@nathanael weaver
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L’odeur des hamburgers te met l’eau à la bouche. Tes copines sont toutes installées à quelques mètres du barbecue dont tu as pris possession. Tu ne dirais pas que t’es une excellente cuisinière ou quoique ce soit dans ces eaux-là – surtout pas après avoir fréquenté pour vrai et pour faux un chef cuisinier – mais tu te débrouilles pas trop mal, surtout pour faire griller. Tu imagines avec une facilité déconcertante la grimace que Rory ferait s’il était ici avec toi. Tu sais pas trop comment il fait pour être végan depuis si longtemps, t’es personnellement tout sauf prête à abandonner la viande, le fromage, et tout autres produits dérivés des animaux. Tu comprends la cruauté et tout ça et avoir un peu plus de volonté, peut-être que tu considérerais vraiment la chose ne serait-ce que pour la cause, mais ce n’est pas le cas. Et aujourd’hui, tu n’es pas triste du tout d’aimer manger de la viande alors que tu tournes tes hamburgers avec envie et impatience.

Tu te retournes pour voir ce que tes amies sont en train de faire. Il y a Mélodie qui se fait mettre de la crème solaire par Carolane, et puis Sabrina qui tente de montrer à Olivia quelque chose dans un magazine. Tu n’entends rien des échanges parce que la plage est bondée de monde, qu’elles sont trop loin et que les bruits fusent de partout, mais il n’est pas difficile de deviner qu’elles sont bien, toutes ensemble et ça te fait sourire. T’as réussi à passer assez incognito jusqu’à maintenant, tes cheveux remontés en un chignon défait sur le dessus de ta tête et tes lunettes soleil te font paraître comme n’importe quelle Jane Doe profitant d’une journée de soleil parfaite et tu profites de l’anonymat que tu sais éphémère. C’est au même moment toutefois que tu sens quelque chose tirer sur ta robe et tu sursautes lorsque tu remarques une petite fille pas âgée de plus de trois ou quatre ans entre tes jambes. Elle te tend les bras et ton premier réflexe est de la prendre poir l’éloigner du barbecue sur lequel tes hamburgers sont toujours en train de cuire. Tu déposes ta spatule sur le bord, et quelques furtifs autour te confirment que tu n’as aucune idée de qui est avec cette gamine. Personne ne se dirige vers toi en fou, personne ne semble chercher la gamine pourtant si petite. « Hey. Ou sont tes parents? » que tu lui demandes avec ta voix la plus douce et la plus rassurante possible. Elle hoche la tête. Elle ne sait pas, super. Tu viens pour la redéposer au sol, mais elle s’accroche à ton cou et voilà que tu te retrouves à la charge d’une gamine dont les parents semblent manqués à l’appel. Un peu par désespoir plus que par actuelle croyance que la petite puisse être avec lui, tu accostes le premier homme que tu croises. « Excusez-moi, est-ce que vous connaissez cette petite? » Tu pries mentalement pour que la réponse soit oui, mais à voir son visage et le manque de réaction de la part de la gamine dans tes bras, ça ne s’annonce pas très bien tout ça.

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Elle s’accroche à toi la gamine et tu n’es pas certaine de comprendre ce qui a bien pu inspirer un tel sentiment de confiance de sa part. Elle est belle comme tout, avec ses belles bouclettes foncées et une boucle blanche au dessus de sa tête qui s’agence parfaitement avec sa robe tout de bleu et de blanc. Tu ne sais pas avec qui elle est, mais il est évident de part son allure qu’elle est avec des parents qui doivent déjà s’inquiéter, bien que tu ne vois personne qui semble à la recherche de la gamine, ce qui te dépasse complètement. Elle ne te répond pas quand tu lui demandes ou sont ses parents, et tu assumes d’abord que c’est parce qu’elle est gênée. Tu es tentée de lui demander si elle va bien en langage des signes, juste au cas, mais te ravise alors que tu interceptes le premier homme qui passe par là. « J’en suis navré. Mais je pense que vous le savez déjà en voyant l’absence de réaction de cette enfant non? » Tu échappes un léger soupir. « J’avais quand même espoir, j’avoue. » Il y a un rire nerveux qui siffle entre tes lèvres alors que les bras de la gamine se resserre encore un peu plus fort contre ton cou. T’es pas mauvaise avec les enfants, au contraire même tu reçois beaucoup de compliments pour ton rôle de la petite sirène lorsque tu fais du bénévolat à l’hôpital, mais cette situation est complètement différente et tu ne sais pas quoi faire. « Il doit y avoir un poste de sécurité dans les environs, vous y êtes allée? » Tu secoues la tête à nouveau. Clairement il est bien meilleur pour penser rapidement à des solutions logiques que tu ne peux l’être. « Vous êtes la première personne à qui je demande, elle est apparue soudainement entre mes jambes pendant que je faisais le barbecue, mais j’ai vu personne autour qui semble la chercher. » Et ça t’inquiète de plus en plus avec chaque seconde qui file.

Il s’approche de la gamine et lui parle d’une voix douce et bienveillante, mais la gamine elle décide de serrer encore plus fort contre ton cou. Un peu plus et tu vas te mettre à avoir du mal à respirer. « Dis-moi ma grande, tu es venue avec ton papa et ta maman? Tu saurais nous dire ou nous montrer comment ils sont? » Elle ne dit toujours rien la gamine accrochée à ton cou et tu échappes un léger soupir alors que tu tentes tant bien que mal de défaire moindrement ses bras autour de toi, sans succès. « Vous désirez que je prenne le relai? J’imagine que vous n’êtes pas venue seule, vous pourriez retourner à votre journée, je peux m’en occuper si vous souhaitez. J’étais sur le point de partir, mais je peux prendre le temps de l’aider. Laissez moi la prendre, vous avez l’air à bout de bras. » Il fallait dire que la petite n’était pas si petite et qu’elle faisait facilement la moitié de la longueur donc même si elle n’était pas particulièrement lourde, tu étais bel et bien à bout de bras. « Merci je - » Tu n’as pas le temps de finir ta phrase toutefois alors que tu tentes de transférer la petite dans les bras de l’homme et que cette dernière fait comprendre très fortement qu’elle n’est pas d’accord avec l’idée. Tu ne t’acharnes pas, la rapprochant de nouveau de toi, tentant même naturellement de la consoler alors que ses cris cessent aussi rapidement qu’ils n’ont commencé. « Promis, je ne sais pas qui c’est. » que tu dis toujours ce rire nerveux dans la voix, alors qu’elle s’accroche à toi comme si sa vie en dépendait ce qui rend la situation encore plus louche, tu n’en doutes pas. « Elle a dû me voir à la télévision. » Seule raison qui te vient en tête qui pourrait expliquer pourquoi elle se sent si à l’aise avec toi et pas avec l’homme. « Vous voulez bien venir avec moi? » que tu demandes à l’inconnu quand même, plus confortable à l’idée d’être accompagnée pour partir à la recherche des parents de la gamine.

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« Désolé de vous décevoir. Cela étant, l’espoir fait vivre, avec cette persévérance, vous finirez bien par les retrouver. » Tu ne savais pas si tu étais censée être encouragée, amusée ou légèrement troublée par les mots sage de l’homme qui semblait avoir l’âge de pouvoir être ton père plus que celui de la gamine que tu tenais dans tes bras. Tu décidais donc d’être un mélange d’amusée et d’encouragée, tu avais besoin après tout de toute l’aide possible et si la gamine refusait de te lâcher, tu étais au moins contente de savoir que tu ne partais pas à la recherche de des parents toute seule. « J’espère que votre viande ne brûlera pas dans ce cas-là... » Oh shit. Tu en avais déjà oublié tes hamburgers qui étaient pourtant si près d’être cuits à la perfection. Un regard furtif vers ton barbecue délaissé te permis de remarquer que l’une de tes amies avait pris ta place et elle t’envoya un pouce en l’air lorsque vos regards se croisèrent. « Je ne sais pas si j’aurais la chance d’en profiter, mais au moins ça ne brûlera pas. » que tu dis mi-sourire à ton bon samaritain de la journée, les jambes de la gamine venant s’enrouler autour de toi comme pour s’assurer que tu ne tenterais pas de la donner à qui que ce soit de nouveau. « Ça va, ça va. » que tu lui murmures alors, laissant tes doigts naturellement caresser le dos de la gamine, dans un geste que tu espérais réconfortant.

« Je vous crois. Personne de censée ne s’amuserait à vouloir distribuer son propre enfant. » Tu lâches un léger soupir de soulagement, relevant la jeune fille qui se faisait de plus en plus lourde dans tes bras. « C’est donc là que je vous ai déjà vu! » Tu hoches la tête légèrement. Il n’est pas rare que l’on te reconnaisse sans être en mesure de dire pourquoi tu sembles si familière, mais tu n’as qu’à mentionné la télévision pour que soudainement les souvenirs soient plus clairs. « Je ne suis pas un adepte des petits-écrans je dois vous l’avouer. Mais votre visage me paraissait familier. » « J’ai joué dans quelques séries australiennes et plusieurs publicités depuis que je suis toute jeune. Ça doit être ça. » que tu ajoutes toujours souriante. L’heure n’est pas à vanter ta carrière, mais tu offres tout de même l’information par habitude. « Je vous accompagne bien sûr. Mais peut-être vous devriez la poser au sol, juste lui tenir la main, vous risquez de vous faire mal... » Et il n’avait pas tort, mais chaque tentative de mouvement allant à détacher la jeune fille de toi ne te valait que des bras encore plus serrés autour de ton cou. « Peut-être qu’on essaye à nouveau dans deux minutes alors? » que tu dis à la gamine plus qu’à l’homme, croisant furtivement le regard de la brunette bouclée. « Tu aimes bien la télé toi? Ton papa et ta maman ils regardent des choses avec toi? » Le regard de la gamine passe de l’homme à toi et puis elle fait un très léger mouvement de la tête. Elle comprend quand vous lui parlez, c’est déjà un bon signe. « Je m’appelle Nathanael au passage. Et je suis désolée de ne pas vous demander un autographe, mais pour moi, vous resterez l’inconnue qui a voulu me donner un enfant. » « Ça c’est un rôle que jamais je n’aurais cru avoir. » que tu ajoutes, joignant ton rire au sien. S’il t’aidait à retrouver les parents de cette petite, tu allais t’assurer de lui offrir bien plus qu’un simple autographe, à ce Nathanael, bien que tu n’avais pas encore la moindre idée de ce que tu pourrais lui donner pour le remercier. « Vous allez devenir un peu plus célèbre si vous sauvez cette petite vous savez? » « C’est votre nom qu’on va voir partout dans les journaux! » Pour une fois, tu n’avais que faire de ce que cet évènement pourrait faire à ta célébrité. Tu voulais simplement savoir la petite saine et sauve. Et puis si tu pouvais donner le moment de gloire à quelqu’un d’autre pour une fois, tu n’allais certainement pas te gêner. « Tu peux nous dire ou sont tes parents? » que tu tentes à nouveau vers la petite. « Bateau. » qu’elle dit simplement et tu te retournes vers l’océan sur lequel il n’y a aucun bateau en vue. Toutefois, tu te rappelles qu’il y a des courses de bateaux à quelques mètres de là, près du quai. « Vous pensez que ses parents pourraient être aux courses de bateaux? » Elle ne réagit pas alors que tu répètes le mot bateau et tu es soudainement indécise à savoir si vous devriez vous rendre aux courses de bateaux ou au poste d’informations.

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« Ce n’est que partie remise, vous aurez bien d’autres occasions puis la journée est longue encore, j’espère retrouver les parents de cette petite avant la tombée de la nuit quand même. » Il y a une petite panique qui s’installe en toi alors que tu t’imagines encore avec la petite dans les bras pendant de longues heures, le soleil allant même jusqu’à se coucher avant que vous ne retrouviez ses parents. La simple idée t’arrache un frisson d’horreur. « Vous n’êtes pas le seul, croyez-moi. » Tu soupires légèrement tout en hochant la tête. Tu ne fais que penser à ses parents et la panique qui doit les habiter en ce moment. « Mon frère est un pro de la fugue donc je ne peux que trop facilement dans quel état ses parents sont. » La panique. Ça doit être la panique. Le reste ne fait absolument pas de sens pour toi. « Probablement. Mais ne m’en tenez pas rigueur si je vous dis que malgré tous mes efforts, je suis incapable de sortir votre nom ou même le nom de ces séries. Je suis vieux, je suis de l’époque de la télévision en noir et blanc et je préférais cent fois plus les livres à cet écran. » Tu souris légèrement, toujours aussi amusée par le personnage qui te fait face. L’homme est imposant, à la limite de l’effrayant, mais à l’entendre parler, tu as presque l’impression de faire face à ton grand-père, non pas que tu oserais lui faire le commentaire. « Je m’appelle Penny. » que tu offres plutôt, réalisant que tu ne t’étais pas encore présentée. Si tu as l’habitude de te présenter de ton nom complet, tu sais qu’ici il est complètement inutile de mentionner un Stringer qui serait bien vite oublié.

« Vous avez des enfants? » Si dans un autre contexte la question aurait sans doute été considéré indiscrète, tu te doutes qu’elle est plutôt en lien avec la manière dont tu tentes de réconforter la petite inconnue dans tes bras. Tu fais signe que non de la tête. « Parce qu’il va sans dire que vous savez y faire avec ces derniers. Je vous parlerais bien d’instinct maternel, mais cette notion est erronée à mes yeux alors je vous l’épargne. » Tu ris légèrement, toujours aussi surprise par la manière qu’il a de s’exprimer, si formellement. « Je fais du bénévolat auprès des enfants malades, j’imagine que c’est la pratique qui entre en jeu. » Et puis à défaut de savoir si tu voulais avoir des enfants un jour, tu adorais t’occuper de ceux de tes amies, quand le temps te le permettait ce qui voulait dire pas souvent. « Hors de question que mon nom apparaisse. D’une part, je n’ai rien fait. Dans un second temps, vous avez bien plus l’habitude que moi de ce genre d’exercice. Et pour finir, même si vous n’avez pas pensé à avoir ce rôle, vous êtes l’élue. » « Vous parlez comme si je venais d’apprendre que je suis une sorcière comme dans Harry Potter ou un truc du genre. » En espérant que ce soit un exemple – littéraire! – qu’il connaisse, sinon il risque de te regarder drôlement. « J’essaye généralement de rester hors de la presse autant que possible. » Un peu ironique vu ton choix de métier, mais on repassera sur la notion de presse plus tard. Tu avais dans les bras un problème bien plus lourd, dans tous les sens du terme. « Alors je pense que potentiellement, ils y étaient. Avec le monde, l’enthousiasme, ils ont peut-être laissé leur fille sans surveillance. Mais ils ont dû s’en rendre compte. Et je ne pense pas qu’ils soient restés les deux pieds dans le même sabot en espérant qu’elle revienne sur un plateau d’argent si vous voyez ce que je veux dire... » Donc, il disait d’aller au centre d’informations? Il y avait tellement de mots qui sortaient de sa bouche en si peu de temps, tu t’y perdais légèrement, surtout que tu essayais de te concentrer à garder la petite confortable dans tes bras qui eux perdaient en tonus. « Je vous propose deux choix : le premier, nous allons tous les deux à la course de bateaux au risque de croiser sans les voir les parents de cette enfant. Et dans ce cas-là, les rôles seront juste inversés. Le second c’est que vous partez devant le temps pour moi de prévenir le poste d’information. Je pense qu’ils sont reliés dans tout le quartier et que l’information circulera plus vite que nous. Puis nous nous rendons la-bas ou ailleurs s’ils ont une information que nous n’avons pas. Cela vous semble correct ? » Tu hoches vaguement la tête. Tu n’aimes pas la perspective de te retrouver seule, mais tu sais qu’un homme de sa prestance ne sera pas difficile à trouver dans la foule. « Je vous rattraperais même si vous partez devant, rassurez-vous, je ne vous laisserai pas. » Tu échappes un léger soupir. « D’accord. Mais faites vite, s’il-vous-plaît. » Vos chemins en viennent donc à se séparer et une fois que c’est seulement la petite et toi, tu tentes à nouveau de la déposer, avec moins de résistance cette fois. « Est-ce que tu peux marcher un petit peu? » Elle fait signe que oui de la tête et tu souffles de soulagement. « On va chercher ton papa et ta maman d’accord. Tu peux me les pointer si tu les croises? » Elle fait signe que oui de nouveau.Ce n’est peut-être pas une cause perdue tout compte fait.

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« Ça je connais en revanche! » Tu échappes un petit rire, soulagée. Après tout, tu aurais trouvé vraiment étonnant qu’il ne sache pas du tout qui est Harry Potter, un phénomène populaire autant dans la littérature qu’au cinéma. « Je vous rassure, vous n’êtes pas aussi effrayante qu’une Lestrange… Ou Ombrage… Sinon, je vous garantie que cette enfant serait venue directement avec moi. » Un rire plus franc et moins nerveux cette fois-ci franchit tes lèvres alors que tu essayes de t’imaginer jouer le rôle d’un de ces deux personnages mythiques mais oh combien terrifiantes de la saga. « Moi qui croyais avoir des chances de jouer une Lestrange dans un éventuel remake. » En attendant, tu n’étais pas certaine si c’était une bonne ou une mauvaise chose que la gamine est prise la décision que tu étais un visage familier en lequel elle pouvait avoir confiance. Tu décidais de voir ça comme un positif, mieux valait toi qu’un ou une inconnue avec des intentions potentiellement différentes et dangereuses.

Vos chemins s’étaient temporairement quittés alors que tes pas et ceux de la petite se dirigeaient vers les courses de bateaux. Le soleil était encore haut dans le ciel et il y avait encore beaucoup de monde qui se promenaient en ville, de la plage jusqu’à la fête foraine et puis jusqu’aux courses qui avaient lieu à quelques mètres de là. Tu n’échanges pas beaucoup de mots avec la gamine qui s’efforce de rester muette, mais qui répond à l’aide de quelques hochements de tête à quelques unes de tes questions, ce qui te permet d’être rassurée au niveau de sa compréhension. Tu n’oses même pas imaginer comment ça pourrait se passer si c’était ton frère à sa place, ton frère qui lui aussi était sans mot, mais avec une compréhension réduite et un corps d’homme pour compliquer davantage la donne. Tu es soulagée lorsque tu aperçois Nathanaël qui revient vers vous. « Voilà une chose de faite… Ils n’avaient rien, mais je leur ai laissé mes coordonnées, sait-on jamais. Je ne doute pas qu’ils fassent une annonce... » T’aurais aimé qu’il revienne avec de meilleures nouvelles, mais au moins, ça semblait déjà être un pas dans la bonne direction. « Vous avez réussi… vous avez eu d’autres informations? » Tu secoues la tête. « Parce que des bateaux, il y en a des centaines… Ils sont peut-être partis dedans faire la course, autour en train de courir à la recherche de leur petite fille... » Faites que ce soit l’option numéro deux, pitié, faites que ce soit l’option numéro deux. « Comment tu t’appelles ma puce? » Toujours un silence définitif de la part de la gamine, bien que ses yeux ne lâchent pas Nathanaël. « Elle ne parle pas, mais elle est capable de répondre aux questions par oui ou non. » que tu informes l’homme, offrant par le fait même un sourire à la petite qui tient toujours ta main. « On pourrait imaginer la tête des parents en partant de celle de leur fille non? C’est vous qui avez l’habitude des séries... » Tu hoches légèrement la tête, si ça aurait pu être un jeu amusant dans d’autres circonstances, c’est un peu plus risqué en ce moment. « Peut-être qu’on peut donner des informations et tu nous dis si c’est vrai ou non? » La gamine te regarde, l’air de ne pas comprendre ce que tu lui demandes. « Par exemple… est-ce que ta maman a des cheveux bruns bouclés comme les tiens? » Elle hoche que oui de la tête. Une brune aux cheveux bouclées, il ne devrait pas y en avoir des centaines, non? « Et ton papa, est-ce qu’il a les cheveux foncés aussi? » Elle fait signe que non. Une brune et un blond ensemble, l’enquête avance, lentement mais sûrement.

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« Il va falloir donc cibler les bonnes questions... » Tu hoches doucement la tête. Si la gamine demeurait muette, elle ne semblait toutefois pas moins consciente de la situation et il était facile de lire l’inquiétude sur son visage. Elle devait avoir hâte bien plus que toi de retrouver ses parents et de pouvoir se blottir à nouveau dans des bras rassurants et familiers. « Rien en vue... » Il fallait avouer que vous ne disposiez pas d’un tas d’informations pour le moment et que personne ne semblait en mode panique. Tu voulais sincèrement croire que les parents de cette gamine la cherchait aussi, toute autre idée ne faisait pas le moindre sens dans ta tête. « Ton papa est grand comme moi? » Elle secoue la tête. Moins grand que Nate donc, ce qui n’était pas bien difficile puisque l’homme était grand et musclé et imposait un certain respect rien qu’à poser son regard sur lui. « Et est-ce que ta maman elle porte une robe? Tu saurais nous montrer la couleur? » Elle secoue la tête à nouveau la gamine, et tu ne sais pas si c’est à la première ou à la deuxième question de Nate. Tu reprends donc, tentant de limiter les incompréhensions qui sont déjà trop nombreuses. « Ta maman porte une robe comme la mienne? » que tu lui demandes, pointant la jupe de ta robe d’été. Elle hoche finalement la tête et c’est un morceau de robot de plus pour vous. « Est-ce qu’elle est jaune, comme moi? » Un non de la tête cette fois-ci. Tu échappes un léger soupir et puis tu remarques qu’elle pointe sa robe à elle. « Oh, est-ce que ta maman porte une robe blanche comme toi? » Et elle hoche la tête en souriant, la gamine et t’es contente d’avoir compris son non-verbal. Faut croire que toute la pratique du monde avec ton frère t’es finalement utile à quelque chose. « Et si on commençait à s’avancer? Peut-être que le hasard nous aidera en nous faisant croiser leurs routes? » Tu hoches vivement la tête. Tu ne sais pas si c’est naïf de croire que ça puisse être si simple, mais il fallait bien commencer quelque part. « Et si quand nous remettrons cette petite fille à ses parents votre barbecue se retrouve à être éteint, vous me laisserez vous inviter à manger un burger digne de ce nom? C’est la moindre des récompenses. » « Je ne voudrais pas prendre plus de votre temps que nécessaire, je me doute que vous aviez mieux à faire aujourd’hui! » Il avait dit après tout qu’il était sur le point de quitter lorsque tu l’avais accoster. « Vous regardiez les bateaux avec tes parents? » Elle dit oui, un autre signe que vous êtes dans la bonne direction après tout. « Nous ne sommes pas si mauvais comme enquêteurs… À votre tour, vous avez plus de chances que moi aux questions – réponses! » « J’pense que je vais être prête à jouer une police dans un film après tout ça. » que tu dis en joignant ton rire à celui de l’homme alors que la gamine tourne la tête entre vous deux et tu la sens un petit peu moins stressée. « Est-ce que ton papa a des lunettes de soleil comme ça? » et tu prends tes lunettes de soleil pour les montrer à la gamine qui fait signe que oui de la tête. « Ta maman aussi? » Un autre oui. Vous vous approchez de plus en plus des courses de bateaux et tu penses apercevoir une femme qui semble regarder partout autour d’elle, comme si elle cherchait quelque chose, ou quelqu’un. « Je pense qu’on tient peut-être quelque chose... » que tu souffles à Nate, ne voulant toutefois pas alerter la gamine, au cas ou ce serait une fausse piste.

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« On avance doucement mais sûrement. » Il n’y avait pas vraiment d’autre façon de voir la situation après tout. Si ce n’était pas réellement une question de vie ou de mort puisque la gamine dont la main était collante dans la tienne était en parfaite santé et semblant encore en possession de ses moyens malgré le mutisme volontaire dans lequel elle s’était enfermée depuis le début de cette aventure, il n’en demeurait pas moins que tu étais inquiète à la simple idée de ne jamais retrouver les parents. Des dizaines de scénarios catastrophes te traversaient l’esprit bien que tu ne laisses rien paraître pour garder la petite fille aussi calme que possible. Tu enchaînes les questions fermées, collectes autant d’informations que possibles et tu espères sincèrement que la résolution de cette enquête va se pointer le bout du nez plus tôt que tard. « À vrai dire, je cherchais à m’aérer l’esprit moi qui n’ait vu que l’intérieur du club que je viens de racheter. Mais vous avez raison, je dois signer certains documents, finaliser les prochains travaux et mon bureau sera le théâtre de ma fin de journée. » Tu te retournes vers l’homme et tu ne peux t’empêcher de lui offrir un sourire sincère. « Merci d’avoir pris du temps de votre journée clairement chargée pour m’aider. » La gamine et toi, vous êtes clairement une distraction pour lui en ce moment, dans son agenda qui va certainement lui demander de travailler jusqu’à très tard, mais il continue de sourire et s’il est agacé par le changement de plan, il ne le laisse pas paraître du tout ce que tu apprécies d’autant plus. « Vous aurez l’expérience requise, mais je ne suis pas sûr que de vous voir vêtue de ces horribles gilets pare-balles soit le meilleur de vos profils. » Tu ris de plus belle juste à t’imaginer vêtue comme une police et tu ne peux qu’acquiescer devant les paroles de Nathanael, tu n’es pas certaine que ce serait ton meilleur look, ni même que tu pourrais être bien convaincante en tant que police. Ça resterait néanmoins un beau défi d’actrice à tes yeux, toi qui n’a jamais joué de rôle similaire. Tu n’as pas le temps de répondre toutefois alors que tu aperçois une jeune femme vêtue d’une robe blanche qui semble paniquée, à la recherche de quelque chose ou plus précisément de quelqu’un, tu l’espères. « Ça y ressemble en effet... » Il y a de l’espoir, tu y crois. Le visage de Nathanael s’approche de ton oreille et tu comprends rapidement que les prochains mots sont pour toi et pour toi seule, histoire de ne pas alerter la petite fille si jamais il s’agissait d’une fausse piste. « Je m’approche du jeune homme et vous voyez avec la possible maman? » Tu confirmes d’un simple hochement de la tête et il t’offre un dernier encouragement qui te fait sourire. « Vous êtes proche de finir votre mission, Penny. » Tu te croirais presque dans un film de Star Wars ou le genre alors que tu marches en direction de la dame et tu n’as même pas le temps de lui dire un mot que déjà la gamine lâche ta main pour courir dans les bras de sa mère. Les retrouvailles sont touchantes et les remerciements de la maman multiples alors que tu l’as rassures autant que possible. Tu entends même finalement la voix de la gamine alors qu’elle pleure à chaudes larmes dans les bras de sa mère et tu souffles de soulagement alors que tu parviens à t’immiscer des petites retrouvailles. « Alors? Dites-moi que nous sommes de bons enquêteurs... » « Mission accompli enquêteur Nathanael. » que tu lui offres avec un sourire, pointant en direction de la gamine et de sa mère, le père ayant désormais rejoint les autres. « C’est une histoire qui fini bien, dieu merci. » que tu souffles alors que tu es soulagée que ça n’ait pas été plus dramatique. « Merci encore pour votre aide et bonne chance pour l’ouverture de votre bar. » Tu te fais une note mentale de chercher plus d’informations sur ce dit bar et peut-être bien rendre visite dans le futur à ton acolyte d’un jour. Qui sait? Brisbane n’est pas la plus grosse ville qui soit.