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 I want coffee in an IV ft Jean

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Message(#) Sujet: I want coffee in an IV ft Jean I want coffee in an IV ft Jean EmptyJeu 25 Mar 2021 - 5:40

I want coffee in an IV
I want coffee in an IV ft Jean 340c110a14d11c13a09d0bd9bc2f918a2c477579I want coffee in an IV ft Jean 57e21c38f42db66eb4571ec3fbc35ecc3ee87068
ft  @Jean Atwood
J’ai un faible pour la fragilité et pour l’hypersensibilité. J’ai grandi dans un univers froid, qui privilégie les apparences au profit de l’humanité. Les planchers sont blancs et fraichement cirés dans le manoir Craine. Tout est ivoire et impeccable. Même les draps sont immaculés, parce que chez moi, nous n’avons pas peur des débordements. On assume qu’il n’y aura pas de dégât. Tout est gérable et contrôlable. Il faut juste savoir se doser. Alors, quand je rencontre une bombe d’émotivité ou un individu dont la personnalité reflète celle du soleil, je ne peux que m’accrocher. La personne a beau être un ange, elle me donne une impression de danger : un risque de débordement indomptable. C’est sans doute pour ça que je me suis aussi rapidement rapproché de Jean Atwood. Je l’avais rencontré à une manifestation contre la cruauté animale. Ses cheveux blonds m’avaient rappelé les rayons de l’astre autour duquel la terre tourne. Elle faisait le même effet aux gens avec ses beaux slogans. Il y avait un magnétisme dans sa présence : une puissante force gravitationnelle. Je m’étais glissée à ses côtés, comme si c’était la chose la plus naturelle à faire et nous sommes devenues amies.  
J’ouvre la porte du café d’un geste machinal. La clientèle est éparpillée entre les tables. Nous sommes au milieu de l’après-midi, ce n’est pas l’heure à laquelle l’achalandage se fait le plus oppressant. La majorité des personnes présentes sont étudiantes, bien concentrées sur l’écran de leurs ordinateurs portables. Le cliquetis des doigts frappant sur les claviers sonne comme une musique d’ambiance. L’odeur des pâtisseries fait gronder mon estomac, je salive à l’idée de calmer ma faim. Je claque ma langue contre mes dents en faisant un tour d’horizon. Je repère rapidement ma compagne, assise sur un fauteuil près d’une table basse. Mes jambes me portent jusqu’à elle à vitesse calculée. Arrivée à sa hauteur, je me penche pour lui faire la bise. « J’espère que je ne t’ai pas fait attendre, la conférence à laquelle j’assistais a fini plus tard que prévu. » Je pose une main sur mon cœur avec un regard exagérément désolée, à l’image d’un chevalier cherchant les faveurs de sa dame. Je souris candidement et recule d’un pas pour me laisser choir dans un siège. Sans plus de cérémonie, je fais tomber mon sac sur le carrelage usé du commerce. Je me dandine sur place pour retirer mon téléphone de ma poche arrière d’un geste mal habile et je le mets sur la table. « Comment tu vas ? » Je me tortille pour me départir de mon manteau de cuir. Il faisait bien chaud dehors, mais j’étais trop entêté pour l’enlever : je n’avais pas envie de le tenir. Puis, je tourne le visage pour repérer une serveuse. Mon air de chevreuil sur l’autoroute attire la pitié de la jeune fille qui est déjà occupée avec des clients, son hochement de tête signifie qu’elle ne sera pas longue. Elle porte des boucles d’oreilles en forme manette de PlayStation et les manches de sa chemise sont roulées. Ses cheveux colorés bleus et coupés courts laissent apparaitre un tatouage étrange lui descendant sur la nuque. « They are obviously gay » Je fais un clin d’œil à mon amie et pose le pouce sur mon menton d’une allure pensive. Elle tique toujours quand je fais des commentaires comme ceux-là, agacée par ma manie de repérer toutes les personnes de ma communauté.
La barista se dirige enfin vers nous et nous offre un merveilleux sourire. « Bonjour, j’espère que vous allez bien ! Aviez-vous fait un choix ? » Je la toise un instant, un demi-sourire étirant mes lippes, puis je m’assois droit sur mon siège. « Oui, merci. J’aimerais un grand latté au lait d’avoine avec deux jets d’Espresso s’il vous plait. Si c’est possible, j’aimerais une touche de caramel dans l’ensemble. Pour manger, je me demandais s’il te restait des sandwichs aux aubergines grillées? — oui C’est génial. J’aimerais avoir ça, avec un side de chips maison. » Puis, gardant un air charmeur, je hausse un sourcil en direction de ma compagne. « Tu peux ajouter ce qu’elle prendra à mon addition. »
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Message(#) Sujet: Re: I want coffee in an IV ft Jean I want coffee in an IV ft Jean EmptyVen 26 Mar 2021 - 21:55

I want coffee in an IV (ft. @Wendy Craine :l: )

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Wendy est si différente de Jean sur certains aspects et pourtant elles se ressemblent sur beaucoup d’autres. Leur indignation les rapproche pour commencer, elles se sont rencontrées en manifestation et continuent de se donner rendez-vous partout où il faut protester contre des injustices, des discriminations, des maltraitances… Wendy est solaire et exubérante, sa présence fait toujours du bien à Jean qui a tendance à faire l’éponge avec les sentiments de ses amis. On l’appelle bien souvent quand tout va mal, la journaliste, car elle est une excellente épaule pour pleurer, qu’elle recueille les états d’âme du monde entier sans jugement et qu’elle fait toujours de son mieux pour être de bon conseil. Avec Wendy, ce n’est pas comme cela, elle ne pense pas à lui proposer de se voir que lorsqu’elle n’a pas le moral. Souvent, elles rient beaucoup quand elles se voient et même si Jean est un peu mal à l’aise quand Wendy se montre trop expansive sur son homosexualité, heureusement elle ne parle pas que de ça (enfin, parfois si). Jean n’aurait jamais l’idée de reprocher à Wendy d’être à l’aise avec sa sexualité, d’autant qu’elle en a même fait son champs d’étude, mais elle ne peut s’empêcher d’être gênée par le sujet. Elle s’en veut de réagir comme cela, elle qui se veut tolérante et humaniste, mais elle sait très bien que ce malaise est interne et très personnel, et elle n’a pas envie de creuser dans cette direction car elle n’est pas prête à faire face à la réalité. La réalité c’est qu’elles ont cela en commun aussi, mais personne ne le sait, même Jean refuse cette information, Erreur 404 dans son cerveau.

La journaliste est arrivée en avance et elle s’est glissée au milieu des étudiants, incognito avec sa bouille de gamine et son ordinateur portable, puis s’est joint à la symphonie des tic tic tic sur les claviers. Elle ne manque jamais une occasion de travailler Jean, elle a des mails à envoyer et un article à peaufiner avant d’en envoyer un aperçu aux rédactions des journaux Brisbaniens, en espérant que cette fois-ci ce sera la bonne et qu’on le lui achètera. Elle vient de boucler un paragraphe et de vider son thé matcha quand la grande brune la rejoint, sautillante, et lui plante une bise sur chaque joue. « J’espère que je ne t’ai pas fait attendre, la conférence à laquelle j’assistais a fini plus tard que prévu. » « Ah, non aucun problème… J’ai même pas fait gaffe à l’heure… Tu sais, moi, quand je travaille... » fait-elle avec un sourire en vérifiant l’horloge sur l’écran de son ordinateur, elle n’a pas vu le temps passer comme d’habitude. Elle vérifie d’un coup d’œil que son document est sauvegardé et elle rabaisse l’écran sur son clavier. La main à plat sur son ordinateur encore chaud, elle regarde son amie prendre place face à elle. « Comment tu vas ? » « Très bien, j’suis même plus fatiguée de dormir que quatre heures par nuit. » plaisante-t-elle mais elle n’est pas très loin de la vérité, la veille elle s’est endormie sur le canapé dans son bureau, elle s’est réveillée à l’aube avec la  marque des touches du clavier sur la joue. « Et toi ? Quoi de beau ? » demande-t-elle en rangeant son ordinateur dans sa sacoche posée contre le fauteuil qu’elle occupe.

Wendy attire l’attention d’un·e serveur·se et pendant qu’iel termine avec ses clients actuels, Jean regarde l’étudiante læ détailler du regard. Elle finit par lâcher à Jean avec un clin d’œil : « They are obviously gay ». Jean pince les lèvres, soudain gênée et ayant l’impression qu’elle a hurlé ces mots dans le café et que tout le monde les a entendus. « Ssssh. Don’t say that ! How could you possibly know anyway ?! » Que penseraient les gens s’ils les entendaient débattre sur l’orientation sexuelle de lae serveur·se ? Ces choses ne se font pas, la sexualité des gens ça doit rester de l’ordre du privé, non ? L’arrivée de l’employé·e en question fait rougir Jean d’autant plus qu’elle a l’impression qu’iel sait exactement de quoi elles sont en train de parler. « Bonjour, j’espère que vous allez bien ! Aviez-vous fait un choix ? » Jean se racle la gorge et lâche un : « Re-bonjour… » quelque peu étranglé. C’est déjà ellui qui a servi la journaliste trois quart d’heure plus tôt. Wendy passe sa commande interminable en jetant des œillades séductrices à lae serveur·se et Jean a juste envie de disparaître et de les laisser flirter loin de son regard. Jean regarde ailleurs, en faisant mine de chercher quelque chose du regard. « Tu peux ajouter ce qu’elle prendra à mon addition. » Jean sait que l’on parle d’elle alors elle fait mine de se reconnecter à la discussion innocemment : « Oh ben… Un autre thé matcha… Et, un muffin vegan aux myrtilles, s’il vous plait... » Elle ajoute pour ne pas se retrouver à regarder son amie manger. Puis elle précise à l’attention de Wendy : « Je peux payer mes consos, tu sais. » Pourquoi elle s’empresse de préciser ça avant que lae serveur·se ne s’en aille ? Comme si elle voulait qu’iel sache bien qu’il ne s’agit pas d’un rencard entre elle et Wendy. La brune a beau être étudiante, elle a probablement bien plus les moyens que Jean vu qu’elle doit à coup sûr avoir accès à l’argent de ses parents, mais Jean ne compte pas la laisser payer sans batailler pour autant. « Bon alors, cette conférence, c’était bien ? » tente-t-elle de détourner la conversation avant de se mordre la langue en réalisant que vu le champs d’étude de Wendy, ça pouvait être tout aussi malaisant de parler de cela.
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Message(#) Sujet: Re: I want coffee in an IV ft Jean I want coffee in an IV ft Jean EmptySam 27 Mar 2021 - 7:01

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I want coffee in an IV ft Jean 340c110a14d11c13a09d0bd9bc2f918a2c477579I want coffee in an IV ft Jean 57e21c38f42db66eb4571ec3fbc35ecc3ee87068
ft  @Jean Atwood
« Ah, non aucun problème… J’ai même pas fait gaffe à l’heure… Tu sais, moi, quand je travaille… » Au moins, elle n’a pas eu le temps de s’ennuyer. Je comprends ça, je perds aussi le fil des heures quand je fais mes dissertations. Je commence à 18 h et en un battement de cil, il est 3 h du matin. Je hoche la tête en signe de connivence. « Très bien, j’suis même plus fatiguée de dormir que quatre heures par nuit. Et toi ? Quoi de beau ? » « Laughing in student life. » La phrase suffit pour expliquer mon état. J’ai l’impression qu’il n’y a pas assez de minutes dans une journée pour tout faire. Quand est-ce que je suis censé trouver du temps pour vivre ? C’est la question qui me taraude inlassablement l’esprit. « Pas grand-chose, le quotidien. Rory a encore des hauts et des bas. Rosie va se marier. I’m still doing nothing with my life. »
Je lâche un commentaire sur l’employé·e. Ça agace ma compagne. « Ssssh. Don’t say that ! How could you possibly know anyway ?! »« It’s obviously the earing and the rolled sleave. Open your eyes. Should they wear rainbow flags to convince you? » Elle consent finalement à passer sa commande, alors que je l’observe d’un air amusé. Son malaise est palpable. Pauvre Jean… Je me demande si je suis sa seule amie queer? Elle est beaucoup trop mal à l’aise pour être une habituée. Je la surveille, alors qu'elle se débat comme un poisson hors de l’eau. Pour reprendre le contrôle sur la situation, elle se met à parler plus fort. « Je peux payer mes consos, tu sais. » « No stress baby girl, if it’s a bad date, we will split the bill. » À peine ai-je prononcé ces mots, que je sens les cornes de démons me pousser sur le front. Le rouge montra-t-il aux joues de la blonde ? J’imagine déjà la honte colorer sa peau de porcelaine. À quel point peut-elle maintenir ce rythme ? Je n’ose pas en ajouter, pour ne pas la faire fuir. Je tire la langue pour détendre l’atmosphère. « Bon alors, cette conférence, c’était bien ? » Oh Jean, if you knew…
Je hoche frénétiquement la tête, impatiente de pouvoir déblatérer. Je tente d’assembler mes idées, pour ne pas l’étourdir non plus. « J’sais pas si tu te souviens du papier que j’ai fait sur le queerbaiting à la télé dans le cadre de mon cours optionnel? » J’avais même produit de la nouvelle information en approfondissant le cas de supernatural. Brennan avait parlé du cas de la série en se référant au ship Castiel et Dean. Les fans attendaient depuis des années que leur relation se concrétise, mais sans succès. Or, après la publication de son livre, il y a eu des nouveaux développements à la télévision. Castiel confesse enfin son amour à la fin de la quinzième saison. Le pauvre meurt après sa grande déclaration. J'avais épaté mon enseignante en poussant l'analyse plus loin que l'auteur lui-même.« Le queerbaiting est une tactique par laquelle les médias vont truquer une audience LGBTQA+ en prétendant lui offrir une narration possiblement non hétéronormative, sans que les personnages de ladite narration aient pour autant une non-hétéronormativité explicite et confirmée. » J’explique les concepts de bases pour ne pas perdre son intérêt. Bien qu’elle soit dans le domaine des communications, ce n’est pas nécessairement son champ d’expertise. « Ça peut se manifester de plusieurs façons : des personnages tokens, des personnages queers qui meurent systématiquement, absence de représentation dans les canons, effacement, renvoi au placard… name it. » En parlant, je bouge les mains pour mettre l’emphase sur mes propos. « C’est pas un sujet super développé. La question a commencé à être explorée en 2015. J’ai basé le gros de mon travail sur le livre de Joseph Brennan, publié en 2019. — Bah, figure-toi qu’il est venu faire une conférence sur le campus ! Alors, après mon cours d’anato, j’me suis précipité. » J’avais pris tellement de notes pendant son colloque, que j’avais achevé mon carnet. Je me replace sur mon siège et secoue les mains pour me calmer. Mon ventre gargouille, j’ai vraiment faim.
J’avais beau trainer avec elle depuis quelques années, je ne comprenais pas très bien Jean. Comment pouvait-elle être activiste pour autant de cause, mais agir autant étrangement lorsqu’on parlait d’enjeux queers ? Elle est mariée à un mec de bonne famille en plus. Il y a tant de contradiction dans sa vie. C’est aussi louche qu’une mauvaise série télévisée. Je redresse le menton en pointant son sac. « Toi tu travaillais sur quoi ? »
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Message(#) Sujet: Re: I want coffee in an IV ft Jean I want coffee in an IV ft Jean EmptySam 27 Mar 2021 - 20:49

I want coffee in an IV (ft. @Wendy Craine :l: )

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Wendy est là, elle arrive pile au bon moment pour que Jean ne se sente pas frustrée de devoir refermer son ordinateur, elle vient de boucler un paragraphe, c’est parfait. La journaliste plaisante sur ses nuits très courtes. « Laughing in student life. » Jean lâche un petit rire compatissant, elle n’a jamais vraiment abandonné son rythme d’étudiante, peut-être au début quand elle bossait chez ABC et qu’elle a cru qu’on lui donnerait de vrais sujets à traiter. Puis elle s’est vite rendue compte que ce ne serait pas demain la veille (voir jamais) et elle a commencé à bosser sur les sujets qui l’intéressaient sur son temps libre pour essayer de les proposer à sa hiérarchie. En vain. Maintenant qu’elle est en freelance, son rythme est pire que tout, surtout en cumulant avec son job de serveuse. « Au moins, ton futur boulot aura probablement des horaires de bureau… Je devrais t’envier... » Mais en réalité, elle ne l’envie pas, pas plus que toutes les personnes qui ont un boulot qui s’arrête dès qu’ils franchissent le seuil de leur maison, Jean ne sait pas s’arrêter et elle serait probablement bien malheureuse si elle ne pouvait pas se tuer à la tâche comme elle le fait actuellement. « Pas grand-chose, le quotidien. Rory a encore des hauts et des bas. Rosie va se marier. I’m still doing nothing with my life. » Wendy lui parle souvent de ses frères et sœurs, ils sont assez proches les Craine, rien de comparable avec Jean et son jumeau qui n’arrivent même pas à se regarder dans les yeux sans y mettre une tonne de reproches. Cela fait des mois que Wendy râle sur la presse à scandale qui harcèle son frère alors qu’il n’est pas fautif dans cette histoire, selon elle. Jean a suivi l’affaire Craine-Byers un peu plus attentivement qu’elle l’aurait fait avec une autre histoire de triangle amoureux entre stars de cinéma, simplement car il est le frère de son amie. Mais depuis quelques semaines, Jean ne considère plus cette histoire comme une banale rixe entre amoureux, elle a l’intuition qu’il y a une affaire plus grave derrière, surtout depuis qu’elle a suivi l’accusation anonyme d’agression sexuelle contre Byers sur les réseaux sociaux. Jean n’a pas dit à Wendy qu’elle enquête sur cette affaire, pas encore, elle est en pleine phase de recherches préliminaires dans son investigation et Wendy n’est pas neutre dans cette histoire. Bien entendu qu’elle sera du côté de son frère et Jean ne veut pas se faire influencer par cette amitié. Ce qui ne l’empêche pas d’essayer de faire parler son amie, l’air de rien. « Ne dis pas n’importe quoi… Tu viens de dire que tu dors pas à cause de tes études… Et en plus, tu te retrouves à devoir soutenir ton frère… Il se passe quoi déjà avec lui ? Il a perdu son sang-froid contre un pauvre gars, c’est ça ? » Elle demande ça l’air de rien en rangeant son ordinateur, comme si elle avait oublié ce que lui avait raconté Wendy il y a des mois. Elle s’attend à ce que son amie s’énerve, elle est très protectrice envers Rory, bien que ce soit elle la petite dernière, et elle risque ne pas cautionner que Jean sous-entende que son frère a simplement un mauvais tempérament et qu’il a joué des points sur un coup de sang. Peut-être qu’elle en sait plus, Wendy, elle a toujours répété à Jean qu’elle était sûre que son frère avait eu une excellente raison de frapper Byers, qu’elle ne croyait pas à cette histoire de jalousie.

Finalement c’est lae serveur·se que Wendy hèle qui devient un nouveau sujet de discorde. Wendy dit qu’iel est gay et cela met Jean mal à l’aise, comme toujours. Elle enjoint son amie à se taire et à ne pas faire de telles suppositions hasardeuses. « It’s obviously the earing and the rolled sleave. Open your eyes. Should they wear rainbow flags to convince you? » Elle ne se tait pas, l’étudiante, elle continue et provoque son amie avec un air amusé. Jean secoue la tête avec une moue boudeuse : « Even that wouldn’t be enough. They could just like the rainbow’s colors. Now shhh, they’re coming ! » s’empresse-t-elle de dire en voyant l’employé·e approcher. Elle est dans le déni, bien évidemment, elle refuse de voir tous les signes, elle a son filtre à hétérosexualité bien arrimé au regard et elle n’a aucune envie de s’en départir. Les commandes sont prises et Jean s’empresse de contredire Wendy en insistant pour payer sa part, elle ne voudrait pas que quiconque qui les entende se fasse des idées, notamment lae serveur·se. « No stress baby girl, if it’s a bad date, we will split the bill. » lui répond Wendy avec un air mi-amusé mi-provocateur et Jean reste bouche bée, elle sent le rouge lui monter aux joues à vitesse grand V et elle lance à l’employée qui s’éloigne et qui n’en a  probablement rien à faire : « She’s kidding… It’s not a date ! » Elle s’est sentie obligée de le préciser mais maintenant qu’elle l’a fait elle se sent stupide et encore plus gênée. Les gens se retournent sur elles maintenant et Jean a l’impression qu’ils sont tous en train de chuchoter à leur sujet à présent. Mortifiée, elle a envie de s’en aller mais elle reste et se contente de jeter un regard noir à la brunette : « It’s not funny, Wen ! You know I’m married, what will people think ?! » s’agace-t-elle en jetant des regards alentours comme si elle craignait vraiment que ce genre de choses reviennent aux oreilles de Matthias. Ce n’est pas ça qui la gêne, pas seulement en tous cas, c’est juste qu’elle n’aime pas qu’on s’amuse à déformer qui elle est. Ce n’est pas parce qu’elle a été très proche d’une fille une fois que cela signifie quoique ce  soit, d’ailleurs elle chasse aussitôt l’image de Deborah de son esprit. Elle s’empresse de changer de sujet en demandant à Wendy comment était sa conférence. Grave erreur, bien sûr. « J’sais pas si tu te souviens du papier que j’ai fait sur le queerbaiting à la télé dans le cadre de mon cours optionnel? » Jean soupire en secouant la tête, non elle ne s’en souvient pas parce qu’elle fait relativement efficacement la sourde oreille dès que Wendy part dans ses déblatérations sur les mouvements queers et autres concepts inconnus de Jean. Jean pince les lèvres et endure le moment en hochant la tête. Les gros mots se multiplient dans la bouche de l’étudiante. Queerbaiting. LGBTQA+, hétéronormativité, renvoi au placard… Jean se regarde son amie s’animer, passionnée par son discours, elle se surprend pendant une seconde à la trouver sublimement belle avec ce regard pétillant d’enthousiasme. Puis réalisant ses pensées, elle détourne le regard et se racle la gorge pour se donner une contenance alors que Wendy en vient enfin au but : elle a vu la conférence du seul gars qui a écrit sur ce sujet qui la passionne. « T’aurais juste pu répondre « Oui »... » la taquine-t-elle en essayant de retrouver une contenance, évitant cependant de croiser trop longtemps le regard de Wendy, celle-ci qui voit des gay partout va finir par la « diagnostiquer » elle aussi.

Finalement, Wendy daigne enfin retourner sur un terrain où Jean est plus à l’aise, elle désigne sa sacoche : « Toi tu travaillais sur quoi ? » Jean inspire et expire un grand coup comme pour évacuer les tensions ridicules qui ont pris possession d’elle à cause du sujet de discussion qui s’est imposé entre elles. Le sourire lui revient car elle va parler de son travail et que c’est ce qui la passionne. « Sur plusieurs choses à la fois comme d’habitude, car je suis absolument pas raisonnable. Mais là j‘étais en train de rédiger l’article sur les conditions d’élevage des crocodiles dans la ferme Hermès. Non seulement ils vont finir en sac à main mais en plus ils sont sous-alimentés et entassés dans des cages minuscules... » Ça fait presque six mois qu’elle travaille sur cette enquête, elle a réussi à obtenir le témoignage d’un ancien employé, des photos même, elle a de vraies preuves. Mais elle sait déjà que cet article va être difficile à vendre car il sera forcément partisan et la holding qui possède Hermès a investi, entre autre, dans les médias locaux. Hermès fournit énormément d’emplois dans toute la région et même tout le pays avec ses diverses fermes. « Si on me retrouve avec une balle dans la tête, tu me vengeras ? » Mais en réalité, Jean ne se sent pas vraiment en danger parce qu’elle est sûre qu’Hermès ne se sent pas menacé non plus par elle, elle ne sera pas publié dans un grand média, elle sortira probablement son article en feutré sur son blog, il ne fera pas grand bruit car la vérité c’est que la plupart des gens n’en ont rien à faire du sort des crocodiles. « Au pire, on mettra une cagoule et on ira libérer les crocodiles, ça te botte ? » dit-elle en riant, mais elle est à moitié sérieuse en réalité, elles ont plus d’une fois frôlé la légalité dans leurs actions militantes les deux amies.

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Message(#) Sujet: Re: I want coffee in an IV ft Jean I want coffee in an IV ft Jean EmptyMer 31 Mar 2021 - 4:27

[quote="Wendy Craine"]
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ft  @Jean Atwood
Dans les locaux de presses, les mains s’énervent sur les claviers. Le cliquetis des touches qu’on frappe entame leur chant funèbre. Un diable s’agrippe sur l’épaule des journalistes. Rory Craine est un homme violent. Le RAM des ordinateurs tente de maintenir le rythme effréné. L’encre coule sur les pages des journaux. Tu peux rentrer dans les magasins, te propulser sur les rayons, te démener sur les étalages de revues, déchirer les torchons qu’on publie. Mais tu ne peux pas sauver la réputation de ton frère. « Ne dis pas n’importe quoi… Tu viens de dire que tu dors pas à cause de tes études… Et en plus, tu te retrouves à devoir soutenir ton frère… Il se passe quoi déjà avec lui?  Il a perdu son sang-froid contre un pauvre gars, c’est ça ? » Rory était l’un des acteurs principaux du nouveau film de Byers. Un autre connard bourgeois qui se croit tout permis. Ce porc s’est attaqué à la co-star de mon frère. Il a tenté de l’agresser sexuellement. Rory en est venu aux poings pour la défendre. Penny ne voulait pas s’adresser aux médias, elle n’osait pas dénoncer. Alors, les journaux ont publié un paquet de niaiseries, accusant Rory de jalousie maladive et parlant de ses troubles violents. Ils le font toujours d’ailleurs: aux yeux de l’opinion publique, l’acteur a des problèmes comportementaux. En vrai, c’est Byers qui mérite de mordre la poussière. « Il… pas vraiment. Oui, mais non. » Je bredouille en m’étourdissant moi-même. La volonté de la survivante est de garder le silence, Rory l’accepte, je ne l’accepte pas, mais je n’ai pas mon mot à dire. « J’veux dire… C’est difficile de dealer avec l’attention des médias. C’est difficile pour lui de ne plus trouver de contrat… Son moral vacille. » Je secoue la tête.
Jean se débat avec mon commentaire passé devant la personne qui fait le service. Elle est mal à l’aise, le contrôle lui échappe entre les doigts. C’est une mouche qui s’est empêtrée les pattes sur une bande collante, plus elle bouge, pire c’est. Elle se justifie : ce n’est pas une date. Pourtant, il est évident qu’en ces lieux, les gens se fichent bien de nos activités. Limite, ils sont énervés par le remue-ménage occasionné. « It’s not funny, Wen! You know I’m married, what will people think ?! » « They will think you have taste. » Je mime un baisé du bout des lèvres et sourit. S’ensuit de mon monologue sur le queerbaiting. Je m’enflamme en parlant de sujet qui me passionne et je dois me concentrer pour ne pas perdre mon souffle. « T’aurais juste pu répondre « Oui…» » Agacées, mes épaules se raidissent. « Il me semble que ça devrait t’intéresser étant donné que t’es dans le domaine des communications. Tu sais genre, pour éviter de répéter les mêmes problématiques. » Mon ventre gargouille. Je suis vraiment à cran quand j’ai faim. Je secoue la tête, surprise par ma mon attitude défensive.
Or, elle est beaucoup plus volubile lorsque je la questionne sur son travail. J’ai l’impression de l’avoir ramenée à la vie. « Sur plusieurs choses à la fois comme d’habitude, car je suis absolument pas raisonnable. Mais là j’étais en train de rédiger l’article sur les conditions d’élevage des crocodiles dans la ferme Hermès. Non seulement ils vont finir en sac à main, mais en plus ils sont sous-alimentés et entassés dans des cages minuscules… » La végétarienne en moi se sent aussitôt interpellée par son sujet de recherche. D’un coup, je me rappelle pourquoi nous sommes devenues amies, nous avons cette passion commune pour améliorer les choses. Je frissonne en imaginant le mal-être dans lequel sont plongées ces pauvres créatures. Elle n’a pas froid aux yeux en s’attaquant à pareil géant. Je paris qu’elle va agacer plusieurs gestionnaires des communications en publiant son article. J’imagine un groupe d’administrateur organisant un meeting pour parler de Jean Atwood et discuter de la marche à suivre. Ignorer l’article ou faire un communiqué de presse? « Si on me retrouve avec une balle dans la tête, tu me vengeras ? » « Ce sera une bonne raison de sortir mon masque réservé aux manif’ radicales. Il a besoin de dépoussiérage. » Je croise les jambes. « Au pire, on mettra une cagoule et on ira libérer les crocodiles, ça te botte ? » Je hoche la tête, bien sérieusement. « On prendra le jet familial pour se sauver avec les rescues. Nous les relâcherons dans ma piscine pour leur donner une meilleure vie. »
L’employé·e revient discrètement avec notre commande sur un plateau. Iel est derrière Jean, qui ne peut pas voir l’intéressé·e s’approcher. Je me mords l’intérieur de la joue, amusée par la situation. « Non, mais c’est correct Jean. T’as le droit de faire le missionnaire une fois toutes les deux semaines avec ton homme. » Je me penche légèrement vers l’avant et pose une main empathique sur son genou. . « J’veux juste que tu saches que la sexualité est un spectre et qu’il y a des possibilités infinies. » Un sourire étire mes lippes, alors que les assiettes claquent sur la table basse. Depuis le début de la conversation, j’ai l’impression que le malaise se multiplie chaque fois que je caresse les sujets traitant de rapports intimes. Nous sommes de nouveau seules. « Y’a d’autres moyens pour bruler des calories que de pratiquer le coït. »
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Message(#) Sujet: Re: I want coffee in an IV ft Jean I want coffee in an IV ft Jean EmptyLun 5 Avr 2021 - 21:51

I want coffee in an IV (ft. @Wendy Craine :l: )

Dans le café, Jean profite du fait que Wendy ait évoqué son frère Rory pour essayer de grappiller des informations, mine de rien, faisant semblant de ne pas vraiment se rappeler des circonstances du scandale dont il fait l’objet. Elle met même volontairement une pointe de reproche dans son ton quand elle évoque ce dont il est accusé, espérant voir sa sœur bondir à son secours et lâcher une information inédite au sujet de l’agression physique. Jean a une idée derrière la tête, une théorie, et elle aimerait avoir une confirmation qu’elle creuse dans la bonne direction. Mais elle ne veut pas poser les questions directement, en tant que journaliste, à son amie, car elle a peur de dire à Wendy qu’elle enquête sur son frère et parce que celle-ci est si déterminée à le défendre, que Jean n’est pas sûre qu’elle se montrerait tout à fait honnête avec elle. L’étudiante a l’air de se retenir de dire quelque chose : « Il… pas vraiment. Oui, mais non. » Jean l’encourage en s’assurant d’avoir l’air beaucoup moins intéressée par la réponse qu’elle ne l’est vraiment : « Comment ça ? » « J’veux dire… C’est difficile de dealer avec l’attention des médias. C’est difficile pour lui de ne plus trouver de contrat… Son moral vacille. » Elle est finalement repartie sur le moral actuel de son frère sans plus s’étendre sur l’affaire qui l’a mené à se retrouver ainsi au centre de l’attention des médias. Tant pis, Jean a envie d’insister mais elle se retient : « J’imagine… » Elle a failli ajouter : ça lui apprendra à ne pas réagir violemment comme ça pour un rien, mais elle s’est ravisée au dernier moment, Wendy risquait de lui arracher les yeux. Et surtout de ne pas comprendre que son amie s’en prenne ainsi à son frère alors qu’elle lui parle de l’affaire depuis des mois déjà. Il valait mieux qu’elle obtienne ses informations par un autre biais de toutes façons, elle l’aime beaucoup la petite pile électrique Craine, elle n’a pas envie que leur amitié en pâtisse si elle réalise qu’elle lui a soutiré des informations l’air de rien.

De toutes façons, la conversation devient bientôt centrée sur lea serveur·se et sa supposée orientation sexuelle. Jean n’apprécie pas que Wendy fasse des prédictions à ce sujet, sans grande discrétion en plus. Wendy aime bien la taquiner sur ce sujet et elle est en forme aujourd’hui, elle va jusqu’à insinuer que le café qu’elles partagent est un rencard. La blonde s’insurge, elle est mariée après tout, que risquent de penser les gens ? « They will think you have taste. » La journaliste est rouge comme une tomate, elle a honte et n’arrête pas de vérifier si les gens les regardent. Certains oui, il faut dire que Wendy est flamboyante et assez bruyante, elle se donne un peu en spectacle et Jean aime généralement cette partie de sa personnalité, mais seulement quand ça ne la met pas dans une position qu’elle n’assume pas. La petite voix intérieure de la blonde l’enjoint à se calmer, à faire redescendre la pression, après tout il n’y a pas mort d’homme, Wendy is just being Wendy. « You’re not that charming... » tente-t-elle de plaisanter, toujours pas très à l’aise et espérant que la conversation dérive rapidement vers un autre sujet. Mais non, Wendy se lance dans un monologue sur un phénomène de société qui fait du tort à la représentativité LGBT dans les films et séries. Un sujet probablement passionnant mais Jean l’écoute à moitié, priant simplement pour qu’un autre thème de conversation leur tombe dessus comme par magie. Elle répond un peu moqueuse à la tirade de son amie. « Il me semble que ça devrait t’intéresser étant donné que t’es dans le domaine des communications. Tu sais genre, pour éviter de répéter les mêmes problématiques. » Du peu que Jean a suivi, elle pense que le sujet serait plus pertinent pour son réalisateur de films de mari. Mais lui, il est déjà probablement renseigné sur le sujet. Elle concède cependant pour clore la question : « Oui, tu as raison… t’auras qu’à m’envoyer des références de lecture. » Qu’elle ne lira pas, même avec toutes les intentions du monde de le faire, elle réussira toujours inconsciemment à trouver quelque chose de plus urgent, important, intéressant à faire.

Enfin, Wendy lâche le morceau et la questionne sur ses articles en préparation. Jean reprend des couleurs plus naturelles et s’anime soudain pour raconter ce sur quoi elle travaille. Elle joue avec le feu en s’attaquant à des multinationales et des lobbies puissants, et elle blague à moitié en demandant à son amie de la venger si elle finit avec une balle dans la tête. « Ce sera une bonne raison de sortir mon masque réservé aux manif’ radicales. Il a besoin de dépoussiérage. » Même si Jean n’est pas impatiente de perdre la vie, elle ne peut pas nier que l’idée que son décès donne lieu à des manifestations et enflamme une sorte de révolution sonne très bien à son oreille. « Oui, cramez tout. Meilleure cérémonie funéraire du monde ! » Elle est finalement détendue Jean, elle est redevenue elle-même. Parler du travail, même si cela implique son éventuel décès, la met bien plus à l’aise. En réalité, n’importe quel sujet autre que l’homosexualité la met dans de bien meilleures dispositions. Elle propose même que dans le cas où elle survive aux tueurs à gage d’Hermès, elles aillent libérer des crocodiles des fermes, le bon vieil activisme pour le droit des animaux à l’ancienne : en ouvrant des cages. Wendy a l’air emballée. « On prendra le jet familial pour se sauver avec les rescues. Nous les relâcherons dans ma piscine pour leur donner une meilleure vie. » Jean a un petit rire jaune, elle se demande si Wendy se rend compte de ce qu’elle dit parfois, en évoquant le jet privé de sa famille au milieu d’une conversation casual de la sorte, ça choque toujours un peu la journaliste mais elle ne peut pas reprocher à son amie d’être née avec de l’argent. « Je suis sûre que tes parents seraient ravis. » Parce que sa piscine c’est celle de ses parents en réalité, et Jean n’est pas sûr que papa et maman Craine soient des activistes engagés comme elles deux.

Après un petit instant de flottement, elle voit une étincelle d’amusement dans l’œil de Wendy et elle se demande bien ce qu’elle va lui sortir cette fois-ci. « Non, mais c’est correct Jean. T’as le droit de faire le missionnaire une fois toutes les deux semaines avec ton homme. » La journaliste ne comprend pas ce soudain changement de sujet, elle reste bouche bée devant ces insinuations de Wendy. Surtout qu’elle a raison, voire même elle est plutôt optimiste, ne s’approche que de loin du niveau désastreux de leur vie sexuelle à elle et Matthias. Elle se met à chuchoter : « Pourquoi tu dis ça d’un coup ?! » Pas que Jean soit prude et n’accepte pas de parler de sexe, mais elle ne voit pas le rapport et elle est un peu déboussolée. La main de son amie se pose sur son genou avec empathie : « J’veux juste que tu saches que la sexualité est un spectre et qu’il y a des possibilités infinies. » Encore ? Mais elle est sérieuse là ? Le regard d’incompréhension de Jean s’obscurcit alors qu’elle comprend où elle veut en venir et elle s’apprête à remettre son amie à sa place alors qu’elle voit le bras et une assiette contenant un muffin entrer dans son champs de vision.  Lae serveur·se est de retour et c’est probablement pour ça que Wendy a remis le sujet sur le tapis, soit pour titiller son amie, soit pour attirer l’attention de cellui qui dépose leur commande devant eux. Une fois qu’iel est parti·e, Jean croise les jambes éjectant la main de Wendy de son genou par la même occasion : « T’es sérieuse ? » demande-t-elle avec un visage renfrogné. « Y’a d’autres moyens pour bruler des calories que de pratiquer le coït. » « C’est pas à moi qu’il faut le dire ! » s’agace-t-elle. « Vous voulez une chambre toi et lae serveur·se ? Si tu m’as demandé de venir juste pour l’appâter, tu aurais pu prévenir au moins ! » ajoute-t-elle en mordant avec rage dans son muffin aux myrtilles. « Ou alors, si t’as fini de m’afficher moi et ma sexualité chiante et trop hétéro, on peut peut-être parler de la manif de demain, non ? » Parce qu’il y a une manifestation contre la politique écologique inexistante du gouvernement australien le lendemain même et Jean espérait y retrouver Wendy, elles pourraient bosser sur des slogans par exemple. « C’est toi qui a gardé la banderole de 5 mètres sur 3 ? Je m’en fiche qu’on nous ai reproché qu’elle soit vulgaire, je veux leur mettre sous le nez à ces connards de pollueurs... » Ça l’indigne, comme beaucoup de choses diraient certains, comme absolument tout diraient ses parents. Mais c’est dingue que ces personnes ayant fait de hautes études, politiciens ou chefs d’entreprise, continuent de détruire l’environnement en sachant très bien ce qu’ils font. Il n’y a que l’argent qui compte, la satisfaction des actionnaires dans l’immédiat mais l’avenir des populations les plus démunies, ils n’en ont rien à faire, tant qu’ils peuvent s’acheter des masques à gaz pour eux et leurs enfants. Ils iront probablement vivre sur la lune une fois qu’ils auront laissé la Terre comme un morceau de terre calciné et inhabitable.
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Message(#) Sujet: Re: I want coffee in an IV ft Jean I want coffee in an IV ft Jean EmptyMar 20 Avr 2021 - 3:31

[quote="Wendy Craine"]
I want coffee in an IV
I want coffee in an IV ft Jean 340c110a14d11c13a09d0bd9bc2f918a2c477579I want coffee in an IV ft Jean 57e21c38f42db66eb4571ec3fbc35ecc3ee87068
ft  @Jean Atwood
Là-bas à Adélaïde, j’ai moins de 5 ans, quand papa rentre ça sent la femme, une odeur différente de maman. Une odeur que je ne sais pas reconnaitre. Les épices c’est l’odeur de mon père. Il porte une eau de Cologne de qualité et parfois la senteur colle à ma peau lorsqu’il m’embrasse. Cet arôme fruité, c’était son effluve à elle. Il exulte son odeur sans honte, il s’en fout des cœurs qu’il brise. Il agrippe maman et il lui colle un bisou sur la joue. Elle se plaint.
En pleine nuit, quand il rentre tard, mon père trébuche dans le hall d’entrée et laisse sonner l’alarme pendant une longue minute. La famille s’éveille, il fait du bruit avec ses chaussures. Il n’y a pas de repas qui l’attend dans le four. Sa femme ne fait plus attention à lui maintenant. Il pose un sac à main en peau de crocodile dans le salon, avec une note mielleuse qui demande pardon. Je retrouve le sac dans la poubelle le lendemain. Un autre crocodile mort pour rien. « Je suis sûre que tes parents seraient ravis » me répond Jean. Un sourire rusé m’étire les lèvres. « Oui, papa a un faible pour les crocodiles. »
Je ne sais pas ce qui me prend de taquiner Jean comme ça. C’est peut-être la faim qui m’a rendu irritable, c’est peut-être le soupçon d’homophobie que je détecte dans son attitude lorsqu’on parle d’homosexualité. Je n’arrive pas à mettre le doigt dessus, alors je pique et j’attaque. J’asticote ma compagne, j’essaie de la rendre à cran elle aussi. Les réactions des gens tandis qu’ils sont au pied du mur en disent beaucoup sur leur personnalité. Cette façon qu’elle a de toujours détourné le sujet me perturbe. Ça me rappelle cette vieille manie de renvoyer les homosexuels au placard. « Vous voulez une chambre toi et lae serveur·se ? Si tu m’as demandé de venir juste pour l’appâter, tu aurais pu prévenir au moins ! » Je mords dans mon sandwich, mais il me roule en bouche. « Pardon, j’sais pas ce qui me prend. » Je laisse tomber mon encas sur l’assiette et fixe le vide, gênée par un sentiment que je n’identifie pas. Le rouge me monte aux joues, une chaleur me brule la nuque. Je retrousse mes manches sur mes poignets, en les roulant à la va-vite. « Ou alors, si t’as fini de m’afficher moi et ma sexualité chiante et trop hétéro, on peut peut-être parler de la manif de demain, non ? »
C’est vrai, c’était pour ça qu’on était là. Je hoche la tête vivement pour approuver le changement de sujet. « C’est toi qui a gardé la banderole de 5 mètres sur 3 ? Je m’en fiche qu’on nous a reproché qu’elle soit vulgaire, je veux leur mettre sous le nez à ces connards de pollueurs… » Je me rappelle le temps que ça avait pris pour la peinturer. Il avait fallu s’y reprendre à deux prises pour qu’elle soit présentable. « Ce serait un crime de s’en débarrasser, of course que je l’ai gardé. » Je l’ai conservé, je l’ai ramené au manoir. La grande question est plutôt à savoir ce que j’en ai fait. L’ai-je laissé au sous-sol ou dans le pavillon des visiteurs ? Va savoir ! Du bout des doigts, je tire nonchalamment une tranche d’aubergine de mon sandwich, je la glisse entre mes lèvres, grignotant songeusement. La photo de la bannière avait passé dans les journaux. Nous avions des foulards devant le visage, personne ne nous avait reconnus. « “La cup est pleine, ça va saigner”, je pense que c’est l’une de tes meilleures idées. En vrai, ça avait fait réagir, parce que les vieux hommes à la télé n’aiment pas qu’on parle de règle. » J’observe Jean, ses yeux, son nez délicat, sa peau de poupée. Elle est belle mon amie. C’est la première réflexion que j’ai eu en la voyant crier des slogans.
Un questionnement qui me passe souvent par la tête au moment où je rencontre une nouvelle fille est à savoir si je veux être elle ou être avec elle. Ma rencontre avec la journaliste n’a pas échappé à cette réflexion. Dans le cas de la blonde, elle a rapidement mis aux clairs que je voulais être-elle. J’y crois parfois, lorsqu’elle s’emballe plus fort que moi. J’envie sa liberté entière, ce nom qui ne signifie rien et qui permet de repousser les frontières. « Il faudrait se faire des t-shirts : Hot girl summer should only be seasonal. Ça frapperait. » J’avais vu ce slogan sur un blogue d’activisme, il m’avait fait marrer.
Mon breuvage fume dans sa tasse, mon repas est désarticulé dans l’assiette, le cliquetis des claviers continu bon train. « On doit se choisir un point de rencontre dans le cas où les choses finiraient par dégénérer et qu’on se fasse séparer. Tu le sais comment le réseau devient surchargé pendant les rassemblements. C’est impossible d’envoyer des textos dans les temps. »
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Message(#) Sujet: Re: I want coffee in an IV ft Jean I want coffee in an IV ft Jean EmptyMer 21 Avr 2021 - 20:10

I want coffee in an IV (ft. @Wendy Craine :l: )

Alors qu’elles parlent des crocodiles que Jean espère sauver avec son article, tout en sachant pertinemment qu’il serait plus efficace d’aller directement ouvrir leurs cages car les marques de luxe telles que Hermès ne céderont jamais, elle s’imaginent loger les reptiles libérés dans la piscine du manoir Craine. Jean voit passer une certaine nostalgie emprunte de tristesse dans le regard de Wendy, puis elle se reconnecte à l’instant et affiche un sourire malicieux avant de répondre : « Oui, papa a un faible pour les crocodiles. » Jean se demande bien ce qu’elle veut dire par là, mais elle sent que ce n’est peut-être pas une raison de poser la question, elle a senti son amie se perdre dans ses pensées et sa réponse est probablement volontairement mystérieuse. De toutes façons, elle n’imagine pas un crocodile de compagnie chez les Craine, même si ce sont des choses qui se font en Australie. Il doit y avoir par contre une flopée de crocodiles morts qui prennent la poussière dans les placards, transformés en sacs à main, chaussures et autres accessoires hors de prix.

Au retour de lae serveur·se, Wendy recommence son petit jeu avec Jean et celle-ci perd patience. Une fois l’employé·e parti, elle s’agace et fait savoir à son amie qu’elle n’aime pas se sentir ainsi le dindon de la farce. « Pardon, j’sais pas ce qui me prend. » s’excuse-t-elle, se rendant enfin compte qu’elle abuse un peu avec ses remarques. Elle a l’air gênée et Jean conclut le débat sur son hétérosexualité ennuyeuse en passant à un sujet autrement plus important : la manifestation de demain. Elle en profite pour vérifier si Wendy a bien conservé leur super banderole, celle qui choque, qui provoque et qui est en plus facile à ressortir pour toutes les luttes auxquelles elles participent.  « Ce serait un crime de s’en débarrasser, of course que je l’ai gardé. » Jean se souvient des heures passées à rendre les tâches de sang le plus réaliste possible, elles voulaient marquer les esprits avec cette banderole et elles avaient réussi, créant même une polémique sur ces « militantes féministes extrémistes qui ne se respectent pas ». Pour simplement citer un des articles écrit à leur sujet dans un papier d’extrème-droite. « “La cup est pleine, ça va saigner”, je pense que c’est l’une de tes meilleures idées. En vrai, ça avait fait réagir, parce que les vieux hommes à la télé n’aiment pas qu’on parle de règles. » Jean rit à l’évocation de ce slogan, il lui était venu pendant une réunion militante, probablement l’habitude d’écrire, de trouver des images percutantes, de travailler ses phrases d’accroche pour ses articles rarement publiés, elle avait gagné un certain sens de la formule. « On les a traumatisés ces vieux coincés ! Au moins ça fait parler des manifs… » Jean sirote son thé puis croque dans son muffin avec l’air pensif, elle essaye déjà d’imaginer comment les autorités répondront à la mobilisation du lendemain, probablement en les ignorant comme d’habitude. « Il faudrait se faire des t-shirts : Hot girl summer should only be seasonal. Ça frapperait. » Jean regarde Wendy avec un sourire et s’écrie enthousiaste : « Mais oui ! Géniale ton idée, est-ce qu’on a le temps d’en faire floquer avant la manif ? » Elle regarde sa montre, elles ont encore tout l’après-midi et les deux amies n’en étant pas à leur coup d’essai en terme de t-shirt à slogan percutant, elles avaient leur adresse préférée qui les faisait toujours passer en priorité. « On ira en sortant, ça te va ? Avec ça et la banderole, on viendra même peut-être nous interviewer et nous donner la parole. » Elles garderaient leur masque comme toujours, elles veulent garder leur anonymat toutes deux pour des raisons bien différentes mais tout aussi valables, ce qui ne les empêche pas de vouloir prendre la parole et faire entendre leurs voix. « On doit se choisir un point de rencontre dans le cas où les choses finiraient par dégénérer et qu’on se fasse séparer. Tu le sais comment le réseau devient surchargé pendant les rassemblements. C’est impossible d’envoyer des textos dans les temps. » Jean acquiesce, les manifestations sont réprimées de plus en plus violemment et quand les forces de l’ordre chargent pour attraper au hasard des militants et les embarquer, c’est chacun pour soi. Il faut fuir, contourner les blocages, esquiver les gaz lacrymogènes… Elle sort son téléphone et récupère le parcours prévu de la manifestation : « On a qu’à se dire que si ça tourne mal et qu’on se perd de vue, on se donne rendez-vous devant la sculpture de tortue en face de la galerie d’art… Mais on essaiera de rester groupées avec les autres aussi, sinon on va perdre la banderole... » Difficile de se traîner ce truc seule dans une foule en fuyant mais elles devront bien l’abandonner si elles risquent de se faire interpeller. Jean n’a pas envie de passer de journaliste non publiée, à journaliste militante extrémiste non publiée. Et Wendy n’a probablement aucune envie que ses parents sachent qu’elle se mêle à la plèbe en pleine manif pour y esquiver des jets de bombes lacrymogènes.

« Bon, on se bouge pour aller faire ces t-shirts, l’idée est top, ça vaut le coup de cramer mon salaire de la semaine là-dedans. » plaisante-t-elle en finissant d’engloutir les dernières bouchées de son muffin. Elle se lève et les deux amies repartent ensemble après avoir réglé leurs consommations pour finir de préparer leur coup d’éclat du lendemain.
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