| la leçon d'anatomie du docteur tulp (saülden #15) |
| ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23730 POINTS : 270 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Lun 11 Jan 2021 - 2:52 | |
| Trois cent et quelques, qu’a dit Ariane. La porte au bout du couloir à gauche, qu’a plutôt dit la dame à l’accueil, laquelle je n’ai même pas insulté et à qui j’ai même souri. Tout arrive, aujourd’hui, surtout alors que les deux se sont au moins mises d’accord sur l’aile cardiaque pour savoir où aller trouver mon frère. Je n’avais pas prévu de venir et je n’ai pas menti à la rousse lorsque je lui ai fait part de mon peu d’intérêt à ce sujet. Il faut pourtant croire qu’arpenter les couloirs de l’hôpital me manque, maintenant que Sloan est né depuis quelques petites semaines et qu’il est bien au chaud à la maison depuis presque autant de temps. Le café n’est pas aussi dégueulasse ici que nulle part ailleurs, de même pour leurs barres chocolatées qu’ils trouvent le moyen de rendre infâmes à leur tour.
Je n’oublierai pas et je ne pardonnerai pas non plus. C’est un fait, pour tout le monde et pour toutes choses, mais cela s’applique bien plus encore à Saül. Je n’oublierai pas ce dont il est coupable à propos de mon fils et je suis encore moins capable de pardonner la façon dont il lui a parlé et la manière dont il l’a traité alors que le gamin ne demandait rien d’autre d’un peu de répit et des explications. Il est lâche et il l’a toujours été. Je croyais simplement que même lui saurait faire des exceptions et laisser une personne, une seule, s’immiscer jusqu’à son foutu coeur de pierre de merde. Et non, je ne voulais pas que ça soit Ariane. Peu importe à quel point elle peut embrasse convenablement, cela ne lui suffit pas pour qu’elle soit prédominante sur Damon. Même ses cheveux roux rendant admirablement bien sous l’objectif ne sont pas suffisants. Pas à mes yeux, mais à ceux de mon aîné cela semble être différent.
Qu’il en soit ainsi. Sa vie personnelle ne m’a jamais intéressée - force est d’avouer qu’il n’y a justement jamais rien eu d’intéressant chez Elise - et ce n’est pas aujourd’hui que cela va commencer. Tant qu’elle ne se mêle pas trop de ce qui ne la regarde pas, ça me convient. Tant qu’elle arrive à garder en vie l’imbécile qui me sert de frère, elle peut s’avérer être utile. Porter son enfant n’était peut être pas la meilleure chose à faire, ceci dit, mais n’allons pas déjà par là. Elle ne sera même pas là. Je sais qu’elle m’a donné les indications nécessaires pour qu’on ait pas à se croiser, non pas parce qu’on ne saurait pas se tenir, mais parce que ce que je peux bien raconter à mon frère ne regarde que lui.
Je ne toque bien sûr pas à la porte et n’avertit personne de ma présence. J’ai pas de fleurs, j’ai pas de jeux de merde. J’ai déjà assez donné dans ce domaine et rendu riche tous les vendeurs des alentours. Tout ce qui ne ressemble pas à une montre de luxe ou un bambin n’intéresserait de toute façon pas mon frère. Mes yeux passent rapidement sur sa silhouette sans que je sois capable d’en venir à aucune conclusion, la faute à mes études de médecine qui resteront à jamais des rêves sur le papier. Ce que je sais faire, au moins, c’est m’asseoir dans une chaise au coin de la pièce. Celle à ses côtés reste vide, je préfère encore rester éloigné de lui, histoire de lui laisser le temps d’appuyer sur le bouton de secours si jamais il me prend encore l’envie de le tuer. Ici, ce serait chose aisée.
J’annonce finalement sans grande émotion, mes yeux braqués dans les siens. “Faut toujours que tu fasses ton intéressant.” Quand il ne joue pas avec la vie des autres il le fait avec la sienne, l’imbécile. |
| | | | (#)Mar 12 Jan 2021 - 23:07 | |
| Les jours sont tous pareils, entre les murs blancs de l'hôpital. Saül n'est pas alité depuis si longtemps que ça, une bonne semaine tout au plus. Tout l'insupporte déjà pourtant. L'odeur, les bruits incessants des machines, la sensation des draps, l'interdiction de travailler. Tout lui manque. Du bout des doigts, Saül torture nerveusement ses draps en luttant pour ne pas jeter par la fenêtre le livre qu'il tient dans l'autre main. On lui demande de ne rien faire de stressant. Il a abandonné - encore - son ordinateur, mais on ne l'a pas privé de son téléphone. De ce dernier, il ne fait pas encore beaucoup usage. Des dizaines de fois, Saül a écrit un message pour prévenir Damon, pour lui dire où il se trouvait et pourquoi. Rien n'a jamais été envoyé. L'italien n'est plus certain de savoir s'adresser à ce garçon avec lequel il apprend à composer, maintenant que ce dernier a toutes les cartes en main pour se connaître lui-même.
Le temps n'est pas trop horrible, dehors. Saül a reposé son livre, il écoute désormais les bip-bip lents des machines autour de lui. Le personnel n'a encore pas donné de date de sortie, mais l'homme d'affaires fait bien entendre à Ariane toutes les manières qu'il emploierait pour tuer le cardiologue suffisant qui s'occupe de lui. Il a prononcé beaucoup de mots compliqués, n'est pas passé par quatre chemins pour essayer de discuter avec Saül de sa consommation de poudre blanche et d'alcool. Même avec les analyses sous le nez, Saül a nié, bien sûr. On l'a ménagé. Pour son cœur, qu'ils disent. Il faut éviter les sources de stress.
En voilà une justement, qui entre dans la pièce comme un mauvais courant d'air. Saül l'observe, tout aussi silencieux que lui, passer à travers la pièce pour rejoindre un siège placé là pour les invités. L'aîné ne se souvient pas l'avoir convié. Alors, qui ? Giovanni a eu vent de toute cette affaire, bientôt tout le monde sera au courant... si ce n'est pas déjà le cas. « Faut toujours que tu fasses ton intéressant. » Saül ne cèdera pas à l'appel des cris et des coups, pas aujourd'hui. De toute façon, il n'est pas en capacité de le faire. La dernière entrevue avec son frère date du béton et du trottoir, en décembre. « C'est Ariane qui t'a dit, n'est-ce pas. » Ou Giovanni, peut-être. La petite fouine de la famille. Les efforts de Saül pour se redresser parmi les oreillers de l'hôpital ne lui rendent pas ses nobles heures, pas plus que ne le font ses traits encore tirés par l'épuisement. Tout son corps est douloureux du manque et l'immobilité le rend encore plus amer qu'il n'avait l'habitude de l'être avant le malheureux accident de la semaine passée. Pourquoi Auden est-il ici, d'ailleurs, si ce n'est pas pour achever son aîné ? « Tu es venu me faire signer un papier avant la lecture du testament de papa ? » L'italien entre eux, l'italien toujours, comme un secret alors qu'il n'y a personne autour. L'italien pour les dîners, l'italien pour les bagarres... et peut-être l'italien pour les réconciliations. italique = italien dans les dialogues. |
| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23730 POINTS : 270 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Sam 16 Jan 2021 - 2:19 | |
| Beaucoup seraient rassurés de pouvoir se reposer sur les bips des machines pour combler un silence entre deux personnes. Pour ma part, cela ne fait que m’énerver un peu plus alors que j’aurais préféré m’assurer moi-même qu’il respire toujours et qu’ils n’aient pas remplacé Saül par un robot. On y verrait que du feu, après tout. « C'est Ariane qui t'a dit, n'est-ce pas. » Je rigole par simple habitude et sûrement pas parce qu’il a soudainement acquit un sens de l’humour. Ariane, foutue Ariane, c’est la seule chose à laquelle il pense. “T’es toujours une flèche à ce que je vois.” A son prénom j’aurais préféré utiliser le terme “mère porteuse” mais je repousse encore cette discussion à plus tard ; sans doute quand il sera déjà trop tard, ce sera le meilleur moment selon moi. Je n’ai pas envie qu’il agisse comme un miroir de merde et fuit sa paternité là, où, vingt ans plus tôt, il continue de dire que j’en ai fait de même. Ça pourrait lui donner des idées, à cet espèce de stupide cadavre ambulant alité comme un animal - les prénoms, on a dit qu’on devait s’en tenir aux prénoms.
Les prénoms et l’italien. Le premier permet d’éviter les insultes, le second n’est qu’une autoroute dorée vers ce genre de langage. On ne sait pas se tenir, on devrait le savoir depuis le temps. Virer de la langue de notre père à celle de notre mère n’est qu’une transition vers le début de la fin, une fois de plus. « Tu es venu me faire signer un papier avant la lecture du testament de papa ? » La mort de papa, c’est vrai. Je ne pensais pas qu’il s’était tenu au courant des aventures du petit peuple, de là où il était - là où il avait fui. Peut être qu’Ariane est intervenue comme entremetteuse là aussi, parce qu’il faut croire que c’est devenu son nouveau travail désormais. Je me demande s’il a réussi à faire semblant d’être touché par sa mort, parce que pour ma part cela n’a pas réellement été le cas. C’est Ginny qui s’est occupée de consoler notre mère, je suis sûr que Savannah a aussi dû aider. Mon absence d’investissement dans cette histoire n’a étonné personne, tout comme personne ne s’est offusqué davantage du silence radio de mon frère. Après tout, c’est Saül, c’est normal. On pardonne tout au fils prodige, même de n’avoir plus rien d’un prodige et tout d’un jouet défectueux. « Je l’aurais fait si j’avais su que tu étais capable de signer quoi que ce soit. » Connard. Il parle plus lentement que d’habitude, il s’agite beaucoup moins. Je sais que je suis le plus hyperactif de nous deux mais aujourd’hui la différence n’en est que plus flagrante encore. Il va mal et il a un trop plein d’ego de merde mal placé pour le dire. Ça aussi, ça s’est apparemment transmis par les gènes. “T’as essayé de prouver à ta copine que t’avais vingt ans encore ?” Il a sans doute voulu lui prouver qu’il pouvait encore être doué au lit ou une connerie comme ça, parce qu’un con dans son genre ne peut pas voir plus loin que ce genre de choses. Je lui avais dit, pourtant, que s’en tenir aux filles de son âge était déjà bien suffisant pour lui et puisqu’il n’a pas la gueule en sang alors je dois trouver par moi même la raison exacte de son passage à l’hôpital. Surtout, c’est pas de papa dont j’ai envie de parler. Il est mort et le restera, lui. “Ou peut être que c’est t’enfuir un peu trop vite un peu trop loin que ton corps n’a pas supporté ? T’as trop regardé Catch me if you can, personne n’était à tes trousses.” Il revient comme un chien dès qu’on agite des petites pièces. Prévisible merdeux grand frère, voilà tout ce qu’il est, et je n’utiliserai pas l’italien pour garder bien au chaud des secrets de famille, surtout alors qu’il n’y a plus ni secrets, ni famille. |
| | | | (#)Mer 27 Jan 2021 - 22:11 | |
| « T’es toujours une flèche à ce que je vois. » Bien sûr que c'est Ariane. Saül a repoussé son livre, il s'en tient maintenant aux soupirs et aux yeux levés au plafond. Pourquoi Auden est-il ici, si ce n'est pour venir le voir mourir ? Ce n'est pas comme si Auden se préoccupait du sort de son frère aîné. Quand était-ce, la dernière fois que les frères se sont retrouvés dans la même chambre d'hôpital ? Était-ce pour une énième bagarre au creux de la nuit, en rentrant d'un bar ? Ou peut-être était-ce la fois de la rivière ? Peu importe, désormais. Saül n'a qu'une envie, bien sûr : se tirer d'ici et vite.
« Je l’aurais fait si j’avais su que tu étais capable de signer quoi que ce soit. » « Approche toi du lit, que je te montre ce que ces mains peuvent encore faire. » Les mains de l'homme d'affaires fourmillent encore de l'altercation du mois dernier. Les courbatures ne s'en sont allées qu'après de trop longs jours. Oui, Saül n'est plus aussi vif qu'il l'a autrefois été. Pour la première fois, le voilà en mesure de constater ce que la vie qu'il a menée a fait à son corps. Rompu, Saül est rompu. Ses doigts, pourtant, ne bougent pas du dessus de lit. La fatigue l'assomme - et l'assommera pour de longs jours encore - et il n'est pas près de pouvoir à nouveau étrangler son petit frère, ni même lui administrer la moindre pichenette. Dommage. « Je ne te ferai pas l'affront de te demander pourquoi tu es venu, alors. » C'est un rictus, cette fois-ci, qui ponctue la remarque du quarantenaire. L'anglais, à nouveau, pour ne pas s'aventurer sur un terrain qui pourrait rester en paix pour quelques temps encore.
« T’as essayé de prouver à ta copine que t’avais vingt ans encore ? » « J'ai vingt ans encore. » Il se mettrait presque à bouder, refusant de compter les années passants, refusant jusqu'au gâteau d'anniversaire et toutes les choses qui viennent autour de cette fête ridicule. Ce qu'il aimait ça, plus jeune. La fête durait une semaine, avec un bar par soir, de longues tournées pour tous ses amis, l'italien pour seul langage. Tout était parfait, à cette époque là. « Ou peut être que c’est t’enfuir un peu trop vite un peu trop loin que ton corps n’a pas supporté ? T’as trop regardé Catch me if you can, personne n’était à tes trousses. » Personne n'est à ses trousses sinon le temps, peut-être. Les dettes, aussi. Une armée de banquiers armés jusqu'aux dents, la couleur rouge barbouillée partout sur leurs papiers.
« C'est juste un infarctus. Rien qui puisse me tuer. » qu'il ricane, les traits trop mutins pour que le tout soit sincère. La cocaïne le tuera peut-être, au bout d'un moment. Ou peut-être était-ce simplement le résultat de ses consommations récentes ? Toujours est-il que Saül n'abandonnera rien pour un muscle un peu capricieux. « Je serai sorti dans quelques jours. Ne commence pas à pleurnicher, je sais que tu as eu peur que le cosmos te prive de ton frère favori. » Le seul, d'ailleurs. La douleur est partie depuis un moment et pourtant, Saül ne cesse de la guetter. Elle reviendra assurément un jour, malgré le stent et les médicaments. Profiter de son absence - voilà ce que Saül compte faire des prochains mois.
« Félicitations. Pour le bébé. Je n'ai pas eu l'occasion de te le dire. » Il fallait bien en parler un jour. La journée démarrait si bien, pourtant. |
| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23730 POINTS : 270 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Dim 31 Jan 2021 - 17:40 | |
| Ca avait presque bien commencé, pourtant. « Approche toi du lit, que je te montre ce que ces mains peuvent encore faire. » Mais ce serait mentir que de dire que la situation dans laquelle est mon frère ne me confère pas le moindre rire. Bien au contraire. Il joue encore au plus fort alors qu’il est cloué au lit, le teint pâle et sans la moindre force. Il peine même à parler, l’imbécile, mais il agit comme si de rien n’était parce qu’il n’osera jamais avouer la moindre de ses faiblesses, surtout pas à moi. Surtout pas alors qu’il me pense venu simplement pour des papiers et de l’argent, comme si j’avais un jour montré un quelconque intérêt à leur égard. Il est fier et beau, le frère qui ne connaît pas le sien. “Viens jusqu’ici, pour voir ?” Je ne vais pas lui mâcher le travail et je vais encore moins le ménager. S’il compte me faire croire qu’il n’a pas été le moins du monde affaibli alors je vais jouer à ce jeu là moi aussi, un sourire au coin des lèvres et mes yeux plongés dans les siens. Alors Saül, où est le problème ? « Je ne te ferai pas l'affront de te demander pourquoi tu es venu, alors. » C’est ça, Saül, parle pour rien dire et gâche tes forces, c’est ce que tu sais faire le mieux. Notre père aussi est doué pour ça, il faut croire que tu tiens au moins ça de lui.
« T’as essayé de prouver à ta copine que t’avais vingt ans encore ? » - « J'ai vingt ans encore. »
Ceux qui m’entrecroisent ont tous tendance à dire que je suis le roi de la mauvaise foi, mais encore une fois, ce n’est que parce qu’ils n’ont jamais croisé mon frère. Il siège dans sa tour d’ivoire sans jamais se mêler au petit peuple et finalement c’est le plus beau cadeau qu’il puisse faire au monde parce que ce dernier ne survivrait pas à sa présence prolongée sur la Terre ferme. Qu’il s’occupe de son ego surdimensionné, de son entreprise de merde et de ses divorces qui riment avec mariage. Qu’il s’enfuie dès qu’il en a envie, le lâche, parce qu’il ne sait faire que ça pour ensuite mieux se plaindre que notre famille n’est pas aussi soudée qu’elle le devrait. Qui voudrait prendre soin d’un être tel que lui, au juste ? « C'est juste un infarctus. Rien qui puisse me tuer. » J’imagine que tous ceux qui se sont fait mal aux membres avant de mourir de gangrène ont dit la même chose. J’imagine que beaucoup d’illuminés ont dit ces mêmes mots, à la virgule près. C’est Saül, pourtant, et il sait tout apparemment mieux que tout le monde. La prochaine fois je le laisserai attendre seul au milieu des bips incessants, ce sera un soulagement pour tout le monde. « Je serai sorti dans quelques jours. Ne commence pas à pleurnicher, je sais que tu as eu peur que le cosmos te prive de ton frère favori. » - “Tu vois, t’aurais dû venir plus souvent à l’église. T’as mal saisi la définition de “miracle”.” Ma vie ne serait que bien plus tranquille sans sa présence quotidienne et tous les problèmes qui en découlent. Il ne m’a jamais rien apporté de bon et aujourd’hui encore, cela peut se vérifier.
Les sièges puent les produits désinfectants, je décide donc plutôt de poser mon dos contre le dossier de l’une d’elles et croiser les bras face à mon frère. « Félicitations. Pour le bébé. Je n'ai pas eu l'occasion de te le dire. » J’hausse un sourcil en même temps qu’un fin sourire s’élève. Ce n’est pas de la joie, bien loin de là, et ça a plutôt tout à voir avec de la moquerie. “J’aurai le droit de l’élever celui-là ? Je demande, parce qu’apparemment c’est toi qui gère ma vie familiale.” Il n’a pas le droit de se donner le bon rôle en parlant de mon fils. Il n’a pas le droit de faire semblant d’être heureux pour moi alors qu’il doit sûrement me détester d’encore avoir ce dont il rêve mais de le réaliser plus rapidement et de manière moins chaotique. Bientôt, mon mariage avec Ginny fêtera son premier anniversaire. De son côté, personne n’a suivi quand est ce qu’il s’était marié à la rousse et si c’était avant ou après avoir divorcé de la croqueuse de diamants. “Il s’appelle Sloan. Il va bien, si jamais ça t’intéresse un minimum.” Les autres membres de la famille ont eu le droit à ce récap quelques dizaines d’heures après la naissance du bambin mais Saül avait alors perdu tous les droits qui soient. Il a un résumé express et sans joie alors que je guette surtout la moindre de ses réactions, me préparant à ne plus jamais lui partager la moindre once de ma vie privée ou celle de ma famille. “Mieux que toi, je veux dire.” Il n’y a pas de mal. |
| | | | (#)Lun 1 Fév 2021 - 3:09 | |
| « Tu vois, t’aurais dû venir plus souvent à l’église. T’as mal saisi la définition de “miracle”. » « La dernière fois que t'as mis les pieds dans une église avec moi tu-- » Non. Ce souvenir est encore trop vif. Saül se souvient de tout. Du parvis de l'église, du derrière de la chapelle, des mots plus hauts les uns que les autres. Tu me dégoûtes. Il se souvient du regard de son petit frère, il se souvient de sa fuite et de sa disparition, il se souvient que cet instant est celui qui a brisé à jamais leur étrange relation. Ce moment était tout et Saül a choisi de l'écraser du pied avec violence. Il n'y avait plus repensé jusqu'à ce jour. Des mots d'excuses voudraient franchir ses lèvres mais ils ne parviennent pas à s'envoler dans l'air ambiant, pas encore. Un jour, peut-être. En attendant, les doigts de l'aîné jouent avec la fine couverture qui recouvre ses jambe. Sa nervosité apparente ne saurait être camouflée, alors que les images de ce terrible dimanche ne cessent de tourner derrière ses yeux.
Heureusement, le bébé de Auden fait péricliter la conversation - peut-être pas dans le bon sens. « J’aurai le droit de l’élever celui-là ? Je demande, parce qu’apparemment c’est toi qui gère ma vie familiale. » Saül se mord l'intérieur des joues mais se contente d'appuyer sa nuque contre l'énorme oreiller qui soutient son dos. « C'est marrant. Tu as vieilli. » Un constat, un vrai et sincère. Pas gonflé de méchanceté. Auden a vieilli, dans le bon sens du terme. Il n'est plus le gamin arrogant qui sautait la messe du dimanche et répondait à leur père, s'attirant ainsi ses foudres. « Il s’appelle Sloan. Il va bien, si jamais ça t’intéresse un minimum. » « Oh non, ça ne m'intéresse pas du tout, d'ailleurs c'est pour ça que je demande. » Le quarantenaire lève les yeux au ciel, lâche un soupir suivi d'une grimace. Son bras brûle encore, parfois, de la douleur précédant l'infarctus. C'est dans ces moments que généralement, son cœur s'emballe, de stress. Heureusement ici, on saura le ramener à la vie.
« Mieux que toi, je veux dire. » « Ta gueule. » qu'il lâche, tousse, dans un rictus amusé. « Je suis en pleine forme. Je pourrai bientôt à nouveau conduire-- » quelle voiture ? « --courir et jouer au poker. » Mais avec quel argent ? La vie ne sera plus jamais la même. Elle n'est plus la même depuis des semaines déjà. Bientôt, il ne restera plus rien - il ne reste déjà plus rien, en fait, mais Saül préfère s'accrocher son bientôt plutôt qu'à un maintenant. Il a toujours été homme à vivre dans le déni de réalité le plus complet, paradoxalement à certaines de ses qualités d'homme d'affaires. « Qu'est-ce que tu fais ici, si tu as un fils dont tu dois t'occuper ? » Lui sait déjà qu'il ne perdra pas une seconde, avec le garçon à naître, celui qui donne des coups de pieds entendus dans le ventre de sa mère. « Ce sont les meilleures semaines, les premières. Tout est merveilleux. Les petits pieds, les petites mains, les grands yeux... » Il fatigue, déjà, l'aîné, qui se revoit auprès de petit Cosimo. Il se souvient de ses joues rondes, de ses cheveux blonds, de ses yeux déjà trop pleins de questions, de ses doigts potelés. Saül se souvient de tout et surtout de ce qu'il a volé. |
| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23730 POINTS : 270 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Lun 1 Fév 2021 - 13:20 | |
| On dit de moi que je suis quelqu’un de brute qui ne prend jamais en considération les sentiments des autres. C’est sûrement parce que j’ai appris au contact d’un grand frère qui a toujours été le pire en la matière. « La dernière fois que t'as mis les pieds dans une église avec moi tu-- » Mon sourire de merde s’efface à l’instant où je comprends où est ce qu’il souhaite en venir. Les familles se remémorent entre elles les bons moments, généralement, mais on ne sait même pas agir de la sorte. Je savais que venir le voir était une mauvaise idée, mais je ne savais pas que cela le serait à ce point. Même dans un sale état il ne peut pas s’empêcher de jouer au con, là où même moi j’aurais renoncé à maintenant en place ce masque de perfection insupportable. Puisque le temps a passé, pourtant, je suis aujourd’hui capable de soutenir son regard sans faiblir ni avoir la moindre envie de m’enfuir à l’autre bout du monde simplement pour ne plus avoir à l’entendre ou le voir. Cette ville est la mienne et si un de nous deux doit partir, ce sera lui. Les mots qu’il peut encore m’adresser ne m’ébranleront plus, et je me le suis juré il y a bien longtemps de ça. Peu importe que je le dégoûte, je n’en ai plus rien à faire de savoir ce que mon très cher grand frère peut penser de ma petite personne. Les excuses ne viennent toujours pas et je refuse d’interpréter ses doigts qui triturent la couverture comme une preuve de ses remords. Il ne s’en veut pas et je parie même que son avis sur la question n’a pas changé. Pourtant, je me garde bien de relancer la discussion. Cette fois-ci, je ne le mettrai pas au défi de terminer sa phrase.
D’un sujet à un autre, il est paradoxalement plus facile pour moi de parler de Cosimo plutôt que de notre adolescence. Entre la peste et le choléra, pourtant, je n’ai pas vraiment beaucoup de marge de manœuvre. « C'est marrant. Tu as vieilli. » Lui aussi. Cela n’a rien d’étonnant et encore moins de marrant. Mon visage reste fermé face à sa remarque. Il ne répond ni à la question ni à la provocation, preuve en est qu’il n’est plus que l’ombre de lui même en cet instant. « Oh non, ça ne m'intéresse pas du tout, d'ailleurs c'est pour ça que je demande. » - “C’est vrai, ça ne parle pas de toi, j’aurais dû m’en douter.” Je reprends et réponds sur le même ton, quand bien même j’ai bien compris l’ironie autour de ses mots. Ce n’est pas parce que je n’ai pas fait les études dont les parents rêvaient pour moi que je suis pour autant stupide, surtout pas alors qu’il n’a rien de délicat dans ses mots. Pour ma part, il m’en faudra bien plus pour oser approcher d’un pardon.
« Ta gueule. » Ironiquement, ce sont ces mots-là qui me font sourire faiblement à nouveau. C’est dans des instants tels que celui-ci que je reconnais le frère avec lequel j’ai grandi, pas quand il joue au donneur de leçon à mon propos. « Je suis en pleine forme. Je pourrai bientôt à nouveau conduire, courir et jouer au poker. » Passionnant. Je pourrais partager le même sentiment que j’ai vécu, un an plus tôt, quand un poignet broyé m’a empêché de peindre comme je le voulais pendant de longues semaines et autres mois de rémission. Lui remonter le moral ne fait pourtant pas partie de mes priorités, surtout pas alors que cela reviendrait à lui avouer un moment de faiblesse que j’ai pu vivre. C’est simplement parce que Bailey a eu de la chance, ce jour-là. Cela n’a rien à voir avec Saül et sa santé en déclin, tout autant que l’est sa fortune. Le poker, voilà donc ses priorités. « Qu'est-ce que tu fais ici, si tu as un fils dont tu dois t'occuper ? » Plus les secondes s’écoulent et plus j’en viens à me poser la même question, surtout alors que je n’ai qu’une envie et qu’elle se résume à retrouver Ginny et Sloan. Notre vie de famille s’est récemment calmée et apaisée et je souhaite en profiter autant de temps que possible, sachant par avance que cela ne durera pas éternellement. “Tu me vires déjà ?” Lui aussi il est ma famille, pourtant. Il n’est pas celle que j’ai choisie ni même créée, mais le même sang coule dans nos veines. « Ce sont les meilleures semaines, les premières. Tout est merveilleux. Les petits pieds, les petites mains, les grands yeux... » Il a l’air d’un fou qui confond le passé et le présent, mais il a raison et pour rien au monde je n’aurais voulu rater - une seconde fois - ce moment de la vie de mon enfant. Sloan ne s’en souviendra jamais mais pour ma part, je sais que je n’oublierai jamais les premiers instants à ses côtés, les premières heures et les premiers jours. La simple pression de ses doigts potelés contre mon index suffit à me faire sourire et, en réalité, n’importe quoi suffit à me faire sourire dès lors qu’il est question du mini humain. Il rend Ginny heureuse, aussi, et pour ça je lui en serai éternellement reconnaissant. “Je sais.” J’ai peut être un fils à m’occuper, mais en cet instant j’ai aussi un frère sur lequel veiller, quand bien même il ne souhaite pas me voir. “Tu pourras venir le voir quand t’iras mieux.” Ce sera sous étroite surveillance, bien sûr, mais j’essaye de faire de mon mieux pour ne pas empirer son état. Avoir un mort sur la conscience, ça craint. “Les médecins disent quoi, quand t’es pas trop occupé à les insulter ?” Il est trop tôt encore pour parler de mon fils avec lui, quand bien même il est le petit être qui me rend le plus fier et heureux au monde. |
| | | | (#)Mer 10 Fév 2021 - 23:01 | |
| « Tu me vires déjà ? » « Je t'envoie faire ton devoir, ce n'est pas pareil. » Auden ne devrait pas s'éloigner, pas une seule seconde, de la petite merveille qui vient de se présenter au monde. Les premiers instants sont les plus magiques et même si Saül n'a fait qu'en profiter à la place d'un autre, il est incapable de ne pas sourire de nostalgie au souvenir de petit Cosimo. Lui aussi était un tout petit bébé, il y a de cela vingt ans. Cosimo aussi a eu des petits pieds et un regard émerveillé. Cosimo aussi a prononcé ses premiers mots sous le regard ému de Saül qui s'est senti, ce jour là, comme un père. Ces moments sont loin et bien que le fils d'Ariane et Saül verra bientôt le jour, ce dernier ne peut pas s'empêcher de se remémorer les moments les plus emplis de félicité, ceux qui n'étaient pas encore tout à fait entachés par les presque remords. « Je sais. » Il sait ? Il sait quoi ? Saül a déjà oublié. Les yeux mi-clos, il est encore en train de sourire au souvenir de petit Cosimo et de ses premiers babillements.
S'il sait pour la félicité, s'il sait pour l'émerveillement, s'il sait pour le bonheur, s'il sait pour tout ça, que fait-il au chevet de son grand-frère ? Ce même grand frère qui, vingt ans plus tôt, lui a volé la félicité, l'émerveillement et le bonheur sans en éprouver du regret ou quelque amertume ? Il était trop occupé, Saül, à se complaire dans son idée de bonne action et de famille - de réputation - sauvée. « Tu pourras venir le voir quand t’iras mieux. » L'idée n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd et Saül lance à son frère un regard fatigué mais entendu, qui se passe de mots et qui vaut pourtant bien plus encore. L'aîné serait ravi de faire la connaissance de cet enfant que Auden a probablement beaucoup attendu. « J'espère pour toi qu'il ne te ressemble pas de trop, tu étais un bébé insupportable. » qu'il pique, sourire aux lèvres. Il se souvient encore, Saül, de toute ces fois où petit Auden et lui se promenaient main dans la main dans la maison juste parce que leur mère avait demandé à l'aîné de surveiller son frère. Ces images ne sont plus que de lointains souvenirs mais Saül aime secrètement se les remémorer, surtout depuis que les liens avec la famille Williams sont plus distendus.
« Les médecins disent quoi, quand t’es pas trop occupé à les insulter ? » Saül ne les a pas vraiment écouté. Ils ont dit d'arrêter le stress, ils ont dit d'arrêter l'alcool, ils n'ont cependant pas mentionné la cocaïne. Peut-être Saül n'est-il pas assez abîmé pour que ses effets soient déjà visibles. Il n'arrêtera de toute façon pas ses consommations, aussi excessives soient-elles. « Rien. » qu'il marmonne, borné au possible et pas résolu à lâcher le morceaux. « Que je suis stressé. » Voilà un morceau de la vérité, pour qu'Auden daigne lâcher prise. « Que je profite un peu trop de la vie et que je devrais me mettre au sport. » Et blablabla, toutes ces conneries là que Saül a écouté en levant les yeux au ciel et en soupirant bruyamment. « Ils ont posé un stent et je suis sous médocs'. Ils sont très jolis, ils ont une forme de cœur. » Il a fermé les yeux, Saül, que la lumière du jour pique au vif et que la conversation a fatigué, faute d'être complètement remis. « Quand ça t'arrivera, moi aussi je viendrai te rendre visite. » Quand ? Jamais, Saül l'espère - sincèrement, cette fois-ci. |
| | | | | | | | la leçon d'anatomie du docteur tulp (saülden #15) |
|
| |