old rivalries (niamh)

@niamh reed
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Tu avais beau être de retour de Los Angeles depuis quelques jours seulement, tu avais la ferme intention de profiter de chaque minute de cette journée de la fête nationale à l’endroit que tu aimais le plus sur cette terre : c’est-à-dire la plage. Plage qui débordait de gens en tout genre. Des familles, des amoureux, de nombreux groupes d’amis, il n’y avait déjà plus beaucoup de place pour s’installer confortablement ce qui n’avait rien de surprenant en cette journée spéciale. Mais tu n’allais certainement pas laisser le fait que la plage soit bondée t’arrêter dans tes célébrations. Tu avais des amies de ta ville natale qui était venue passer quelques jours à Brisbane pour célébrer ton retour de Los Angeles et aussi le début de la production de ta nouvelle série qui allait paraître dans les mois à venir sur Netflix. Tu peinais à te remettre de tout ça d’ailleurs, tu réalisais à peine que tu allais bientôt être une Netflix Star et que la série ne serait pas simplement diffusée en Australie mais bien partout à travers le monde. C’est gros, bien plus gros que tu ne le réalises alors que tu cherches tes amies des yeux sans les trouver au travers des différentes vagues de personnes qui bougent sans cesse. Si tu n’es pas une grande fan des foules ils ont au moins quelque chose de particulièrement plaisant pour toi: il est beaucoup plus difficile de t’y remarquer. Tu passes inaperçue ici, surtout avec ta chevelure foncée remontée en un chignon serrée et tes lunettes soleil qui sont de mises en cet avant-midi brûlant. L’été se fait ressentir et tu adores ça, surtout après avoir passé les deux derniers mois dans l’hiver californien. S’il ne faisait pas exactement froid, on ne pouvait pas vraiment dire qu’il y faisait très chaud non plus. Tu es distraite et perdue dans tes pensées lorsque tu fonces maladroitement dans quelqu’un. Ce n’est pas une grosse collision, à peine ton épaule qui accroche celle de la personne devant toi que tu n’as pas vu arriver mais lorsque tu croises le visage de la victime de ta maladresse, tu perds légèrement ton sourire. « Hey Niamh. » que tu lances un peu bêtement. Ça fait un moment que tu connais la blonde qui te fait face, et il fut un temps où vos rapports étaient plus cordiaux qu’ils ne le sont désormais, mais tu te rappelles mentalement de faire un effort parce que c’est la cousine de Jessian et que t’as pas envie que Niamh tente de monter une de tes plus grandes amies simplement parce qu’elle le peut. « Ça fait longtemps, comment tu vas? » Pas assez longtemps, définitivement.

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Chercher un pote sur la plage un jour comme celui-là, c’est un peu un challenge fou. Niamh était donc accrochée à son téléphone, lunettes de soleil plantées sur le nez. Elle jouait des coudes pour se frayer un chemin tout en parlant super fort au téléphone pour essayer de trouver sa bande de potes. Ouais super idée que de venir en retard au point de rendez-vous. Elle poussa un juron en marmonnant un : « Ouais, ok. Tu sais quoi, laisse tomber … on se trouvera quand on se trouvera. Essayez de ne pas bouger toutes les cinq minutes. » Un rire plus tard, elle raccrocha tout en glissant son téléphone dans ce sac banane – oui, elle aime les choses pratiques – qu’elle portait en bandoulière. Elle portait un tee-shirt trop large pour elle ainsi qu’un short court. La tenue privilégiée quand il s’agissait d’être à son aise malgré quelques verres qu’elle était d’ailleurs en train de manquer. Elle évita un coup de coude quand un géant se tourna trop rapidement pour faire demi-tour. Sa réaction ? Un sourire et il lui tapotait le dessus de la tête. Ok. Elle n’était pas très haute mais il y avait des limites. Elle grimaça tout en essayant de se rapprocher du point de rendez-vous choisi selon les dires de son pote quand elle se prit un léger coup d’épaule qui ne la dérangeait pas – cela arrivait à tout le monde avec cette foule … jusqu’à ce qu’elle découvre les traits de celle qui venait de lui donner. Penny. « Hey Niamh. »

Moment où elle se demandait si elle pouvait feindre de ne pas être elle. Juste pour quelques minutes. Impossible. Elle plissa les yeux essayant de reconnaître la star sous les lunettes. Mais oui, c’était bien elle. Penny. « Hi. » laissa-t-elle simplement tomber. « Ca fait longtemps, comment tu vas? » Mal. Très mal. J’aurais préféré ne pas te tomber dessus. Pas maintenant. Pas ici. Qu’est-ce que tu fais à Brisbane d’ailleurs ? Pourquoi t’es pas à Hollywood, à jouer dans les films que je materai à télé avec Baloo. Elle aurait aimé pouvoir lui répondre ce genre de trucs. A la place, elle hésitait. Devant des femmes comme Penny, elle perdait rapidement ses moyens. Sa kryptonite, je vous dis. « Hm – ça va, je crois. » Quelle réponse idiote ! Elle eut envie de prendre ses jambes à son cou, tomber même sur un collègue … « Ca fait un baille, ouais. » qu’elle essayait d’ajouter en glissant les mains dans les poches arrière de son short, essayant de dissimuler son malaise. « Tu es de retour ? J’avais cru voir … lire … entendre que t’étais partie pour les States. » Est-ce qu’elle stalkait leurs carrières ? Putain ! Niamh. La loose.

Elle lui adressa un sourire gêné avant d’ajouter. « Tu voulais pas manquer le classique de l’année. » demanda-t-elle en désignant la foule qui les entourait, les ignorait.

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Les rires et les cris fusent de tout bord et de tout côté et tu ne peux t’empêcher de sourire devant ce spectacle animé qu’offre une plage bondée de monde. Tu ne te considères pas comme étant la personne la plus confortable au milieu des foules, tu apprécies tout de même le spectacle des différentes marées de personnes autour profitant de cette journée ensoleillée pour célébrer la fête nationale de l’Australie. Du moins, tu appréciais le spectacle jusqu’à ce que tes yeux ne tombent sur Niamh. « Hi. » Niamh qui semblait tout aussi emballée que toi par cette rencontre infortunée, c’est-à-dire pas du tout. Mais il y a échange de sourires et vous arrêtez toutes les deux de marcher, ce qui emmène forcément un début de conversation, ou du moins, un échange de politesse. Parce que c’est la moindre des choses après tout, pas vrai? « Hm – ça va, je crois. » Elle croit? Quelle genre de réponse c’est ça? Soudainement, tu te sens obligée de lui demander ce qui se passe, même si tu aurais largement préférée que cette conversation se contente de pas grand-chose, à défaut de réellement savoir comment agir avec la blonde. « Tu crois? » que tu demandes alors, en espérant qu’elle reprenne sa réponse d’origine pour se contenter d’un ça va bien, que cette discussion puisse être éviter que vous puissiez toutes deux profiter de ce qui vous avait chacune mené jusqu’ici.

« Ça fait un baille, ouais. » Et faut dire que la dernière fois avait elle aussi été pleine de ce malaise alors qu’elle met ses mains dans ses poches arrière et que toi, tu joues avec la bandoulière de ton sac de plage pour t’occuper les mains et l’esprit. « Tu es de retour? J’ai vu croire voir … lire … entendre que t’étais partie pour les States. » Tu fronces les sourcils légèrement, tente un sourire que tu espères pas trop fake. Tu n’avais pas réalisé qu’elle suivait ta carrière, la Reed. Ou peut-être que c’est simplement son père ou sa cousine qui lui a dit, t’en sais trop rien et ça t’importe peu au final. « Je viens de revenir, il y a quelques jours seulement. » Tu hoches doucement la tête. « Je suis encore sur le décalage horaire pour être honnête, je suis fatiguée comme si c’était le milieu de la nuit! » Petite tentative d’humour alors que ton rire sonne complètement faux dans tes oreilles. Tu te dis au moins que si tu as l’air bête, tu peux passer ça sur le dos de la fatigue. « Tu voulais pas manquer le classique de l’année. » « On peut dire ça comme ça... » Tu adorais la fête de l’Australie et toutes les festivités organisées par la ville, tu étais de ceux qui allaient à la fête foraine à tous les jours quand elle était en ville et tu avais bel et bien l’intention de profiter de ces barbecues sur la plage. Tu avais seulement l’intention de le faire aussi loin de la blonde que possible. Mais la discussion est entamée et partir bêtement serait considéré impoli, chose que tu tentes le moins possible d’être. « Comment va ton père? Ça fait longtemps que je n’ai pas pris de ses nouvelles. » Tu appréciais sincèrement Miles, il était probablement ce que tu avais de plus proche d’une figure paternelle à Brisbane, chose qui ne semblait d’ailleurs pas plaire à la blonde.

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„Tu crois?“ Merde ! Et merde ! Pourquoi prenait-elle autant d'attention à l'écouter ? Niamh pédalait de nouveau dans la semoule. Elle écarquilla quelques secondes les yeux avant de secouer la main, comme pour lui faire comprendre que ce n'était rien du tout. „Nan, nan, ouais ça va. Désolée … j'étais dans mes pensées.“ Un rire nerveux suivit sa phrase et elle se rendait de nouveau compte combien Penny pouvait la mettre mal à l'aise. Sans le vouloir. Sans même en avoir conscience. Elle avala son éclat de rires pour lui adresser un large sourire. Un sourire qui avait un drôle d'air mais elle essayait d'être naturelle. Elle essayait tellement que c'en était un spectacle complètement inquiétant.

„Je viens de revenir, il y a quelques jours seulement. Je suis encore sur le décalage horaire pour être honnête, je suis fatiguée comme si c'était le milieu de la nuit!“ Alors là, Niamh en était encore plus jalouse. Parce que malgré les lunettes de soleil de Penny, elle était certaine de ne voir aucune cerne bleutée sous ses prunelles. Non. Penny resplendissait toujours. Une beauté à l'état pur. Toujours. Depuis toujours. Niamh la suivait un peu partout, par curiosité, histoire de bien se mettre mal … et à chaque fois elle se demandait comment elle faisait pour toujours rayonner. Toujours. Alors même avec un décalage horaire dans les pattes, elle parvenait à rayonner parmi la foule. „Pour les vacances? Ou définitif le retour, je veux dire?“ Mais pourquoi était-elle si curieuse d'un coup ? Pourquoi se comportait-elle comme une groupie, une journaliste, une investigatrice ? „Va falloir que tu boives un verre … pour te revigorer. Ca aidera sûrement.“ dit-elle en hochant la tête d'un air amusé en désignant le stand à boissons.

« Comment va ton père? Ça fait longtemps que je n’ai pas pris de ses nouvelles. » Elle avait posé son regard sur ses chaussures quelques secondes avant de relever la tête à ces questions. Elle se souvenait maintenant. Elle les avait trouvé oppressantes dans son adolescence. Elle avait été jalouse de leur affinité avec son père. Son père. Elles étaient toujours dans les parages. oh oui ! Elle se souvenait maintenant pourquoi Penny l'avait agacé … Les mains toujours plongées dans les poches de son short, elle haussa les épaules : « Tu le connais … il va toujours bien. Mais t'avais pas le téléphone ou quoi aux States ? » Sourire provocateur avant de poursuivre. « Je pensais que vous étiez super proches avec le Padre … ça lui f'rait sans doute plaisir de savoir que t'es de retour … je pense. T'as encore son numéro? »

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« Nan, nan, ouais ça va. Désolée… j’étais dans mes pensées. » Bonne réponse. Elle rit la blonde, t’es pas certaine qu’elle soit à cent pour cent sincère mais ce n’est certainement pas toi qui va volontairement aller remettre ses paroles en doute. Elle sourit maintenant et tu te sens obligée de lui rendre son sourire qui est trop grand et trop forcé et ça n’en prendrait pas plus pour que n’importe qui vous connaissant moindrement puisse voir à quel point vous faites semblant en ce moment. Heureusement (ou malheureusement, c’est un peu difficile à dire dans le contexte actuel) il n’y a que vous deux et toutes les faussetés qui émanent de vos visages respectifs. « Pour les vacances? Ou définitif le retour, je veux dire? » Elle préférerait sans doute que tu lui dises que tu n’es de retour que pour les vacances, mais ce n’est pas le cas, même si toi non plus, tu n’aurais rien contre l’idée de mettre de la distance entre elle et toi de manière plus permanente. Tu ne sais pas pourquoi elle t’agace autant la Reed, elle ne t’a jamais rien fait techniquement parlant, mais sa présence parvient tout de même à faire ressortir les côtés de toi dont tu es un peu (beaucoup) moins fière. « Définitif. Los Angeles c’était que pour un tournage avec Netflix. Mon prochain projet se tourne ici. » Tu ne passes pas à côté de la chance de te vanter de ton regain de popularité et de travail. T’as passé un an à voir ton nom massacré dans les journaux à potins, à coup de rumeurs toutes plus fausses les unes des autres, maintenant que t’as de quoi de positif à partager sur ta carrière, tu n’allais certainement pas te gêner. « Toi, le boulot, ça va bien? » Si tu en parlais avec un certain dédain, comme si c’était moins bien, la vérité était plutôt que tu étais jalouse de Niamh, de son esprit aiguisé, de ses diplôme et de son boulot qui semblait avoir un bien plus grand impact que le tien, même si c’est ton visage qu’on retrouvait dans les magazines.

Tu provoques un peu quand tu mentionnes Miles et tu le vois dans ses traits qui se durcissent temporairement que ça fonctionne, comme chaque fois. Mais elle joue bien la comédie Niamh alors que tu restes toujours plantée devant elle, à te demander pourquoi tu continues d’insister à te mettre dans des situations désagréables comme celle-là ou rien de positif ne peut ressortir de l’échange. « Tu le connais… Il va toujours bien. Mais t’avais pas le téléphone ou quoi aux States? » Tu échappes malgré toi un ricanement sarcastique, mais tu te reprends rapidement, lui offrant à nouveau ton plus beau et ton plus forcé sourire. « Oui oui, juste très occupée. Entre le tournage, la visite de la ville, j’avais pas beaucoup de temps libre. » Living my best life and all that. En réalité, tu aurais sans doute pu gérer un peu mieux ton temps, mais t’étais le genre à te perdre complètement dans l’instant présent et oublier le reste du monde. « Je pensais que vous étiez super proches avec le Padre… ça lui f’rait sans doute plaisir de savoir que t’es de retour… je pense. T’as encore son numéro? » « Oui, oui. » que tu la rassures, même si elle préférerait sans doute que tu l’aies perdu, depuis le temps. « Tu me fais penser que je devrais sûrement organisé un souper avec lui et Jessian aussi. » Et oublier de t’inviter, au passage.

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« Définitif. Los Angeles c’était que pour un tournage avec Netflix. Mon prochain projet se tourne ici. » Niamh écoutait et laissa échapper un « hm » sans plus. Génial. Netflix. Elle était sur Netflix, en tant qu'actrice … pendant qu'elle était derrière Netflix, avec un pot de glace placé entre ses genoux, creusant dans ce pot avec une cuillère comme un athlète grimpe l'Everest. Deux mondes diamétralement opposés. Deux mondes qui s'enviaient et se détestaient sans avoir l'esprit de s'ouvrir l'un à l'autre. Sans s'en rendre compte, elle interprétait le moindre geste, le moindre clignement de la jeune femme. Elle interprétait même la moindre virgule qu'elle s'imaginait dans ses propos. « Génial, un retour aux sources du coup ...» lâcha-t-elle avec un faux enthousiasme qui pourtant pouvait sonner comme plein de sincérité si on ne connaissait pas les antécédents des deux jeunes femmes.

« Toi, le boulot, ça va bien? » Niamh fronça les sourcils en entendant cette touche délicate de dédain. Oui, elle n'était pas une star. Elle n'avait aucune anecdote croustillante à raconter autour d'une table. Elle ne portait pas de toasts à d'autres stars, se demandant quelle paire de chaussures devrait-elle porter sur les tapis rouges. Elle se souvenait imiter les mimiques de Penny et Jessian quand elles roucoulaient du début de leur célébrité. Belles et talentueuses : les ingrédients pour être détestées. « Mieux que bien, je vais bientôt pouvoir présenter ma thèse et tu pourras m'appeler Docteur Reed. » dit-elle en lui donnant un petit coup de coude presque amical même si elle aurait aimé pouvoir lui déboîter l'épaule par ce coup de coude. « Peut-être que tu pourras un jour avoir besoin de mes services, si jamais tu dois interpréter un jour le rôle d'un petit génie de la génétique. » Sourire amusé qui dans son univers était un majeur pointé en direction de Penny.

« Oui oui, juste très occupée. Entre le tournage, la visite de la ville, j’avais pas beaucoup de temps libre. » Niamh ne rétorqua pas, sortit les mains de ses poches pour croiser les bras. « Une vraie vie de star, ouais … Je crois avoir lu quelques articles … t'avais pas vraiment de répit. Je comprends. » Sourire rayonnant, bras toujours croisés. Elle n'avait suivi les tabloïds que de loin, mais elle voulait juste pouvoir lui rendre la pareille. Ne pas encaisser sans répliquer. Œil pour œil, dent pour dent. « Tu me fais penser que je devrais sûrement organisé un souper avec lui et Jessian aussi. » Les deux harpies avec son père. Elle ne pouvait plus se contenir et la toisait désormais. Son regard s'était assombrir.
« Si jamais tu trouves le temps dans ton calendrier de star … ca lui fera, en effet, plaisir. » Une drôle de grimace s'emparait de ses lèvres alors que ses doigts tapotaient ses bras qu'elle avait toujours croisé. Pourquoi il n'y avait pas un tsunami, un raz de marrée, un séisme, une pluie, un mouvement de foules … quelque chose pour les séparer. Oh oui, elle s'imaginait déjà Penny se faire happer par la foule pendant qu'elle, elle retournerait voir son chat et sa vie faite de banalités et de futilités.

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@niamh reed
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« Hm. » Pas de félicitations, pas de bravo, non pas que tu imaginais cette Reed contente pour toi de toute façon. Tu es fière et tu ne vas pas te gêner pour le dire, pour le faire entendre, même si elle semble déterminée à rester de marbre devant toi, ce qui n’avait rien de surprenant en soit. Elle te demande si tu es de retour pour de bon ou si c’est seulement un voyage. L’Australie reste ta maison pour le moment et si tu n’es pas née à Brisbane, c’était devenue ta place de prédilection, celle ou tu te sentais le mieux, malgré tout. « Génial, un retour aux sources du coup... » L’enthousiasme est complètement faux et il ne te fait que sourire davantage. « Faudrait pas que tu t’ennuies trop de moi. » que tu ajoutes avec un sourire arrogant aux lèvres. Tout est prétention entre vous deux, ça fait longtemps de ça déjà mais cette rencontre n’est qu’un énième rappel que Niamh et toi, vous ne pourrez jamais vraiment vous entendre, vous ne pourrez jamais vraiment être amies, malgré votre entourage en commun.

Tu feins de t’intéresser à sa vie si différente de la tienne, le boulot étant la seule chose qui te vient à l’esprit. Tu ne le démontres pas parce que ce serait une faiblesse devant la blonde, mais ça t’impressionne ce qu’elle fait, les longues études et l’intelligence dont elle fait preuve depuis toujours à des années lumières de la vie que toi tu as choisi. Oui, t’as la gloire, l’argent et la popularité en plus de faire (normalement) ce que tu aimes le plus au monde, mais on t’a si souvent catalogué de blonde sans cervelle que parfois, tu aimerais bien pouvoir démentir tout le monde et prouver que toi aussi, tu es capable de grandes choses. Mais loin sont tes jours passés sur les bancs d’école et ce n’est pas à ton âge que tu t’imagines y retourner. « Mieux que bien, je vais bientôt pouvoir présenter ma thèse et tu pourras m’appeler Docteur Reed. » Docteur Reed. C’est tellement prestigieux, ça te donnerait presque envie de vomir. « Félicitations. » que tu parviens tout de même à souffler, bien plus poli qu’elle ne pouvait l’être, la blonde. « Peut-être que tu pourras un jour avoir besoin de mes services, si jamais tu dois interpréter un jour le rôle d’un petit génie de la génétique. » Tu grimaces légèrement dans une tentative de sourire alors que tu n’imagines pas le jour ou tu te tournerais vers elle pour quoique ce soit, encore moins pour un rôle. « Je ne suis pas certaine que ça ferait un personnage intéressant. » que tu dis, désinvolte. Traduction : ton boulot est trop nul pour qu’on en fasse un rôle quelconque. Ce qui est totalement faux, mais tu dirais n’importe quoi pour te croire plus intéressante qu’elle ne serait-ce qu’une minute de plus.

« Une vraie vie de star, ouais… Je crois avoir lu quelques articles… t’avais pas vraiment de répit. Je comprends. » Tu fronces les sourcils légèrement, certaine que tu comprends les sous-entendus qui doivent se cacher sous les propos de la blonde. Mais tu enchaînes en parlant d’un dîner avec Jessian et Miles et tout de suite tu vois son visage s’assombrir et tu sais que tu as touché un point sensible. Victoire. « Si jamais tu trouves le temps dans ton calendrier de star… ça lui fera, en effet, plaisir. » Et quelle torture ce dût être pour elle d’admettre ce fait, tu ne peux que t’en réjouir un peu plus. « Je serai sûre de t’envoyer une photo si ça se fait. » Histoire de bien faire chier, comme tu sais si bien le faire. « Tu m’excuseras, j’ai mieux à faire. » Il n’y a plus de prétention cette fois alors que tu te prépares à passer à côté de la blonde. Ce n’est que la vérité après tout : tu as bien mieux à faire que d’échanger de fausses politesses avec la Reed. « Essaye de rien faire cramer sur ton chemin. » Ou alors, fais tout cramer, t’en as pas grand-chose à faire au final. Si les barbecues avoisinants devaient faire brûler la tignasse de la blonde, tu aurais peut-être un peu de mal à ne pas rire. Mais chut, faut pas le dire trop fort.

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« Faudrait pas que tu t’ennuies trop de moi. » Rire qui sonne faux en guise de réponse. Et son « Félicitations. » sonne tout autant faux. Ca grince. Entre les deux jeunes femmes, il y a toujours eu un truc qui fait que les choses ne se passent pas convenablement. Niamh en a certes honte, mais elle doit bien l'avouer. Elle la déteste. Elle et ce qu'elle représente. C'est con mais c'est comme ça. Joy a beau lui donner des petits coups de coude pour lui rappeler qu'elle doit relativiser mais elle n'y parvient jamais. A chaque fois, la présence de Penny a le même effet. C'est l'effet cocote-minute. A chaque fois, elle se dit que ce n'est pas si horrible, pas si terrible, qu'elle doit relativiser. Et puis Penny parvient à faire monter la pression. Doucement. Lentement. Avec élégance. Plus ou moins. Elle parvient à la mettre en ébullition. « Je ne suis pas certaine que ça ferait un personnage intéressant. » Et, il lui en faut du courage à Niamh pour garder un air détaché alors que cette phrase a les effets d'un coup droit bien placé sur la mâchoire. Elle vacille doucement. La garce a réussi de nouveau à la blesser. Elle. La blesser dans son égo. Alors, elle déglutit et croise de nouveau les bras sous sa poitrine tout en continuant à toiser la jolie actrice, star parmi les stars. Et merde ! Elle a envie de hurler. Elle a envie mais elle doit se contenir. Allez Niamh ! Fais un effort. Reste calme. « T'as sans doute raison ... Oh et puis, y'aurait du boulot. » dit-elle en soufflant, agitant la main non sans décroiser les bras. A vrai dire, à cet instant, elle se sent doucement glisser sur une pente sensible. La pente où dans un univers parallèle, elle serrerait les doigts autour de la gorge de Penny. A un autre univers.

« Je serai sûre de t’envoyer une photo si ça se fait. Tu m’excuseras, j’ai mieux à faire. » Et, Niamh les bras croisés, ne peut retenir les flammes brûler au fond de ses prunelles. Son regard ne noirçit et alors que ses pensées se bousculent dans son esprit, Penny en profitait pour ajouter le coup fatal: «Essaye de rien faire cramer sur ton chemin. » Niamh était là, les bras croisés, le regard noir. Elle venait de se faire dévorer tout cru par son ennemie numéro un. Son unique ennemi à vrai dire. Comment était-ce possible ? Pourquoi est-ce qu'elle restait aujourd'hui encore sa Kryptonite ? Pourquoi se sentait-elle toujours aussi ridicule aux côtés de Penny alors que ... sa vie n'était pas si pourrie aujourd'hui ? « Ouais, c'est ça ... moi aussi hein. » marmona-t-elle sur la pointe des yeux à la silhouette déjà lointaine de Penny. Pathétique. Elle ne l'avait surement pas entendu. Elle avait fait volte-face pour disparaître parmi la foule. Aussi vite qu'elle était arrivée.
Il lui fallut quelques longues secondes pour se remettre de cette rencontre maudite.
Il lui fallut quelques longues secondes pour se redresser, bomber le torse, prendre une profonde inspiration et se dire qu'elle n'allait pas se laisser écrasée par une femme comme elle... pourtant au cours de cette soirée, les propos de Penny resteront dans un coin de son esprit. Comme à chaque fois, elle laissait des traces ...

FIN

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