En réalité, j’ignorais pourquoi, Adriel et moi, nous n’avions pas repris notre relation telle qu’elle était restée avant qu’il ne parte quelques années auparavant. Nous avions tout de suite retrouvé cette complicité qui nous avait tant et si vite liés et nous nous entendions toujours aussi bien. C’était un peu comme si le temps s’était arrêté pendant quelques années, avant de reprendre naturellement son cours à son retour à Brisbane. Il faut dire qu'au fond de moi, j’avais peur. Peur qu’Adriel m’annonce un jour qu’il comptait repartir, peur de ne plus jamais le voir revenir… Sans doute était-ce aussi cela qui avait mis une barrière entre nous, notre séparation avait été si douloureuse que je ne me sentais pas de la revivre une nouvelle fois. Alors oui, j’avais pris en maturité et voyais à présent les choses autrement, sans doute l’aurais-je suivi s’il avait pris cette décision, mais au niveau de mon travail et de ma famille, cela aurait été particulièrement compliqué. Nous étions donc restés amis alors que moi, je priais jour après jour pour qu’il ne reparte pas, histoire d’amour ou non, en fin de compte, c’était du pareil au même.

Lorsque Peter me demanda indirectement si l’homme qui partageait ma vie en ce moment était un petit con, je répondais que non, bien évidemment. Sans doute Peter n’apprécierait pas la nouvelle, mais si Andrew avait mon âge, je restais persuadée que la pilule serait bien mieux passée, peut-être même qu’il aurait fini par être accepté par les Mulligan, ce qui était loin d’être une mince affaire. « C’est pas un petit con mais t’es pas sûre qu’on l’apprécie ? » Je hochais vigoureusement la tête, espérant ainsi le convaincre, mais la partie n’était pas gagnée d’avance. Je fronçais les sourcils en le voyant sortir son portable, sans vraiment comprendre ce qu’il s’apprêtait à faire. « Link sort les battes de baseball, le copain de Tess n’est pas un petit con mais on ne va pas l’aimer apparemment ! Donc c’est que ça doit être un petit con quand même » J’ouvrais de grands yeux, choquée, tout de même amusée par la situation. « T’es sérieux ? » Demandais-je, comme dans l’espoir qu’il me dirait qu’il n’avait pas vraiment envoyé les messages. « Link va se faire un tas de films, le pauvre. Je vais avoir le droit à un deuxième interrogatoire quand je le verrai… Vous me fatiguez tous les deux. » Je pensais qu’en vieillissant, mes frères serait un peu plus détachés concernant ma vie sentimentale, je m’étais bien trompée et malheureusement, je n'avais sûrement pas fini de vivre ce genre de scènes.

Je prenais l’assiette que Peter me tendait en le remerciant et me servais un peu de salade. « Bon oook, bah parle moi de ton homme invisible alors, il est comment ? T’es bien avec lui ? » J’essayais de ne pas me faire piéger par ses questions un peu trop précises à mon goût, mais je ne voulais tout de même pas le laisser dans l’ignorance. Après tout, Peter était mon frère, c’était normal que je puisse le rassurer. « Il est adorable, tu n’imagines pas à quel point il me soutient et le temps qu’il passe à faire en sorte que je ne m’ennuie pas seule chez moi… Il me rend heureuse Peter, vraiment, il n’y a absolument pas une ombre au tableau, tu peux te rassurer… »

« T’es sérieux ? » Oui et non. Toujours un peu et pourtant jamais. Mon sourire malicieux est un peu plus grand alors que j’éteins mon téléphone. « Link va se faire un tas de films, le pauvre. Je vais avoir le droit à un deuxième interrogatoire quand je le verrai… Vous me fatiguez tous les deux. » Je ris, j’étais conscient qu’on était peut-être tous les deux un peu protecteur. Je l’étais peut-être encore plus en étant l’ainé. Ma sœur était adulte, ce n’était plus une adolescence et elle pouvait faire ce qu’elle voulait. Mais j’accordais une telle importance à son bonheur que l’idée que quelqu’un lui fasse du mal était hors de question. J’allais devoir finir par apprendre à me détacher un peu plus, mais cela me semblait être difficile tant je n’en avais aucune envie. « Ca vaaa on est tes frères c’est normal ! » Je minimise, parce que je ne me considère pas comme surprotecteur. « Personne fera de mal à ma petite sœur. » Je gronde en secouant ma pince pour la viande. Je sers les assiettes décidant malgré tout de capituler et de poser des questions sur le fameux petit ami dont elle ne veut pas révéler l’identité. Je lui tends une assiette et on s’installe pour manger. « Il est adorable, tu n’imagines pas à quel point il me soutient et le temps qu’il passe à faire en sorte que je ne m’ennuie pas seule chez moi… Il me rend heureuse Peter, vraiment, il n’y a absolument pas une ombre au tableau, tu peux te rassurer… »


Ca me rassure un peu m’arrachant malgré tout à sourire, parce qu’elle a l’air heureuse et c’est le plus important. « Tu es amoureuse ? » Je lui demande doucement avec un sourire. J’ai de plus en plus envie de savoir qui se cache derrière le mystérieux copain secret mais je sens bien qu’elle ne me dira rien aujourd’hui. « Alors t’aimes ? » dis-je en pointant son assiette de ma fourchette.

Peter avait toujours eu tendance à être surprotecteur avec moi, même s’il n’avait jamais voulu l’avouer de vive voix. Dans sa tête, ses réactions étaient juste normales de la part d’un grand frère et j’avais pris l’habitude de le voir veiller sur moi, de près ou de loin, quitte à parfois intervenir quand quelque chose, dans ma vie, m’échappait totalement. C’était une habitude qui ne l’avait pas quitté depuis notre enfance, quand un camarade de classe m’embêtait pendant la récréation, il me suffisait d’en toucher deux mots à mon frère pour qu’il mette les choses au point. Petite, j’en profitais pas mal, je devais l’avouer, c’était un peu la menace ultime, quand on me titillait un peu trop. Maintenant, j’essayais de gérer mes histoires seules, même si je n’en avais pas toujours l’occasion. Ma relation avec Link avait toujours été fusionnelle, une vraie relation de jumeaux, en soi. Seulement, alors que Peter réagissait par impulsivité concernant les problèmes que je pouvais rencontrer, dans mes relations amoureuses entre autres, Link était plus dans le questionnement, tentant de comprendre avant de juger. Mais, au moins, s’il y avait bien une chose sur laquelle mes deux frères s’entendaient, c’est quand il fallait agir, quand un homme osait ne pas me traiter comme ils l’entendaient. « Ca vaaa on est tes frères c’est normal ! » Dans son cas, ça l’était, bien évidemment et je ne m’en plaignais pas, même si cela me contraignait parfois à devoir lui mentir, pour éviter qu’il ne se mêle trop d’une situation que je pouvais pourtant gérer seule. Après tout, je n'étais plus une gamine irréfléchie.  « Personne fera de mal à ma petite sœur. » Je me penchais vers lui pour lui déposer un bisou sur la joue, ne manquant pas une petite étreinte au passage. « Tu es adorable. Mais tu sais, parfois j’arrive à gérer seule aussi, sinon j’aurais déjà embauché un garde du corps. » Quoique, à ce niveau-là, Lawrence aurait largement pu faire illusion.

« Tu es amoureuse ? » Je lui souriais, difficile de répondre à cette question dans un laps de temps aussi court et surtout, en sachant que j’avais cru être amoureuse un bon nombre de fois dans ma vie, avant de me rendre compte que ce n’était qu’une histoire d’attachement. La seule personne de qui j’avais été vraiment amoureuse, de façon sûre et sans équivoque, c’était d’Adriel, sans conteste. « Je suis très attachée à lui, je pense à lui constamment, à chaque fois qu’il n’est pas là il me manque cruellement, chaque moment passé avec lui me semble trop court et à chaque fois que je suis en sa présence, j’ai l’impression d’être dans une bulle, que rien ne pourra jamais m’arriver de négatif. Si tout ça, ça veut dire que je suis amoureuse, alors oui, sans doute. » Lançais-je, avant de goûter un morceau de viande, puiss de porter de nouveau mon frère. « Alors t’aimes ? » Je hochais vigoureusement la tête. Moi qui étais particulièrement gourmande, je ne pouvais le nier. « C’est délicieux ! Tu sais que la nourriture et moi, c’est une grande histoire d’amour… »

« Tu es adorable. Mais tu sais, parfois j’arrive à gérer seule aussi, sinon j’aurais déjà embauché un garde du corps. » dit-elle en déposant un baiser sur ma joue. Je suis sûrement bien trop protecteur de ma sœur et peut être qu’un jour il faudra que je la laisse se débrouiller seule et gérer ses problèmes seule. C’est sûrement ce dont elle a envie, mais j’ai bien du mal à ne pas me mêler de ses affaires comme si j’avais fait de ma responsabilité le fait de la protéger envers et contre tous. Elle me parle de garde du corps et je ne peux m’empêcher de grogner. « Tant que c’est pas Lawrence le garde du corps, l’idée me va ! »

Elle me parle de cet homme dont elle ne veut pas révéler l’identité, celui qu’elle voit depuis quelques semaines et qui semble en tous cas la rendre heureuse. Elle en parle avec un immense sourire et ça me rassure un peu. Bien que le fait de savoir que je le connais sûrement ainsi que le fait qu’elle ait quand même dit que je ne l’allais pas l’apprécier reste ancré dans mon esprit.

« Je suis très attachée à lui, je pense à lui constamment, à chaque fois qu’il n’est pas là il me manque cruellement, chaque moment passé avec lui me semble trop court et à chaque fois que je suis en sa présence, j’ai l’impression d’être dans une bulle, que rien ne pourra jamais m’arriver de négatif. Si tout ça, ça veut dire que je suis amoureuse, alors oui, sans doute. »

J’hoche la tête, effectivement elle a l’air bien attachée à lui. « Bon s’il te rend heureuse c’est le principal Tess. Même si quand même je me demande qui c’est si je le connais. » Je grogne. « Il fait quoi dans la vie ? Il est comment ? Je n’ai même pas le droit à des indices ? » Mais je me doute bien que non.

On commence à manger et je lui demande si elle aime le plat. « C’est délicieux ! Tu sais que la nourriture et moi, c’est une grande histoire d’amour… » J’hoche la tête. On était tous les gourmands dans la famille. « Bon par contre jte préviens le dessert je ne l’ai pas fait moi-même sinon tu l’aurais recraché direct. » Je ris en attrapant un bout de viande avec ma fourchette.

« Tant que c’est pas Lawrence le garde du corps, l’idée me va ! » Étonnement et même si Peter semblait avoir une dent contre lui, pour X raison, le sujet Lawrence revenait souvent sur le tapis, lorsque nous étions ensemble Peter et moi. Personnellement, j’essayais souvent d’éviter le sujet, histoire de ne pas créer un froid entre mon frère et moi, mais lorsque, comme dans le cas présent, Peter lançait les hostilités, je ne pouvais pas m’empêcher de répliquer. « Pourtant, je pense qu’il pourrait jouer ce rôle à merveille. » Dis-je, non sans une pointe d’humour. Cette remarque ne manqua pas de me renvoyer quelques années en arrière. Si Lawrence et moi nous étions rapprochés aussi rapidement et étroitement au cours de mon adolescence, c’était justement parce qu’il avait plus ou moins joué ce rôle, sans qu’aucun membre de ma famille n’ait été mis au courant de cette histoire, Peter inclus. A cette époque, j’étais sortie en douce pour me rendre à une soirée, une soirée qui avait tourné court, avec une situation que je n’avais pas su contrôler. C’est à ce moment-là que Lawrence était intervenu, me sauvant des griffes de types qui s’était avéré bien trop insistants pour que je me sorte seule de cette situation. A peine était-il intervenu, je lui avais tout bonnement sauté dans les bras pour le remercier et me remettre des mes émotions, puis il m’avait raccompagnée chez moi, gardant pour lui le secret de cette escapade. Si je l’imaginais très bien en tant que garde du corps, c’était justement parce que j’avais déjà vécu ce genre d’expériences avec lui, mais cela, Peter l’ignorait totalement, je n’avais jamais assumé cet épisode de ma vie.

C’est avec soulagement que j’observais mon frère hocher la tête d’un air convaincu. J’espérais qu’après m’être livrée ainsi à lui, il y avait peut-être une faible chance pour qu’il accepte plus facilement ma relation avec Andrew. « Bon s’il te rend heureuse c’est le principal Tess. Même si quand même je me demande qui c’est si je le connais. » Je lui souriais, tout simplement, contente de voir qu’il semblait un peu moins inquiet. « Il fait quoi dans la vie ? Il est comment ? Je n’ai même pas le droit à des indices ? » Je laissais échapper un rire à sa réplique. « Tu veux quoi aussi ? Son casier judiciaire et un relevé de son compte en banque ? » Clairement, j’avais juste l’impression que mon frère venait d’être embauché dans la police, sans que je ne sois au courant.

« Bon par contre jte préviens le dessert je ne l’ai pas fait moi-même sinon tu l’aurais recraché direct. » Je n’étais absolument pas surprise, le contraire m’aurait étonné. « Tant qu’il y a du chocolat dans ce fameux dessert, ça me va parfaitement. » Le chocolat et moi, c’était une grande histoire d’amour.

« Pourtant, je pense qu’il pourrait jouer ce rôle à merveille. » Je n’ai jamais compris comment lui et ma sœur sont devenus proches. Tout comme je n’ai jamais compris comment lui et moi en sommes arrivés là. Les adolescents qui étaient proches à l’époque sont loin. Peut-être bien que ça aura été le cul qui aura tout gâché, se découvrir autrement. Ça n’aurait jamais pu être sérieux et très vite j’étais allé me trouver d’autres conquêtes, prétendant me lasser vite plutôt que d’avouer qu’en réalité c’était bien plus souvent une peur de rester.

« Ouais armoire à glace, rien dans la tête, c’pas faux. » Je suis de mauvaise foi, le critiquant en sachant pertinemment que Lawrence est intelligent. « J’vois pas ce que tu lui trouves à ton meilleur ami. » Je mets l’accent le ton, mon visage exprimant une grimace à meilleur ami. Cela m’avait toujours agacé qu’ils se soient rapprochés et je m’étais toujours dit qu’il avait dû se passer quelque chose entre eux ou qu’il se passerait quelque chose entre eux un jour.

Je pose des questions sur son homme invisible, acceptant finalement que si elle est heureuse c’est le principal. Je suis curieux, cherchant toujours à en savoir plus, surtout parce que je le connais, et que ça m’intrigue. « Tu veux quoi aussi ? Son casier judiciaire et un relevé de son compte en banque ? » elle rit et mon rire se joint à elle. « Ouais s’il te plait, ça m’arrangerait ! »

« Tant qu’il y a du chocolat dans ce fameux dessert, ça me va parfaitement. » Mon regard est un peu paniqué, parce qu’on ne va pas se mentir je ne sais même plus s’il y a du chocolat dans le Lamington mais je fouille dans mes souvenirs et je suis à peu près sûr qu’il y en a tout autour avec de la noix de coco. Alors je souris narquois. « Tu verras bien ! » Je me ressers un peu de salade. « Au fait, je t’ai pas vue depuis le nouvel an là ! C’est quoi tes résolutions pour cette année ? » je lui demande un sourire aux lèvres, entre deux bouchées.

Lawrence avait une place des plus importantes dans ma vie, c’est pourquoi j’avais beaucoup de mal à entendre quiconque le critiquer, même s’il s’agissait de mon frère. Systématiquement, quand l’un parlait mal de l’autre, j’essayais de prendre sur moi pour ne pas le prendre trop mal. S’ils avaient fini par ne pas s’aimer, il y avait forcément une raison, une raison qui m’échappait à ce jour puisque ni l’un, ni l’autre, n’avait souhaité m’avouer la vérité. En réalité, je n’étais pas vraiment sûre de vouloir la savoir, préférant rester dans l’ignorance que d’apprendre certaines choses qui ne me concernaient pas et que je n’avais peut-être pas envie d’apprendre, qui sait ? « Ouais armoire à glace, rien dans la tête, c’pas faux. » Je pinçais légèrement les lèvres, gardant difficilement pour moi mon agacement profond. « J’vois pas ce que tu lui trouves à ton meilleur ami. » Cette fois-ci, je levais clairement les yeux au ciel, ne pouvant m’empêcher de répondre plus longtemps. « Tu as beau, de toute évidence, ne pas avoir la même image que j’ai de lui, crois-moi que si je le considère comme mon meilleur ami, ce n’est pas pour rien. » Des amis, j’en avais énormément, mais jamais je n’avais pu nouer une relation comme celle que je partageais avec Lawrence. « Et dois-je te rappeler que sans lui, je ne serais sûrement plus de ce monde en ce moment ? » Je lui balançais cette réplique avec un détachement déconcertant, espérant ainsi lui faire un petit électrochoc concernant la place qu’avait Lawrence dans ma vie. Si nous n’avions pas été aussi proche, il ne serait pas allé chez moi lors de mon arrêt cardiaque et je ne serais clairement plus de ce monde à l‘heure qu’il était. Je lui devais beaucoup, j’en étais consciente et rien que pour cela, Peter aurait dû ressentir moins d’amertume à son égard.

Il rebondit sur ma réplique concernant le casier judiciaire et le compte en banque d’Andrew : « Ouais s’il te plait, ça m’arrangerait ! » Mon rire ne cessa pas, alors que je répliquais immédiatement : « Si tu comptes lui faire passer un interrogatoire lorsque tu le rencontreras… de façon officielle j’entends, préviens-moi, que je puisse lui dire quand même avant. » Lançais-je, avec humour. Je doutais que cette présentation officielle ne se fasse rapidement, en tout cas, c’était le fait de le présenter à mes parents qui m’effrayait le plus pour tout dire. Les chances pour qu’ils le prennent bien était tout bonnement proches de zéro.

« Tu verras bien ! » Ma gourmandise et mon penchant pour le sucré prenait toujours le dessus, c’était plus fort que moi. Je haussais alors les épaules. « Tant que c’est blindé de sucre, moi ça me va. » Je repensais à cette discussion avec Adriel, à savoir qui de nous était le plus gourmand… Il avait une sérieuse concurrente, c’était certain. « Au fait, je t’ai pas vue depuis le nouvel an là ! C’est quoi tes résolutions pour cette année ? » En réalité, j’étais tellement focalisée sur mon opération que je n’avais même pas réfléchie à cela… « Disons… Me remettre au plus vite de mon opération, pouvoir reprendre le sport et enfin pouvoir ouvrir mon cabinet, ce serait déjà pas mal je pense. » Je pris une nouvelle bouchée. « Et toi, tu en as ? »

« Tu as beau, de toute évidence, ne pas avoir la même image que j’ai de lui, crois-moi que si je le considère comme mon meilleur ami, ce n’est pas pour rien. » Je roule des yeux mais au fond je connais les qualités de Lawrence, nous n’avons pas été amis pour un rien à une époque, même si je crèverais que de vouloir l’avouer. « Et dois-je te rappeler que sans lui, je ne serais sûrement plus de ce monde en ce moment ? » Elle me cloue le bec parce que je dois bien admettre que j’étais reconnaissant à l’homme d’avoir été là dans ce moment délicat qui aurait pu très mal finir. « En attendant c’est quand même un comble que tu lui fasses plus confiance qu’à tes propres frangins ! » Je râle pour le principe, parce qu’elle nous a quand même caché son opération pendant des semaines.

Je continue l’interrogatoire, cherchant désespérément à avoir plus d’information sur son petit ami secret, si bien que j’accepterais effectivement même son casier judiciaire ou son compte en banque pour le principe malgré mon sourire malicieux. « Si tu comptes lui faire passer un interrogatoire lorsque tu le rencontreras… de façon officielle j’entends, préviens-moi, que je puisse lui dire quand même avant. » Mon ton est catégorique malgré mon regard pétillant « Ah non interdiction de le préparer psychologiquement, il passe le test ou il passe pas le test ! »

« Tant que c’est blindé de sucre, moi ça me va. » Évidemment, ça ne m’étonne pas, j’espère juste que le gâteau sera bon. Je réalise qu’on ne s’est pas vus depuis le nouvel an, lui posant la question concernant ses résolutions entre deux bouchées. « Disons… Me remettre au plus vite de mon opération, pouvoir reprendre le sport et enfin pouvoir ouvrir mon cabinet, ce serait déjà pas mal je pense. » De belles résolutions, certainement mieux que les miennes. « Et toi, tu en as ? » J’hausse les épaules, mon regard fuyant. Arrêter d’agir comme un con ? « Pas vraiment ! Faudrait que j’y réfléchisse. Mais ouvrir mon cabinet ça me plairait pas mal aussi. C’est un peu compliqué au boulot en ce moment.. » j’avoue en buvant une gorgée de bière.