| (PATT #2) Where do you go with your broken heart in tow? |
| | (#)Lun 11 Jan - 20:49 | |
| J’aurais pas dû dire oui à ce barbecue. C’était la pire idée du monde et pourtant je ne vais pas pouvoir éviter les Mcgrath toute ma vie. Mais après ce qui s’est passé avant-hier au DBD, je n’ai aucune envie de m’y rendre.
Mais j’ai promis. Promis qu’on se ferait ce barbecue aujourd’hui, un des rares jours où Matt a son après-midi de libre. Janvier est la saison des barbecues sur la plage et pour des gars comme Matt et moi la fête nationale ne commence pas le vingt-six mais bel et bien le début du mois, après tout il faut toujours bien commencer l’année du bon pied et ce barbecue-là est bel et bien le premier de l’année. Je n’avais pas prévu de m’y rendre avec le visage tuméfié, le nez cassé avec un beau coquard pour aller avec. J’avance presque à reculons sur la plage avec ma glacière dans la main. Je le vois au loin et j’aimerais éviter cette conversation jusqu’à la fin des temps. Comme toujours pourtant quand j’arrive devant lui il faut que je dédramatise, je tente un sourire trois fois trop faux. « Comment ça c’est pas Halloween ? Non mais c’est du maquillage ! Hyper réaliste hein ?! » Je ris, mais je suis plus gêné qu’autre chose, perdant mon sourire, mon regard quittant le sien.
« Decklan t’a dit ? » Je grimace, glissant les mains dans les poches de mon short, une fois la glacière posée. Parce que je sais bien qu’il n’y a aucun moyen qu’il ne sache pas ce qui s’est passé il y a deux jours. Je fais la liste de tout ce qu’il pourrait me reprocher. De continuer à l’éviter pour aucune raison ? De m’être rendu au DBD le seul jour où je savais qu’il n’y serait pas pour boire encore et encore ? D’avoir provoqué le conflit avec Bailey ? De m’être battu avec lui dans son bar, d’avoir dû être viré dans la ruelle à l’arrière loin des regards pas Decklan ? Ou le barman lui avait-il donné encore plus de précisions, la teneur de la conversation, le sujet principal. Jill. Je n’en sais rien et je n’ose pas vraiment le regarder, comme un gamin qui attend la sentence, s’imaginant déjà le pire, s’attendant à voir plus de dix ans et de mensonges dévoilés au grand jour.
@Matt Mcgrath
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| | | | (#)Mer 13 Jan - 18:16 | |
| Meilleure idée ever de faire une journée BBQ ici. Il fait beau, il fait chaud, y’a de la bouffe pour mille milliards de gens et les gens qui seront là d’ailleurs, ce sont mes meilleurs. Ceux qui doivent passer aujourd’hui ont tous leur place, même si dans le lot y’en a deux qui se sont pété la gueule hier dans mon humble café aka mon précieux gagne-pain. J’ai parié acvec moi-même sur lequel du duo allait avoir la tête la plus amochée. Par chance, Pete passe d’abord, je sais pas dans quel acte de génie j’ai pensé à lui dire de venir prendre une bière en premier avant mes sœurs et mon frère et leurs douces moitiés, mais voilà qu’encore une fois je me trouve bien trop brillant pour la bande.
« Comment ça c’est pas Halloween ? Non mais c’est du maquillage ! Hyper réaliste hein ?! » « Du coup t’es déguisé en gars qui se fait casser la gueule ou en gars qui se la fait casser mais qui fait passer ça pour un maquillage d’Halloween? » qu’on soit clairs. « Decklan t’a dit ? » il le dit comme s’il s’attend à ce que je lui reproche le tout pour une vie et les autres après. Quand j’hoche de la tête de la positive par contre, y’a pas la moindre accusation ni dans mon regard ni dans mon expression.
La vérité, c’est que ce sont pas mes affaires. J’ai depuis longtemps arrêté de me mettre le nez dans la vie de mes sœurs - Jill surtout. Ginny vient enfin de passr le cap du je te laisse vivre ta vie tu le mérites, mais pour ce qui est de Jill ça fait un très long moment que je me suis pas penché là-dessus. J’aurais p’t’être dû, à voir comment Bailey en avait gros sur le cœur à faire savoir à Pete. Et à sa mâchoire. Et à son nez. Et à son oeil. « Tu m’expliques ou je devine? » pour l’un ou l’autre, on a le temps, alors que je lui tends une bière de sa glacière, m’en prends une à la suite. |
| | | | (#)Mer 13 Jan - 19:52 | |
| « Du coup t’es déguisé en gars qui se fait casser la gueule ou en gars qui se la fait casser mais qui fait passer ça pour un maquillage d’Halloween? » Je grimace même si je ne vois pas d’accusation dans son regard. Decklan lui a dit et j’ai peur de tout ce qu’il aurait pu dire. J’ai peur des sous-entendus et des secrets révélés. Ca fait tellement longtemps que je me persuade que Jill est le fruit interdit, que Matt ne m’aurait jamais laissé toucher à sa sœur que j’ai fini par en faire une montagne, l’un des seuls fossés qui nous séparent et sur lequel je continue de mettre des feuilles par-dessus pour en cacher l’ampleur depuis des années.
« Tu m’expliques ou je devine? » Il est là le moment de vérité. Là je devrais ouvrir mon cœur en grand à ce meilleur ami à qui finalement je cache beaucoup. Je lui cache avec des sourires à quel point rien ne va, je lui cache pendant des années un amour pour sa sœur qui s’est envenimé. Comme toujours je n’arrive pas à parler, à dire à quel point j’aimerais changer, tout changer, de chaque aspect de ma personnalité à ma vie entière tant elle me semble de plus en plus irrespirable. De lui dire aussi à quel point je n’en ai pas le courage de changer pourtant. « J’ai le droit à une bière d’abord ? » Comme toujours je tente un sourire, je m’assieds à côté de lui et il me tend une bière de la glacière. Les mots doivent sortir et je les ai tellement enfermés, j’ai tellement appris à les lui cacher que je mets un moment avant de reparler, buvant une longe gorgée. Trop longue à vrai dire. Je commence par le plus simple, par le plus récent, parce qui est le plus avouable, parce que je pourrais toujours prétendre que c’est à cause de l’alcool. « J’ai embrassé Jill à ma fête d’anniversaire. Bailey a pas apprécié. » J’hausse les épaules, attendant déjà la réponse à ça, parce que j’ai beau me dire que Matt n’a pas son mot à dire sur la vie de ses sœurs, c’est un de mes rares amis et son opinion me tient bien trop à cœur. Je bois de nouveau, regardant l’eau non loin. « Je te laisse deviner le reste ? » Je ris, d’un rire jaune et anxieux, peut être triste surtout. Bien trop triste.
@Matt Mcgrath
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| | | | (#)Jeu 14 Jan - 23:23 | |
| « J’ai le droit à une bière d’abord ? » « Ce sont les tiennes après tout. »
Les siennes que je traite comme les miennes mais c’est pas la première ni la dernière fois que Pete et moi on fait glacière commune. La première gorgée a l’air d’être difficile à prendre pour lui, et ce serait mentir de dire que je ne mets pas la faute sur son visage complètement tuméfié. Pauvre gars qui a eu une preuve concrète de comment les types de Londres se battaient.
« J’ai embrassé Jill à ma fête d’anniversaire. Bailey a pas apprécié. » en soit, y’aurait fallu que je sois un con doublé d’un aveugle pour ne pas glisser ma soeur entre eux deux et ainsi justifier leur altercation même sans explications. Bailey en a rien à faire de Pete, Pete en a rien à faire de Bailey. Ils ont toujours vécu l’un à côté de l’autre comme deux lignes parallèles, ne se croisaient que quand ma sœur était dans les parages et encore. Ils avaient passé le niveau dix de l’ignorance en commun avec brio. Sauf hier, visiblement. « C’était la première fois? » poser la question rend la chose encore plus évidente. Si c’était la première fois, Bailey aurait tout autant cogné que si c’était la centième. On embrasse pas les femmes mariées ; ça, je l’ai appris du revers de la main plus tôt l’an dernier. « Je te laisse deviner le reste ? » c’était la première fois? Réponds Pete. « Parce que si ça l’était j’comprends pas l’acharnement. »
J’ai tout mon temps, mais j’ai aussi l’impression d’être pris pour un con. Y’a rien à deviner quand c’est clair, entre leurs chicanes de ménage constantes et la façon dont ils ont toujours eu de jouer au chat et à la souris en pensant naïvement que personne ne les voyait faire. Entre une gorgée de bière et un coup de pince sur le BBQ pour tourner les steaks, c’est sans agressivité aucune que je lâche un « J’me demandais quand l’un ou l’autre de vous deux aurait les couilles de me le dire. » entendu. Apparemment, c’est indirectement grâce à Bailey qu’aujourd’hui il aura pas le choix d’assumer ce que je sais depuis des années. Ce pour quoi je me rentrais la tête sous le sable sans la moindre gêne avec. |
| | | | (#)Ven 15 Jan - 0:07 | |
| « Ce sont les tiennes après tout. » J’esquisse un sourire et je décapsule ladite boisson. J’ai mal au visage, mais j’ai surtout mal au cœur, j’appréhende cette conversation qui aurait dû arriver il y a des années. Je lui donne de simples faits, sans réelles explications, sans pourquoi du comment. Ce sont des faits pourtant qu’il a appris de lui-même dès l’instant où il a eu l’écho que Bailey avait décidé d’enfoncer ses poings dans mon visage.
« C’était la première fois ? » Mon regard croise le sien. Une seconde. Deux secondes. Je ne dis rien et mon regard parle pour moi. Bien sûr que non ce n’était pas la première fois, cela avait commencé il y a bien trop longtemps pour que je puisse les compter à vrai dire. Je propose de le laisser deviner dans un trait d’humour et pourtant cela se solde en échec. « Parce que si ça l’était j’comprends pas l’acharnement. »
Je baisse les yeux, un peu honteux, moi qui n’aie jamais prononcé les mots à voix haute face à lui, ou tout court à vrai dire. La seule personne finalement qui le savait depuis longtemps était Ginny. « Non ce n’était pas la première fois. » Je souffle dans un aveu avant de prendre une longue gorgée de cette bière qui n’aide en rien et qui n’apaise rien.
C’est un miracle qu’il ait fallu près de quinze ans pour avoir cette conversation, un miracle que Jill et moi ne nous sommes jamais fait prendre à notre propre jeu, à se chercher derrière les portes fermées, à se trouver quand tout le monde avait le dos tourné.
Je l’observe tourner les steaks sur le barbecue, il ne dit rien et mon angoisse est palpable, serrant mon estomac. « J’me demandais quand l’un ou l’autre de vous deux aurait les couilles de me le dire. » A ça je relève la tête surpris, parce que j’ai toujours imaginé qu’il ne l’avait jamais remarqué, jamais vu, jamais su. « Tu savais ? » Je lui demande sans réellement comprendre, décidant de m’allumer une cigarette comme si ça pouvait me calmer. « C’est pas arrivé depuis qu’elle est avec Bailey. » Je me sens obligé de préciser. Jill ne s’était pas glissée dans mes draps depuis. Ca fait bien longtemps à vrai dire ? Cela me semble loin, comme l’écho d’un rêve qui n’existe plus vraiment. « Tu m’en veux ? » Je demande sans le regarder, fumant ma cigarette, la gorge un peu trop serrée.
@Matt Mcgrath
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| | | | (#)Dim 17 Jan - 19:09 | |
| Il aurait même pas eu besoin de dire un foutu mot que ses yeux - tuméfiés - auraient fait le boulot à sa place. Pauvre Pete qui se ronge de l’intérieur et qui pense que quelques blagues molasses et deux trois silences cachés par sa bière portée à ses lèvres changeront quoi que ce soit. « Non ce n’était pas la première fois. » ce sont les steaks qui grillent sur le barbecue qui se chargent de faire la conversation pour un temps. Si on avait remonté de quelques années, mes poigns se seraient joint à ceux de Bailey sur sa gueule, fort probablement. Si on avait rayé tout ce que j’ai bien dû et pu faire pour regagner la confiance de mes soeurs après avoir merdé un nombre incalculable de fois en me mêlant de leurs affaires au lieu des miennes. La vie a changé et moi avec, faut croire.
« Tu savais ? » c’est lui qui laisse de longs silences s’immiscer entre ses révélations qui n’en ont que le nom. Moi, je cède vite. « J’m’en doutais. Vous étiez pas très subtils. » et eux, ils étaient toujours l’un agrippé à l’autre, l’un à crier sur l’autre. Leurs caractères les avaient trahi à des dizaines d’infinités de reprises, être aveugle avait servi quand eux était trop hypocrites par la bande. « C’est pas arrivé depuis qu’elle est avec Bailey. » « Vos affaires. » il sait ce que j’en pense, vu toute l’histoire avec Lily. C’est lui qui m’a ramassé quand tout a cahoté, c’est lui qui a vu les dégâts et qui en a recollé lentement mais sûrement les morceaux. À croire que ça lui a servi d’exemple à pas répéter, avec une fille mariée - ma sœur, par défaut.
La question qu’il pose sans vouloir le faire, sans vouloir en entendre la réponse non plus. « Tu m’en veux ? » sûrement, un peu. Je peux pas croire que c’est aussi facile non plus. Les mensonges par milliers, le fait de me prendre pour un con sur le long terme, celui de jouer sur un terrain qui lui a toujours été interdit. Probablement même qu’au départ, s’il y est allé, c’est parce que je lui avait expressément refusé. L’arroseur arrosé. « Avec ta tête ça serait difficile. Lui, il a l’air de faire plus mal que tout le reste. » de l’index, les mots accompagnent les gestes alors que je presse sur l’une des ecchymoses qui décorent son visage à la plastique souvent abimée tant il cherche la merde depuis toujours, Pete. Un peu comme Jill. Ironiquement, ils se sont (s’étaient) bien trouvés. « C’est fini? » et non, je parle pas des steaks que je tourne sur l’entrefaite. |
| | | | (#)Lun 18 Jan - 15:38 | |
| « J’m’en doutais. Vous étiez pas très subtils. » A ça, je ris légèrement plus gêné qu’autre chose. Évidemment qu’on ne l’a jamais vraiment été. Trop proches, trop à se dévorer des yeux aux soirées dès qu’on pensait qu’il avait le regard tourné.
« Vos affaires. » J’ai un peu honte malgré tout, parce qu’elle est mariée et que je n’aurais pas dû. Mais ce genre de principe ne m’aurait jamais véritablement arrêté si j’étais honnête. Peut-être avec elle un peu plus parce que j’avais du respect pour son mariage, mais elle restait Jill. Jill qui aurait toujours une place particulière dans ma vie peu importe comment les choses étaient.
Il y a un silence lorsque je lui demande s’il m’en veut. Je comprends que oui, un peu. Parce que je lui avais menti pendant des années, parce que j’avais agi dans son dos. Mais c’était le but non ? C’était ce qui rendait Jill l’interdit qu’elle avait toujours été ? N’était-ce pas parce qu’elle avait toujours été cet interdit auquel je n’avais pas le droit, cette sœur dont je ne devais pas m’approcher autrement qu’un ami ? Je relève mon regard vers le sien, alors qu’il appuie sur un ecchymose me faisant grimacer de douleur. « Avec ta tête ça serait difficile. Lui, il a l’air de faire plus mal que tout le reste. » Un mince sourire étire mes lèvres, un sourire bien trop triste. Je bois une nouvelle gorgée de bière comme si cela pouvait apaiser le reste. « C’est fini? » J’aimerais avoir quelque chose de plus fort. « Pour elle ? Oui depuis longtemps. » Je n’étais même pas sûr que ça ait déjà commencé un jour, j’avais l’impression que tout n’avait été qu’illusions et mensonges, qu’au fond elle avait joué avec moi comme j’avais joué avec d’autres. Pourtant je savais qu’une part avait été sincère, du moins je l’espérais, je l’espérais de tout mon cœur de peur que mon cœur se brise par la déception. Pour moi par contre, pour moi, je ne savais pas vraiment si ça avait un jour été fini. « Je voulais t’en parler…. » Mais c’était faux. J’aurais jamais pu lui en parler parce que je ne savais pas parler de tout ça, bien trop content de me cacher derrière mes sourires et mes blagues et mes yeux d’enfant de cœur.
@Matt Mcgrath
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| | | | (#)Mer 27 Jan - 14:14 | |
| Je m’en doutais et il étaient pas subtils du tout. Après, s'il décide de faire l’autruche et de garder tout ça pour lui après avoir clairement dévoiler ses cartes, c’est lui qui a un problème. Le mien, c’est que ma bière commence à doucement baisser et que les steaks vont sûrement finir par être calcinés. On a des trucs d’adultes à gérer, que voulez-vous.
Des trucs d’adulte comme mon index qui presse sur sa joue comme s’il s’agissait d’une revanche comme d’une autre. La vérité, c’est que j’ai absolument pas le goût de me venger de quoi que ce soit. Il a merdé et il en paie les conséquences depuis des années, encore plus lorsque le physique s’est joint au psychologique. Dans un autre monde, ils auraient sûrment pu se faire bien plus de bien que de mal eux deux. Dans un autre monde, donc. « C’est fini? » « Pour elle ? Oui depuis longtemps. » il est catégorique Pete, je l'ai jamais connu autrement. Il se fait pas chier d’entre-deux, est toujours à même de choisir le blanc ou le noir, jamais le gris. « Et pour toi? » c’est probablement pour ça que je lui demande d’office de non seulement être honnête, mais aussi de me donner l’état de l’ampleur des choses.
« Je voulais t’en parler…. » ouais ben avec des voulais et des et si le monde tournerait dans un autre sens complètement différent. « Tu me mentais pas, tu devrais faire gaffe à continuer dans ce sens-là. » il m’en aurait pas parlé Pete, jamais, si ça ne s’était pas su comme ça. Surtout pas si c’est fini pour elle. C’est parce qu’il n’a pas le choix aujouurd’hui qu’il le fait, mais au moins il le fait. C’est déjà mieux que rien.
Pourtant, j’ai l’impression que peu importe à quel point les steaks seront bousillés, n’en reste qu’on a perdu l'appétit autant lui que moi. « Qu’est-ce que tu veux que je te dise Pete? » il patiente, il s’auto-flagelle, il s’attend au pire. « Que je suis furieux? » probablement qu’il le voulait un peu, au fond. Qu’un autre le raisonne, qu’un autre que lui lui dise qu’il a merdé, qu’un autre le tire sur le chemin, celui qui devrait être aussi droit que loin de ma soeur. « J’le suis pas. » j’ai plus le droit d’être furieux depuis que j’ai fait la paix avec Bailey, Ezra et Auden. Le Matt qui se bagarre pour préserver l’honneur de ses soeurs sans que ce soit un motif valable est depuis longtemps envolé. « Par contre va falloir que vous trouviez un terrain d'entente tous les deux parce qu’on vient à peine d’en trouver un avec toute la famille. Je vais pas recommencer à faire des invitations pour certains et à essayer de les faire s’éviter entre eux. » |
| | | | (#)Jeu 28 Jan - 20:57 | |
| « Et pour toi? »
Pour moi est ce que c’est fini ? Mon regard s’ancre dans le sien, un instant de trop, assez pour montrer un peu trop de tristesse et de peine, assez pour que montrer que non ce n’est pas fini. Pas vraiment. Ou que si ça l’est depuis longtemps pour elle, pour moi ça ne l’a jamais vraiment été. Je n’ai pas envie de dire oui pourtant. Parce que si je dis oui, elle a un peu plus gagné et moi j’ai un peu plus perdu. Alors ma tête se tourne vers la mer. « Faut être deux non pour qu’il ait quelque chose ? » Je ris gêné et ma question est stupide, fait insulte à tous ces amours non réciproques. Évidemment qu’il ne faut pas être deux mais ça me permet de ne pas dire oui, de ne pas avouer que je me suis fait avoir comme un bleu. On parlait de karma la dernière fois où on c’était vu. Peut-être que c’était ça le karma, il m’était arrivé la même chose que j’avais fait vivre à Molly. L’ironie était un peu trop présente à mon goût.
J’ose dire que j’aurais voulu lui en parler, mais au fond c’est un mensonge, on le sait tous les deux. « Tu me mentais pas, tu devrais faire gaffe à continuer dans ce sens-là. » Non je l’aurais sans doute caché jusqu’à ma mort, peut-être parce que ça avait toujours été ainsi. Un amour derrière des portes fermés, un jeu et un secret, un défi de plus.
Je ne dis rien, buvant une gorgée de bière. « Qu’est-ce que tu veux que je te dise Pete? Que je suis furieux? » Oui au fond. C’était sûrement ça que je voulais. Peut-être que j’aurais même aimé qu’il m’écrase son poing dans la figure. Peut-être que ça aurait aidé au fond. Peut être pas.
« J’le suis pas. » Pourtant malgré tout une légère tension se relâche de mes épaules quand il prononce les mots. « Par contre va falloir que vous trouviez un terrain d'entente tous les deux parce qu’on vient à peine d’en trouver un avec toute la famille. Je vais pas recommencer à faire des invitations pour certains et à essayer de les faire s’éviter entre eux. » Je déglutis parce que je n’ai toujours pas réussi à la voir, parce que je n’arrive pas à lui parler. « J’peux pas Matt. J’ai pas envie de lui parler. J’ai pas envie de la voir. Je peux pas. » je dis d’un ton catégorique, parce que pour l’instant j’en suis incapable.
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| | | | (#)Sam 13 Fév - 4:37 | |
| « Et pour toi? » parce qu’il pourra jamais changer quoi que ce soit dans la tête dure de Jill et qu'il le sait autant que moi. Parce que ma sœur fait bien ce qu’elle veut et qu’on en a tous payé le prix de toutes les façons possibles et inimaginables depuis maintenant trois décennies. C’est pas ce que Jill ressent qui compte, quand Pete me regarde avec ces yeux-là. Qu’il a la voix qui casse et qu’il arbore la gueule la plus amochée que je l’ai bien vu arborer depuis aussi longtemps que je peux le connaître.
Une gorgée de bière, une bouffée de clope, un silence, un burger de plus de perdu, complètement brûlé. « Faut être deux non pour qu’il ait quelque chose ? » alors il est encore amoureux d’elle. Alors il chercher désespérément le bouton off, celui qui lui permettra de faire comme si de rien n’était un bon matin. C’est pas comme ça que ça fonctionne et il l’apprend à la dure Pete, lui qui n'a jamais rien eu de sérieux officiellement et qui s’en est toujours vanté. Oh, qu’on pouvait être imbéciles au collège à hurler haut et fort que jamais on se caserait, qu’on serait jamais aussi beige que ça. Ezra était le candidat étoile, le petit poulain sur qui on avait tous misé à l’époque pour être marié, père de jumeaux, propriétaire d’une maison, d’une caravane familiale, bien placé dans un cabinet d’architecture émérite. Aujourd’hui, nos versions d’antan se moquent autant qu'elles roulent des yeux de voir que c’est moi qui porte une alliance, et que c’est Pete qui est amoureux transis depuis dix ans et des poussières.
Ça va être difficile. Ça commence doucement à être plus doux avec Lily, ça commence tranquillement à se placer avec Ginny. Swann reprend du mieux, le boulot redécolle comme il faut mais y'a Pete. Y'a Pete qui bloque dans l’engrenage et je suis pas con, je sais que peu importe ce qu’il dira ou ce qu’il fera, même si j’essaie de mettre des règles et même si je tente de lui faire passer la pilule pour le bien-être de tous, n’en reste que je serai jamais capable de le brusquer. « J’peux pas Matt. J’ai pas envie de lui parler. J’ai pas envie de la voir. Je peux pas. » « On va y aller une étape à la fois, alors. » pas besoin de négocier, pas besoin de forcer. Quand mes yeux trouvent les siens, beaucoup trop embrouillés et beaucoup trop voilés, c’est autant de compréhension que de "i’ve got you" qui remontent. Une étape à la fois. |
| | | | (#)Jeu 18 Fév - 21:33 | |
| Ca m’enlève un poids de lui en parler., d’avouer ce que j’ai toujours cherché à lui cacher. Maintenant il sait. Maintenant surtout je me le suis avoué à voix haute les sentiments pour Jill Mcgrath qui refusent de disparaître malgré les années. C’était peut être plus devenue une fantaisie qu’autre chose, peut être que j’avais des sentiments pour un mirage, peut être simplement qu’elle s’était jouée de moi et que j’étais tombé dans le panneau comme un idiot. J’avais joué avec le feu et j’avais perdu.
« On va y aller une étape à la fois, alors. » Mon regard s’accroche au sien. Il ne me pousse pas, n’annonce pas des règles que je ne respecterai sans doute pas. Un soupir de soulagement passe la barrière de mes lèvres sans que je ne cherche à le retenir. Au fond j’ai eu peur. Peur qu’il me déteste, peur qu’il me laisse tomber. Le fait qu’il ne me rejette pas, qu’il ne me pousse pas à réparer immédiatement mon amitié avec sa sœur pour que notre trio soit de nouveau doré me rassure. Je me sens un peu mieux alors que je porte la bouteille à mes lèvres, buvant une nouvelle gorgée. « D’accord. » dis-je dans un murmure, signe que bien sûr je n’arriverai jamais à tirer un trait sur son amitié avec Jill, mais j’avais besoin de temps. J’avais besoin de ne plus penser à son prénom et d’être pris de l’envie de m’arracher le cœur et mes souvenirs avec. Je regarde le barbecue, on a tout fait cramer. Je ne peux m’empêcher de lui donner un coup d’épaule alors. « Chaton, vraiment là t’es un cas désespéré. Si tu continues on va bouffer du sable plutôt que ta viande là. » J’ai retrouvé un sourire tout ce qu’il y a de plus moqueur et provocateur. Il ne sonne pas vrai, il n’est là que pour les apparences, pour tenter d’aller un peu mieux aujourd’hui et de parler d’autre chose.
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| | | | | | | | (PATT #2) Where do you go with your broken heart in tow? |
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