@ivy waterhouse
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Tu n’étais pas complètement remise du décalage horaire. Les 18 heures séparant Los Angeles et Brisbane se font ressentir mais tu ne laisses pas la fatigue prendre le dessus alors que tu comptes profiter de cette journée  de son début jusqu’à la toute fin. Le soleil a longtemps brillé, ta peau a déjà pris une (très) légère teinte plus foncée, le plus foncé que tu deviens malgré des journées entières à essayer de te faire bronzer. C’est ta complexion, il n’y a pas à faire, tu ne deviens pas bronzée comme toutes tes amies, mais ça fait longtemps que tu as appris à apprécier ton teint pinte de lait. Au moins tu ne brûles pas au soleil, c’est déjà ça de gagner. Les heures de cette journée avait défilé sans même que tu ne t’en rendes compte. Si tu étais d’abord venue avec de vieilles amies en visite spéciale à Brisbane, tu avais croisé plusieurs personnes, des connaissances et des amis proches allant et venant au cours de la journée alors que tu ne quittais que très rarement ta plage bien-aimée, celle qui t’avait tant manqué pendant ton tournage à Los Angeles. Certes, la côte Ouest américaine possédait elle aussi son lot de plages en tout genre, mais il n’y avait rien qui comparait avec les plages de Brisbane à tes yeux. Même celles de Torquay, que tu avais longtemps considéré comme les meilleures plages qui soient puisqu’elles t’avaient vu grandir, que tu en connaissais tous les moindres recoin, ne semblaient plus à la hauteur du bonheur que tu éprouvais à être ici. Peut-être que tu t’étais ennuyée de la ville plus que tu ne le croyais pendant les deux derniers mois. Le soleil a commencé sa descente dans le ciel, il commence à se faire tard même si le temps est toujours bon, que les rires fussent de partout sur la plage qui est tout de même bien moins meublé qu’elle ne l’était il y a quelques heures. Tes amies de Torquay ont toutes décidé de rentrer à leurs hôtels respectifs il y a environ une heure de ça mais toi t’étais pas prête à rentrer encore. T’as les pieds dans l’eau, le regard tourné vers le coucher du soleil alors que partout autour de toi, ça continue de fêter l’Australie en famille ou entre amis. Normalement l’alcool n’est pas permis sur la plage, mais tout le monde semble faire semblant que cette règle n’existe pas alors que les bouteilles de tout genre s’accumulent un peu partout. Du coin de l’oeil tu aperçois une silhouette qui semble être dangereusement proche d’un des barbecues qui est toujours en marche, bien que tu ne vois rien dessus. Il y a une flamme qui danse tout près du visage de la blonde et c’est choquée mais peu surprise que tu reconnais le visage d’une vieille amie. « Ivy? » que tu t’exclames alors que tu t’approches d'elle. Elle a une bouteille dans les mains et à voir son visage, ce n’est pas la première qu’elle consomme ce soir. « Qu’est-ce que tu fous là? Recule! »

Je suis sortie, encore une fois. Je sors tout le temps ces derniers temps et j’en ai rien à foutre de l’avis des gens. Pour une fois, ce soir, j’espère que personne ne me reconnaitra. J’ai besoin d’air, j’ai besoin d’espace, et je me demande même pourquoi je n’ai pas quitté cette ville pour partir à l’autre bout du monde. Il faut croire que je me suis habituée à Brisbane, et que je finis par apprécier la ville à long terme. Je danse autour des feux sur la plage. J’aime cette soirée loin du centre ville. Je pourrais faire n’importe quoi. Sauter dans le feu, aller me baigner alors que je ne compte plus les lignes sniffées et les bouteilles accumulées. Je ne sais pas vraiment depuis combien de temps je suis défoncée. Des heures, des jours, je suis complètement perdue dans le temps et dans ma vie.

Je tourne, et je vois la flamme. La drogue et l’alcool mélangé brouillent ma vue, et je trouve cette flamme magnifique. J’ai presque envie de me noyer dans cette lumière qui prend toute la place. Je me penche dangereusement jusqu’à ce qu’une voix familière ne m’appelle. « Ivy? » “C’est moi !” Tout sourire je reste le visage au dessus du feu, mes cheveux risquent de s’enflammer à tout moment mais rien n’y fait, je suis fascinée. « Qu’est-ce que tu fous là? Recule! » Elle me pousse en arrière et je fais la moue. “Maiiiiis…” Je râle, je grogne, et je me tourne vers cette jeune femme que je connais depuis des années. “Penny !” Une seconde j’oublie le feu. “Tu veux pas danser avec moi ?” Je tiens ma bouteille encore pleine entre mes mains, et je lui propose une gorgée. Je ne sais pas qui dans cette fête a encore de la drogue, alors je me rabats sur ce que je peux. “Toi aussi t’avais besoin de sortir ?”

@ivy waterhouse
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« C’est moi! » Elle a la voix qui sonne presque mielleuse, un sourire sur son visage alors qu’elle ne semble pas le moindrement consciente de la situation dans laquelle se trouve. Toi, tu ne vois que les flammes qui dansent bien trop près de la porcelaine de son visage, du blond parfait de ses cheveux et comme une scène de film d’horreurs, tu l’imagines s’enflammer sous tes yeux, probablement trop intoxiquée pour ne serait-ce que ressentir ou même remarquer ce qui lui arrive. Tu n’attends pas son accord ou sa permission avant de te diriger vers elle et de la forcer à se reculer alors que tu souffles un peu mieux avec chaque mètre de distance qui s’installe entre vous et les flammes. « Maiiiiis... » Elle chiale, mais tu t’en fiches, t’as le regard qui la scanne de la tête aux pieds pour t’assurer qu’elle n’est pas blessée, mais aussi pour constater l’étendue des dégâts. Ce n’est pas la première fois que tu vois Ivy dans un état avancé d’intoxication, il y a même quelques soirées ou tu t’es retrouvée dans un état un peu trop similaire au sien, mais faut avouer que ce soir, elle semble au bout de toi et ça t’inquiète légèrement, surtout après ce qui aurait si facilement se passer si tu n’avais pas intervenu. « Penny! » Elle cri dans tes oreilles et il y a son souffle alcoolisé qui se fait un chemin jusqu’à tes narines, t’arrachant une légère grimace. « Tu veux pas danser avec moi? » Elle te tend sa bouteille que tu refuses d’un signe de la main alors qu’elle balance maladroitement son corps d’un côté et de l’autre. « Y’a pas de musique Ivy. » que tu réponds sur un ton qui sonnerait presque autoritaire malgré un fin sourire sur tes lèvres. « Toi aussi t’avais besoin de sortir? » « Pas autant que toi faut croire. » Tu secoues légèrement la tête et décide finalement de lui prendre sa bouteille des mains. Tu en prends une gorgée, une seule pour te donner un peu de courage avant de finalement la vider dans la poubelle la plus proche avant de la laisser tomber contre les autres bouteilles vides. Elle va rager la blonde, tu l’as connais assez bien pour savoir ça, d’où le besoin d’une gorgée de courage. « J’crois que t’en as assez bu pour ce soir. » que tu lui dis, tentant de t’approcher d’elle alors qu’elle semble chancelante sur ses jambes.

Tout est flou, et tout est beau ce soir. Chaque flamme dessine un halo de lumière dans lequel j’ai envie de plonger. C’est plaisant, je fronce le nez quand Penny décide de me faire reculer. Je grogne, je continue de râler, j’aimais bien me rapprocher de la chaleur et de la lumière, elle vient de gâcher ce moment et je pourrais lui en vouloir si je n’étais pas aussi défoncée. Je ne sais pas combien de grammes j’ai sniffé, ni combien de bouteilles j’ai vidé. « Y’a pas de musique Ivy. » Je veux danser et elle ne me suit pas, je grogne. “T’es rabat joie.” Elle est surtout chiante ce soir. “Tu veux pas me suivre ? T’as mieux à faire ?” Maintenant, même si elle a mieux à faire je la suivrai pour pouvoir m’occuper. Mais je ne pense pas qu’elle voudrait me laisser seule dans cet état là. Ca lui provoquerait des problèmes de conscience à la brune.

« Pas autant que toi faut croire. » “J’aime bien, boire.” On se défonce, et j’aimerais qu’elle me suive ce soir. Je n’ai pas envie d’être seule à avoir besoin d’être dans cet état. Elle attrape ma bouteille et en boit une gorgée. Je souris, elle a craqué la jeune femme et j’en suis ravie. « J’crois que t’en as assez bu pour ce soir. » “QUOIIII ?” Je fronce les sourcils, bien moins joyeuse qu’il y a encore quelques minutes. Je souffle, déjà à la recherche d’une nouvelle bouteille. Je tente de faire un pas mais je vacille, je ne vais pas aller loin ce soir. “Tu veux pas passer une bonne soirée avec moi ?” Je fais la moue et me rapproche d’elle. C’est une vieille amie, et j’ai l’impression que ça fait des dizaines d’années que l’on n’a pas profité d’une longue soirée de ce genre toutes les deux. “Donne des idées, qu’est ce que t’as envie de faire ?” J’essaie d’articuler correctement, et je ris en voyant son visage se déformer, j’ai peut-être un peu trop fait de mélanges.

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« T’es rabat-joie. »
« Crois-moi, tu vas me dire merci demain. »

Ou même pas, connaissant la Waterhouse t’es consciente qu’elle risque de te faire la gueule demain matin quand elle va comprendre (si elle se souvient du moins) que t’es celle qui a couper sa soirée, qui l’a arrêté dans son élan de destruction. « Tu veux pas me suivre? T’as mieux à faire? » Tu secoues légèrement la tête. « Mais non, j’te suis. » À la voir tenir debout si difficilement, tu le sais déjà que vous n’irez pas loin. T’es pas trop inquiète à ce niveau-là. T’es plutôt inquiète qu’elle soit tellement au bout de sa vie en ce moment que son coeur lâche d’un instant à l’autre. Tu te demandes ce qui a bien pu lui passer par la tête pour qu’elle décide d’y aller si fort ce soir.

« J’aime bien, boire. » « Combien de bouteilles ce soir Ivy? Et t’as consommé? » Voilà que tu te mets à jouer la police avec ton amie (chose que tu sais qu’elle déteste plus que tout) mais t’as pas le choix. Tu la laisses là sans rien faire et t’es pas certaine de la retrouver vivante demain matin. Faut que tu saches, au moins que tu aies une vague idée de ce qu’elle a pris pour savoir si tu la ramènes chez toi ou si vous prenez plutôt le chemin de l’urgence. Mais vu qu’elle tient encore debout par elle-même (ou presque) et qu’elle est encore capable de te répondre de manière presque cohérente, ça te rassure que tu peux rentrer chez toi avec elle plutôt que de devoir appeler une ambulance. « QUOIII? » Oui, tu savais que les cris viendraient. Tant pis. Son foie ne peut que mieux se porter de ta décision. « Tu veux pas passer une bonne soirée avec moi? » « Mais si Ivy, je te l’ai dit, je te suis. J’pense juste que t’as plus besoin de bouteilles pour ce soir. » Tu rentres dans son jeu, tu te dis que si tu lui fais croire que vous allez quelque part de cool, elle s’opposera pas trop à te suivre. « Donne des idées, qu’est-ce que t’as envie de faire? » « Y’a un nouveau bar pas loin d’ici, tu veux aller voir? » T’as vraiment l’intention de l’emmener à ta voiture, mais elle est pas obligée de le savoir ça.

« Crois-moi, tu vas me dire merci demain. » Je fronce du nez, je n’ai aucune envie de la remercier demain. J’ai seulement envie d’avoir tellement mal au crâne que je serai obligée de sniffer un rail de cocaïne pour m’en remettre. Elle est rabat-joie, je maintiens. Je fais la moue et je croise mes bras sur la poitrine. Je tangue, je vois Penny en double et ça m’amuse bien plus que ça ne le devrait. Je devrais arrêter là, être raisonnable. Mais ce n’est ni dans ma nature ni dans mes envies. « Mais non, j’te suis. » Je la crois sur le moment, parce que je n’imagine même pas les plans qu’elle met en place dans sa tête pour être sûre que je rentre en un seul morceau. “On va voir le soleil se lever complètement bourrées !” Je hoche la tête, je la suis à mon tour sans savoir où je vais ni dans quel état elle est vraiment.

« Combien de bouteilles ce soir Ivy? Et t’as consommé? » “Tu crois vraiment que j’ai compté ?” Je fronce les sourcils, la rabat-joie est de retour. J’ai pas besoin d’une mère, seulement d’une amie qui voudrait bien m’accompagner pendant ma soirée de débauche. “4, 5 lignes, ça compte pas ça.” Parce que je suis bien trop habituée à la poudre blanche depuis quelques semaines, ou quelques mois peut-être ? Je ne sais plus vraiment. Et ce n’est pas ce soir que je vais réussir à me rappeler des derniers mois de ma vie. Elle m’enlève ma bouteille presque vide et je regretterais presque de ne pas avoir mis ma tête dans le feu, il avait l’air plus amusant que Penny. « Mais si Ivy, je te l’ai dit, je te suis. J’pense juste que t’as plus besoin de bouteilles pour ce soir. » “J’ai pas besoin que tu joues à la maman.” Ou peut-être que si, mais je ne l’avouerai pas à voix haute. Elle fait attention à moi, et on ne peut pas dire que ça arrive souvent ces derniers temps. « Y’a un nouveau bar pas loin d’ici, tu veux aller voir? » “OUIIII !” Je saute de joie, ne sachant pas qu’elle ne prévoit pas de m’emmener boire, mais je ne suis qu’à moitié consciente, alors je la suis de bon train, comme si on allait continuer la soirée et faire la tournée des bars de Brisbane.

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« On va voir le soleil se lever complètement bourrées! » Non Ivy, pas aujourd’hui.

Mais alors que tu penses le contraire, tu hoches vigoureusement la tête et lui offre un sourire alors que tu tentes de guider ses pas sans trop savoir encore quelle est la meilleure solution pour la ramener quelque part ou elle sera saine et sauve de ses propres décisions. Tu lui demandes des détails sur ce qu’elle a consommé, bien que t’es pas certaine de pouvoir te fier à tout ce qui sort de sa bouche. Et puis la connaissant, ça fait longtemps qu’elle a arrêter de faire le compte. « Tu crois vraiment que j’ai compté? » T’aurais pu parié qu’elle te dirait ça exactement. Faut croire que c’est un script que tu connais plutôt bien, une scène qui n’en est pas à sa première fois entre vous deux. « 4, 5 lignes, ça compte pas ça. » « Y’a jamais rien qui compte avec toi Ivy. » que tu te permets de dire parce que tu sais qu’elle n’en s’en souviendras pas une fois le matin venu. Mais il t’inquiète de plus en plus, son comportement. Son amour pour la poudre blanche et pour la bouteille qu’elle mélange avec une facilité qui est déconcertante. Mais avec la Waterhouse, il faut savoir choisir son moment pour dire ces choses parce qu’il y a toujours trop de chances que ça explose avant que ça ne puisse aller mieux.

« J’ai pas besoin que tu joues à la maman avec moi. » « M’insulte pas comme ça Waterhouse. » que tu lâches, voulant lui faire croire que tu n’es pas si rabat-joie que ça alors que t’as déjà en tête de la mener jusqu’à ta voiture pour que vous puissiez rentrer chez toi, qu’elle puisse dormir quelques heures et décuver péniblement jusqu’à sa prochaine connerie que tu ne pourrais pas l’empêcher de faire, malgré toutes tes bonnes intentions.  « OUIIIIII! » Elle saute, elle trépigne. Elle va moins sauter et trépigner quand elle va comprendre ce que t’es en train de faire, mais tant pis. Vos pas vous mènent jusqu’à ta voiture et tu dois penser rapidement pour pouvoir la faire embarquer. « Je vais conduire jusqu’au bar, ça ira plus vite. » Ça ira beaucoup plus vite parce qu’il n’y a pas de bar et que t’as absolument pas l’intention de boire quoique ce soit. Tu l’aides à s’installer du côté passager et puis tu viens te placer derrière le volant. « Tu devrais te reposer un peu, le temps qu’on se rende. » Et puis si tu t’endors, ça m’évitera de gérer avec ta crise d’enfant pourri gâté.

Je m’accroche à Penny comme si ma vie en dépendait, parce que, quand je marche, c’est sûrement un peu le cas. Je tangue et je ne sais plus vraiment où donner de la tête. Chaque lumière est belle, et chaque son est assourdissant. Je me concentre sur tout sauf sur mes pas, je sens que je manque de tomber à chaque seconde mais Penny arrive à me maintenir debout. C’est qu’elle a de la force la jeune femme. « Y’a jamais rien qui compte avec toi Ivy. » Je hausse les épaules, elle n’a pas de leçons à me donner. Je ne fais que m’amuser, et c’est dans cet état que j’aime être en ce moment. “Si j’avais pris un sachet entier, là, ça aurait pu être grave.” Je ne sais pas exactement combien ça peut faire de lignes, et je me dis qu’il faudra que j’essaie un jour de compter. Peut-être avec Jack, ça pourrait faire une bonne soirée.

« M’insulte pas comme ça Waterhouse. » “Quoi tu fais pas partie de celles qui rêvent qu’on les appelle maman ?” Mon ventre se serre et ma gorge se noue, comment on en est arrivé à parler de maman ? J’ai soudainement envie de faire demi-tour pour avaler une bouteille entière de n’importe quel alcool qui me tombera sous la main. Je la suis parce que je ne comprends plus grand chose à ce qu’il se passe. Elle a dit qu’on allait dans un bar et je l’ai vraiment cru. Je pensais vraiment qu’elle allait pouvoir me suivre dans mes folies et qu’on allait courir à travers tous les bars de la ville pour enchainer des shots qu’on nous aurait offert. « Je vais conduire jusqu’au bar, ça ira plus vite. » Je fronce légèrement les sourcils mais je rentre dans la voiture. “C’est pas mieux de marcher ?” Je suis dans un autre monde, une dimension parallèle où la drogue et l’alcool rendent le monde un peu plus beau et amusant. Mais je ne sais pas encore que Penny a décidé de couper court à ma vie qui semblait bien plus belle sur cette plage. « Tu devrais te reposer un peu, le temps qu’on se rende. » “J’ai pas envie de dormir.” Parce que je déteste fermer les yeux et me remémorer tous les événements que j’ai vécu ces dernières semaines. Je regarde par la fenêtre et je ne réalise même pas qu’on s’éloigne de la ville. Je regarde les étoiles qui dansent dans le ciel et je profite du spectacle en réalisant que tout ce que je faisais avant me manque, et en me demandant pourquoi j’ai arrêter de danser et de prendre des cours de théâtre. Des sujets qui n’ont rien à voir avec tout ce qui se passe ce soir, mais mon cerveau a décidé d’être nostalgique et de me rendre encore plus triste que je ne le suis déjà. “C’est pas un bar ça.” Mais j’espère qu’il y a au moins un placard rempli de bouteilles.

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« Si j’avais pris un sachet en entier, là, ça aurait pu être grave. » Tu échappes un ricanement sarcastique et tu secoues légèrement la tête. Fort heureusement, elle ne se souviendra de rien au matin la Waterhouse alors tu peux dire et faire ce que tu veux, elle est trop occupée à se concentrer sur ses pas pour pouvoir réellement contester et elle est bien trop pétée pour pouvoir faire quoique ce soit contre toi. « Toujours dans les extrêmes, pas vrai Ivy? » Tu ne peux t’empêcher de te demander ce qui se serait passé si tu n’avais pas été là pour intervenir quand tu l’as fait. Ce serait-elle blessée? Brûlée possiblement, peut-être même sans en sentir la douleur tellement a consommé de drogues et d’alcool dans les dernières heures? Ça t’arrache un autre soupir juste d’y penser, mais t’es surtout rassurée parce que tu sais qu’elle est en sécurité maintenant.

« Quoi tu fais pas partie de celles qui rêvent qu’on les appellent maman? » Mais quelle genre de question c’est ça? Tu fronces légèrement les sourcils alors que le commentaire te surprend, jamais tu n’aurais cru entendre quelque chose du genre sortir des lèvres de Ivy et tu ne peux t’empêcher de te demander si t’as pas manqué quelque chose, récemment. « Pas spécialement. Et toi? » que tu demandes alors, sincèrement curieuse d’entendre la réponse. Vous arrivez jusqu’à ta voiture et elle semble suspicieuse pour une seconde Ivy, mais tu ne doutes pas que tu puisses la distraire assez longtemps pour qu’elle prenne place à côté de toi. « C’est pas mieux de marcher? » « Tu tiens à peine debout. » Ce n’est pas faux après tout, elle a du mal à mettre un pied devant l’autre et même si elle est pas particulièrement lourde, elle est quand même plus grande que toi et même la plus proche des destinations te paraîtraient extrêmement loin à ce rythme. La voiture c’est mieux, surtout pour se rendre chez toi. « J’ai pas envie de dormir. » qu’elle s’obstine la blonde et tu hausses les épaules légèrement, continuant tout de même à conduire dans la direction inverse de ce que tu lui avais dit. Vous arrivez finalement devant chez toi et c’est simplement à ce moment qu’elle semble enfin avoir compris ce que tu as fais. « C’est pas un bar ça. » « C’est mieux, promis. » Tu sors de ta voiture en premier et vient l’aider à en faire de même alors que tu guides tranquillement ses pas jusqu’à la grande porte de ton loft. Tu débarres la porte et la force à entrer en premier, ton loft est plongé dans le silence le plus complet et tu présumes que Haley et Yelahiah sont sortis ou peut-être qu’ils sont couchés, même s’il est pas si tard. Tu emmènes Ivy jusqu’au divan. « Allez, tu vas être bien ici. » Tu te diriges ensuite jusqu’au frigo d’ou tu sors deux bouteilles d’eau. Tu te rapproches à nouveau de Ivy, ouvre la première bouteille et la lui tend. « Tiens, ça va faire du bien. » Elle va sûrement rouspéter, mais tant pis. « Qu’est-ce qui se passe? » que tu lui demandes enfin, parce que clairement, il y a quelque chose qui ne va pas.

Je tangue, mais je continue de marcher, accrochée au bras de la demoiselle pour la suivre dans des bars d’après les plans qu’elle m’a donné. « Toujours dans les extrêmes, pas vrai Ivy? » Je hoche la tête. “C’est marrant les extrêmes.” Et ça occupe toutes mes pensées, c’est exactement ce dont j’ai besoin en ce moment. Je ne pense qu’à mes soirées, la drogue et l’alcool, la fête et la musique, ça me permet d’essayer de passer à autre chose. Mais je sens qu’elle ne quitte pas mes pensées, quoi que je fasse, elle reste dans un coin de mon esprit et fait son apparition à chaque fois que j’ai le malheur de fermer les yeux un peu trop longtemps. Je secoue la tête, la tournée des bars, ça c’est une super bonne idée. « Pas spécialement. Et toi? » Je ne réponds pas à cette question, je n’y répondrai sûrement jamais.Je préfère penser aux bars et à la belle nuit qui nous attend. « Tu tiens à peine debout. » “C’est pas vrai.” C’est totalement vrai. Je suis obligée de me concentrer pour me souvenir que je dois mettre un pied devant l’autre.

Je regarde par la fenêtre de la voiture et les paysages défilent. On s’éloigne du centre ville mais je ne comprends toujours pas qu’elle ne m’emmène pas boire, bien au contraire. Mon cerveau est bien trop embrumé par l’alcool. On arrive enfin, et je me rends compte que c’est une maison. Je fronce les sourcils, je n’aime pas vraiment l’idée de rentrer et devoir aller me coucher. « C’est mieux, promis. » Je fronce le nez, bien loin d’en être convaincue. “Pourquoi tu me ramènes chez toi ?” Elle aurait très bien pu me déposer devant mon appartement, mais elle doit vouloir me surveiller. On entre et elle m’emmène jusqu’au divan. « Allez, tu vas être bien ici. » “Je vais devoir dormir sur le canapé ?” Je la regarde rapidement, un léger air de dégoût sur le visage, j’aurais préféré mon lit. « Tiens, ça va faire du bien. » Elle me tend une bouteille et je bois, croyant que c’était quelque chose d’intéressant. Mais je grimace lorsque je me rends compte que c’est de l’eau. « Qu’est-ce qui se passe? » Je serre les dents. “J’ai toujours été de celles qui voulaient faire la fête, tout va bien je suis dans mon élément.” Je hausse les épaules, peut-être que ça passera.

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« C’est marrant les extrêmes. » Ah bon. Toi, ça te fait pas rire du tout en ce moment. Ça t’inquiète plus qu’autre chose, même si c’est loin d’être anormal comme comportement de la part de Ivy. Tu le sens toutefois, qu’il y a quelque chose de différent, que ce n’est pas comme d’habitude. Tu la connais plutôt bien la blonde, assez tu oses le croire pour savoir qu’elle n’agit pas seulement comme ça parce qu’elle le peut. Tu t’inquiètes pour elle, mais tu sais que vu son état, essayer de discuter avec elle en ce moment est complètement inutile. Tout ce que tu peux faire, c’est t’assurer que rien ne lui arrive. C’est pas grand chose, mais tu espères que pour ce soir, ce soit suffisant. « C’est pas vrai. » Cause toujours Ivy. On sait toutes les deux dans quel état tu es. Mais il n’y a qu’elle qui connaît les raisons qui l’ont mené là, pour l’instant.

Tu l’as attiré dans ta voiture sous un faux prétexte, elle allait bien finir par s’en rendre compte mais ça t’importait peu. Elle pouvait pester contre toi autant qu’elle voulait, tu savais que tu avais prise la bonne décision en la ramenant chez toi. Elle ne pouvait pas rester seule, tu n’aurais certainement pas eu l’esprit tranquille si tu l’avais laissé seule chez elle. « Pourquoi tu me ramènes chez toi? » « J’avais pas envie d’être seule ce soir. » Ce n’est pas la principale raison mais ce n’est pas un mensonge non plus. Tu veux pas pas qu’elle ait l’impression que tu dois la materner ou quoique ce soit, même si c’est un peu le cas. « Je vais devoir dormir sur le canapé? » Tu secoues doucement la tête. « Non, je te laisse mon lit. » Tu prendras le canapé pour ce soir, ça ne te dérange pas vraiment. Tant qu’elle est bien et qu’elle essaye pas de se sauver pour retourner dieu ne sait où à faire dieu ne sait quoi.  Elle grimace quand elle réalise que tu lui fais boire de l’eau, mais elle en prend quelques gorgées quand même et ça t’étire un léger sourire qui disparaît rapidement quand tu lui demandes de qui ne va et que tout de suite, elle se met en mode je vois pas de quoi tu parles. « J’ai toujours été de celles qui voulaient faire la fête, tout va bien je suis dans mon élément. » « Je t’ai déjà vu faire la fête sans complètement perdre les pédales Ivy. » Ça ce soir, c’est plus que juste être dans son élément et tu n’acceptes pas cette explication. « Tu sais que tu peux me parler. C’est pas moi qui vais te juger... » Tu restes douce et compréhensive même si l’inquiétude est encore là. Au moins ici tu sais que rien ne peut lui arriver.

« J’avais pas envie d’être seule ce soir. » Comment est ce qu’elle peut être actrice et ne pas être capable de trouver quelque chose de plus convaincant ? Elle n’est pas vraiment une bonne menteuse, et je me dis que je pourrais lui donner des cours. J’ai toujours été très douée pour mentir et jouer des rôles. Si je n’avais pas voulu m’éloigner de mes parents à tout prix j’aurais sûrement été la meilleure actrice de ma génération. “Pourquoi t’es seule ?” Elle veut jouer à dire des choses fausses, mais je peux aussi les utiliser contre elle. Je n’ai aucune envie de parler de moi et je sens que c’est ce que la blonde attend pourtant. « Non, je te laisse mon lit. » Bonne nouvelle. Je lui aurais volé dans tous les cas, car je ne compte pas partir de cet appartement avant tard demain. “Très bonne idée !” Je hoche la tête et m’étale sur le canapé avant de regarder le plafond quelques secondes.

« Je t’ai déjà vu faire la fête sans complètement perdre les pédales Ivy. » Elle me connait un peu, on a déjà fait quelques soirées ensemble et elle m’a vu dans beaucoup d’états différents, mais jamais comme ça. Même moi je ne suis pas certaine d’avoir déjà été dans un état aussi lamentable. “Ca arrive à tout le monde. Et j’ai pas perdu les pédales.” Si, complètement. Je ne contrôle plus rien de ce qui se passe dans ma vie ces derniers temps. Peut-être que j’aurais fini par m’enflammer si Penny n’avait pas été là pour me récupérer. Personne ne sait comment cette soirée aurait pu se terminer, et je pense que je n’ai pas vraiment envie de le savoir non plus. Je préfère être dans l’appartement de Penny, même si elle va vouloir me poser des questions. « Tu sais que tu peux me parler. C’est pas moi qui vais te juger... »”Je pense pas que je puisse te parler de ma vie comme ça.” Parce que je ne lui fais pas confiance, je ne fais confiance à que peu de personnes sur cette planète, et je ne connais pas assez Penny pour avoir la force de me confier sur de telles histoires. “Pourquoi tu me jugerais pas ?” Parce que finalement, c’est tout ce que tout le monde fait tout le temps.

@ivy waterhouse
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« Pourquoi t’es seule? » Tu ne t’attendais pas à cette question et tu dois admise que tu es surprise par ce revirement de situation que la Waterhouse essaye de créer. Tu ne pensais pas qu’elle serait encore lucide pour tenir une conversation pleine de sens mais il faut avouer qu’elle a toujours su te surprendre dans toutes sortes de situations. Tu échappes un long soupir, te demande à quel point tu as envie d’être honnête avec elle. Tu te dis que plus tu es honnête avec elle, plus elle risque de l’être en retour et tu as bien envie de comprendre ce qui s’est passé ce soir pour qu’elle se mette dans un tel état. « Parce que je fais plus confiance à personne. » C’est pas tout à fait ça, mais c’est une partie de vérité quand même. C’est l’isolement dans lequel tu t’es vautrée depuis plusieurs mois après tout, entourée seulement de quelques personnes de confiance. Peut-être qu’elle va comprendre Ivy, peut-être qu’elle va oser s’ouvrir à toi, même si pour l’instant, elle semble plus intéressée par le fait que tu lui offres ton lit pour la nuit. « Très bonne idée! » Ça pourrait être une bonne idée qu’elle aille s’étendre tout de suite, mais elle est bien enfoncée dans le canapé là et t’as bien l’intention d’essayer de lui parler encore un peu avant d’admettre défaite.

« Ça arrive à tout le monde. Et j’ai pas perdu les pédales. » Elle continue de nier et ça t’arrache un long soupir. Tu ne sais plus vraiment quoi dire ou quoi faire pour qu’elle se sente en confiance avec toi. Tu sais que vous n’êtes pas les meilleures amies du monde, mais tu ne peux t’empêcher de t’inquiéter pour elle et tu détestes avoir l’impression que tu ne peux rien faire pour elle. Tu insistes et elle commence à se rétracter la blonde et tu ne peux pas vraiment la blâmer. « Je pense pas que je puisse te parler de ma vie comme ça. » « Je comprends… Mais je te l’offre quand même, si jamais tu en as besoin ou que tu en as envie. » Parce que tu sais bien que parfois parler à quelqu’un qui ne nous connaît pas trop, quelqu’un qui n’est pas directement impliquée dans les problèmes, ça peut toujours faire du bien. « Pourquoi tu me jugerais pas? » « Parce que c’est pas ma place. » que tu réponds le plus simplement du monde. « Parce que t’as l’air d’avoir mal Ivy et que j’ai pas l’habitude de m’en prendre à quelqu’un qui est déjà au sol. » Parce que tu lui tends la main et que c’est à elle de décider si elle a envie de la prendre ou non.

L’alcool et la drogue continuent de courir dans mes veines et de contrôler mon cerveau. Je ne sais pas vraiment ce que je dis ni ce que je fais, la seule chose que je sais c’est que Penny n’a pas voulu me laisser finir ma soirée comme je l’aurais voulu. Elle me laisse ici, dans son appartement, et je n’ai plus de bouteille à la main. « Parce que je fais plus confiance à personne. » Oh. Ca c’est un sentiment que je connais bien. Je fronce les sourcils et tourne la tête vers elle, en essayant de me concentrer sur la même personne pendant plus de 5 minutes pour avoir une discussion la plus censée possible.

Je n’ai pas besoin de parler, j’ai juste besoin de boire et d’annihiler mon cerveau au maximum pour que ces images ne me hantent plus. « Je comprends… Mais je te l’offre quand même, si jamais tu en as besoin ou que tu en as envie. » Je fronce les sourcils, j’ai peur de dire des choses que je devrais garder pour moi, elle ne devrait pas me pousser autant. Comment c’est possible qu’elle sente à ce point là que rien ne va ? Je déglutis et je regarde en l’air, le plafond devient très attirant quand les larmes menacent de se frayer un chemin au coin de mes yeux. “T’aurais pu me laisser là-bas.” Je suis forte, je n’ai pas besoin de me confier, j’en suis certaine. Je suis capable de lutter seule. Elle va me juger, comme le reste du monde. « Parce que c’est pas ma place. » Je la regarde à nouveau, tout le monde juge, elle ne fait qu’essayer de soutirer des informations. « Parce que t’as l’air d’avoir mal Ivy et que j’ai pas l’habitude de m’en prendre à quelqu’un qui est déjà au sol. » “Je suis pas au sol.” Mes dents se serrent et je m’allonge. “Personne peut comprendre.” Et je ne pense pas qu’elle soit une exception.

Tu voudrais l’aider, Ivy. Elle a beau crier le contraire depuis le moment ou tu l’as trouvé plus tôt dans la soirée, tu le vois qu’elle ne va pas bien. Qu’il y a des démons qui dansent dans sa tête, qui font des ravages dans son esprit qu’elle tente d’alourdir à coups de bouteilles vidées trop rapidement et de drogues ingérées de toutes les façons possibles et inimaginables. Tu es contente d’être tombée sur elle, effrayée de penser aux scénarios de ce qui aurait pu se passer si elle était tombée dans des mains malfaisantes, auprès de gens qui n’auraient pas eu les meilleures intentions auprès d’elle. Elle n’est pas particulièrement contente d’être chez toi et de ne plus avoir accès à de l’alcool, mais ça ne te dérange pas. Toi, tu es seulement soulagée de la savoir en sécurité. « T’aurais pu me laisser là-bas. » Tu secoues la tête. Non, tu n’aurais pas pu. Tu ne te le serais pas pardonnée si quelque chose lui était arrivé et que tu aurais pu l’empêcher. Tu essayes de l’emmener à se confier, mais plus tu essayes, plus elle semble déterminée à se terrer dans un silence qui ne peut pas lui faire du bien pourtant. Toutefois, tu peux t’imaginer comment elle se sent, ayan toi-même garder tous tes problèmes et tous tes démons secrets pendant trop longtemps. Tu ne peux pas la forcer, tu ne peux que lui dire encore et encore que tu voies qu’elle ne va pas bien, que tu es là si elle a besoin et qu’elle peut te faire confiance. Mais elle fatigue Ivy, ses yeux semblent de plus en plus lourds et elle peine à se tenir assise dans ton canapé. « Je suis pas au sol. » qu’elle proteste et elle finit par s’allonger et tu te tasses légèrement pour lui laisser toute la place dont elle a besoin. « Personne peut comprendre. » « Okay. » que tu souffles doucement alors qu’elle s’endort trop rapidement et tu ne peux que souffler de soulagement. Ce n’est pas exactement la conclusion que tu espérais trouver de cette soirée, mais ça aurait pu être pire. Bien plus pire.