blinding lights (ft. @calen smith)
 

"Tu pourras venir me déposer mes affaires de rechange s’il te plaît ? Je les ai laissées chez moi et Mary n’est pas à la maison avant ce weekend…" elle avait roulé des yeux d’un air agacé face à l’absence d’organisation de son frère. C’était à se demander comment il avait réussi à s’en sortir toutes ces années. Malgré tout, elle avait bien évidemment accepté de lui venir en aide. Il savait qu’elle allait le faire et il en profitait. Quittant ainsi la maison de Shane avec son sac, elle s’assura plusieurs fois d’avoir tout fermé à double tour. Il serait dommage de devoir revenir plus tard pour constater une intrusion non prévue.

Il était plutôt tard lorsque finalement elle arriva à proximité du restaurant où Shane travaillait depuis quelques années maintenant. Plus que quelques mètres et elle serait dans la bonne rue. Elle pinça les lèvres en constatant qu’au moins un lampadaire sur deux ne semblait pas fonctionner correctement ici. Soit ils clignotaient, soit ils n’étaient tout simplement pas allumés. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça donnait une ambiance un peu glauque à l’endroit. Elle se croirait presque de retour en patrouille dans les pires quartiers de Brisbane… Au moins, une fois le virage pris et l’enseigne du restaurant visible, tout était de nouveau éclairé correctement.

Commençant à ralentir doucement afin de chercher où se garer, Ciara tâtonna sur le siège passagé, cherchant à attraper son téléphone précédemment posé là. Ne le trouvant pas, elle fit l’erreur de quitter la route des yeux juste quelques secondes pour s’en saisir. Quelques instants, ce n’était rien du tout. Et pourtant, c’était déjà trop. Elle le savait pourtant. Alors qu’elle reportait son attention droit devant, elle eut tout juste le temps de piler afin d’éviter de renverser le type qui traversait à cet instant précis.

Tout son corps se figea, les mains crispées sur son volant elle prit quelques secondes pour procéder ce qui venait d’arriver. Elle venait de presque rouler sur un pauvre gars parce qu’elle avait été distraite quelques moments de trop. Finalement, son cerveau lui envoya les signaux d’urgence pour réagir. Activant les warnings et le frein à main, elle s’empressa de descendre pour aller voir comment l’inconnu allait. Complètement mortifiée, la policière s’approcha du pauvre homme qui avait eu sacrément de la chance compte tenu des circonstances. « Oh mon Dieu je suis désolée, j’ai été distraite je- » à première vue il n’avait pas l’air (trop ?) amoché. « Vous allez bien ? » demanda-t-elle alors qu’elle tentait de l’aider à se redresser. « Je suis vraiment vraiment désolée. » continua-t-elle, sûrement encore un peu sous le choc de ce qui venait de se produire. Elle qui était pourtant toujours vigilante, elle avait commis une erreur qui aurait pu être grave ce soir. Cinq secondes, c’était tout ce qu’il avait fallu.

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En temps normal, Ciara était plutôt du genre à se remettre rapidement de ses émotions. Seulement voilà, en ce moment, elle était à fleur de peau. La faute à une accumulation de choses. Le stress du travail, sa relation tendue avec sa fille, des choses banales devenaient insupportablement oppressantes. Elle frôlait le burnout et il fallait qu’elle mette un coup de frein sérieux (pas au sens littéral comme il y a quelques secondes) avant de finir par faire une erreur qui pourrait s’avérer irréversible. C’était presque arrivé ce soir, ça arriverait sûrement encore si elle ne faisait pas plus attention. Ciara l’aidait au mieux à se relever, se confondant en excuses pendant que lui assurait que tout allait bien. Mais était-ce vrai ? Parfois les gens ne se rendaient pas compte immédiatement d’une blessure, l’adrénaline du moment faisant office d’anesthésiant naturel. Le pire dans tout ça, c’est qu’il demandait si elle allait bien. Un peu dubitative, elle leva les yeux vers lui en s’apprêtant à assurer que oui, après tout, elle était bien à l’abri dans sa voiture au moment des faits.

Un autre véhicule klaxonna et elle grinça des dents en adressant un regard noir au conducteur impatient. L’homme qu’elle avait failli renverser prit la parole en premier. D’un certain point de vue, une chance pour l’inconscient. Ciara était à deux doigts de vriller et n’aurait clairement pas montré autant de retenue que le brun. Elle souffla un instant en regardant l’important s’éloigner, prenant quelques secondes avant de reporter son attention vers l’inconnu qui était pourtant étrangement familier. Et elle ne savait pas pourquoi ou encore où elle avait bien pu le croiser. Il se pencha et ramassa un petit objet par terre. Son téléphone. Visiblement sacrifié pour la cause. Ciara afficha une grimace désolée. Se passant une main dans les cheveux pour reprendre un peu contenance, elle secoua la tête. « Oh non… Si vous avez besoin d’appeler quelqu’un maintenant je peux... » elle montra son propre téléphone (l’arme du crime, vraiment), qu’elle tenait en main. Elle ne s’était même pas rendue compte qu’elle l’agrippait avec force, presque une chance qu’il ne se soit pas cassé en deux vu la pression qu’elle exerçait dessus. « Je… Bien sûr je vais payer pour les réparations, c’est ma faute, vraiment. Tenez- » elle était déjà en train de fouiller dans la poche intérieure de sa veste à la recherche d’une carte avec ses coordonnées. Habituellement, ces petits cartons étaient réservés pour son travail, histoire que les gens puissent la recontacter facilement. Elle lui en tendit une, sourire gêné toujours placardé sur le visage. Heureusement plus de peur que de mal, mais le fait qu’il soit noté “Inspecteur C. Hogan” dessus, le tout sur fond d’emblême de la police de Brisbane, c’était plutôt cocasse, il fallait avouer.

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C’était difficile à expliquer, cette sensation. Ciara était habituée à l’action, aux rushs d’adrénaline causés par son job. Et pourtant là, elle se retrouvait complètement prise au dépourvu par une situation somme toute banale au possible. Elle lui proposa son téléphone et finalement il annonça n’avoir personne à appeler. Ca arrivait, elle ne posa pas de question et se contenta de hocher la tête en récupérant son bien. A la place, elle lui présenta sa carte de contact, au cas où. L’homme sembla s’étonner du métier de Ciara. Vu les circonstances, c’était compréhensible. Elle afficha un bref sourire en haussant les épaules. « Oui, on est parfois surpris. » plaisanta-t-elle doucement. Néanmoins, elle se voyait mal ne rien faire pour réparer son erreur. « Vraiment ça m’embête de vous laisser sans téléphone, ça reste tout de même pratique. » c’était bien le minimum qu’elle pouvait faire après tout. Elle ignorait quel type de téléphone il possédait (et priait intérieurement pour que ça ne soit pas un iPhone dernier cri et complètement hors de prix.), mais si c’était quelque chose de plus classique et abordable, il n’y avait vraiment aucune raison pour qu’elle ne le fasse pas.

Elle l’observa un instant, laissant échapper une légère grimace. S’était-il finalement fait mal et avec la retombée de l’adrénaline il ne le sentait que maintenant ? Elle espérait que non. Encore une fois, elle n’allait pas rester sans rien faire et le regarder partir dans un taxi parce qu’il ne pouvait rentrer à pied dans cet état. « Je peux vous raccompagner si vous voulez. » proposa-t-elle automatiquement. Elle se rendit bien vite compte que ce n’était peut-être pas ce qu’il avait envie d’entendre après s’être presque fait renverser. « Promis, je conduis plutôt bien en temps normal. » ajouta-t-elle en affichant un léger rictus amusé. Lorsqu’elle était concentrée et qu’elle ne se retrouvait pas distraite par n’importe quoi. « C’est bien la moindre des choses. » elle hocha la tête pour appuyer ses propos. Après, si il ne voulait pas, elle n’allait clairement pas insister. « Juste, avant, il faut que je dépose des affaires à mon frère qui travaille à côté, c’est vraiment l’histoire de quelques minutes. » d’un geste de main, elle désigna la direction du restaurant dans lequel Shane travaillait. D’ailleurs il risquait de râler si elle traînait encore plus à venir le trouver.

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Plus de peur que de mal. C’est ce qu’elle ne cessait de se répéter depuis tout à l’heure. Et ça semblait d’autant plus vrai maintenant que les choses étaient plus calmes et semblaient se clarifier petit à petit. « Bien bien, comme vous voulez. » elle sourit légèrement, levant les mains en signe de reddition. Même si ça l’embêtait réellement de le laisser sans moyen de communication, elle n’allait pas insister plus que de raison. Même si elle doit un peu insister pour qu’il accepte qu’elle le raccompagne, il finit par accepter. Après une brève promesse lui assurant qu’en temps normal elle n’est pas une si mauvaise conductrice que ça, elle précise qu’il lui fallait passer au restaurant pour y déposer des affaires. L’homme regarde dans la direction qu’elle indique et il reporte ensuite son attention sur la rouquine, une drôle d’expression accrochée au visage. Et il semblerait qu’elle ait failli écraser le collègue de son frère. Une chose était certaine, lorsqu’il l'apprendrait il n’allait jamais la laisser tranquille à ce sujet là. « Bon sang... » dit-elle en baissant la tête, les épaules secouées par un rire nerveux. En se redressant, elle se passa une main dans sa chevelure rousse en soupirant, affichant une expression mi-amusée mi-embarrassée sur ses traits. « Merci de bien vouloir garder le secret. Vous n’imaginez pas à quel point il peut se montrer insupportable pour la moindre petite chose. Alors pour quelque chose comme ça... » elle laisse sa phrase en suspens, laissant le soin au brun d’imaginer de quoi Shane serait capable. « Au fait, moi c’est Ciara. » se présente-t-elle enfin officiellement en tendant la main à l’homme dont elle ne connaît toujours pas l’identité. Mettre un nom sur un visage c’est toujours bien plus agréable lorsqu’on s’adresse à quelqu’un.

Une fois les présentations faites, Ciara scanne la route et se rapproche de sa voiture, il ne s’agirait pas de la laisser garée là. Surtout pas maintenant qu’il n’y avait plus aucune raison de continuer à squatter impunément la chaussée. « Je vais juste aller me garer un peu mieux avant, ça vaudra mieux. » Il serait effectivement fâcheux de se prendre une contravention juste pour quelques minutes passées là. Elle pose la main sur la porte de la voiture et invite Calen à grimper côté passager d’un geste de main pendant qu’elle s’installe derrière le volant.

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Lorsqu’il promet de ne pas en souffler un mot à Shane, Hogan lui adresse un bref sourire en acquiesçant, lui adressant un remerciement silencieux. Parce qu’elle l’entend déjà se moquer, son frère. Et bien évidemment, si lui était au courant, les deux autres le seraient également sans trop tarder. Puis leurs parents. Bref, le genre d’anecdote qui la suivrait pendant des années et tant qu’à faire, elle préférait s’en passer. Elle se présente et lui serre la main, il en fait de même. Et elle peut enfin mettre un nom sur l’inconnu, Calen, donc. « Enchantée, Calen. » toujours polie, comme à son habitude. C’est juste dommage que la rencontre ait failli coûter la vie à l’un d’eux.

Une fois installé côté passager, elle roule vers le restaurant (cette fois sans nouvel incident malencontreux), Calen lui indique un parking mais semble un peu incertain. Ciara plisse les yeux un instant mais hoche la tête pour confirmer. Après tout, c’est loin d’être la première fois qu’elle vient ici voir son frangin. « Oui, il ne doit pas y avoir grand monde à cette heure-ci. » un simple constat juste histoire de dire qu’elle n’aura donc aucune difficulté à se garer. Et effectivement, après quelques minutes le véhicule arrive à destination et la policière ne peut que constater qu’il y a plusieurs places libres. C’est donc sans difficulté qu’elle gare sa voiture et s'apprête à descendre. La remarque de Calen la fait doucement sourire et elle hoche la tête. « Vous avez raison… D’autant plus que le connaissant, il va sans doute s’imaginer que je suis venue exprès pour vous. » plaisante-t-elle tout en sachant que c’était complètement vrai. Et c’est le même genre d'événement qu’il ne cessera de rabacher en boucle. Elle rit légèrement en secouant la tête. « Je reviens de suite. » dit-elle en se dépêchant de sortir pour aller récupérer le sac sur la banquette arrière. Aussi rapidement que possible, elle rejoint l’arrière salle du restaurant où l’attend un Shane qui tape du pied tant il est impatient. « Désolée du retard j’ai eu… Un contre-temps. » pas impressionné pour un sous, l’irlandais arque un sourcil avant d’enlacer sa soeur et de récupérer ses affaires. Il regarde sa montre et s’excuse de ne pas pouvoir rester vu qu’il est attendu. D’un côté, ça arrange la rouquine qui le salue brièvement avant de retourner à sa voiture où l’attend bien sagement Calen. Elle se réinstalle à sa place en soupirant. « Pardon, j’espère que je n’ai pas été trop longue. » elle lui adresse un sourire désolé en reprenant son souffle et se racle la gorge. « Alors Calen, ça fait combien de temps que vous travaillez là ? Je n’ai pas souvenir de vous avoir vu avant. »

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La rouquine fit en sorte de se dépêcher le plus possible pour régler ses affaires avec son aîné. Etant de nature plutôt speed, il n’était pas rare qu’elle passe en coup de vent. Quelques brèves banalités échangées, elle prétexta devoir aller chercher Cameron au sport pour ne pas trop traîner. Ils pourront rattraper le temps perdu en temps voulu. Elle salua Shane et retourna en vitesse à son véhicule où Calen l’attendait toujours. Elle s’excusa encore en remontant derrière le volant, engageant alors la conversation avant de redémarrer. La remarque du brun lui arracha un rire amusé. Au moins il savait prendre la situation avec humour, c’était une qualité indéniable qu’elle appréciait. (Chose plutôt ironique lorsque la plupart des gens voient en elle une personne plutôt pince sans rire.) Elle secoua la tête en souriant, « Ca explique l’accent. » nota-t-elle, faisant bien évidemment référence à son côté Texan. Depuis le début de leur échange, elle ne savait dire d’où il pouvait venir, c’était maintenant chose faite. « Elle était méritée, cela-dit. » acquiesça-t-elle. La plaisanterie sur sa conduite, c’était de bonne guerre. Hogan commença à réfléchir un instant. Depuis quand roulait-elle maintenant ? Sans doute avait-elle commencé dès qu’elle avait eu l’âge requis. « Ca fait... » pinçant doucement les lèvres, elle plissa les yeux en se concentrant. « Quelques années. Il faut croire que vous avez eu de la chance jusque là. » c’est sans doute tout ce qu’il aurait comme information. Elle afficha un sourire amusé. Quant à la question sur son statut d’inspecteur, aucun besoin de prétendre y réfléchir. « Deux mille quinze. Mais je suis dans les forces de l’ordre depuis plus d’une dizaine d’années. » Une carrière qui s’était dessinée sans forcer. Son boulot, bien que compliqué par moment, était vraiment important pour elle. Sans doute trop. Sa priorité aujourd’hui devait aller à ses enfants. « Pas vraiment. En revanche c’est toujours amusant de voir que les gens ont tendance à imaginer un inspecteur un peu ventripotent et dégarni sur le front. » la plaisanterie était pourtant si vraie. Chaque fois qu’elle arrivait sur une quelconque scène et qu’il y avait des policiers d’autres districts qu’elle ne connaissait pas, c’était le même discours. De même pour les civils. « Voir leur tête lorsqu’ils voient l’inspecteur en question, ça vaut tout l’or du monde. » ça faisait toujours son petit effet. « Vous avez toujours voulu devenir cuisinier ? Ou c’est un choix qui s’est imposé à vous ? » tant qu’à faire, autant en savoir plus sur lui aussi. « Oh d’ailleurs, je vous dépose où ? » avec tout ça, elle ne savait toujours pas où il était supposé se rendre.

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La touche d’humour lancée par la policière semble faire mouche. Et Calen renchérit, ce qui fait sourire de nouveau la rouquine. Elle replace ses lunettes sur son nez en acquiesçant d’un air amusé. « C’est sans doute ça, oui. » Les stéréotypes sur les inspecteurs bedonnants avec un début de calvitie naissante ont la vie dure. A peu de chose près, ça pourrait correspondre à l’ancien partenaire d’Hogan. Blake était un vieux ronchon et personne ne semblait réellement surpris lorsqu’il montrait sa plaque de policier.

La discussion suit son cours et ce qu’elle apprend l’intrigue un peu. Ce n’est pas donné à tout le monde de quitter son pays natal et de changer de boulot en arrivant. A moins que ça ne soit arrivé avant son départ ? Les possibilités sont nombreuses. « Une reconversion ? Vous faisiez quoi avant ? » demande-t-elle les yeux rivés sur la route. Elle risque un bref regard dans sa direction et vu le physique du brun, elle tente une proposition. « Laissez moi deviner… Coach sportif ? » Il aurait pu tout aussi bien être un ancien militaire, mais Hogan en a assez côtoyé pour savoir qu’il n’en avait pas la démarche ou l’attitude. « Mais c’est bien que vous ayez décidé de vous lancer dans ce qui vous plaît. » ajoute l’Irlandaise en hochant la tête, lui offrant un sourire compréhensif. Elle ne tient pas à être intrusive dans ses questions et comprendra parfaitement s’il n’a pas envie de développer plus que ça. Il est peut-être parti pour des raisons tout à fait personnelles qui ne regardent que lui et n’a pas besoin d’une parfaite inconnue pour venir lui rappeler ce qu’il essaie de fuir ou d’oublier. Ou alors ce n’est rien de tout ça et il réalise peut-être juste son rêve de voyage. Là encore, les possibilités sont nombreuses.

Il semble chercher ses marques, manquant encore sans doute de repères dans une ville aussi grande que Brisbane. S’il est là depuis peu, ce n’est pas vraiment étonnant. D’autant plus s’il a l’habitude de rentrer à pied, les perspectives sont vite faussées une fois à bord d’un véhicule. « Je vois à peu près, oui. » le rassure-t-elle. Et dans le pire des cas, elle a un téléphone qui fonctionne toujours, la rouquine. Un tour sur l’application du GPS, c’est plutôt vite fait. Sans perdre plus de temps, elle engage la voiture dans la direction du quartier donné. De mémoire, il y en aura sans doute pour une dizaine de minutes de trajet. Selon la circulation. « Ah oui, on peut dire ça. Je ne me vois pas vraiment dans quoi que ce soit d’autre pour être honnête. » et elle est encore loin de la retraite. « Vous êtes sûr que ça va aller ? Même pour votre jambe ? » un portable c’est une chose, ça se remplace, une jambe en revanche… Hogan tient à être certaine que tout va bien pour lui, un détour à l'hôpital pour s’assurer que tout roule, c’est vite fait.

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C’était cliché au possible d’assumer qu’il devait travailler dans le milieu du sport. Après tout, des types musclés qui prennent soin de leur apparence c’est plutôt courant. Et tous ne bossent effectivement pas dans une salle. De par son activité, Ciara est pourtant bien placée pour savoir que les apparences peuvent parfois se montrer trompeuses. Si elle a sauté dans la conclusion hâtive, c’est tout à fait volontairement. Pour ce qu’elle en sait, il pouvait être avocat ou pompier. Après mûre réflexion, elle ne le voit pas rester assis derrière un bureau toute la journée. Et finalement, elle n’avait pas tout à fait tort. « Oh, vous me faites marcher ? » lâche-t-elle, impressionnée.  Ce n’est pas tous les jours qu’on a la chance de croiser un sportif ayant été jusqu’aux Jeux. Si elle ne suit pas particulièrement ce genre d’actualité, il faut reconnaître que ça reste plutôt honorable. Le détail qu’il ajoute est bien moins amusant par contre. « Je suis vraiment désolée d’apprendre ça. » grimace-t-elle. « Et d’avoir sans doute ravivé quelques souvenirs. » et pas besoin d’être flic pour deviner ça. L’esprit est une drôle de machine qui rappelle sans cesse certaines expériences. Et pas toujours des meilleures façons.

Il continue en parlant de la façon dont il a commencé la cuisine. « En tout cas je suis heureuse de voir que vous avez trouvé votre voie, ce n’est pas donné à tout le monde. » commente-t-elle en risquant de temps à autres un coup d’oeil dans sa direction. « Il y a tout de même un monde entre les deux disciplines, vous avez commencé comment la cuisine ? » demande-t-elle, curieuse. Elle a du mal à visualiser comment quelqu’un passe d’une discipline sportive à derrière les fourneaux. Si beaucoup d’anciens athlètes de haut niveau décident de devenir entraîneurs à la fin de leur carrière, ce n’est sans doute pas pour rien.

« Ils sont doués, oui. » le seul problème risque d’être s’il tient à voir un spécialiste. Ils sont pour la plupart déjà bookés sur plusieurs mois. « J’y pense mais vous connaissiez déjà du monde sur Brisbane avant d’arriver du Texas ? Je veux dire, ce n’est pas un petit changement... » non juste quelques milliers de kilomètres, qu’est-ce que c’est dans une vie.