| The Future is in Your Hands [Jacob&Joseph] |
| | (#)Sam 16 Jan 2021 - 6:37 | |
| Il ne l’aime pas, son reflet. La cicatrice encore récente qui fend son sourcil le dégoûte, lui rappelle à chaque fois qu’il passe devant un miroir qu’il a franchi les limites. Il a beau se rappeler tous les matins qu’il n’est pas le seul fautif dans l’histoire, qu’Alfie y a joué un rôle immonde et ce, depuis qu’ils sont jeunes gamins. Mais il n’y arrive pas. Il aurait aimé avoir la chance de son ancien ami et tout oublier. De sa naissance à aujourd’hui : pour avoir une véritable seconde chance. Mais il faut croire qu’une force invisible s’obstine jour et nuit à le garder réveillé alors que tant de personnes autour de lui se sont endormies sans pouvoir rouvrir les yeux. Voilà son plus grand fardeau. Il n’a fait que survivre tout au long de sa vie et il ne peut plus simplement vivre comme tant d’autres. Il ne peut plus sortir du trou dans lequel il s’est terré.
Les contours de sa main se brouillent lorsque cette dernière traverse devant son œil droit. Il appuie doucement sur sa paupière dans l’énième espoir qu’il arrive à reconfigurer sa vision qui se détériore depuis la fin d’octobre. Il aurait dû se rendre à l’hôpital avant qu’il ne soit trop tard. Les soins d’une simple infirmière ne possédant que les outils mis à sa disposition dans son sac de secours n’ont pas suffi à sauver sa pupille gorgée de sang. Ses dizaines de coupures ont été cousues, nettoyées, désinfectée, mais elle n’a rien pu faire pour son œil. Et il a simplement attendu que la blessure se soigne d’elle-même, comme un gamin qui a fait une chute en vélo et qui observe la gale se former sur son genou. Mais la chance n’a pas été de son côté. Au fil du temps, une sorte de halo sombre se referme et il sent l’inévitable s’approcher : bientôt, il ne pourra plus compter que sur cinquante pourcents de sa vision.
Sa gorge et nouée quand il détourne son attention du miroir qui se moque de lui. Il pose ses fesses sur son lit et prend sa tête dans ses mains en espérant retrouver un peu ses esprits. « Deb ? » Il lance en direction de la porte de sa chambre entrouverte. Il ne reçoit aucune réponse. Après tout, il est presque midi et il vient à peine de se réveiller, lui qui n’avait pas pu profiter d’une nuit complète de sommeil depuis l’éternité. Son amie est probablement déjà partie. Il n’est pas surpris de se réveiller seul.
Ses pas le mènent naturellement vers la salle à manger, là où il trouve une boîte de pizza fermée au milieu de la table. Il s’en approche après avoir repéré un petit post-it lui indiquant que la seconde moitié du plat a été rangée au réfrigérateur. Esquissant un sourire mou, il prend le petit morceau de papier et le plie soigneusement pour le glisser dans sa poche, comme s’il ne souhaitait pas se séparer de l’écriture de sa meilleure amie aujourd’hui. Il a besoin de soutient, peu importe sa nature. Évidemment, il va s’emparer de ses pointes de pizza et les met paresseusement au micro-onde : la croute sera ramollie mais il n’a pas la patience d’attendre que le four chauffe. Sans grande surprise, après avoir avalé quelques bouchées, son appétit disparait pour se transformer en une nausée persistante.
Il se sent plus seul que d’habitude. La journée est bien avancée et il ne lui suffit que de jeter un coup d’œil par la fenêtre pour jalouser les quelques passants qui profitent du soleil en compagnie de leurs amis, leurs proches, leur famille, peu importe. Il pose son front sur la vitre en espérant que sa fraicheur puisse le réveiller davantage et c’est à ce moment qu’il remarque du coin de l’œil les vêtements soigneusement pliés qu’Olivia lui a prêté quelques mois plus tôt. Il n’a toujours pas eu le courage d’aller lui rapporter. Ces derniers accumulent la poussière comme la plupart des objets inutilisés dans cet appartement.
C’est environ deux heures plus tard qu’il se plante devant la maison d’Olivia. Elle est toujours aussi grande que dans ses souvenirs. Sa façade semble encore impersonnelle : rien n’a vraiment changé, comme si elle était figée dans le temps. Joseph a bien compris que le couple de son amie était en péril et que, pour cette raison, l’air était statique entre les quatre murs de la modeste baraque. Il se sent traitre de ne pas l’avoir contacté depuis tout ce temps pour prendre de ses nouvelles. Peut-être avait-il peur de la déranger dans un moment où elle n’avait pas besoin de trainer avec elle le fardeau de son passé.
Il frappe trois fois à la porte, présentant immédiatement devant lui les vêtements qu’il est venu rapporter. Il s’arme d’un sourire forcé, comme d’habitude, jusqu’à ce que le battant s’ouvre pour dévoiler la silhouette d’un homme. Il louche sur celui-ci pendant un moment, comme s’il avait oublié que la maison était occupée par deux personnes et un chien qui, d’ailleurs, se faufile entre les jambes de son maître pour venir renifler Joseph comme s’il le connaissait bien. « Eum… Pardon, je pensais tomber sur Olivia. » Il marmonne, posant sa main sur la tête de l’animal comme pour le saluer en retour, bien qu’ils ne se soient rencontrés qu’une seule fois.
@Jacob Copeland @Olivia Marshall (pour la forme ) |
| | | | (#)Dim 17 Jan 2021 - 6:10 | |
| Quatorze heures. Il est chez lui, il a décidé de ne pas aller travailler aujourd’hui. Il n’en avait pas envie, ce matin : il voulait rester au lit, traîner, regarder la télé, jouer avec Loki, s’improviser cuisinier pour le repas du midi – et finalement commander quelque chose. Bref, il ne voulait pas sortir de chez lui. Dès que son réveil a sonné, il a senti que la journée n’allait pas être bonne. Un pressentiment qui l’a accompagné sous la douche, qui a discuté avec ses pensées matinales quand il buvait son premier café de la journée, qui l’a forcé à appeler sa secrétaire pour annuler tous ses rendez-vous. Il s’était dit, assez naïvement, que rien ne pouvait lui arriver s’il restait chez lui. Il a beau détester cette maison et tous les souvenirs qu’elle ravive inlassablement, il s’y sent en sécurité. Plus que dehors, en tout cas, lorsqu’il a une sensation comme celle-là. L’impression que le ciel va lui tomber sur la tête, que toutes les nouvelles qu’il va recevoir seront mauvaises. S’il était allé au travail, il aurait pris le risque qu’un employé demande sa démission, qu’un autre cherche à provoquer son renvoi, que ses ventes soient annulées, qu’il y ait une épidémie de grippe. Il aurait pris le risque d’être coincé dans les bouchons, d’arriver en retard à sa première visite, de faire découvrir à sa cliente une maison en ruine. Il aurait pris tellement plus de risques que d’être ici, chez lui, où il ne peut vraiment rien lui arriver. Olivia n’est pas là, elle. Vis-à-vis de son métier, si elle a un pressentiment comme le sien, elle doit justement se précipiter dehors et faire ce que bon lui semble pour les autres. Lui, il peut agir égoïstement et rester à la maison. C’est ce qu’il a fait et pour le moment, il en est plutôt content. Quatorze heures, oui, quand il entend quelques coups être toqués à la porte d’entrée. Il n’attend personne et n’a rien commandé sur Internet ces derniers temps, et ça l’étonnerait beaucoup qu’Olivia l’ait fait sans être là pour recevoir la personne – elle tient toujours à signer elle-même le reçu, il n’a jamais vraiment compris pourquoi. Le blond se lève du canapé et avance jusqu’à la porte pour l’ouvrir. Il tombe nez à nez avec un homme qu’il n’a jamais vu, qu’il connaît pourtant au travers des récits d’Olivia – mais ce n’est pas écrit sur son front que c’est lui, le fameux Joseph. Eum… Pardon, je pensais tomber sur Olivia. Il fronce directement ses sourcils à l’entente du prénom de sa femme, comme un mécanisme de défense, comme s’ils venaient d’entrer sur un terrain miné. Il le regarde plus en détail, aperçoit son visage abîmé. Mais ce qui le fait reculer d’un pas, ce n’est pas ça : c’est Loki, qui passe entre ses jambes pour recevoir l’homme comme il se doit. Comme il se doit, oui, quand il s’agit d’une personne que la bête a déjà vue, qu’elle a pris le temps d’apprécier. Il connaît son chien, Jacob, et sait qu’il n’est pas agressif – mais il n’est pas accueillant non plus. Et qu’est-ce que vous vouliez à Olivia ? Il demande, alors que ses yeux se posent enfin sur ce que le type tendait dès le départ : des vêtements, soigneusement pliés, malgré tout assez fripés. Sauf qu’il reconnaît immédiatement son t-shirt, il est plié de sorte à voir le motif central, longuement critiqué par Olivia. Elle lui avait dit de le jeter à la poubelle et s’était servie d’un argument qu’elle pensait imparable – apparemment si puisqu’il l’a encore, enfin, que cet homme l’a – il y a une petite déchirure au niveau du col. Minime, infime, mais présente. Et quand il regarde le t-shirt, il voit bien qu’elle est là, il voit bien que ce sont ses vêtements. Pourquoi… ? À vrai dire, il n’arrive pas à poser sa question. Ses pensées fusent et sans demander, il croit déjà savoir, il croit déjà avoir tout compris à la scène qui se déroule sous ses yeux. Pourquoi vous ramenez mes vêtements à ma femme ? Il insiste sur le « mes », il insiste sur le « ma », mais il a l’affreuse impression que plus rien de tout cela n’est à lui, désormais.
@Joseph Keegan |
| | | | (#)Mer 20 Jan 2021 - 5:55 | |
| Il ne sait même pas s’il aurait supporté l’idée d’inquiéter Olivia une centième fois. Il a toujours détesté de sentir la pitié dans les yeux des gens qui le considèrent comme le plus malchanceux des hommes, ou comme le plus stupide. Mais, les yeux de son amie l’ont toujours blessé davantage parce qu’il ne supporte pas l’idée de savoir qu’elle se fait un sang d’encre pour lui. Il a l’impression que rien n’arrivera à le tuer et les nombreuses péripéties qui ont agité ses journées tout au cours de l’année en sont la preuve : mille fois il aurait pu se louper la veine, mille fois il aurait pu se faire poignarder par Alfie, mille fois il aurait pu être plaqué au sol pour qu’on lui refile les menottes. Mais, malgré sa malédiction, Joseph reste le plus chanceux des criminels. C’est peut-être parce qu’il ne s’est jamais considéré comme l’un d’eux. Il ne n’est jamais reconnu dans le reflet de ceux qui cachent véritablement un cœur noir au creux de leur poitrine.
À moins que ce soit le genre de pensée qui traverse l’esprit de tous ceux qui pensent bien faire mais qui, au contraire, se font punir éternellement.
En cognant trois fois à la porte de la maison d’Olivia, il espère secrètement que personne ne lui ouvrira – qu’il puisse poser les vêtements dans la boîte aux lettres et tourner des talons comme un coup de vent. Peut-être que la policière le contacterait après d’une façon ou d’une autre mais, au moins, elle ne verrait pas le visage de plus en plus gris d’un Joseph qui accumule les problèmes. Ils pourraient discuter un peu sans que personne ne s’inquiète pour l’autre : comme deux amis qui prennent des nouvelles par téléphone lorsqu’ils n’ont pas le temps de se rencontrer autour d’un café.
C’est la silhouette carrée d’un homme qui apparaît lorsque la porte s’ouvre. Joseph comprend immédiatement qu’il s’agit du mari de son amie et que, logiquement, elle n’est pas présente aujourd’hui. Elle lui a dit que tous les deux ne se croisaient que trop rarement pour un couple marié. Et puis, il n’a pas choisi la meilleure journée pour se pointer à l’improviste chez elle ; les gens normaux bossent à cette heure-là. Heureusement, le chien qui l’avait déjà adopté s’approche de lui pour le saluer, montrant au mari d’Olivia qu’il n’est pas dangereux malgré son état plutôt lamentable. Et c’est bel et bien le cas. « Et qu’est-ce que vous vouliez à Olivia ? » Les sourcils de Joseph se froncent parce qu’il est surpris par son ton cru. Il l’a dérangé pendant qu’il se touchait sur des photos de ses collègues de travail ou quoi ? Il n’en fait toutefois pas un drame et il soulève davantage les vêtements pliés dans ses bras pour les présenter. « Pourquoi vous ramenez mes vêtements à ma femme ? » Il soupire mollement devant l’attitude protectrice du mari. Il est plus agressif que l’animal qui mouille sa main avec son gros museau. « Eh, mec, calme-toi, elle m’les a prêtés parce que j’en avais pas de rechange. » Il jette un coup d’œil par-dessus son épaule, et demande, sans grand espoir : « Du coup, j'dois comprendre qu'elle n’est pas là aujourd’hui ? » Parce que, même s’il ne veut pas l’inquiéter, il doit tout de même avouer qu’il apprécie d’être en sa compagnie. Il ne sait pas ce qu’il aurait fait sans elle cette fois où il a demandé à se faire enfermer dans une cellule, pour sa propre protection. Elle était là, ne l’a pas jugé et l’a accueilli chez elle comme s’il était encore le jeune garçon perdu qu’elle a rencontré vingt ans plus tôt.
@Jacob Copeland |
| | | | (#)Lun 25 Jan 2021 - 5:31 | |
| Durant quelques semaines, Jacob n’a eu de cesse de se dire qu’il se faisait des films. Qu’Olivia ne dépasserait jamais cette limite-là avec lui, qu’elle était digne la confiance qu’il lui accordait depuis quinze ans et qu’elle ne prendrait pas le risque de la briser. À force de se le répéter à chaque fois qu’elle s’en allait et à chaque fois qu’elle ne revenait pas, il a fini par y croire : le tromper, elle n’oserait jamais. Et pourtant, c’est la première chose qui traverse son esprit quand il voit ses vêtements entre les mains de cet homme. Demandez aux scénaristes, ils sont capables d’écrire une multitude de scripts qui expliqueraient pourquoi il a été obligé d’emprunter ses habits. Une pluie trop forte, un café renversé, une journée trop longue qui mène à une douche réconfortante ; toutes les possibilités seraient bonnes, sauf une nuit avec elle. Mais Jacob ne jure que par ça, étrangement. Il sait pourtant que ce serait trop gros, que même s’ils ont l’habitude de découcher, elle n’aurait pas pris le risque de passer sa soirée avec un autre homme, chez eux. Il pourrait facilement se convaincre de cette idée-là si le type se volatilisait subitement, s’il disparaissait de sous ses yeux. Mais ce n’est pas le cas et il continue de le regarder, lui et la pile qu’il tient, lui et les secrets qu’il cache. Eh, mec, calme-toi, elle m’les a prêtés parce que j’en avais pas de rechange. Et ce qui devrait soulever des interrogations sonne plutôt comme une confirmation dans l’esprit de Jacob. Il est persuadé d’avoir l’amant d’Olivia sous ses yeux – ou un d’entre eux, qui sait s’il est le seul, finalement ? Ce n’est plus qu’une question de fierté du côté du blond, qui se sent défaillir, autant dire que si l’individu n’était pas là, il se serait déjà écroulé. Parce qu’il n’arrive pas à accepter l’idée, parce que c’est trop gros, parce qu’ils ont toujours été les plus beaux de leur entourage et qu’aujourd’hui, il n’y a vraiment plus rien. Du coup, j’dois comprendre qu’elle n’est pas là aujourd’hui ? Sa vision était presque devenue floue, le fait qu’il reparle l’aide à se concentrer : il le regarde et secoue légèrement sa tête de gauche à droite. Non, non, elle n’est pas là. Elle travaille… Il dit ça d’un ton las, il n’en a aucune idée. Est-ce qu’elle va réellement travailler quand elle s’en va le matin ? Les certitudes qu’il avait se sont toutes envolées d’un coup, perdues dans un tourbillon, ne laissant place qu’à un doute qui lui est, qu’on se le dise, sans pitié. Et… Il sent comme un large frisson dans son dos, une sensation qui lui indique que ça ne va vraiment pas, il s’attend presque à entendre la réflexion que lui fait souvent un de ses employés quand il commence à paniquer « t’es tout blanc, ça va ? » Là, il aurait enfin pu confirmer que non, ça ne va pas. Pourquoi vous aviez besoin de rechange chez moi ? Il demande, bien qu’il sache déjà qu’aucune excuse ne restera dans son crâne. Personne ne veut avoir à avouer une infidélité, pas même la personne extérieure au couple qui l’a fait imploser. Il dira ce que les scénaristes auraient écrit pour lui, pour en revenir à sa pensée d’il y a quelques secondes. Mais Jacob ne voit presque plus, Jacob n’entend presque plus. Et bientôt, aussi, il ne ressentira plus rien : on dit que le corps se protège lui-même et camoufle tout, lorsque la douleur est trop forte. Il avait entendu ça dans un reportage policier pour expliquer les blessures par balle et le fait que certaines victimes semblent ne pas en souffrir. On ne lui a pas pointé d’arme dessus, non, et personne n’a tiré. Et pourtant, son cœur a bel et bien explosé, à l’instant même où il a ouvert la porte.
@Joseph Keegan |
| | | | (#)Mer 3 Fév 2021 - 5:08 | |
| Il n’est pas là pour craquer une allumette sous la maison de son amie. S’il ne s’attendait pas à tomber sur le mari dont il avait entendu les défauts, il aurait plutôt préféré poser les vêtements devant la porte d’entrée en espérant que le vent ne les apporte pas. Loin de lui l’envie de passer trop de temps ici s’il ne peut pas au moindre prendre des nouvelles d’Olivia, elle qui lui a offert son cœur quand il était dans un sale état, oubliant pendant un instant qu’elle est le chat et lui la souris ; la policière et lui le criminel. Elle n’a pas posé de questions quant à son état lamentable et il ne pourra jamais la remercier assez. Hélas, il devra se contenter de refiler les fringues au garçon aussi sec qu’une baguette qui traîne sur le comptoir depuis des semaines. « Non, non, elle n’est pas là. Elle travaille… » Qu’il confirme, le ton mou, comme s’il venait de voir un fantôme. Joseph reste silencieux un moment, observant l’homme devant lui, ne sachant pas vraiment quoi dire. Ce n’est pas comme s’il allait engager une conversation avec lui, il se doute qu’il n’a pas besoin de ça. Il finit par hausser les épaules, sur le point de tourner les talons sans faire éterniser le malaise mais la voix du mari se soulève à nouveau. Il veut savoir pourquoi il avait besoin de changer de vêtements quand il est passé chez lui et une grimace étire le visage de Joseph. Loin de lui l’envie de raconter la véritable histoire. Il n’a pas besoin de savoir que ses propres fringues étaient brunies, poussiéreuses et, surtout, tachées par son sang qu’il n’a d’ailleurs jamais réussi à retirer. « J’pense pas que c’est une histoire qui mérite d’être racontée. » Joseph finit par souffler en secouant la tête de droite à gauche, ne pensant pas une seconde que cette réponse pourrait soulever des soupçons de nature erronée. Les histoires de mariage et de loyauté ne peuvent pas effleurer sa conscience, lui qui n’a jamais partagé la vie d’une femme. Dans le monde de Joseph, c’est la criminalité qui se cache derrière chaque erreur de parcours, chaque péripétie. De plus, son œil brouillé ainsi que la sensation engourdie dans son sourcil lui rappellent sans cesse qu’il n’est pas particulièrement présentable en ce moment. Réalisant que l’homme devant lui se tend de plus en plus, il décide finalement de tourner les talons en marmonnant : « Tu peux la saluer d’la part de Jo. » Et il enfonce ses mains dans ses poches pour se faire plus petit avant de disparaître au coin de la rue en oubliant rapidement cette histoire sur laquelle il n’a pas envie de s’attarder davantage. Il verra Olivia à un autre moment, peut-être autour d’un verre, quand la situation sera plus propice aux sourires. @Jacob Copeland Salue-la TRÈS BIEN de la part de Jo |
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