| soul is healed by being with children || carlisle #1 |
| | (#)Jeu 28 Jan 2021 - 2:28 | |
| Il est encore tôt le matin et les douces chaleurs d'été sont déjà au rendez-vous. Le soleil brille de plein fouet ce matin. Le parc du quartier n'est pas encore trop achalandé, raison pour y venir aussi tôt. Il n'y a pas encore trop de cris d'enfants surexcités. Ta tête te remercie. Tu es déjà écrasé en plein milieu du carré de sable avec Abby armé de seau et de pelle. Vous avez beau avoir une plage à perte de vue à quelques pas de la maison, c'est apparemment plus cool le tout petit carré de sable du parc. Elle pourrait faire n'importe quoi d'autre Abby. Glisser ,se balancer, courir à travers les modules, mais non. Le carré de sable gagne à tous les coups. Construire, mais surtout détruire, les châteaux de sable. Voilà ce qu'elle aime du haut de ses trois ans et demi - oui, la demi est cruciale.
Bien sûr que tu l'aperçois du coin de l'œil la petite fille d'un an ou deux qui fait de l'oeil à vos jouets. C'est qu'ils peuvent être adorables les gamins avec leur timidité à juste rester planté là à attendre que quelque chose se passe. C'est peut-être la présence d'adultes aussi qui la fige sur place - toi, en l'occurrence. « Tu veux jouer avec nous ? » Ta voix est douce. Ton sourire tout autant, alors que tu tends vers elle un seau à remplir. Une invitation, c'est tout ce que ça prend et dans deux secondes, elle et Abby deviendront super potes le temps de quelques minutes peu importe leurs différences d'âge. L'invitation n'a toutefois pas l'effet escompté quand la petite va plutôt se réfugier derrière les jambes de ce que tu supposes être son père pas trop loin.
Tu remontes tes lunettes fumées sur ta tête, plisse un peu les yeux sous les rayons aveuglant du soleil avant de remonter la tête vers lui. Tu viens secouer ta main pleine de sable contre ton short avant de la lui tendre, toujours planté à même le sol. « J'suis Leslie et voici ma fille, Abby. » Abby qui remarque à peine ce qui se passe autour d'elle, beaucoup trop concentré dans sa tâche. Elle sortira de sa bulle quand elle aura une amie avec qui jouer, ce qui est beaucoup mieux que sa vieille mère. « Vous vivez dans le quartier ? » que tu demandes, t'intéresses, en reprenant ta tâche de pelletage convaincu que la petite viendra prendre ta place sous peu. Le parc pour enfants à Bayside est l'un des plus beaux de la ville à ton avis. Il y a autant d'habitants de la banlieue que de la ville qui y viennent. Il pourrait donc parfaitement habiter à quelques rues d'ici comme à l'autre bout de la grande ville.
@carlisle bishop |
| | | | (#)Lun 8 Fév 2021 - 19:20 | |
| Il avait enfilé sa paire de Wayfairer fétiches, et avait pris soin de couvrir sa tête d’une casquette. Au cas où des journalistes aient envie de s’assurer qu’il soit un bon père, avait-il pensé alors que Maya s’agitait dans son siège auto. Il la libéra de la ceinture de sécurité, et elle tendit avec impatience les bras en direction de Carlisle. Ce dernier, loin de s’en plaindre, l’attrapa avec douceur. Il récupéra une vieille couverture qui traînait dans le coffre, qu’il installerait dans l’herbe dans quelques secondes. Sa fille babillait à ses oreilles inlassablement, pointant du doigt les oiseaux qui volaient dans le ciel. Elle semblait réellement intriguée, et il sourit en voyant son petit poing se refermer sur du vide. « Tu ne peux pas les attraper, ils sont très très très haut dans le ciel. » Murmura-t-il, avant d’embrasser la joue de sa fille pour que disparaisse ce petit air navré. Il déposa leurs affaires à proximité du bac à sable, où deux personnes — une mère et sa fille ? — étaient déjà occupées à construire des châteaux de sable. Le regard de Maya resta bloqué sur ce spectacle, tandis que l’Australienne lui proposait généreusement de venir jouer avec elles. Sa progéniture sembla hésiter pendant une seconde, puis se réfugia finalement dans les jambes de son père. Un grand classique, auquel il s’était habitué, songea-t-il en passant une main dans les cheveux de sa fille. « Carlisle. Enchanté. » Répondit-il simplement, serrant la main qui venait de lui être tendue. Le naturel avec lequel cette parfaite inconnue s’était adressée à lui le désarçonna pendant une fraction de seconde. S’étaient-ils déjà croisés par le passé ? Sa silhouette lui était-elle familière ? En toute franchise, pas vraiment : quand il se rendait au parc, son regard restait obstinément vissé sur sa fille. Maya prenait à un malin plaisir à courir dans tous les sens, et à tenter des pirouettes toutes plus tordues les unes que les autres. Par chance, comme elle était encore jeune et pataude, ses cabrioles restaient pour le moment sans gravité. Mais le pire était à venir, et Carlisle l’avait très bien compris. « Je vis à Pine Street. » Dit-il en inclinant légèrement la tête, confirmant qu’il habitait dans les environs. Il s’y était installé depuis plus de dix ans, et n’avait jamais regretté ce choix. Lui qui aimait la discrétion avait rapidement trouvé son compte dans cette banlieue luxueuse et calme de Brisbane. Là-bas, perché sur les hauteurs et sans vis-à-vis, il pouvait élever sa fille en toute quiétude, sans craindre la moindre photo volée. « Et vous ? » Il retourna naturellement la question. Il s’accroupit pour se mettre à la hauteur de sa fille. Maya regardait d’un oeil à la fois intrigué et envieux Abby et Leslie poursuivre leurs constructions dans le bac à sable. Il coinça une mèche rebelle de cheveux dans la barrette de sa fille, et lui adressa un sourire doux et bienveillant. « Abby et sa maman veulent bien que tu joues avec elles. » Déclara-t-il, alors qu’elle s’approchait de lui d’un pas, et posait une main sur son épaule pour se stabiliser. L’apparente timidité de Maya le fascinait. Comment, alors qu’elle était si jeune, pouvait-elle être si bonne actrice ? Dès l’instant où elle était en confiance avec les gens, elle se transformait en une petite fille espiègle et rieuse, dynamique et bavarde. « Si tu en as envie, tu peux y aller. » Il lui donnait son autorisation pour se joindre à ces deux inconnues. « Je reste là, de toute façon. » Promit-il en souriant. Il posa les lèvres sur le front de sa progéniture, et s’installa sur le pourtour en bois du bac à sable. Maya, d’abord hésitante, s’installa finalement face à Abby. Les deux filles se regardèrent silencieusement pendant quelques secondes puis, finalement, la fille de Leslie tendit un seau à Maya. Accord tacite, au sujet d’une amitié naissante. « Si seulement tout était si simple… » Commenta l’ancien pilote en souriant, alors qu’il voyait sa fille mettre quelques pelletées de sable dans le seau en plastique rouge. @Leslie Cohen |
| | | | (#)Mar 9 Fév 2021 - 2:51 | |
| « Carlisle. Enchanté. » Il ne tarde pas à venir prendre la main que tu lui tends. « Et la charmante demoiselle ? » Comment s'appelle-t-elle ? Pourquoi est-ce qu'il faut toujours que les enfants ressemblent autant à leur père ? Elle est belle comme un coeur. Tu arrives à le voir facilement même si elle est à moitié cachée dans les jambes de son père. C'est peut-être parce que tu n'as pas la maman pour comparer, mais elle ne fait pas exception à la règle; c'est le parfait portrait de son papa. Neuf mois à le porter et ils ne ressemblent jamais à la mère. Très frustrant. Bon, tu es probablement la seule mère frustrée que ton enfant ressemble au connard de père. Abby ne peut pas être plus différente de toi. Elle a presque l'air adopté avec son teint basané versus ton petit teint blême. Mais non, c'est bien la tienne. Ton corps est marqué à vie par ce petit être qui a grandi en toi. « Je vis à Pine Street. Et vous ? » « Beachcrest road. » Le même quartier, mais absolument pas dans le même coin. Pas étonnant que vous ne vous êtes pas croisé avant. Peut-être que tu ne l'as pas remarqué avant aujourd'hui. Peut-être que la petite vient plus souvent avec sa maman. Peut-être qu'ils sont nouveaux dans le coin. Les possibilités sont infinies.
« Abby et sa maman veulent bien que tu joues avec elles. » Ça t'arrache un sourire de le voir se mettre à sa hauteur pour la convaincre de venir jouer. Elle en meurt d'envie après tout. « Si tu en as envie, tu peux y aller. Je reste là, de toute façon. » Elle hésite, fait quelques pas timides en direction de Abby qui daigne finalement lever la tête vers sa future nouvelle amie le temps d'un château de sable. Les deux gamines se regardent sans bouger, se jugent sans vraiment savoir ce qu'elles jugent vraiment. Ce genre de situation rendrait tout adulte mal à l'aise, mais entre enfants, suffit qu'une tende silencieusement un seau à l'autre et la glace est brisée. La beauté pure de l'enfance. « Si seulement tout était si simple… » Un sourire en coin vient instantanément se glisser sur tes lèvres lorsque tu tournes la tête vers lui qui prend place sur le pourtour du carré de sable pour garder un oeil sur sa fille. « La vie manquerait de saveur si ce serait le cas. » Tu as horreur des situations compliquées - te retrouve malheureusement dedans plus souvent que tu ne le voudrais. Tu aimes quand tout est simple, mais tu n'aimes pas spécialement quand tout est facile. Simple ne veut pas dire facile. La vie au grand complet est un beau défi à relever. « Tu ne penses pas ? » Tu n'as absolument aucune idée de qui est la personne qui se trouve à quelques pas de toi. Aucune idée de sa manière de penser ou d'agir. Aucune idée de comment il est. Tant qu'à être pris avec lui jusqu'à ce que l'une des deux fillettes décide d'en avoir marre de l'autre - ce qui ne semble pas être pour bientôt puisqu'elles commencent à glousser entre elles - aussi bien en découvrir un peu plus sur lui. Tu ne dis jamais non aux nouvelles rencontres. Et puis, tu viens clairement de perdre ta place dans la construction du château quand Abby vient t'arracher ton seau pour le placer entre elle et l'autre petite fille. « J'crois que j'viens de me faire virer. » que tu ajoutes en riant, certainement pas déçu de voir ta fille s'amuser avec une autre enfant. Tu en profites pour te redresser, les jambes légèrement ankylosées d'être assis depuis trop longtemps, tout en secouant le sable de tes vêtements. |
| | | | (#)Mar 23 Fév 2021 - 22:50 | |
| « Maya. » Répondit-il, et il sentit instantanément les petits poings de sa fille se refermer autour de ses jambes. Pendant une seconde, il se demanda ce qui pouvait passer par la tête de sa fille. Était-ce de la timidité pure et dure ? Craignait-elle d’être délaissée, quand il la présentait à d’autres personnes ? Et si tel était le cas, était-ce lié à l’étrange relation qui la liait à sa mère, qui pointait souvent aux abonnés absents ? Carlisle avait, pour sa part, un lien très fusionnel avec sa progéniture. Il prenait plaisir à s’occuper d’elle, à la voir grandir, à la voir évoluer. L’arrivée de Maya dans sa vie avait bousculé l’ordre de ses priorités, et le bourreau de travail était soudainement devenu un père attentif et impliqué. « Qui n’est pas aussi timide qu’elle veut bien le faire croire. » Confia-t-il en souriant, alors qu’il posait une main sur la tête de sa fille. D’ici quelques instants, il en était persuadé, la discrète Maya deviendrait bien plus volubile et nettement moins peureuse.
Carlisle inclina légèrement la tête. Même quartier, mais dans un coin différent :; il n’était donc pas surprenant qu’ils ne se soient jamais croisés. « Ça a l’air calme. » Fit remarquer l’ancien pilote, alors que ses yeux balayaient rapidement les environs. Quelques couples se baladaient, bras dessus bras dessous. Des enfants plus âgés, accompagnés par leurs parents, étaient au niveau des balançoires. Mais dans le carré de sable, seuls Abby et Leslie s’étaient lancées dans des constructions pharaoniques. « Vous venez souvent ici ? » Demanda Carlisle. Il espérait avoir trouvé un endroit calme, une perle rare où on ne viendrait pas l’importuner. Il avait à coeur que sa fille puisse fréquenter d’autres enfants, avoir des interactions sociales avec eux. Il avait essayé, au départ, de mener une vie normale. De l’élever, comme n’importe quel autre enfant. Malheureusement, il avait vite compris que Maya hériterait de la renommée de sa mère, et que sa vie — ou plus exactement, ses frasques — serait scrutée. La nuée de paparazzis qui collait habituellement aux basques de Carmina Farrell avait désormais décrété que prendre sa fille en photo était tout aussi intéressant, au grand désespoir de Carlisle. Ce dernier avait donc pris une décision radicale : éviter les lieux publics, les endroits où père et fille pourraient être reconnus et pistés. Pour vivre heureux, vivons cachés. Jusqu’à maintenant, ça avait plutôt bien fonctionné. Et il espérait que cela durerait le plus longtemps possible.
Après avoir convaincu sa fille de rejoindre Abby et Leslie pour poursuivre leurs constructions en sable, Carlisle s’installa sur le rebord en bois. « Ça faciliterait grandement les choses, pourtant. » S’amusa l’ancien pilote, alors qu’il songeait aux divers contrats qui étaient en cous de négociation. S’il lui suffisait simplement de tendre un stylo pour que son client signe, il le ferait sans hésitation. « En tout cas, d’un point de vue professionnel. » Déclara-t-il, en haussant les épaules. Ça lui éviterait, aussi, de perdre du temps avec des clients récalcitrants ou qui tergiverseraient pendant des heures — pour ne pas dire des jours entiers. Bon, à leur décharge, les contrats qu’il faisait glisser sur l’acajou de son bureau étaient au moins à six chiffres — une somme considérable, donc, qui méritait qu’on prenne le temps de la réflexion. « Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? » Demanda Carlisle, alors qu’il l’observait construire un château de sable en compagnie de leurs deux filles. « Mon petit doigt me dit que tu n’es pas vraiment dans l’architecture ou la construction de bâtiment. » Ajouta-t-il en souriant, alors que le dernier édifice venait de s’écrouler. L’Australien croisa les regards désemparés des deux petites brunes qui, d’un commun accord, décidèrent d’éjecter l’aînée. « Si jeunes, et pourtant si cruelles. » Plaisanta l’Australien en souriant, alors que Leslie se redressait après qu’Abby lui ait retiré des mains le seau en plastique rouge. Il laissa échapper un petit rire, alors qu’il voyait les deux brunes se pencher l’une vers l’autre, et chuchoter. « Mais elles ont l’air d’avoir une idée précise en tête. » Fit-il remarquer, alors que leurs filles s’activaient en remplissant les seaux de sable humide.
@Leslie Cohen |
| | | | (#)Sam 27 Fév 2021 - 0:45 | |
| « Maya. » « Bonjour Maya » Bon, tu n'aurais peut-être pas dû lui parler. Même avec ta voix la plus douce, la petite Maya se cache encore plus derrière son papa. Tu sais parfaitement que c'est ta présence qui la bloque. Sans ça, les deux fillettes seraient probablement déjà en train de jouer. Ça viendra bien assez vite. Tu n'as jamais vraiment compris pourquoi, mais les enfants ont l'habitude de t'apprécier sans que tu n'y mettes vraiment d'effort. Tu es, malheureusement, bien plus doué avec les enfants des autres qu'avec la tienne. C'est plus facile de s'occuper d'un enfant à temps partiel qu'à temps plein. « Qui n’est pas aussi timide qu’elle veut bien le faire croire. » Oh, tu n'as aucun doute là dessus. Abby est un vrai petit démon sous ses airs angéliques dès qu'elle est plus à l'aise, ce qui prend habituellement… deux secondes. Aussi bien profiter des quelques minutes de tranquillité pendant que la timidité les tiennes encore. « Ça a l’air calme. » « Ce l'est. J'aime beaucoup. » Le quartier est paisible, calme, loin du brouhaha de la ville. C'est l'endroit de rêve pour décrocher après une grosse journée de travail. Ça n'avait pas été ton choix de vivre ici il y a de ça quelques années - époque qui semble appartenir à quelqu'un d'autre tant ta vie n'a plus rien de ce qu'elle avait - mais tu n'as jamais regretté le déménagement. « Vous venez souvent ici ? » Aussi souvent que Abby le désire. Ce qui arrive fréquemment. Tu préfères la voir s'amuser aussi que de foutre le bordel dans la maison parce qu'elle ne sait plus comment dépenser son surplus d'énergie. « Assez oui. Elle fait trop de mauvais coups quand elle n'est pas occupée. » que tu réponds en riant doucement. Et tiens, tiens, la belle Maya se décide enfin à venir se joindre à vous. Tu feins presque de l'ignorer pour pas qu'elle ne change d'idée.
« Ça faciliterait grandement les choses, pourtant. En tout cas, d’un point de vue professionnel. » Ça doit forcément dépendre du domaine d'emploi. Ça ne simplifierait jamais ton métier d'enseignante. Ça simplifierait le sien apparemment. « Laisse-moi deviner. Dans le monde des affaires ? » Tu ne peux pas deviner exactement ce qu'il fait dans la vie, mais son commentaire semble te guider vers les affaires, la bureaucratie. Soit son boulot l'ennuie, soit il n'est pas doué dans le domaine. Tu saura peut-être en temps et lieux. « Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? » qu'il demande au même moment où le château de sable devant toi s'écroule lamentablement - la faute des filles bien sûr, certainement pas à cause de ta structure indestructible. « Mon petit doigt me dit que tu n’es pas vraiment dans l’architecture ou la construction de bâtiment. » Tu éclates de rire dans la seconde. Par chance que tu ne l'es pas. Ils sont vraiment doués en château de sable les architectes ? Sûrement pas. Ce n'est pas la même chose. Personne ne construit rien en sable. Enfin, tu crois. Tu n'y connais absolument rien. « On se connaît depuis deux minutes et t'es déjà en train de m'insulter. C'est prometteur pour la suite. » que tu lui réponds d'un air faussement offusqué avant de rire de nouveau. C'est en effet prometteur pour la suite ,sans ironie, si suite il y a. Tu préfères nettement les ambiances légères sans prise de tête. C'est ce qu'il y a en ce moment, pour l'instant du moins. « J'enseigne l'anthropologie à l'Université. Aucune utilité en construction. » que tu ajoutes, sourire aux lèvres en détournant le regard vers lui. Tes étudiants seraient bien traumatisés de voir construction et bâtiment à ton plan de cours. Tu serais probablement beaucoup moins enflammé sur le sujet aussi.
Si jeunes, et pourtant si cruelles. » Éjecté du carré de sable par ta propre fille - Maya ne semble pas trop se plaindre non plus de l'acquisition du nouveau sceau qu'elles se mettent à remplir à deux en jacassant de plus belle. « Mais elles ont l’air d’avoir une idée précise en tête. » « C'est terrifiant quand elles ont une idée en tête. » que tu commentes en riant. Ouais à cet âge, elles ont rarement de bonnes idées. Tu te redresses, enlevant un peu de sable au passage pour finir ta course sur le rebord du carré de sable comme Carlisle. Tu observes les filles quelques minutes silencieusement. Elles sont belles à voir. Ça lui manquera à Abby de ne pas avoir de frères ou soeurs ? « Tu en à d'autres à la maison ? » Des enfants. Peut-être que les autres sont restés à la maison avec maman. À votre âge, la plupart ont des enfants bien plus âgés. La plupart sont casés et leur famille est terminée. Ta famille est quand même terminée. Tu deviens bien trop vieille pour t'y remettre. Et il faut avouer que tu n'as pas particulièrement apprécié l'expérience de la grossesse en solo. Plus jamais. |
| | | | (#)Mer 10 Mar 2021 - 0:10 | |
| Lorsque le calme apparent du parc fut confirmé par une Leslie habituée des lieux, Carlisle sentit qu’une partie de la pression qui pesait sur ses épaules s’atténuait. Avait-il trouvé un havre de paix, où il pourrait amener sa fille sans crainte ? « C’est bon à savoir. » Admit-il, sans pour autant rentrer dans les détails de ce que sous-entendaient ses propos. Il ne comptait d’ailleurs pas s’étendre sur le sujet, même si son interlocutrice lui posait des questions ; garder l’identité de la mère de Maya secrète, c’était sauvegarder leur tranquillité. Il interrogea Leslie sur ses habitudes, et sourit lorsqu’elle lui confia que sa fille avait tendance à faire des bêtises lorsqu’elle n’était pas occupée. « Quel âge ? » Demanda-t-il, avant de poursuivre : « Je me renseigne, pour savoir à quel moment mes cheveux vont commencer à blanchir. » Ce n’était qu’à moitié une plaisanterie. Maya était une petite fille éveillée, curieuse et dynamique ; nul doute que, bientôt, elle prendrait un malin plaisir à le faire tourner en bourrique. Sa progéniture le mènerait clairement par le bout du nez ; mais après tout, quelle importance ? Il ne voulait que son bonheur.
« Gagné. » Répondit-il en souriant, alors qu’elle supposait — à juste titre — qu’il travaillait dans le monde des affaires. Si son père était toujours à la tête de l’entreprise familiale, il ne faisait désormais aucun doute que Carlisle lui succéderait. Il n’y avait pas d’autre possibilité, pas d’autre issue : en tant que fils unique, l’ancien pilote devrait tôt ou tard prendre les rênes de l’entreprise. Et tant pis si ce n’était pas ce qu’il voulait, lui : dans le monde de Bartholomew Bishop, un non n’était tout bonnement pas envisageable. « Non, ne le prends pas comme ça. » Dit l’ancien pilote en secouant la tête. Il laissa échapper un petit rire, et ajouta : « D’ailleurs, si ça peut te décomplexer, sache que je n’aurais sans doute pas fait mieux. » Il désigna d’un coup d’oeil les ruines du château de Leslie, toujours visibles dans le bac à sable. Leslie se confia ensuite sur son vrai métier : professeur à l’université. « L’anthropologie ? » Répéta l’ancien pilote, sans masquer sa surprise. « Comment en es-tu arrivée à cette matière ? » Demanda-t-il, curieux d’entendre la réponse de son interlocutrice. C’était un domaine très spécifique, plutôt rare, et souvent masculin. « Tu enseignes depuis longtemps ? » Conscient que son attitude pouvait passer pour de la curiosité mal placée, il garda ses autres questions pour lui. Pour le moment, en tout cas.
« Terrifiant, c’est le mot. » Plaisanta l’ancien pilote. Ils riaient de leurs progénitures respectives, mais dans un esprit bon enfant. Carlisle était heureux de voir que sa fille s’amusait, et qu’elle avait complètement oublié son existence. « Oula, non. » Répondit-il en secouant la tête, amusé. Maya était sa seule fille, et il lui accordait toute son attention, tout son temps, tout son amour. Il était entièrement dévoué à sa fille unique, qu’il chérissait par dessus tout. Cependant, il ne pouvait nier que, s’il en avait eu la possibilité, il aurait été heureux de pouvoir avoir une famille plus grande. « Une terreur, ça me suffit. » Confia-t-il, alors qu’il relevait les yeux vers sa progéniture pour s’assurer que tout se déroulait bien. Et, sans surprise, il n’y avait rien à signaler. « Et toi ? » Demanda-t-il. @Leslie Cohen
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| | | | (#)Mer 10 Mar 2021 - 21:23 | |
| « Quel âge ? Je me renseigne, pour savoir à quel moment mes cheveux vont commencer à blanchir. » « Bientôt quatre ans. » « Trois ans et demi! » qu'elle te corrige Abby. Oh tiens, elle écoute celle-là ? Elle n'en a absolument pas l'air tant elle est concentrée dans son jeu. Ils écoutent bien juste quand ça fait leur affaire les enfants.« La demie est très importante. » que tu ajoutes sous le ton d'une confidence en riant doucement. Elle a toujours été comme ça ta fille. Du plus loin que tu te souviens, elle a été une enfant qui avait besoin de bouger, qui parle sans arrêt, qui déplace de l'air, qui a toujours une mauvaise idée derrière la tête, qui dérange, un bébé qui pleurait sans arrêt. Elle est épuisante. C'est peut-être parce que t'es toute seule pour la gérer que tu la trouves si épuisante. « Gagné. » Alors, il est bel et bien dans les affaires. Mais encore ? Tu prends un air beaucoup trop sérieux quand tu poses le regard sur lui, quand tu l'analyses. Bien sûr que tu as envie de pousser ta devinette un peu plus loin. « Les finances ? » Il a parlé de contrat et c'est la seule chose qui te vient en tête. En fait, tu dis n'importe quoi. C'est sûrement pas ça. « Non, ne le prends pas comme ça. » Tu banalises le tout d'un signe de main. Tu es bien loin de prendre les commentaires des autres personnels, qu'ils soient vrais ou faux, qu'ils aient pour but de plaisanter ou de blesser. Le monde se porterait beaucoup mieux s'il suivait ce mode de vie. « D’ailleurs, si ça peut te décomplexer, sache que je n’aurais sans doute pas fait mieux. » « Ça va m'en prendre plus que ça pour me complexer. » Voir que ça n'arrivera jamais. De toute façon, aux premiers abords, Carlisle ne semblait pas être une personne mesquine. L'apparence est parfois trompeuse, mais il ne dégage que de la douceur. C'est sûrement son rôle de papa qui en est la cause.
« L’anthropologie ? Comment en es-tu arrivée à cette matière ? » Tu as pris une chance et tu es bien tombé, voilà tout. Tu as exploré des millions d'opportunités allant de la sociologie, à l'histoire, passant par l'archéologie et même la biologie. Le désir d'enseigner n'est venu que plus tard. En fait, avant qu'on te le propose tu n'y avais même jamais pensé, mais il t'a suffit d'une seule suppléance - et d'une certaine personne - pour ouvrir les yeux. « J'avais besoin d'un défi et l'être humain est complexe et fascinant. C'est un monde vaste sans limite. » Parce que les découvertes n'arrêteront jamais. Il y aura toujours de nouveaux éléments. Ton bonheur de la vie, c'est quand tes étudiants t'amènent complètement ailleurs, quand ils arrivent a te donner l'impression que c'est toi l'étudiante. La soif d'apprendre a toujours fait partie de toi. Elle l'est encore aujourd'hui. Tu as constamment besoin d'être stimulé intellectuellement. « Tu enseignes depuis longtemps ? » Tu hoches de la tête. « Depuis dix ans. J'ai fait des collaborations sur des projets de recherches aussi, mais j'ai dû arrêter après la naissance d'Abby. Manque de temps. » Un choix s'était imposé à toi avec la naissance de ta fille; l'enseignement ou les recherches. Tu avais déjà du mal à voir les deux bouts avant. C'était impossible de continuer avec un enfant à charge. « Dans quoi tu m'imaginais ? » que tu demandes, sourire aux lèvres, étincelle joueuse au fond des prunelles. Bien sûr que tu l'a remarqué la pointe de surprise qui est venue avec le mot anthropologie.
« Oula, non. Une terreur, ça me suffit. » Tu éclates de rire à sa réaction. Toujours rassurant de voir que tu n'es pas la seule à être terrifiée à l'idée que ces petites terreurs se multiplient. En même temps, Maya est encore jeune. Il a amplement le temps de changer d'idée. Il paraît que c'est plus facile en grandissant. Tu l'attends encore le bout facile. « Et toi ? » Ishhh. Voilà ce qu'il dit ton visage. Jamais. De. La. Vie. Tu es rendu trop vieille pour ça de toute manière. La quarantaine n'est pas bien loin. Porter la vie a probablement été la pire expérience de ta vie. Ce ne serait sûrement pas mieux en vieillissant. « Non. C'est que Abby et moi. » que tu lui réponds en posant d'abord ton regard sur ta fille avant de le retourner vers lui en souriant. Que Abby et toi. Personne d'autre. Pas de papa. Difficile d'en avoir d'autres ainsi. « Mamannn! Crème glacéééee! » Il est strident le cris de Abby qui a repéré beaucoup trop facilement le gars qui vend de la glace. Ça lui prend même pas cinq secondes pour attraper la main de sa nouvelle meilleure amie pour partir à la course en riant vers lui. « Désolé, j'crois que t'auras pas le choix de dire oui. » que tu ajoutes en te levant pour partir derrière elles. |
| | | | (#)Dim 4 Avr 2021 - 22:27 | |
| « Bien sûr qu’elle l’est. » Confirma-t-il en tournant légèrement la tête, pour rencontrer le regard suspicieux d’Abby. Les lèvres de Carlisle s’étirèrent en un sourire sincère, alors que l’enfant prenait conscience que cet adulte, qu’elle n’avait jamais croisé jusqu’à aujourd’hui, était prêt à la soutenir concernant son âge. Il vit la gamine se détourner d’eux, pour reprendre ses activités dans le bac à sable. L’ancien pilote, amusé par ce petit bout de caractère, reprit : « Six mois, ce n’est rien pour nous. Mais pour elle, c’est une grande partie de leur vie. » Il se justifiait presque, puis secoua la tête en réalisant la portée philosophique de sa réflexion. « Mais je laisse les philosophes débattre du temps. » Une façon subtile de clore le sujet, et d’éviter de s’arracher les cheveux sur des concepts difficiles à saisir — pour ne pas dire impossible. « Import export. » Corrigea-t-il en haussant les épaules. Mais elle n’était pas tout à fait dans le faux, lorsqu’elle parlait de finances. Carlisle était en charge du secteur international, et l’acharné du travail qu’il était vérifiait tout, sans exception. À partir du moment où il était le signataire du contrat (et donc, qu’il s’engageait pour la Bishop Company), il suivait le processus jusqu’à l’acheminement de la marchandise commandée. Les versements d’acompte, les formalités administratives pour passer de l’Australie à un autre pays, la construction et l’emballage des marchandises — tout, sans exception, était scruté par l’héritier, qui donnait toujours son accord avant tout envoi. Question de réputation. Si tout le monde savait qu’il était destiné à s’installer, in fine, à la place du grand chef, nombreux étaient les directeurs qui s’attendaient à le voir abandonner en cours de route. On disait de lui qu’il allait s’épuiser à la tâche, qu’il faisait passer sa fille avant les affaires et que malgré un travail irréprochable, il manquait de poigne. Carlisle avait laissé dire, sans jamais confirmer ni infirmer le moindre de leur propos, complètement indifférent aux racontars qui circulaient sur son compte. Lui, il savait ce qu’il valait. Et ce n’était pas si mal, en fin de compte.
« Besoin d’un défi ? » Répéta-t-il en fronçant légèrement les sourcils, avant de demander : « C’est-à-dire ? » Il ne se rendit pas compte de la possible indiscrétion dont il venait de faire preuve, en lui demandant quelques explications complémentaires. « Et en perpétuelle évolution. Tu as choisi un métier d’avenir. » Plaisanta-t-il. « C’est génial. » Dit-il avec sincérité, alors qu’elle lui parlait de recherches. L’être humain était un domaine vaste, qui méritait clairement d’être creusé à bien des niveaux. Il fit la moue lorsqu’il l’entendit dire qu’elle avait dû mettre sa carrière entre parenthèses à la naissance de sa fille. Bien évidemment, il était bien placé pour savoir que s’occuper d’un enfant et l’élever était particulièrement chronophage. Qu’il fallait parfois faire des choix, parfois faire des sacrifices. Mais il savait quand même souvent l’impression que les femmes étaient celles qui en pâtissaient le plus, et il le déplorait franchement. « Tu envisages de reprendre un jour tes recherches ? » Demanda-t-il, alors qu’Abby remplissait le seau de sable. Carlisle haussa les épaules, lorsqu’elle lui demanda dans quel domaine il l’avait imaginée. « Honnêtement ? Aucune idée. J’ai arrêté de me fier aux apparences. » Avoua-t-il en souriant. Après tout, qui sait ce qui pouvait se cacher derrière une mère qui accompagnait son enfant au parc ? Qui sait ce qui pouvait se cacher derrière un père célibataire, désormais en pleine conversation avec une parfaite inconnue ? « Je suis juste surpris. Ce n’est pas un métier commun. » Pas plus que d’avoir été militaire, puis pilote d’avion, et d’avoir ensuite basculé vers l’import-export, cela étant dit.
« Vous avez l’air d’être un duo plutôt complice. » Déclara l’héritier en souriant, alors qu’Abby pointait du doigt le vendeur de glaces. Aussitôt, elle entraîna Maya à sa suite. Carlisle veilla à ne pas quitter sa fille des yeux, trop conscient des ravages et autres malheurs que pouvaient engendrer une seconde d’inattention. Il éclata de rire lorsqu’elle lui fit remarquer qu’il n’aurait pas le choix d’accepter, et avoua : « De toute façon, elle me mène déjà par le bout du nez. Je suis résigné. » Mais toujours aussi fan de sa fille, évidemment. Il se plierait en quatre pour elle, pour lui faire plaisir — tout en veillant à lui inculquer quelques valeurs qui lui étaient chères. Il se redressa, et les deux adultes se mirent en route pour rattraper leurs deux terreurs.
@Leslie Cohen
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| | | | (#)Mer 21 Avr 2021 - 22:22 | |
| « Besoin d’un défi ? C’est-à-dire ? » Tu redresses un peu la tête nostalgique d'une époque qui te semble si lointaine. Il s'en est passé des choses depuis que tu as choisis de partir de ta ville natale, depuis que tu as choisis une carrière en espérant avoir autant d'étoiles dans les yeux que la personne qui te l'avait fait découvrir. « J'avais besoin de sortir de ma petite routine. J'avais envie d'être- » Tu prends quelques instants pour bien réfléchir à la suite de tes mots. « -éblouis, fascinée. » Pas facile de mettre les bons mots sur les sentiments d'une gamine de 18 ans qui voulait apprendre ce qu'elle ne comprenait pas, qui voulait découvrir les beautés du monde d'une autre manière, qui voulait à tout prix trouver ce qui la ferait vibrer sans savoir ce que c'était réellement. Elle voulait être de ceux qui laissent la passion transparaître dans leur discours. « Et en perpétuelle évolution. Tu as choisi un métier d’avenir. » « Je trouve aussi. » que tu ajoutes. Vraiment étonnant comme réponse. Pas très objective, mais bon.
« C’est génial. Tu envisages de reprendre un jour tes recherches ? » Tu aimerais. Bien sûr que tu aimerais. Est-ce que tu vas le faire ? Probablement pas. Pas avant longtemps du moins. Peut-être que si un jour tu n'as plus envie d'enseigner, tu pourras retourner du côté des recherches. D'ici là, il faudra attendre que Abby soit plus grande. Qu'elle ne soit carrément plus à la maison. Tu sais bien que quand tu embarques dans des projets comme ça, tu oublies que le reste existe encore. « Un jour peut-être. J'en sais rien. » que tu lui réponds en haussant doucement les épaules. Disons simplement qu'un éventuel retour est encore trop loin pour que tu arrives à te projeter. « Honnêtement ? Aucune idée. J’ai arrêté de me fier aux apparences. » Il est vrai que les apparences sont souvent trompeuses. C'est une belle qualité de ne pas s'y fier, de ne pas s'y arrêter surtout. Ce n'est pas donné à tout le monde. « Je suis juste surpris. Ce n’est pas un métier commun. » « Non, c'est vrai. On est un peu comme une petite famille. » Parce que vous êtes peu nombreux à l'enseigner. Encore plus quand on se penche sur les spécialités. C'est toujours les mêmes visages que tu vois au travers des séminaires et des formations.
« Vous avez l’air d’être un duo plutôt complice. » Ça simplifie sûrement les choses d'être que tous les deux. Il n'y a pas de parent "préféré". Elle n'a que toi - même si elle parle constamment de son papa. La complicité est là, parce qu'elle ne peut pas être ailleurs. La conversation coupe court lorsque Abby repère de très loin le marchand de glace. Elle a une bonne vision que quand ça fait son affaire celle-là. Ni toi, ni Carlisle n'a le temps de réagir que les deux fillettes partent déjà à la course. « De toute façon, elle me mène déjà par le bout du nez. Je suis résigné. » C'est haut comme trois pommes et ça mène le monde entier. Vous partez donc tous les deux derrière elles qui sont déjà arrivé à destination bien avant. Elles sont énervées, ne savent pas quelle saveur choisir, changent d'idée au moins vingt fois pour au final choisir la traditionnelle au chocolat. Maya qui prend évidemment la même chose juste pour faire comme Abby. Tu en donnes une à ta fille et l'autre à Carlisle ne sachant pas trop s'il veut lui laisser le contrôle de sa sucrerie. Maya est encore toute petite, elle risque de s'en mettre partout ou, pire, de l'échapper. « Bonjour le high de sucre tout à l'heure. » que tu commentes en riant doucement. Tout à l'heure n'est pas encore là. Profitons-en. |
| | | | (#)Lun 10 Mai 2021 - 22:50 | |
| « Je comprends. » Déclara Carlisle en hochant la tête, alors que Leslie lui confiait les raisons qui l’avaient poussée à se diriger vers le domaine de l’anthropologie. Sortir de sa routine, être impressionnée et fascinée : trois raisons suffisamment bonnes et suffisamment fortes pour décider de creuser un champ d’étude peu plébisciter. Sûrement à tort, d’ailleurs. Leslie lui confia que, pourtant, la vie l’avait contrainte à réfréner ses ardeurs — notamment en matière de recherche. L’héritier Bishop était désolé pour elle ; il savait à quel point renoncer à ses lèvres et à ses passions était difficile et douloureux. Mais pour Leslie, ce n’était peut-être que temporaire. « C’est une question d’envie, ou une question d’opportunité ? » Demanda Carlisle, avant de réaliser que sa question pouvait être très personnelle. Il ne savait rien de la vie de Leslie, de ses occupations, de son quotidien, de la façon dont elle parvenait à gérer sa vie de mère de famille et sa vie de professeur, de ses préoccupations, de ses espoirs et de ses désillusions. « Désolé, c’est un peu personnel, comme question. Tu n’es pas du tout obligée de répondre à cela. » Précisa-t-il, ne voulant pas jeter un quelconque froid entre eux. Leur conversation avait été fluide, polie, et pleine de bienveillance ; il n’était pas question de venir entacher cela. Il sourit lorsqu’il l’entendit dire qu’ils étaient comme une petite famille, et acquiesça. Lui-même, quand il avait été pilote d’avion, s’était rapidement aperçu qu’il n’avait pas mis longtemps avant de connaître la plupart de ses collègues. Ils étaient toujours plusieurs pilotes, mais aussi plusieurs hôtesses de l’air et stewards, sur les vols internationaux. Ce type de vol étant particulier, puisqu’il demandait beaucoup de temps et de disponibilité, n’était choisi que par une petite poignée des employés. Il n’était donc pas rare qu’ils se croisent de façon régulière, sur des vols.
« C’est tout, sauf raisonnable. » Répondit-il à Leslie, alors qu’il se mettait accroupi et tendait sa glace à Maya. Un sourire naïf et d’impatience glissa sur les lèvres de sa progéniture, qui trépignait d’impatience à l’idée de manger sa glace. « Essaye de faire attention à ne pas en mettre partout. » Recommanda l’ancien pilote. Peine perdue, sans doute. Mais au moins, il l’aurait mise en garde. « Et mange doucement ! Personne ne va te la piquer, même si papa en a très envie. » Offusquée, la jeune Maya se retourna vivement, et Carlisle laissa échapper un léger rire. Il adorait la charrier, parce qu’elle partait au quart de tour — la jolie promesse d’un caractère bien trempé, songeait-il souvent. Avant de s’éloigner du stand de glaces, l’Australien prit soin de commander une bouteille d’eau, et demanda au marchand à avoir quelques serviettes supplémentaires. Maya étant encore petite (mais ayant à coeur de faire comme les grands), il savait d’ores et déjà que sa bouche disparaîtrait sous les délices chocolatés. Son tee-shirt n’y échapperait probablement pas non plus, mais qu’importe : quelques taches pour apprendre, ce n’était pas grand-chose. « Je sens que le carnage est imminent. » Précisa l’Australien, alors que les adultes se mettaient en marche pour suivre les filles. Ces dernières, étrangement silencieuses, n’échangeaient que quelques mots entre deux cuillères de glace. Carlisle sourit en voyant qu’elles s’appliquaient pour manger, ce qui ralentissait considérablement leur allure.
@Leslie Cohen |
| | | | (#)Jeu 10 Juin 2021 - 3:42 | |
| « C’est une question d’envie, ou une question d’opportunité ? » Ni l'un, ni l'autre. L'envie est là. Tu en meurs d'envie. Les projets de recherches amènent avec eux quelque chose que l'enseignement n'apporte pas. Des opportunités, tu en as souvent, mais de moins en moins. À force de refuser toutes les propositions, ils arrêtent de te proposer. Il y a bien quelques collègues de ton ancienne équipe qui te relance assez souvent (dans l'espoir de) mais, non. Tu ne peux juste pas. « Désolé, c’est un peu personnel, comme question. Tu n’es pas du tout obligée de répondre à cela. » Tu es comme un livre ouvert. Même avec ce parfait étranger. Et puis, ce n'est pas si personnel que ça quand même. Du moins pas de ton point de vue. « Non, ça ne me gêne pas de dévoiler tous mes défauts au grand jour. » que tu débutes en riant doucement. Oh, oui, c'est toute une panoplie de défauts et de mauvais choix qui t'ont conduit jusqu'ici. Tu n'arrives pas à te décider si tu regrettes ou non. « C'est juste que j'ai un peu de mal à gérer mon temps quand je m'investis dans de gros projets. Le père de Abby, il m'aide pas, alors... » Alors tu n'as pas le temps de t'investir dans de gros projets puisque tu gères une gamine à temps plein. Tu as été carrément absente par le passé. Un vrai fantôme. Ça t'a coûté ta copine et une famille en devenir.
« C’est tout, sauf raisonnable. » Tu souris doucement à le voir s'accroupir devant sa fille. Il a l'air d'un bon papa Carlisle. Tu te surprends à te demander si c'est de ça qu'il a l'air Dale quand tu n'es pas ça. Est-ce que c'est ça que tu verras si tu mettais ta rancune de côté ? si tu ne serais pas obstiné à relever tout ce qu'il fait de mal ? « Essaye de faire attention à ne pas en mettre partout. Et mange doucement ! Personne ne va te la piquer, même si papa en a très envie. » C'est vrai ça. Pourquoi les enfants ont toujours la manie de manger comme s'ils n'avaient jamais mangé de leur vie ? Abby n'est pas mieux, mais c'est presque trois ans de plus aide à ce que son tee-shirt et son visage au grand complet ne soit pas entièrement recouvert de glace. « Je sens que le carnage est imminent. » « C'est pas ma meilleure idée, désolé. » que tu lui réponds en riant. Disons que le dodo d'après-midi risque de ne pas être facile avec le surplus de sucre qu'elles sont en train d'avaler. « Tiens, si jamais Maya a envie de revenir jouer avec Abby… » que tu lui dis en venant lui tendre un bout de papier avec ton numéro dessus. Ça permet toujours de décompresser un peu quand les enfants jouent ensemble. Et pour le peu de fois où tu as une conversation d'adulte en dehors de la fac, c'est un deux pour un. « On doit partir après ça Abby, d'accord ? » que tu préviens doucement ta fille. Tu sens déjà la crise qui arrive à la fin de sa glace. |
| | | | (#)Lun 12 Juil 2021 - 14:35 | |
| « Les défauts, tout de suite les grands mots… » Répondit Carlisle avec un petit sourire au coin des lèvres, tandis qu’il levait les yeux au ciel. « Je comprends. Difficile de s’investir dans des projets, quand on est un parent célibataire. » Déclara l’ancien pilote en hochant légèrement la tête. Lui-même avait dû faire des choix, et il devrait encore en faire. Il ne regrettait pas la présence de Maya dans sa vie ; c’était la plus belle chose qui lui soit arrivée. À l’inverse, il était aussi très réaliste sur les devoirs et impératifs qu’impliquaient le fait d’élever un enfant. Sa vie sociale était (presque) réduite à néant. Lui qui avait l’habitude d’aller courir quotidiennement s’en passait désormais le week-end, puisqu’il refusait obstinément de faire appel à la baby-sitter uniquement pour prendre du bon temps pour lui. Et puis, surtout, il devait bien le reconnaître : il avait cruellement envie de passer du temps avec sa fille. Ses semaines étaient chargées, et même s’il veillait à être le plus présent possible, ce n’était pas idéal. Il avait l’impression de manquer des moments cruciaux avec Maya ; elle changeait si vite ! Ça lui nouait les entrailles, de n’être qu’un spectateur au cours de la semaine. Alors le week-end, c’était sacré. C’était elle et lui, c’était eux, c’était leur duo gagnant. « Tu sais, si ça peut te rassurer… » Commença Carlisle, après quelques secondes d’hésitation. Il ne savait pas trop où il mettait les pieds, ni comment ses propos seraient interprétés par Leslie. Il ne voulait pas paraître pédant ; il ne lui faisait pas la morale, et son exemple n’était pas forcément à suivre. « On en est tous au même stade. » Dit-il en haussant les épaules. « Avant la naissance de Maya, j’étais pilote de ligne. Longs courriers, majoritairement. Je partais souvent plusieurs jours, voire même une semaine entière. Aujourd’hui, ce serait impossible. » Ou alors, ça impliquait de laisser Maya à une tierce personne pendant ces longues journées d’absence — et en réalité, c’était ça qui était impossible à envisager pour l’Australien.
Quand il vit que Maya rapprochait avec rapidité la glace de sa bouche, et que par conséquent, il sentit que la catastrophe était imminente, il s’accroupit à sa hauteur pour lui faire quelques recommandations d’usage. Rien de bien méchant — juste de prendre son temps pour manger, et lui rappeler que personne ne comptait lui piquer son cornet. « T’en fais pas. » Répondit Carlisle en souriant, alors qu’il secouait légèrement la tête. Il se fichait bien que sa progéniture s’en mette partout, et qu’elle ait ensuite un excès d’énergie en raison de la quantité de sucre ingurgitée ; tant que Maya était heureuse et en bonne santé, il s’accommodait de ses petits écarts. « Merci. » Dit-il en récupérant le numéro de téléphone portable de Leslie. Il conserva soigneusement le bout de pied, qu’il glissa dans sa poche. « C’est gentil pour elle. » Ajouta-t-il en posant un regard tendre sur sa fille, dont les moustaches glacées commençaient à se dessiner autour de ses lèvres. Mais le regard malicieux qu’elle lui renvoya en retour le fit fondre instantanément. Il était doux, coulant, mièvre, mais il s’en fichait. Sa fille, c’était sa plus belle réussite. C’était sa plus grande fierté. « Nous aussi, Maya. » Dit-il, alors que sa progéniture regardait une goutte de glace glisser le long de ses petits doigts. « Mais on reviendra jouer avec Abby une prochaine fois, si tu veux. » Après avoir terminé sa glace, elle s’approcha de son père en tendant les mains. Il rit en voyant les traces de glace, éparpillées un peu partout. Il s’accroupit à sa hauteur, prit une serviette en papier qu’il avait récupéré au moment de la commande, et entreprit de nettoyer les doigts de sa fille. « On y va ? » Suggéra l’ancien pilote, une fois que les mains de Maya furent propres. Elle fronça les sourcils et sembla sur le point de protester, mais Carlisle poursuivit : « Abby et sa maman ont des choses à faire. » Il embrassa la joue de sa fille, et la porta. « Tu pourras aller rejouer avec elle, promis. Ou tu pourrais l’inviter à la maison. La semaine prochaine, par exemple. » Suggéra-t-il. « Enfin, si sa maman est d’accord. » Elle était la bienvenue aussi. Au vu de leurs deux progénitures, deux adultes pour les surveiller ne serait pas de trop. @Leslie Cohen |
| | | | (#)Dim 8 Aoû 2021 - 19:58 | |
| « Les défauts, tout de suite les grands mots… » Avec une telle approche, ça rend les dits défauts moins pire, non ? Et puis, franchement, tu les assumes totalement tes défauts. « Je comprends. Difficile de s’investir dans des projets, quand on est un parent célibataire. » Oui, voilà, exactement. Il semble bien comprendre le dilemme dans lequel tu vis présentement. Tu peux plus vraiment faire ce que tu veux, quand tu le veux. Tu as eu beaucoup de mal à l'accepter au début, mais, aujourd'hui, c'est déjà moins difficile. « Tu sais, si ça peut te rassurer… On en est tous au même stade. Avant la naissance de Maya, j’étais pilote de ligne. Longs courriers, majoritairement. Je partais souvent plusieurs jours, voire même une semaine entière. Aujourd’hui, ce serait impossible. » Tu hoches doucement la tête. Bien sûr que c'est impossible de partir une semaine entière avec un jeune enfant à la maison. Surtout lorsqu'on est monoparentale. Tu ne connais rien sur sa famille, mais peut-être qu'elle ne peut pas l'aider non plus. Tes parents vivent à plus mille kilomètres d'ici. Ça aussi, c'est pas facile. Ce serait pratique de les avoir tout près pour te filer un coup de main. « Pilote ? C'est bien loin du monde des affaires. » que tu lui fais la remarque. Il a vraiment misé sur quelque chose de complètement différent. Ça lui manque ? Ou il n'aimait peut-être plus ça non plus. « J'ai pris l'avion qu'une seule fois. J'ai detesté. » que tu ajoutes en riant. Pas facile le mal des transports. Il est loin dans tes souvenirs ce voyage en Amérique latine avec Chloe. La pauvre qui a dû endurer tes nausées pendant des heures.
« Merci. C’est gentil pour elle. » « C'est aussi pour nous. Faire semblant qu'on a encore une vie sociable. » Malgré les enfants et l'horaire chargé. Ça fait du bien parfois d'avoir une conversation d'adulte avec un autre adulte. C'est un plus quand la personne en question comprend notre mode de vie. « Nous aussi, Maya. Mais on reviendra jouer avec Abby une prochaine fois, si tu veux. » Les chances que vous vous recroisiez au parc sont quand même assez nombreuses étant donné que vous vivez tous deux dans le quartier. Maintenant que vous n'êtes plus deux visages inconnus, vous irez sûrement l'un vers l'autre. Surtout que les deux filles semblent bien s'accorder malgré la différence d'âge. « On y va ? Abby et sa maman ont des choses à faire. » Et eux aussi ont sûrement autre chose au programme que de passer la journée au parc. Maya n'est pas la seule à être déçue. Abby aussi à sortie sa moue déçue comme si c'était la pire chose au monde. Ah les enfants ! Toujours dans l'exagération. « Tu pourras aller rejouer avec elle, promis. Ou tu pourrais l’inviter à la maison. La semaine prochaine, par exemple. Enfin, si sa maman est d’accord. » En voilà une phrase qui excite ta fille. Une nouvelle maison égale de nouveaux jouets. Le regard que te lance Abby veut clairement dire "dit ouiiiii". « Bien sûr. Ça nous ferait très plaisir. » Impossible de répondre autrement sans risquer une crise de la part de ta gamine. On choisit ses combats. Tu lui fais signe d'au revoir de la main à Carlisle, puis Maya. Tu viens attraper la main de Abby et vous partez chacun de votre côté direction la maison. - Spoiler:
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| | | | | | | | soul is healed by being with children || carlisle #1 |
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