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 (Boyd) erreur sur la personne

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Message(#)(Boyd) erreur sur la personne EmptyLun 12 Avr 2021 - 22:58



La routine était toujours la même. La même heure. Tous les matins, son réveil sonnait. Tous les matins, elle se réveillait dans ce lit king size, dans cette maison qu’elle devrait partager avec son père mais elle demeurait : seule Svetlana ouvrit les yeux, fracassa le réveil de sa petite main avant de pousser un soupir de mélancolie. Ses cheveux noirs épars, elle se releva pour les laisser tomber devant ses yeux, regard qu’elle tourna vers son chat qui la fixait de ses grands yeux jaunes. Nourris-moi, semblait-il lui dire. La jeune demoiselle fronça les sourcils alors que Winter vint en courant pour réclamer ce qui lui était dû. Afin de ne rien oublier et car tout était millimétré, elle attrapa le post-it qu’elle avait laissé la veille, passa la tenue préparée avec soin. Cette longue robe couleur nuit tomba sur son mètre quarante-sept, trainant au sol, mais moulant ses formes. Carey l’avait surnommé Mortitia, elle ne faillirait pas à ce dernier. L’air blasé, la demoiselle s’arma de son eye-liner, se contentant du strict minimum avant de quitter son reflet pour aller dans la cuisine et ainsi boire son café noir. Comme la couleur de son âme. Doucement, sortant de sa torpeur, elle avisa son programme du jour avant de lever les yeux au ciel. La monotonie de cette vie, son mépris pour la technologie. Et surtout, elle devait retrouver son journal. Son précieux ouvrage avait disparu depuis quoi ? Deux-trois semaines ? La jeune femme ne s’en affola pas plus que ça mais il contenait quand même toute sa vie. De sa séquestration par Ludmilla, des abus de son ex-compagnon à l’abandon devant l’autel. Quelle vie, quelle formidable vie n’est-ce pas ? Un palmarès digne d’un médaillé des Jeux Olympiques. A coups sûrs, elle ne serait pas perchiste vu sa taille. Lancé de poids ? Si cela pouvait atterrir dans les parties de certains hommes en chaleur. Ou encore le javelot pour faire finir en brochettes les pétasses clonées qui ne cessaient de la harceler.

Le temps fila tout comme elle alors qu’elle se retrouva assise à son bureau. Dans l’attente qu’ils arrivent. Le tas de copie posé devant elle, elle se garda de faire un commentaire alors que quelques minutes plus tard, elle se tenait debout pour leur rendre. Médiocre. A vrai dire, Lana se demanda pourquoi elle s’évertuait à enseigner à des singes pareils. Si ce n’était pour les envoyer sur la lune. Lasse, elle donna son cours sur l’anatomie des tortues, sa fidèle Caroline en main alors qu’elle la caressa distraitement. Le petit animal avait quitté sa baignoire chérit alors qu’elle donna tout son cours avec la passion qui l’animait pendant les 45 minutes. Puis, le charme vint s’évanouir alors que ses étudiants se levaient, la remerciaient tous abattus avant de sortir. Elle les imita. Après tout, la brune avait encore un peu de temps avant le prochain. Et que ne donnerait-elle pas pour un sandwich immonde de la cafétéria pour se mélanger avec les autres ? Sa grande passion. Tout le monde le sait qu’elle est aussi sociable qu’un Bernard l’Ermite. Sur le perron du préfabriqué qui portait son nom sur la porte, elle dodelina de la tête avant de faire tourner son poignet pour en extirper son fume-cigarette. La longue tige vint se coincer entre ses lèvres alors qu’une épaisse mèche de cheveux vint cacher la moitié de son visage tandis qu’elle allumait ce qui faisait office de salut à ses yeux.

Il y avait quelqu’un.
Elle tourna lentement sa tête vers l’homme présent.
Son regard bleu perça celui de l’homosapiens pendant quelques secondes alors qu’elle inclina la tête sur le côté, sourcils froncés. « C’est nouveau ça. » Sa voix râpeuse s’éleva dans les airs alors que saisissant l’étoffe qui l’habillait, Lana alla s’asseoir sur le rebord du muret juste devant sa salle avant de dégainer l’engin de Satan. Enfin son iPhone. Joachim voulait répéter un nouveau numéro, grand bien lui en fasse mais elle ne connaissait pas les paroles. Il lui avait mis le morceau sur ce truc. Qu’elle s’évertua à faire tourner entre ses mains, sa tortue perchée sur son épaule, semblant en sommeil. L’inconnu était toujours là. un coup d’œil à la dérobée et elle étudia sa stature. Sa posture et ce qu’il en dégageait. Le fric. Un nanti pour sur. Prenant une profonde inspiration, la canadienne se tourna vers lui avant d’incliner de nouveau la tête sur le côté, dégageant par la même occasion son front. « Bonjour. » Salut poli, francisé comme à son habitude alors qu’elle lui fit un signe timide de la main. « Vous attendez quelqu’un ? » De nouveau, la question était légitime alors qu’elle cilla. Puis, elle évacua le surplus de fumée de ses poumons avant de déglutir. « Si vous restez trop longtemps dans cette position, vous risquez de prendre racine. Venez donc vous asseoir. Je ne mords pas et Caroline a déjà mangé. » Elle dégagea une partie de son épaule de sa lourde masse capillaire, dévoilant par la même occasion la présence du reptile avant de retourner à son téléphone. « J’ai beau faire partie de la jeune génération, ces objets sont toujours un véritable mystère pour moi. » Les paroles furent dites plus pour elle-même que pour son interlocuteur. Après tout, il était libre de ses mouvements alors qu’elle prit une autre bouffée de nicotine. Mais elle était certaine que l’inconnu ne faisait pas partie du décor universitaire.
Son costume coûtait bien trop cher.

@Boyd Amaranth :l: :l: :l:
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Message(#)(Boyd) erreur sur la personne EmptyMer 14 Avr 2021 - 11:30

Un des rituels se fait tranquillement dans le quotidien de Boyd, c’est aller à Toowong, à l’université pour déjeuner avec son amie de toujours, Leslie. Elle enseignait tranquillement là-bas et il est venu avec un sac d’un repas à emporter de leur restaurant préféré, bien sûr que l’amour de Leslie vis à vis de Boyd s’est décuplé. Surtout que ce dernier avait juste dit qu’il prenait à emporter, sans préciser de quel restaurant ça venait. Alors ils ont très bien mangé, et s’il avait un peu ronchonné parce que Leslie devait reprendre les cours, il était content de l’avoir vue. Même si en vrai, ils se voient assez souvent dans la semaine, ne vivant pas trop loin l’un et l’autre. Il n’est pas juste venu pour la voir, bien sûr, il est venu pour un rendez-vous avec une auteure qui a écrit un livre biographique.

Comme il connaît plutôt bien l’université et les recoins, il sait y circuler. D’autant plus que de base, il n’a vraiment pas le droit d’être ici vu qu’il n’est pas étudiant, encore moins professeur (mais ça ne saurait tarder vu le nombre de fois qu’il vient voir Leslie, dont la plupart pensent qu’ils sont en couple alors que nenni), il a réussi à y avoir accès grâce à Leslie. En tout cas, il a juste à relire le mail qui est sur son ordinateur, devenu portable, qui se range facilement dans la poche pour comprendre où trouver Svetlana Beaulieu, elle saurait le reconnaître lui a-t-elle dit. Alors, il est là à l’attendre, attendre que les cours se terminent, tandis que ceux de Leslie vont commencer. C’est l’heure de la pause pour les autres.

Une personne arrive sur le perron, avec un accoutrement pas des plus communs, il croise son regard pendant quelques secondes, il peut même remarquer la présence d’un animal dont il peut vite reconnaître: une tortue. Boyd détourne le regard et joue avec le téléphone à la main, il se met à réfléchir sur ce qu’il vient de voir. Mme Beaulieu lui a écrit qu’elle le reconnaîtrait assez facilement, parce qu’elle le voit souvent dans les couloirs de l’université, à trainer avec Leslie. C’est comme ça qu’elle a su qu’il était un éditeur… Il sait que c’est une professeur et avec tout le récit autobiographique, à lire, il pourrait lui donner un âge de plus de quarante ans, mais il préfère ne pas se faire un avis tout de suite bien qu’il n’a pas pu s’empêcher d’analyser le manuscrit. Il regarde l’heure sur sa montre et voit qu’elle est en retard, bon… Il n’aime pas les retards, mais ce n’est pas grave, il peut bien faire un effort et bien qu’il est patient, très patient, il ne peut pas attendre tout l’après-midi sachant qu’il a beaucoup de travail à faire.


« Bonjour » La voix s’élève et Boyd se retourne vers la personne qui est là depuis le début, en train de fumer. « Bonjour » répond-t-il avec un sourire sérieux « Vous attendez quelqu’un ? » Il hoche la tête sans dire un mot, ce n’est pas quelqu’un de très bavard avec les inconnus, mais en vrai, elle pourrait peut-être l’aider cette étudiante, elle doit forcément connaître la professeure Beaulieu. « Je cher… » « Si vous restez trop longtemps dans cette position, vous risquez de prendre racine. Venez donc vous asseoir. Je ne mords pas et Caroline a déjà mangé. » Il sourit amusé de cette métaphore. « Difficile de prendre racine sur un sol bétonné comme celui-ci, il faudrait que je reste au moins trois mois pour que cela se fasse » répond-t-il avant de bouger pour aller s’asseoir, il observe vraiment la tortue qui est sur l’épaule de la jeune femme et qui s’appelle Caroline, comme dans le livre…

Maintenant qu’il peut enfin l’observer sans que ce soit trop intrusif pour elle, il remarque de plus en plus les similitudes, même dans la manière de parler, de s’habiller… En vrai, il y a tellement d’indices qui fait qu’il peut comprendre qu’il fait face à Mme Beaulieu, mais pourtant elle n’a pas l’air de le reconnaître, elle qui dit l’avoir vu plusieurs fois ? « J’ai beau faire partie de la jeune génération, ces objets sont toujours un véritable mystère pour moi. » Boyd fait une moue, il comprend ce qu’elle veut dire bien qu’il reste quand même étonné d’entendre ça d’une jeune comme elle. Elle n’est pas si à l’aise avec la technologie ? Encore un autre point en commun avec la Sevtlana du journal ? C’est de plus en plus perturbant et il a du mal à comprendre ce qui se passe. « La technologie est quand même une menace, surtout quand l’on sait que tout le monde lit les livres dessus… » Il n’aime pas trop ça, pour un éditeur comme lui qui préfère largement le contact physique des livres, sentir leur odeur, pouvoir les mettre dans une bibliothèque au lieu de remplir quelques MO de mémoire sur son téléphone. « J’attends bien quelqu’un. » dit-il doucement, il veille ses réactions. « Elle m’a donné rendez-vous ici, à ce lieu précis et qu’elle serait avec sa tortue Caroline, cette tortue qui se trouve également dans le livre qu’elle a écrit… » Une pause. Il la regarde sérieusement. « Est-ce que vous êtes Svetlana Beaulieu ? » Il demande, tout en s’interrogeant s’il n’est pas en plein test, avec elle pour vérifier s’il a bien lu le livre probablement ?

@Svetlana Beaulieu
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Message(#)(Boyd) erreur sur la personne EmptyMer 14 Avr 2021 - 14:28



Svetlana le savait. Que sa vie était morne et qu’elle avait un gout insipide. Elle avait cru toucher quelque chose du bout des doigts au contact de Ben. Mais ce dernier s’était envolé comme s’il n’avait jamais existé et elle était retournée à son quotidien. Tous les matins, c’était le même rituel. Le café, la boîte de fruits frais au cas où elle n’aurait pas le temps d’aller au restaurant universitaire, une grande bouteille d’eau et un look des plus excentriques. Aujourd’hui, elle dérogeait un peu à sa règle. Elle ne portait pas ses gants. Ceux-ci masquaient d’ordinaire certaines cicatrices présentes sur ses mains. Elle détestait son corps, elle haïssait ses mains, vestiges de ce que lui a fait subir Ludmilla par le passé. Alors que la note de piano était fausse, alors que l’enfant ne faisait que se tromper dans les accords, sa mère lui assénait des punitions toutes plus violentes les unes que les autres. Le clapet s’était même refermé sur ses mains, ce qui faisait désormais que l’enfant devenu désormais adulte n’osait plus approcher l’instrument de près ou de loin. Alors qu’elle adorait en jouer, qu’elle aimait s’évader par la musique. Fort heureusement pour elle, sa génitrice n’a jamais su qu’elle chantait. Elle le faisait tous les soirs, postée sur le toit à regarder les étoiles avant que ne survienne l’incident, avant que la petite sorcière ne manque de brûler. Elle était drapée dans ses traumatismes. Ils faisaient corps avec elle, évoluant autour d’elle comme si elle était l’épicentre de tout et donc qu’elle n’arriverait jamais à s’en défaire.

Et pourtant, elle continuait de croire que dans les confins de l’univers, elle trouverait des personnes dignes d’intérêt. Un peu comme Chloé avec qui elle évolue, avec qui elle apprend à doucement s’épanouir. Avec Deborah qui connaissait tout. Et avec Joachim. Son meilleur ami, proche de la quarantaine était aussi excentrique qu’elle mais dans sa manière de se tenir. C’était comme si en regardant Svetlana, on perdait cette faculté de voir la vie avec ses milliers de couleurs mais qu’en retournant sur Joachim, la normalité était revenue. Il suffisait de voir comment la demoiselle se tenait. De sa petite stature, elle gardait bien souvent la tête basse, les cheveux détachées pour cacher son visage. Elle ne cessait de le répéter à autrui : elle n’était pas belle. Elle était d’une banalité affligeante avec ses traits enfantins. Tout en elle ne transpirait pas l’ésotérisme, bien au contraire. Il suffisait de voir comment Ben l’avait abandonné à la Saint Valentin, comme si dans le fond, elle n’était qu’une parmi tant d’autres. Bien entendu après avoir fait foi de tant d’audace, la jeune femme en est venue à culpabiliser sur sa conduite qu’elle ne comprenait pas. Elle avait commencé à éprouver des sentiments qu’elle ne maitrisait pas, qu’elle n’avait point l’habitude de ressentir. Et pour cause que commencer à désirer un autre être humain était une donnée inconnue dans la matrice que représentait son cerveau. Fort heureusement, elle savait que le phénomène n’était que chimique et surtout physique. La concernant, elle avait tout besoin d’une connexion mentale avec la personne avant s’adonner à ce genre de pratiques qu’elle exécrait. Mais si les gens se complaisaient dans leur lubricité, tant mieux pour eux.

Les questions s’envolèrent d’elles-mêmes alors qu’elle reprit sa place sur son muret. Elle y était trop souvent assise. Avec un livre entre les mains, avec son téléphone qu’elle tentait de faire marcher ou encore avec sa thèse qu’elle écrivait. On aurait pu inclure son journal de couverture de cuir noir -reproduction de celui d’Elvis Marvolo Riddle- mais elle l’avait égaré depuis quelques semaines. Sa mémoire photographique avait pourtant enregistré l’information qu’il demeurait sur son bureau. Et une fois qu’elle fut revenue sur ses pas, il avait disparu. L’explication la plus plausible fut qu’un élève l’ait pris. Sans doute pour se moquer. Perdue un peu dans ses pensées, sa rétine enregistra cependant la présence d’une tierce personne. Alors qu’elle le regardait avec un regard en coin. Elle se demandait si elle devait l’aborder. Proposer une cigarette ou autre car il semblait attendre quelqu’un. Et même s’il paraissait d’apparence calme, elle crut discerner quelques signes d’exaspération. Et rien ne l’agaçait plus qu’un homme énervé à ses côtés. Ainsi donc elle prit la parole, posant son regard trop grand sur lui. Il avait la peau hâlée, signe distinctif d’un natif de ce pays. La sienne demeurait laiteuse, trop blanche, démontrant qu’elle venait de contrées plus froides. « Difficile de prendre racine sur un sol bétonné comme celui-ci, il faudrait que je reste au moins trois mois pour que cela se fasse » Elle eut un rictus pouvant se rapprocher d’un début de sourire avant de porter son fume-cigarette à ses lèvres. Le visage de l’homme lui semblait familier. Mais d’où ? Elle ne saurait le dire. « Ceci vous n’en savez rien. La nature pourrait décider de reprendre ses droits et de vous enraciner elle-même dans le sol. Après tout, bon nombre d’ouvrages en ont fait l’objet. » Elle pensait notamment à l’un de King qu’elle avait lu il y a quelques années ou encore à ce livre qui avait eu droit à une adaptation des plus discutables. Annihilation. Des sornettes à ses yeux.

Avant que l’homme ne décide à se rejoindre, sans avoir de quelconques présentations. Les usages sociaux seraient-ils aussi bancals que les siens ? Svetlana ôta le châle qu’elle avait sur les épaules pour le poser délicatement à côté d’elle en l’invitant à prendre place. « Je ne voudrais pas que vous tâchiez votre si beau costume. Il a l’air de coûter cher. » Ce n’était qu’une constatation et nullement une critique dans sa bouche. Après tout, ses robes étaient faites sur-mesure, elle dépensait également pour maintenir ce style vestimentaire peu banal. Et la voilà qui repartit dans son monde à essayer de comprendre comment fonctionnait ce maudit engin. « La technologie est quand même une menace, surtout quand l’on sait que tout le monde lit les livres dessus… » Elle tourna la tête vers lui, veillant à ce que Caroline ne soit pas encombrée par ses cheveux. Le haut de son corps prit donc une position de sorte à ce qu’elle puisse maintenir une conversation correcte avec son interlocuteur. Il avait une voix assez agréable. Assez rauque, suave dirai-elle. Étant chanteuse dans un cabaret, Svetlana accordait énormément d’importance à la voix de la personne avec qui elle conversait. Ainsi, elle put lire le calme qui régnait au sein de la personnalité du quarantenaire rien qu’en écoutant ses simples mots. Et le fait qu’il était aussi blasé qu’elle. « Votre visage me dit quelque chose. » Directe et sans conteste nullement diplomate, la voilà qui se remit à chercher dans son esprit où elle avait pu voir la tête de l’homme. Assurément, il avait un physique avantageux. Entretenu. Bien habillé, les cheveux bien coupés, le visage lisse. Donc, il n’avait pas l’air d’être homme qu’on oublierait assez souvent. « Et pour répondre à votre diatribe sur la technologie, Einstein l’a dit lui-même. Il est hélas devenu évident aujourd’hui que notre technologie a dépassé notre humanité. » N’avait-il pas parlé de livres ? Un carillon se mit à retentir dans l’esprit de la canadienne. Ne le sais-tu donc pas, inconnu très séduisant qu’il ne faut pas converser de ça avec une jeune femme comme elle ? « De même que certains auteurs en ont fait leur gagne-pain. Wells, Asimov. La science-fiction relate tellement de faits nous démontrant la nocivité de la technologie. Si bien que pour moi, cet engin est plus comme un objet maléfique qu’un véritable salut. Et je préfère le papier. » La voici à fouiller dans son sac, sortant l’ouvrage -qui sans le savoir venait de la maison d’édition de l’homme d’affaire- qu’elle lui tendit avec un semblant de sourire sur ses fines lèvres.

« J’attends bien quelqu’un. » Bien entendu, un littéraire ne trainerait pas dans cette partie de l’université s’il n’avait pas rendez-vous avec une tierce personne. « Elle m’a donné rendez-vous ici, à ce lieu précis et qu’elle serait avec sa tortue Caroline, cette tortue qui se trouve également dans le livre qu’elle a écrit… » Et là voilà qui se raidit à l’écoute de la tirade sur l’homme. Un livre qu’elle aurait écrit ? Svetlana fronça les sourcils alors que cette fois-ci, la connexion s’imbriqua. Stupide être humain de sexe féminin qui s’est laissé avoir par le charisme de l’homme. L’identité de ce dernier lui fut révélé dans son esprit comme si on venait de lever un voile quelconque sur une zone d’ombre. Lana avait lu un article sur lui. Vantant les mérites de sa maison d’édition -génial, elle qui venait de lui montrer son propre travail comme s’il s’agissait d’un Saint Graal à ses yeux-, elle se rappelait mot pour mot ce qu’il en avait dit. « Est-ce que vous êtes Svetlana Beaulieu ? » La jeune femme posa son regard azuré dans celui plus foncé de l’homme. A vrai dire, sans réellement s’en rendre compte, elle le captura pendant quelques secondes. « Et est-ce que vous êtes Boyd Amaranth ? » La question fut lancée plus pour continuer les présentations. Mais quelque chose la chiffonnait. « J’ai lu un article sur vous. Et sur votre maison d’édition. Et apparemment, vous semblez au courant de faits sur moi. Sauf que monsieur Amaranth, je n’écris pas de livres. » Elle lui fit un sourire malgré elle. Un d’une délicatesse qui lui ressemblait bien alors qu’elle baissait les yeux, intimidée d’être devant une telle figure de l’édition. « J’écris une thèse. Mais je doute que le sujet vous intéresse. » Sa phrase fut ponctuée d’un petit rire alors qu’elle se détourna de lui pendant quelques secondes pour en sortir sa boite de victuailles. Envolé le déjeuner. Elle ouvrit le contenant pour sortir une fraise qu’elle donna à Caroline. La tortue tendit son cou avec nonchalance avant de la prendre dans son bec puis elle tendit sa nourriture d’infortune à Boyd. Autant partager, avec un petit sourire timide et le rose qui semblait lui monter aux joues.
Stupide petite femme qui se trouvait là, devant un homme bien trop grand.


@Boyd Amaranth :l: :l: :l:
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Message(#)(Boyd) erreur sur la personne EmptyJeu 15 Avr 2021 - 18:18


« Ceci vous n’en savez rien. La nature pourrait décider de reprendre ses doigts et de vous enraciner elle-même dans le sol. Après tout, bon nombre d’ouvrages en ont fait l’objet. » Elle a une petite réplique qui fait que Boyd garde le mince sourire aux lèvres, faisant envoler tout signe d’agacement quant au retard de l’auteure avec qui il a rendez-vous. Il est quelqu’un de bien calme, qui a su apprendre à se contrôler et qui fait attention à ne pas s’énerver pour un rien du tout. Il a appris à l’être ainsi parce que ça l’aide à avoir un recul et un point de vue extérieur de la situation tellement il arrive à s’en détacher sur ce coup-là. « Je ne suis pas botaniste certes, mais je sais que ça prendra quand même un minimum de temps pour que la nature s’enracine bien. » Il ne relève pas la remarque sur les livres comme elle l’a fait, ne voulant pas entrer dans un débat pour savoir quels sont les livres qu’elle aime mais que lui pourrait ne pas aimer. Il préfère ne pas entrer dans un jugement et laisser les gens rester dans leurs goûts, mais surtout d’apprécier leurs livres sans en être jugé par leurs goûts. Ceci n’est pas une stratégie de fuite, c’est une stratégie d’évitement, surtout en début de conversation qui pourrait peut-être partir sur un mauvais pied.

En tout cas, il se permet de joindre et s’asseoir à côté d’elle, bien qu’il allait discuter sur la non-nécessité de mettre un châle pour lui, pas besoin d’en faire tout un plat alors qu’elle est juste attentionnée. Alors il évite de la froisser à nouveau, parce que plus il la regarde, plus elle parle, plus elle se rapproche du personnage du roman qu’il a lu en plus. « Votre visage me dit quelque chose. » Boyd arque un sourcil et la regarde dans les yeux. Elle est là, à lui dire qu’il lui dit quelque chose. Est-ce qu’ils entrent dans un sorte de jeu ensemble ? Là où elle essaye de lui donner un petit indice et veut le titiller, en voulant tout faire pour qu’il ne parte pas et qu’il reste avec elle pour la découvrir davantage. « Et pour répondre à votre diatribe sur la technologie, Einstein l’a dit lui-même. Il est hélas devenu évident aujourd’hui que notre technologie a dépassé notre humanité. » une pause. « De même que certains auteurs en ont fait leur gagne-pain. Wells, Asimov. La science-fiction relate tellement de faits nous démontrant la nocivité de la technologie. Si bien que pour moi, cet engin est plus comme un objet maléfique qu’un véritable salut. Et je préfère le papier. » Boyd ne prend pas le temps de réfléchir qu’il finit par rebondir là-dessus. « Notre cher Asimov a dit un jour qu’on peut définir la Science-Fiction comme la branche de la littérature qui se soucie des réponses de l'être humain aux progrès de la science et de la technologie. Ils en ont fait leur gagne-pain peut-être, dans le fond, c’est mérité parce qu’ils sont là d’une manière ou d’une autre à prévenir de l’absurdité de l’évolution technologique et ils ouvrent les yeux à travers leurs livres. » dit-il avant de prendre le livre qu’il reconnaît tout de suite d’un auteur qui est dans la même branche que Wells et Asimov, il se met à sourire un peu encore une fois de plus en faisant exprès de détailler le livre qu’il connaît déjà par coeur, ayant assisté à sa création de A à Z. Boyd est quelqu’un qui est plutôt technophobe dans le fond, bien qu’il aie un compte Instagram (forcé par Leslie bien sûr et pour bien la surveiller sur les contenus qu’elle peut poster sur lui), il déteste donner le contrôle total à la technologie. Il est un des rares à ne pas utiliser l’assistant vocal, détestant cela, tout comme il préfère largement éviter une voiture automatique. Il veut tout faire par lui-même, du début à la fin, sans ne serait-ce laisser l’autonomie à la technologie. « C’est un très bon livre cela-dit, je vois que vous le dévorez en tout cas… » Il feuillette en voyant qu’elle est juste au milieu de l’histoire. De là, il peut également voir le côté soigné de la jeune femme, pas une page écornée, la couverture toujours en bon état. Elle accorde une réelle importance aux ouvrages et en prend d’un grand soin.

Pas de doute, au fur et à mesure que la conversation avance, avec cet échange qui est assez riche et de qualité. Boyd ne peut pas s’empêcher d’arrêter ce petit jeu qu’elle a instauré, parce que c’est intéressant pendant quelques minutes, mais au bout d’un moment, il vaut mieux laisser tomber les masques pour enfin parler, comme des adultes. Donc il lui explique la raison de sa présence, avant de lui demander très sérieusement si c’est bien cette personne dont il attendait depuis le début. « Et est-ce que vous êtes Boyd Amaranth ? » Il y a un échange de regard entre les deux personnes, qui se regardent réellement dans les yeux. Ils se font plus ou moins les présentations d’une manière assez originale, d’habitude c’est lui qui se présente et elle devait se présenter, pas l’un et l’autre comme ça. Elle a vraiment un beau regard en tout cas, c'est dommage qu'elle le cache vraiment, mais il peut bien comprendre ces raisons avec tout ce qu'elle a subi. « J’ai lu un article sur vous. Et sur votre maison d’édition. Et apparemment, vous semblez au courant de faits sur moi. Sauf que monsieur Amaranth, je n’écris pas de livres. » Alors qu’il pensait que les choses sérieuses peuvent commencer, il se retrouve un peu déstabilisé et cela se voit dans sa posture où il se redresse, qu’il plisse les yeux assez intrigué. Elle n’écrit pas de livre du tout ? « Ma réputation me précède… Mais comment ça vous n’écrivez pas de livres ? » « J’écris une thèse. Mais je doute que le sujet vous intéresse. » Elle se met à rire un petit peu et elle se détourne de lui, pendant qu’il se met à réfléchir, il essaye de comprendre ce qui se passe. Qu’est-ce qu’il vient de lire alors ? Mais surtout, plus important, avec qui il vient d’échanger pendant tout ce temps là ? Il la regarde nourrir la tortue alors qu’il se mord intérieurement la joue, toujours en train de réfléchir avant de devoir expliquer la situation. Il la regarde à nouveau et voit qu’elle lui tend une boite. Il prend un fruit et incline légèrement le menton, veillant à ne pas trop la brusquer et lui effleurer les doigts au cas où. « Merci. » Il se met à manger la framboise et puis, il se détourne d’elle de suite pour ouvrir son sac et en sortir un petit journal pour le tendre à Svetlana. « Je pense qu’il y a un énorme malentendu dans cette situation. Il y a quelques jours, j’ai reçu un courrier d’une personne avec ce livre et cette personne s’est présentée à votre nom, elle m’a demandé de le lire et que je revienne à elle quand j’aurai terminé. » Il se pince un peu les lèvres, gêné au final, en voyant ses réactions qu’au fur et à mesure, elle n’a rien fait de tout cela et qu’il a lu son livre qui n’en était pas un… Mais son journal intime. « J’ai pris ce manuscrit pour un récit autobiographique et j’ai contacté la personne qui me l’a envoyé et nous avions convenu un rendez-vous aujourd’hui, à cette heure et à cet endroit. » une pause, il lui tend le journal vers Svetlana. « Je suis désolé. » C’est même une situation assez cocasse, parce que tout de même, il aurait dû faire attention Boyd, au lieu de foncer dans la lecture. Il aurait dû vérifier comme tout bon éditeur mais non il s’est fait avoir par la technologie… Douce ironie.

@Svetlana Beaulieu
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Message(#)(Boyd) erreur sur la personne EmptyJeu 15 Avr 2021 - 19:05



Les souvenirs ont parfois du mal à lui faire voir que l’humanité n’est pas forcément condamnée. Svetlana essayait de prendre sa vie avec philosophie bien qu’elle dressait des murs invisibles entre elles et ses pairs lorsque c’était possible. Bien entendu, il y avait eu quelques éléments qui sont passés au travers du mur comme l’aurait fait un titan en éboulant simplement sa forteresse. Joachim, Chloé, ils ne sont pas nombreux. Et dès lors qu’elle ressentait cette ombrageuse solitude, Svetlana s’affairait à repousser tous les autres. Cependant, elle était là cette douce ironie alors qu’elle se tournait vers l’homme adossé au mur. Il semblait perdu dans ses pensées. Si bien que cachée derrière son épais rideau de cheveux, elle le détailla pendant quelques secondes. Il semblait émaner de l’homme une sorte d’attitude calme qui rendait l’air ambiant plus respirable. Ainsi la canadienne se décida à amorcer la situation car c’était intrigant. Tous les jours, ces dernières se répétaient inexorablement de la même façon. Se lever, aller se doucher, se maquiller, manger, donner cours, aller manger, aller en cours, aller au cabaret et retourner se coucher. Elle était enfermée dans une boucle temporelle si bien qu’elle se donnait l’impression d’être prisonnière de la salle du temps. Elle regardait son entourage évoluer. Tomber -amoureux- s’entredéchirer, tomber tout court, se relever. Qu’y avait-il dans ce sentiment qui donnait envie aux gens d’y retourner tête baissée ? Serait-ce les hormones ou encore un sentiment d’addiction proche de l’hérésie poussant tout le monde à s’accoupler ? Après tout, les animaux le faisaient bien. Caroline aussi avait sa moitié qui l’attendait à la maison. Et aucun doute que Lucifer trouvera patte à patte pour faire son bout de chemin. Mais pour Winter et sa maitresse, leur vie serait toujours solitaire. Alors pourquoi ne pas saisir l’inédit au vol quand il se propose ? Juste dans la mesure de faire la conversation. De passer. Et si elle était véritablement honnête, tenir compagnie à l’homme d’affaire était plus intéressant que d’aller se jeter dans la mêlée des étudiants cherchant à tout prix le sandwich le plus potable.

« Je ne suis pas botaniste certes, mais je sais que ça prendra quand même un minimum de temps pour que la nature s’enracine bien. » Elle aurait pu sourire à cette remarque. Par mimétisme mais elle nota la mimique sur les lèvres de son interlocuteur. Il était fin, discret. Presque imperceptible. Alors, elle pencha la tête sur le côté. « Vous êtes bien trop rationnel. Après tout, sans doute auriez-vous fait ombrage à une créature fantaisiste qui pourrait vous transformer en arbre rien qu’en claquant des doigts ? » Et ainsi elle leva sa main gracile bien que cachée par une imposante manche avant de faire le geste. Le bruit résonna entre eux alors que sans ciller, elle dodelina un peu. « Raté. Il faut croire que je n’ai de sorcière que le sobriquet. » Son air mutin pourrait en déstabiliser plus d’un alors qu’elle se montra gentille envers l’inconnu. Après tout, le soleil était à son zénith et la chaleur devait lui être insoutenable dans son costume. Si bien qu’elle essayait de se montrer cordiale et d’adopter des comportements sociaux adaptés. Les convenances voulaient que l’on n’invite pas une personne que l’on connaît à peine dans un endroit clos pour passer le temps. Le grand air leur serait bénéfique. Et les rayons de l’astre se contentaient juste de caresser sa peau d’albâtre sans la colorer pour autant. Donc elle pouvait se tenir au-dessous de lui, refusant de s’en approcher car elle n’était point Icare- et suivre une conversation qui s’avérait intéressante.

« Notre cher Asimov a dit un jour qu’on peut définir la Science-Fiction comme la branche de la littérature qui se soucie des réponses de l'être humain aux progrès de la science et de la technologie. Ils en ont fait leur gagne-pain peut-être, dans le fond, c’est mérité parce qu’ils sont là d’une manière ou d’une autre à prévenir de l’absurdité de l’évolution technologique et ils ouvrent les yeux à travers leurs livres. » Elle prit un air songeur sans pour autant détacher son regard de celui de l’homme avant de venir se pincer les lèvres. « Je constate donc que vous avez autant d’amour pour la technologie que moi. Après c’est très intéressant de voir les développements possibles au travers des récits mais la conclusion reste la même. Elle nous supplantera. Elle le fait déjà. » Ainsi elle aurait pu poser une main sur son épaule pour lui montrer. « Regardez-les, tous agripper à leur téléphone comme si leur vie en dépendait. » Lana montra le sien, le fit tourner entre ses doigts. « Je n’ai que cesse de casser le mien, ou alors je mets le feu aux ordinateurs. J’ai aussi cassé ma télévision sans le vouloir. Même si j’ai quelques réseaux sociaux par nécessité, je n’aime pas vivre au travers de la technologie. » Elle aurait pu presque avoir un sourire mais hélas se contenter de soupirer. « Quoique l’invention du briquet est révolutionnaire, sauf pour mes poumons. » Signe qu’elle fumait beaucoup trop. Pour tromper son ennui. Faisant les gros yeux, elle se surprenait elle-même à trop parler, à en dire trop alors que d’habitude, elle répondait par petits bruits. Le charme déroutant d’une bonne conversation sans aucun doute. « C’est un très bon livre cela-dit, je vois que vous le dévorez en tout cas… » De nouveau bien qu’aucun sourire ne pointa le bout de son nez, le visage de la jeune femme s’éclaira à mesure qu’il lui rendit l’ouvrage après l’avoir retourné dans tous les sens. « J’aime bien cette maison d’éditions. Ils ont un choix très… » Inclinant la tête vers le bas, elle chercha le mot dans la langue qui convenait. « original ? Je suis navrée mon anglais n’est pas terrible. Et puis les ouvrages sont soignés et il n’y a ni fautes d’orthographe, d’édition ou de traduction. Ce qui est rare de nos jours quand on sait que les éditeurs ne pensent plus qu’au profit et pas à la qualité du livre. »

La suite de la conversation la foudroya sur place à mesure qu’elle écarquilla ses grands yeux bleus pour sentir le rose lui monter aux joues. Bécasse qu’elle était d’avoir fait des compliments à l’homme qui avait permis à son livre d’atterrir entre ses mains. Gênée au possible, elle retourna sa question avant d’en avoir la confirmation. C’était bel et bien l’éditeur dont elle achetait la plupart des ouvrages. Espèce de sotte, se fustigea-t-elle dans son esprit. Mâchouillant l’intérieur de la joue, elle cherchait une échappatoire à cette conversation. Non pas qu’elle ne fut pas agréable. Oh non. « Ma réputation me précède… Mais comment ça vous n’écrivez pas de livres ? » Elle eut une moue désolée alors que la question lui sembla étrange. « Pourquoi j’en écrirai ? Je me contente de les lire, ce n’est plutôt pas mal. Quant à votre réputation, je vous assure qu’elle est respectable. » Elle leva ses deux doigts en gage de bonne foi. Et de toute façon, si ce qu’elle avait en tête s’avérait exact, il était déjà au courant du fait qu’elle était dans l’incapacité de mentir. « Merci. » Svetlana lui rendit son salut, sans doute de la même couleur que le fruit qu’il était en train d’ingérer. « Je pense qu’il y a un énorme malentendu dans cette situation. Il y a quelques jours, j’ai reçu un courrier d’une personne avec ce livre et cette personne s’est présentée à votre nom, elle m’a demandé de le lire et que je revienne à elle quand j’aurai terminé. » La jeune femme l’écouta attentivement sans bouger. Ainsi donc quelqu’un lui avait bien dérobé son journal pour l’envoyer à un éditeur ? Quelle farce grotesque et cruelle. D’exposer ainsi sa vie, ses tourments, sa douleur. Dans son journal et sous réserve de travail avec son psychothérapeute, elle n’avait couché que les pires moments de sa vie. Non les joyeux. « J’ai pris ce manuscrit pour un récit autobiographique et j’ai contacté la personne qui me l’a envoyé et nous avions convenu un rendez-vous aujourd’hui, à cette heure et à cet endroit. » Silencieuse, elle observa la main tendue de Boyd avant de venir récupérer son journal en effleurant les doigts du brun par mégarde. Déglutissant, elle lui fit un petit sourire de convenance pour essayer de dédramatiser la situation. « Je suis désolé. » Il semblait aussi penaud le pauvre homme. « Ne le soyez pas. » D’une voix qu’elle se voulait douce mais qui avait baissé de quelques octaves. Comme un chuchotement. La demoiselle se mordilla la lèvre pour chercher quoi répondre. « Ce n’est pas juste, s’insurgea-t-elle alors, vous avez lu des parties de ma vie qui ne me mettent pas en avant. Et je ne sais rien de vous. Enfin à part un article où vous avez parlé de la création de votre maison d’édition. Mais le reste. » Elle rangea son journal avant de rejeter sa lourde masse capillaire en arrière. « Nous avons été tous les deux, victimes d’une farce. C’est moi qui m’en excuse. » Elle porta sa main à sa poitrine avant d’incliner un peu la tête. N’osant pas lui poser la question qui brûlait ses lèvres, la jeune femme se mit sur ses deux pieds avant de se balancer d’avant en arrière. « Je suppose que si vous êtes ici, c’est parce que vous comptiez discuter avec moi après tout. Mais comme vous le voyez, je ne suis pas très… très intéressante. Je peux à la limite vous payez un café immonde de la machine. » Gênée, elle passa une main dans sa nuque, prenant toujours garde à Caroline. « je dois aller me nourrir. J’ai encore cours cet après-midi mais vous pourriez me servir ce que vous aviez prévu de dire à l’autre Svetlana. Je n’ai jamais vu un éditeur en pleine parade pour faire signer quelqu’un. Cela peut être amusant. » Et nouveau aussi. Elle se contenta de pencher la tête sur le côté, s’autorisant à incurver les bords de ses lèvres dans un sourire, toujours aussi intimidée. Mais ne désirant pas qu’il se soit déplacé pour rien. Donc autant faire d’une pierre deux coups.



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Message(#)(Boyd) erreur sur la personne EmptyVen 16 Avr 2021 - 21:51


Boyd est pourtant une personne qui lit beaucoup, qui se laisse emporter par l’imagination à travers les récits, mais quand il est en dehors des romans et qu’il est dans la réalité. Il se retrouve à être une personne avec les pieds au sol et qui se base beaucoup sur les faits. Parce que voilà, il sait que c’est bien d’être rêveur de temps à autre, mais il ne doit pas oublier la réalité et qu’elle n’est pas si rose que ça. « Vous êtes bien trop rationnel. Après tout, sans doute auriez-vous fait ombrage à une créature fantaisiste qui pourrait vous transformer en arbre rien qu’en claquant des doigts ? » Boyd penche la tête sur le côté et arque un sourcil pour la regarder, avec ce petit air de défi, comme si elle pouvait bien le faire. Et elle claque les doigts de la main gauche dans un geste bien contrôlé. Le petit silence suit après ça et il ne se passe rien du tout. Boyd lâche un sourire « Raté. Il faut croire que je n’ai de sorcière que le sobriquet. » « Si le monde pouvait être comme dans les livres, je pense que beaucoup de gens se téléporteraient dans des réalités alternatives et vivraient dans leur monde, avec leurs propres règles. Ce ne serait peut-être pas amusant, mais bon. C’est avec que des si qu’on refait le monde. » une pause. « Vous me faites beaucoup penser à l’univers de la famille Addams en tout cas. » remarque-t-il avant de s’installer et s’engager dans une discussion assez intéressante et surtout cultivée. Ça faisait longtemps qu’il n’avait pas parlé aussi profondément, en sortant des citations des auteurs qu’il connaît. « Je constate donc que vous avez autant d’amour pour la technologie que moi. Après c’est très intéressant de voir les développements possibles au travers des récits mais la conclusion reste la même. Elle nous supplantera. Elle le fait déjà. » Il regarde avec elle, suivant ce qu’elle tente de lui montrer. « Regardez-les, tous agripper à leur téléphone comme si leur vie en dépendait. » « En même temps quand il y a des cartes bancaires, les dossiers médicaux, les comptes en banque, les tickets… » Ils confient trop leur vie dans ces machines-là. Le jour où ça va se retourner contre eux, ils vont vraiment être mal. « Je n’ai que cesse de casser le mien, ou alors je mets le feu aux ordinateurs. J’ai aussi cassé ma télévision sans le vouloir. Même si j’ai quelques réseaux sociaux par nécessité, je n’aime pas vivre au travers de la technologie. » Il regarde le téléphone de Svetlana et il fait une petite moue, mais pas si désolé que ça en vrai. En tout cas, il voit qu’elle est aussi un cas tout aussi désespéré dans la technologie. « Quoique l’invention du briquet est révolutionnaire, sauf pour mes poumons. » Il lâche un rictus. « La technologie nous tue, à petit feux plus qu’elle nous aide. » Une pause, il la regarde en même temps qu’il se met à réfléchir. « Quand même la technologie que j’utilise le plus souvent, ce sont les ordinateurs, nécessaires pour le travail et les échanges… » et malheureusement, ce n’est pas quelque chose qui va bien l’aider à faire son travail comme il faut. Parce que oui. Il se retrouve piégé, et cela, il le découvrira avec cette jeune femme plus tard.

« J’aime bien cette maison d’éditions. Ils ont un choix très… » Boyd plisse les yeux, elle essaye de justifier son choix de lui avoir envoyé le manuscrit de manière indirecte ? « …original ? Je suis navrée mon anglais n’est pas terrible. Et puis les ouvrages sont soignés et il n’y a ni fautes d’orthographe, d’édition ou de traduction. Ce qui est rare de nos jours quand on sait que les éditeurs ne pensent plus qu’au profit et pas à la qualité du livre. » Boyd fait un sourire, il ne répond pas là-dessus, bien qu’il apprécie le compliment et surtout qu’on comprenne vraiment son intention avec sa maison d’édition. Il cherche vraiment à faire de sorte que la qualité du livre passe avant le profit. L’argent, il s’en fiche parce que très concrètement, ce n’est pas un bout de papier vert qui fera son bonheur, mais plutôt des pages de livres qui l’aideront à voir le monde d’une manière ou d’une autre. En tout cas, les masques finissent par tomber, parce qu’il ne veut plus jouer à ce jeu plus longtemps. C’est bien amusant dans un premier temps, mais il y a des limites et il découvre à son grand damn que ce n’était pas Svetlana en personne qui lui a envoyé le manuscrit. Il s’excuse en tout cas de ce gros malentendu, mais surtout sur le fait… Qu’il a lu son journal. C’est assez dérangeant parce qu’il est entré dans une sphère privé qui ne lui était pas autorisé en plus. C’est assez compliqué et il ne sait pas vraiment se positionner par rapport à ça. Il peut sentir aussi le malaise de la jeune femme. « Ne le soyez pas.» Une pause. Elle est vraiment pas à l’aise, il peut le sentir parce qu’elle a le droit d’être agacée, d’être en colère qu’il aie lu le journal. « Ce n’est pas juste, vous avez lu des parties de ma vie qui ne me mettent pas en avant. Et je ne sais rien de vous. Enfin à part un article où vous avez parlé de la création de votre maison d’édition. Mais le reste. » Boyd ne répond pas vraiment là-dessus, parce qu’elle ne semble pas en avoir terminé et aussi, parce qu’il ne sait pas quoi dire. Il est généralement une personne discrète et il n’aime pas cette sensation où il devrait laisser quelques informations sur lui vis à vis de sa vie à cette femme. « Nous avons été tous les deux, victimes d’une farce. C’est moi qui m’en excuse. » Il secoue la tête. « Non, en vrai… La personne qui est derrière cette farce devrait s’excuser. » dit-il sérieusement, c’est plutôt l’élève qui a volé le journal qui doit s’excuser, qui doit réparer les tords et il ne veut pas laisser passer ça. « Je suppose que si vous êtes ici, c’est parce que vous comptiez discuter avec moi après tout. Mais comme vous le voyez, je ne suis pas très… très intéressante. Je peux à la limite vous payez un café immonde de la machine. » Boyd lâche une moue et finit par dire quelque chose. « Je ne suis pas d’accord avec vous, parce que nous venions d’avoir un échange assez intéressant tous les deux. Et si je suis venu c’est qu’effectivement, vous avez suscité mon intérêt. » Donc en quelque sorte, il lui interdit de dire qu’elle n’est pas intéressante, même s’il peut comprendre cet état d’esprit. Svetlana est une personne qui veut être dans l’ombre et qui veut y rester complètement et totalement. « je dois aller me nourrir. J’ai encore cours cet après-midi mais vous pourriez me servir ce que vous aviez prévu de dire à l’autre Svetlana. Je n’ai jamais vu un éditeur en pleine parade pour faire signer quelqu’un. Cela peut être amusant. » Il fait un sourire à la jeune femme qui semble être quand même mal à l’aise avant qu’il ne détourne le regard quelques secondes, comme pour chercher les mots, mais au final, mieux vaut dire ce qu’il avait envie de dire à l’auteure qui sommeille en elle. « En soit, je venais vous dire que votre manuscrit est très intéressant, il y a du potentiel pour être publié, mais il y a un gros défaut: c’est qu’il est si noir. Tellement noir qu’on n’a pas l’impression que vous n’avez pas retenu un moment de bonheur dans votre vie. Que votre manuscrit était plus un défouloir, qu’un roman autobiographique en soit. Et les lecteurs risquent de se décourager dans la lecture de ce livre. J’allais vous demander si vous êtes toujours intéressée pour la publication, vous seriez prête à faire des modifications et surtout faire un énorme travail sur vous-même pour essayer de trouver des moments positifs dans votre journal, mais surtout quel est le but de ce récit autobiographique, quelle leçon vous voulez donner ? Bien que je comprenne que la leçon c’est tenir debout et savoir encaisser les coups, mais pour quoi ? » Une pause. Boyd finit par se reprendre. « Enfin maintenant je comprends pourquoi avec cette farce qu’une personne vous a faite… Et je comprendrais très bien que vous ne vouliez pas publier, parce que ce n’était absolument pas votre intention. Et que j’ai lu votre journal… »

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Message(#)(Boyd) erreur sur la personne EmptyVen 16 Avr 2021 - 22:47



Svetlana est intriguée. Elle n’oserait pas le dire à voix haute parce qu’elle n’est pas d’un naturel bavard. Bien que l’homme en face d’elle soit magnétisme qui la poussait à fauter. Elle avait beau être chanteuse dans un cabaret, il n’en demeurait pas moins qu’au repos, elle haïssait les consonances de sa voix. La tonalité trop grave, le fait que cela ne sied pas tellement à son physique de femme de taille miniature. Ils sont beaucoup trop nombreux, les complexes de la petite brune. Entre ses yeux trop grands, sa hauteur ridicule, le son de sa voix, les cicatrices de son corps, de son esprit. La liste était si longue. Et pourtant son visage demeurait impassible. Les seules émotions que quelqu’un pourrait y lire serait sans aucun doute au travers de ce regard océan. On pourrait y voir une Svetlana miniature, esseulée sur un rocher. Comme si elle se tenait, assise, voutée à Busan auprès du Petit Prince et du renard. Elle faisait corps avec les ombres, avec le silence, avec cette solitude qui ne la quittait jamais. Car bien qu’elle soit entourée de ses pairs, la canadienne ne parvenait jamais à être réellement elle-même. Comme si une personne demeurerait dans l’incapacité de s’attacher à elle au travers de sa véritable personnalité. Mais elle avait réussi à s’en accoutumer. Ne plus ouvrir la bouche, se gommer petit à petit et rester en retrait. Sauf au cabaret où elle laissait libre court à sa voix, où elle pouvait enfin s’exprimer un peu durant l’instant fugace que prenait sa représentation. Mais l’instant n’était qu’éphémère contrairement au sentiment restant qui ne se désagrégeait jamais totalement. Ainsi elle se tiendrait sans aucun doute sur les sommets du monde, regardant les autres vivre les expériences qu’on lui refusait, que son esprit ne désirait pas revivre et elle ne faiblirait pas. Car ils étaient trop nombreux, ceux qui voulaient la voir échouer.
Et elle ne leur donnerait pas ce plaisir.

La voix chaude, chocolatée de son interlocuteur la tira de sa rêverie. La fit redescendre du sommet du monde envers et contre le sol alors qu’elle ne le quittait pas des yeux. « Si le monde pouvait être comme dans les livres, je pense que beaucoup de gens se téléporteraient dans des réalités alternatives et vivraient dans leur monde, avec leurs propres règles. Ce ne serait peut-être pas amusant, mais bon. C’est avec que des si qu’on refait le monde. » Elle se tut, restant silencieuse en méditant à ses paroles. Si le contexte avait été toute autre. Si le quarantenaire s’était tenu au cabaret, Lana n’aurait pas été certaine de son incapacité à résister à la tentation. De flirter. Mais dans un cadre scolaire, professionnel, elle se devait d’être irréprochable. Bien que la proximité d’un autre homosapiens la perturbait tout autant. Le dernier homme inconnu avait fui si vite qu’elle n’était plus dans la capacité de sentir son odeur ou même la sensation de sa peau au touché. « Vous me faites beaucoup penser à l’univers de la famille Addams en tout cas. » Elle tourna de nouveau la tête vers lui avec une telle vivacité que ses cheveux auraient pu frôler son épaule. Fort heureusement pour les convenances, il n’en fut rien. Et elle dut faire tous les efforts du monde pour ne pas reculer. « Morticia. » Le son était suave, le mot roulait sous sa langue avec familiarité. « C’est mon surnom. Morticia. » Elle poussa un soupir audible alors que de nouveau, son regard se voila d’une solitude infinie. « Je n’ai pas encore trouvé Gomez. Trop de grenouilles dans cet océan. » La comparaison avec les batraciens lui venaient d’un conte pour enfants que lui avait lu son précepteur durant ses années passées. Et elle en avait gardé une quelconque leçon. Elle ne serait jamais une princesse mais les grenouilles existaient bels et bien.

L’échange entre eux était qualitatif et d’un naturel qui déconcerta la brune. Elle ne saurait dire si c’était le brillant esprit de son interlocuteur ou son avantageux physique qui la troublait le plus. « En même temps quand il y a des cartes bancaires, les dossiers médicaux, les comptes en banque, les tickets… » Elle secoua la tête à la négative. « Les gens se sentent seuls. Ils ont l’impression d’exister au travers de la technologie. De même que l’on s’exile au travers des livres. » Elle porta sa main à son épaule pour caresser Caroline. La tortue ne bougeait pas. Avait-elle seulement conscience de l’affection infinie que lui portait sa propriétaire ? Non seulement, elle ne se considérait pas comme si le petit animal lui appartenait mais comme si c’était un compagnon de vie. Une sorte de morceau d’elle-même qui lui manquait affreusement quand elle était en voyage. « La technologie nous tue, à petit feux plus qu’elle nous aide. » Elle sent le regard brûlant de l’homme sur elle, baissant la tête pour se cacher derrière son immense rideau de cheveux. « Quand même la technologie que j’utilise le plus souvent, ce sont les ordinateurs, nécessaires pour le travail et les échanges… » Elle hocha la tête comme pour lui affirmer qu’elle aussi. Après tout, elle était enseignante, étudiante. Svetlana devait apprendre à dompter la bête.

Le masque tomba et l’étrangeté de son interlocuteur fut mis au goût du jour. L’éditeur. Boyd Amaranth. Une sorte de célébrité dans cette ville. Elle en avait entendu parler, elle savait qu’il trainait de temps en temps sur le campus aux gloussements des donzelles sur son passage. Ainsi la lumière fut faite. Elle comprit et si elle avait été femme à se stopper sur le physique uniquement d’un être humain de sexe masculin, elle aurait pu se transformer en pintade. La rencontre prit une tournure étrange. Qu’elle tenta par elle-même de désamorcer avec autant de finesse dont elle était seulement capable. Lana sentit au regard fuyant de Boyd qu’il était aussi mal à l’aise qu’elle. « Non, en vrai… La personne qui est derrière cette farce devrait s’excuser. » Elle pencha la tête sur le côté avant de réfléchir. « Non. » Les excuses lui semblaient futiles. « L’échange précédemment eu était agréable et gage de qualité. Je n’aurai pas eu ça avec un autre. Donc ne le ternissons pas avec des suppositions et une haine envers autrui. » La jeune femme tourna son regard azuré vers Boyd. « La haine donne des rides. » De nouveau, elle essayait de faire de l’humour bien que cela fut extrêmement maladroit. Et inconvenant quand on y pense. Debout face à lui, elle instaura une certaine limite entre eux d’eux pour essayer de mettre de l’ordre dans sa tête. « Je ne suis pas d’accord avec vous, parce que nous venions d’avoir un échange assez intéressant tous les deux. Et si je suis venu c’est qu’effectivement, vous avez suscité mon intérêt. » Et de nouveau, ses joues se rosirent à mesure que sa tignasse voleta sous le coup d’un coup de vent. « L’écrit a suscité votre intérêt. Vous vous attendiez à quoi ? » Elle fut curieuse dans le fond. Trop pour son propre bien-être. « Physiquement, je veux dire. » Après tout, elle n’avait pas l’esprit de quelqu’un de son âge.

« En soit, je venais vous dire que votre manuscrit est très intéressant, il y a du potentiel pour être publié, mais il y a un gros défaut : c’est qu’il est si noir. Tellement noir qu’on n’a pas l’impression que vous n’avez pas retenu un moment de bonheur dans votre vie. Que votre manuscrit était plus un défouloir, qu’un roman autobiographique en soit. Et les lecteurs risquent de se décourager dans la lecture de ce livre. J’allais vous demander si vous êtes toujours intéressée pour la publication, vous seriez prête à faire des modifications et surtout faire un énorme travail sur vous-même pour essayer de trouver des moments positifs dans votre journal, mais surtout quel est le but de ce récit autobiographique, quelle leçon vous voulez donner ? Bien que je comprenne que la leçon c’est tenir debout et savoir encaisser les coups, mais pour quoi ? » Évidemment qu’il était noir quand on avait eu sa vie. Se sentant honteuse de sa propre existence, Lana détourna le regard pour venir se pincer les lèvres. « Enfin maintenant je comprends pourquoi avec cette farce qu’une personne vous a faite… Et je comprendrais très bien que vous ne vouliez pas publier, parce que ce n’était absolument pas votre intention. Et que j’ai lu votre journal… » Elle s’autorisa un petit rire triste avant de soupirer. « Ce n’est pas mon journal. C’est thérapeutique. » Ce qu’elle fit par la suite la surprendra plus tard mais la voici qui s’autorisait à se pencher envers l’éditeur. Alors que ses cheveux caressèrent le visage de son interlocuteur. « Si vous voulez savoir mes moments de joie, ce qui me fait sourire ou ce qui me fait me lever le matin… » Sa voix était grave, trop grave. A mesure qu’elle instaurait une sorte de bulle entre eux. Les isolant du monde. « Il faut le mériter. » Car elle fonctionnait ainsi. Elle pouvait démontrer la noirceur de son existence sans gêne mais pas la lumière. Car elle était rare, précieuse. Ne se sentant pas de la remettre entre les mains d’un parfait étranger. « Si vous voulez que j’écrive, il faudra apprendre à m’apprivoiser. Je suis un loup, Boyd. Permettez ? » Pour l’emploi du prénom, pour cette familiarité. « Et en digne loup, il faut m'apprivoiser. » Ses mains s’arrêtèrent sur celles de l’Australien à mesure qu’elle les passa au-dessous. Pour lui permettre de sentir ses cicatrices. Celles décrites dans le journal. Un geste pas anodin. A mesure qu’elle bloqua l’air dans ses poumons avant de sentir son animal bouger sur son épaule. Elle aurait voulu dire tant. Qu’il ne la juge pas pour sa noirceur pendant le bref laps de temps où ils ont échangé. Mais à la place son regard se vrilla au sien, à ses pupilles ambrées. Émettant une connexion qu’elle seule était capable d’établir avec une tierce personne. Mais Boyd avait lu des pans de sa vie que même Joachim ignorait. Et ainsi fut faire le monde. Ce sentiment que celui-ci s’affairait autour d’eux, qu’elle maintenait un centre de gravité pendant les quelques secondes que dura l’instant. Enfin, Svetlana cilla, mit fin au contact. Avait-il lu la solitude dans ses prunelles si claires ? Elle ne poserait pas la question. A la place, elle fit un pas en arrière, détruisant la sphère chaleureuse dû à la température corporelle de Boyd. Puis, pivotant sur elle-même, elle dégagea son visage de son épaisse chevelure corbeau avant de faire un signe de tête dans une direction.
L’invitant à la suivre s’il en avait envie.
Et voir s’il mériterait qu’elle lui confie ce qui la faisait rire, sourire. Ce qui ne la rendait pas si ombrageuse finalement. Un pan de sa personnalité infiniment plus intime qu’un vulgaire carnet noirci par le déchirement. Par les cauchemars, les fantômes.
Et les ténèbres.




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Message(#)(Boyd) erreur sur la personne EmptyDim 18 Avr 2021 - 11:48


Morticia
« Enchanté. » lâche Boyd, qui reste poli, mais qui d’un côté ne peut pas s’empêcher de s’amuser à cette situation. Parce que dans le fond, il aime bien la famille Addams, c’est un univers qui est complètement décalé où il peut voir les normes complètement inversé, où ils passent le message par l’autodérision et l’humour qui sont bien particuliers à comprendre. Boyd aime beaucoup le recueil des illustrations, qui démontre très bien l’anti-modèle d’une famille, laissant un message qu’une famille n’a pas à être parfaite et à être comme tout le monde. En tout cas, il fait face à une personne qui a pour surnom de la matriarche et qui est à la recherche d’un Gomez, mais elle fait face à trop de grenouilles. Ce à quoi Boyd hausse les épaules. «  Ne cherchez pas, votre Gomez viendra à vous tout seul et à un moment dans lequel vous vous attendez le moins. » Et c’est souvent comme ça, ça a toujours été comme ça. Ça a toujours marché ainsi dans ces clichés de coup de foudre, c’est au moment où on n’y croit pas trop que cela arrive.

La haine donne des rides ? Boyd secoue légèrement la tête, pas d’accord avec ce qu’elle vient de dire. « À aucun moment je n’ai éprouvé de la haine envers cette personne. C’est plus une contrariété face à un manque de respect à nous. » Même si en vrai, il est d’accord avec elle sur le fait qu’ils ont un échange assez agréable et intelligent. Il a pris une petite pause avant de reprendre, assez sérieusement. « La haine ne donne pas que des rides. » Il n’a pas compris qu’elle a tenté de l’humour, mais ce n’est pas grave. En tout cas, il lui a rendu le journal dont elle a probablement cherché partout, dont elle en avait besoin pour continuer à écrire la suite. « L’écrit a suscité votre intérêt. Vous vous attendiez à quoi ? » Il penche la tête sur le côté pour montrer son incompréhension. « Physiquement, je veux dire. » « Ah ! » Il fait une petite grimace avec une moue amusée. « J’avoue en toute franchise que je vous voyais dans la quarantaine-cinquantaine. »

Et il explique pourquoi il la voit vers ces âges-là: parce qu’elle a beaucoup vécu, subi beaucoup de choses plus qu’une simple personne de l’âge de Svetlana pouvait vivre. Même Boyd n’a pas vécu autant comme elle. Il se demande si elle n’est pas une nouvelle Addams. Et c’est là qu’une idée germe un peu dans son esprit en même temps qu’elle lui dit: « Ce n’est pas mon journal. C’est thérapeutique. » et ce, dans un petit rire tout triste. Puis d’un coup, la distance de sécurité sociale se réduit entre eux, elle s’est davantage rapprochée de lui en se penchant comme ça. Boyd la regarde directement dans les yeux. « Si vous voulez savoir mes moments de joie, ce qui me fait sourire ou ce qui me fait me lever le matin… » une pause. « Il faut le mériter. » Il hausse les sourcils. Il faut qu’il le mérite ? Mais surtout, la question lui vient en tête. Il doit le mériter, mais est-ce qu’elle veut vraiment publier ? « Si vous voulez que j’écrive, il faudra apprendre à m’apprivoiser. Je suis un loup, Boyd. Permettez ? » « Mh. Je préfère qu'on m'appelle Mr Amaranth, à la limite Mr Amar. » c'est important de garder une distance malgré tout. « Et en digne loup, il faut m’apprivoiser. » Sauf que le problème avec Boyd, c’est qu’il n’est pas un dresseur de loup. Il en est loin de ça.

Puis il sent ses mains, cicatrisées telles qu’elles ont été décrites dans le journal. Le regard ancré dans le sien, il n’y voit pas la noirceur telle qu’elle a décrit dans le journal, mais plus une grosse tristesse d’avoir été traitée comme ça, d’avoir été rejetée, maltraitée, mais surtout se retrouver seule. Pourtant il y a de ces gens qu’elle a croisé, dont elle continue toujours de dire du bien. Le bleu des yeux contrastait bien avec ses pupilles sombres, perdus dans le regard de l’un et l’autre. C’est comme si toute une vie s’est défilée, pour l’un et l’autre. L’échec qu’ils ont connus pour réussir à tenir debout, à se relever.

Puis tout s’arrête.

Elle s’éloigne, avec un message silencieux, mais clair. Elle veut qu’il le suive, mais il ne sait pas si cela répond à cette question, qu’il se pose depuis le début. Qu’est-ce qu’elle veut. Elle ? Pourquoi veut-elle chercher à plaire aux autres en faisant ce que les autres veulent faire. Il se base sur ce qu’il a lu sur le journal et c’est tricher. Il en a bien conscience. Pourtant Boyd ne bouge pas, il la regarde dans les yeux avant de se mettre à parler. Parce que non, il n’est pas un dresseur de loup, il est juste un éditeur, là pour aider les auteurs à concrétiser leurs rêves. « Qu’est-ce que vous voulez ? Vous, pas moi, ni les autres. Est-ce que vous voulez écrire ? Dévoiler ces pans de votre bonheur en plus de votre noirceur ?»

Est-ce que vous voulez surtout vivre, barrer le mot sur qui est en trop et laisser juste le mot vivre, tout simplement…vivre ?

@Svetlana Beaulieu
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Message(#)(Boyd) erreur sur la personne EmptyDim 18 Avr 2021 - 14:25

Ils étaient nombreux les pseudonymes dont on l’avait affublé au gré des années. Sorcière, monstre, indésirable, insecte, vampirella, Morticia. Ce dernier était sans conteste le plus récent depuis qu’elle avait retrouvé sa couleur naturelle. Depuis que ses cheveux n’étaient plus d’un blond maladroit qui ne lui allait pas au teint. Le visage de Svetlana était tout aussi marqué par les épreuves de la vie que le reste. Il fallait savoir déchiffrer son regard. Seule une personne en était capable hormis Daniel. Elle avait rencontré Joachim d’une manière inespérée. Il était en quelque sorte une lumière dans les ténèbres avec lesquelles elle ne faisait que vivre. La toute petite brune évoluait dans un monde qui ne lui convenait pas. Et si elle écoutait son cœur délaissé, broyé par les épreuves ; si elle était honnête envers lui, elle s’exilerait. Elle savait où. Lana avait toujours su où son cœur voguait. Dans cette réserve où son sourire était si facile, où ses yeux se remplissaient de mille étoiles, où elle pouvait enfin cesser de faire semblant. Le jugement n’avait pas sa place au travers des animaux. Ils n’avaient pas assez de conscience. Et quand ils tenaient à quelqu’un c’était sans ménagement. Alors, oui, si elle s’écoutait, elle jetterait téléphone, ordinateur et elle se contenterait d’aller finir sa vie dans cet endroit perdu d’Afrique où son cœur demeurait depuis tellement d’années qu’elle ne les comptait même plus.

« Enchanté. » Elle inclina la tête d’elle-même. Ses cheveux voltigeant autour de son visage si blanc alors que son regard se vrilla un instant à l’homme. Elle avait pris soin de le détailler. Ne le rangeant dans aucune case car cela n’était pas son genre. Non, elle n’était pas conventionnelle et ne le serait jamais. Après tout ne cessait-elle de dire qu’elle n’était pas socialisée et que des usages ne rejoignaient pas la norme. Pourquoi devrait-elle être différente avec cet inconnu ? Si elle ne lui plaisait pas, il pouvait tout aussi bien tourner les talons de ses chaussures impeccablement cirées. Tout chez lui transpirait la confiance en soi, le charisme qi pourrait aveugler Svetlana si elle était du genre à mettre des gestes sur ses ressentis. L’échange était qualitatif cependant. Et c’est ainsi qu’elle justifiait sa présence auprès de lui. « Ne cherchez pas, votre Gomez viendra à vous tout seul et à un moment dans lequel vous vous attendez le moins. » Elle fronça les sourcils, se retenant de lever les yeux au ciel. « Je n’ai pas le temps de le chercher de toute façon. » Son ton se voulait plus sec, plus tranchant. Au gré de ses humeurs malgré elle. Mais elle sentait quelque chose qui la chiffonnait dans la voix de l’inconnu. Qu’elle surnomma dans sa tête d’un jargon slovénien qu’elle ne dirait pas à haute voix.

Svetlana savait qu’elle devait y mettre les formes quand elle parlait avec une tierce personne. Le seul instant où elle jouait avec sa voix fut lors de ses représentations au cabaret. Comme un papillon sortant de sa chrysalide, comme une autre personne. Elle s’autorisait à bouger, à donner de sa voix, à sourire, à rire. Un lieu excentrique pour une personne excentrique. Comme la famille qu’elle n’avait jamais eue, qu’elle n’aurait jamais. Son père brillant un peu plus de son absence chaque jour. Renforçant son sentiment d’esseulement. « À aucun moment je n’ai éprouvé de la haine envers cette personne. C’est plus une contrariété face à un manque de respect à nous. » La demoiselle tourna son regard vers celui de Boyd, pour le rencontrer à nouveau. Pourquoi chaque œillade devait-elle être ponctué par cette intensité ? Cet homme avait-il non seulement conscience de son propre charisme ? Derrière cet air laps et préoccupé se cachait quelque chose. Quelque chose qu’elle pourrait gratter mais ses mains étaient si abimées, si petites qu’elle savait d’avance qu’elle n’y parviendrait pas. la tâche était trop ardue, trop difficile pour elle. Puis, il fallait que la personne en face le veuille également. La haine ne donne pas que des rides. » Intriguée, elle tourna la tête sur le côté. Comme un chat réagissant à un bruit, comme un animal intrigué alors que son regard azur ne quittait pas la silhouette de Boyd. Que ce dernier se baladait sans vergogne sur ses traits. Après tout, il avait conscience des faits de sa vie donc elle se pouvait d’être intrusive bien que cela. Bien que cela s’arrêta à un simple regard. « C’était de l’humour, bafouilla-t-elle d’une toute petite voix. » Ayant conscience que son effet avait loupé. Nulle. Se fustigeant mentalement, elle se mit debout pour reprendre un peu d’air. Pour que ses poumons ne soient pas en souffrance. Elle les malmenait assez comme ça en règle générale avec l’absorption de nicotine. Donc autant les ménager un peu. Curieuse cependant, elle ne put s’empêcher de s’interroger sur ce qu’attendait Boyd. Sur la représentation qu’il aurait pu se faire d’elle au travers de ses écrits involontaires. « J’avoue en toute franchise que je vous voyais dans la quarantaine-cinquantaine. » Se balançant dangereusement sur ses pieds, à la limite de son équilibre, la canadienne baissa la tête. Le rouge aux joues, embarrassée. « Désolée pour la déception. Je n’ai que vingt-huit ans. » Elle-même le savait, que ce qu’elle avait vécu était trop intense. C’était la raison de pourquoi elle avait choisi cette existence solitaire. Qu’elle n’avait pas conscience de sa propre beauté, de sa rareté. Mais les personnes ne s’attardaient que sur les apparences et ne cherchaient pas à gratter la surface. C’est pour ça qu’elle demeurait convaincue qu’elle mourrait dans des circonstances qu’elle aurait choisies. Qu’elle disparaitrait soudain. L’idée avait été couchée sur le papier, une seule fois. Dans une seule phrase perdue qu’elle avait rayée aussitôt. Ne voulant pas y penser, s’y attarder. Mais la vie n’était qu’un cycle. Et le sien était répété par les abandons. Celui d’une mère qui avait refusé d’endosser son rôle, celui d’un père qui n’était jamais là, d’amis qui brillaient par leur absence, d’une chaleur qu’on lui avait ôté alors qu’elle se retrouvait esseulée. Jetée dans la bouche monstrueuse que représentait la société. Et qui était en train de la broyer. « Vous avez réussi à dater l’âge de mon esprit, toutes mes félicitations. » Sa voix était lasse. Elle était si fatiguée de devoir se justifier tout le temps. De devoir utiliser des mots. Même face à Boyd. Elle sentait bien qu’il ne la comprenait pas. Pire qu’il n’en avait pas envie. Svetlana demeurait un mystère et le resterait tant que l’air circulerait dans son système.

Alors qu’elle amenuisait la distance d’avec Boyd. Elle fut piquée au vif par sa tirade. « Mh. Je préfère qu'on m'appelle Mr Amaranth, à la limite Mr Amar. » Ses yeux s’écarquillèrent alors qu’elle resta stoïque pendant un temps. « Vous semblez accorder trop d’importance à l'utilisation d'un nom. » C’était décevant en soi. « Appelez-moi comme bon vous semble mais évitez du mademoiselle ou d’utiliser mon nom de famille. Je pense monsieur que nous avons dépassé ce stade, n’est-ce pas ? » Sa voix n’était qu’un murmure. Elle pouvait la voir courir sur la silhouette de Boyd. Cette façon qu’elle avait de choisir les bons mots pour s’exprimer. Non pas par peur de blesser la personne en face mais parce qu’elle ne désirait pas de drames inutiles. Et les gens transformaient un monticule en montagne avec une facilté qui la déconcertait au plus haut point. Ainsi mue par une volonté qui lui était propre. Par une impulsion car là restait son grand défaut. Svetlana bloqua l’air dans sa poitrine, érigeant ses propres barrières. Ses lèvres demeurèrent closes alors que son regard restait en communion avec celui de Boyd. Alors que l’eau rencontrait la terre. Qu’ils n’ont jamais été aussi opposés que cela soit par leur caractère que par leur physique. Elle sentit les mains brûlantes de l’Australien sur son épiderme. Ses mains ne tremblaient pas, elle restait maitresse de ses propres émotions. De ce qu’elle était en train d’instaurer entre eux. Du lien qu’elle façonnait au travers de son regard. C’était d’une intensité à peine supportable. Du moins pour elle qui s’évertuait à repousser tout le monde. Son regard était sans cesse empli d’une eau latente, raison pour laquelle les larmes coulaient si facilement. Prenant de nouveau une inspiration et elle les sentit ses doigts, ceux qui remontaient sur le poignet de l’homme qu’elle ne connaissait pas. Impulsion ? Sans aucun doute. Le contact de la peau de Boyd sous ses doigts lui arracha un frisson, un hoquet de stupeur inaudible alors qu’elle s’était penchée vers lui, un instant. Qu’elle pouvait sentir sous sa main, la pulsation des battements de cœur de l’homme. Que ses cheveux trop longs vinrent caresser sa joue, flottant autour d’elle comme une nuée de corbeau. Que l’univers tout entier cessa de tourner pendant le court laps de temps. Puis, elle ne sut ce qui lui donna envie de rompre l’échange. Devait-elle respirer de nouveau ? C’était un fait. Alors à regret, elle se recula. Ses mains recouvrant leur froideur originale alors que ses doigts ne cessèrent de bouger dans le vent pour chasser les picotis provoqués par ce contact. La dernière fois qu’elle avait ressentie une telle attraction comme si elle demeurait une lune inconsciente attirée par son contraire, la chose avait mal fini. Il fallait qu’elle se sorte ses idées de la tête et surtout qu’elle respecte la distance qu’il lui avait demandé. Le respect reposait là-dedans. Bien qu’elle le vit. Au travers de son regard, elle ne voyait pas l’homme qui tenait en face d’elle. Le petit brun aux tempes grisonnantes, au visage fatigué par le poids des années, par cette maison d’édition qu’il avait bâti, pour quoi il avait sué haut et court. Elle ne voyait pas son regard qui démontrait lui aussi une solitude ambiante. Le fait qu’ils s’étaient choisi cette fois-ci. Non à cet instant, elle était aveuglée par ce qu’elle avait lu dans ses pupilles. Une intelligence latente, le fait de se sentir aussi esseulé qu’elle. Et surtout ce charisme qui transpirait malgré son calme ambiant. Celui-ci le rendait aussi brillant qu’un astre Une véritable étoile dans cette toile de fond que représentait sa nuit. Mais Svetlana devait prendre son temps. Celui de réfléchir. De se poser calmement autour d’un café.

Cependant, il ne bougeait pas. Boyd n’avait-il pas conscience de sa propre brillance, alors qu’il demeurait stoïque. Comme s’il était fait de pierre. Elle le savait. L’échange touchait à sa fin. Lz chose était désormais ancrée qu’elle ne le reverrait plus jamais et qu’il allait s’effacer comme l’autre. Comme ce qu’elle avait ressenti précédemment. Car dans le fond, elle les qualifiait de grenouille mais elle en était une aussi. Et que personne ne voudrait d’une grenouille comme elle. « Qu’est-ce que vous voulez ? Vous, pas moi, ni les autres. Est-ce que vous voulez écrire ? Dévoiler ces pans de votre bonheur en plus de votre noirceur ?» Ainsi elle n’était que ça. Une auteure de plus. Un contrat. Elle en fut déçue. Que malgré leurs échanges visuels et vocaux, elle soit relayée à un simple morceau de papier. « Eh bien, ce que je vais vous répondre va sonner le glas de cette conversation. » Ses mains tremblaient, tout comme sa frêle silhouette alors qu’elle s’autorisa à mordre la lèvre inférieure. « A l’heure actuelle, j’aurai répondu vous connaître, juste faire connaissance parce que comme vous l’avez dit l’échange était qualitatif et je pense que nous serions capable d’en avoir de la même teneur par la suite. » Passant son sac en bandoulière. « Mais j’ai saisi. Je ne suis qu’un futur contrat, n’est-ce pas ? Alors je vais vous répondre le plus franchement du monde, je n’ai aucune intention d’écrire autre chose que ma thèse. » Sans s’en rendre compte elle était de nouveau sur lui. Son regard n’ayant plus rien de délicat ou de doux. Froissée par les barrières qu’il tentait tant bien que mal à ériger malgré lui. « Je n’en ai pas le temps, moja erudita žaba. » Et c’était dommage. Du bout de ses doigts tremblotants, elle vint caresser l’épiderme comme une caresse illusoire alors qu’elle soupira. « C’est dommage. Mais soit, je respecte votre volonté de réduire les êtres humains qu’à des morceaux de papier que vous pourriez éditer. Je pensais juste, du moins, j’espérai… » Elle se tut alors que sa main était toujours en contact avec la peau de Boyd. Se penchant alors, les effluves du parfum du brun montant jusqu’à ses narines, elle posa ses lèvres glacées sur la joue de son interlocuteur. Salut qui ne respectait pas les convenances. Mais il était entré dans ses ténèbres et en avait pris conscience. Qu’il s’en offusque donc elle ne changerait pas sa manière d’être. « Au revoir, moja erudita žaba. Ravie de vous avoir rencontré. » Puis, rejetant sa crinière ébène en arrière. Elle sut ce qu’elle voulait, elle voulait qu’on la laisse en paix. Se reculant, mettant fin à cette proximité, la tranchant dans le vif, elle s’éloigna avant de lui jeter un dernier coup d’œil. La déception était cruelle. La catégorisation douloureuse. Les larmes aux yeux, ceux-ci cachés par ses cheveux, elle attrapa son journal. Puis d'un geste vif, elle le jeta dans la poubelle. Le claquement du carnet sur le métal vibrant se répercuta jusque dans ses os. Grand bien lui en fasse, qu'il le ramasse -elle avait pris le temps d'y glisser un easter egg- ou qu'il trace sa route. Elle se fit une promesse solennelle. Plus jamais, elle ne prendrait la plume pour le coucher sur du papier, plus jamais ses mots ne seraient lus autrement que dans le cadre professionnel.
Elle en ferait le serment, femme trop sensible qu'elle était.




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