Tu finis le boulot en ce dimanche et comme d’hab, tu sais que Johnny sera à l’appart’ et ça te fait de plus en plus chier de le voir dans le coin tout le temps. C’est le principe de partager son appart’ et tu regrettes vraiment fort d’avoir pris cette décision y’a un an de ça. T’avais besoin de compagnie à ce moment là. T’avais besoin de toute la musique que vous écriviez ensemble continuellement. T’avais besoin de retrouver cette sensation d’autrefois quand à l’inverse, tu avais été vivre chez Johnny à Melbourne. Quand vous aviez mis en place Empire of the Sun. Mais maintenant ce n’est plus lumineux comme le soleil. Maintenant vous êtes un duo. Maintenant tu refais toute la route que tu as déjà foulé une fois. T’as l’impression que c’est deux fois plus compliqué parce que tu as déjà goûté à tout ce qui est bon au bout du chemin, ou en tout cas, bien plus loin que ta position actuelle. C’est frustrant. Ce qui est encore plus frustrant c’est que Levi est de retour dans ta vie et tu peux même pas l’inviter chez toi. C’était déjà assez compliqué à Melbourne quand vous étiez tous les trois ensemble. Tu essaies tant bien que mal de continuer ta mascarade d’hétérosexuel mais quand Levi est dans le coin, c’est compliqué. Il te retourne toute tes émotions et t’as l’impression que tout le monde à la ronde peut lire tes pensées.

Après t’être garé, tu passes devant la supérette mais tu ne t’y arrêtes pas. T’as un sac en papier avec toi déjà. Tu continues ton chemin jusqu’au terrain/skate parc qui est à deux pas de ta résidence. Le soleil va bientôt être sur le déclin. Tu t’installes sur l’herbe à côté de Maddie qui est déjà là. Comme toutes les semaines. Y’a des jeunes qui font du skate et ça vous donne de quoi observer en plus du coucher de soleil. Il n’est pas rare que vous restiez assis l’un à côté de l’autre sans rien dire. « J’ai apporté du whisky. » T’as piqué la bouteille à ton boulot sans honte. T’en as pris une bonne en plus. Tu prends soin de bien la laisser dans le papier. Tu ne dis pas bonjour à Maddie, t’as pas l’impression que ce soit nécessaire. (ou peut être tu es trauma de ces bonjours awkward que vous vous êtes dit pendant des mois et des mois quand vous vous croisiez). Rien de tout ça ici tous les dimanches est nécessaire mais tu viens quand même religieusement. Elle aussi.

Tu soupires longuement avant de te laisser t’allonger dans l’herbe comme tu le fais souvent. Vêtu d’un jeans et d’un polo noir, tu n’as que faire d’éventuellement le salir. T’as nulle part où aller à part chez toi. Sauf que tu ne veux pas aller chez toi. Tout de suite. T’as vraiment besoin d’un break.  T’as besoin de souffler. Non seulement la semaine a été rude parce que t’as pas beaucoup dormi, mais tu réfléchis beaucoup trop en ce moment, tu veux juste mettre ton cerveau sur off. C’est là que la bouteille de whisky entre en jeu.

@Madison Kwanteen

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Tu as toujours apprécié ces moments de calme rien qu’à toi. L’appartement dans lequel tu vis est globalement plutôt tranquille, mais entre Harry et ton chat qui est très envahissant (mais que tu aimes de tout ton coeur.), tu as rarement l’occasion de te retrouver en tête à tête avec tes pensées. Tu ne leur en veux pas, bien sûr, tu comprends ce besoin qu’ils ont d’avoir de l’attention. Comme souvent en fin de journée, tu te rends au skate park avec ton appareil photo. Depuis le temps, la plupart des habitués qui pratiquent ici te connaissent et savent pourquoi t’es là. Si au début t’as eu des drôles de regards curieux quand tu venais, ce n’est désormais plus le cas. De manière générale, les skateurs te saluent de loin et viennent voir si par chance tu as des clichés d’eux à leur proposer. C’est souvent le cas et voir leur réaction en découvrant leurs figures immortalisées, ça te fait chaud au coeur. D’ailleurs, plus d’une fois tu as reçu des visites au studio pour acheter ces photos. Et ça, c’est probablement ta plus belle récompense.

Assise dans l’herbe depuis au moins une heure, tu es plongée dans un bouquin et tu es complètement déconnectée de la réalité. C’est à peine si tu prêtes attention aux pas feutrés qui s’approchent de toi (il faut dire que dans l’herbe, ça ne fait pas trop de bruit.) Lorsqu’il s’assoit à côté de toi, tu n’as même pas besoin de tourner la tête pour savoir de qui il s’agit. Un de tes voisins avec qui tu as une relation un peu particulière. Rien de bizarre, hein. Mais vous avez pas mal de points communs tous les deux. A commencer par cet amour du calme et des conversations silencieuses. Tu lui offres un bref sourire en coin, quelque chose de sincère. C’est toujours un peu timide, mais (presque) plus rien à voir avec ces sourires polis-étranges que vous vous êtes échangés pendant longtemps. « J’ai apporté du whisky. » tu marques la page de ton livre avant de le fermer et tu jettes un oeil à la bouteille. Tu n’y connais pas grand chose en alcool, considérant que tu ne bois que très peu. « Monsieur Buckley. » tu le salues, ton sourire s’élargissant un peu. Il a déjà dit un nombre incalculable de fois de l’appeler par son prénom. Après tout, il n’est pas si vieux que ça. Quelques années de plus que toi, tu ne sais pas vraiment. Vous n’avez pas encore parlé de vos âges. Pourtant tu continues parfois de l’appeler par son nom de famille. Souvent par réflexe, aujourd’hui de manière tout à fait volontaire (et ça se lit sur ton visage.). « Tu as des verres ? » à moins qu’il n’ait prévu de boire ça à la bouteille directement. Un amateur de whisky trouverait sûrement ça déplacé. Un affront fait à la boisson. Toi pour ce que tu en sais… De toute façon, tu ne prendras sûrement que quelques gorgées, tu n’as pas vraiment confiance en ta résistance à l’alcool. Et si jamais tu rentres ivre, Harry risque de ne pas tellement apprécier. Asher s’allonge dans l’herbe, l’air épuisé. « Dure journée ? » tu demandes en pianotant sur la couverture de ton livre, n’attendant pas forcément de réponse précise. Vous échangez rarement plus de quelques mots, mais ton instinct te dit que c’est quelqu’un avec qui tu peux partager ce que tu as sur le coeur.

« Monsieur Buckley. » God… Elle ne s’arrêtera donc jamais avec ça ? Tu n’as pas la force de lui dire pour la quatorze millième fois de t’appeler Asher. Ce qui prouve qu’aujourd’hui est vraiment une journée de merde dans la vie de Asher Buckley. Tu lui donnes quand même un regard. Madison. Mais sur un ton - par la pensée - qui la réprimande. Heureusement l’alcool va apaiser ta tête, et la sienne aussi. Tu sais pas si elle a besoin mais tu aimerais bien avoir un camarade de beuverie. T’as un petit peu l’impression de faire un truc interdit, comme boire avec Penny, mais la vérité c’est que tu as déjà bu avec ta soeur lors de tes passages à Brisbane quand tu étais en tournée avec ton ancien groupe. Elle était bien mieux partenaire de boisson que personne. Elle t’a impressionné. Elle te manque.

« Tu as des verres ? » Tu fais non de la tête sans prendre la peine d’ouvrir les yeux maintenant que t’es allongé dans l’herbe. T’es bien là et t’as l’impression que ses yeux à elle sont sur toi. Elle verra ta réponse. « Dure journée ? » Elle a vu. Tu hoches la tête, lâchant un soupire alors que tu te rends bien compte après une rapide liste mentale que la journée a été nulle et qu’elle va sûrement continuer comme ça. Tout cet air que tu expulses de tes poumons c’est comme tout autant de problèmes que tu essaies de repousser plus loin. Pas d’arranger non. Juste les repousser. Les cacher. C’est plus simple comme ça. « On peut dire ça… » Car la vérité c’est que c’est ta vie entière. Pas que cette journée. Les moments avec Levi sont une bulles irréelle à chaque fois. Ces journées là sont dures pour une toute autre raison. Tu te redresses parce que l’appel de la bouteille comme le remède à tout tes maux est fort. Tu l’ouvres, tu bois une première longue gorgée et comme t’as pas de verres, tu réalises que tu aurais du lui proposer en premier si jamais elle avait un problème avec ton hygiène buccale. Surtout que tu n’as pas été un enfant de choeur de ce côté là. Ca remonte au premier de l’an mais c’est marqué de façon indélébile sur ta personne. « Je peux aller chercher des verres si tu veux. » Tu iras acheter des gobelets en plastique à la supérette parce que fuck l’environnement et fuck Johnny qui est chez toi et te bloque l’accès à tes verres à toi. A ton canapé. A tout le reste de ton alcool.« Tu lis quoi ? » Ca fait combien d’année que t’as pas lu un livre Asher ? Le lycée. Y’a bien trop longtemps ouais.

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Tu vois son air et ça te fait sourire doucement. C’est un peu votre truc à vous, ça. Un réflexe qui est resté et qui fait désormais un peu office de taquinerie. D’habitude, il prend la peine de te rappeler à l’ordre (toujours gentiment), mais cette fois il ne le fait pas. Dire que tu t’inquiètes est sûrement un bien grand mot, après tout, tu ne le connais pas assez bien pour savoir quand il va bien ou mal. Mais ça se voit un peu quand même qu’il est fatigué. Les raisons peuvent être diverses et variées et tu n’es même pas sûre qu’il ait envie de partager ça avec toi. La question tu la poses par politesse, pour lui signifier que s’il a besoin de se confier, il peut le faire ici et maintenant. (Bon, c’est peut-être pas aussi évident que ça à comprendre comme intention, mais l’idée est là.) « On peut dire ça… » tu hoches la tête doucement. Il n’élabore pas, mais le contraire aurait été étonnant en vérité. Ce besoin de garder les choses pour soi, tu le comprends mieux que quiconque. Alors tu n’insistes pas plus, respectant son choix. De toute façon, tu doutes fortement être en mesure de fournir de bons conseils. Pour le coup, il ouvre la bouteille et boit une gorgée avant de te regarder. « Je peux aller chercher des verres si tu veux. » tu fais non de la tête, affichant un léger sourire. « Oh non, non. Ca ira comme ça. » tu n’as pas vraiment de soucis à boire au goulot, tu n’es tout de même pas maniaque à ce point. C’est le gens de chose que ta mère tient à coeur, mais pas toi. C’est encore une fois plus une question d’habitude que d’autre chose. « Mais merci de proposer. » tu ajoutes avec un petit sourire. Tu tends la main pour t’emparer de la bouteille qu’il te propose. « Tu lis quoi ? » Oh, oui, le bouquin. Tu tournes l’ouvrage pour lui montrer la couverture qui représente une forêt de champignons géants et deux petites silhouettes qui se détachent sur le côté droit. Une copie de la couverture de l'œuvre originale paraît-il. Sur le bas, le titre est inscrit en lettres dorées. « Voyage au centre de la Terre, c’est français, tu connais ? » enfin français. Une traduction anglaise quoi. Si tu savais parler autre chose qu’anglais, ça se saurait. Ce n’est pas faute de vouloir apprendre, c’est plus une question de motivation et de temps à y consacrer. « Ça donne envie de partir découvrir le monde. » et ce, même si les endroits décrits dans le livre sont tout à fait fictifs. C’est pour le principe. Tu hausses doucement les épaules avant de reporter ton attention sur la boisson que tu te décides finalement à porter à tes lèvres. Le liquide te brûle un peu la gorge et ça demande de sacrés efforts pour ne pas tousser. Assez naïvement, tu ne t’attendais pas vraiment à ça, tu espérais quelque chose de peut-être un peu plus doux ? Tu clignes et des yeux en plissant le nez, lui rendant la bouteille pendant que tu sens le rouge te monter au joue. C’est toujours comme ça avec toi, la moindre goutte d’alcool et tu deviens écarlate. « Ils vendent ça à la supérette ? » sûrement, oui. T'as jamais trop flâné dans le rayon alcool, tu sais pas trop.

« Oh non, non. Ca ira comme ça. » Tu es surpris dans le bon sens de la chose. Elle ne fait pas de chichi avec l’hygiène de boire à la même bouteille que toi. « Mais merci de proposer. » Qu’est ce qu’elle est polie. Tu le savais déjà mais ça te surprend à chaque fois. C’est bien trop de politesse que tu ne diras jamais avec autant de mots. Tu préfères les actions que les paroles. Tu sais chanter tes pensées, pas les dire. C’est beaucoup plus simple quand tu peux faire genre que tu n’es pas le seul auteur des mots dans tes chansons. Pas mal de collègues avec qui tu as eu des sessions d’écritures au fil des ans t’ont dit de lire des livres pour t’inspirer de mots, de phrases, mais ça n’a jamais été ta tasse de thé. Les mots te viennent quand même. Tu n’en restes pas moins curieux de savoir ce qu’elle a dans ses mains.

« Voyage au centre de la Terre, c’est français, tu connais ? »
« De nom. »

Tu te souviens d’un film, mais tu ne l’as pas vu non plus. T’as aucune idée de quoi ça parle. La couverture qu’elle te montre te fait surtout lever un sourcil. « Ça donne envie de partir découvrir le monde. » Hmm. Parce que c’est une chose qui te trotte ces derniers temps. Partir d’ici. Toujours calé dans l’herbe, allongé, tu te retiens sur tes coudes alors qu’elle est en train de boire une gorgée de la bouteille de whisky. T’es encore en train de cogiter sur le livre et sa phrase de partir découvrir le monde. Elle te rend la bouteille et tu vois qu’elle a presque les yeux qui pleurent. Un infime sourire se forme sur tes lèvres mais tu ne fais pas de commentaire. Tu bois une gorgée à ton tour. « Ils vendent ça à la supérette ? » Tu fais non de la tête alors que tu refermes la bouteille.

« Je l’ai pris au boulot. » Quel rebel Asher. Tu comptes la boire intégralement ce soir et la jeter avant le levé du jour. Tu soupires doucement alors que tu te redresses complètement afin de pouvoir voir le couché de soleil. Ces moments qui te font réaliser que tu es tout petit sur cette planète qui est en orbite dans l’espace. « Découvrir le monde hmmm. Aller dans des pays où personne me connait. » Où tu serais libre de faire absolument ce que tu veux, avec qui tu veux, sans aucune répercussions. Sans aucun sentiment d’être épié. En étant sûr que rien ne retournera aux oreilles de ta famille. T’es un peu perdu dans tes pensées encore. Tu finis ta phrase quelques longues secondes après. « Ca donne envie ouais… » Puis tu tournes les yeux vers Madison. « Tu voudrais aller où ? » Je sais pas où, mais avec lui. C’est la première chose qui te vient en tête quand tu as essayé de répondre à la question que tu lui as posé. Tu te retiens fort de lui envoyer un SMS d’ailleurs à monsieur Levi le petit con. Il ne faut pas abuser des bonnes choses. Il a sa vie. Tu as la tienne, même si c’est de la merde, faut croire que tu es toujours sur cette planète. Et tu reprends ta bouteille pour en boire un peu.

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Tu sens encore la brûlure de l’alcool dans ton œsophage et t’as comme une bouffée de chaleur. Tu penses vraiment pas t’habituer à cette sensation un jour, tu bois clairement pas assez pour ça. (Et c’est pas si grave, t’as du mal à comprendre ceux qui font ça sur une base régulière.) Tu lui rends sa bouteille et tu vois qu’il affiche un air amusé. « Je l’ai pris au boulot. » dans le fond, ça ne t'étonne pas le moins du monde. Après tout, pourquoi il se priverait ? Tant que ce n’est pas quelque chose de régulier ou en trop grande quantité, tu imagines que son patron est okay avec. Mais c’est typiquement le genre de chose que tu ne ferais jamais. Tu hoches la tête, le croyant sur parole. (En même temps, tu n’as pas vraiment de raison de douter.)

Tu lui parles de ton livre, de ce qu’il t’inspire. Voyager, t’en as toujours rêvé. Mais à part Melbourne quand tu étais petite et Brisbane depuis un petit moment, t’as pas trop eu l’occasion de bouger. T’es toujours restée dans une certaine zone de confort et l’idée d’en sortir, même si c’est tentant, te fait un peu peur. « Découvrir le monde hmmm. Aller dans des pays où personne me connait. » tu souris légèrement. C’est souvent que tu oublies qu’il est connu grâce à la musique. Ca t’as fait tout drôle d’ailleurs de le croiser la première fois. Certains de tes amis de fac écoutaient beaucoup le groupe dont il faisait partie et tu sais qu’ils seraient fous à la simple mention de son nom. Toi en revanche, tu as su faire preuve de retenue. Tu penses d’ailleurs qu’il a apprécié ton attitude envers lui et les longs mois passés à simplement vous croiser sans que tu ne l’importune à chaque fois. C’est sûr que si tu avais été du genre à toujours le coller où qu’il aille, vous ne seriez pas installés l’un à côté de l’autre à parler de littérature française en buvant une bouteille de whisky. « Ca donne envie ouais… » tu acquiesces, bien d’accord avec ça. « Tu voudrais aller où ? » tu lèves le nez vers le coucher de soleil. La scène est presque cliché, c’est assez amusant. Il ne te faut pas beaucoup de temps pour répondre, c’est une question que tu as déjà retournée dans tous les sens. « J’aimerai beaucoup voir l’Europe. » c’est vague et pas très précis. L’Europe, c’est très vaste comme destination. Mais ça fait rêver, tous ces pays aux cultures différentes d’ici, toutes ces capitales que tu peux voir sur des photos, dans des films… « Je pense que je commencerai par l’Italie. » tu te projettes presque déjà dans un potentiel futur voyage. Qui sait, peut-être que cette année ça sera le bon moment. « Mon frère part bientôt à Paris, je l’envie un peu. » Un peu c’est loin de la vérité. Le mot exact, c’est beaucoup, mais tu ne le diras pas. Jalouser ce que les autres font alors que tu ne te donnes pas les moyens de le faire toi-même, c’est plutôt malvenu. Tu souris doucement. « Tu voudrais aller où toi ? » tu le regardes en t’installant en tailleur sur l’herbe. Lui aussi doit avoir certains pays qui le font rêver plus que d’autres. « J’imagine que tu as déjà vu plein d’endroits avec les tournées que tu as pu faire. » il a sûrement déjà ses préférés.

Tu étais en train d’observer Madi quand tu as posé ta question et quand elle tourne la tête vers la vue tu fais de même. T’as beau dire que t’en as rien à foutre du couché de soleil, s’il est juste là devant tes yeux, tu vas le regarder parce que ça reste un moment unique et beau. Mais tu ne diras pas ça à voix haute. Peut être en chanson ça pourrait se faire. « J’aimerai beaucoup voir l’Europe. » Tu connais surtout l’Angleterre mais t’as vu pas mal de villes d’Europe avec Empire Of The Sun. Le bon vieux temps. Ou pas. Tu voudrais pouvoir retourner à des moments de ton passé mais avec certains éléments du présent aussi. Comme quoi tout n’est pas à jeter dans ta vie Asher. T’es pas totalement raté si même toi tu préfères des aspects de ta vie actuelle. Hmmm. « Je pense que je commencerai par l’Italie. » Des images des villes et surtout des salles de concerts dans ce pays te traversent l’esprit. Y’a que lors d’une tournée où vous aviez réussi à avoir au moins un jour off dans la plupart des villes, histoire de visiter et pas juste entrer partir. La dernière tournée de Empire Of The Sun, celle qui a été annulé, c’était la plus belle sur le papier. Mais vous n’avez pas pu faire le premier quart. Tu préfères ne pas penser à ça… Ca fait toujours mal de voir tout ce qu’on a plus. Tu te rassures en te disant que sans tout ça, y’a certaines rencontres que tu n’aurais jamais fait. « Mon frère part bientôt à Paris, je l’envie un peu. » Tu grimaces en l’entendant. Paris a toujours été une ville compliqué pour vos shows. Tu gardes pas un bon souvenir de Paris. Vous essayiez toujours de faire sauter cette date avec votre management mais nope, c’était un stop important pour eux. Pour vous c’était la plaie. Certaines des pus petites salles que vous avez jamais fait et qui n’étaient jamais sold out. Une plaie. « Tu voudrais aller où toi ? » Tu la vois avec ta vue périphérique changer de position. « J’imagine que tu as déjà vu plein d’endroits avec les tournées que tu as pu faire. »

Tu hoches la tête, les yeux qui regardent droit devant toi, le ciel qui commence à être dans tes teintes uniques. « Ouais… Paris c’était une des pires villes sur nos tournées Européennes. » Ca vient du coeur, tu n’as pas réfléchit avant de parler. « On a jamais pris le temps de vraiment visiter. » Tu as bien sûr une photo de toi et tes potes devant la tour effeil. Votre toute première tournée hors d’Australie  c’était un putain de palier dans votre carrière qui était loin d’en être une encore. Vous étiez juste des petits cons qui s’amusait à faire de la musique. Tu savais même pas jouer de la guitare encore à l’époque. « Amsterdam et Nottingham. Mes villes préférées d’Europe. » Y’en a plein que tu as apprécié mais celles ci ont des places particulières dans ton coeur pour différentes raisons. Toute ayant avoir avec de nombreux show sold out en headline. Quelle fierté quand tu repenses à cette époque. Tu as encore beaucoup de chemin à parcourir pour en arriver de nouveau là. Si tu y parviens un jour. « On a jamais été au Japon. J’aimerai bien aller là bas. Ca a l’air d’être un autre monde de ce que j’en sais. » Ou peut être tu as trop regardé Lost in Translation. Tu tournes la tête vers Madi, une idée qui te vient comme ça d’un coup. « Quand on tournera de nouveau en Europe je pourrais voir avec notre label si on peut avoir une roadie. » Tu le dis pour plaisanter mais pas vraiment. C’est pas bien compliqué comme job et tu sais qu’elle finirait certainement par être l’assistante du tour manager qu’autre chose. Le sourire en coin qui se trouve sur tes lèvres alors que tu regardes Madi veut bien évidemment dire : Tu serais la roadie.. Parce que c’est beau de rêver, il faut rêver dans la vie. Tu veux une tournée en Europe avec ton nouveau groupe. C’est pas demain la veille que ce rêve se transformera en plan, mais tu te laisses rêver. Chaque jour te rapprochent un peu plus de ton objectif, et de ta mort aussi donc vraiment win win.

Spoiler:

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Si tu t’écoutais, tu pourrais parler des heures de ce bouquin. De celui là et de beaucoup d’autres. Les grandes épopées, les voyages rocambolesques, tout ça, c’est ton échappatoire à toi. L’un des rituels que tu avais avec ta soeur aînée lorsque vous lisiez un livre, elle te demandait toujours de dessiner ta scène préférée et elle essayait ensuite de deviner. T’as un peu abandonné. « Ouais… Paris c’était une des pires villes sur nos tournées Européennes. » tu dois avouer que même si ça reste décevant à entendre, tu t’y attendais un peu. Y a un monde entre la description qu’on peut en voir dans des films ou des livres et les témoignages de gens qui y sont réellement allés. Malgré tout ça, ça reste un endroit qui attise ta curiosité. Un jour peut-être, tu sauteras le pas et tu iras visiter et voir tout ça par toi-même. D’ici là, tu vas faire comme d’habitude et voyager par procuration grâce à tes bouquins. « On a jamais pris le temps de vraiment visiter. » « Oh c’est dommage. » tu dis doucement. Après, tu imagines qu’en y étant pour une tournée, l’ambiance devait pas être tout à fait la même que si il y était allé pour du tourisme. « Amsterdam et Nottingham. Mes villes préférées d’Europe. » ça te fait sourire. Deux villes, deux pays différents. Il a sacrément dû en voir, du paysage. Toi à part ton pays natal, tu n’as pas énormément bougé. Si jamais tu es amenée à partir un jour, tu sais que tu pourras lui demander quelques conseils au besoin. Tu pourrais aller voir Archie pour ça, bien sûr. Mais tu doutes que les hôtels de luxe dont il a l’habitude soient très adaptés au genre de voyage que tu aimerais faire. « On a jamais été au Japon. J’aimerai bien aller là bas. Ca a l’air d’être un autre monde de ce que j’en sais. » c’est vrai. Ca a l’air complètement fou. Une culture et une ambiance complètement différentes de ce que vous autres avez l’habitude de vivre. Voir ce pays ne te déplairait absolument pas, mais il n’est pas en haut de ta liste. « Quand on tournera de nouveau en Europe je pourrais voir avec notre label si on peut avoir une roadie. » il tourne la tête vers toi et tu le regardes, un peu étonnée. Tu n’arrives pas vraiment à dire si il est sérieux ou si c’est une plaisanterie. Néanmoins, tu réponds à son sourire par un autre avant de reporter ton attention sur ta main dans l’herbe. « Tu penses vraiment qu’ils accepteraient ? » tu ne sais même pas si c’est le genre de proposition que tu accepterais, en vérité. Tu es bien trop casanière pour être une roadie sur une tournée complète. D’ailleurs tu ne sais même pas vraiment comme c’est supposé se passer, tu te doutes juste que ça doit être un sacré rythme à supporter. « Et vous allez faire des tournées bientôt ? » Tu entres dans son jeu. Après tout pourquoi pas ? Même si c’est une proposition sérieuse, tu doutes que ça se fasse dès demain et ça n’engage à rien. Et puis, il doit bien avoir des fans prêtes à sauter sur l’occasion si jamais l’opportunité se présentait à elles. Tu te demandes si Harry serait d’accord de te laisser partir à l’aventure comme ça. Ou même tes parents. Ta mère serait morte d’inquiétude à la simple idée que ça soit quelque chose que tu puisses faire. Parfois tu as l’impression qu’elle oublie que tu n’as plus dix ans et que tu es une adulte maintenant. « Ca dure combien de temps d’ailleurs ? » plusieurs mois sûrement. T'as beaucoup de questions, ça va sûrement l'embêter à force.

« Oh c’est dommage. » Le temps vous manquait surtout. Faut dire que vous étiez aussi bien trop wasted la plupart du temps. Mais tu ne changerais tout ça pour rien au monde. C’était parfait. Pour ça que t’es en train de fantasmer à voix haute sur une éventuelle tournée Européenne et même en embarquant Madi. « Tu penses vraiment qu’ils accepteraient ? » Elle a l’air de prendre ta proposition au pied de la lettre. Elle doit pas savoir le level si bas auquel tu te trouves actuellement avec ton nouveau groupe. Vous êtes si loin d’avoir la notoriété nécessaire pour déjà aller jusqu’en Europe. « Faut tester. » L’important dans l’affaire c’est qu’elle puisse avoir un billet d’avion et plein d’autres, à l’oeil, pour une multitude de villes européennes. Vous l’avez déjà fait pour certains potes qui au final ont été d’une aide précieuse dont vous n’aviez pas imaginé. C’est toujours mieux quand vous avez des proches qui sont avec vous sur les routes et dans les galères.

« Et vous allez faire des tournées bientôt ? »
« On a rien de booké encore. Juste quelques one off shows dans le pays. »

Votre label attend que vous ayez plus de chansons sorties que ça. A la fin de l’année vous en aurez une dizaine qui formeront votre premier album. C’est une nouvelle façon de faire. Tout est différent avec Hurtwave et tu fais confiance au label. Ils sont réglo. Tu connais les gens avec qui tu bosses là bas depuis plus de dix ans, ça aide.

« Ca dure combien de temps d’ailleurs ? »
« Ca dépend… Ca peut être deux semaines comme deux mois. »

Si vous faites Berlin, Paris, Londres, c’est considéré comme une tournée européenne et tous les fans des autres villes vont vous basher. Or telling us to come to Brazil. Un léger sourire se forme sur tes lèvres à cette pensée. Ca voudra dire que vous êtes enfin un groupe d’envergure un peu plus importante qu’actuellement. T’avais envie de les tuer avec ces fucking commentaires mais maintenant tu rêves de les lire. « C’est pas demain la veille que ça va nous tomber dessus. » Le couché de soleil qui est bientôt qu’un souvenir, tu reprends une gorgée de ta bouteille. Ok deux gorgées. Trois. Tes yeux vont du ciel aux gars qui font du skate. Ils ont apporté de quoi avoir de la lumière et continuer même la nuit tombée. Puis tu retournes la tête vers Madi. « Il se passe quoi dans leur voyage dans ton bouquin ? » Parce que tu ne comptes pas le lire. Elle peut te spoiler. T’as comme l’impression qu’elle n’est pas à sa première lecture de l’ouvrage. Un feeling comme ça.

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« Faut tester. » la gentillesse dont il fait preuve à ton égard te touche. Il n’est obligé de rien et pourtant il est là à te proposer des plans complètement fous. Tu acquiesces doucement, toujours pas sûre de ce que tu ferais si ça devait vraiment arriver. Et pourtant, t’as déjà un sourire hagard placardé sur le visage à la simple idée de ce à quoi ça pourrait ressembler, ce genre de voyage. « On a rien de booké encore. Juste quelques one off shows dans le pays. » de nouveau, tu acquiesces. C’est déjà pas mal, t’as envie de dire. Il y a quand même plein de coins sympas à découvrir en Australie. Il te reste juste la question du temps que ça peut potentiellement prendre. Parce que t’imagines que te laisser embarquer dans de telles aventures, c’est tout un programme à organiser. « Ca dépend… Ca peut être deux semaines comme deux mois. » tu souris, chassant distraitement une mèche de cheveux qui t’obstrue la vue. « Ca doit être un rythme complètement fou... » tu rêves au moins autant que tu appréhendes. Et pui tu te dis que dans le cas où ça viendrait à se produire, eux seraient bien plus sollicités que toi, simple spectatrice. « C’est pas demain la veille que ça va nous tomber dessus. » « Oui j’imagine que ça ne se fait pas comme ça... » un silence confortable s’installe. C’est quelque chose que tu aimes bien avec Asher, jusqu’à maintenant, vous communiquez aussi bien en parlant de tout et de rien qu’en restant silencieux. Du coin de l’oeil, tu le vois boire encore quelques gorgées et finalement, il reporte son attention sur toi. « Il se passe quoi dans leur voyage dans ton bouquin ? » tu souris doucement, tendant la main pour reprendre la bouteille et boire quelques lampées avant de la lui rendre. L’alcool te fait toujours plisser les yeux mais au moins tu t’attends au goût cette fois-ci. Tu t’éclaircis légèrement la gorge avant de penser au meilleur résumé possible. « Oh alors, dans les grandes lignes... » tu marques ta page et ferme complètement le livre, le posant à plat sur tes jambes. « Un scientifique allemand achète un vieux manuscrit islandais. Avec son neveu ils déchiffrent le message d’un vieil alchimiste qui prétend avoir découvert un passage jusque dans les entrailles de la Terre, le tout en passant par un volcan. » pour ne pas le perdre plus que de raison, tu évites de mentionner tous les noms. « Finalement ils montent une expédition pour aller voir par eux même. A l’intérieur du volcan ils découvrent une mer intérieur, ainsi qu’une forêt de champignons géants- » à ces mots là, tu tapotes distraitement la couverture de l’ouvrage, histoire d’appuyer tes propos. « Et bref, plein de péripéties qui incluent des animaux préhistoriques et un retour à la surface pas des plus simples. Au final, ils n’atteignent même pas le centre de la terre. » tu souffles du nez en secouant la tête. Il y a bien plus à dire en vérité, mais pour un bref résumé, c’est déjà pas si mal.  « C’est un livre qui parle de plein de sujets différents et je… On le lisait beaucoup avec ma soeur. » tu te mords l’intérieur de la joue à la confession que tu viens de faire. Un sourire nostalgique vient marquer tes traits et tu pianotes doucement sur la couverture du livre. « Si jamais, il a été adapté en pas mal de films, je ne les ai pas tous vus mais il y en a plein de corrects. » si ça se trouve il n’aime pas la télé et préférerait le lire par lui-même. « Il y a un livre en particulier que tu aimes bien ? Ou un film. Ou une musique. »

« Ca doit être un rythme complètement fou... » Tu hoches la tête. Elle s’imagine ça à juste titre. C’est quand tu ne sais plus quel jour de la semaine c’est que tu sais que t’es en tournée. Des heures de routes, des shows, beaucoup d’alcool, peu de sommeil, des fans and repeat. « Oui j’imagine que ça ne se fait pas comme ça... » Il ne te suffit que de fermer les yeux et de te souvenir de toutes les anciennes tournées et surtout de la dernière en date avec EOTS qui a été annulé et qui te restera toujours en travers de la gorge. Il vaut mieux que tu évites d’y penser, c’est pourquoi tu relances la conversation sur son livre. Elle a piqué ta curiosité.

« Oh alors, dans les grandes lignes... » Et tu l’écoutes sans plus regarder les mecs qui sont toujours en train de faire des figures sur les rampes devant vous. Tu donnes toute ton attention à Madi. Tu ne reprends pas de boire non plus car quand t’es distrait avec autre chose que de l’alcool, ça fait tout autant le job de la finalité recherchée. « Un scientifique allemand achète un vieux manuscrit islandais. Avec son neveu ils déchiffrent le message d’un vieil alchimiste… » Plus elle commence à raconter, plus tu fronces les sourcils parce qu’il y a beaucoup d’éléments. Tu essaies de réellement l’écouter pour comprendre. « …A l’intérieur du volcan ils découvrent une mer intérieur, ainsi qu’une forêt de champignons géants- » Tu regardes la couverture, hochant la tête, toujours concentré dans son récit. Tu te fais pas mal violence pour arrêter d’entendre Penny dans ses mots, mais t’as du mal. Madi t’a toujours fait penser à ta défunte soeur et ton comportement vis à vis d’elle à tout à fait à voir avec ça. Comme si tu récupérais une tranche de Penny à chaque fois que tu passes un moment avec elle. Car ils sont tous agréable, même si vous ne parlez pas beaucoup. Y’a quelque chose dans l’air et ça te fait du bien. Y’a pas grand chose qui te fait du bien sur cette Terre et encore moins dans cette ville.

« …Au final, ils n’atteignent même pas le centre de la terre. »
« Ils gardent ça pour le 2. »

Que tu dis naturellement. Ton cerveau qui va toujours trop vite en besogne à faire des conclusions sur des choses dont tu n’as aucune idée réellement, mais dans ta perception, tu vois cette opportunité là. Tu apprécies que Madi te balance ça comme ça naturellement. Elle savait que tu n’irais pas lire le livre. Autant que tu savais qu’elle n’était pas à sa première lecture. « C’est un livre qui parle de plein de sujets différents et je… On le lisait beaucoup avec ma soeur. » Hmmm. Tu comprends que ce livre est bien plus que l’histoire qu’il contient dans ses pages. Tu sens le léger silence qui suit cette information et tu sais pas quoi dire à part penser un peu plus à Penny de ton côté. « Si jamais, il a été adapté en pas mal de films, je ne les ai pas tous vus mais il y en a plein de corrects. » Tu hoches la tête. T’as un vague souvenir d’un film qui a l’air d’être celui là avec The Rock mais t’es pas sûr. Sûrement que ce sera celui là que tu regarderas si tu as une bonne mémoire. Parce que oui tu vas regarder une version du film pour pouvoir voir ce qui est si fascinant pour Madi. Pour peut être te connecter encore plus à elle, même si tu as clairement la sensation que tu n’as besoin de rien faire. « Il y a un livre en particulier que tu aimes bien ? Ou un film. Ou une musique. » T’es pas très film, ni livres, mais la musique ça part contre, ça te vient bien plus facilement en tête pour lui donner une réponse.

« Move Along de The All American Rejects. » Un de tes albums préférés de ton adolescences. Un de ceux qu’il est le plus facile d’avouer. Tu ne vas pas dire que tu es fan de Queen ou Shawn Mendes, même si c’est le cas. Tu ne vas pas lui dire que tu écoutes beaucoup Charlie Puth car ta soeur était fan et ça te fait du bien de l’écouter à présent. Trop cliché et trop profond. Tu n’as pas la force de Madi à en parler si facilement. Tu as aussi la connerie de penser que tu vas avoir l’air bête de lui faire une confession de la sorte. « I’ll keep you my dirty little secret… Don’t tell anyone or you’ll be just another regret… » Que tu chantonnes étrangement naturellement. Comme quoi c’est bien plus simple pour toi de chanter que de parler. Surtout que ces paroles sont lourdes de sens pour toi, mais comme ce ne sont pas tes mots, tu te sens safe. « Ca me donne envie de le réécouter. » Un léger sourire en coin sur tes lèvres de penser au reste de la chanson. Who has to know? Ca fait longtemps que tu ne l’as pas remis. T’écoutes beaucoup de musique en ce moment. « Tu connais ? » Tu marques une brève pause. « Et toi ? Ton album préféré ? » Parce que ça va te parler plus qu’un le livre. Parce que t'es curieux de savoir.

room for one more troubled soul (ft. @asher buckley   )
 

Pour quelqu’un qui ne raconte pas grand chose d’ordinaire, une fois que tu commences à avoir confiance et que le sujet abordé te touche de près ou de loin, c’est presque difficile de t’arrêter. Il te pose la question sur ta lecture en cours et tu dois te retenir très fort de ne pas trop digresser sur le sujet. Tu pourrais en discuter des heures en long en large et en travers, mais tu te contentes de la version simplifiée parce qu’il y a beaucoup trop à dire sinon. Tu te rends compte que finalement t’en as beaucoup dit. Bien plus que prévu. Tu conclues un peu brièvement. « Ils gardent ça pour le 2. » Tu t’attendais pas vraiment à une réponse pareille et tu dois bien avouer que c’est plutôt bien trouvé. Tu le fixes l’espace de quelques secondes avant de finalement commencer à rire. C’est franc et c’est surtout quelque chose de rare venant de ta part. « Sûrement oui. » tu ajoutes toujours en souriant, allant dans son sens. T’es en train d’imaginer l’affolement général si jamais quelqu’un trouvait le manuscrit de la suite et qu’il le faisait publier. L’émoi dans lequel ça plongerait les littéraires, ça te fait sourire de plus belle. Pour avoir l’impression de ne pas trop t’accaparer le temps de parole, tu l’interroges sur ce que lui aime en termes de bouquin. Ou tout autre chose. La réponse ne se fait pas attendre et il cite une chanson. (A moins que ça ne soit un album ? T’es pas vraiment sûre. « Move Along de The All American Rejects. » le nom te parle, mais ça semble un peu lointain. Tu réfléchis quelques instants à une possible mélodie et tu es pour le moins surprise lorsqu’il se met à chantonner. « I’ll keep you my dirty little secret… Don’t tell anyone or you’ll be just another regret… » tu souris de nouveau parce que c’est un air qui t’es définitivement familier. Tu ne sais plus vraiment si c’est parce que tu l’as déjà entendu à la radio lorsque tu étais plus jeune ou si c’est à cause d’une des playlists de Harry. Inconsciemment, les quelques paroles qu’il chante te parlent bien plus que tout ce que tu as pu écouter récemment. Tu baisses les yeux à la simple idée et t’essaies de pas trop y penser. « Ca me donne envie de le réécouter. » il a l’air nostalgique, tu comprends un peu. « Tu connais ? » tu hausses légèrement les épaules. « Je sais que je l’ai déjà entendue, mais je suis pas sûre d’avoir déjà écouté en détail. » c’est bête à dire, mais des paroles comme ça te seraient forcément restées en tête. « Et toi ? Ton album préféré ? » t’as jamais vraiment réfléchi à la question. Là comme ça, y a pas vraiment de nom en particulier qui te vient. Si tu as beaucoup écouté certaines chansons, ce n’est pas forcément pour autant que tu es allée voir l’album en entier. Tu prends appui sur tes mains, t’exposant un peu plus au soleil, puis tu penches légèrement la tête sur le côté. « Je sais pas trop...  » que tu confesses finalement. Tu vas pas passer des heures à chercher quand tu sais qu’il y a un titre en particulier dont tu as envie de parler. « A bien cette chanson que j’aime par-dessus tout mais-  » tu sembles hésiter un temps, comme si il allait se moquer de tes goûts musicaux. T’affiches un bref sourire en coin, te moquant ainsi de l’idiotie dont tu fais preuve. « Don’t you forget about me. » t’es pas vraiment honteuse parce que c’est une chanson que tu adores, tout comme le film dont il est la soundtrack. C’est juste pas conventionnel pour quelqu’un de ton âge. T’étais même pas en état de projet lorsque l’un et l’autre étaient sortis. « C’est pas récent mais c’est une chanson qui me rend heureuse. » tu sais pas vraiment expliquer pourquoi, mais c’est comme ça. Les vibes qu’elle dégage, tu te sens toujours bien mieux après l’avoir écoutée. Le ping distinctif de ton téléphone se fait entendre et tu baisse les yeux pour regarder le message qui vient de s’afficher à l’écran. Tu t’y attendais mais Harry demande où t’es. Tu replaces une mèche de cheveux derrière ton oreille en pinçant les lèvres un bref instant avant de reverouiller ton téléphone, ne prenant même pas la peine de répondre. Il peut bien attendre encore un peu, c’est pas comme si t’avais pas prévu de rentrer. Tu reportes ton attention vers Asher. « Mais j’irai écouter The All American Rejects un peu plus en détail. » que t’ajoutes en souriant.

Tu la fais rire avec ta réparti et tout comme toi avec tes sourires, c’est quelque chose de rare. « Sûrement oui. » Tu pensais pas qu’elle aurait une telle réaction et ça te fait du bien de la voir comme ça Penny. Madi. Penny, Madi, c’est presque pareil. Nope. Parce que tu sais très bien faire la différence entre elles deux malgré tout.

Nouveau sourire de sa part quand tu chantonnes quelques mots de Dirty Little Secrets. Bien sûr Asher tu as choisi cette chanson au hasard. Nope. Ouais c’est aussi la première de l’album et comme tu le connais plus que par coeur, ça t’es venu naturellement comme ça. C’est aussi sûrement la plus connue de toutes. « Je sais que je l’ai déjà entendue, mais je suis pas sûre d’avoir déjà écouté en détail. » See. T’es juste content qu’elle connaisse un peu. Pas qu’elle monte un peu plus dans ton estime mais elle monte un peu plus dans ton estime. Ca ne t’étonnerait pas d’apprendre un jour qu’elle a eu une emo phase. Tu attends de voir la réponse qu’elle va te donner en retour pour la musique pour savoir si y’a plus qu’une phase. « Je sais pas trop...  » Mais tu kiffes bien la voir prendre ses aises à côté de toi sur l’herbe. Vous êtes bien en mode relax tous les deux. En plus parait que quand les gens s’installent dans la même position alors qu’ils discutent, ça prouve qu’il y a une vraie connexion. Que tout le monde est à l’aise. « Y’a bien cette chanson que j’aime par-dessus tout mais-  » Tu lèves un sourcil en la regardant, curieux de voir quelle chanson est si spéciale pour elle. Elle y a mis des mots forts. Tu vas forcément trouver une signification sous jacente et certainement pas la bonne également, car tu n’es pas dans sa tête. « Don’t you forget about me. » Tu essaies de voir dans ta mémoire si tu vois de quelle chanson il s’agit mais… nope. « C’est pas récent mais c’est une chanson qui me rend heureuse. » Léger sourire qui se forme sur tes lèvres. Tu trouves ça cool que sa chanson préférée soit une qui la rend heureuse. T’en connais des gens qui aiment des chansons bien trop dépressives. Elle a une notif, mais elle n’y porte pas tant d’attention.  

« Mais j’irai écouter The All American Rejects un peu plus en détail. »
« Et j’irai écouter Don’t you forget about me. »

Parce que tu n’as aucune idée. Tu ne sais pas non plus qui chante mais avec le titre et un indice sur l’époque tu devrais pas avoir de problème. Au pire tu lui mettras un papier dans sa boîte aux lettres pour qu’elle te donne plus de détails sur laquelle c’est précisément.

De la musique se fait entendre sur le skate park et tu remarques qu’il y a un petit groupe de personne qui vient d’arriver. Des filles de ce que tu peux voir de là et elles ont une enceinte bluetooth qui marche plutôt très bien vu comme vous entendez la musique de là où vous vous trouvez. C’est I got a feeling de Black Eyed Peas qui joue. T’as pas tellement le feeling que ce soir va être une bonne soirée vu comme t’es en train d’esquiver de rentrer chez toi. Tu vois une meuf piquer le skate d’un gars et qui va commencer à fanfaronner - à juste titre parce qu’elle est douée - à utiliser les rampes à disposition. Et puis le soleil a totalement fini de se coucher et vous n’êtes pas dans un coin où il y a de la lumière. T’es pas dérangé mais Madi elle, était là pour lire. Ce groupe de jeune est clairement une bonne distraction sous tes yeux. Et la meuf qui a piqué un skate est clairement toujours dans sa emo phase.

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