| spread your wings and fly away ▽ lou |
| | (#)Lun 25 Jan - 2:00 | |
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Spread your wings and fly away
Victoire a contacté Jet pour qu’il arrange un rendez-vous avec sa boss dont elle ne connaît même pas le prénom. Cela fait des mois maintenant qu’elle travaille pour elle, elle reçoit discrètement des livraisons de came à la pâtisserie et elle en garni des gâteaux livrés par des coursiers à vélo. C’était son idée, sa solution pour effacer sa dette auprès du gang sans qu’elle n’ait à vendre son corps comme l’avait suggéré la jeune femme. Mais cela fait des mois qu’elle prend des risques considérables, elle s’est même fait prendre les mains dans la coke par sa collègue, elle a sorti ses supplications les plus convaincantes sans succès et finalement a du opter pour le chantage afin que cette dernière se taise. Elle se rend tous les jours au travail avec l’angoisse de voir la police en train de retourner sa cuisine et de perdre son travail, la seule chose qui la rend vraiment heureuse. Elle regrette maintenant d’avoir eu cette idée, elle regrette de l’avoir donnée à la cheffe de Jet parce qu’elle a comme l’impression qu’elle a signé un contrat de servitude à durée indéterminée et que sa dette ne sera jamais considérée comme rembourser si elle ne fait rien.
Alors la voilà, qui essaye de cacher les tremblements de ses membres alors qu’on la conduit à nouveau avec les yeux bandés dans l’antre du gang. Cette fois-ci, ce n’est pas Jet qui est venue l’enlever de force, c’est un visage inconnu qui est passé la récupérer. Elle est montée de son plein gré dans la voiture et elle avance de son plein gré pour se jeter dans la gueule du Lou(p). Dans la poche intérieure de sa veste, son téléphone est en train d’enregistrer tout ce qu’il se dit autour d’elle, elle essaye d’assurer ses arrières, d’obtenir des garanties au cas où tout cela tourne affreusement mal. Vic est terrorisée mais elle n’est plus la jeune femme éplorée qui a été balancée dans cette pièce des mois plus tôt. Elle est plus forte, elle est déterminée et elle vient pour faire entendre sa voix, s’assurer de ne pas se laisser arnaquer.
On lui retire son bandeau et elle est face à la jeune femme aux traits asiatiques qui l’a tant terrorisée la dernière fois en ne faisant pas grand-chose, soyons honnêtes. Vic plisse les yeux le temps que sa vue s’adapte à la lumière puis elle s’efforce de se tenir droite et de transmettre par son regard l’assurance qu’elle a gagné en ces quelques mois. Elle ne va pas se laisser faire, pas cette fois. « Bonjour… » Elle hésite, ne sait pas comment finir cette phrase. « Je sais toujours pas comment vous appeler... » Il faut dire qu’elles n’ont jamais vraiment fait les présentations officiellement, elle sait tout d’elle, de Victoire et de Juliette, mais l’inverse n’est pas vrai. Vic enchaîne avant de se dégonfler sous le regard glacial de la jeune femme : « Je veux savoir où j’en suis dans les remboursements. Cela fait des mois que je fais passer la drogue pour vous, je pense que j’ai largement remboursé ma dette, non ? » Elle déglutit difficilement et ajoute aussitôt de peur de ne jamais oser rouvrir la bouche si c’est la femme en face qui prend la parole : « Et je prend deux semaines de vacances début février. » Elle ne demande pas, elle annonce, bien qu’elle sente son cœur sur le point d’exploser dans sa poitrine, elle tente de garder une expression déterminée. Elle est venue poser ses ovaires sur la table et il faut qu’elle assume. Car si elle n’est pas à la pâtisserie pour travailler, ils ne pourront pas utiliser ce canal de distribution pendant deux semaines, purement et simplement, et ça, ça ne risque pas de lui plaire à sa nouvelle boss.
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| | | | (#)Jeu 4 Fév - 23:29 | |
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Bien que Lou ne berçait pas les membres de la Ruche dans une utopie familiale à deux sous dont elle serait la mère nourricière, être disponible pour eux et se montrer à l’écoute n’était généralement pas un problème à ses yeux. Cependant l’entretien qu’elle s’apprêtait à recevoir n’était ni pour une véritable membre du gang, ni à un moment opportun des plans de la jeune femme ; cela faisait des semaines que la main basse sur les imports du Club au port de commerce était planifiée et celle-ci s’était soldée par une fusillade faisant des dommages collatéraux des deux côtés. Les conteneurs avaient bel et bien brûlé, mais la petit reine des abeilles ne saurait se satisfaire d’un plan ne se déroulant pas parfaitement. Au fond, elle considérait cela comme une demi-victoire, mais plus encore, les pertes dans ses rangs s’ajoutaient aux cadavres qu’elle dénombrait dans ses placards. Et tous ces os commençaient à accumuler un certain poids sur sa conscience. Conscience qu’elle taisait à grands coups de bong. Le bureau entier était désormais un grand aquarium plongé dans la fumée du crack. Au fond de son siège, Lou inspirait à pleins poumons, se délectant de la brûlure au fond de sa gorge, du brouillard qui envahissait son crâne peu à peu. Le monde tournait au ralenti, et c’était tout ce qu’elle voulait. Que le poids de ses ambitions s’envole, que l’univers soit sur pause juste un instant. Toutes ces batailles l'essoufflaient. Puis elle songeait à Finn et taisait immédiatement sa peine dans une nouvelle bouffée. Foutu rouquin.
Ses yeux rouges se posèrent sur la jeune femme qu’on largua dans la pièce après lui avoir retiré le bandeau entravant sa vue. Lou n’avait jamais douté que Victoire était une emmerdeuse de première, et leur précédente rencontre l’avait déjà confirmé. Lorsque Jeremiah lui fit part de sa demande de la voir, elle en fut certaine ; ce rendez-vous ne pouvait pas bien se passer. Et sur le moment, en plein désordre émotionnel, la brune sut que la côte était à 10 contre un pour l’hypothèse où Juliette ne quitterait pas cet endroit les pieds en avant. Rien que son visage l’agaçait. « Je sais toujours pas comment vous appeler... - Tu m’appelles pas, c’est aussi bien. » Ainsi, la pâtissière ne savait pas où elle se trouvait ni le nom de ses maîtres chanteurs, et cela était pour le mieux. "Assieds-toi." ordonna Lou en indiquant une chaise. L’ancienne mannequin avait la taille allant de paire avec la carrière et il n’était pas question pour elle de se sentir dominée en hauteur par une grande perche sans cervelle. Pour sa part, elle fit le tour du bureau et vint s’asseoir sur celui-ci, face à Victoire, avant qu’elle ne démarre la liste de ses doléances. « Je veux savoir où j’en suis dans les remboursements. Cela fait des mois que je fais passer la drogue pour vous, je pense que j’ai largement remboursé ma dette, non ? Et je prend deux semaines de vacances début février. » Au moins n’avait-elle pas de plaintes concernant Jeremiah. Il aurait fallu que celui-ci soit en ville pendant ces derniers mois pour cela, d’ailleurs. Lou avait mise la pâtissière sous sa responsabilité et il n’en avait rien eu à faire. Voilà que c’était à elle de gérer la pimbêche. “J’ai une tronche de comptable peut-être ? ou de RH ?” Une tronche de junkie, voilà ce que t’as, lui marmonnait sa voix intérieure alors qu’elle mesurait l’effort aussi énorme que ridicule qu’elle devait faire pour garder ses yeux injectés de sang plus ouverts que la drogue ne le permettait. “Désolée de te décevoir mais tu vas nulle part.” elle ajouta. Pour ce qu’elle en savait, Victoire allait mettre les voiles et ne jamais revenir payer ce qu’il restait de sa dette -une somme d’un montant totalement non-identifié et déterminée de manière parfaitement arbitraire. Personne n’avait dit que les gangsters étaient droits dans leurs bottes lorsqu’il était question d’argent. Et sans les livraisons de la jeune femme, il était d’autant plus question d’entrée de dollars. “Ta dette, c’est moi qui décide quand elle est remboursée. Et je dis qu’on est loin du compte.”
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| | | | (#)Ven 5 Fév - 23:49 | |
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Une fois le bandeau retiré, Vic se retrouve dans la même pièce que la dernière fois. Dire qu’elle est tendue serait un euphémisme, mais elle ne veut pas continuer dans cette voie avec ce contrat à durée indéterminée auprès d’un gang. Les choses ont changées pour elle pendant ces longs mois, elle n’a plus si peur que son identité réelle soit révélée, ce ne serait évidemment pas une partie de plaisir, mais si cela arrivait, elle l’assumerait. Elle allait mieux, assez bien pour tenir le coup si cela venait à se produire. Puis, elle était plus sûre d’elle, elle prenait des cours de self-defense depuis maintenant presque un an et elle commençait à vraiment maîtriser. Pourtant, elle sait bien que contre la cheffe de gang et ses sbires, elle ne pourrait pas faire grand-chose et que ce n’est pas en faisant une clé de bras ou en mettant un type au sol qu’elle va éviter les balles de leurs armes à feu. Alors elle est sûre d’elle jusqu’à un certain point, décidée à ce que les choses changent mais sachant qu’elle prend également des risques inconsidérés. L’air est presque irrespirable dans la pièce emplie d’une fumée non identifiée et d’une odeur qui lui fait penser à la javel. A peine a-t-elle croisé le regard injecté de sang de la patronne qu’elle commence à parler de peur de ne jamais réussir à se lancer.
Le téléphone capte toute la conversation dans sa poche et elle essaye subtilement de lui faire prononcer son prénom, ou un surnom, n’importe quoi qui puisse l’identifier, mais c’est peine perdue. « Tu m’appelles pas, c’est aussi bien. » Bien entendu. "Assieds-toi." Ce n’est pas une invitation mais un ordre. Vic n’a pas vraiment envie de s’asseoir, elle espère ne pas s’attarder de toutes façons, elle a juste des choses à dire. « Je préfère pas... » Est-ce que c’est vraiment une bonne idée de commencer à mettre son interlocutrice sur les nerfs en refusant un ordre aussi simple que cela ? Probablement pas, mais elle veut en finir vite. Alors, toujours debout et face à la truande assise sur son bureau, apparemment son emplacement favori pour terroriser ses « employés », elle commence à débiter son discours. “J’ai une tronche de comptable peut-être ? ou de RH ?” lui répond-t-elle avec les yeux à demi-clos. Vic se confirma intérieurement ce qu’elle a pensé en voyant le rouge de ses globes oculaires quelques secondes plus tôt. Elle est complètement défoncée. Une fois passée la seconde d’envie qu’elle ressent à l’idée d’être défoncée, elle se dit que cela peut jouer en sa faveur, qu’elle sera sûrement moins dure, moins violente, peut-être même qu’elle acceptera toutes les requêtes de la Française sans broncher. « C’est juste pour prévenir d’arrêter les livraisons... » précise-t-elle sur le ton de la bonne élève. Ces fameuses livraisons de nuit, après ses horaires de travail traditionnelles, où elle réceptionne les sachets de drogue et les dissimule pour les fourrer dans des gâteaux le lendemain. Un système qui fonctionne comme sur des roulettes depuis des mois. Un peu trop même, elle pressent qu’on ne va pas la laisser arrêter aussi facilement, même si la cheftaine est défoncée. “Désolée de te décevoir mais tu vas nulle part.” Voilà.
Vic commence à se gratter la tête nerveusement, elle n’a pas vraiment le choix de prendre ces congés. Et puis, elle veut les prendre, elle doit les prendre, elle en a besoin, elle est exténuée. Exténuée par ses nombreuses heures de travail à la pâtisserie, auxquelles s’ajoutent les heures dédiées à éponger sa dette, puis son bénévolat dans l’association et maintenant, elle s’est engagée auprès de Penny pour l’aider à monter son dossier de plainte. Elle est clairement dépassée et au bout du rouleau et en plus elle doit poser ses congés, ses patrons insistent. « C’était pas vraiment une question… Mes patrons m’obligent à poser mes congés... » Ils ont même proposé de fermer la pâtisserie pour refaire la décoration de la salle et ainsi ne pas laisser tout le travail à Siloë, la nouvelle pâtissière arrivée en renfort et à qui Vic n’a pas réussi à cacher ses activités extra-pâtissières. Mais ça, la patronne n’a pas besoin de le savoir, elle a tout sous contrôle, Siloë ne parlera pas. Pas pour le moment en tous cas, jamais elle espère. “Ta dette, c’est moi qui décide quand elle est remboursée. Et je dis qu’on est loin du compte.” Ça commence vraiment à devenir chaud pour ses fesses, mais Vic va devoir la contredire encore une fois ou du moins, elle va devoir insister. « Ça fait six mois que vous me forcez à faire passer votre drogue tous les jours. Ça fait probablement des centaines de milliers de dollars de bénéfice… Je vais pas continuer ça éternellement, je vais me faire choper... » Ça c’est un argument qui lui parlera peut-être, leurs livraisons de came en pleine nuit, le succès des livraisons de gâteaux, les appels codés pour passer commande, tout cela finirait par éveiller les soupçons de quelqu’un. Et tous les jours, Vic prie tous les jours pour qu’aucun coursier n’ait un accident et qu’un gâteau finisse éclaté sur la chaussée, révélant son contenu. S’ils remontent à Vic, ils remonteront à Jet et ils remonteront à elle, quelque soit son nom. Elle retient son souffle à présent, s’attendant à avoir définitivement réveillé la bête que toute cette drogue semble avoir endormie.
- Spoiler:
Ceci n’est pas une provocation, mais une information pour une bonne visualisation de la situation De rien
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| | | | (#)Lun 15 Fév - 18:38 | |
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L’affront, d’office. Victoire qui refuse de s’asseoir comme il le lui a été demandé. Lou qui serre les dents. Il n’est pas question que la pâtissière dicte les règles de cet entretien ; la jeune femme avait visiblement oublié quelle était sa place et dans quelle posture elle se trouvait face à la cheffe du gang. En somme, elle n’était pas en mesure de prononcer quoi que ce soit qui s’approchait de près ou de loin à un refus. Et pour le lui faire comprendre, l’australienne se pencha vers les tiroirs du bureau et en sortit le calibre 22 qu’elle gardait toujours à portée de main. Elle le posa sur la table, sécurité enclenchée mais prête à transformer l’un des genoux de Victoire en un millier de petits morceaux. “Pose ton cul, frenchie.” ordonna Lou à nouveau, et cela ne laissait aucune place à plus de négociation. Ce n’était pas le jour pour la contrarier, pas alors qu’elle venait de perdre des hommes dans une opération en demi-teinte qui aurait dû se dérouler sans accroc. Pourquoi y avaient-ils multiplié la sécurité ? Pourquoi maintenant alors qu’il ne devait s’agir que d’un lieu de stockage parmi d’autres ?
Autant dire que les pseudo-réclamations de Victoire étaient le cadet de ses soucis, mais cela était suffisant pour titiller ses nerfs déjà à vif. « C’était pas vraiment une question… Mes patrons m’obligent à poser mes congés... » Lou n’était jamais restée assez longtemps dans un travail normal pour connaître ce genre d’obligations. Elle fronça les sourcils en se demandant si la jeune femme n’était tout simplement pas en train d’inventer cette excuse tant cela lui semblait bidon. Bien sûr, elle persista à refuser sa requête. « Ça fait six mois que vous me forcez à faire passer votre drogue tous les jours. Ça fait probablement des centaines de milliers de dollars de bénéfice… Je vais pas continuer ça éternellement, je vais me faire choper... » L’australienne lâcha un rire face à l’ironie de la complainte. “Comme Jeremiah aurait pu se faire chopper ?" fit-elle, rappelant au passage à la pâtissière la raison même de sa dette -qu’elle pouvait donc mieux comprendre que jamais. Le brun avait été à deux doigts de se faire prendre par sa faute ; désormais, elle avait fait connaissance avec le genre de peur et de risques que le dealer avait connus à cause d’elle. Et cela avait un prix que même six mois en tant que coursière ne pouvait pas atteindre. “Heureusement pour toi qu’on se met rarement à gueuler sur la jolie pâtissière du coin.” Alors non, elle ne risquait pas de se faire prendre. Si tel était le cas, elle ne pourrait s’en prendre qu’à elle-même. De toute manière, la Ruche n’avait rien à craindre de sa part ; elle ne savait ni où elle se trouvait, ni à qui elle s’adressait. Ses leviers étaient inexistants pour faire changer d’avis la patronne. “Si tu peux plus livrer via la boutique, tu livreras autrement. C’est pas mon problème. Te fais pas chopper, point c’est tout. C’est aussi facile que ça.” Perchée sur la table, Lou se pencha vers Vic. “Je me fais bien comprendre ?” Il était évident qu'aucun refus ne serait toléré et la main de la jeune femme posée délicatement sur la crosse de son arme à feu en témoignait. "Et si tes patrons sont aussi chiants à l'avenir, peut-être que je devrais leur rendre une petite visite." ajoutait-elle avec un sourire narquois. Faire travailler toute la boutique pour la Ruche avait quelque chose de pratique et facilitateur ; Victoire n'aurait plus à craindre d'être prise la main dans le sac par les propriétaires, ils seraient tous dans le même bateau. Le gang avait besoin de plus qu'un business pour laver l'argent de la drogue après tout
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| | | | (#)Mar 16 Fév - 2:36 | |
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Victoire n’a pas l’intention de s’asseoir, elle veut garder un minimum de contrôle sur ce qu’il se passe, une liberté de mouvement toute relative mais toujours supérieure si elle est debout qu’assise. Mais le reine des abeilles n’avait pas l’air d’humeur à recevoir le moindre refus à ses ordres. Elle crispe la mâchoire et se penche pour récupérer… un pistolet. “Pose ton cul, frenchie.” Victoire sent ses jambes sur le point de flancher. Finalement assise c’est bien, c’est très bien même. « D’accord, d’accord... » Elle obtempère immédiatement et s’empresse de faire atterrir son postérieur sur le siège. La Française se retrouve surplombée par la jeune femme assise sur le bureau, elle qui pourtant est minuscule dans les faits. Mais sa taille importe peu, son regard est effrayant et elle a une arme dont le canon, bien que posé sur le bureau, est pointé vers la pâtissière. Mais il n’est pas l’heure de faire une crise de panique, de fondre en larmes ou d’implorer sa pitié, elle est venue pour une bonne raison et elle doit se ressaisir. Elle s’empresse donc d’exposer la raison de sa visite, elle veut savoir quand sa dette sera réglée et elle doit poser des congés. Elle essaye tant bien que mal de plaider sa cause, cherchant des arguments qui pourraient parler à la cheffe de gang comme par exemple, le risque qu’elle se fasse choper la main dans le sac de cocaïne. Mais visiblement l’argument ne fait pas mouche, il ne provoque qu’un grand rire chez elle. “Comme Jeremiah aurait pu se faire chopper ?" Jeremiah. Peut-être qu’elle est trop défoncée à ce qu’elle fume pour se rendre compte qu’elle vient de donner une information à son interlocutrice, un prénom, alors que Vic ne connaissait que le pseudo de Jet. Elle essaye de rester impassible, ce que la cheffe du gang souhaite lui rappeler c’est qu’elle est ici par sa faute, c’est qu’elle ne fait que récolter ce qu’elle a semé. « C’était un accident. Et ils l’ont laissé repartir, non ? » Au final, tout ce qu’elle leur avait perdre c’était de l’argent et elle avait beau trembler dès que son regard se posait sur l’arme à feu, elle sentait que si elle se laissait démonter maintenant, il n’y aurait pas d’avenir heureux pour elle. Cette erreur, ce deal qui tourne mal, la poursuivraient toute sa vie, elle devait se défaire de cette servitude d’une manière ou d’une autre mais de manière radicale. “Heureusement pour toi qu’on se met rarement à gueuler sur la jolie pâtissière du coin.” Vic soupire en baissant les yeux, elle s’est vraiment offert à eux sur un plateau avec sa proposition de faire passer leur drogue. Elle n’a pas de casier judiciaire, hormis ses conduites en état d’ivresse, elle est au dessus de tout soupçon la gentille pâtissière. Lou a raison, personne ne la soupçonnera tant qu’il n’y aura pas un grain de sable dans l’engrenage pour venir tout faire dérailler. Mais rien ne peut continuer indéfiniment à fonctionner aussi parfaitement, elle commettra une erreur, il y aura un accident, quelqu’un qui viendra fouiner, un mauvais timing, quelque chose qui fera tout basculer. Sa collègue qui la dénoncera. Elle ne peut pas parler d’elle, au risque de la retrouver avec un balle entre les yeux. Elle secoue la tête avec un air accablé : « J’ai rien à faire ici, ça devait être temporaire tout ça... » Elle fait tout pour garder son sang-froid mais elle commence à réaliser que tout ceci est vain, qu’ils ne la laisseront probablement jamais partir. Et effectivement, la jeune femme avait l’air bien décidée à continuer à profiter de cette livreuse, même pendant ses deux semaines de congé obligatoires. “Si tu peux plus livrer via la boutique, tu livreras autrement. C’est pas mon problème. Te fais pas chopper, point c’est tout. C’est aussi facile que ça.” Vic imagine déjà devoir produire des dizaines de gâteaux dans la cuisine de sa colocation et les fourrer avec de la cocaïne sans que Byron ne se rende compte de rien. « Mais… C’est impossible... » supplie-t-elle. Mais la cheffe de la Ruche se penche vers elle menaçante, main sur la crosse de son arme. “Je me fais bien comprendre ?” Vic déglutit difficilement, elle est en train de se liquéfier sur place, son cœur est prêt à exploser dans sa poitrine et son corps est sur le qui-vive près à prendre la fuite. Elle est incapable de répondre, pétrifiée, elle ne veut pas acquiescer, ce serait l’équivalent de signer un nouveau pacte avec le diable. "Et si tes patrons sont aussi chiants à l'avenir, peut-être que je devrais leur rendre une petite visite." Le regard horrifié de Victoire scrute l’expression narquoise de son interlocutrice, rien en l’arrêtera donc ? Elle s’exclame choquée : « Laissez les en dehors de tout ça ! » Ce couple de Français avait été adorable avec elle depuis son arrivée, lui donnant ce job de rêve, lui laissant carte blanche quant aux pâtisseries qu’elle confectionne, ils ne viennent que périodiquement jeter un œil à la boutique et goûter les nouveautés mais ils lui font une confiance aveugle. Elle s’en veut énormément d’avoir fait de leur pâtisserie une passerelle pour la drogue, s’ils savaient ils seraient dévastés, ils ne méritent rien de tout ça et Vic a profondément honte de les avoir placés en ligne de mire du gang. Victoire est révoltée, elle veut en finir avec tout ça. « Écoutez, ça peut pas continuer comme ça. Je ne peux pas continuer comme ça... » dit-elle nerveusement en jetant des coups d’œil angoissés vers l’arme à feu. Elle lève les mains en signe d’apaisement et ajoute : « J’ai une dette, je sais, je veux la payer, d’accord ? Mais je peux pas ne pas savoir combien je vous dois, ou jusqu’à quand je dois faire ça… Sinon… S’il n’y a pas de fin à tout ça… Je n’aurais rien à perdre et... » Elle s’arrête là car vu le regard de la jeune femme, elle ne donne pas cher de sa peau si elle formule ses pensées – ses menaces – à haute voix. Ses pensées qui lui disent que si elle est vouée à être l’esclave de la Ruche ad vitam æternam alors elle ferait aussi bien d’aller à la police directement avec l’enregistrement qu’elle est en train de faire actuellement, demander leur protection, offrir de les renseigner. Même si elle ne sait pas grand-chose, elle a le contact de Jet. Jeremiah. Elle connaît les horaires de livraison, elle pourrait placer un GPS sous les camions, un micro dans ce bureau ou n’importe quoi pour que ses crimes à elle soient pardonnés et qu’on la sorte de là au plus vite. |
| | | | (#)Mer 17 Fév - 14:08 | |
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Qu’il était instantané, le pouvoir de la bouche du canon. D’une facilité déconcertante. Un fluidificateur d’argumentations, si vous lui demandiez. Lou n’avait jamais possédé une arme à feu avant celle-ci, passée en douce des Etats-Unis quelques mois auparavant. Quelques cours de tir avec Solas avaient révélé qu’elle avait naturellement le compas dans l'œil lorsqu’il s’agissait de viser une silhouette. Le recul était toujours un coup dur pour ses frêles épaules, mais elle savait rester stable et ancrée dans le sol. Elle pensait que les pistolets et le bruit des coups de feu lui feraient bien plus peur que cela après avoir été la cible de bon nombre d’entre eux -raison même pour laquelle elle avait décidé d’avoir de quoi se défendre à l’avenir- mais elle avait appris à trouver le moment où la balle quittait le canon particulièrement méditatif. Comme si sa colère partait avec le projectile. Au final, il était devenu presque trop tentant de simplement vider un chargeur sur la moindre source de contrariété. Et Dieu savait que Victoire en était une à cet instant. « J’ai rien à faire ici, ça devait être temporaire tout ça... » commençait-elle déjà à chouiner alors que Lou faisait comprendre que ses arguments concernant sa crainte de se faire attraper n’allaient pas prendre avec elle. Elle fit mine de se frotter les yeux, moqueuse à souhait. “Bouh-ouh.” On s’était fait les mauvais ennemis ? Pauvre chose. Pour l’australienne, la situation était simple ; Victoire livrerait avec ou sans le concours de la pâtisserie. Elle ferait ces courses à l’ancienne s’il le fallait ; sans gâteau pour dissimuler la marchandise, du main à main dans la rue. Rien n’était impossible, contrairement à ce qu’elle bafouillait comme une enfant. C’était le lot quotidien du gang après tout.
Ce fut la menace vis-à-vis de ses patrons qui réveilla la jeune femme alors qu’elle s’était enfoncée une nouvelle fois dans ses jérémiades. « Laissez les en dehors de tout ça ! » Lou arquait un sourcil et eut sourire en coin face à ce sursaut d’énergie. “Oh ça va, je disais ça pour te rendre service.” fit-elle en haussant les épaules. Les patrons, quelle plaie après tout, non ? La hiérarchie, l’autorité, ces gens qui forcent à poser des congés quand vous n’en avez pas l’envie -par exemple, au hasard. « Écoutez, ça peut pas continuer comme ça. Je ne peux pas continuer comme ça… J’ai une dette, je sais, je veux la payer, d’accord ? Mais je peux pas ne pas savoir combien je vous dois, ou jusqu’à quand je dois faire ça… Sinon… S’il n’y a pas de fin à tout ça… Je n’aurais rien à perdre et... » Est-ce qu’une pâtissière était en train de lui dicter la suite des événements ? Il semblait bien. Le sérieux retomba sur le visage de Lou. Etait-ce une menace voilée qu’elle devinait dans les paroles avortées de Victoire ? “Et… ?” Un voile sombre éteignit la lumière dans son regard tandis que ses doigts se resserraient autour du manche du pistolet. “Et quoi, Juliette ?” Elle quitta la table, l’arme au bout du bras. Que comptait-elle faire ? Se rebeller, cesser les courses ? Aller à la police, les dénoncer ? Quel pouvoir croyait-elle avoir sur tout ceci ? La réponse était simple ; elle n’en avait aucun. Elle n’était qu’un insecte sous la semelle de l’australienne. Celle-ci fit le tour de la chaise et, une fois derrière Victoire, saisit sa chevelure et tira sa tête en arrière. La bouche du canon, lui, était posé sous son menton. Que le métal froid lui rappelle donc qu’elle était sa place dans l’équation. “Tu crois que tu peux venir ici et mener la danse comme ça te chante ? Tu crois que tu peux me menacer comme ça ?” Bien sûr, la française était bien trop naïve pour réaliser que toute manœuvre à l’encontre du gang lui apporterait bien plus de problèmes que de suivre les ordres. Car Lou pouvait bien la tuer si l’envie lui frôlait l’esprit, brûler son appartement, réduire en cendres la boutique où elle travaillait, trouver l’adresse de ses parents et s’assurer qu’ils passent tous Noël en famille dans un caveau commun. Elle ne s’imaginait pas les répercussions de ses actes si elle persistait à se débattre. “Je peux t’apprendre ce que c’est vraiment de n’avoir rien à perdre, poursuivait-elle au creux de l’oreille de Victoire, et quand j’en aurais fini tu te souviendras de notre petit arrangement en te disant que c’était le bon vieux temps.” Plus de chez elle, pas de famille pour l’aider, coupée de ses amis par peur, constamment en fuite, obligée de regarder par-dessus son épaule à chaque coin de rue, plus de travail, un patron assassiné ; Lou avait fait l’expérience de tout cela. Et Victoire, elle, n’avait pas l’ombre d’une idée du genre de vie dont il s’agissait. Elle ne savait rien de ce que cela signifiait réellement de ne plus rien avoir à perdre.
D’un geste brutal, Lou renvoya la tête de la pâtissière en avant et lâcha ses cheveux, en gardant quelques-uns tombés entre ses doigts comme un souvenir. “Putain de chialeuse.” soupira la brune tandis qu’elle faisait quelques pas dans la pièce. Elle passa une main sur son visage. En silence, un instant, elle mesurait le ratio d’utilité de Victoire en comparaison avec ce qui lui restait de patience avant de la transformer en cadavre dans une benne à ordures. Et semer un cadavre, avec tout ce que cela impliquait comme risques par la suite, ne valait certainement pas ce que les courses de la jeune femme rapportaient à la Ruche. Autant se débarrasser de ce faciès qui ne lui revenait définitivement pas. “Fais encore cent courses et après je veux plus voir ta sale gueule.” Chiffre au hasard, rond, sans fioritures. Pas de durée ni de somme promise ; hors de question que Victoire reparte avec ce qu’elle voulait. Un nombre de courses était quelque chose dépendant au hasard, du nombre de commandes. Une période creuse et le décompte pouvait s’allonger. Un coup de chance et le nombre se réduirait à vue d'œil. Cent courses, pas une de plus, pas une de moins.
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| | | | (#)Jeu 18 Fév - 22:03 | |
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Victoire est dans le bureau d’une membre de gang, visiblement la cheffe ou en tous cas une des chefs, elle ne sait pas où elle se trouve, sa seule arme est son téléphone qui enregistre la conversation, en d’autres termes elle est sans défense. Ses maigres connaissances en self-defense ne la sortiront pas du pétrin si cela tourne mal. Et cela tourne mal si vite quand elle ose refuser de s’asseoir. L’arme à feu est nonchalamment pointée vers et ce n’est pas avec une clé de bras qu’elle va se sortir de cette situation. Pourtant, elle garde relativement son sang-froid et elle ne perd pas de vue son objectif : négocier sa sortie de ce guêpier à n’importe quel prix. Mais sa tentative n’est accueillie que pas des moqueries tandis que la jeune femme mime des pleurs : “Bouh-ouh.”. Victoire encaisse, stoïque, il n’y a pas grand-chose à répondre à ce genre provocation, rien qui ne soit constructif en tous cas. Elle économise ses paroles, essaye de faire que chaque mot pèse dans la balance. Mais c’est quand la cheffe de la Ruche menace de s’occuper de ses patrons, que Victoire sort de ses gonds, se permettant même sans y penser de donner un ordre à celle qui la tient pourtant en joue. “Oh ça va, je disais ça pour te rendre service.” répond simplement Lou avec un sourire en coin. Peut-être que c’est ce sourire, cette petite brise de détente qui lui donne des ailes, mais elle considère que c’est le moment où jamais, alors Victoire se lance. Elle insiste encore, exige une date de sortie, un montant à rembourser, quelque chose pour voir le bout du tunnel, elle s’arrête juste avant de dire les mots de trop, de laisser s’échapper des menaces d’entre ses lèvres. Mais l’ambiance légère s’envola en un instant, la trafiquante perdit tout sourire. “Et… ?” Le regard qui se pose sur elle est assassin et soudain, elle regrette d’être là, d’avoir dit le mot de trop. « Non… Je … Rien... » qu’elle bafouille soudain paniquée. “Et quoi, Juliette ?” Vic voit ses doigts se crisper sur l’arme et son corps entier quitter la table pour s’avancer vers elle. « Rien, je sais pas… Pardon... » mais sa voix est si étranglée qu’elle en est presque inaudible. Elle voit ses derniers instants arriver alors que la criminelle la contourne et lui tire violemment les cheveux en arrière. Son cou se tord douloureusement mais elle ne prête attention à rien d’autre qu’à la sensation du métal froid sous son menton, le canon de l’arme calé parfaitement pour lui exploser la cervelle d’une seule pression de gâchette. Son regard est empli de terreur mais son corps reste paralysé, comme si le moindre mouvement pouvait faire partir la balle. “Tu crois que tu peux venir ici et mener la danse comme ça te chante ? Tu crois que tu peux me menacer comme ça ?” Les larmes se mettent à couler et elle bégaye en fermant les yeux : « N-non… J-je suis dé-désolée... » croasse-t-elle suppliante, incapable de faire quoique ce soit de tout ce que lui a appris Seamus. Le moindre mouvement et elle sera morte de toutes façons. Vic sent le souffle tout contre son oreille alors qu’elle lui murmure des menaces qui la font frissonner : “Je peux t’apprendre ce que c’est vraiment de n’avoir rien à perdre, et quand j’en aurais fini tu te souviendras de notre petit arrangement en te disant que c’était le bon vieux temps.” Les larmes se transforment en sanglots et Vic se dit qu’elle a fait la pire erreur de sa vie en venant ici aujourd’hui, qu’elle va soit mourir ici ou que sa vie est foutue à jamais de toutes façons. « Je veux pas mourir... » supplie-t-elle entre ses pleurs. Et soudain, sa tête bascule en avant si violemment qu’elle manque presque de se cogner le front contre le bureau. L’arme n’est plus contre sa peau et instinctivement, elle porte les mains à son visage recouvrant ses joues pleines de larmes, tâtant sa gorge intacte, son crâne dénué du moindre impact de balle. Elle est terrifiée, elle a vu la mort la frôler mais elle est toujours là, vivante et entière. “Putain de chialeuse.” Mais combien de temps va-t-elle rester indemne en présence ? Elle relève, anxieuse son regard vers la jeune femme. Celle-ci est en train de la scruter avec un air pensif, elle est peut-être en train de décider quel sera son châtiment pour cet affront ? Ou bien encore simplement comment elle va la tuer ? Peut-être même : où est-ce qu’elle va cacher le corps ? Elle n’ose plus rien dire, elle s’efforce que même ses sanglots soient silencieux, comme si Lou pouvait finir par l’oublier. Les secondes s’égrainent, cela dure une éternité. Puis finalement : “Fais encore cent courses et après je veux plus voir ta sale gueule.” Victoire ne s’attendait pas à cela, si bien qu’elle met quelques secondes à comprendre réellement le sens de cette phrase. Elle ne vient pas de signer son arrêt de mort, elle lui a donné une porte de sortie, celle que Vic espérait plus que tout trouver en venant ici aujourd’hui. Ce n’était pas ce qu’elle avait demandé, ni une date, ni une somme. Mais c’était bien mieux qu’une balle dans la tête ou un contrat de servitude à durée indéterminée. Elle n’arrive pas à arrêter de trembler cependant, ni de pleurer. Elle se contente d’articuler difficilement : « Merci. Merci. » Elle va les faire ces cent courses, elle les fera aussi rapidement qu’elle le pourra, elle redoublera de précautions et finalement, elle sortira de ce cauchemars éventuellement. Dans quelques mois tout au plus. Et elle oubliera tout de la criminelle et du dealer, elle les enfermera dans la partie de sa mémoire qui stocke toutes les horreurs qu’elle a vues et vécues. Après de longues secondes, elle se risque à se lever tout doucement, à peine portée par ses jambes flageolantes. « Je peux partir? » Elle veut fuir de là, s’éloigner de l’arme à feu et de la déséquilibrée face à elle, elle veut aller retrouver sa vie ennuyeuse de pâtissière et ne plus jamais revoir la reine de la Ruche. Plus jamais. |
| | | | | | | | spread your wings and fly away ▽ lou |
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