“Qu’est-ce qui t’a fait choisir une épicerie bio pour la suite? C’est quelque chose que tu fais avec ton mari?” L’italienne nia instantanément en secouant la tête de droite à gauche, alors qu’elle ouvrait la bouche sans qu’aucun son n’en sorte, puisqu’elle réfléchissait en même temps. La décision avait longtemps mûri dans son esprit avant qu’elle ne la prenne, et au fond, il s’agit également d’un pari et d’un feeling personnel assez indescriptible. “Il est architecte, donc rien à voir, même s’il m’a aidé pour les plans de la boutique.” Et pour cela, il lui en était infiniment reconnaissante. “En fait c’était un cumul de beaucoup de choses, mais je voulais avoir une activité en lien avec mes valeurs.” Et la consommation permanente qu’elle prônait dans son ancien boulot, couplée à une compétitivité accrue, avait fini par lui donner envie d’arrêter. “Je pense que j’aurais pu faire plusieurs métiers différents, j’ai jamais vraiment eu de vocation. Mais l’idée de gérer mon propre business et d’être en contact direct avec les clients, ça aussi j’adore.” Le travail était fatiguant et stressant, mais si gratifiant au bout du compte. “Avec plaisir.” Livia offrit un sourire à la brune, comme pour la remercier silencieusement d’accepter son éveiller davantage les limites actuelles à ce genre de proposition.

“Et t’as su dire la différence quand t’as rencontré ton mari? Ou seulement avec le temps?” “J’ai eu l’impression que c'était différent, donc au début j’ai beaucoup comparé, j’ai essayé de me rappeler ce que je ressentais avant…” Une mauvaise idée, très clairement, pour toutes les raisons qu’elle avait déjà citées. “Puis je me suis rappelé que si quelqu’un est un ex, c’est pour une bonne raison, même si ça n’empêche de garder des souvenirs.” Selon elle, les deux ne se contredisaient pas. Elle gardait en mémoire les souvenirs de bons moments avec certaines personnes, même si ces dernières n’étaient plus dans sa vie désormais. “De toute façon, je peux pas comparer ce que je comprends pas.” En effet, que le hochement de tête de la blonde sembla répondre. “On s’est embrassés.” Cette fois-ci, l’italienne ouvrit des yeux étonnés et faillit parler, mais se retint au dernier moment alors qu’elle arborait une expression réellement surprise. “Et on est tellement proches de manière générale, j’ai l’impression que même avant ça, la ligne était de moins en moins claire entre nous.” “Mais, c’était la première chose à dire ça!” Les détails croustillants en premier, tou-jours. “Et avec tout ça tu te poses encore des questions? Qu’est-ce qui vous retient là?” D’un point de vue extérieur, cela paraissait pourtant terriblement clair.

@Penny Stringer

@livia oakheart
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« Il est architecte, donc rien à voir, même s’il m’a aidé dans les plans de la boutique. » Donc ce n’était pas quelque chose qu’elle avait décidé de faire avec son mari, la motivation devait donc sans doute venir d’ailleurs. « En fait, c’était un cumul de beaucoup de choses, mais je voulais avoir une activité en lien avec mes valeurs. Je pense que j’aurais pu faire plusieurs métiers différents, j’ai jamais vraiment eu de vocation. Mais l’idée de gérer mon propre business et d’être en contact direct avec les clients, ça aussi j’adore. » « Même ceux qui te renversent des chocolats chauds dessus? » Bon, encore heureux que le tien n’était pas chaud, justement. « Sincèrement, ça prend beaucoup de patience pour faire ce que tu fais. Je suis contente que tu t’y plaises. » Il n’était pas difficile de constater l’amour et l’attention que Livia accordait à son commerce et c’était tout à son honneur.

« J’ai eu l’impression que c’était différent, donc au début j’ai beaucoup comparé, j’ai essayé de me rappeler ce que je ressentais avant... » Il était humain après tout de faire une comparaison constante avec le avant et le après, surtout avec les mémoires qui aimaient jouer des mauvais tours en plus d’accentuer des souvenirs, en bon comme en mauvais. « Puis je me suis rappelé que si quelqu’un est un ex, c’est pour une bonne raison, même si ça n’empêche de garder des souvenirs. » Tout cela était bien beau en mots, mais elle savait comme toi qu’en pratique, c’était généralement bien plus désordonné et maladroit. « Et qu’est-ce que tu dirais qui n’a pas fonctionné avec ton ex? » Cours 101 des histoires de coeur de Livia et Penny, voilà comment vous alliez pouvoir renommer cette conversation avec tes 1001 questions toujours un brin trop indiscrètes, bien que Livia ne semblait pas du tout troublée à l’idée de te donner des réponses. « Mais c’était la première chose à dire ça! » Oups? « Et avec tout ça, tu te poses encore des questions? Qu’est-ce qui vous retient là? » « Bah y’a mon faux petit-ami, pour commencer. » Et déjà, c’était quand même un problème assez important. « Et puis y’a le fait qu’on évite de parler de ce qui s’est passé cette nuit-là. Il y avait beaucoup de tensions entre nous juste avant et je pense que l’un comme l’autre, on veut pas risquer que les choses dégénèrent à nouveau... »

“Même ceux qui te renversent des chocolats chauds dessus?” “Alors…” L’italienne fit mine de lever un doigt comme pour préparer les précisions qui allaient suivre, même si elle se laissait déjà aller à un léger rire. “On ne vend pas de chocolats chauds, comme ça pas de risque. Mais maintenant que tu m’en parles, je ne sais pas si l’idée du coin café est vraiment bonne.” Surtout si Penny avait en tête de venir lui rendre visite un jour pour voir la fameuse boutique. “Sincèrement, ça prend beaucoup de patience pour faire ce que tu fais. Je suis contente que tu t’y plaises.” “Merci.” La blonde baissa la tête en laissant son sourire s’élargir, ravie que sa passion ne passe pas inaperçue. Elle n’avait pas besoin de l’avis des autres pour aimer son métier, mais il s’agissait toujours d’un bonus bien accueilli. “Passe à l’épicerie un jour, je te montrerai à quoi ça ressemble. Enfin, si tu veux, et si tu as le temps surtout.” Elle avait sûrement bien d’autres choses à faire, mais comme l’idée de courir ensemble, la proposition était lancée.

“Et qu’est-ce que tu dirais qui n’a pas fonctionné avec ton ex?” “Tu sais que mes réponses sont pas forcément bonnes, hein? Peut-être que je te donne de très mauvais conseils.” La brune semblait l’écouter avec attention, et même si Livia pensait avoir tiré quelques leçons de son expérience, cela ne lui donnait pourtant pas raison sur tout - et peut-être même sur pas grand chose. “Mais je dirais qu’on a pas réussi à faire suffisamment d’efforts se comprendre, et accepter qu’il y a certaines choses qu’on ne peut pas changer chez quelqu’un.” Une fois de plus, cela paraissait être de grands mots, mais ce n’était que des réflexions qu’elle s’était faite au fil des années. “Bah y’a mon faux petit-ami, pour commencer.” “Ça tombe bien, comme tu dis, il est faux.” Problème oublié, donc. Ou ce n’était pas si simple? “Et puis y’a le fait qu’on évite de parler de ce qui s’est passé cette nuit-là. Il y avait beaucoup de tensions entre nous juste avant et je pense que l’un comme l’autre, on veut pas risquer que les choses dégénèrent à nouveau...” “Et maintenant, vous en êtes où? Vous parlez normalement?”

@Penny Stringer

@livia oakheart
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« Alors… On ne vend pas de chocolats chauds, comme ça pas de risque. Mais maintenant que tu m’en parles, je ne sais pas l’idée du coin café est vraiment bonne. » Tu ne peux t’empêcher de rire doucement. T’as l’impression que si tu continues de voir la blonde en dehors de vos rencontres du hasard, ce running gag va durer dans le temps. « Faut seulement s’assurer que ce soit toujours chaud et normalement, il ne devrait pas y avoir trop de problèmes. » Et puis vraiment, tu osais croire que tout le monde n’était pas aussi à cran que tu avais pu l’être cette journée-là. C’était plutôt une addition de mauvaises conditions que de la mauvaise volonté pure, tu espérais que la blonde le savait désormais. « Merci. Passe à l’épicerie un jour, je te montrerai à quoi ça ressemble. Enfin, si tu veux, et si tu as le temps surtout. » « Je vais faire mon possible pour trouver le temps. » Le mois de février n’était pas encore arrivé que déjà, tu le voyais se remplir à une vitesse hallucinante. Mais même si tu n’avais pas pris de résolutions officielles cette année, tu voulais prendre le temps plus souvent. « Je connais quelqu’un qui va sûrement adoré d’ailleurs. »

Et cette personne n’était autre que le coeur même de toutes tes questions existentielles en cette chaude soirée d’été. « Tu sais que mes réponses ne sont pas forcément bonnes, hein? Peut-être que je te donne de très mauvais conseils. » Tu en doutes fortement. « Tu es l’une des seules personnes dans mon entourage qui a un mariage qui semble bien aller. Je prends tes conseils n’importe quand. » Tu souris doucement. Tu n’avais jamais vraiment réalisé à quel point tu étais entourée de personnes célibataires ou récemment en couple. Peut-être que c’était dû à ses quelques années de plus qu’elle avait sur toi. « Mais je dirais qu’on a pas réussi à faire suffisamment d’efforts pour se comprendre, et accepter qu’il y a certaines choses qu’on peut ne pas changer chez quelqu’un. » Tu écoutes attentivement, tu te fais des notes mentales. Ce n’est rien que tu n’as pas entendu autrefois, par d’autres amies dont les relations ont malheureusement échoué.Vivre et laisser vivre donc. « Ça tombe bien, comme tu dis, il est faux. » « Pas pour autant négligeable. » que tu insistes. Il fallait encore que tu décides de la meilleure manière à procéder face à une éventuelle rupture dans les médias. « Et maintenant, vous en êtes ou? Vous parlez normalement? » Tu fais signe que oui de la tête. « On fait comme avant. Avant le baiser, avant que je lui dise je t’aime par texto, avant Giovanni. » Avant tout le bordel, en somme.

“Faut seulement s’assurer que ce soit toujours chaud et normalement, il ne devrait pas y avoir trop de problèmes.” “C’est noté.” La blonde ne put s’empêcher de continuer à rire alors que Penny surfait sur la vague de cet épisode malheureux qui les avait menées jusqu’ici, même si aucune des deux n’aurait sûrement pu le prévoir. “Je vais faire mon possible pour trouver le temps.” “Tu dois repartir ou tu restes à Brisbane?” Livia avait du mal à saisir sur la brune vivait vraiment dans le coin ou si sa vie n’était qu’une succession d’allers-retours de longues heures passées dans les avions. Un instant, elle oublia que Penny n’était sûrement pas libre de lui répondre, en réalité. “Je connais quelqu’un qui va sûrement adorer d’ailleurs.” L’italienne ne saisit pas la référence, si bien qu’elle leva un sourcil et afficha une moue d’incompréhension devant l’identité de ce qui. Ou alors, elle en avait une légère idée mais se demander bien le lien que cela pouvait avoir avec son épicerie.

“Tu es l’une des seules personnes dans mon entourage qui a un mariage qui semble bien aller. Je prends tes conseils n’importe quand.” Elle avait tout dit - qui semble bien aller. Même si les relations étaient quelque peu difficiles entre Livia et son mari dernièrement et qu’elle en était en partie responsable et le savait, son mariage était solide, comme bien d’autres sur lesquels elle ne pouvait en effet pas poser ce qualificatif. “Pas pour autant négligeable.” “Il y a beaucoup de célébrités qui n’affichent pas leur rupture sur les réseaux. T’es pas obligée de te justifier.” Même si cela semblait compliqué alors qu’elle semblait avoir médiatisé cette relation au possible. “On fait comme avant. Avant le baiser, avant que je lui dise je t’aime par texto, avant Giovanni.” Un je t’aime par texto, qu’elle faillit répondre en haussant la voix de manière bien trop aiguë. “Un je t’aime par texto?” Oh, impossible pour elle de se retenir, donc. “Pourquoi j’ai toutes les infos importantes maintenant?” Peut-être parce que ce n’était pas vraiment ses affaires? “Il avait répondu quoi?”

@Penny Stringer

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« C’est noté. » Tu ne pus t’empêcher de te dire que tu aurais bien pris un chocolat chaud, là tout de suite. Même s’il faisait encore probablement trop humide pour un breuvage chaud et qu’à cette heure, il ne devait plus y avoir grand café ouvert en ville. Tu te demandais aussi comment ça se faisait qu’elle était encore là, l’italienne. Sa course durait sans doute depuis bien plus longtemps qu’à l’ordinaire, surtout qu’elle n’était pas censée courir en ce moment, non pas que son mari le savait toutefois. « Tu dois repartir ou tu restes à Brisbame? » « Je reste, pour le moment. » Il y avait encore beaucoup de choses dans les airs pour cette nouvelle année, autant en positif qu’en négatif et tu n’étais pas certaine de ce que l’année allait vraiment avoir l’air, avec ta plainte à venir et la réaction incertaine dans les médias, il y avait beaucoup de choses que tu ne savais pas avec certitude. « J’ai un nouveau rôle pour un film qui se tourne ici. Donc sauf pour la promo de ma dernière série, je devrais être dans le coin. » Si jamais t’as besoin de te vider le coeur avec quelqu’un qui comprend et qui ne juge pas.

« Il y a beaucoup de célébrités qui n’affichent pas leur rupture sur les réseaux sociaux. T’es pas obligée de justifier. » Tu sais qu’elle a raison, mais t’as l’impression que pour le cover-up soit efficace du début jusqu’à la fin, il vous faudra médiatiser ne serait-ce qu’un peu cette fameuse fausse rupture. « J’ai juste l’impression que j’éviterais le retour des rumeurs sur Rory et moi si j’expliquais un peu la rupture publiquement. » Parce qu’une fois célibataire, les rumeurs allaient repartir, tu n’avais aucun doute là-dessus. « Un je t’aime par texto? » Ah, tu n’avais pas mentionné ce détail? « Pourquoi j’ai toutes les infos importantes que maintenant? » « Parce que j’avais pas prévu t’en dire autant! » que tu répliques, amusée. Jamais tu n’aurais cru te confier autant sur Rory et sur Swann et sur tous les sentiments que cette situation t’inspirait, bons comme mauvais. « Il avait répondu quoi? » « Il avait pas répondu. » Le plus grand vent de ton existence en entier. « J’avais aussi écrit Joyeux Noël et qu’il me manquait. Il a répondu qu’à ça. » Tu échappes un léger soupir. « Faut dire qu’on se parlait plus vraiment à ce moment-là et que j’avais bu, donc bon. » En terme de déclaration d’amour efficace, on a déjà vu beaucoup mieux.

“Je reste, pour le moment.” La blonde hocha la tête, accueillant la nouvelle avec une neutralité teintée d’une légère pointe de satisfaction - celle de penser que peut-être, elles seraient réellement amenées à se recroiser. Elles se connaissaient à peine, pour ne pas dire pas du tout, et leurs confessions n’étaient pas des poids à traîner les obligeant à se revoir, même si Livia se trouvait étrangement à apprécier la compagnie de celle qui était encore une totale inconnue peu de temps auparavant. Elles s’étaient mutuellement offert plusieurs possibilités de nouvelles rencontres, mais restaient à voir si elles aboutiraient vraiment, alors que Livia n’était pas du genre à forcer la main des gens - et encore moins de ceux qu’elle savait bien occupés. “J’ai un nouveau rôle pour un film qui se tourne ici. Donc sauf pour la promo de ma dernière série, je devrais être dans le coin.” “Déjà un nouveau rôle? Tu ne fais jamais de pause dans la vie?” Elle plaisantait à moitié, même si finalement c’était sûrement bon signe, à bien y penser.

“J’ai juste l’impression que j’éviterais le retour des rumeurs sur Rory et moi si j’expliquais un peu la rupture publiquement.” “Je comprends mieux, du coup.” En effet, l’explication faisait sens désormais. “Comment on annonce une fausse rupture? C’est pire que jouer un faux couple, non?” Feindre le bonheur était une chose, prétendre avoir le cœur brisé était bien plus compliqué, du moins dans l’esprit de l’italienne. “Parce que j’avais pas prévu t’en dire autant!” Livia offrit une moue aussi amusée que désolée alors qu’elle finit par se pincer les lèvres, comme une réaction coupable face à quelque chose pour laquelle elle ne ressentait pourtant pas tant de culpabilité. Elles avaient mutuellement beaucoup parlé, et personne n’y avait été forcé, après tout. “Il avait pas répondu.” “Il a laissé un blanc, comme ça?” Uh-oh. “J’avais aussi écrit Joyeux Noël et qu’il me manquait. Il a répondu qu’à ça.” “Ah.” Était-ce vraiment plus glorieux? Pas vraiment, mais cela camouflait au moins partiellement la gêne. “Faut dire qu’on se parlait plus vraiment à ce moment-là et que j’avais bu, donc bon.” “Si vous vous êtes reparlés après ça, c’est déjà bon signe.” Si le fameux Rory avait voulu fuir à la suite de ce texto alcoolisé, il aurait eu l’occasion de le faire, ce qui n’était visiblement pas le cas. Livia voulut ajouter qu’elle espérait vraiment pour Penny que la situation allait finir par trouver une fin heureuse, mais quelque chose bougea dans le sable à quelques mètres d’elle. Incapable de se retenir, elle sursauta en lâchant un cri de surprise mêlé d’une peur bien tangible qu’elle ne savait pas aussi bien cacher que d’autres émotions.

@Penny Stringer

@livia oakheart
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« Déjà un nouveau rôle? Tu ne fais jamais de pause dans la vie? » Clairement, elle avait déjà oublié ce moment chez elle ou tu lui avais dit revenir tout juste d’une pause. Presque un an sans tournage. Un an à te demander ce que tu pourrais bien faire de ta vie si tu ne retournais pas sur les plateaux. Un an à ne pas savoir ce qui adviendrait de ta carrière et de toi par le fait même.Tu t’étais si longuement perdue dans ton rôle d’actrice que tu peinais encore parfois à savoir qui tu es en dehors de ce titre. Si la dernière année t’avait brisé en un million de morceaux, elle t’avait aussi permis de te reconstruire tranquillement et réapprendre qui tu étais et qui tu voulais être en dehors de ton travail. C’était encore un work in progress mais tu apprenais tranquillement à apprécier doucement celle que tu étais. « Je préfère quand la vie va vite. » Parfois trop vite, c’est vrai. Tu cherches encore ta balance parfaite.

« Je comprends mieux du coup. » Quand ça concernait les médias, tu tenais à garder le peu de contrôle que tu pouvais avoir sur ce qui était dit à ton sujet, même si ce dernier était très limité. « Comment on annonce une fausse rupture? C’est pire que jouer un faux couple, non? » Tu secoues légèrement la tête. Probablement qu’il n’y a rien dans toute cette histoire qui soit mieux. Tu le réalises pleinement maintenant, à quel point tu avais eu tort d’accepter cette proposition loufoque. « J’imagine qu’il s’agit simplement de l’annoncer plutôt que de laisser le public deviner en arrêtant de poster des photos ensemble et tout ça. » Non pas que vous en aviez des tonnes considérant que tu avais été outre-mer pour la grande majorité de votre faux couple. « Il a laissé un blanc, comme ça? » Tu fais signe que oui de la tête. « Ah. » Ah indeed. « Si vous vous êtes reparlés après ça, c’est déjà bon signe. » « C’est après ça qu’on s’est embrassés. » Et tu peinais d’ailleurs à croire qu’il ne comprenne toujours pas tes intentions après tout ça, le Craine. « Et puis difficile de s’ignorer éternellement quand- » Tu n’as pas le temps de finir ta phrase qu’elle pousse un cri Livia et se lève d’un bond. « Qu’est-ce qu’il y a? » Et c’est à ce moment que tu sens quelque chose bouger à tes pieds, sans être capable de voir de quoi il s’agit. Tu te lèves d’un bond toi aussi, courant dans la direction de Livia. « C’est quoi ça?! »

“Je préfère quand la vie va vite.” Et c’est bien là quelque chose que la blonde ne pouvait que partager, même si elle réalisait à ces mots que la vie de l’actrice n’avait pas toujours été aussi douce cette année-là, comme elle le lui avait expliqué. Plutôt que de ramener sur le tapis un sujet loin d’être joyeux et qu’elles avaient déjà abordé, Livia hocha la tête avec assurance, d’un geste d'assentiment plein d’une compréhension silencieuse.

Jouer les faux-couples et annoncer une fausse rupture, en revanche, s’agissait là d’une situation que l’italienne n’avait jamais expérimenté et beaucoup de mal à imaginer. Elle savait prétendre que tout allait bien comme c’était malheureusement le cas actuellement, mais elle était tout simplement incapable de pleurer pour de faux, par exemple. “J’imagine qu’il s’agit simplement de l’annoncer plutôt que de laisser le public deviner en arrêtant de poster des photos ensemble et tout ça.” Peut-être qu’il n’y avait pas besoin de grandes effusions et de pleurs, après tout. “Dans un message sobre qui demande à tes abonnés de respecter ta vie privée et de te laisser gérer à ton rythme cette période compliquée de ta vie?” Un sourire en coin étira ses lèvres, pour n’avoir là que reproduit des messages qu’elle avait déjà lu sur des comptes insta à l’annonce d’une rupture. “C’est après ça qu’on s’est embrassés.” “Ah, mais...” L’italienne releva un sourcil, réalisant que cette histoire était aussi complexe qu’elle semblait pourtant presque limpide, d’un œil extérieur. “Et puis difficile de s’ignorer éternellement quand-” Quand quoi? Le coeur du sujet était là, la phrase que Livia voulut entendre alors qu’elle perdait toute attention pour se lever en criant alors que quelque chose venait de bouger dans le sable à quelques mètres d’elle. Elle n’entendit que le cri de Penny et le bruit du sable, signe qu’elle devait s’être écartée aussi. “Qu’est-ce qu’il y a?” “Y a un truc qui a bougé!” “C’est quoi ça?!” “Je sais pas, je comptais sur toi pour me le dire!” La faute était vite rejetée sur les autres en situation de panique, l’une des rares durant lesquelles Livia pouvait rapidement perdre ses moyens et sa raison, au passage. Elle avait laissé ses chaussures et son téléphone sur le sable, et il était donc hors de question de partir en courant en préférant ne pas savoir ce qui se cachait réellement dans le sable. “Si c’est une araignée, ou un serpent, ou…” Ou à peu près tout qui rampait ou marchait, en réalité.

@Penny Stringer

@livia oakheart
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« Dans un message sobre qui demande à tes abonnés de respecter ta vie privée et de te laisser gérer à ton rythme cette période compliquée de ta vie? » Tu ne pus t’empêcher d’éclater de rire en te disant que c’était exactement un message du genre que tu allais afficher sur ton compte instagram, ajouté peut-être à un live qui préciserait que tout c’est fait dans le respect des deux parties, mais que tu n’avais pas l’intention d’en dire plus à ce sujet. Et évidemment, remercier tes fidèles abonnés de leur soutien et de rester à l’affût pour l’annonce de tes futurs projets. En espérant que d’ici-là, les projets auraient toujours lieu, évidemment. « Ça paraît que t’as déjà été attachée de presse. » que tu souffles avec un sourire sur le visage. « Je peux t’engager pour gérer mes réseaux sociaux du coup? » que tu ajoutes à la blague. Tu as souvent considéré avoir quelqu’un pour gérer tes réseaux, surtout ton compte instagram qui approchait le million d’abonnés, mais  c’était une partie de contrôle que tu n’étais pas encore prête à abandonner. « Ah mais... » La suite n’arriverait jamais, ni de sa part ni de la tienne alors que soudainement, vous vous retrouviez à quelques mètres de l’endroit ou vous étiez assises, à la recherche de ce qui aurait bien pu te grimper sur le pied si tu n’avais pas réagi si rapidement. « Y’a un truc qui a bougé! » Oui, t’as bien réalisé en effet. « Je sais pas, je comptais sur toi pour me le dire! » Elle crierait presque la blonde, d’une petite voix aigue que tu n’avais jamais entendu alors qu’il y a un frisson d’horreur qui te parcoure l’échine. « Si c’est une araignée, ou un serpent, ou... » « T’es sûre que ça fait 12 ans que t’habite ici? Parce que tu sonnes vraiment touriste là. » Tu n’aimais pourtant pas plus les araignées ou les serpents que quiconque, mais tu savais que ce n’était sûrement pas ça. Tu sors ton téléphone et éclaire en direction de l’endroit ou vous étiez assise une minute auparvant.

WIN : C’était de pauvres algues qui ont bougé au gré du vent. Fiouf.
SO CLOSE : Une grosse araingée huntsman marche dans votre direction sur le sable. Elle est pas dangereuse, mais pas particulièrement attractive. Tu agrippes Livia par le bras et la presse de bouger de là.
FAIL : Un serpent! Sur la plage! What the fuck! La panique monte en flèche, surtout lorsque tu réalises que ton porte-feuille est tombé en te levant et qu’il est juste à côté du serpent.

“Ça paraît que t’as déjà été attachée de presse.” Même si Livia ne comptait pas faire de retour en arrière concernant sa carrière, il s’agissait toujours du genre de semi-compliment qu’elle appréciait sincèrement. Pourtant, c’était davantage la fan en elle-même qui suivait tout de même quelques célébrités sur les réseaux sociaux qui avait parlé, encore davantage que l’attachée de presse qu’elle avait un jour été. “Je peux t’engager pour gérer mes réseaux sociaux du coup?” “Si t’arrive à me créer des journées de 28h I’m in.” Autrement dit, l’italienne aurait sûrement pu être intéressée par la mission dans une autre vie, mais au-delà d’être à l’exact opposé de ce qu’elle faisait actuellement, elle n’en avait tout simplement pas le temps.

Peu importe la forme physique plutôt moyenne dans laquelle elle se trouvait depuis quelques semaines, cela ne l’empêchait pas d’avoir des réflexes rapides en cas de panique, et cette dernière n’était plus vraiment très loin à cet instant. Le sable avait bougé, et pas du genre le vent a emporté du sable, mais plutôt quelque chose se déplace sous le sable. “T’es sûre que ça fait 12 ans que t’habite ici? Parce que tu sonnes vraiment touriste là.” “Parce que y a des dates de fin pour les phobies?” Les phobies, c’était un bien grand mot, mais à cet instant-là, les traits paniqués qu’elle affichait laissaient clairement à penser qu’il s’agissait bien de cela. “Officiellement je suis italienne, en Europe on a pas ces trucs-là!” Ces trucs-là dont elle ne savait toujours pas ce dont il s’agissait réellement, même si elle n’était pas certaine de vouloir le découvrir. Trop tard, alors que la tête d’un serpent leur apparaissait hors du sable, tandis qu’il se mouvait autour de leurs affaires restées au sol. Un serpent, suivi d'un cri strident de la blonde. “T’es une vraie Australienne toi? T’as pas peur d’un serpent, hein?” Il était rapide à nier son appartenance d’adoption au pays, tout d’un coup, l’italienne. “Tu sais comment le faire partir, dis-moi que tu sais comment le faire partir?”

@Penny Stringer

@livia oakheart
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« Si t’arrive à me créer des journées de 28h, I’m in. » Il y a un rire qui siffle entre tes lèvres. Si seulement c’était possible. Toi aussi, tu avais plus souvent qu’autrement l’impression d’être toujours en train de courir après le temps. Il y avait tellement de choses que tu voulais faire et si peu de temps pour toutes les faire. « J’y travaille, j’y travaille. » que tu lanças sur un ton amusé, ne sachant pas que bientôt, les choses seraient toutes sauf amusantes. Si tu étais née ici et que tu avais connu la faune et la flore sous beaucoup de ses angles, il n’en demeurait pas moins que tu n’étais pas la plus confortable quand il s’agissait de faire face à des serpents ou des araignées. Alors quand tu avais senti le sable bouger sous tes pieds, la panique était montée comme elle l’avait fait chez Livia aussi. « Parce que y a des dates de fin pour les phobies? » « Ouais après dix ans, c’est expiré, désolée! » que tu t’écries alors que tu hésites à utiliser la lumière de ton téléphone pour voir ce qui a bien pu se passer. « Officiellement je suis italienne, en Europe on a pas ces trucs-là! » Tu voudrais faire un commentaire sarcastique, mais tu le retiens, ton attention tourné complètement sur ce qui se passe un peu plus loin. Tu l’allumes finalement et tu ne peux retenir un léger cri qui fait écho à celui de l’italienne alors que tu découvres un serpent qui se mouve dans le sable. Vous pourriez facilement vous enfuir de la plage, si ce n’était pas du fait que ton porte-feuille se trouvait juste à côté du serpent qui avait arrêté temporairement ses mouvements. « T’es une vraie Australienne toi? T’as pas peur des serpents, hein? » « Bah en fait... » Ouais, t’es terrorisée toi aussi. Tu en vois pratiquement jamais en plus. « Tu sais comment le faire partir, dis-moi que tu sais comment le faire partir? » « Je suis Australienne, pas Harry Potter! » que tu t’exclames et quand ta voix s’élève, il recommence à bouger. « On l’écrase? » que tu te demandes avec un tremblement dans ta voix. Tu commences sincèrement à envisager l’idée de laisser ton porte-feuille là. Tant pis.

“J’y travaille, j’y travaille.” Le sourire amusé des jeunes femmes ne dura pas longtemps malheureusement, alors que le sable se mouvait dangereusement dans une forme inconnue à quelques pas d’elle. Livia n’était habituellement pas du genre vraiment peureuse, en excluant le cas de son fils pour lequel elle était souvent inquiète pour tout et n’importe quoi. En revanche, les gros insectes et autres animaux rampants qu’elle avait croisés en Australie ces dernières années et auxquels elle n’avait pas été habituée plus jeune tombaient clairement dans la catégorie de ce qui lui faisait vraiment peur. Définir cela comme une phobie aurait été compliqué, car elle n’était pour autant pas du genre à tétaniser sur place et à se mettre à pleurer, mais la panique n’était désormais plus très loin et il n’était pas exclu que sa vue s’embrouille de larmes aux coins de ses yeux, sous le coup de l’émotion. Elle aurait aimé fuir plus que tout, mais elle ne pouvait tout simplement pas abandonner sur place ses effets personnels, surtout sachant que son mari allait sûrement finir par l’appeler en se demandant où elle était passée depuis le temps. “Ouais après dix ans, c’est expiré, désolée!” “C’est quoi ce principe à la con!” Toute politesse avait déserté la partie, alors que Livia soufflait ses mots d’une voix en réalité plus apeurée qu’autre chose, n’ayant pas pour objectif de réellement tenir tête à Penny, mais plutôt de laisser sortir sa panique comme elle le pouvait. Et les injures, c’était toujours un moyen privilégié, dans ce genre de cas. “Bah en fait...” “Bah quoi? T'es pas Australienne en fait? Attention ça pourrait faire la couverture des journaux!” Et surtout, c'était bien beau de se moquer de Livia pour le temps qu'elle avait pu vivre en Australie. “Je suis Australienne, pas Harry Potter!” “J’apprécie la référence mais ça nous aide pas ça!” Elle aurait préféré à peu près tout que le serpent qui semblait les observer en se demandant bien ce qu’elles lui réservaient. “On l’écrase?” “Avec nos pieds nus?!” Et puis, il ne faisait pas qu’une dizaine de centimètres, le truc. “C'est mon mari qui gère ça normalement, moi je...”

@Penny Stringer

@livia oakheart
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« C’est quoi ce principe à la con! » Elle demande pour vrai ou elle plaisante l’italienne parce que là tu dois avouer que tu ne fais plus vraiment la distinction entre le sarcasme et les vrais questions. Les mots qui filent entre tes lèvres ne sont que les premières pensées qui te traversent l’esprit alors que ton cerveau est occupé à ne pas laisser la peur prendre toute la place dans ton esprit. « Bah quoi? T’es pas Australienne en fait? Attention ça pourrait faire la couverture des journaux! » « Mais la ferme Livia! » que tu t’emportes dans une familiarité qui n’est vraiment pas à l’image, ni même au stade ou votre relation est techniquement rendue, bien  que vous n’ayez suivi aucun guide précis à ce niveau ce soir. Vous y êtes allées plutôt freestyle et ça vous a bien réussi, du moins jusqu’à maintenant. « Pardon, pardon. » que tu parviens tout de même à t’excuser entre deux mini crise de panique. « J’apprécie la référence mais ça nous aide pas ça! » Tu en étais bel et bien consciente, mais tu ne faisais pas de la magie toi, tu ne savais pas comment parler aux serpents ou comment les faire disparaître ou comment leur demander gentiment de bien vouloir partir en direction opposé et de ne jamais revenir! « Avec nos pieds nus?! » « Mais t’es folle? On va se faire mordre! » Clairement, tu n’étais pas la seule à avoir du mal à réfléchir sous haute pression. « T’as des souliers fermés? » Elle était censée venir courir après tout, donc elle devrait avoir des souliers fermés et pas juste des flip flops comme toi. « C’est mon mari qui gère ça normalement, moi je... » « Tu sers à rien, oui j’ai compris. » Trop crue encore, oups. « Pardon, pardon. » que tu répètes, soudainement nerveuse et maladroite. « Si tu mets ton soulier dans ta main et que tu lui écrases la tête, ça devrait être bon je crois. » En vérité, tu n’en as pas la moindre idée et tu n’allais certainement pas le faire à sa place.