@samuel siede
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Tu n’avais pas la moindre envie d’être là, mais puisque tu représentais la fondation Autism Queensland pour qui tu étais porte-parole depuis une dizaine d’années, ta présence était requise et tous les contre-arguments n’auraient pas été suffisants pour te sortir d’une telle passe. Tu as mis une belle robe sans qu’elle ne soit complètement over-the-top, tu as serré des dizaines et des dizaines de mains, tous des hommes et des femmes habillés beaucoup trop chic pour un évènement qui se passe sur un coup sous un soleil brûlant et une chaleur dépassant les trente degrés. Et puis maintenant que la course est commencée, tu restes derrière, prétend être intéressée par ce qui se passe lorsque tu sens des yeux curieux sur toi et tu attends. Tu attends d’avoir fait ton devoir en tant que porte-parole. Tu attends que l’on ait plus besoin de tes services pour la journée. Tu attends qu’on te dise que tu peux rentrer, que Merci Penny d’être venue, c’est toujours un plaisir de pouvoir te compter parmi nos bénévoles. Des salutations à ton frère surtout, comme si ton frère en avait quelque chose à faire qu’un groupe d’inconnus lui disent bonjour, lui qui réagissait à peine quand toi tu lui disais. Un léger coup d’oeil à ton téléphone te permet de voir qu’il reste environ 70 minutes à ton calvaire. 70 minutes à regarder des bateaux courser le long du fleuve alors que tu aimerais bien plus te retrouver à la fête foraine avec Chloe ou Rory, à refaire pour la centième fois cette semaine tous les manèges disponibles. Au même moment, tu remarques que tu as une notification de ton application sur le book crossing, t’annonçant qu’il y a un livre disponible à proximité. Les coordonnées t’indiquent qu’un livre aurait été déposé il y a quelques heures à quelques mètres de l’endroit ou tu es seulement, et un sourire se place doucement sur ton visage à l’idée d’avoir quelque chose à te mettre sous le nez pour les 70 prochaines minutes. Tu t’approches en direction d’un grand arbre et commence à chercher le plus subtilement possible (tu ne voudrais surtout pas t’attirer de regard désapprobateur) et tu ne remarques pas tout de suite que tu n’es pas la seule, à chercher pour le livre.

@Penny Stringer
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Rappelez à Samuel pourquoi il se trouvait ici alors que le travail qui l’attendait à son bureau commençait à s’accumuler ? Ah oui. Encore une fabuleuse idée de William. Faire don de soi, représenter le nom de leur entreprise, être heureux d’être ici. La liste résonnait encore dans l’esprit de Samuel et pourtant ce dernier traînait des pieds face à ce flot de bateaux en tout genre. Alors oui, l’un d’entre eux portait fièrement le logo de la société Siede Technologies. Oui, il avait mis les deux pieds dedans, offert un large sourire – qui sonnait faux – pour les journalistes présents ainsi que le chargé de communication. Oui son frère serait ravi de voir que le co-directeur prenait à cœur – ou à contre-cœur – son rôle. Pourtant Samuel détestait ce genre d’évènement. Parce qu’il ne savait pas où se mettre, il ne maitrisait aucunement les codes de ce genre de prestation et qu’il détestait Will autant qu’il l’aimait en guise de grand frère. Après tout, sans un petit coup de pouce de son aîné, il n’aurait jamais rencontré Jordan et n’aurait pas renoué avec Hayden. Pourtant aujourd’hui, rien ne lui donnait envie dans le principe. Alors il s’était éclipsé aisément, prétextant un appel urgent à passer. Il était le meilleur quand il s’agissait de faire remarquer que les affaires reprenaient. Et il était aussi le meilleur pour vérifier à quel point ses applications pouvaient fonctionner. Dire que Samuel avait un exemplaire de chacune des applications qu’il avait fourni et commercialisé était un doux euphémisme. Mais il cherchait perpétuellement à améliorer la chose, imaginer de nouveaux outils et continuer de se démarquer de la concurrence. Alors quand l’une d’entre elle lui annonça qu’un livre était disponible à proximité, il ne réfléchissait pas trop longtemps avant d’enclencher le routeur GPS pour suivre la destination finale. Il ne savait pas si quelqu’un pouvait à son tour avoir la même idée que lui. Puis discuter avec des utilisateurs, il n’y avait rien de mieux n’est-ce pas ? Alors il suivait le chemin, un œil sur son écran l’autre sur les passants, et lorsque l’application lui apprit qu’il était arrivé, il ne trouva rien d’autre qu’un arbre, et une jeune femme qui en faisait le tour (parce que cela ne ressemblait à rien d’autres qu’à cela pour l’ingénieur). Alors à son tour, il fit de même, cherchant désespérément le bouquin, sans se rendre compte qu’il était en sens inverse de cette dernière, jusqu’à ce que les deux se retrouvèrent nez à nez, immobile. L’ingénieur leva un regard vers elle, les sourcils froncés. « Excusez-moi, mais vous êtes sur ma trajectoire… Je suis pressé » mentit-il dans l’espoir de ne pas rater l’utilisateur de son application sans pour autant ne pas bouger d'un cil. C’était à revoir ça, de ne pas indiquer les utilisateurs dans le quartier. Il y songerait

@samuel siede
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Dans les évènements comme celui d’aujourd’hui ou tu n’avais absolument aucun intérêt, tu essayais toujours de t’accrocher aux petites choses. Généralement, les petites choses étaient soient une compagnie agréable quelconque, de la bonne bouffe ou de la bonne boisson. Malheureusement pour toi, cet évènement ne contenait aucun de ces éléments ce qui rendait l’après-midi sous cette chaleur étouffante des moins agréables.Tu ne connaissais personne, la bouffe était infecte et le champagne servi était de qualité moindre, bien que ça ne t’ait pas arrêté d’en boire quelques coupes rien que pour le léger buzz qui n’était au final jamais venu. Tu regardes partout autour de toi, ces hommes et ces femmes qui ont l’air si investi dans cette course alors que tu ne parviens pas à comprendre l’intérêt, ni même l’utilité de ce genre d’évènements. C’est comme les courses de chevaux (dont tu ne comprends pas l’intérêt non plus) sans l’aspect glamour et l’engouement de la chose. Dans les deux cas toutefois, tu étais souvent forcée d’y aller de par ton statut, et dans les deux cas, t’aurais probablement préféré être n’importe ou sauf là. Tu penses avoir finalement trouvé quelque chose pour faire passer le temps lorsqu’une application sur ton téléphone t’indique qu’un livre a été déposé à proximité. En ce moment, tu prendrais même un conte pour enfants tellement tu es désespérée pour quelque chose à faire. Tu te retrouves donc à faire le tour d’un grand arbre, sans que tu ne vois la moindre trace d’un livre et alors que t’es occupée à chercher dans un tas de feuilles au pied de l’arbre, tu ne vois pas un homme arrivé en sens contraire de toi. Le face à face est immanquable, mais vous évitez de justesse la collision. « Excusez-moi, mais vous êtes sur ma trajectoire… Je suis pressé. » « Pressé de faire le tour de l’arbre? » que tu demandes en fronçant légèrement les sourcils, réalisant qu’il n’y a pas vraiment d’autre direction dans laquelle il aurait pu aller. Puis tu aperçois le fameux livre et tu te dépêches pour l’attraper. « C’est ça que vous cherchiez? » Better luck next time.

@Penny Stringer
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Déjà que Samuel ne voulait pas être là, avoir trouvé une occupation bien plus intéressante que d’observer des bateaux se courser avait été presque une rédemption. A défaut d’être dans son bureau à passer des journées à programmer sa prochaine application, autant rentabiliser son temps pour améliorer celles déjà existantes. Alors oui, il était en train de faire le tour d’un arbre, tombant nez à nez avec une jeune femme. Il la dévisageait, descendant son regard de bas en haut avant de plisser le nez, sa mine renfrognée. « C’est l’hôpital qui se fout de la charité non ? » répondit-il en croisant ses bras contre son torse, la fusillant du regard. Il n’était pas d’humeur Samuel. Et encore moins quand on lui rappelait qu’il n’avait rien d’autres à faire. « Je ne fais pas le tour de l’arbre, je suis en train de faire quelques vérifications de mon application ok ? » rajouta-t-il en levant son téléphone, écran tourné vers elle alors qu’elle ne regardait pas, préférant se jeter sur un objet qu’il devinait être le livre en question. Il s’approcha d’elle, penchant la tête sur le côté pour observer la tranche du livre. « Vraiment ? Vous allez lire Moby Dick ? » lui demanda-t-il en replongeant son nez dans son portable, tapotant sur son écran tout en sifflotant. « En réalité c’est vous que je cherchais. » admettait enfin Samuel avant de relever le regard sur la jeune femme. « Mais faites un tour de l’arbre le temps que je vérifie deux ou trois choses, en essayant de lire, vous risqueriez de vous percuter ! » riait Samuel tandis qu’il rangeait son portable dans la poche de son jean, attrapant subitement l’ouvrage que tenait la jeune femme pour le feuilleter brièvement, un sourire sarcastique aux lèvres. « Je devrais envisager que l’information concernant le livre apparaisse dans la notification… Cela m’éviterait de perdre mon temps, et vous aussi par la même occasion. Parce qu’à la fin, ils meurent tous. » dit-il en gardant le livre sous le coude. « Merci de me l’avoir rendu ! » ironisait l’ingénieur alors qu’il s’apprêtait à partir aussi rapidement qu’il était arrivé sans avoir conscience de l’impolitesse dont il faisait preuve.

@samuel siede
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« C’est l’hôpital qui se fout de la charité, non? » Tu fronces les sourcils. T’es complètement consciente que t’étais en train de tourner en rond autour d’un arbre, tu n’avais jamais tenté de faire croire autrement, toi. « À ce que je sache, je suis pas celle qui prétend être pressé d’aller nul part. » T’es pas d’humeur pour te faire parler sur ce ton par un inconnu alors qu’il y a ta robe qui te colle à la peau, le soleil qui te tape sur la tête et l’ennui éternel de devoir passé encore beaucoup trop de temps à cet évènement pourri. « Je ne fais pas le tour de l’arbre, je suis en train de faire quelques vérifications pour mon application ok? » « Quelle application? » Tu avais le pressentiment que c’était bel et bien en lien avec celle qui t’avait indiqué qu’un livre se trouvait dans les environs. « Vraiment? Vous allez lire Moby Dick? » « Parce que vous avez mieux à proposer peut-être? » T’étais désespérée pour une distraction quelconque, tu n’allais certainement pas te mettre à te plaindre de ce qui t’était finalement offert, même si tu ne disais pas non à l’idée d’une offre plus alléchante, bien que tu ne pensais pas que l’homme aux manières douteuses puisse avoir mieux à t’offrir. « En réalité c’est vous que je cherchais. Mais faites un tour de l’arbre le temps que je vérifie deux ou trois choses, en essayant de lire, vous risqueriez de vous percuter! » « Vous vous moquez de moi là? » Tu ne comprends pas vraiment ce qui est en train de se passer, mais la prochaine chose que tu réalises c’est qu’il vient de te prendre le livre des mains, sans même demander la permission. « Je devrais envisager que l’information concernant le livre apparaisse dans la notification… Cela m’éviterait de perdre mon temps, et vous aussi par la même occasion. Parce qu’à la fin, ils meurent tous. » « Pardon?! » Tu avais déjà lu Moby Dick, bien sûr que tu connaissais la fin, mais ça ne voulait pas dire que tu n’avais pas l’intention de te perdre dans les mots pour la prochaine heure. « Merci de me l’avoir rendu! » « Je ne vous ai rien rendu du tout! » que tu t’exclames, reprenant avec force le livre des mains de l’homme. « J’ai trouvé le livre, je garde le livre. Vous pouvez jouer sur votre petite application tant que vous voulez, tant que vous me laissiez lire en paix. » Non mais, quel culot!

@Penny Stringer
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Il détestait ce genre de discussions et pourtant il était en train de s’enfoncer confortablement dedans. Vous savez, celles qui n’ont aucun but. Samuel perdait doublement son temps, il le savait. Et même si en temps normal, il aurait secoué la tête et fait volte-face, il ne pouvait s’empêcher de riposter. Cela donnerait de quoi expliquer à son frère la longue absence de son côté au bord du quai. Oui, voilà, elle était la parfaite excuse pour que William décide de ne plus envoyer son cadet à ce genre d’évènement. Et tel un long échange au tennis, Samuel rendait la donne à la jeune femme. « Qui a dit que j’étais pressé d’aller quelque part ? C’est bien un truc de femmes de prendre tous les sous-entendus possibles d’une seule et même phrase » soupirait l’ingénieur en se frottant les tempes, dans un soupir. « Celle qui a guidé vos pas jusqu’ici. A priori vous ne faites vraiment pas attention à ce que vous utilisez… » lui fit-il remarquer. « Moi personnellement non, mais l’application oui… Je suis persuadé qu’elle vous trouvera quelque chose bien plus loin qu’ici. Vous avez besoin d’aide pour l’utilisation ? » riait un peu plus Samuel, devenant légèrement exaspéré. Bien sûr qu’il se moquait d’elle et qu’il tentait de l’exaspérer. Et a priori, il n’était pas si mauvais que cela dans ce petit jeu, maintenant qu’il avait le livre entre les mains. « Je ne vous ai rien rendu du tout! »  Il nia d’un signe de tête, laissant son sourire s’étendre. « En effet, vous jouez sur les mots… » soupira l’homme en laissant échapper le livre de ses mains, riant légèrement. « Vous comptez vraiment vous battre pour ce vieux bouquin ? Gardez le si cela vous chante, mais votre vie doit être bien ennuyeuse pour vouloir perdre du temps à relire un roman. » rajouta Samuel dans un clin d’œil. « Quant à moi… Attendez… » dit-il en reprenant son portable pianotant légèrement. « Alors… Penstrinbne ? Vous le prononcez comment ? Enfin quelle personne censée met encore le diminutif de sa ville en guise de pseudo ? » ironisait Samuel en lui montrant le profil de la jeune femme dans un clin d’œil. « Vous prenez plus que vous ne reposez de livres non ? Vous comptez monter une bibliothèque ? » continuait l’ingénieur sur sa même lancée.

@samuel siede
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« Qui a dit que j’étais pressé d’aller quelque part? C’est bien un truc de femmes de prendre tous les sous-entendus possibles d’une seule et même phrase. » Tu hoches légèrement la tête, choquée par ce que tu viens d’entendre. Mais qui qui fait des commentaires aussi sexistes en 2021? « Qui est pressé d’aller nul part? » que tu rétorques, ignorant volontairement (pour le moment du moins) la deuxième partie de son commentaire pour ne pas avoir à sortir les griffes trop vite, même si tu te doutais bien que tu n’étais pas au bout de tes peines face à cet homme. « Celle qui a guidé vos pas jusqu’ici. A priori vous ne faites vraiment pas attention à  ce que vous utilisez... » Donc l’application des livres, évidemment. Tu étais un peu surprise de voir qu’il était derrière sa création, même si tu ne le laissais pas paraître. « Moi personnellement non, mais l’application oui… Je suis persuadé qu’elle vous trouvera quelque chose bien plus loin qu’ici. Vous avez besoin d’aide pour l’utiliser? » Tu te pinces les lèvres, tente d’ignorer toutes les moqueries bien peu subtiles qu’il ne cesse de commenter à ton égard. « J’ai trouvé le livre sans votre aide, non? Je pense que ça dit tout. » Ça veut aussi dire ferme-la et casse-toi avant que mon poing ne trouve le chemin de ton visage. Mais ça ne semble être que le début alors qu’il s’obstine à me prendre le livre des mains, et je répète rapidement le mouvement, comme des gamins qui ne veulent pas partager à jouet sur la cours de récréation. « En effet, vous jouez sur les mots... » « Et vous, vous jouez avec ma patience! » Déjà que le niveau n’était pas super élevé en arrivant ici, il n’arrange pas la situation du tout. « Vous comptez vraiment vous battre pour ce vieux bouquin? Gardez le si cela vous chante, mais votre vie doit être bien ennuyeuse pour vouloir perdre du temps à relire un roman. » « J’ai du temps à tuer en ce moment. » Beaucoup de temps et tu préférerais ne pas le perdre à t’obstiner trop longuement avec cet énergumène. « Quant à moi… Attendez… Penstrinbne? Vous le prononcez comment? Enfin, quelle personne censée met encore le diminutif de sa ville en guise de pseudo? » « Ceux qui n’ont pas de temps à perdre à s’imaginer un pseudonyme compliqué. » que tu répliques toujours aussi froide. « Le vôtre c’est quoi? Sexistasshole101? » Non mais franchement, il peut pas te laisser tranquille deux minutes? « Vous prenez plus que vous ne reposez de livres, non? Vous comptez monter une bibliothèque? » « Qu’est-ce que ça peut bien vous faire? » que tu lances avec un long soupir. « J’ai tendance à oublier de remettre les livres, c’est tout. J’ai mieux à faire. » Vous par contre...

@Penny Stringer
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Elle était détestable. Samuel avait atteint ses limites de sociabilité. Certes elles étaient faibles, mais il aurait préféré qu’elle ne rebrousse chemin plutôt que de lui tenir tête. Parce que si d’habitude, il aurait fait demi-tour à défaut d’observer la jeune femme le faire, aujourd’hui, il avait du temps à perdre et de l’énergie à revendre. Après tout, il pouvait très bien se servir de cette interaction pour s’entraîner à communiquer. Et a priori, il n’était pas très probant dans l’exercice. Parce que les réponses de la jeune femme fusaient bien rapidement, lui rappelant qu’il allait nulle part, tout comme elle. Parce qu’il avait observé la jeune femme se pincer les lèvres, tout comme Hayden pouvait le faire quand quelque chose lui déplaisait. Et il savait pertinemment que peu de temps après ce geste, une pique lui serait lancée… « J’ai trouvé le livre sans votre aide, non? Je pense que ça dit tout. » Voilà, il le savait. Inconsciemment, il offrait un large sourire à la jeune femme, presque sarcastique mais surtout qu’il adressait à sa propre personne tant il était fier d’avoir su anticiper la remarquer, dans son esprit du moins. « En même temps, même un aveugle l’aurait trouvé en trébuchant dessus… » rajouta-t-il dans un soupir, signe que cela ne justifiait en rien la bonne utilisation de son application. Il finissait par lâcher le livre, secouant la tête tandis qu’elle lui apprenait que sa patience allait atteindre ses limites. « Vous avez déjà épuisé la mienne, à peine arrivée » rajouta Samuel en la fixant longuement. Elle avait du temps à tuer ? Soit, mais pour lui le temps, c’était de l’argent. Alors il n’allait pas déblatérer pendant trente ans au sujet d’un roman qui était sans intérêt à ses yeux. Il aurait bien une version dématérialisée disponible quelque part, même si cela n’enlevait pas le charme du papier entre ses doigts. Pourtant il ne put s’empêcher de lui faire remarquer le manque d’originalité de son pseudo, comme s’il voulait absolument venir chercher la petite bête pour la faire réagir. « Sexistasshole101 ? Déjà d’une part, votre manque d’imagination me laisse pantois. Dans un second temps, vous vous douterez qu’en tant que créateur, je n’ai pas de pseudo… Sauf si vous voulez que je m’en créais un et dans ce cas-là, incluez-y des mots plus qualitatifs. » lui fit-il remarquer en rangeant son portable, croisant les bras contre son torse. « Ce que ça peut me faire ? C’est qu’à terme, si tout le monde utilise mais ne fournit pas, vous allez être le grain de sable dans l’engrenage de ce système participatif… Un problème d’égocentrisme peut-être ? » demanda l’ingénieur avant de rire, se moquant ouvertement d’elle. « Oui, je me doute bien… Vous préférez faire le tour des arbres. Ou alors votre célébrité vous donne le droit de tout faire et vous estimez qu'on n'ait rien à vous dire ? » demanda-t-il dans un clin d’œil pour lui faire comprendre qu’entre deux frasques, il avait eu le temps de faire de rapides recherches pour mettre un nom sur ce pseudo maintenant rencontré. « Je ne savais même pas que vous aviez le temps de lire entre deux tournages… A part si vous ne tournez plus ? » lui demanda-t-il, glissant ses mains dans ses poches, tout ouïe.

@samuel siede
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« En même temps, même un aveugle l’aurait trouvé en trébuchant dessus... » Tu te contentes de froncer les sourcils légèrement, il pouvait bien dire ce qu’il voulait l’homme aux manières déplorables, tu avais trouvé le livre avant lui et dans cette situation bien particulière, ça faisait de toi la gagnante. Gagnante de quoi? Aucune idée, mais toutes les raisons étaient bonnes pour avoir l’avantage sur cet homme ma foi fort désagréable. « Vous avez déjà épuisé la mienne, à peine arrivée. » C’est bien, au moins ils en étaient à la même place l’un envers l’autre. Rien pour améliorer la situation toutefois alors que tu aurais bien mis court à cet échange qui était encore plus emmerdant que les courses de bateaux elle-même. « Sexistasshole101? Déjà d’une part, votre manque d’imagination me laisse pantois. Dans un second temps, vous vous douterez qu’en tant que créateur, je n’ai pas de pseudo.. Sauf si vous voulez que je m’en créais un et dans ce cas-là, incluez-y des mots plus qualitatifs. » « Je trouve que les mots sont plutôt bien choisis moi. Deux minutes de conversation avec vous et c’est ce que je retiens. » Et c’est vraiment tout ce que tu avais envie de retenir, pas du tout intéressée à te faire une connaissance de l’homme qui pourtant insistait à continuer de parler, encore et encore alors que tu ne pouvais t’empêcher de rouler des yeux à chaque fois qu’il ouvrait la bouche. « Ce que ça peut me faire? C’est qu’à terme, si tout le monde utilise mais ne fournit pas, vous allez être le grain de sable dans l’engrenage de ce système participatif...Un problème d’égocentrisme peut-être? » « Pardon? » C’est sûr qu’il se moque de toi là, il est pas en train de te blâmer pour les problèmes de son application en plus de te traiter d’égoïste? « Oui je me doute bien… Vous préférez faire le tour des arbres. Ou alors votre célébrité vous donne le droit de tout faire et vous estimez qu’on n’ait rien à vous dire? » « Vous ne me connaissez pas, vous savez, ça va dans les deux sens, de ne pas présumer de choses sur les étrangers basés sur deux-trois clics sur Google. » Il n’avait vraiment pas la tête d’être quelqu’un qui pourrait te connaître pour tes films et quelque chose te disait qu’il était assez habile pour conduire des recherches sur son téléphone bien plus rapidement que le commun des mortels. « Je ne savais pas que vous aviez le temps de lire entre deux tournages… À part si vous ne tournez plus? » « Pourquoi vous ne demandez pas à votre seul et unique ami Google si ça vous intéresse tellement? » T’as l’air d’être ouverte à la discussion ou quoi? « Bon maintenant vous m’excuserez, mais j’ai un classique à relire. » Allait-il vraiment te foutre la paix ou bien allait-il encore te faire chier avec ton supposé problème d’égocentrisme?