| | | | | | | (#)Dim 24 Jan 2021 - 10:02 | |
| 26 janvier.What do you want from me? Why don't you run from me? What are you wondering? What do you know? Andrew avait quitté sa fille et Bonnie un peu précipitamment. Une urgence au centre. Une connerie à gérer. D’un côté, il était plutôt content d’avoir eu une possibilité de s’échapper. La conversation avec Mia, si personne n’avait fini par se taper dessus, l’avait quand même bien remué. Il avait entendu des choses qu’il n’avait pas forcément eu envie d’entendre. Des propos qu’il devait enregistrer. Assimiler. De l’autre côté, il s’en voulait d’abandonner Bonnie sur la plage comme ça, même si la gamine n’avait pas eu l’air si traumatisée que ça quand il lui avait dit qu’il devait partir. Elle était même plutôt contente de rester avec Mia, elle était à dix mille années lumière de tout ce qui s’était passé et dit entre les deux. D’un pas pressé, Andrew essayait de se frayer un chemin entre les gens. Il suffoquait presque. Son cerveau turbinait dans tous les sens, son coeur battait à tout rompre. Il n’avait qu’une hâte : partir d’ici, régler les soucis au centre et rentrer chez lui. Se verser un grand verre de limonade. Terminer la soirée par un verre de whisky qui l’assommerait et le ferait dormir jusqu’au lendemain. Il priait intérieurement pour réussir à sortir d’ici le plus rapidement possible quand une voix l’extirpa de ses pensées. Une voix qu’il aurait préféré ne pas entendre du tout. « Andrew ! ». Le vieux pivota lentement sur ses talons. Il aurait presque pu dire que ses poils s’était hérissés quand il avait vu Peter. C’était viscéral. « Pete. » Son ton était froid, distant. Il ne s’était même pas approché de lui. Il aurait tout aussi bien pu partir mais il ne savait pas pourquoi, il avait comme l’envie de rester. De rester pour comprendre, peut-être pour lui balancer sa bouteille de bière en travers de la tronche, ou plus simplement pour lui dire qu’il serait préférable qu’il la laisse dans une poubelle. « Elle est là Mia ? ». Andrew haussa les épaules, la mâchoire serrée. « Je ne suis pas certain qu’elle ait très envie de te voir, Pete ». Il utilisait son nom raccourci depuis le début. Andrew avait de la haine, certes, mais surtout de la peine pour le gamin. S’il n’avait pas été autant énervé contre lui, il aurait presque eu envie de l’aider. Il enchaîna en demandait si elle allait bien. Il ne savait pas trop de qui il parlait, mais vu sa tête, c’était sûrement de sa soeur, dont il voulait des nouvelles. Andrew se rapprocha légèrement de Peter, croisant les bras sur sa poitrine. « Je pense qu’elle se serait mieux portée si tu n’étais pas venue la voir, mais ça va ». Ses mots étaient volontairement durs. C’était puéril, mais il avait envie de le faire réagir, d’appuyer là où ça faisait mal, comme lui l’avait fait. « Tu te rends compte à quel point tu l’as foutue en rogne, j’espère ? ». Petit con, ne pouvait-il s’empêcher de penser. Il avait non seulement foutue Tessa en rogne, mais lui aussi. Et le petit n’allait pas s’en sortir comme ça. |
| | | | (#)Mar 26 Jan 2021 - 19:58 | |
| « Pete. » Le ton est froid et distant. Je n’ai aucun droit de le blâmer et pourtant j’aimerais pouvoir le faire. Parce que je ne peux pas accepter que cet homme soit avec ma sœur tout simplement. Je demande si Mia est là, parce qu’elle m’avait dit qu’elle irait sûrement voir le feu d’artifice avec lui avant que notre relation se brise sur le plage quelques jours plus tôt.
« Je ne suis pas certain qu’elle ait très envie de te voir, Pete. » Ca je le sais bien et si la culpabilité me ronge, je sais aussi que les mots de Mia tournent en boucle dans mon esprit et je ne peux pas les effacer. « Ca tombe bien j’ai pas envie de la voir non plus. » Non je n’ai pas envie d’aller trouver Mia, pas envie de réparer ce qui a été brisé, pas après ce qu’elle m’a dit. Je lui demande comment elle va et cette fois je ne parle plus de Mia, malgré le fait que je n’ai pas prononcé le nom de ma sœur. Je n’y suis pas retourné ces deux derniers jours, pourquoi l’aurais-je fait quand il a été clair que j’avais merdé et que je n’étais pas la bienvenue ?
« Je pense qu’elle se serait mieux portée si tu n’étais pas venue la voir, mais ça va » Les mots font plus de mal qu’il ne le pense, s’ancrent dans mes doutes et mes insécurités, creusent la culpabilité. Elle se serait mieux portée si je n’étais pas venu la voir, devient elle serait mieux si elle ne te voyait plus jamais. « J’voulais pas venir je te rappelle. » je prononce les mots sèchement, le regard fuyant, n’assumant pas vraiment mes paroles. « Tu te rends compte à quel point tu l’as foutue en rogne, j’espère ? » Je roule des yeux, je ne peux pas m’en empêcher, il m’agace. « Merci je pense que je connais ma sœur mieux que toi Andrew. » Je bois une gorgée de bière.
@Andrew Mckullan
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| | | | (#)Mer 27 Jan 2021 - 8:03 | |
| 26 janvier.What do you want from me? Why don't you run from me? What are you wondering? What do you know? « Ca tombe bien j’ai pas envie de la voir non plus ». Andrew secoua doucement la tête. Encore heureux qu’il n’avait pas envie de la voir. Est-ce qu’il prenait plaisir, au moins, à faire du mal à son entourage comme ça ? Ou est-ce qu’il avait le cerveau tellement embrumé par les vapeurs d’alcool qu’il n’était même plus capable de savoir que ce qu’il faisait, que les mots qui sortaient de sa bouche, n’étaient que poison pour ses proches ? Andrew n’aurait sur le dire. Tout ce qu’il voyait en face de lui, ce n’était qu’un être misérable. Un amas sans vie, qui se tenait à peine debout et qui faisait semblant d’être fier. Il n’avait que très peu de pitié pour lui. « J’voulais pas venir je te rappelle ». Andrew haussa le sourcil, les bras croisés. Il était plus proche de lui maintenant, il pouvait apercevoir les traits de son visage beaucoup plus distinctement. « Tu ne voulais pas venir… ». Andrew répéta ce qu’il venait de dire, exaspéré par ce que le gamin pouvait sortir comme conneries. Il haussa légèrement le ton, pointant un doigt vers le visage du blond. « C’est ta soeur, Pete, bordel ! Ta soeur ! T’en auras jamais deux comme elle ! ». Et c’était certain. Il n’aurait jamais quelqu’un d'aussi proche de lui que Tess’. Plus Andrew le regardait, plus il suffoquait. Le prénom de Jax tournait en boucle dans sa tête. Il avait envie de partir de là. Mais c’était plus fort que lui. Il lui demanda s’il savait à quel point il l’avait mis en rogne. « Merci je pense que je connais ma sœur mieux que toi Andrew ». Andrew ricana. « T'es sûr de ça, gamin ? ». Il secoua de nouveau la tête. « Laisse-moi rire. T’avais oublié son opération. Tu savais même pas qu’elle sortait avec l’ami de ton père. Alors laisse moi en douter, Pete, vraiment ». Andrew fixa d’un oeil mauvais la bière qu’il tenait en main. Il s’approcha un peu plus de Pete, pas trop mais suffisamment pour donner une pichenette dans la bouteille. Suffisamment fort pour qu’une partie du liquide doré se renverse à terre. « Et lâche moi cette merde, Pete ». Aussi près de lui, Andrew put voir que le gamin avait l’air fatigué. Lassé de la vie, alors qu’il avait quoi, trente piges ? Mais qu’il jouait au gros dur. Et Andrew ne pouvait pas lui pardonner. Il ne pouvait pas avoir de pitié. Pas maintenant, pas tout de suite. Jax, Jax, Jax, répétait sa tête en boucle. Il le toisa, le regardant de haut. « Si j’avais su que la réponse à toutes mes questions viendrait d’un ivrogne… ». Il marqua une légère pause, secouant la tête. « Je pourrais t’aider, Pete, mais je sais pas si j’en ai vraiment envie, tu vois ? J’aurais pu te sortir de la merde, t’aider à faire quelque chose de ta vie. Ca tient à pas grand-chose, le destin hein ? ». Il lui tendait une perche, l’air de rien. Andrew détestait le gamin, à l’instant présent. De plus profond de son être. Mais il n’y pouvait rien. Il avait envie d’aider, c’était plus fort que lui. « Mais il a fallu que tu l’ouvres ». Il pensait à ce qu’il avait dit à Tessa. A lui. A Jax. Il avait envie de rentrer. Mais Pete l’attirait comme un aimant, aussi opposés soient-ils. |
| | | | (#)Mer 27 Jan 2021 - 23:33 | |
| « Tu ne voulais pas venir… » Réaction de gamin stupide qui n’avait pas souhaité affronter ses torts. Je le regarde sans rien dire alors qu’il pointe le doigt vers moi, exaspéré. « C’est ta soeur, Pete, bordel ! Ta soeur ! T’en auras jamais deux comme elle ! ». Bien sûr qu’il a raison. Mon regard se détourne, je ne veux pas assumer mes conneries, ne veux pas qu’on me les rappelle et pourtant c’est moi qui l’ait interpellé, comme si je cherchais d’une certaine manière à enfoncer le clou.
« T'es sûr de ça, gamin ? ». Mon regard s’assombrit dès l’instant où il devient paternaliste. « M’appelle pas comme ça le vieux. » je crache les mots avec dégoût. Un œil pour un œil. Une dent pour une dent. « Laisse-moi rire. T’avais oublié son opération. Tu savais même pas qu’elle sortait avec l’ami de ton père. Alors laisse moi en douter, Pete, vraiment »
Je n’ai pas d’excuse pour la première partie de sa phrase, rien à répliquer alors que mon regard reste ancré sur lui. « Tu m’étonnes que je le savais pas, tu croyais quoi que ça allait passer ? A ton avis pourquoi elle me l’a pas dit ? Parce qu’elle savait au fond que c’était une erreur. » Une erreur qu’elle sorte avec un type d’une cinquantaine d’année, un des amis de notre père. Je me demande si ce dernier est au courant si elle a osé lui dire et je suis persuadé que non car lui non plus ne l’aurait probablement pas accepté. Il s’approche, donnant une pichenette dans la bouteille, qui se renverse à moitié par terre. « Et lâche moi cette merde, Pete. » « Putain mais on t’a rien demandé ! » je dis alors que ma bouteille est presque vide.
« Si j’avais su que la réponse à toutes mes questions viendrait d’un ivrogne… » On parle de Jax alors. « En même temps t’avais qu’à pas être aussi aveugle. » J’en rajoute une couche malgré tout, après tout s’il n’avait pas été aussi aveugle peut être qu’il aurait vu que son enfant était son nez.
« Je pourrais t’aider, Pete, mais je sais pas si j’en ai vraiment envie, tu vois ? J’aurais pu te sortir de la merde, t’aider à faire quelque chose de ta vie. Ca tient à pas grand-chose, le destin hein ? Mais il a fallu que tu l’ouvres ?»
L’arrogance de ce type me dépasse et j’éclate de rire. « Parce que tu crois que j’ai envie ou besoin de ton aide Andrew ? M’aider à faire quelque chose de ma vie ? Crois moi je crois que personne n’a eu besoin de toi pour faire quelque chose de sa vie. Ni ta fille, ni ton fils et encore moins moi. Tu veux jouer au paternaliste, fallait peut-être pas abandonner tes gosses ça aurait été plus crédible. » Je veux crier que ma vie est réussie pourtant ça serait un mensonge. Mon boulot est bien la seule chose que j’ai réussi mais ça ne tient plus qu’à un fil, les avertissements sur le fait que je loupe des réunions ou arrive ivre de plus en plus nombreux. J’ai rendez-vous avec mon patron dans les jours qui suivent. Mais ça, ce n’est à lui que je le dirai.
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| | | | (#)Jeu 28 Jan 2021 - 5:19 | |
| 26 janvier.What do you want from me? Why don't you run from me? What are you wondering? What do you know? Andrew était partagé entre tellement de sentiments différents. D’un côté, une profonde haine à l’égard du gamin qui se tenait devant lui. C’était pourtant tellement étrange, lui qui avait côtoyé son père pendant des années. Les Mulligan et les McKullan s’étaient fréquentés de manière régulière. Toujours les uns chez les autres. Mais il faut croire que tout le monde évoluait de manière différente. L’ado aimable qu’Andrew avait connu n’était plus. Il ne restait plus qu’une silhouette acariâtre, abîmé par la vie. Et c’était pour cela qu’Andrew était tiraillé : parce qu’un gamin de 30 piges abîmé par la vie, ça ne devrait pas exister. Parce que lui était à peine plus âgé que Pete quand tout avait basculé. Et qu’il ne le souhaitait à personne. « M’appelle pas comme ça le vieux ». Le vieux. Ca aurait pu être affectueux, Andrew avait l’habitude. Avec Geo, ils aimaient bien se taquiner en se traitant de vieux débris. Les bras croisés sur le torse, il ricana légèrement. « Et tu veux que je t’appelle comment ? Monsieur Mulligan ? ». A croire qu’il méritait qu’on l’appelle comme ça. Qu’il méritait ne serait-ce qu’une once de respect. Andrew ne peut s’empêcher de lui faire remarquer qu’il ne connaît pas sa soeur si bien que ça. Que des choses se sont passées juste sous son nez, mais qu’il n’a rien vu, parce que son nez, il était justement trop occupé à baigner dans un cocktail douteux au fond d’une boîte. « Tu m’étonnes que je le savais pas, tu croyais quoi que ça allait passer ? A ton avis pourquoi elle me l’a pas dit ? Parce qu’elle savait au fond que c’était une erreur ». Andrew serra instinctivement la mâchoire. La minuscule graine de doute que Mia avait planté dans son cerveau plus tôt venait d’être gentiment arrosé par les propos de Pete, lui permettant ainsi de croître un petit plus. Est-ce que Tessa pensait vraiment ça de lui ? Est-ce qu’elle restait avec lui tout en sachant que c’était une erreur, qu’elle ne voulait pas ? Instinctivement, Andrew se mit sur la défensive. « La seule erreur ici, c’est toi, Pete ». Erreur parce qu’il était venu voir Tessa alors qu’il aurait mieux fait de rester avec son ami à cuver quelque part. Erreur de ne pas être venu à la base. Erreur d’avoir choisi de boire cette bière, par exemple, qu’Andrew essaya gentiment de lui enlever des mains mais sans succès. Toujours sur les nerfs, mais la voix légèrement radoucie, il ajouta : « Peut-être qu’elle ne te l’a simplement pas dit parce qu’elle savait exactement comment tu allais réagir et qu’elle préférait s’épargner ça ». Alors la conversation dériva sur ce que Pete lui avait balancé à la figure, à l’hôpital. Une bombe. Un tsunami. Le prénom de son fils présumé tournait en boucle dans sa tête, comme une musique impossible à éteindre. « En même temps t’avais qu’à pas être aussi aveugle. ». Cette fois, Andrew ne dit rien. Il ne voulait pas penser à toutes les fois où il l’avait croisé, depuis qu’il était revenu à Brisbane. Toutes les perches qu’il lui avait volontairement tendues ou non. C’était encore trop frais dans sa tête, et trop douloureux. A la place, il préféra faire culpabiliser de nouveau Pete. Lui disant qu’il aurait pu l’aider. « Parce que tu crois que j’ai envie ou besoin de ton aide Andrew ? M’aider à faire quelque chose de ma vie ? Crois moi je crois que personne n’a eu besoin de toi pour faire quelque chose de sa vie. Ni ta fille, ni ton fils et encore moins moi. Tu veux jouer au paternaliste, fallait peut-être pas abandonner tes gosses ça aurait été plus crédible. ». Touché. Andrew baissa les yeux, fixant les grains de sable qui s’incrustaient entre ses orteils. Il avait raison. Il n’était un exemple pour personne. Ni pour sa fille. Ni pour son fils. Ni pour Bonnie. Mais c’était justement pour ça qu’il voulait lui apporter son aide. Parce qu’il n’avait pas envie qu’il finisse comme lui. A faire des choix impulsifs, des mauvais choix. A arrêter de voir sa famille. Andrew releva les yeux vers lui. Son for intérieur lui criait de partir, mais ses pieds, plantés dans le sol, refusaient d’écouter. Il l’observa quelques instants, avant de répondre, là encore d’une voix un peu plus adoucie. « J’ai justement pas envie que tu deviennes comme moi, Pete. A abandonner ta famille pour une raison qui te dépasse. Crois-moi, t’as pas envie de passer ta vie à courir après quelque chose d’ inatteignable et à noyer la moindre déconvenue dans le premier verre de bière qui passera. ». Il soupira. « Et si tu le fais pas pour moi, fais le pour Tess’ ». |
| | | | (#)Sam 30 Jan 2021 - 0:41 | |
| « Et tu veux que je t’appelle comment ? Monsieur Mulligan ? » Je lui adresse mon plus faux sourire. « Ouais pour toi ça serait pas mal. » dis-je comme si chaque mot était un poison que j’aurais voulu lui souffler. Bien sûr que Tessa ne me l’a pas dit, pourquoi m’en aurait-elle parlé quand elle savait sans doute que je verrais ça comme une erreur ?
« La seule erreur ici, c’est toi, Pete ». Il y a des mots qui ne devraient pas être dits trop souvent, qui répétés par la bouche de trop de personnes différentes font bien plus de mal qu’ils ne devraient. Il ne se doute pas du mal causé par ces simples mots et si mon visage ne montre rien, si un sourire faux vient étirer mes lèvres, le dommage est fait. Violent et irréparable, creusant ms insécurités et mon estime de moi, creusant la certitude que je suis cette erreur, que je suis irrécupérable comme selon les dires de ma sœur ou tout simplement que je ne suis qu’une déception qui ne mérite pas la famille que j’ai. Je n’ai pas le cœur d’y répondre, pas ce soir. Je n’ai pas la force d’une énième joute verbale parce qu’il n’a pas eu besoin de le dire pour que j’en sois convaincu et mon regard est un peu trop vide et un peu trop triste. C’est peut-être celui d’un gamin qui a passé trop d’année à prétendre qu’il avait trouvé sa place quand il n’est au final que ce qu’on a fait de lui à la naissance, le déchet dont on a cherché à se débarrasser. « Peut-être qu’elle ne te l’a simplement pas dit parce qu’elle savait exactement comment tu allais réagir et qu’elle préférait s’épargner ça ». J’hausse les épaules croisant le regard d’Andrew. « Ca changera pas. Personne vous acceptera. » Je vois tout en noir et blanc, catégorique. Parce qu’il est hors de question pour moi qu’ils soient ensemble.
Si je pensais m’être calmé, sa façon de me parler, son ton condescendant, m’insupporte au point que je reprends les armes immédiatement. Il ose croire que j’aurais voulu ou besoin de son aide ? Il peut toujours rêver. Dès l’instant où il baisse les yeux, je sais que j’ai touché juste, que j’ai réussi à le blesser. « J’ai justement pas envie que tu deviennes comme moi, Pete. A abandonner ta famille pour une raison qui te dépasse. Crois-moi, t’as pas envie de passer ta vie à courir après quelque chose d’ inatteignable et à noyer la moindre déconvenue dans le premier verre de bière qui passera. Et si tu le fais pas pour moi, fais le pour Tess’. » Le ton de l’homme est plus neutre, plus doux aussi, il n’essaye plu d’attaquer mais bien de me toucher. C’est à moi de détourner le regard, à moi de porter la bière à mes lèvres. « C’est sous contrôle. J’ai simplement faire une connerie Andrew c’est tout. » Je lâche d’un ton qui se veut convaincu et pourtant même moi je le suis de moins en moins, perdant un peu plus le contrôle plus les jours passent. Je me mens à moi-même et je mens à tout le monde. Je refuse d'assumer mes erreurs devant lui mais pourtant je suis en train de sombrer, purement et simplement.
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| | | | (#)Dim 31 Jan 2021 - 4:48 | |
| 26 janvier.What do you want from me? Why don't you run from me? What are you wondering? What do you know? Andrew savait qu’il avait eu des mots durs pour le garçon. Et au fond de lui, il savait qu’il finirait par se détester pour avoir dit tout ça. Au centre, il n’aurait pas une seule seconde imaginé tenir ce genre de propos à l’un des gamins dont il s’occupait. Quant bien même il aurait été dans le même état que Pete. Parce que tout ce qu’Andrew cherchait à faire, c’était à aider. Parce que c’était peut-être un moyen e se racheter pour toutes les années qu’il avait passé ailleurs, trop occupé à chercher son fils plutôt qu’à revenir aider sa propre fille. Les mots que Pete avait eu à ce sujet résonnaient encore dans sa tête. Tu sais qui a été là pour ta fille Andrew ? Qui a été là pour la ramasser à la petite cuillère quand tu t’es barré comme un pauvre con ? Qui a été là quand elle a fait son putain de coma ?. Et puis le nom fatidique avait été prononcé. Jax. Et c’était là qu’Andrew avait commencé à vouer une haine particulière pour ce gamin qui s’était permis d’annoncer ça comme ça, entre un lit d’hôpital pas vraiment confortable et une lampe halogène qui leur donnait à tous un teint blafard. Andrew savait qu’il avait visé juste, avec ces mots, parce que Pete ne répondait pas toujours. Une partie de lui s’en voulait. L’autre partie était satisfaite d’avoir pu le remuer un peu. « Ca changera pas. Personne vous acceptera ». Andrew baissa là aussi les yeux vers le sable. La petite graine, toujours cette petite graine de doute qui commençait à germer tranquillement dans sa tête. C’était insidieux. Douloureux. Il avait toujours dit à Tessa qu’il aurait les épaules pour gérer tout ça. Pour gérer la réaction de Mia et de la famille de Tess’. Mais maintenant qu’il se retrouvait devant le fait accompli, il n’était plus si sûr. A quoi bon tenter d’être heureux, si son propre bonheur contribuait au désespoir de tout son entourage ? Il releva la tête vers Pete, pressé de pouvoir sortir d’ici et de passer à autre chose. « Je ne demande pas à ce que vous acceptiez, pas même à ce que vous compreniez. Ni toi, ni Mia, ni personne. Simplement que vous ne rejetiez pas Tess’, simplement parce que je fais partie de l’équation ». Il s’en foutait, au fond, si tout le monde le rejetait lui. Le vieux avait bien compris qu’il faudrait du temps pour qu’il soit de nouveau dans les petits papiers de tout son entourage. Alors, un de plus, ou un de moins…Mais pas Tess’. Elle ne méritait pas ça, et elle ne mériterait jamais ça. Andrew se radoucit. Parce qu’il n’avait pas forcément envie de jouer au grand méchant avec lui toute sa vie. Et parce qu’il n’avait pas envie de se faire un énième ennemi. Il essaya de lui expliquer qu’il ne voulait justement pas qu’il devienne comme lui. « C’est sous contrôle. J’ai simplement faire une connerie Andrew c’est tout. ». Andrew du se reprendre à deux fois avant de répondre. La façon qu’il avait de dire ça de manière convaincue, tout en minimisant ses actes…Son sang bouillonnait malgré lui dans ses veines. Il essaya de garder un ton calme, même si son énervement face à ces mots était palpable. « Tu as simplement fait une connerie ? Simplement ? ». Il leva les yeux au ciel, exaspéré. « Parce que c’est vrai que se mettre une murge, oublier l’opération de sa soeur, se faire tirer de là par un coup de pied au cul, et débarquer en crachant à la gueule de quelqu’un le nom de son fils perdu depuis quinze ans, c’est ‘simplement une connerie’ ». Il fixa Pete, sa mine fatiguée, son regard glacial. Il avait envie de s’en griller une mais c’était trop pour le moment. « J’espère que tu prends conscience du mal que tu fais autour de toi, Pete. Du nombre de gens qui souffrent dans ton sillage ». Il l’observa, peiné. « Et j’espère que tu sais que tu ne pourras pas t’en sortir tout seul ». Là encore, une main tendue. Parce qu’il savait que ça faisait souffrir Tess’, et probablement Mia, aussi. Et qu’il n’avait pas envie que ça dure. |
| | | | (#)Lun 1 Fév 2021 - 1:53 | |
| « Je ne demande pas à ce que vous acceptiez, pas même à ce que vous compreniez. Ni toi, ni Mia, ni personne. Simplement que vous ne rejetiez pas Tess’, simplement parce que je fais partie de l’équation » Je secoue la tête parce que ça n’arrivera pas. Malgré la colère et le dégoût que je ressentais vis-à-vis de cette relation, je savais que ni moi, ni Link et encore moi mes parents ne pourraient rejeter Tessa pour cette raison. « Tessa sera jamais rejetée. » Ca ne veut pas dire qu’Andrew ne le serait pas car je n’étais pour ma part, aucunement prêt à l’accepter.
L’homme ose prétendre qu’il peut m’aider, ou plutôt qu’il aurait pu m’aider dans une autre vie et je ne peux m’empêcher de réagir avec violence devant son ton que je trouve condescendant. Je sens pourtant qu’il s’adoucie, qu’il ne cherche sans doute pas à mal. Mais je suis incapable d’accepter de l’aide, encore moins une aide qui viendrait de lui.
« Tu as simplement fait une connerie ? Simplement ? Parce que c’est vrai que se mettre une murge, oublier l’opération de sa sœur, se faire tirer de là par un coup de pied au cul, et débarquer en crachant à la gueule de quelqu’un le nom de son fils perdu depuis quinze ans, c’est ‘simplement une connerie’ ».
Ma mâchoire se serre, je me contente de porter la fin de ma bière à mes lèvres à défaut d’une énième valve de poison que je pourrais lui lancer à la figure. Je n’ai plus la force de répliquer, plus la force de m’enfoncer un peu plus. « J’espère que tu prends conscience du mal que tu fais autour de toi, Pete. Du nombre de gens qui souffrent dans ton sillage. Et j’espère que tu sais que tu ne pourras pas t’en sortir tout seul »
Je suis incapable de le regarder dans les yeux et je tente d’ignorer la tristesse que je ressens, les regrets bien trop présents. « J’ai pas besoin de ton aide McKullan. Rentre chez toi. » Et juste comme ça, j’ai décidé que la conversation était terminée. Qu’elle n’apporterait rien de plus, ma bière finit dans la poubelle la plus proche et je lui lance un dernier regard avant de me glisser de nouveau dans la foule pour aller retrouver Molly et tenter d’oublier cette conversation qui m’a replongé des jours en arrière.
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