce que Calen puisse parler, à coeur ouvert, avec sa progéniture. Et lui dire l’entière vérité, même si celle-ci serait aussi difficile à énoncer qu’à entendre.


Camil secoua la tête, et murmura : « Pourquoi je ne suis pas surpris ? » Son frère n’avait jamais été féru d’administratif. Et, surtout, il avait souvent eu quelqu’un pour s’en occuper à sa place — d’abord leurs parents, puis ses entraîneurs et autres membres du staff lors de sa carrière. Camil s’empara de son téléphone, et fit apparaître son répertoire. Son doigt glissa sur l’écran tactile, et s’arrêta sur un nom qui lui était familier. Et pour cause : il s’agissait d’une de ses anciennes collaboratrices à la mairie, qui travaillait dans les bureaux, et qui s’occupait — entre autre — des passeports. « Elle s’appelle Jenna. Tu peux l’appeler de ma part. Elle devrait pouvoir déverrouiller ta situation sans trop de délai. » Il envoya la fiche de son contact à son frère. Désormais, il avait toutes les cartes en main pour agir.


Les deux frères échangèrent ensuite sur leurs jobs respectifs, qui étaient complètement différents. « Entendu. » Accepta le politicien, en inclinant légèrement la tête. Il avait été agréablement surpris par la spontanéité de la proposition de Calen. « Je m’occuperai du vin. » Enfin, si c’était le genre d’alcool que l’on buvait lors de ces dîners minimalistes ; à vrai dire, Camil n’en était pas certain. Il évoqua ensuite sa carrière politique, et confia son gros projet à venir. « Une campagne, des discours, des débats… La route est encore longue, mais je travaille d’arrache-pied pour parvenir à mes fins. » Et il allait même jusqu’à « louer » sa petite-amie. On ne pouvait pas nier qu’il mettait toutes les chances de son côté… « J’ai prévu quelques caisses de champagne. Je veux bien que tu t’occupes des petits-fours. » Dit-il en souriant. Contre rémunération, évidemment. Ce serait une façon, pour Camil, d’aider son frère. De lui mettre le pied à l’étrier.


@Calen Smith
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Message(#)flashback ⃤  the end where i begin ( part 2) EmptyLun 24 Mai - 1:53

the end where i begin

Septembre 2020
S’il y avait bien une chose qu’il ne recherchait pas avec Sixtine c’était sa reconnaissance, contrairement avec son frère Camil. Avec lui c’était comme recherché une approbation constante qu’il n’aurait pas mais avec Sixtine, il tentait toujours de ne pas trop empiéter dans sa vie. D’une nature plutôt gentil, altruiste, impulsif et caractérielle, il suffisait qu’elle rentre dans la pièce pour qu’il se fasse tout petit. A jamais coupable de ne pas avoir été assez à la hauteur, il cherchera le pardon et l’amour de celle qu’il devrait appeler sa fille. Sans le moindre doute, il pourrait affirmer qu’il n’aimera personne d’autre comme Sixtine, prêt à tout sacrifier, tout abandonner mais sans jamais lui montrer à quel point il tient à elle. Il n’avait pas été capable de lui dire la vérité alors comment pourrait-il prétendre vouloir sacrifier quoi que ce soit pour la blonde ?

Il avait décidé de sacrifier la vie pourrie à laquelle, elle aurait destiné s’il avait décidé de lui annoncer la lourde tâche que de l’avoir pour père. Un simple signe de tête pour acquiescer aux paroles de Camil sans trop y croire, au fond de lui il le savait, rien de tout ça ne comptera le jour où il se déciderait à lui dire.

« Je m’assurerais que si jamais elle reviendrait de quelques manières qui soit, de protéger d’abord Sixtine, tu peux me croire Camil, je ne la laisserais pas faire après vingt-ans d’absence. J’ai peut-être pas le titre officiel de…son père. » il dût marquer une pause, sa gorge se serrait quand il prononçait ces mots, il avait même dû les chuchoter. « Il est hors de question qu’elle débarque d’un jour à l’autre. » d’un avis tranché, comme s’il pouvait tout contrôler mais sa volonté lui laissait croire que c’était possible.

Automatiquement il roula des yeux, évidemment qu’il n’avait pas pensé à ces détails il n’était là que depuis quelques heures et puis, de toute façon ça n’était pas ça qui lui faisait peur. Il se saisit de son téléphone et l’agita en l’air en faisant un signe de tête pour le remercier et lui signifier par la même occasion qu’il s’en chargerait.

« Je te souhaite bon courage alors. » reprit-il, ça n’était pas l’encouragement le plus percutant mais il essayait de le faire à sa manière. « Sans soucis, ça sera avec plaisir. » il marqua un léger temps de pause, il s’apprêtait à lui demander un petit coup de main ce qui littéralement lui arrachait la gueule.

« Si tu connais une agence immobilière fiable ou quelqu’un qui pourrait m’aider à trouver un appartement à louer, je suis preneur…parce que ça aussi, je l’ai pas prévu. J’ai de quoi me débrouiller quelques semaines mais, je pense qu’il va me falloir une solution plus permanente. » demanda-t-il en prenant une grande inspiration, il voulait tout de même garder sa fierté, il ne voulait pas demander la charité en restant ici trop longtemps (puis de toute façon, ça ne serait pas humainement possible).



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Message(#)flashback ⃤  the end where i begin ( part 2) EmptyMer 2 Juin - 3:05

« Ce n’est pas parce que tu n’as pas le… titre officiel, comme tu dis, que ça change quoique ce soit. » Fit remarquer l’Américain en haussant les épaules. Il suffirait d’une simple comparaison ADN pour s’en rendre compte, et pour faire la lumière sur l’ensemble de toute cette mascarade : Calen était le père biologique de Sixtine. Contrairement aux Smith, la génétique ne pouvait pas mentir sur ce sujet. Cependant, Camil espérait de tout coeur que Sixtine n’apprendrait pas la vérité de cette façon — ce serait à la fois cruel, injuste, et difficilement rattrapable par les deux aînés. « On avisera, si jamais ça arrivait. » Déclara le politicien. Et pour protéger les siens, l’Américain ne reculerait devant rien — ou presque. « Mais on ne la laissera pas faire. » Pas aussi facilement, en tout cas. Et ça, c’était une promesse solennelle.


« Je vais en avoir besoin. » Confia-t-il en soupirant. Il savait pertinemment que le chemin qu’il lui restait encore à parcourir était gigantesque. Ils étaient plusieurs adversaires de la même famille politique, à vouloir conquérir un même champ de bataille. Tous étaient lancés à vive allure et, comme souvent en politique, tous les coups étaient permis. Camil savait que, en tant que petit nouveau, les plus anciens n’hésiteraient pas à faire alliance contre lui pour l’éliminer de la course. Il était l’outsider, mais il avait un avantage considérable sur les autres : il en avait conscience. Et c’était notamment pour cette raison que jamais il ne baissait la garde. Il avait été jusqu’à façonner sa vie sentimentale pour éviter d’être pointé du doigt sur ce sujet ; officiellement donc, Deborah partageait sa vie depuis quelques mois, et tout allait pour le mieux entre eux. La complicité qu’il y avait entre Sixtine et lui étaient souvent remarquée, et la presse n’avait pas manqué de superlatifs tous plus mignons et intenses pour décrire la petite soeur du candidat. « Quand les journalistes et autres politiciens vont savoir que tu es dans les parages, tu risques d’être… Interrogé. » Déclara Camil en faisant la moue. Il détestait l’idée que l’on puisse importuner ses proches, avec des questions qui le concernait. Il détestait encore plus le fait que l’on fouille dans sa vie privée qui, comme son nom l’indiquait, était strictement privée.  « Fais attention à ce que tu dis, s’il te plait. Ils sont malins et vicieux. » Et son frère n’était, malheureusement, pas familier des méthodes qu’employaient habituellement les hyènes. Encore que… En tant que sportif de haut-niveau, Calen avait probablement dû affronter des journalistes peu cordiaux, peu scrupuleux.


« Il existe quelques bonnes agences immobilières, à Brisbane. » Déclara-t-il après quelques instants de réflexion. « Après, tout dépend du type de bien que tu recherches. » Ajouta-t-il en haussant les épaules. Et du budget qu’il voudrait mettre dans son acquisition, aussi ; les prix pouvaient aller du simple ou double, en fonction des quartiers visés ou des biens recherchés. « Mais je suis convaincu que tu trouveras ton bonheur. » Les Smith n’étaient pas en terrain inconnu, ici ; enfants et adolescents, ils avaient parfois passé leurs vacances ici, sur les terres natales de leur mère. À Brisbane, ils avaient des souvenirs d’enfance à chaque coin de rue — ou presque. « En attendant, tu peux rester ici. » Camil réitérait sa proposition, afin de déculpabiliser son frère cadet. Il savait que cette solution ne serait pas tenable sur le long terme ; même si son appartement était grand et spacieux, leurs tempéraments volcaniques risquaient, tôt ou tard, de générer les tensions. S’ils savaient se contenir, notamment en présence de Sixtine, les vieilles rancoeurs remontaient rapidement à la surface lorsqu’ils n’étaient que tous les deux.

@Calen Smith
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