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 you hit me once, i hit you back (jarchie #6)

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Message(#)you hit me once, i hit you back (jarchie #6) EmptyJeu 28 Jan 2021 - 2:10

You hit me once, I hit you back.

Dernier matin où James voyait le soleil se lever sur Paris. D'ici quelques heures, c'est depuis l'avion que ses couturières, Archie et lui contempleraient ces paysages tout en s'envolant vers Brisbane pour deux vols qui s'annonçaient aussi interminables qu'à l'aller. Le balcon où ils petit-déjeunaient ensemble depuis le début de la semaine offrait une vue sans pareil sur la Tour Eiffel, que ses employées avaient déjà photographié sous tous les angles mais que leurs yeux émerveillés ne se lassaient pas d'admirer. Le café était chaud, les croissants étaient frais et le jus d'orange venait d'être pressé. Premier levé, James fut aussi le premier à se préparer et à s'installer autour de la table pour déguster son café du matin. Son bagage était bouclé depuis la veille et il n'en avait de toute façon sorti que l'essentiel, au fur et à mesure des journées passées dans la capitale. Il avait ainsi économisé un temps précieux au moment de refermer sa valise, ce qui avait au moins eu pour effet d'adoucir un peu son réveil lorsque ce matin comme depuis plusieurs jours, les effets d'une trop courte nuit s'étaient fait sentir. James était déjà quelqu'un qui dormait relativement peu, mais depuis plusieurs soirs le stress du défilé avait laissé place à des pensées bien plus déroutantes et paralysantes encore. Depuis cette soirée avec Archie dans sa chambre, depuis ces instants de confusion dont l'alcool n'avait pas chassé le souvenir, bien au contraire. Le blond ne savait plus comment se comporter avec l'actionnaire et se retrouvait bien souvent à hésiter de longues minutes avant de lui adresser rien que quelques mots. Il avait sans doute peur, tout au fond de lui, qu'Archie se rappelle du trouble qu'il avait fait naître en lui, quand aujourd'hui il n'y avait pas que leur entente qui était en jeu. Finalement, présenter sa dernière collection devant le gratin parisien n'avait été qu'une formalité pour James qui avait l'habitude de s'imposer une pression considérable. Le défilé s'était déroulé sans accroc, le public avait paru conquis et bon nombre de personnalités étaient venues lui glisser leurs félicitations en personne. Une semaine décidément riche en émotions.

Les filles arrivaient au compte-goutte et au bout d'une quinzaine de minutes, quatre de ses cinq couturières le rejoignirent autour de la table. Chacune avec ses habitudes, ses préférences, et finalement la scène lui tira un fin sourire : par moments, il se sentirait presque en famille auprès d'elles. James n'avait jamais eu de frères ni de sœurs, et le regard qu'il posait sur ses employées était de plus en plus fraternel avec le temps. Légèrement distrait, il remarqua l'absence d'Archie et d'une des filles sans pour autant s'alarmer. Ils étaient sans doute entrain de boucler leurs bagages en prévision du grand départ. « Archie et Karen, t'es sûre ? Remarque, ça expliquerait bien des choses... » La bulle qui le préservait jusqu'ici des conversations qui se tenaient autour de lui fut percée dès l'instant où les propos de Sophie captèrent malgré lui son attention. James arqua un sourcil et feignit de s'y intéresser de loin, au début en tout cas. « Je les ai vu partir ensemble, et Karen a pas dormi dans la chambre cette nuit. » James releva subitement la tête et scruta les pipelettes en face de lui, non sans que son poing ne se soit comme par réflexe refermé sur la table. « Qu'est-ce que vous marmonnez, toutes les deux ? » Son ton était sec, mais pas uniquement parce que ces bavardages avaient toujours eu le don de l'épuiser lorsqu'ils survenaient à une heure où il estimait que le silence était bien plus salvateur. « Rien, c'est... » Sophie tenta de s'expliquer, aussitôt coupée par Jolene. « Sophie me demandait si j'avais vu Archie et Karen ce matin, et je lui ai dit que non mais qu'ils avaient terminé la soirée ensemble hier. » James contracta la mâchoire en silence, sentant l'agacement monter en lui tandis que son poing devenait blanc sous la pression de ses doigts. Il n'avait pas rêvé ce qu'il avait entendu, et il voulait bien croire que ses employées étaient assez curieuses pour avoir de quoi étayer ces affirmations. « Ça suffit. Économisez vos forces pour le voyage. » Il ne devrait pas être fâché contre elles et il le savait, pourtant le regard qu'il leur lança fut d'une rare dureté. Les filles se turent un instant, et James fulmina en silence pendant que son café, lui, refroidissait.

Les deux retardataires arrivèrent au bout de plusieurs minutes, ensemble, et James se contenta de les scruter sans un mot, sachant bien que toute l'animosité qu'il contenait ne demandait qu'à sortir. S'il perdait son sang froid maintenant, c'est tout ce voyage qui serait éclaboussé par... une coucherie ? James secoua la tête, se retrouvant à fouiller dans ses souvenirs de la soirée d'hier, celle durant laquelle il lui avait semblé voir Archie un peu trop proche de Karen, mais sans que cette proximité ne l'ait réellement alerté. Il ne pensait pas l'actionnaire capable de séduire l'une de ses filles, et il ne pensait pas Karen suffisamment naïve pour tomber dans ses bras. De toute évidence, il avait faux sur toute la ligne et il payait ce matin son manque de clairvoyance. C'est ça, en plus du reste, qui faisait gronder cette colère sourde en lui. « Bien dormi ? » Son regard s'était reposé sur sa tasse de café, et ce n'est qu'après plusieurs secondes d'un silence étourdissant qu'il le releva jusqu'à celui d'Archie. Pourquoi lui ? Sans doute parce qu'après l'autre soir, l'idée qu'il ait pu passer la nuit avec l'une de ses couturières lui inspirait un mépris encore plus grand. « A vos têtes, on dirait que la nuit a été courte. » Mais pas courte comme avait pu l'être la sienne, quand il s'était retourné un million de fois dans son lit pour faire le tri dans des pensées confuses. Quel idiot. Pendant ce temps Archie, lui, prenait du bon temps. « Vous rattraperez des heures de sommeil dans l'avion, j'imagine. » Il faisait ici des efforts pour préserver son tact et ne pas montrer à quel point il était en colère, pourtant les regards perdus des autres filles témoignaient du léger malaise qui régnait autour de la table. James se mura à nouveau dans le silence, tâchant de contrôler le flot d'émotions contradictoires qui se bousculaient en lui, sans qu'il sache à cet instant si c'était la colère ou la déception qui primait. Quoi d'autre, sinon ?


Dernière édition par James Weatherton le Jeu 6 Mai 2021 - 1:42, édité 1 fois
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Message(#)you hit me once, i hit you back (jarchie #6) EmptyJeu 28 Jan 2021 - 3:07

You hit me once, I hit you back.
Archie &  @James Weatherton

Cela fait quatre jours que la honte contracte les tripes d’Archie. Quatre jours durant lesquels ses regards ne se portent jamais là où se trouve James, parce qu’il a peur que leurs yeux s’unissent à nouveau, comme ils l’avaient fait dans la chambre entre deux gorgées de champagne. Il n’a pas profité des festivités, n’a pas admiré le travail de tous ces stylistes qui avaient traversé le monde pour présenter leurs créations au public dans lequel il se faisait minuscule, contrairement à ses habitudes. Il aime se faire remarquer, Archie, c’est dans sa nature de claquer des mains jusqu’à ce que la terre entière l’ait entendu. Mais, sur toute la durée du voyage, il a gardé la tête basse comme s’il avait l’impression que les gens se moquaient de cet instant de faiblesse qui a fait trembler ses jambes. Les gens savaient certainement qu’il était né avec une cervelle similaire à celle de James et qu’il était un traitre dans la foulée. Un menteur, un paon qui porte une parure qu’il a volée à un autre. Si Archie n’est pas affecté par l’idée que plusieurs le considèrent comme un idiot, il ne supporte pas de montrer sa véritable nature, celle qui teinterait de rouge vif le visage de son père et qui étourdirait sa mère. Il se ferait insulter, peut-être maudire même, parce qu’il n’est pas le fils dont ses parents ont toujours rêvé.

Alors il boit trop. C’est le quatrième verre qu’il avale au milieu des couturières toujours parfaitement vêtues d’habits confectionnés par la marque. James se trouve de l’autre côté de la table et il le sait seulement parce qu’il refuse de poser ses yeux là-bas. « À Weatherton ! » Lance Sophie en soulevant son verre pour venir trinquer avec tous les participants des festivités. Archie observe du coin de l’œil la jolie blonde à sa droite et il lui offre un minuscule sourire lorsqu’elle le regarde à son tour pour faire vibrer le verre de sa coupe contre la sienne. Comme si son instinct le pousse à le faire, il se perd un moment dans la contemplation de ses lèvres et elle le remarque. Cela fait quelques jours qu’Archie a constaté qu’elle est sensible à son charme ; il a beaucoup d’expérience dans le domaine et perçoit le moindre signe chez la gente féminine. Quand il relève les yeux, il les accroche un peu trop longtemps à ceux de Karen et ils semblent se murmurer une promesse future quand ils avalent en même temps une énième gorgée.

C’est le soleil qui l’aveugle et qui le fait grogner. Il tend le bras vers l’oreiller à sa droite pour le plaquer contre son visage et il constate que ce dernier est encore chaud. Ses sourcils se froncent quand il hume le parfum qui a imprégné l’objet. Il le reconnait. « Ah, enfin, tu es réveillé. » S’exclame Karen en se posant nue dans le cadre de la porte des toilettes, peignant sa tignasse dorée. Archie se redresse dans le lit, légèrement perdu, mais sa gorge se serre quand il voit, sur le sol, l’emballage vide d’un préservatif. Encore un souvenir que l’alcool aura effacé de sa mémoire, à défaut d’avoir fait disparaître celui de la soirée avec James. « Il est quelle heure ? » Il demande, la voix complètement cassée par la fatigue. La jeune femme répond, précisant qu’ils devraient se dépêcher puisqu’ils doivent rejoindre les autres dans une quinzaine de minutes. Ils sont déjà en retard, d’ailleurs. « Ça ne me donne pas le temps de me doucher, ça. » Amusée, Karen secoue la tête de droite à gauche. « Tu le feras après le petit déjeuner. En attendant, profite de mon odeur sur toi. » Il attend qu’elle tourne les talons et disparaisse dans la salle de bains pour grimacer, légèrement dégoûté par sa remarque. Il n’est habituellement pas le type le plus prude mais l’idée de cette nuit oubliée passée avec l’une des couturières lui retourne le cœur. Il sait que ce n’était pas la meilleure idée maintenant qu’il est assez lucide pour différencier le bien du mal. Il avait peut-être besoin de prouver quelque chose. À lui et à James. Il n’a qu’à espérer que cette aventure ne soit pas ébruitée.

Il cache son mal de crâne avec l’un de ses fameux sourires quand il se présente sur le balcon où les autres filles – et James – ont déjà commencé à remplir leur ventre. Karen le suit de près et il serre les dents quand elle salue tout le monde sur un ton un peu trop excitée avant de s’assoir à côté de ses copines. Archie, quant à lui, choisi la chaise la plus éloignée de toute la bande. Il a besoin de respirer. Son apparence laisse à désirer, ses cheveux n’ont même pas été coiffés, mais il n’a de toute façon pas l’intention de parler. Il espère seulement que personne n’aura envie de l’interroger. « Bien dormi ? » Ça commence bien. Muet, Archie tend le bras vers la carafe de café et se verse une tasse, laissant Karen répondre à sa place. « Elle a été un peu courte, c’est vrai, mais je me sens quand même reposée. J’ai dormi comme un ange. » Archie esquisse un sourire faux avant de se cacher derrière sa tasse chaude. « Vous rattraperez des heures de sommeil dans l'avion, j'imagine. » Il l’entend, l’ironie dans le dernier mot. Il connait assez James pour savoir quand quelque chose le tracasse et il sait qu’il vaut mieux pour lui de ne pas lever les yeux de la table. « C’est ça. » Il répond sur le même ton sarcastique, constatant en même temps que les autres qu’il n’est absolument pas dans son assiette. Sentant tous les regards rivés vers lui, il regarde les filles une à une, évitant judicieusement d’accorder le moindre intérêt à celui qu’il évite depuis plusieurs jours par peur de confronter à nouveau ces émotions refoulées depuis qu’on lui a arraché une Barbie des mains. « Ne me regardez pas comme ça, j’ai simplement trop bu hier soir. Ne me dites pas qu’aucune d’entre vous n’a une migraine ce matin ? » Il souffle, forçant un autre sourire pour tenter de détendre l’atmosphère. Pourtant, personne ne répond, comme si elles n’avaient pas eu l’autorisation de leur patron de parler. « Alors j’étais le seul à vouloir fêter correctement notre succès ? » Il renchérit, haussant les épaules, doté de la confiance d’un suricate.        
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Message(#)you hit me once, i hit you back (jarchie #6) EmptyVen 29 Jan 2021 - 3:38

You hit me once, I hit you back.

Si James avait tenu à ce qu'ils fêtent tous ensemble leur dernière soirée à Paris, c'est parce qu'il était conscient que la semaine avait été stressante dès l'instant où les enjeux, eux, avaient été cruciaux pour Weatherton. Il n'avait donc émis aucune objection lorsque ses employées avaient proposé de passer la soirée dans le bar de l'hôtel et de repousser de plusieurs heures le moment où ils iraient tous se coucher avant le grand départ du lendemain matin. Il n'avait pas non plus bronché lorsqu'elles avaient insisté auprès du personnel pour mettre un peu de musique et que les verres d'alcool s'étaient succédé sur la table. Ses couturières avaient éprouvé le besoin de relâcher la pression et James, en patron strict mais juste, avait jugé qu'il n'y avait rien de plus naturel à ça. Ce genre d'ambiances n'étaient peut être pas celles qui le mettaient le plus à l'aise, mais le styliste avait songé que pour une fois, elles pouvaient bien s'amuser un peu. Il avait donc vu cette soirée comme une parenthèse avant que tout ce petit monde retrouve Brisbane et son quotidien, car ils ne retourneraient pas à Paris avant six mois et que d'ici là, d'autres deadlines viendraient mettre leurs nerfs à tous à rude épreuve. L'espace d'un court instant, James avait même cru que l'effervescence de cette soirée l'aiderait à chasser les pensées qui agitaient inlassablement son esprit depuis plusieurs jours. Des heures durant, pourtant, son regard avait cherché après celui d'Archie sans jamais le trouver. Les toasts s'étaient enchaînés, venant chaque fois lui rappeler cette soirée dans sa chambre et le trouble qui l'avait secoué au plus profond de lui lorsque l'actionnaire s'était trouvé si près qu'il jurerait encore sentir les effluves de son parfum embaumer l'air. Il s'était finalement fait une raison au cours de la soirée et ne s'était pas éternisé lorsque les premiers signes de fatigue s'étaient fait sentir. Tout le monde semblait à ce moment-là s'amuser, c'était l'essentiel.

Ce matin, pourtant, la déception était amère. James s'était convaincu d'un million de choses au moment où il avait laissé Archie en compagnie des filles, et notamment que l'actionnaire était suffisamment digne de confiance pour qu'il puisse dormir serein en les sachant ensemble au rez-de-chaussée. Parce qu'il ne s'était pas alarmé lorsqu'au cours de la soirée, il avait surpris quelques regards entre Karen et Archie. Qu'il n'avait pas vu le mal non plus lorsqu'ils discutaient en marge du reste du groupe, parce qu'après tout Archie prenait encore ses marques et pourrait vouloir saisir l'occasion de ce voyage pour nouer quelques liens. C'est pour cette raison qu'il ne s'était pas méfié. Ni du charme incontesté de l'actionnaire, ni des yeux conquis que Karen avait posé sur lui. L'espace d'un instant, il avait même compris – bien mieux en tout cas qu'il n'avait été capable de se l'avouer. Parce qu'il s'était souvenu du bleu de ses yeux, de ses sourires espiègles et de ses mains si gracieuses. Il ne s'était pas méfié, et aujourd'hui c'est le parfum de la trahison qu'il sentait se répandre tout autour de la table. Parce qu'Archie était resté fidèle à lui-même et qu'il n'avait simplement pas su ni voulu voir que lui faire rencontrer ses couturières revenait à faire entrer le loup dans la bergerie. Il s'était longtemps convaincu du contraire, il avait vraiment voulu croire à son intérêt pour Weatherton, mais ce matin le sourire radieux de Karen lui faisait l'effet d'une pierre sur l'estomac. Elle semblait revenue tout droit d'un rêve enchanté pendant qu'Archie, lui, évitait son regard comme il l'avait fait la veille. Caché derrière sa mine fermée et une couche de sarcasme, James rumina sa colère en même temps que les autres filles, elles, semblaient se demander pourquoi l'atmosphère s'était subitement alourdie. C'est sur elles que le regard d'Archie se posa lorsque l'actionnaire reprit la parole, pourtant elles restèrent toutes muettes comme si elles pressentaient qu'il valait mieux rester en retrait. « Ne t'en prends pas à elles. Moi je suis plutôt rassuré que certaines n'aient pas oublié qu'elles n'étaient pas ici en vacances mais bien pour le travail. » Son regard se détacha un instant de sa tasse de café pour remonter jusqu'à celui de Karen puis, comme un besoin irrépressible de se trouver un coupable, se posa sur Archie. L'actionnaire avait jusque là soigneusement évité de le regarder et James n'en éprouvait qu'une frustration plus grande : il était plus digne d'intérêt à ses yeux lorsqu'il prenait les mesures pour lui confectionner un costume. Son poing toujours serré sur la table, il retint un rictus amer et balança la tête de droite à gauche, soufflant d'un air faussement détaché. « Le seul, non. Vous étiez au moins deux à vouloir marquer le coup, hier soir. » Les autres couturières toujours murées dans le silence, l'atmosphère se fit soudain glaciale et James fit semblant de ne pas le remarquer. Il prenait sur lui, feignait de n'éprouver aucun inconfort à effleurer le sujet à quelques heures du grand départ. Bien sûr que ça n'était pas ce qu'il voulait, mais la colère grondant à l'intérieur de lui décidait à sa place.

Une seconde s'écoula, puis une deuxième. Et finalement, il se fit moins subtil au moment de reprendre. « Il vous faudra sûrement plus d'un ibuprofène pour soulager votre tête après tout l'alcool que vous avez bu. Une chance que Sophie en ait toujours avec elle. » Il n'eut même pas à croiser le regard de la principale intéressée pour que celle-ci acquiesce et s'empresse de se cacher derrière son verre de jus d'orange. James, lui, afficha une mine aussi imperturbable qu'à son habitude au moment où il enterra toute chance d'éviter à cette conversation de prendre une tournure désagréable. « Vous auriez du me le dire, d'ailleurs, j'aurais fait économiser de l'argent à Weatherton si je vous avais mis dans la même chambre dès le départ. » Qui sait depuis combien de temps ils se tournaient autour et si l'actionnaire avait réellement passé le reste de ses nuits seul comme il le croyait jusqu'ici. Qui sait si l'autre soir, quand il avait quitté sa chambre, il n'était pas allé trouver un peu de compagnie auprès d'une de ses filles. Qui sait s'il ne s'était pas amusé à l'idée de lui avoir fait perdre ses moyens avec autant de facilité, sans imaginer un instant que James n'avait plus rien éprouvé de tel depuis trois ans.
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Message(#)you hit me once, i hit you back (jarchie #6) EmptySam 30 Jan 2021 - 4:06

You hit me once, I hit you back.
Archie &  @James Weatherton

Il a beau avoir passé la nuit avec l’une des filles installées autour de la table, Archie sait qu’il n’aura aucun complice maintenant qu’un silence incroyablement pesant s’est installé sur le balcon. Il est celui que James fusille du regard – il n’a même pas besoin de savoir qu’il le regarde effectivement pour savoir que c’est le cas – mais il n’est pas le seul coupable. Pourtant, il ne faut pas être un génie pour deviner qu’aucune des couturières ne s’imposera lorsque James se remet à siffler sa colère sur un ton qui dégoûte Archie. « Ne t'en prends pas à elles. Moi je suis plutôt rassuré que certaines n'aient pas oublié qu'elles n'étaient pas ici en vacances mais bien pour le travail. » Mâchoire serrée, il détache ses yeux des demoiselles et observe un cercle de mousse qui flotte à la surface de son café. La réaction de James est exagérée mais l’actionnaire semble avoir compris pourquoi il ressent le besoin de jouer à ce petit jeu devant tout ce public. Il ne veut pas penser à cette soirée qui a ponctué leur arrivée à Paris. La honte qu’il éprouve depuis cet instant est trop forte pour qu’il ne puisse jouer la carte de l’innocence. La seule chose qu’il veut éviter, c’est que James se permette d’aborder le sujet de cet échange qu’il extirper de sa mémoire. Alors il se tait et il se dit que la princesse crachera rapidement son venin pour que finalement toute cette histoire de coucherie soit oubliée. « Le seul, non. Vous étiez au moins deux à vouloir marquer le coup, hier soir. » Ses doigts s’accrochent à sa tasse et son talon se met à taper nerveusement le sol, silencieusement. Aucun sourire n’étire ses lèvres ; il est aussi austère que la pierre froide parce qu’il veut lancer un message à James : il n’a pas le droit de faire ça. « Ne commence pas. » Des centaines d’arguments lui traversent la tête. Il n’a jamais manqué de mots, pas même ce matin. Mais il ne peut pas se permettre de lancer cette discussion devant toutes ces filles pétrifiées. Le diable qui se réveille dans sa poitrine s’enflamme et enfume ses poumons. Il a besoin de boire plusieurs gorgées de café pour le calmer. Il n’a toujours pas offert au styliste le moindre regard, incapable de supporter l’idée qu’il puisse s’en prendre à lui de cette façon. Il n’a rien faire de mal. Certes, c’est effectivement le travail qui les a conduits jusqu’en France mais le défilé était terminé, les mains avaient été serrées et les sourires échangés. L’alcool avait même coulé à fond, signant la fin des affaires. « Il vous faudra sûrement plus d'un ibuprofène pour soulager votre tête après tout l'alcool que vous avez bu. Une chance que Sophie en ait toujours avec elle. » La jeune femme n’acquiesce même pas à voix haute, confirmant les doutes d’Archie. Les filles n’ont effectivement pas le courage d’interrompre la crise de leur patron. Il regrette soudainement les compliments qu’il lui a offerts cette soirée-là. Malgré la retenue dont le garçon a fait preuve jusqu’à présent, ses dents s’allongent en crocs et il crache, accompagnant sa provocation d’un sourire carnassier : « Ça ira, merci. J’apporte toujours avec moi douze capotes et douze cachets. » Et enfin il jette un regard à James pour égoïstement noter sa réaction mais il est déconcentré par le pied de Karen qui vient le percuter en dessous de la table. Elle le fusille du regard pour lui faire comprendre que ce commentaire était bien plus vexant pour elle que pour quiconque à cette table – ce qu’elle croit. Il s’excuse du regard, conscient qu’il vient de la réduire au statut de simple partenaire d’un soir. Mais, évidemment, James profite de ce moment de déstabilisation pour couvrir le gâteau d’une énième couche de crémage. « Vous auriez du me le dire, d'ailleurs, j'aurais fait économiser de l'argent à Weatherton si je vous avais mis dans la même chambre dès le départ. » Archie pose bruyamment sa tasse contre la table et pose ses deux coudes sur la table, approchant son visage pour mieux grogner : « Qu’est-ce que tu veux, Weatherton ? Que je te demande pardon d’avoir fait jouir l’une de tes employées ? » Ça y est, la bête a été réveillée. Le malaise est d’autant plus étranglant quand deux des femmes, les plus âgées, s’excusent et se lèvent pour quitter le balcon, ne souhaitant pas assister plus longtemps à ce festival de la vulgarité. La main de Karen se pose sur le poing fermé de l’actionnaire et le serre vigoureusement. « Arrête ça. Ce n’était qu’une nuit, ça n’arrivera plus. » Elle couine en suppliant du regard son patron comme si elle venait de réaliser qu’elle ne pouvait qu’être la seule perdante de cette histoire. « Je n’ai pas réfléchi, James, je suis désolée. Tournons la page, les croissants vont refroidir. » « Je pense qu’il s’en fiche, des croissants. Il est trop occupé à chercher une bonne raison d’être en colère pour affirmer haut et fort qu’il est le patron. » Ricane Archie en reposant son tronc contre le dossier de la chaise. Cette fois, il ne peut plus détacher son regard de celui de James et il semble lui murmurer un avertissement muet : si tu rouvres une autre fois la bouche, tu regretteras d’avoir craqué l’allumette.              
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Message(#)you hit me once, i hit you back (jarchie #6) EmptyLun 1 Fév 2021 - 2:52

You hit me once, I hit you back.

L'atmosphère était inconfortable et bien qu'il ait initié cet échange en sachant ce qu'il risquait à le faire, ça n'était pas ce que James espérait pour cette dernière matinée à Paris. Ils auraient du pouvoir prendre leur petit-déjeuner dans le calme, profiter une dernière fois de la vue et échanger sur les souvenirs qu'ils garderaient de ce voyage, parce que tout ça était aussi une fantastique occasion de resserrer les rangs et d'intégrer Archie au reste du groupe. Mais James se sentait trahi, précisément parce que l'actionnaire en avait profité pour s’immiscer là où n'était absolument pas sa place. En passant la nuit avec une de ses employées, il avait abusé de la confiance que James lui portait et peu importe le passé, il avait réussi à faire que le styliste se fie entièrement à lui. C'était ça qui le décevait le plus, outre le fait qu'il ait suffi de quelques jours à Archie pour qu'il outre-passe ses droits et séduise une jeune femme qui n'avait sans doute pas envisagé un instant de le repousser. Et l'actionnaire était assez malin pour savoir quel l'effet il avait sur les autres, à défaut d'avoir peut être perçu l'autre soir l'effet qu'il avait pu avoir sur lui. La mâchoire contractée, le poing toujours serré sur la table, James pouvait lire dans les regards affolés et perdus à quel point cette situation était absurde. Est-ce qu'il sur-réagissait ? Peut être. Probablement. Mais cette rancœur qui faisait bouger ses lèvres et lui dictait chacun de ses reproches allait chercher bien plus loin que ce qu'il donnait à voir. En tant que professionnel, en tant que responsable, il ne pouvait cautionner que l'actionnaire nouvellement débarqué finisse dans le lit d'une de ses couturières. Mais il n'y avait pas que ça, et la colère qui brûlait au fond de ses yeux trouvait sa source au creux de ses entrailles, là où l'autre soir brûlait un tout autre feu. Il pouvait dépenser toute l'énergie qu'il voulait à mettre de coté ces souvenirs, ils ne faisaient que le hanter un peu plus et ce qu'il avait éprouvé en présence d'Archie se mêlait maintenant aux images que son esprit ne pouvait s'empêcher de créer en l'imaginant avec Karen. Tout se mélangeait, et James était si troublé qu'il n'en releva même pas la manière dont Archie s'adressa à lui. En d'autres circonstances il aurait assis son autorité, mais à cet instant la déception se mêlait au mépris que lui inspirait son attitude. Provocateur, Archie ne laissa pas passer l'occasion de rappeler qu'il n'avait pas la moindre gêne ni le moindre respect pour ceux autour de lui – à commencer par Karen, pour qui James était tenté de compatir mais à qui il en voulait aussi profondément de s'être placée dans cette situation. Le blond leva les yeux au ciel et songea à toutes les façons dont il aurait sûrement répliqué si les filles n'étaient pas déjà témoin malgré elles de cet échange affligeant. Quoi que, cette situation pouvait-elle vraiment être pire ? « Dommage que tu aies laissé ta décence et ta dignité à Brisbane. Ça ne rentrait sûrement pas dans tes bagages. » Les mots se voulurent aussi blessants que l'était toute cette situation et pour plus d'une raison qu'Archie ne devait même pas considérer, trop occupé à le provoquer maintenant qu'il daignait enfin confronter son regard au sien. Il se passa une minute où le silence reprit ses droits sur le balcon, une minute durant laquelle ses yeux plongèrent au fond des siens pour tenter d'y lire quoi que ce soit qui adoucirait un tant soit peu ce qu'il lui inspirait ce matin. Mais ce fut tout l'inverse.

Témoin d'un échange de regards entre l'actionnaire et la couturière, James ne résista pas à l'envie d'attaquer plus frontalement, débarrassé de toute sa subtilité au moment de les placer face aux conséquences de leurs actes. Il leur en voulait, à tous les deux, et pour des raisons différentes. Mais à cet instant c'est Archie qu'il cherchait à atteindre, Archie qu'il cherchait à faire réagir. Une réaction qui ne se fit pas attendre, alors que tous autour de la table eurent un léger sursaut lorsque le brun reposa brusquement sa tasse et répliqua avec vigueur. Le malaise s’amplifia, valant à deux de ses couturières de quitter la table avant ce qui s'annonçait comme un piteux échange de reproches où seul gagnerait celui qui serait tombé le plus bas. Celui qui serait allé le plus loin. James fronça les sourcils, sentant chaque parcelle de son être en proie à une fureur inqualifiable. Karen tenta de calmer Archie, de l’apitoyer lui par la même occasion, mais la seule chose à laquelle il pensait c'était à tout ce qu'ils avaient gâché. A tout ce qu'il gâchait à son tour en réagissant de cette manière. « Tu te crois puissant, pas vrai ? Avec tes millions, t'as l'habitude d'avoir tout ce que tu veux et pour toi, tout ça, c'est juste un contrat de plus. Comme Karen n'est sûrement qu'une fille de plus. » Ses doigts s'étaient resserrés autour de sa tasse et son regard n'avait pas quitté celui d'Archie, ou juste une seconde pour trouver autour de lui la volonté de le soutenir malgré l'inconfort qu'il éprouvait. « Tu ne sais pas garder ta braguette fermée ? Parfait, j'en n'attendais pas moins de toi. Mais il y avait des millions d'autres filles que t'aurais pu séduire, je suis sûr que l'envie d'ajouter une petite française à ton tableau de chasse a même du te démanger. » A cet instant, James avait tout oublié de l'endroit où ils se trouvaient. De ce balcon qui rendait leur conversation audible pour quiconque parlerait anglais. De la présence de Karen et des deux employées qui n'avaient pas encore quitté la table. De sa tasse de café froide, aussi. A cet instant, il n'y avait que lui et Archie, et cet affrontement. « Alors pourquoi ? C'était si dur d'aller assouvir tes pulsions ailleurs, loin de mes employées ? » Ses yeux demeuraient braqués dans les siens et un rictus amer lui échappa. « Tu n'as sûrement même pas conscience de la situation dans laquelle tu la places. Bien sûr que non, tu ne te soucies que de ton petit plaisir. » Et c'est à ce moment-là qu'il détacha enfin son regard du sien pour le reposer sur Karen, qui dans cette histoire commençait sûrement à comprendre à quel point sa situation risquait de se compliquer maintenant qu'il paraissait évident que James n'allait pas laisser passer ça. « Tu m'as énormément déçu, Karen. Et tu sais qu'on ne me déçoit qu'une fois. » Parce qu'il l'estimait, qu'il la pensait bien plus professionnelle et trop maline pour tomber dans les bras de l'homme qui avait aujourd'hui le pouvoir de sauver comme de couler Weatherton. Les enjeux étaient bien trop grands et à elle non plus il ne lui pardonnerait pas de le contraindre à prendre les décisions qui s'imposeraient.
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Message(#)you hit me once, i hit you back (jarchie #6) EmptyLun 1 Fév 2021 - 4:13

You hit me once, I hit you back.
Archie &  @James Weatherton


Personne ne l’a jamais empêché de vivre sa vie comme il le souhaitait. Il a toujours été libre de ses choix, de ses actions, et le seul à regretter une fois qu’il se met à trop réfléchir aux conséquences de ses actes. Il a tout l’argent du monde pour traverser la Terre, se permettre de commander le plat le plus cher sur la carte et charmer les femmes superficielles qui seraient prêtes à tout contre l’attention d’un multimillionnaire. Il l’a bien mérité, après tout. Il a travaillé pour obtenir tout ce qu’il a. Il n’est pas un simple détenteur du ticket de loterie chanceux, ce morceau de papier qui transforme la vie du vainqueur du jour au lendemain sans lui laisser le temps de s’adapter à la richesse et de comprendre tout ce qu’elle implique.

Mais, le plus important : Archie a presque trente ans et il a l’impression de se trouver à la maternelle alors que James se permet de lancer une guerre de reproches infondés. L’actionnaire ne peut que penser qu’il agit de cette façon pour se venger de l’absence de regards échangés durant la semaine alors qu’ils auraient dû fêter ensemble le succès des défilés. En un sens, il comprend. Parce qu’il aurait lui aussi préféré que jamais les choses ne se passent ainsi. Leur relation s’était améliorée davantage en l’espace d’un mois qu’en l’espace d’une scolarité entière. Ça ne lui dérange pas de prendre le blâme pour cette soirée tendue qui s’est terminée en tremblements et en embarras mais il n’accepte pas d’être pointé du doigt pour simplement avoir voulu gouter les lèvres d’une belle femme, puis son corps nu en dessous du sien. James est injuste mais il a lancé une première bombe alors Archie le sera lui aussi. Que serait un affrontement sans que les deux adversaires ne soient armées de la même façon ? On ne combat pas les poings avec un flingue. « Dommage que tu aies laissé ta décence et ta dignité à Brisbane. Ça ne rentrait sûrement pas dans tes bagages. » La remarque le fait ricaner. Il ne peut pas le nier : il est amusant quand il fait un peu d’efforts pour se mettre à sa hauteur. Quand il perd un peu de ce sérieux dont il se vêtit tous les jours au même titre que ses complets trop léchés. « Génial, putain. » Archie lâche, un sourire soudainement trop authentique étirant ses lèvres qui étaient, jusqu’à présent, animées par seulement le sarcasme. Il n’a rien de plus à dire, trop occupé à seulement profiter de cette vision d’un James qui perd les moyens. Il en oublie même sa migraine, jouissant de cette sensation de contrôle qu’il vient d’obtenir en faisant craquer celui qui se tient toujours aussi droit que les statues de marbre qui décorent ici et là les salles du Louvre.

Ce n’est toutefois pas long avant que le styliste relance les hostilités, n’ayant pas terminé de vomir sa morale sur un homme trop indépendant et imbus de lui-même pour écouter sagement. De nouvelles réparties de nature perverse s’échappent de ses lèvres et, pendant un moment, c’est Karen qui tente d’éteindre les flemmes en changeant de sujet. Les croissants étaient probablement déjà chauds quand ils sont arrivés en retard, de toute façon. Cela faisait bien une quinzaine de minutes qu’ils étaient attendus sur le balcon. Sans grande surprise, le tentative de la jeune femme ne mène à rien et James s’en prend à nouveau à celui qui continue de penser que ses réactions sont exagérées. C’est un grand enfant qui hurle sur lui. « Je ne me crois pas puissant. Je SUIS, puissant. » Il met l’emphase sur le mot parce qu’il s’agit du seul verbe à employer dans ce contexte. « Tu ne serais jamais venu m’embrasser les pieds si tu n’avais pas besoin de moi. » Il n’est plus question de boire son café dorénavant, il s’est approché le plus possible de la table, ses coudes posés sur celle-ci et ses yeux noirs plongés dans ceux de sa proie. « Alors, oui, ce n’est qu’un contrat de plus. Au même titre que tous les autres que j’ai signés. Si tu as pensé le contraire, tu ne peux que t’en vouloir à toi-même. Ne me blâme pas pour faire mon travail. » Puis, éclatant d’un rire faux, il ajoute : « Oh, je sais que tu aurais trouvé un moyen de me faire cette scène ce matin si j’avais passé la nuit avec une petite française. Tu m’aurais reproché d’avoir quitté le groupe, peut-être, ou de ne pas t’avoir prévenu d’avoir une vie sexuelle. » Il ricane à nouveau, secouant la tête de gauche à droite, couvrant James d’un regard plein de mépris. Puis, peut-être parce qu’il ne trouve plus d’argument pour blâmer Archie, le styliste s’attaque plutôt à Karen. « Tu m'as énormément déçu, Karen. Et tu sais qu'on ne me déçoit qu'une fois. » L’actionnaire claque des doigts pour attirer son attention. Karen ouvre la bouche, prête à se défendre, mais Archie la coupe dans sa lancée pour l’empêcher de s’enfoncer plus profondément. « C’est entre toi et moi, Weatherton, laisse-la en dehors de cette histoire. » Et il observe les dernières filles présentes à la table avant de leur demander sur un ton presque calme de les laisser en seul à seul. Elles acquiescent sans attendre l’avis de James et quelques-unes s’emparent d’un croissant avant de quitter le balcon. Il faut croire qu’elles n’attendaient qu’une autorisation pour fuir à toute vitesse la troisième guerre mondiale. « Je ne sais pas à quoi tu joues, pé… » Il retient de justesse cette insulte qu’il s’était juré de ne plus jamais prononcer depuis sa discussion bouleversante avec sa sœur. Son ton n’en est pas moins agressif. « Mais ce petit jeu ne met qu’une seule personne en danger. Toi. » Il se veut le plus menaçant possible lorsqu’il continue : « Donne-moi une seule bonne raison de ne pas te laisser pourrir avec ta marque maintenant que je sais que t’as encore la maturité d’un adolescent en pleine crise de jalousie. Je n’accepte pas de me faire humilier de la sorte. »  
           
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Message(#)you hit me once, i hit you back (jarchie #6) EmptyJeu 4 Fév 2021 - 2:38

You hit me once, I hit you back.

Les mots filaient entre ses lèvres avant qu'il n'ait le temps de les peser, et à cet instant James se moquait bien des conséquences que cet échange de reproches pourrait avoir. Il donnait peut être un coup de canif dans le contrat qu'Archie et lui avaient signé, mais l'actionnaire en avait fait de même en passant la nuit avec une de ses employées et en ça, la confiance qu'ils se portaient mutuellement en était déjà fragilisée. Pourtant derrière son air sévère et la colère qui colorait son visage, James ressentait une profonde frustration jusqu'au creux de son être, là où dansaient l'autre soir des sentiments bien différents en présence d'Archie. Là où une partie de lui avait eu profondément envie de croire à leur entente, à cet avenir commun qui s'esquissait depuis que leurs deux destins s'étaient retrouvés liés par une signature. Depuis ce toast, ces regards riches de sens qu'il ne savait toujours pas vraiment interpréter aujourd'hui mais qu'il échangerait volontiers contre ceux remplis de mépris qu'Archie et lui s'échangeaient ce matin. James était connu pour être d'un naturel calme et pour préférer les prises de décisions fermes à toute forme de conflit auquel il n'avait la plupart du temps aucune envie de prendre part. Alors sans doute que dans d'autres circonstances, il aurait pris sur lui jusqu'à leur retour à Brisbane et réagi à cette affaire avec la mesure et la sobriété qui le caractérisaient. Seulement, quelque chose d'aussi fielleux qu'un serpent vénéneux s'était immiscé en lui et le poussait à réagir d'une manière qu'il regretterait probablement plus tard. James avait toujours pris soin de ne jamais s'emporter devant ses couturières, pourtant ce matin le seul regard qu'il pensait encore à soutenir était celui d'Archie. Archie et sa désinvolture, habituellement si troublante mais ici si agaçante. Archie et cette indifférence qu'il lui offrait depuis le début de la semaine, sans que James ne soit capable de dire si ça ne faisait pas partie des raisons pour lesquelles ses reproches étaient si véhéments. Archie et... cette absence de sarcasme qu'il crut deviner derrière ses propos, lorsque l'espace d'une seconde James eut l'impression que cette situation l'amusait. Il le trouvait sans doute injuste, il songeait peut être déjà à la manière dont il romprait leur collaboration sitôt revenu en Australie. James était conscient de tout ça, une partie de lui du moins l'était. Mais plus Archie contre-attaquait, plus il lui en voulait pour ce qu'il aurait laissé couler s'il n'avait pas passé la moitié de la semaine à culpabiliser pour le trouble qui les avait habité l'autre soir, dans sa chambre. Bien sûr qu'il se le reprochait, et finalement c'était peut être plus simple de se le mettre à dos pour de bon. Peut être qu'ainsi, il éviterait de trop y penser. « C'est ce que tu veux entendre, que mon père et moi avions besoin de toi pour nous éviter la faillite ? » James asséna, la gorge serrée. « Oui, c'était le cas. Mais j'ai décidé de t'intégrer à mes équipes pour te faire voir les choses de l'intérieur. Je t'ai proposé de voyager avec nous à Paris pour assister à notre défilé. Rien ne m'y obligeait, mais je l'ai fait. » Cette partie-là ne faisait pas partie du contrat qu'ils avaient signé, et la plupart des actionnaires se seraient contentés de suivre les choses à distance. James avait voulu qu'il ait une vue d'ensemble, prêt à lui laisser disposer de tout l'espace qu'il voulait à Weatherton et y compris au sein de son atelier. Il n'y laissait pourtant rentrer personne, d'habitude. « J'ai fait ça parce que je pensais que nos créations avaient suscité ton intérêt. De toute évidence, c'est pas à nos collections que tu t'intéresses depuis le début. » Au fond, toutes ces femmes avaient fini par lui faite tourner la tête, et le pire c'est que c'est James qui avait tenu à les lui présenter. Peut être aussi en pensant l'impressionner, lui. James eut un rire sans joie lorsque l'actionnaire joua à nouveau la carte du détachement. Depuis cette soirée, il se pensait sur la même longueur d'ondes que lui au moins sur Weatherton. Mais sur ça aussi, il s'était trompé.

Son agacement grandit en même temps que la gêne autour de la table s'amplifia. Archie n'avait pas l'air de comprendre où était le problème, ou bien c'était James qui ne savait plus exactement ce qui le dérangeait autant dans cette histoire. Le fait qu'il ait eu une aventure avec son employée ? Le fait qu'il ait eu une aventure, tout court ? James soupira de contrariété et éprouva subitement le besoin de réagir lorsque les regards des filles l'interrogèrent un peu trop longuement. Comme si une partie d'elles en venait aussi à se questionner sur ce que cachait réellement cette réaction. C'était ridicule. Comment pouvaient-elles seulement envisager l'idée que ses raisons soient autres que professionnelles ? Elles le connaissaient bien mieux que ça, pourtant. « Uniquement si tu avais raté l'heure du départ. » James prétexta en haussant les épaules, évitant cette fois le regard de l'actionnaire comme si sa tasse de café froide était subitement d'un quelconque intérêt. Quoi qu'il cherche à lui faire dire, il n'obtiendrait rien qui risquerait de laisser penser à Archie ou à qui que ce soit autour de cette table qu'il avait d'autres raisons de réagir comme il le faisait. « Ta vie sexuelle, tu peux bien la mener comme tu veux tant que tu ne profites pas de ta position pour séduire mes employées. Mais peut être que c'est habituel, chez toi, de mettre dans ton lit les femmes avec qui tu travailles ? » Était-ce la raison pour laquelle il faisait ce boulot ? La raison pour laquelle il avait accepté de signer avec eux ? Plus rien ne pourrait réellement l'étonner et pourtant, James aimait penser qu'Archie n'avait rien prémédité. Il refusait de croire qu'il n'avait pas eu l'once d'un début d'intérêt pour leur marque, lorsque l'autre soir il semblait pourtant sincère lorsqu'il lui avait proposé de boire à la signature du contrat. Le reste, il faisait tous les efforts du monde pour ne plus y penser mais sur ça, il aimait penser qu'ils étaient encore suffisamment en pleine possession de leurs moyens pour que ce toast ait signifié quelque chose. Archie prit de nouveau la défense de Karen, tirant un nouveau soupire agacé au styliste. Les filles prirent congé d'eux sous l'initiative de l'actionnaire, et James songea que ça n'était sûrement pas plus mal. Elles avaient toutes été témoins d'assez de reproches pour aujourd'hui, il n'avait aucune envie que ce voyage soit entaché pour une foutue matinée. Son regard de nouveau planté dans celui du brun, Archie buta sur la fin de sa phrase et James croisa les bras sur son torse. « Vas-y, dis-le. On est seuls maintenant, et je t'ai entendu le dire assez de fois pour que ça me fasse plus rien. » C'était faux, qui plus est aujourd'hui où ce genre d'insultes trouvaient un écho particulier dans ce qu'il avait enduré à l'adolescence autant que dans la souffrance silencieuse qu'il éprouvait depuis qu'il avait perdu l'homme qui partageait sa vie. Mais Archie n'avait pas à savoir tout ça. Il hésita une seconde à reprendre, puis souffla d'un ton cette fois un peu moins caustique. « On a signé un contrat, toi et moi. Et je pourrais te trouver plusieurs défauts, mais je crois sincèrement que tu es un homme de parole. » Un homme qu'il n'imaginait pas revenir sur un contrat pour un conflit, quand bien même James avait au fond de lui bien conscience de mélanger ce qui n'avait pas à l'être. Il soupira à nouveau, portant son regard sur le paysage. « Et j'aurais préféré attendre qu'on soit seuls pour te mettre face aux conséquences de tes actes mais je ne suis pas stupide, j'ai bien vu que tu m'évitais depuis plusieurs jours. Alors je me suis dit que devant les filles, au moins, tu ne pourrais pas éluder la discussion. » Son regard évitait toujours le sien, finalement c'était peut être lui que l'idée d'un tête-à-tête avec l'actionnaire gênait plus qu'il n'était prêt à l'avouer. « Crois-moi, ce n'est pas ce que j'espérais pour ce voyage. » A quel moment avait-il perdu le contrôle ?
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Message(#)you hit me once, i hit you back (jarchie #6) EmptyJeu 4 Fév 2021 - 3:53

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Il ne pensait pas que James était capable de faire preuve d’autant de mauvaise foi. Archie était jusqu’à présent impressionné par son professionnalisme et son savoir vivre mais il ne lui aura suffi que de lever injustement le ton devant trop de témoins pour que l’opinion qu’il s’est faite de lui s’effondre complètement : retour à la case zéro. Devant lui se trouve plutôt un jeune adolescent agité et immature qui tente d’éteindre le feu en l’aspergeant d’essence. Pour se défendre, l’actionnaire doit cracher du venin en retour : c’est dans sa nature de ne laisser personne lui écraser les orteils. Et il se fiche de la présence de toutes ces filles qu’il a voulu impressionner depuis qu’il les a rencontrées. Il est soudainement vulgaire, cru, exactement comme James l’a connu durant les heures de cours. Tout ce qui importe pour lui en cet instant, c’est de gagner la bataille – il refuserait une défaite. « C'est ce que tu veux entendre, que mon père et moi avions besoin de toi pour nous éviter la faillite ? » Il le sait déjà, la paperasse remplie de chiffres qu’il lui a tendus durant la réunion a confirmé ses doutes. Ce million qu’il leur a donné leur a permis de ne pas couler dans la mer effrénée que représente la compétition dans le domaine de la mode vestimentaire. C’est James qui lui a dit : il aurait pu charmer le président d’une marque bien plus connue de prêt à porter et remplir ses poches beaucoup plus rapidement. Il y avait bel et bien une raison pour laquelle il a choisi de faire affaire avec Weatherton et ce n’est pas parce que certaines des couturières ont de jolis visages. « Alors pourquoi tu l’as fait ? » Archie demande dès lors que son interlocuteur termine sa phrase. Pourquoi l’a-t-il invité à Paris, alors que sa présence n’a fait qu’augmenter les coûts ? Ils n’ont jamais été ennemis. Ils ont passé leur vie à se jeter des regards noirs, à lever le menton en approchant de l’autre comme deux mouflons prêts à charger pour prouver leur supériorité. « J’ai accepté de venir avec vous pour voyager, ce que je n’avais jamais fait jusqu’à présent. Je ne t’ai pas remercié pour l’opportunité, je m’en rends compte. Je l’aurais peut-être fait si ce petit déjeuner ne s’était pas transformé en ma lapidation. » Il attrape finalement un croisant pour le gruger du bout des dents, empruntant à nouveau un air désintéressé, comme s’il savait déjà qu’il avait gagné et, surtout, que James avait perdu. « UUUUNH, argument invalide. » Il s’empresse de lancer quand James prétend que ce ne sont pas ses collections qui ont suscité son intérêt. « Il y a à peine six jours, je te demandais de me faire un costume sur mesure. Tu l’oublies seulement parce que c’est à ton avantage de zapper cette information. Parce que tu veux prouver à ces femmes que je suis une pourriture. J’ai une bonne nouvelle pour vous, les filles. » Il se tourne vers celles qui sont assez courageuses pour rester depuis le début de l’affrontement : « Vous faites un boulot excellent. J’aurais dû vous le dire en face plutôt que d’espérer que votre patron vous transmette le message. » Certaines esquissent un sourire mal à l’aise, d’autres hochent la tête en se cachant derrière leur tasse de café. Mais ce n’est pas assez pour James qui s’empresse d’ajouter des couches dans l’ultime espoir de froisser l’égo d’un homme qui a décidé qu’il ne se laisserait pas écraser. Il est certain que, s’il n’avait pas passé la nuit avec l’une de ses couturières mais plutôt avec une inconnue, il aurait trouvé un moyen de lui reprocher un détail. « Ta vie sexuelle, tu peux bien la mener comme tu veux tant que tu ne profites pas de ta position pour séduire mes employées. Mais peut être que c'est habituel, chez toi, de mettre dans ton lit les femmes avec qui tu travailles ? » Il n’a plus envie de jouer à ce petit jeu alors il décide de seulement le piquer en retour, fatigué de cet échange de sourds. « C’est pour ça que tu n’as engagé que des filles ? Parce que tu as peur de perdre le contrôle ? » Un éclair de malice traverse sa pupille en même temps qu’il gobe une énorme bouchée de croissant froid. Sans plus attendre, l’actionnaire propose aux femmes de les laisser en seul à seul, pour leur éviter davantage de traumatismes.

Leur conversation maintenant à l’abri des oreilles, Archie saute directement aux menaces, au dilemme. De justesse, il arrive à garder son semblant de professionnalisme en ne laissant pas une insulte homophobe s’échapper de ses lèvres. « Vas-y, dis-le. On est seuls maintenant, et je t'ai entendu le dire assez de fois pour que ça me fasse plus rien. » Ce n’est pas pour le préserver, lui, qu’il s’abstient de prononcer la deuxième syllabe du mot. C’est seulement pour sa sœur. « On a signé un contrat, toi et moi. Et je pourrais te trouver plusieurs défauts, mais je crois sincèrement que tu es un homme de parole. » Il en est un, en effet, sauf lorsque sa réputation est en jeu. Pour l’instant, il n’est pas question de salir son image alors il lui laisse une chance de le convaincre de ne pas repartir seul à Brisbane – figurativement, bien sûr qu’il rentrera en Australie aujourd’hui aussi. « Et j'aurais préféré attendre qu'on soit seuls pour te mettre face aux conséquences de tes actes mais je ne suis pas stupide, j'ai bien vu que tu m'évitais depuis plusieurs jours. Alors je me suis dit que devant les filles, au moins, tu ne pourrais pas éluder la discussion. » Il lève les yeux au ciel devant ces fausses excuses. Le jeu se jouait dans les deux sens et, pourtant jamais Archie n’aurait eu l’idée de lui balancer des roches sur la place publique. Ce n’est pas le genre de jeu qui traverse son esprit aujourd’hui, il en a trop abusé dans le passé. « Tu voulais me ridiculiser, je crois. Me punir pour ne pas avoir succombé à ton poison. » Pour ne pas avoir succombé à ses lèvres empoisonnées. Parce que, oui, selon lui, James sait parfaitement ce qu’il fait.  Il veut délibérément foutre vingt années de sa vie en l’air. Vingt années durant lesquelles il apprend à fermer les yeux sur ses désirs les plus honteux seulement pour se glisser parfaitement dans le moule. « Ce n’est pas ce que j’espérais pour cette collaboration. » Il reprend, contournant légèrement sa phrase pour lui faire savoir qu’il ne pense pas que seulement le voyage ruinera le semblant d’amitié qui commençait à se former entre les deux hommes. Ce sera James qui fera une erreur fatale, pas lui. Il sait gérer ses émotions – il croit ? « C'est bon ? T'as fini de pleurnicher ? » Il demande finalement en penchant la tête sur le côté, attendant de lui qu'il acquiesce afin que la page soit tournée sans que du sang ne soit versé.
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Message(#)you hit me once, i hit you back (jarchie #6) EmptyDim 7 Fév 2021 - 3:34

You hit me once, I hit you back.

Plus l'échange se poursuivait et plus il nourrissait l'impression d'être revenu en arrière, à cette soirée où leurs regards et leur attitude portaient les traces d'un passé commun. Un passé que ni Archie ni James n'avait jamais plus évoqué ni devant des témoins, ni seulement entre eux. Comme une page de leur histoire sur laquelle ils ne désiraient plus s'attarder, parce qu'elle faisait probablement ressortir le pire de leur personne et qu'aujourd'hui, seules comptaient les affaires. L'avenir, symbolisé quelques semaines plus tôt par une poignée de main. Puis l'autre soir, par un toast dont il garderait sans doute un souvenir moins obscur s'il ne s'était pas accompagné d'un trouble que là aussi, Archie et lui veillaient à ne pas évoquer. James était peut être en colère, il ne prendrait pas pour autant le risque de voir l'actionnaire quitter ce balcon précipitamment avec tout ce que symbolisait pour eux sa présence à Weatherton. Jamais il ne se permettrait de reparler de cette soirée devant les filles, comme il s'était promis depuis le départ de garder pour lui ce qui les avait liés dans le passé. Archie devait juger qu'il avait là une réaction inappropriée et c'était sans doute le cas, mais avec le styliste ses secrets étaient bien gardés. Il s'en était remis à lui lorsqu'il avait placé le futur de sa marque entre ses mains, et rarement James s'était montré aussi vulnérable devant quiconque que l'autre soir, dans sa chambre. Quelque chose chez Archie lui donnait envie de lui faire conscience depuis qu'il avait foulé le sol de son atelier comme s'il y était parfaitement à sa place et c'est peut être ce quelque chose qui lui valait d'éprouver cette déception aujourd'hui. Une déception réciproque, il en était bien conscient tandis que le regard de l'actionnaire se faisait plus dur, les silences sur le balcon plus pesants. « Pour faire de toi un collaborateur à part entière et non un simple actionnaire. » Pour lui prouver qu'ils n'étaient pas intéressés que par son argent mais aussi par les conseils et la vision critique dont il pourrait leur faire profiter en étant au plus près de l'action, à Paris ou à l'atelier. James avait voulu l'intégrer au reste de l'équipe et lui permettre de voir comment les choses se passaient, parce qu'il avait investi dans Weatherton et qu'il était question depuis le départ de lui en donner pour son argent. Il n'avait jamais rien attendu de sa part, et surtout pas la moindre gratitude. Archie était libre de refuser lorsqu'il lui avait proposé de les accompagner et contrairement à ce qu'on pourrait penser devant la scène qui se jouait sur ce balcon, James avait été ravi qu'il accepte. Il hocha alors tête, conscient qu'à bien des égards cet échange avait échappé au contrôle qu'il gardait pourtant sur chaque situation. Gina lui dirait que c'était de vouloir paraître impassible à longueur de temps qui lui valait de temps à autres d'exploser, et James prétexterait ne rien entendre, comme d'habitude. Ses sourcils se froncèrent à la façon dont Archie éprouva le besoin de brosser ses couturières dans le sens du poil, prêt à le faire passer pour un patron indigne sans avoir pourtant aucune idée de la dynamique de leurs rapports. Personne n'observait jamais leurs échanges d'assez près pour percevoir tout ce qu'elles lui apportaient et tout ce qu'il tâchait de leur apporter en retour. « Si te faire passer pour une pourriture auprès de mes employées avait été dans mes intentions, je suppose que tu n'aurais trouvé personne pour réchauffer ton lit hier soir. » Il avait peut être du charme à revendre, mais la parole de James était sacrée pour ces jeunes femmes qui pour certaines avaient commencé à se former à Weatherton. S'il avait voulu diaboliser Archie, il l'aurait fait et pas une seule d'entre elles n'aurait sûrement accepté de partager sa table. Ça ne s'était pas passé ainsi, et Archie le savait. « Alors je n'ai rien oublié et j'ai toujours l'intention de m'occuper de ton costume personnellement. Il va falloir trouver mieux que ça si tu veux les monter contre moi. » Et bien qu'agacé qu'il se serve de ses couturières pour laisser croire qu'il avait plus à cœur que lui de féliciter leur travail, James fut d'avis qu'un peu d'apaisement ne serait sûrement pas de trop. Sa verve resta caustique et pourtant il crut presque sentir un vent d'accalmie souffler sur le balcon, signe peut être que ce petit jeu trouverait bientôt sa fin. Mais lorsqu'Archie reprit la parole, un frisson d'embarras lui parcourut tout le corps. Il ne quitta pas son regard pour éviter de croiser celui d'une de ses employées, qui malgré les précautions qu'il avait toujours prises en savaient plus long sur sa vie personnelle qu'il le voudrait. James déglutit. « Désolé de te décevoir, mais il n'y a aucune place dans ma vie pour ce genre de distractions. » Archie n'était sûrement pas déçu et probablement pas beaucoup plus surpris non plus, James ne renvoyant pas l'image d'un homme qui recherchait une compagnie charnelle auprès de chaque personne croisant sa route. Sa réponse était libre d'interprétation, suggérant qu'il n'avait simplement pas de temps pour des aventures ou qu'il avait déjà quelqu'un dans sa vie pour combler ces besoins. Dans un cas comme dans l'autre, il doutait que ça fasse une grande différence pour lui.

Les filles maintenant parties, les voilà seuls sur le balcon. L'atmosphère était toujours aussi lourde, leurs regards toujours amplis de jugement et la tension finalement plus présente encore. James crut l'espace d'un instant qu'Archie se livrerait à une insulte qu'il lui avait souvent servie par le passé, mais l'actionnaire se ravisa. Peu importe la raison pour laquelle il l'avait fait, ça incita peut être James à assouplir légèrement son discours. Ça ne ressemblait pas vraiment à des excuses, il était encore trop contrarié pour ça, mais c'était une manière de lui faire savoir qu'il n'avait rien prémédité de cette conversation et surtout pas le moment où il s'en était pris à lui devant les filles. Il ne le regrettait pas, pas encore, mais ça n'était pas dans ses façons de faire et on ne peut plus éloigné de ses principes. Ne rien montrer et prendre sur lui, il tâchait de le faire en toutes circonstances, mais pour une raison qu'il ne s'expliquait pas il n'avait pu contenir ses reproches Son regard jusqu'ici posé sur la vue retrouva le sien lorsque les mots formulés par l'actionnaire valurent à James d'être décontenancé. Il n'aurait jamais pensé qu'il voudrait évoquer ce qui s'était passé l'autre soir, quand lui même ne parvenait même pas à se l'expliquer. Ses mots étaient forts et finalement plus incisifs que n'importe lequel des reproches qu'ils avaient pu se faire jusqu'ici. « Tu délires. C'est vraiment ce que tu crois ? » La question n'attendait pas vraiment de réponse, et pour la première fois depuis le début de cet échange James peinait à aligner deux mots. « Je sais pas... ce que tu t'imagines ou quelles intentions tu me prêtes exactement, et je tiens pas à le savoir. » Sinon il serait forcé de repenser à ce qu'il avait éprouvé l'autre soir au contact de l'actionnaire, et c'était hors de question. « Mais il suffirait d'un seul mot de ma part sur ce que tu m'as fait subir dans notre jeunesse pour que ce déjeuner ne soit pas la seule chose qui vole en éclats. Penses-y au moins la prochaine fois que tu m'accuseras de vouloir te punir de... quoi que ce soit. » Il n'avait pas besoin d'en faire des menaces pour qu'Archie comprenne que les choses auraient été bien différentes entre eux si James n'avait pas décidé de faire un secret de la façon dont lui l'avait humilié pendant des années. Les gens dans le milieu des affaires n'étaient parfois pas plus vertueux, mais il régnait dans ce milieu une hypocrisie qui le ferait se mettre à dos n'importe quel homme en costume ajusté. Or il était toujours aussi riche qu'hier et sans doute moins encore que demain, parce que James n'aurait aucun intérêt à le salir. Qu'il en soit conscient ou non, il était le gardien de ses secrets. Un soupire quitta ses lèvres et James se retint d'ajouter quoi que ce soit. Trop de choses avaient déjà été dites, et il ne sentait pas mieux qu'avant de lui avoir fait ces reproches. Bien loin de là. « Je vais appeler quelqu'un pour qu'ils débarrassent, j'ai promis aux filles un dernier tour du quartier avant de partir. » Et malgré l'incident de ce matin et l'ambiance ternie par ce petit-déjeuner, ils le feraient. « On part pour l'aéroport dans une heure, si tu préfères rester là en attendant. » Et après lui avoir lancé un dernier regard, James s'éloigna pour aller retrouver les filles qui attendaient de l'autre coté de la porte. Son regard croisa celui d'une d'entre elles, en silence. « Karen. Tu viendras me voir lundi matin dans mon bureau. » Il n'annoncerait pas ses meures devant les autres et il ne lui gâcherait pas non plus son vol du retour. Mais en dépit des raisons plus ou moins justifiées qu'il avait eu de réagir comme il l'avait fait, James restait surtout d'une rigueur extrême et d'un professionnalisme certain dans ce genre de situations. Il le fallait, quoi que ça lui coûte.
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