Ils sont revenus de leur voyage plus heureux que jamais, en vivant toujours séparément. Les jumeaux sont une fois chez Jill, une autre fois chez Bailey. Ils se sont même organisés pour que la McGrath passe la nuit à la maison. Au moins une, et peut-être plusieurs si elle a du mal à les quitter. Bailey a recommencé à travailler et elle est sûre que ça lui fait du bien de sortir la tête des couches et des biberons pour reprendre le label en main. Elle ne râle pas quand il travaille ou quand il rentre plus tard que prévu du boulot. Elle s’occupe des jumeaux et plus le temps passe, plus elle apprend.

Mais ce soir, elle s’inquiète. Ca fait plusieurs jours que Bailey n’a pas vu les deux petits et elle sait qu’ils déteste ça en temps normal. Pourtant, ce soir, il lui envoie un message pour lui dire de les garder encore plusieurs jours. Ce n’est pas lui de faire ce genre de demandes, surtout quand il s’agit des enfants. Il parle de boulot, et Jill a du mal à accepter de ne pas le voir et de ne pas lui ramener les enfants. Elle a une seconde l’impression qu’il l’évite. Et elle n’aime pas que ça se passe comme ça, alors elle décide de lui faire une visite surprise. Elle habille les bébés, leur prépare un sac avec quelques affaires au cas où et elle quitte l’appartement. En espérant que Bailey travaille à la maison, sinon, elle a décidé de lui faire la surprise.

Le trajet se fait rapidement, elle arrive devant la maison qu’elle connait bien en quelques minutes. Elle arrive bien mieux à gérer maintenant, et elle est capable de s’occuper et de transporter deux bébés, elle commence à s’habituer et à apprécier son nouveau statut. Elle les dépose dans leur parc, ils sont calmes et elle se dit que c’est plus simple. “Bailey ?” Elle le cherche dans la maison, s’il n’est pas là, elle est prête à l’attendre.

Rien de tout cela n’était prévu. Jamais je n’avais planifié d’aller à la rencontre de Pete, il s’était imposé sur mon chemin telle une vermine pour venir cracher son venin. Si par le passé, j’étais de ceux qui souffre en silence, qui se taise pour ne jamais s’imposer, s’en était fini de cette période de ma vie. Il avait tiré sur les mauvaises cordes, avait utiliser mes enfants comme arme de défense dans son idée forgé que Jill retournerait vers lui. En quelques minutes, il avait cherché, le poing qui s’est abattu sur son nez. Le reste me paraît si flou désormais, quelques jours, après l’altercation. Je me souviens uniquement des mots qu’il ne cessait de me cracher à la figure. Elle finirait par retourner auprès de lui, quoiqu’il arrive. Il en était si déterminé qu’il a réussi à me faire douter, que je suis rentré chez moi abattu et persuader que quelque chose allait finir par virer dans cette idylle retrouvée. À nouveau bouffer par les angoisses, je n’ai pas fermé l’œil de la nuit, envisageant alors les pires scénarios possibles et qui se terminait tous par le même cauchemar, Jill m’avouant que tout n’avait été que supercherie et que c’est avec Pete qu’elle voulait continuer sa vie. Je me suis réveillé en sueur tard dans la matinée, perclus de douleur aux côtes et au visage. Lorsque j’ai croisé mon reflet dans le miroir, j’ai compris qu’il allait être difficile de cacher mon altercation avec le Mulligan. J’ai bossé de la maison, prétextant vouloir composer, pour que personne ne pose de question, mais dès le lendemain un problème, c’est poser. Je devais récupérer les enfants chez Jill. C’est-à-dire la croiser, c’est-à-dire lui présenter ma joue devenue bleutée. Je me pensais malin, ce matin, en lui envoyant un message pour qu’elle garde les enfants un peu plus longtemps. J’ai prétexté le travail et c’était gagné.

C’est ce que je croyais…

Toute l’après-midi durant, j’ai essayé de travailler sur cette mélodie qui ne quittait plus mon esprit depuis nos vacances à l’étranger. Sur plusieurs partitions, j’ai couché les notes de musique. Assis à mon piano, j’ai tenté toute sorte de variations sans jamais trouver le résultat qui serait le bon. Perdues dans mes pensées, les heures ont défilé et j’ai oublié le reste. À tel point, qu’en voulant m’appuyer sur la table pour réfléchir, j’ai envoyé mon poing sur ma joue accidentée. Après une dizaine de jurons, je décide de monter pour appliquer un peu de crème sur le bleu qui semble avoir cessé de s’agrandir. Le visage a deux centimètres du miroir – bonjour la vieillesse – j’applique grossièrement la crème sans entendre qu’à l’étage du dessous, quelqu’un fait son entrée. « Bailey ? » Je sursaute en entendant sa voix, manque de me planter un doigt dans l’œil et panique à l’idée qu’elle me voit. Je ne peux pas prétendre être absent quand tout mon bordel est en bas. Je souffle longuement avant de descendre les escaliers pour la retrouver. « Jill ? » Du coin de l’œil, j’aperçois les jumeaux dans leur parc et dans la cuisine, la silhouette de leur mère qui ne me voit pas encore. « Hurle pas. Okay ? » Je sais qu’elle va crier qu’importe ce que je lui demande de promettre. Et lorsqu’on se retrouve face à face, je ne sais plus vraiment sur quel pied danser. « C’est rien de grave. » que j’assure comme pour gagner du temps sur la réelle explication.

Elle est chez Bailey, avec les jumeaux, alors qu’il vient de lui dire qu’il fallait qu’elle les garde encore quelques jours. Forcément, elle s’est inquiétée la McGrath. Il n’aime pas les garder loin de lui trop longtemps, alors elle ne comprend pas ce qu’il a bien pu se passer. Elle a préparé les affaires de Bowie et Tracy, et ils sont tous les trois dans la maison, attendant que Bailey veuille bien faire son apparition.

A peine entrée dans la maison, Jill part à sa recherche après avoir déposé les petits dans le parc. Elle regarde autour d’elle, et elle l’entend enfin descendre les marches de l’escalier. « Jill ? » Elle se tourne et lui fait face. Elle passe de l’inquiétude à la colère, puis de nouveau à l’inquiétude. Son visage est tuméfié, et elle ne sait pas ce qu’il a bien pu se passer. La seule chose qu’elle sait, c’est qu’il s’est sûrement battu. « Hurle pas. Okay ? » Elle serre les dents. “Qu’est ce que t’as foutu ?” Elle a à peine haussé le ton mais ça pourrait changer d’une minute à l’autre. « C’est rien de grave. » “Te fout pas de ma gueule Bailey sinon je vais vraiment me mettre à hurler.” Elle lui lance un regard noir avant de s’approcher pour examiner son visage. Les blessures ne datent pas du jour, les bleu est étendu et les plaies ne sont pas béantes. Elle fronce les sourcils et lève sa chemise pour observer ses côtes. Elle sait très bien que ses côtes sont encore fragiles après l’accident. Elle tourne la tête vers les jumeaux qui sont occupés à jouer et elle le ramène dans la cuisine pour trouver des anti douleurs et des glaçons même si c’est déjà sûrement trop tard pour calmer les inflammations. “Pourquoi tu m’as pas appelé ?” Elle est vexée, elle se sent presque trahit. “Tu croyais quoi ? Que t’allais me garder à distance pendant 2 semaines le temps que ça se voit plus ?” Elle grimace, bougeant dans la salle sans vraiment trouver ce qu’elle cherche.

Bien sûr, ma demande n’avait pas pris quand je suis toujours celui qui reste un quart d’heure en plus avant de laisser les jumeaux avec leur mère. Le papa poule devenu véritable pot de colle dès qu’il s’agit de laisser ses enfants pour quelques jours. Elle n’a pas compris mon message sorti de nulle part et dans la seconde elle a décider de débarquer à la maison. J’aurais dû m’y attendre, préparer mon discours, mais c’est un silence total qui s’échappe d’entre mes lèvres alors que je me retrouve nez à nez avec la jeune femme. Ce n’est pas comme si mon excuse du travail allait pouvoir prendre lorsque la réalité, c’est dessiner en couleur le long de ma mâchoire. « Qu’est-ce que t’as foutu ? » L’effort est notable lorsqu’elle semble tout contenir pour ne pas hurler de suite. On c’était juré de ne plus mentir et voilà que je suis le premier à fauter de manier éhonté. « Te fout pas de ma gueule Bailey sinon je vais vraiment me mettre à hurler. » D’une manière ou d’une autre, elle finira par hurler lorsqu’elle apprendra les tenants et les aboutissants. « Je me suis battu. » Ce n’est que la stricte vérité, l’identité de l’opposant peut encore rester un mystère. Elle va demander, bien sûr qu’elle va demander et je dois avouer que je suis étonné qu’il ne se soit pas empressé de tout aller lui raconter. Lui qui se vantait d’être le premier dans sa vie, le seul choix qu’elle ne fera jamais.

Son regard lance des éclairs alors qu’elle démarre une inspection minutieuse de mes blessures. La joue est évidente, impossible à cacher. Elle aurait pu s’arrêter à ce qui transparaît, mais comme par instinct voilà qu’elle soulève mon tee-shirt laissant apparaître la trace que les chaussures de Pete on laisser sur mes côtes. C’est douloureux et je retiens mon souffle alors que ses doigts inspectent ma peau avant de s’éloigner. Elle est en colère Jill. « Pourquoi tu m’as pas appelé ? » Pour une centaine de raisons que j’ai peur d’évoquer soudainement, comme un immense pas en arrière dans ce que je m’étais interdit de reproduire. « Tu croyais quoi ? Que t’allais me garder à distance pendant 2 semaines le temps que ça se voit plus ? » Si j’avais été plus malin cela aurait pu fonctionner ? Je n’en sais trop rien. En tout cas, elle est là, les jumeaux sont à distance et elle fulmine la jeune femme. « Honnêtement, je pensais qu’il allait t’en parler l’homme de ta vie. » Mon ton est plus dur que ce que je n’aurais jamais pu imaginer, mais elles se répètent sans cesse les paroles affreuses que Pete m’a jeté à la figure. C’est tout ce qu’il avait sous-entendu en me tapant dessus, qu’il serait à jamais dans sa vie à elle tandis que je ne resterais qu’un figurant. Face au regard d’incompréhension qu’elle me renvoie, je soupire longuement. « Je suis tombé sur Pete. » Et le hasard n’avait jamais aussi bien fait les choses ce soir-là. « C’est marrant, tu vois parce que c’est soi-disant lui qui t’embrasse, mais il avait plutôt l’air convaincu que c’est moi qui allais virer de ta vie. » Si mon ton se veut neutre et distant au possible, a l’intérieur tout tremble déjà.

« Je me suis battu. »
“Ca, tu te douteras que j’avais deviné.”

Son ton est froid, elle grogne et elle a déjà envie de hurler sur le jeune homme. Mais elle sait très bien qu’elle ne peut pas le faire sans que les petits se mettent à hurler eux aussi. Elle serre les dents et inspecte les blessures, comment a-t-il pu se mettre dans un état pareil ? Elle fronce le nez et les sourcils, elle ne le regarde pas dans les yeux. Elle est bien trop énervée pour ça. Il y a des centaines de questions qui se bousculent dans sa tête, et elle n’en pose aucune pour le moment. “Tu t’amuses à ça quand ils sont chez moi ? Tu t’amuses à te battre dans les bars ?” Elle parle sans réfléchir, mais elle a terriblement besoin de savoir ce qu’il en est. Il ne s’en sortira pas aussi facilement.

« Honnêtement, je pensais qu’il allait t’en parler l’homme de ta vie. » Elle fronce les sourcils, de quoi est ce qu’il parle ? “Tu t’es encore battu avec Matt ?” Elle pensait que tout s’était arrangé. Et elle ne voit pas de qui il peut parler en le nommant l’homme de ta vie. Matt et Bailey sont les deux plus importants. Et puis, finalement, elle comprend, Pete. C’est à cause de Pete tout ça. « Je suis tombé sur Pete. » Bingo. Elle continue de fouiller dans tous les placards sans même chercher quelque chose en particulier. « C’est marrant, tu vois parce que c’est soi-disant lui qui t’embrasse, mais il avait plutôt l’air convaincu que c’est moi qui allais virer de ta vie. » Elle pince les lèvres, et elle se tourne lentement vers lui, plantant son regard dans celui du jeune homme. Est ce qu’il est sérieux en disant une chose pareille ? Après tout ce qu’elle a fait, tout ce qu’elle a voulu lui prouver, il doute encore de ses intentions. “Donc tu me mens, et c’est moi la fautive dans cette histoire ?” Elle est restée calme pendant un moment la McGrath, mais il est en train de la pousser à bout. “Sois disant ? T’es sérieux dans ce que tu dis là ?” Elle serre les dents, croise les doigts sur sa poitrine. “Parce que si t’es sûr de ce que tu dis et de quoi tu m’accuses je peux te promettre que je me barre d’ici dans la seconde avec les jumeaux et que tu nous reverras quand t’auras réfléchi.” Il n’a pas le droit de douter de ça, pas maintenant, pas après ce voyage magique à Noël, et elle n’a aucune envie de se justifier. “On en a déjà parlé. Et si tu préfères le croire lui plutôt que moi c’est TON putain de problème.” Elle s’éloigne de lui, mais n’arrête pas de le fixer.

« Tu t’amuses à ça quand ils sont chez moi ? Tu t’amuses à te battre dans les bars ? »

Elle tranche dans le vif, elle cherche à faire mal. Sous mes yeux, reviens la Jill pleine de fougue, celle qui viendra toujours mordre plus vite et plus fort que l’adversaire. Elle n’aime pas ce qu’elle voit et elle me le fait comprendre de la pire manière qui soit tant j’ai toujours détesté son arrogance dans ce genre de moment. « Tu t’es encore battu avec Matt ? » Un instant, je me demande pourquoi elle me parle de son frère alors que la hache de guerre avec le McGrath a été enterrée il y a des mois de cela. Je n’ai rien à lui reprocher à mon beau-frère si ce n’est peut-être de fréquenter un peu trop de vermine, mais ça, ce sont ses affaires. Il suffira d’un silence de ma part pour que son regard change, pour qu’elle ne comprenne qu’en rien, je ne parlais de son aîné, mais plutôt de celui qui prétends être son ami. Pete qui s’est fait un plaisir de venir piétiner toute la confiance que j’avais réussir à construire, tout ce que l’on avait retrouvé après des mois de difficulté. Il avait jeté un coup de pied dans les fondations, ébranlant toutes les croyances que je m’efforçais de renforcer chaque jour durant.

« Donc tu me mens, et c’est moi la fautive dans cette histoire ? » Elle était fragile comme cela, la confiance retrouver. Si légère encore qu’il eût su venir tout ébranler. Ses paroles se répètent sans cesse dans un coin de mon esprit alors que la jeune femme semble perdre son sang-froid face à moi. « Sois disant ? T’es sérieux dans ce que tu dis là ? » Il était si convaincu de ne pas avoir été le seul incitateur de ce fameux baiser. « C’est pas ce que je voulais dire. » Pas comme ça tout du moins, pas à lui remettre toute la faute sur le dos. Ce n’était qu’une erreur de formulation sous la colère de ce que son ami avait bien pu proférer. Ce n’était qu’un grain de sable qui vient d’enrayer la machine. « Parce que si t’es sûr de ce que tu dis et de quoi tu m’accuses, je peux te promettre que je me barre d’ici dans la seconde avec les jumeaux et que tu nous reverras quand t’auras réfléchi. » Et la guerre s’enclenche en une seconde de temps, comme avant. « Parce que tu me menaces maintenant ?! » Qu’elle essaye un seul instant de jouer à ce genre de jeu avec moi, elle en sera la grande perdante pour la première fois de sa vie. « Si je t’ai demandé de les garder un peu plus, c’était pour éviter ce genre de conversation enflammé. » J’avais besoin de temps, pour digérer, pour analyser et surtout pour faire taire les émotions qui ne cessaient de remettre sur le tapis l’idée qu’elle finirait par le choisir lui. « On en a déjà parlé. Et si tu préfères le croire lui plutôt que moi s’est TON putain de problème. » « C’est l’idée qu’il a de VOTRE relation, mon putain de problème. » Rien ne tourne rond dans cette discussion. Ce sera à celui qui accusera le plus l’autre quand le problème se situe ailleurs. Au milieu de celui qui cherche à nous diviser. « J’allais lui dire ne pas se faire d’idées. » C’était ce que j’avais en tête quand je me suis assis à côté de lui, le menacer, lui faire comprendre qu’il ferait mieux d’aller jouer ailleurs. « Je lui ai éclaté la gueule du moment où il a osé parler des jumeaux et qu’il a fait de toi sa propriété. » Le ton est monté d’une octave supérieure, provoquant un silence annonciateur de larmes dans le salon. « J’en peux plus de ces histoires Jill. » Elle a provoqué, maintenant tout va sortir. « De ces mecs qui pensent pouvoir faire ce qu’ils veulent avec toi parce que tu couchais avec eux par le passé. » Il y a Pete et je suis persuadé qu’il y en a eu d’autres. « Je fermerais plus ma gueule maintenant, j’ai laissé faire pendant des années, mais c’est terminé !! »

« C’est pas ce que je voulais dire. » Pourtant, elle le prend mal la jeune femme. Elle n’avait jamais fait autant d’efforts, pour personne. Elle est vexée, elle est hors d’elle, mais elle ne peut pas se mettre à hurler sur lui. Les jumeaux savent que quelque chose ne va pas, et ils ne font presque plus de bruit. Pourtant elle n’y fait pas attention la McGrath, elle regarde Bailey qui semble douter d’elle. Et, tout à coup, c’est comme s’ils s’étaient retrouvés quelques mois en arrière. “Si tu me fais pas confiance, tout ça, ça sert à rien.” Parce qu’elle ne se justifiera pas indéfiniment.

« Parce que tu me menaces maintenant ?! » Le ton monte, elle soupire, elle réagit mal et elle n’a pas pour idée de se remettre en question pour le moment. “Je te menace pas, je suis juste les demandes que tu m’as faites par texto cette après-midi.” C’est lui qui demandait de ne pas avoir les jumeaux pour une durée indéterminée. « Si je t’ai demandé de les garder un peu plus, c’était pour éviter ce genre de conversation enflammé. » “Ah oui, me mentir et éloigner les petits c’est une super décision. Mais si c’est que ça tu me demandes et je pars.” S’il fait ça, il devra en assumer les conséquences, et ce n’est pas sûr que ça plaise au Fitzgerald. Pourquoi c’est encore elle qui devrait s’excuser et s’expliquer ? Elle est fatiguée, et elle pensait que les choses avaient vraiment changé. « C’est l’idée qu’il a de VOTRE relation, mon putain de problème. » “Et c’est de ma faute peut-être ?” Elle le regarde en posant vraiment la question. Elle a été claire avec Pete, elle lui a fait comprendre que c’était terminé et que tout ce qu’il pensait n’était qu’illusion. Qu’il rêvait de ce qu’aurait pu être leur vie il y a des années mais que tout avait changé depuis le voyage avant Londres. « J’allais lui dire ne pas se faire d’idées. » “Je l’avais déjà fait ça.” Pourquoi est ce qu’il s’est senti obligé d’aller le voir alors qu’il savait que ça se finirait mal ? « Je lui ai éclaté la gueule du moment où il a osé parler des jumeaux et qu’il a fait de toi sa propriété. » Elle serre les dents de nouveau, il tire sur la corde sensible et il le sait très bien. “Je suis la propriété de personne.” Elle continue de croiser les bras sur sa poitrine. « J’en peux plus de ces histoires Jill. » “Tu parles comme si c’était de ma faute. Je peux pas faire plus que ce que j’ai fait Bailey et tu le sais très bien.” Elle le regarde dans le blanc des yeux. Il devait la croire et ne plus se laisser emporter par ses émotions quand il s’agissait de leur couple, c’est pourtant exactement ce qu’il est en train de faire à cause de quelques mots de Pete.

Elle se recule, met encore un peu plus de distance entre eux. « De ces mecs qui pensent pouvoir faire ce qu’ils veulent avec toi parce que tu couchais avec eux par le passé. » Elle penche la tête, son regard lui demande s’il est sérieux. Elle est presque plus triste qu’énervée désormais. “Je te reproche pas les casseroles de ton passé, ni les femmes qui trainent autour de toi et qui ont pour seul but de nous séparer.” Et là, il sait très bien de qui je parle. Il peut très bien me reprocher Pete et je peux lui reprocher Haley. « Je fermerais plus ma gueule maintenant, j’ai laissé faire pendant des années, mais c’est terminé !! » Elle hoche la tête le contourne et part fouiller dans le sac des jumeaux. “Me faire confiance, ça aussi tu l’as pas fait pendant des années, et j’ai l’impression que c’est pas aujourd’hui que ça va changer.” Elle se racle la gorge et vérifie qu’elle a tout laissé dans le sac. “Je vais les ramener chez moi, tu m’enverras un message quand ça ira mieux.” C’est étonnant, ils ont vraiment l’air d’un couple séparé à cet instant.

« Ah oui, me mentir et éloigner les petits c’est une super décision. Mais si c’est que ça tu me demandes et je pars. »
« Okay c’était pas malin. »

Je lui concède au moins cela quand, tout autant qu’elle, j’ai été celui qui réclamait de la transparence. J’avais juré ne plus rien cacher et au moindre problème, je suis retourné dans ma bulle pour désormais en payer les conséquences. La tempête qui s’était lever lors de mon altercation avec Pete n’a jamais vraiment eu le temps de se calmer et les propos de Jill ne font que réveiller le feu qui somnolait. Tout ce que je peux bien reprocher à Pete se termine contre elle. Mécanisme de défense stupide de celui qui ne veut plus laisser personne dicter sa conduite, mais qui se laisse bouffer par des réflexions balancées entre deux coups de poings. Tout le problème se situe dans l’illusion que Pete semble avoir construite autour de sa relation avec Jill. « Et c’est de ma faute peut-être ? » « Est-ce que j’ai dit que ça l’était ? » Ce n’est peut-être pas sa faute à elle, mais un homme ne se fait pas des illusions seul dans son coin. On est bien trop con pour ça. Je ne sais pas ce qu’elle a pu lui dire, je ne sais pas ce qu’il a pu comprendre de son comportement. Je ne sais rien et cela me rends dingue quand il y a encore quelqu’un qui semble se donner un malin plaisir à vouloir nous détruire à petit feu. « Je suis la propriété de personne. » Je pouffe du nez sans jamais croiser son regard. « Il pense clairement le contraire. » Elle était à lui dans chaque phrase de son discours, dans chaque de ses souffles et dans tous les coups qu’il a renvoyé. Elle était sa chose, celle qu’il voulait conserver pour lui. Et c’est fatiguant, de se battre contre ceux qui s’impose constamment.

Le ton ne cesse de monter. Elle est vexée et je m’exprime comme un pied. Cercle vicieux qui ne fait que se renfermer autour de nous. « Tu parles comme si c’était de ma faute. Je peux pas faire plus que ce que j’ai fait Bailey et tu le sais très bien. » Et lorsque son regard croise le mien, je vois cette lueur qui a changé. Celle qui me supplie de la croire et qui rend la croisade bien plus compliquée. « Je voulais pas le croiser, il était là. » En plein milieu avec son arrogance et son alcoolisme. « Je supporte plus de m’entendre dire que je suis pas assez bien pour toi. » Il est là, le fond du problème. Creuser dans la jalousie sont les remarques que j’ai toujours entendues à mon sujet. Pas assez bien pour elle, trop mou, pas assez caractériel. « Ca fait des années qu’il me cherche, à dire que je suis trop moi, maintenant il a compris son erreur. » Maintenant, il sait, que je ne laisserais plus tomber, que je ne courberais plus l’échine devant lui. Qu’il aille au diable avec ses envies de destructions. « Je te reproche pas les casseroles de ton passé, ni les femmes qui traînent autour de toi et qui ont pour seul but de nous séparer. » Bien sûr qu’elle parle d’Haley. « On c’est engueuler à ce sujet, elle aussi elle va se taire maintenant. » Parce que je ne l’avais pas vu depuis des mois et que la première chose qu’elle a su me dire c’est un reproche envers Jill. La même rengaine, encore et encore.

Et lorsque j’affirme que je me laisserais plus marcher sur les pieds par Pete ou qui que ce soit d’autre, tout semble être interprété de travers ou exprimer de manière bien trop bancale. « Me faire confiance, ça aussi, tu l’as pas fait pendant des années, et j’ai l’impression que c’est pas aujourd’hui que ça va changer. » Je secoue la tête, fatigué que l’on en revienne toujours à la même chose. Elle m’avait demandé de lui démontrer que je tenais à elle, tout étaler à ses pieds. « Je te fais confiance Jill. » que je souffle bien plus calmement. « Je dis pas que tout est de nouveau là à cent pour cent, mais je te fais confiance à TOI. » Plus jamais aux autres et encore moins en moi. « C’est juste… Moi le problème. » que j’avoue à demi-mots. « J’étais sûr de moi quand il m’a frappé, bien moins quand je suis rentré seul. Ce n’est pas de toi que je doute… » Mais de moi, de ce que je peux lui apporter dans sa vie, de ce que je pourrais être pour elle comparer à lui.

« Je vais les ramener chez moi, tu m’enverras un message quand ça ira mieux. » « D’accord. » J’accepte sans hurler, sans menace, sans insulte. J’accepte parce que c’est probablement la décision la plus adulte que l’on puisse prendre. « Je ne suis pas énervé contre toi. » Contre moi peut-être, contre lui à mille pour cent. « J’aurais dû être honnête. » Mon erreur est juste là, pas d’avoir frappé son ami, mais d’avoir tenté de dissimuler tout cela et d’avoir voulu gérer une angoisse, seul dans mon coin. À moi d’en payer les conséquences désormais.

« Okay c’était pas malin. » Au moins, il a l’air d’en être conscient, c’est déjà ça. Elle est toujours énervée Jill, et elle se demande pourquoi elle n’est pas la première personne à qui il en a parlé. Elle se sent mise de côté, et elle déteste cette sensation. « Est-ce que j’ai dit que ça l’était ? » “C’est sous entendu Bailey, joue pas sur les mots.” Elle le connait, et elle sent que ses mots sont des reproches déguisés qui lui sont en partie destinés. « Il pense clairement le contraire. » “Et alors ?” Est ce que c’est important ce que Pete lui dit ? Ce qu’il penser alors que Jill lui a affirmé le contraire il y a quelques semaines ? Elle a fait son choix et il faut que tout le monde l’accepte. Et elle se dit qu’il va falloir qu’elle aille voir Pete rapidement puisqu’il faut apparemment remettre les choses au clair.

« Je voulais pas le croiser, il était là. » Il se justifie et elle écoute, les bras croisés sur sa poitrine. Elle n’a pas envie qu’ils s’engueulent pour ça, et au fond, elle reste un peu impressionnée qu’il décide de s’affirmer de la sorte. Lui aussi il évolue, mais ils ont toujours autant de mal à communiquer ensemble. « Je supporte plus de m’entendre dire que je suis pas assez bien pour toi. » “Faut que t’arrêtes d’écouter ceux qui veulent pas qu’on soit ensemble.” Parce qu’ils ont bien trop de pouvoirs sur lui et elle le sait très bien la McGrath. Elle arrive à ne pas crier, et ils ne détruisent pas la maison, là aussi on est sur une avancée considérable. « Ca fait des années qu’il me cherche, à dire que je suis trop moi, maintenant il a compris son erreur. » Elle ne le connaissait pas aussi violent dans ses actes et dans ses paroles, mais ça, ce n’est pas quelque chose qu’elle a le droit de lui reprocher quand elle elle peut faire bien pire quand il s’agit de gérer sa jalousie. « On c’est engueuler à ce sujet, elle aussi elle va se taire maintenant. » Il s’est aussi engueulé avec Haley. “On a donc tous les deux des relations de merde avec nos meilleurs amis.” Le constat est fait, parce qu’elle sait malgré tout que jamais elle ne pourra éjecter Pete hors de sa vie. Il est là depuis trop longtemps, et il compte beaucoup pour qu’elle soit capable de lui dire adieu.

Elle est vexée la McGrath, elle n’a pas envie de hurler, mais elle ne comprend pas pourquoi il a réagit de la sorte. Même si, elle, elle aurait été capable de faire bien pire si une femme avait décidé de l’embrasser. « Je te fais confiance Jill. » Elle n’en est pas convaincu et elle croise son regard, comme si elle ne croyait pas un seul mot de ce qu’il était en train de lui dire. « Je dis pas que tout est de nouveau là à cent pour cent, mais je te fais confiance à TOI. » Et elle sait qu’il n’oubliera jamais tout ce qu’il s’est passé, mais elle se demande si un jour il arrivera à passer au-dessus de cette erreur qui ne sera sûrement pas la dernière qu’elle fera dans sa vie. « C’est juste… Moi le problème. » Elle soupire, elle serre les dents, pourquoi Pete est allé sur ce terrain là au lieu de calmer le jeu ? Elle continue de regarder le visage tuméfié de Bailey, toujours aussi perdue et inquiète. « J’étais sûr de moi quand il m’a frappé, bien moins quand je suis rentré seul. Ce n’est pas de toi que je doute… » “Tu peux pas douter de ça alors que c’est moi qui ai pris la décision de revenir vers toi alors que j’aurais pu recommencer ma vie d’avant et aller vers lui. Je pourrai pas changer ce qui s’est passé Bailey, mais on pourra pas supporter une vie ensemble si tu décides de casser la gueule de tous les mecs avec qui j’ai eu une aventure.” Elle sait que Pete c’est différent, mais sur le principe, elle continue de se demander pourquoi sa version n’a pas vraiment suffi au Fitzgerald.

Elle décide de s’éloigner, d’aller voir les jumeaux qui restent calmes, sentant certainement la tension qu’il y a entre le couple. « D’accord. » Il ne dit rien, il ne lui demande pas de rester et elle ne sait pas vraiment pourquoi elle est un peu plus triste. « Je ne suis pas énervé contre toi. » “Je le suis pas non plus.” Elle l’est un peu, mais elle se dit aussi que Bailey évolue, et que jamais il ne se serait battu pour eux il y a encore quelques mois. « J’aurais dû être honnête. » “Je t’en aurais pas voulu si tu m’en avais parlé.” Bien au contraire, c’est Pete qu’elle aurait engueulé pour avoir dit des choses pareilles. “Il est blessé aussi ?” Pas qu’elle s’en inquiète vraiment, mais elle se demande s’il a vraiment rendu coup pour coup et si les deux sont aussi abîmés l’un que l’autre.

Elle est énervée, elle m’en veut de lui avoir caché l’altercation. Comme un con, c’est seulement maintenant que je réalise à quel point c’était puéril. On s'est battu et je n’allais pas lui cacher éternellement. Je pensais simplement gagner un jour ou deux pour laisser les bleus s’atténuer. En réalité, je ne sais pas à quoi, je pensais, j’étais flippé et contrairement à elle, je n’ai pas su prendre le dessus. Je me suis complètement foiré et je risque de le payer cher. « Faut que t’arrêtes d’écouter ceux qui ne veulent pas qu’on soit ensemble » Il le faudrait oui, alors que j’ai juré ne plus vouloir me laisser abattre par cela. Oh, j’en étais convaincu, mais les derniers jours écoulé sont venus ébranler ma confiance comme jamais auparavant. Je tente d’expliquer malgré tout, moi qui n’ai jamais été doué avec les mots lorsqu’il s’agit d’exprimer pleinement ce que je ressens. Je m’emmêle les pinceaux, je voudrais parfois effacer et recommencer, mais ce n’est pas aussi aisé. « On a donc tous les deux des relations de merde avec nos meilleurs amis. » Et c’est fatiguant à la longue. « Je sais pas ce qu’il va falloir pour qu’ils comprennent… » L’un comme l’autre, on ne serait faire sans eux. Si je suis bien conscient d’une chose, c’est que Pete ne disparaîtra jamais de la vie de la brune. Jamais je ne lui poserais un ultimatum aussi frauduleux que de devoir choisir entre nous. Elle doit pouvoir avoir ses amis comme je dois pouvoir avoir les miens même s’ils ne comprendront jamais notre relation.

Ce n’est pas chose aisée que de lui assurer avoir confiance en elle après tout ce qui viens d’être énoncé. C’est l’enfer même de devoir retrouver ce doute dans son regard. Son explication avait été nécessaire et jamais je n’aurais voulu remettre en cause ses mots. Ce n’est pas ce que j’avais voulu. Pris d’une trop grande confiance, j’ai simplement voulu rappeler à Pete qu’il ne pouvait pas jouer avec elle comme cela lui chantait et il a attaqué de front. Sans pitié, il a pris tous les angles fragiles pour les réduire en miettes. Il a su frapper là où ça faisait le plus mal, nous amenant dans cette situation que je ne voulais plus retrouver. « Tu peux pas douter de ça alors que c’est moi qui ai pris la décision de revenir vers toi alors que j’aurais pu recommencer ma vie d’avant et aller vers lui. Je pourrai pas changer ce qui s’est passé Bailey, mais on pourra pas supporter une vie ensemble si tu décides de casser la gueule de tous les mecs avec qui j’ai eu une aventure. » Incapable de la contredire, je me contente de hocher la tête, le regard viser au sol de la cuisine. « La violence c’est pas pour moi. » que je marmonne lentement. Je n’ai jamais été violent et si j’avais réellement eu envie de foutre mon poing dans la figure de Pete, je n’ai jamais voulu tout le reste. C’est lui qui s’est emporter comme jamais, déchaînant sa colère sur ma personne en crachant tout le venin qu’il semblait avoir emmagasiné. Ces paroles, j’ai du mal à les oublier, elles qui résonnent si fort avec les propos que mon paternel avait coucher sur le papier.

« Je t’en aurais pas voulu si tu m’en avais parlé. » Une nouvelle fois, je hoche la tête, alors qu’elle se penche près des enfants pour les rassurer. Ils ne disent rien tous les deux, comme s’ils avaient senti le vent tourner. Le ventre noué, je ne fais plus réellement le malin quand je réalise à quel point j’ai bien pu me tromper. « Je réalise maintenant à quel point, c’était idiot, mais… J’ai eu peur que ça gâche tout. » Tout ce que l’on avait retrouvé lors de notre voyage. C’est si précieux que je ne voulais en rien venir y faire la moindre égratignure. « Il est blessé aussi ? » Je hausse les épaules, me souvenant du bruit qu’avait fait son nez. « Je crois que je lui ai cassé le nez… » Mon regard se repose sur mes phalanges encore bleutées. « J’ai frappé une seule fois. » Quand lui s'est défoulé sur moi comme jamais.

Le silence s’éternise un peu, alors que j’ose à peine m’approcher des jumeaux. Je ne veux pas réellement qu’ils me voient dans cet état même s’ils ne s’en souviendront probablement jamais. « Jill… » Je n’ai pas envie qu’elle parte tout de suite et surtout, j’ai besoin de lui dire autre chose. « Tu te souviens de la lettre que mon père m’a laissée ? » Celle que j’avais juré ne jamais vouloir lire, que j’avais enfoui dans un tiroir. Celle qu’elle m’avait proposé de lire pour moi. Celle que j’ai voulu affronté seul. « Je pensais être capable d’encaisser, j’ai préféré l’ouvrir quand ils étaient avec toi. » Pour que jamais ils ne me voient dans une situation de crise émotionnelle provoquer par mon paternel. « Tout ce qu’a dit Pete… Ca a trop résonné avec ce qu’il a écrit lui. » Je ne me cherche pas des excuses, je ne veux pas me cacher derrière la cruauté de mon père encore une fois. Je lui explique simplement les choses, ce que je comptais lui dire en allant les chercher chez elle.

Elle est énervée, elle est déçue, mais elle ne crie pas. Aucun des deux ne crie et c’est aussi en ça qu’ils se rendent compte qu’ils ont un peu évolué. Qu’ils grandissent ensemble, même si Bailey n’a pas l’air de comprendre à quel point Jill fait des efforts pour lui prouver qu’elle ne veut que lui dans sa vie. « Je sais pas ce qu’il va falloir pour qu’ils comprennent… » Pete n’est pas pour cette union, Haley non plus, mais Jill n’en a plus rien à faire. Elle ne veut pas penser à qui que ce soit d’autre que sa famille, même si elle sait très bien qu’elle ne pourra jamais faire une croix sur Pete qui est une constante dans sa vie. “Même s’ils ne comprennent pas, ils n’auront pas le choix.” Elle reste éloigné de Bailey, même si elle continue de s’inquiéter des marques sur son visage et sur le reste de son corps. Elle continue d’être énervée, même si, là encore, cette bagarre montre que Bailey ne veut plus la partager ni se laisser faire. C’est rassurant dans un sens, mais Jill ne sait plus vraiment comment elle se doit de réagir.

Elle lui demande si Pete aussi a été frappé, ou si Bailey a été le seul à être aussi abîmé des deux. Elle lui explique qu’il ne peut pas douter d’elle à ce point là, il ne peut pas remettre en doute tout ce que la McGrath a pu lui dire à cause de quelques mots venant de Pete. « La violence c’est pas pour moi. » Elle lève les yeux au ciel et retient un léger sourire. Il n’a jamais été de ceux qui se battent. “Je te donnerai des cours de boxe un jour.” Elle hausse les épaules comme si de rien n’était, elle est toujours un peu déçue, et elle ne sait pas comment faire pour passer à autre chose. Elle se rapproche des bébés, prête à repartir avec eux alors que les explications ne suffisent pas, et qu’elle sera tout aussi frustrée si elle retourne dans son appartement. Elle continue de parler, elle a besoin de plus d’explications, elle a besoin de savoir si la confiance est en réalité définitivement perdue ou s’ils ont encore une chance. « Je réalise maintenant à quel point, c’était idiot, mais… J’ai eu peur que ça gâche tout. » Il réalise, et c’est déjà un pas en avant. Elle aurait aimé qu’il lui en parle au moment où c’était arrivé, comme elle l’a fait quand Pete l’a embrassé. “Ca pouvait pas tout gâcher…” Pas quand il se bat face à ceux qui veulent sans cesse nous séparer. « Je crois que je lui ai cassé le nez… » “Mhmh... “ Pete aussi doit donc être très marqué au visage. « J’ai frappé une seule fois. » Elle hoche la tête et la demoiselle se rapproche de Bailey, observant une fois de plus son visage de près. “Tu penses que tu vas leur faire peur ?” Elle a remarqué le fait qu’il ne veuille pas s’approcher des jumeaux. “Tu leur manques." Et cette fois elle parle autant pour elle que pour les deux bébés qui les observent en restant silencieux.

Elle hésite vraiment à partir, que faire de plus ? Elle n’a toujours aucune idée de comment réagir. « Jill… » Elle se tourne pour lui faire face. « Tu te souviens de la lettre que mon père m’a laissée ? » Elle hoche la tête, et elle sent que cette conversation va prendre un tout autre tournant. « Je pensais être capable d’encaisser, j’ai préféré l’ouvrir quand ils étaient avec toi. » Elle soupire en fermant les yeux, il n’aurait pas dû faire une chose pareille tout seul. “T’aurais dû m’attendre…” Elle murmure presque, parce qu’elle sait que dans tous les cas il ne l’aurait pas écouté. « Tout ce qu’a dit Pete… Ca a trop résonné avec ce qu’il a écrit lui. » Il reste éloigné, mais Jill ne résiste pas à son envie de se rapprocher un peu de lui. Ils n’ont pas eu de vraies explications, mais elle sait que pour cette conversation elle doit mettre ses frustrations de côté. “J’espère que t’as brûlé cette lettre.” Elle enroule ses bras autour du cou du jeune homme pour l’enlacer. “Arrête de les croire eux, et mets toi à me croire moi.”

« Même s’ils ne comprennent pas, ils n’auront pas le choix. » Soudainement, je comprends que c’est moi qui aie fauté sur toute la ligne quand Jill m’assure dans un calme presque Olympien que personne ne pourra plus jamais avoir raison sur notre relation. Elle s’en tient à la décision que l’on a prise à deux, elle ne vacille pas à la moindre remarque, elle s’entête à vouloir que tout fonctionne entre nous. J’ai été le faible, celui qui a trop flancher au premier coup dur et je m’en veux d’avoir agi ainsi quand je lui ai trop souvent reproché son manque de confiance en nous. À croire que les rôles se sont inversés sans que l’on en prenne réellement conscience. Je vois dans son regard qu’elle est déçue de mon comportement et il n’en faudra pas plus pour que la culpabilité explose tel un feu d’artifice. « Je suis désolé. » Fautif d’avoir laissé les vieux démons attaquer à nouveau sans avoir trouvé une parade pour les contrés. J’ai failli à la promesse que je lui avais faite et elle est en droit de m’en vouloir pour cela alors que tout se passait si bien jusqu’à présent. Comme pour punir, j’impose de la distance être nous, lui assure que je réalise à quel point tout cela était parfaitement injustifié. Je vais devoir me faire pardonner, c’est à moi de lui prouver que je souhaite avancer désormais. « Ça pouvait pas tout gâcher… » Elle a confiance et je ne saurais expliquer ce que cela provoque en moi. C’est une preuve de plus, probablement celle qui me manquait sans que je n’aie jamais pu le comprendre auparavant. « Ca ne se reproduira plus. » que j’assure encore un peu fébrilement. J’essaye malgré tout, crier ne servira à rien, avouer ses fautes et avancer c’est ce qui nous permettra de durer désormais. Elle s’étonne probablement de mon éloignement Jill alors que sa main cherche la mienne et que son sourire se veux totalement rassurant. « Tu penses que tu vas leur faire peur ? » Je hoche la tête quelque peu penaud. « J’ai pas vraiment envie qu’ils me voient comme ça. » J’ai des bleus sur le visage, rien de choquant en soi, mais je n’ai pas envie que mes enfants me voient comme ça. Je me sens idiot et je paie le prix fort. « Tu leur manques. » Et c’est seulement là que j’avance pour la rejoindre, pour venir toucher du bout des doigts la joue de Tracy. « Vous me manquez aussi. » Quelques jours éloigné, c’est déjà trop.

Il faudra un instant, quelques minutes pour trouver les mots et lui exposer ce qui se cache derrière mon silence. L’éclat de colère contre Pete qui d’un regard extérieur peut paraître si injustifié quand en réalité, il n’a été que le punching-ball de mes émotions. Cette lettre que j’ai lue seul, pensant pouvoir assurer, quand en réalité elle a finit de m’écraser. Des années de remarques acerbes qui prenaient fin pour toujours. Cela n’excuse pas mon silence et cette tentative de mensonge, mais je lui offre toutes les explications, tout ce qui m’a poussé a frapper le premier. « Arrête de les croire eux, et mets toi à me croire moi. » Son regard plongé dans le mien, j’ai l’impression d’y découvrir une vérité bien plus vorace, bien plus ancré que les mots que mon paternel avait dédaigner m’adresser. « Il fallait que je le fasse, pour passer à autre chose. » Ce n’est pas simple, il y a encore des années de non dits et de souffrance a traiter, il y a ma mère rester seule à Londres et tout un tas de problèmes familiaux que je traînerais pour le reste de ma vie comme un boulet. Mais c’était également le point finale d’une relation toxique avec un père qui, j’en reste persuader, n’a jamais réellement su m’aimer. « Je sais que je vais devoir travailler sur moi pour que ça aille entre nous. » Avant, je refusais l’idée même d’explorer ce pan de ma vie. Désormais, j’ai compris, qu’il allait falloir que je me débarrasse de certaines choses pour mieux avancer, pour devenir un père et un mari digne de ce nom. « Peut-être que tu pourrais garder les jumeaux encore deux ou trois jours ? » que je propose lentement, parce que je suis effrayé à l’idée de devoir gérer ce genre d’émotions et mes enfants en même temps. « Et après, on reprendra notre rythme et je t’expliquerais tout, à chaque fois. » Chaque étape même les plus difficiles.

Elle est encore vexée Jill, elle ne comprendra pas vraiment pourquoi il a voulu lui cacher tout ça, elle ne le comprend pas encore en tout cas. Elle soupire, elle se rapproche des jumeaux mais elle continue de se concentrer sur Bailey. Ils n’ont pas hurlé et ce n’est pas le carnage dans la maison, c’est en ça qu’on voit qu’ils ont réellement commencé à évoluer. « Je suis désolé. » Elle sait qu’il s’en veut, mais elle a du mal à passer au-dessus de ce qu’elle vient d’apprendre et ce qui vient de se passer. “Je veux plus de ça.” Ils l’avaient déjà promis, et elle est prête à lui laisser encore une chance. Elle est certaine que ce n’est pas la dernière fois qu’elle devra faire ça, et elle sait qu’elle ne lui dira pas que c’est sa dernière chance, parce qu’elle veut avancer et qu’ils ont le droit de faire des erreurs. Elle est proche du parc et elle regarde les jumeaux qui n’accordent leur attention qu’à leurs jouets depuis quelques secondes. « Ca ne se reproduira plus. » Elle hoche la tête, elle l’espère, ils doivent se faire confiance, il n’y a que comme ça que ça peut réellement fonctionner.

Elle regarde Bailey qui observe ses enfants de loin, il ne les a pas vu depuis des jours et elle sait très bien qu’il doit mal le vivre. « J’ai pas vraiment envie qu’ils me voient comme ça. » Elle soupire, il est amoché mais elle l’a déjà vu dans un pire état que ça. “C’est toi qui vois.” Elle ne lui mettra pas un bébé de force dans les bras. Son regard fait des allers-retours entre les bébés et le jeune homme qui garde encore ses distances avec sa famille. « Vous me manquez aussi. » Jill se détend encore un peu, elle ne lui en veut plus vraiment. Elle se rapproche de lui pour attraper sa main, pose sa tête contre son épaule et observe les bébés avec lui pendant de longues secondes en restant silencieuse.

Et elle comprend. Il a ouvert la lettre seul et il n’aurait pas dû. Elle se tourne vers lui pour capter son regard empli de doutes et de désespoir et elle tente de le rassurer comme elle le peut. « Il fallait que je le fasse, pour passer à autre chose. » Elle hoche la tête, elle savait depuis le début qu’il devait la lire pour avancer, mais elle pensait qu’il aurait besoin d’elle pour affronter une telle chose. « Je sais que je vais devoir travailler sur moi pour que ça aille entre nous. » Ils sont tous les deux dans le même cas. “On a toujours su que ce serait pas facile.” Ca ne l’a jamais été, et ça ne le sera sûrement jamais. « Peut-être que tu pourrais garder les jumeaux encore deux ou trois jours ? » Elle le regarde dans les yeux, et elle sent qu’il a encore besoin d’être un peu seul. “Bien sûr.” Elle aurait préféré rester là avec lui ce soir, mais il a encore besoin de temps. « Et après, on reprendra notre rythme et je t’expliquerais tout, à chaque fois. » Elle enlace ses doigts à ceux de Bailey et pose un baiser au coin de ses lèvres, restant proche de lui encore quelques secondes. “Je crois que je devrais y aller.” Ils ne se quittent pas en froid même si tout n’est pas encore réglé, il a besoin de temps et elle est prête à lui en laisser.

Tout est encore fragile quand mes actions semblent avoir mis un énorme coup de pied dans les fondations que l’on s’efforce de reconstruire. Il était certains que rien ne serait parfait, j’ai beau lui présenter des excuses, lui parler de la lettre de mon père, c’est un échec qui s’ajoute au sein des promesses que j’avais juré d’honorer pour elle. Elle n’est pas en colère la brune, mais quelque chose la chiffonne. Malgré tout, elle ne refuse en rien de venir se réfugier au creux de mes bras. J’apprécie le moment, prends le temps de serrer son corps contre le mien comme un millier d’excuses supplémentaires. Du coin de l’œil, un peu, de loin, j’observe les jumeaux qui attrapent leurs pieds dans leur parc. Ils vont bien, ils sont heureux tous les deux quand ils passent du temps avec leur maman. Bien sûr qu’ils me manquent atrocement, mais pour le bien-être de tout le monde, je préfère qu’ils repartent avec Jill. J’ai besoin de m’enfermer dans ma bulle, probablement de tout laisser s’écouler dans une mélodie ou des paroles de chansons. Dans ces moments, je me sais incapable de m’occuper de quelqu’un d’autre, encore moins de deux bébés. C’est un déchirement de demander cela, je vois au regard de Jill qu’elle aurait aimé autre chose, mais c’est mieux ainsi. « Quand je viens les chercher, on dînera ensemble ? » Ce n’est qu’une maigre proposition, mais c’est la promesse que tout reprendra le bon chemin. C’était probablement la dernière bosse de mon côté. Le dernier pavé que je me devais de jeter dans la mare. Il est temps d’apprendre à se reconstruire désormais.

« Je crois que je devrais y aller. » Rien n’est pleinement réglé, mais le ton est retombé, la tension s'est éloignée. Je mesure la chance qu’elle m’offre à cet instant et viens chercher ses lèvres dans un tendre baiser. « Merci Jill. » Un autre baiser pour la forme, pour crier des je t’aime et des remerciements. Je finis par m’approcher des jumeaux pour les câliner et aide Jill à retrouver sa voiture. « On se voit très vite. » C’est promis.