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 we’re ghosts tonight (ginauden #102)

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Message(#)we’re ghosts tonight (ginauden #102) EmptyVen 22 Jan 2021 - 14:29

J’ai réussi à ne pas me lacérer la peau, aucun éclat de verre ne s’est planté dans ma chair. Le restaurant est resté sous la commotion de la scène de famille, le dernier repas qui a pris des proportions bien trop vocales et physiques pour qu’aucun des clients de l’établissement ne puisse faire autre chose que de fixer le tout dans ses moindres détails. Ils ont hurlé, ils en sont venus aux poings, ils ont craqué et ils sont tous partis. N’est restée que Savannah avec moi, et le fantôme de Giovanni qui tentait de colmater les dommages collatéraux sans vraiment y croire. Même si on était tous au courant qu’un jour tout exploserait, même si on se doutait que le repas n’allait jamais vraiment avoir la chance de bien tourner compte tenu des dizaines d’épée de Damocles qui se brandissaient au-dessus de nos têtes, le compte à rebours a été altéré par Elon et son élan de lucidité qui n’en a eu que le nom. Damon sait. Saül s’est enfui, Auden est brisé.

Il ne me pardonnerait jamais d’utiliser tel qualificatif pour penser à lui, n’en reste qu’il est toujours aussi fort et aussi stoïque à mes yeux, autant qu’il a tous les droits d’avoir éclaté sur place et d’être encore à même d’espérer tenter arriver à ramasser et recoller tous les morceaux éparpillés. Il est ailleurs et je ne lui en tiendrai pas rigueur, il s’est envolé et je sais que c’est pour le mieux. Jamais je ne serai ingrate au point de penser avoir les bons mots pour lui pour l’heure, jamais je ne serai stupide à croire que j’ai l’intime droit de lui dire que je comprends ce qu'il peut bien ressentir. Il a besoin d’être seul, il a besoin de souffler. Il a besoin de laisser sa carapace craquer sans le regard de qui que ce soit et il a besoin de laisser toute la place à l’entièreté de ses fissures, ses démons avec. Jamais je n’aurais aimé qu’il me propose de le suivre si ce n’était pas l’élan premier, primitif vers lequel il voulait aller. Il avait mal et il a suivi ses réflexes, il a suivi ses impulsions et je l’aime et je le respecte, et je lui laisserai tout l’air dont il aura besoin, autant de temps qu’il lui faudra.

Le temps d’ailleurs, me donne l’impression de passer aussi vite que lentement. Lorsqu’il finit par passer la porte de la maison, que Pizza va à son encontre et que le son sourd de ses pas s’avance vers la cuisine, je resserre doucement autour de mes épaules la couverture qui y a pris place quelques miettes d’heures à dormir au creux du hamac au jardin. J’ai attendu et j’attendrais encore. Je savais qu’il reviendrait, je le savais de tous les pores de ma peau. Ce n’était qu’une question de temps, et désormais on en a autant qu’on en a besoin. « Y’a du café de prêt. » j’ignore s’il a dormi, j’ignore où il est allé. S’il veut me le dire il le fera, sinon ça restera son secret et le sien seul. Je n’ai pas à questionner quoi que ce soit. Des questions, il semble en avoir eu déjà des tas, à en voir ses traits tirés par bien plus que la bagare en elle-même. Ça par contre, c’est mon terrain. Ça c’est mon canevas, ça, c’est mon champ de bataille de la plus ironique des manières de le qualifier. Sur le plan de travail, siège mon kit à premiers soins, le même qu’il m’avait volé à une fête foraine il y a une vie de ça et qui étrangement est encore relativement garni. Mes doigts se dégagent des tissus les recouvrant pour en attraper ouate et désinfectant, anticipant déjà qu’il n’a pas pris le temps de s’arrêter où que ce soit pour soigner les restes et autres relents du courroux de son aîné.

« Ça va piquer. » que ma voix souffle, une fois qu’il me donne l’impression de s’approcher. Du menton, je lui pointe l’ilôt où il pourra s’installer à hauteur de paumes pour que je puisse tenter de calmer les ecchymoses, d’adoucir son expression tuméfiée d'un peu d'alcool à nettoyer. Sur sa lèvre au sang séché se posent les miennes de la plus délicate des façons une poignée de secondes plus tard. Ça sonne comme un je t’aime, ça sonne comme un je suis là, ça sonne comme un prend ton temps, te force pas. Ça sonne comme tout ça.
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Auden Williams
Auden Williams
le complexe de Dieu
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
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POSTS : 23730 POINTS : 270

TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
CODE COULEUR : darkgreen
RPs EN COURS : (05)savannah #9james #25ginny #116akiragideon


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ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.


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audeon #1 › uc.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs EN ATTENTE : damon #16

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willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens
AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon)
DC : Swann & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 29/05/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t24284-auden-canicule-en-ete-mamie-va-y-passer
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Message(#)we’re ghosts tonight (ginauden #102) EmptyLun 1 Fév 2021 - 11:37

Certains maris rentrent au milieu de la nuit parce qu’ils n’ont rien de mieux à faire que de tromper leur femme avec des putes de bas étage. A défaut d’avoir de telles fréquentations, c’est au moins le surnom dont j’affuble mon frère aussi souvent que nécessaire - et c’est souvent le cas, justement - avant de toujours en venir aux poings. On ne s’est jamais mieux exprimé que par ce biais et quiconque affirme le contraire est un menteur. Je sais quels os il s’est brisé, je sais à quels endroits il  est le plus sensible. Je sais où frapper pour faire le plus mal et je finis toujours par le faire parce que la seule règle qu’on n’a jamais cessé entre nous deux c’est “pas de quartier”. Il en fait de même avec moi, on dira ainsi que justice est rendue et que tout va bien dans le meilleur des mondes où on vole des enfants et ne pense qu’à l’argent. En tout cas, ça, c’est le monde de mon aîné. Si on était pas de fichus italiens bien trop attachés au principe de la famille, j’aurais fait changer le mien il y a bien longtemps de ça déjà.

J’aurais préféré rentrer dans une maison sans lumière et savoir Ginny couchée, en train de se reposer après une journée éprouvante. Je ne me suis pourtant pas aventuré dans des attentes trop grandes, pourtant, parce que croiser sa silhouette contre le dossier du canapé n’a rien d’une surprise pour moi. Pizza vient aussi me saluer, lui qui ne quémande pas de caresses comme à son habitude, sans doute trop occupé à sentir le sang séché contre mes habits. Les clés de ma voiture glissent sur le comptoir de la cuisine en même temps que je m’engouffre dans cette dernière, préférant me trouver une raison stupide pour y faire quelque chose plutôt que de directement parler à ma femme qui ne cesse sans doute de se demander à quelle heure je rentre, depuis de longues heures déjà. « Y’a du café de prêt. » M’en donner est sûrement une très mauvaise idée mais j’en prends quand même, suivant muettement les indications de Ginny. Le café imbuvable de l’Italie me manque, parfois. Il est bien trop doux dans ce pays. l’Italie, elle, ne me manque absolument pas. Le sang a séché sur un visage impassible que je ne bouge toujours pas, ayant déjà bien du mal à articuler mes doigts comme je le voudrais pour simplement les déposer autour de la minuscule tasse de café.

Étonnamment, je sais que Ginny approche parce que je sens son odeur et non pas parce que je l’entends. Tout est toujours comme d’habitude et pourtant c’est différent, à tel point que ma mâchoire est éternellement serrée lorsqu’elle est pourtant proche de moi. Adossé contre un des meubles, je l’observe comme si elle n’était qu’une inconnue. Une inconnue que j’aime bien plus que quiconque en ce monde et à qui je dirai tout, je le promets. Pas tout de suite, mais bientôt. « Ça va piquer. » Je ne ferai pas l’enfant, je ne jouerai pas à mon jeu préféré consistant à lui faire croire que je suis en train de mourir de douleur. Je ne grimacerai même pas, je le sais déjà. Peu importe la gravité ou non des blessures, elles sont le cadet de mes soucis, surtout lorsque je m'exécute pour suivre la direction imposée par ses yeux. Mes doigts, eux, glissent un instant contre son ventre rond pour s’assurer que notre enfant se porte bien et qu’il n’a pas été un dommage collatéral de plus dans une guerre interminable. Ginny impose un baiser contre mes lèvres et je la laisse faire, rageant simplement contre moi-même qu’elle soit encore et toujours là pour réparer les pots cassés. Mes lèvres se fraient faiblement un chemin contre les siennes la seconde qui suit pour lui signifier que ça va, que je le jure, que c’est pas si pire que ça en a l’air et que de toute façon, j’ai vu pire. “Vous allez bien ?” Et qu’ils seront toujours ma priorité, elle comme notre enfant, peu importe ce qu’il peut bien se passer en parallèle. Mes doigts trouvent refuge de part et d’autre de son ventre, je recule à peine mon visage du sien pour qu’elle y applique tous les produits qu’elle veut s’ils ont au moins le pouvoir de la rassurer. “Y’a rien de grave. Je vais faire couler un bain.” Mes yeux remontent dans les siens pour lui assurer que je ne dis que la vérité. Il n’y a pas d’os cassé ou brisé, il n’y a aucun muscle d’atteint. Mes côtes font un bruit bizarre mais ça va passer ; je respirerai mieux ensuite. Ce ne sont que des coupures et des cicatrices, des phalanges abîmées qui ne paraîtront déjà plus dans quelques temps. Elle peut nettoyer si ça la rassure, mais elle n’a pas à s’inquiéter ; c’est tout ce que je demande.


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Message(#)we’re ghosts tonight (ginauden #102) EmptyMar 2 Fév 2021 - 4:52

Tout est au ralenti, à la seconde où il passe l’entrebâillement de la porte de la cuisine jusqu’à ce que je sente sa main se caler sur mon ventre. Tout est au ralenti et c’est tant mieux, parce que ça me laisse le temps de prendre toutes les secondes qu’il me laisse, le temps de remonter mes doigts contre sa nuque, de les perdre dans ses mèches. De compter du bout de la pulpe de l’index les marques qui y sont encore à vif, celles qui sont rouges et celles qui ont commencé à cicatriser. Y’a du café de prêt mais aucune tasse n’est en vue pour le moment. Parce que je ne peux pas en boire de un, et parce que j’ignorais à quelle heure il allait revenir de deux. C’est pas un reproche, ça ne le sera jamais. Il a tous les droits Auden, il les a toujours eus, parce que je ne voudrais jamais qu’il se sente autrement que lui-même avec moi. Il est libre de toutes ses réactions et de tous ses gestes, il le sait et je m’applique chaque jour à le lui confirmer un peu plus sachant que de toute façon à la seconde où je lui ai dit oui, c’était pour tout ce qu’il avait à offrir. Le bon comme le mauvais, les bagarres à Noël avec son frère comme les guerres renvoyées le sourire aux lèvres lorsqu’on s’obstine sur la couleur qu’auront les murs de la chambre de Sloan, quinze fois par jour au moins.

Pour l’heure, la couleur de la chambre de Sloan est bel et bien au dernier rang des priorités. En faisant le plus attention possible, je laisse à mes paumes la mission de venir se caler sur ses épaules, son front prenant appui sur le mien et le fantôme de son baiser aux lèvres gercées jamais vraiment bien loin. “Vous allez bien ?” j’hoche de la tête doucement, le oui silencieux qui devrait lui confirmer que tout va, sous ce toit au moins. Qu’il n’a plus à resserrer autant sa mâchoire, qu’il peut défroncer les sourcils. Si j’embrasse d’ailleurs sa ride du lion à peine naissante, c’est strictement pour lui rappeler qu’une fois le hall passé, tout ce qui lui pèse, tout ce qui lui fait mal, tout ce qui l’obsède peut prendre une pause sans que personne ne juge. Respire Auden, tout ira bien pour toi aussi bientôt. « On a fait la sieste, et j’ai trouvé la configuration parfaite oreillers/couvertures dans le hamac. Je t’enseignerai. » en attendant, je parle, je chuchote. J’utilise des tas de mots qui montent à peine à ses oreilles, le sachant tellement égaré dans sa tête que mes paroles risquent de finir en balles perdues et ça ne serait pas plus mal. Qu’il se rattache rien qu’au son de ma voix et déjà on sera bien loin des tourments qui l’attendent dehors quand ce sont les insultes et autres reproches virulents de Saül ou la violente façon d’Elon d’annoncer les choses qui y seraient sa trame de fond.

Y’a rien de grave. Je vais faire couler un bain.” on a développé des codes à force. À force d’os cassés et de membres blessés, on a toute une échelle de douleur que j’ai momentanément oubliée, piètre infirmière que je suis, en dégageant mon visage du sien simplement pour faire un bref étendu des dégâts. Il veut de l’air Auden, il en aura autant que je sois dans les parages ou non. On s’est juré d’aller au rythme qui nous irait le mieux, peu importe pour quand et pour quoi, et aujourd’hui ça ne me dérange pas du tout d’aller à tâtons tant je sais que chaque chose viendra en son temps. Mon matériel à soigner ne sert à rien, donc, il veut se caler dans la baignoire à l’eau bouillante pour autant de temps qu’il faudra. « Vas-y, j’arrive. » que je finis par concéder à son oreille. Un peu parce que je sais qu’il veut sûrement se dévêtir sans que mes yeux voient si vraiment y’a pire, sous ses vêtements. Surtout parce que je ne veux absolument pas être celle qui pompe tout son oxygène quand il commence à peine à respirer convenablement. J’embrasse son front une dernière fois, jette un coup d’œil à sa cage thoracique qui semble bouger normalement, et laisse ses pas s’émietter ensuite.

« J’ai tout pris. » à peine cinq minutes, c’est un record pour la tête en l’air doublée du statut de reine des maladresses que je suis. Lorsque je viens le rejoindre cinq minutes top chrono plus tard à la salle de bain, la pièce n’est pas encore tout à fait plongée dans le brouillard et il n’a pas encore déversé mon poids - de femme enceinte on s’entend - en savon liquide de toutes sortes dans l’eau du bain. Mes mains elles, portent en offrande sa tasse de café désormais servie, et un grand sac de papier kraft rempli au point où il semble être prêt à exploser à la moindre fausse manœuvre. « Pour que tu puisses me dire tout ce qui cloche avec leurs recettes à eux, versus les tiennes à toi. »  quand je m’installe au sol jambes croisées, ce n’est que pour étaler sur les rebords du bain la sélection des desserts, aka tous le menu sucré du restaurant sous ses yeux. Il n’a pas faim et moi non plus. Probablement qu’on ne prendra même pas une seule bouchée de tout ça, mais au moins il pourra passer sa rage sur quelque chose d’autre que sur des souvenirs douloureux, s’il veut garder ça pour lui. « Celle-là a l’air de faire mal. » ça, comme ce qui est à l’origine d’une ecchymose contre sa mâchoire, plus foncée de seconde en seconde.
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Message(#)we’re ghosts tonight (ginauden #102) EmptyMar 2 Fév 2021 - 13:02

Leur bien être est ma priorité. Je ne le dirai jamais de vive voix de peur qu’un jour on tente de s’en prendre à eux pour me faire payer mes mots trop hauts, mes poings perdus, mes remarques acerbes et tout le reste dont j’ai sûrement déjà oublié l’existence, mais cela n’empêche pas qu’il s’agit de la vérité. Beaucoup de personnes ont bien des raisons de m’en vouloir mais aucune n’a le droit de s’en prendre à eux pour m’en faire payer le prix à moi et à moi seul. Ginny a déjà bien trop longtemps été un dommage collatéral dans ma vie, je ne peux pas laisser ce cercle vicieux recommencer. Je me raccroche donc à sa réponse, un simple hochement de tête d’abord, une explication plus étoffée ensuite. Ils vont bien et c’est tout ce qui m’importe, aujourd’hui comme demain. « On a fait la sieste, et j’ai trouvé la configuration parfaite oreillers/couvertures dans le hamac. Je t’enseignerai. » Mon sourire est faible mais a au moins le mérite d’exister alors que ses paroles me permettent d’être peu à peu rassuré. Il aurait pu se passer une infinité de problèmes et de mauvaises choses en mon absence et puisque j’ai éteint - détruit - mon téléphone, je n’aurais même pas été tenu au courant.

Les blessures ne sont pas graves. Pour une fois, ce n’est pas un mensonge. Il y a des ecchymoses, il y a peut être même quelques points à suturer par ci ou par là, mais il n’y a rien que je n’ai déjà vécu. Il n’y a rien qui me fasse réellement souffrir en cet instant. C’est pire encore que ça en a l’air puisque justement, ce qui me hante le plus n’est pas visible nulle part ailleurs que derrière mes yeux noirs et voilés. « Vas-y, j’arrive. » Ce n’est pas d’elle que j’ai envie de me cacher ; ce n’est pas elle que j’ai envie de fuir. Je la remercie d’un baiser que je reprends avec plus d’assurance contre ses lèvres et par la même occasion je lui assure mon amour toujours sincère. Ce n’est pas une personne tierce qui saurait y changer quoi que ce soit, pas même mon propre sang. J’y vais, donc, après avoir laissé quelques secondes de silence entre nous qui riment avec autant de remerciements.

Le bain est à la température de Ginny, les bouteilles utilisées sont ses préférées, la lumière est à chier si jamais on ne sait pas que je l’ai simplement enclenchée au minimum, pour calmer les cœurs et les esprits. Il n’y a que du sang à nettoyer, elle n’a pas à s’en faire et elle n’aura rien à examiner non plus. Elle le verra tôt ou tard et je ne lui cacherai rien, comme à mon habitude. « J’ai tout pris. » C’est réellement entre ses mains maladroites que trône la moitié du rez-de-chaussé, entre nourriture et affaires de soin. « Pour que tu puisses me dire tout ce qui cloche avec leurs recettes à eux, versus les tiennes à toi. » Elle est assise sur le sol et quand bien même le parquet est chauffant, ce n’est pas sa place. Elle va avoir un mal fou à se relever, elle n’est pas confortable, elle n’a même pas la moindre envie de jouer à ce jeu et moi non plus. Je sais qu’elle pense bien faire et c’est le cas, réellement, mais moi aussi je veux son bien. « Celle-là a l’air de faire mal. » Mon cou ne s’étire pas pour qu’elle puisse analyser l’ecchymose plus en détails ; il n’y en a pas besoin. Au contraire, mes doigts rougis par la chaleur sortent de l’eau simplement pour attraper les siens et les guider en ma direction pour qu’elle me rejoigne. Même enceinte jusqu’aux yeux, il y aura toujours de la place pour deux, surtout alors que j’ai simplement besoin de la sentir à mes côtés. Elle n’a pas à m’occuper pour me changer les esprits : c’est impossible. Pas cette fois. “On connaît déjà la configuration parfaite ici, au moins.” Sa tête contre mon épaule, son dos contre mon torse, l’eau tout autour de nous. Il ne m’en faut pas plus et je jure que cela ne me fait pas mal, je jure que cela ne me dérange pas non plus. Mes doigts démêlent ses mèches une à une, les mouillant au passage. L’impression de me sentir utile me suffit pour le moment. “J’aurais voulu qu’il l’apprenne autrement. Je savais que le secret allait tomber, mais je n’ai jamais cru que ça se passerait aussi mal.” Je m’en tiens aux faits, je m’en tiens à la partie de l’histoire qu’elle connaît autant que moi. Pas à pas, étape par étape.


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Message(#)we’re ghosts tonight (ginauden #102) EmptyMar 9 Fév 2021 - 14:23

À son visage encore bouillant s’additionnent mes doigts glacés qui essaient d’effacer les marques d’attaque même les plus superficielles au fur et à mesure des mouvements qui papillonnent sur ses joues, ses tempes. Il fera tout pour que je ne m’inquiète pas Auden, pour que ses blessures passent comme de maigres égratignures. Il mentirait comme il respire pour être certain que je ne m’en fasse pas avec les nouveaux dommages collatéraux que sa peau renvoie. Mais il ne me faut qu’une poignée de secondes et quelques baisers volés pour réaliser qu’il dit la vérité, que tout va relativement mieux – depuis qu’il est rentré, du moins. Ma main est toujours enlacée à la sienne, y reste rattachée jusqu’à la dernière miette de seconde alors que ma silhouette s’éloigne rien que pour lui laisser un peu d’air, juste à peine. Quand mon bras se relâche du sien et que j’entends son pas monter à l’étage, c’est une expiration silencieuse qui glisse d’entre mes lèvres. Je déteste ça, je déteste le voir comme ça. Je déteste savoir tout ce qu’il a bien pu faire et mettre en place durant la dernière année, suer tout son sang s’il le fallait pour calmer les conflits, pour enterrer les haches de guerre, pour s’assurer de faire les choses bien. Il mange les coups et il se retrouve au centre de tout ce qui ne va pas, il reçoit toutes les attaques encore et toujours, les encaisse comme personne. Mais c’est assez. J’en peux plus de le voir être éternellement la cible, toujours entre deux chaos qu’il n’a même pas cherchés.

Les rations de dessert sont obsolètes, il le sait autant que moi. Elles font office d’alibis et de justifications bidon, de rituel d’habitudes étalées sur une décennie quand on évitait des tas de sujets comme les roi et reine qu’on pouvait bien être. Ginny l’adolescente amoureuse aussi fort qu’elle l’était mal reste derrière la porte de la salle de bain pas contre, porte close. Mes pas s’émiettent au sol pour finir par éternellement le rejoindre, ses doigts m’entrainent jusqu’à lui. C’est toujours là où j’ai voulu être de toute façon. Alors que ma tête se cale contre son torse, que j’y entends son cœur battre un peu plus et qu’il ne tire aucune mèche en s’y mêlant les phalanges, je jure que ma respiration prend une consonance bien plus naturelle. La sienne aussi. “On connaît déjà la configuration parfaite ici, au moins.” l’eau noie le plancher, les sacs de remplis de pâtisseries seront irrécupérables. J’apprends jamais, laissant toujours les serviettes trop loin et mes livres trop proches. Au plancher de céramique qui reflète maintenant nos silhouettes confondues, c’est sur chacune des coupures que je vois se dessiner sur ses doigts que mes lèvres se dédient d’un baiser, et d’une infinité d’autres. “J’aurais voulu qu’il l’apprenne autrement. Je savais que le secret allait tomber, mais je n’ai jamais cru que ça se passerait aussi mal.” personne n’a cru que ça pourrait être aussi pire. Personne même dans les scénarios les plus catastrophiques qu’ils devaient tous s’imaginer n’aurait jamais cru que ce serait Elon qui lâcherait le morceau, et qu’il le ferait avec autant de fatalité que ce qui a bien se passer il y a autant d’heures que de vies maintenant, j’ai l’impression.

On ne pourra pas retourner en arrière, jamais. Auden et moi, on l’a appris à la dure tant de fois que ma gorge se serre juste d’y penser. Les et si ne servent à rien, les j’aurais pu et j’aurais dû sont laissés hors de cette maison, bloqués par les promesses de franchise qu’on s’est toujours faites, ici. Entre un baiser et un autre, mon menton se cale sur son genou replié, ma main ramène la sienne sans jamais accepter que le contact ne soit rompu aussi minime soit-il. « Qu’est-ce qu’on peut faire pour que ça se passe mieux, maintenant? » c’est que ça, qui compte au final. Damon a entendu et il sait, Damon aura besoin de la suite plus que jamais. Qu’est-ce qu’on peut bien faire avec les cartes qui nous on été forcées en main? Comment est-ce qu’on peut bien avancer sans se donner l’impression de reculer encore et encore? Pas à pas oui, à pas de tortue même. Une minuscule étape à la fois, chacune d’entre elles compte. « Je veux aider, Auden. » j’ai dit on, aussi. Il l’a entendu autant que moi. « Laisse-moi aider. » pour une des premières fois dans nos vies, on peut enfin s’autoriser d’avoir les mêmes combats, de se défendre en équipe plutôt qu’isolé. C’est l’un de ses plus grands regrets, et ça le restera pour toujours. Si je peux aider de toutes les façons comme d’une seule pour éviter que les remords et la culpabilité restent, alors ce sera au moins ça de gagné.
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Auden Williams
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le complexe de Dieu
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
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POSTS : 23730 POINTS : 270

TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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RPs EN COURS : (05)savannah #9james #25ginny #116akiragideon


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ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.


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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

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RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens
AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon)
DC : Swann & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
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INSCRIT LE : 29/05/2019
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Message(#)we’re ghosts tonight (ginauden #102) EmptyMar 16 Fév 2021 - 12:52

Ce n’est pas moi qui vais mal. Je ne suis pas celui qu’il faut réconforter, je suis encore moins celui dont le monde s’effondre. Le mien a subi les mêmes secousses il y a un an déjà, il a appris à faire avec et à ne pas s’en plaindre. Parce que c’est la vie. Je doute pourtant que Damon puisse aussi rapidement en arriver à la même conclusion, pour la simple et bonne raison que l’opportunité d’être père qu’on m’a volée représente pour lui toute sa vie. Tout aurait été différent, à un niveau bien supérieur. Je n’ai pas le droit de me plaindre plus que le garçon, mon garçon. Lui n’en a de toute façon pas eu le temps, Saül et ses reproches ayant pris les devant, mes poings ayant répondu. La suite, on la connaît tous. Elle n’a rien d’inédite. Lui, moi, dehors, à s’échanger des mots tout aussi douloureux que le sont nos coups. On échange les poings pour les genoux ; on arrive toujours à ne pas utiliser d’objets extérieurs. Un jour, un couteau se mêlera sans doute à la scène. Pour l’heure encore, mes cicatrices sont anodines et anecdotiques. Elles ne piquent même pas, et mes os seront de nouveau parfaitement opérationnels demain. Pour eux, tout n’est question que de quelques heures de repos. Rien à voir avec Damon, donc, encore une fois. Je m’enfonce dans mes remords et dans la baignoire, serrant éternellement la mâchoire quand bien même Ginny à mes côtés fait tout ce qu’elle peut - et bien plus encore - pour que je lâche du leste.

Mes baisers répondent aux siens bien plus par envie que par simple habitude. On a vécu bien pire, on a surmonté bien pire aussi. Ce n’est que passager, ce n’est que le temps que les choses s’expliquent et que les âmes s’apaisent. J’en dis de belles merdes, quand je veux. J’ai simplement envie d’y croire parce que c’est la seule chose qu’il me reste et la seule à laquelle je me raccroche aussi. « Qu’est-ce qu’on peut faire pour que ça se passe mieux, maintenant? » Déjà, ma tête bouge de la droite à la gauche sans que je ne prononce aucun mot. J’ai toujours des plans de secours, des idées de merde, des lignes de fuite. J’ai toujours de quoi faire parce que j’ai toujours appris à jongler avec les événements de dernière minute et à les ajouter au scénario sans prendre le temps de me plaindre. Cette fois-ci, pourtant, ma vision est brouillée et mes idées inexistantes. A sa question il n’existe donc qu’une seule réponse et la prononcer me coûte beaucoup. “Je sais pas.” Mes poumons me brûlent autant que ma gorge ; j’ai l’impression d’être un cancéreux en stade finale. Je n’ai jamais éprouvé cette sensation mais je suis certain qu’elle est semblable. “J’en sais rien, j’en sais juste rien.” Elle avait entendu la première fois, c’est certain, et pourtant je ne peux pas m’empêcher de le répéter encore et encore comme si cela allait faire la moindre différence. Mes pouces caressent sa peau alors qu’ils sont généralement en train de peindre ou de créer après une telle dispute. Ce n’est qu’une preuve de plus que cette fois-ci, tout était vraiment différent. « Je veux aider, Auden. » Je sais. « Laisse-moi aider. » Aider à quoi, Ginny ? On ne peut pas ramener à mon fils ses vingt années de vie. Tout ce que j’ai à lui proposer sont des “et si” qui auront un goût amer, autant pour lui que pour moi. On sait déjà tous que ce n’est pas suffisant. Saül restera son père, quoique je dise, quoi que je fasse. Je n’ai même pas envie de lui voler ce titre, au final. “Je te repousse pas. Y’a rien à faire, c’est tout. On peut juste attendre.” Ginny sait à quel point rester impassible et me contenter de laisser les choses aller à moi ne me correspond pas. Pour mon fils, je suis pourtant prêt à tout - même à ne rien faire, ironiquement. “Il est parti. Je lui ai envoyé un sms pour dire qu’on pourra parler quand il sera prêt.” J’hausse les épaules comme si tout était anodin dans ces mots-là alors que n’importe qui pourrait deviner à quel point il m’en coûte d’être celui qui attend des nouvelles d’autrui et qui se pliera au moindre de ses désirs. “Et je sais pas ce que je pourrais bien lui raconter.” Qu’est ce que je peux bien lui transmettre quand moi-même je doute de mes souvenirs, déjà vagues et imparfaits ?


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Message(#)we’re ghosts tonight (ginauden #102) EmptyJeu 18 Fév 2021 - 13:24

Tout est différent, autant dans ses baisers que dans ses silences. Son regard renvoie quelque chose que je ne connais pas, ses gestes sont contraires à tout ce que j’ai appris. Pour avoir passé chaque occasion possible et inimaginable de ma vie à mémoriser sa voix, ses mimiques, ce qui l’enrage, ce qui le calme, c’est un tout nouvel Auden que je sens se caler un peu plus dans la baignoire. Alors je note, j’enregistre. Alors j’avance à tâtons, lui laisse toute la place d’être lui sans avoir à modifier quoi que ce soit. Qu’il se sente assez en confiance pour aborder les sujets qui fâchent plus d’un an après la première fois où il avait bien pu m’en parler suffit à ce que je sois déjà rassurée. Mes doigts remontent sur l’arrière de sa nuque le plus instinctivement du monde, ne voyant pas les lignes d’encre que j’ai bien pu y tracer ce soir-là, mais les détaillant du bout des doigts avec tout l’amour que je peux avoir pour lui autant que pour nous. Ça ira.

Je sais pas.mais pas aujourd’hui.  J’en sais rien, j’en sais juste rien.” bien sûr qu’il ne sait pas, personne ne pourrait savoir. Ce n’est pas le genre de situation qu’on souhaite à qui que ce soit, ce n’est pas ce qui vient dans les petits caractères des livres où on nous apprend à faire mieux et plus pour nos gamins. Égoïste petite Ginny qui pense aux horreurs avec lesquelles Noah a cru bien être son quotidien pour les six premières années de sa vie. Mais jamais je ne serai ingrate au point de comparer ma situation à celle d’Auden et de Damon. Ils apprennent à leur rythme et ils ont probablement autant mal l’un que l’autre. Saül et Elise aussi, doivent se noyer dans leurs regrets et leurs remords, mais ils sont très, très loin dans ma pyramide d’inquiétudes. C'est que voilà, je suis complètement occupée à laisser tout le temps possible à Auden pour qu’il puisse articuler le fond de sa pensée. “Je te repousse pas. Y’a rien à faire, c’est tout. On peut juste attendre.t’en fais pas, je t’aime, je t’aimerai toujours, et même si tu me repoussais, je le comprendrais parfaitement – qu’ils disent, les baisers que je dépose doucement sur sa tempe désormais un peu plus accessible à ma tête détournée vers la sienne. “Il est parti. Je lui ai envoyé un sms pour dire qu’on pourra parler quand il sera prêt.” tel père tel fils. Auden aussi a eu besoin de partir, de respirer, de prendre tout l’espace et tout l’air dont il avait besoin pour se recentrer. Il ne sait pas quoi faire mais il devrait être lui-même son propre exemple, il devrait se fier à ses instincts à lui pour au moins avoir une trace de ceux de Damon. “Et je sais pas ce que je pourrais bien lui raconter.” mes doigts se resserrent à ceux de mon mari, de l’homme de ma vie, de la personne que je respecte autant que je l’aime, et je l’aime à la folie.

« Quand il sera prêt… » pas si, jamais de si ici. Quand Damon répondra, quand Damon lira le message, quand Damon voudra en savoir plus et quand Damon aura compris que jamais Auden n’a voulu ou ne voudra son mal « … vous pourriez prendre un peu de temps, seuls tous les deux. » j’inspire, me détourne pour arriver à rattraper ses iris des miens. L’eau de la baignoire n'en fait qu’à sa tête, il y en a probablement presque autant sur le sol qu’à l’intérieur. « Juste pour être l’un avec l'autre. Pour de vrai. » il n'a pas besoin de partir à l’autre bout du monde ou de préparer des discours qui n'en finissent plus. Ce dont Damon pourrait avoir besoin, ce qu’il doit rechercher autant qu’en avoir mal d'y penser, ce sont autant des réponses que l’impression de pouvoir reprendre les rênes de sa vie. On lui a volé vingt années, à mes yeux une façon un peu plus douce d’aller mieux serait peut-être de recommencer en douceur à se créer une trame, à base de souvenirs véridiques, une vie où il irait à son rythme et où Auden pourrait s'y greffer. « Même si pour l'instant c’est flou, si vous trouvez votre rythme, peut-être que tu sauras ce qu'il a besoin de savoir, et qu’il comprendra ce que tu veux lui dire. »
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Message(#)we’re ghosts tonight (ginauden #102) EmptyJeu 18 Fév 2021 - 22:36

C’est pathétique. Se lamenter sur son sort, remuer des faits déjà connus de tous, se plaindre d’une vérité que je ne peux pas changer. Cela n’aide personne, cela ne change rien non plus. Ce n’est que du vent, des mots inutiles, du temps perdu. Cela ne me ressemble même pas et ce n’est pas aujourd’hui que je changerai de comportement ; certainement pas à ce sujet en tout cas. « Quand il sera prêt… vous pourriez prendre un peu de temps, seuls tous les deux. » Elle prend mon partie parce qu’elle est ma femme et parce qu’elle est Ginny et parce que je suis moi. Elle m’aiderait à cacher n’importe quel cadavre si je le lui demandais et rien ne lui donnerait raison de se détourner de moi, sauf peut-être un comportement trop extrême de ma part. Pourtant, c’est sûrement la dernière chose dont j’ai envie, surtout en cet instant. Damon est mon fils mais il a reçu toute l’éducation de Saül, ce qui laisse une trop grande part d’inconnu en lui. Je ne le connais pas et je ne le connaîtrai sans doute jamais, moi qui reste incapable d’avoir le moindre coup d’avance sur le garçon devenu homme en un simple claquement de doigts. Je m’agace et garde la mâchoire crispée, quand bien même je sais qu’elle est en train de faire tout ce qu’elle peut pour m’aider et que je ne peux pas lui en vouloir d’essayer.

Mes yeux attrapent les siens et reste toujours incapables de laisser transparaître d’émotions supplémentaires, bonnes ou mauvaises. En discuter n’en sert à rien, je ne sais pas pourquoi je me suis lancé dans une impasse comme celle-ci. « Juste pour être l’un avec l'autre. Pour de vrai. » Ironiquement, il n’y a jamais rien eu de vrai entre nous. De la première à la dernière seconde, tout n’est qu’un véritable tissu de mensonges. Je ne demande qu’à le voir mais ne suis pas aussi certain que l’inverse peut se vanter d’être la vérité. « Même si pour l'instant c’est flou, si vous trouvez votre rythme, peut-être que tu sauras ce qu'il a besoin de savoir, et qu’il comprendra ce que tu veux lui dire. » Des quand elle passe aux si, Ginny, et c’est paradoxalement la seule chose qui m’arrache un sourire. L’éternelle utopiste n’y croit déjà plus autant. Je n’ai pas besoin d’entendre ses discours empli d’espoirs, de bons sentiments et de toutes ces merdes. La vérité est la seule chose que je recherche, désormais. Je n’ai de toute façon jamais eu le temps pour les faux semblants ni même l’envie de jouer le rôle d’un autre. “On verra.” Tenter de prévoir le futur ne sert à rien et est de toute façon voué à être un échec cuisant. Damon est le seul qui peut agir sur ce qu’il se passera alors que, de mon côté, je m’occupe de nouveau de m’occuper de ceux qui comptent le plus dans mon quotidien : Ginny et notre enfant. Le sujet clôturé abruptement, mon timbre de voix lui laisse bien comprendre que je ne souhaite pas en discuter davantage ; ni aujourd’hui ni demain.

En parallèle pourtant, je me replace dans le bain pour lui faire face et placer mes mains autour de son ventre rebondi. Le terme est imminent et, bientôt, Damon ne sera plus le seul enfant dont je devrai me soucier. Ginny aura essayé, c’est tout ce qui compte. “Je te tatouerai la cuisse, bientôt.Quand elle aura accouché est le sous-entendu qu’on comprend tous les deux sans mal. “Tourne-toi.” Et dès qu’elle a enfin réussi à se faire une place avec son ventre, mes lèvres en profitent pour se poser à la base de sa nuque avant que mes mains s’activent sur sa chevelure dont je m’occupe avec patience ; l’éternel besoin de faire quelque chose de mes mains. Des cheveux propres seront le cadet de ses soucis d’ici demain mais je serai le premier à être heureux qu’ils sentent la violette, quand je ne cesserai de les embrasser lorsqu’elle accouchera de notre fils.


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