Deuxième chance

« C'est un t-rex gris »  « Un classique. » Qu'elle rétorqua aussitôt avec ce sourire tendre et rassurant. Tous les gamins aimaient ce dinosaure, et d'autant plus les gamins de la génération Jurassic Parc. Ils étaient là, étendus sur le sol, au milieu des dinosaures, dans un musée. Et pourtant, l'instant avait tout de l'instant magique. Elle avait le sentiment d'être à son aise. Être elle-même, sans chercher à feindre ou cacher quoique ce soit. Elle était tout simplement elle-même, ne cherchant pas à lui plaire, à essayer de savoir ce qu'il aurait préféré voir ou savoir. Elle s'était laissée porter et ils étaient là. Le regard planté dans celui de l'autre, elle avait le sentiment que sa vision se troublait … en réalité, elle se plongeait dans l'océan de son regard, ne reculant pas un seul instant. Puis, il y eut cette sonnerie qui la fit presque sursauter et elle lâcha aussitôt sa main pour poser les paumes de ses mains sur son visage, étouffant un éclat de rire nerveux et franc. « C'est quoi cela ? » « J'ai failli avoir un arrêt cardiaque. » Elle se redressa tout en essayant de calmer les battements de son palpitant. « Apparemment, le temps nous est filé entre les doigts. » lui dit-elle avec entrain. Il y avait eu ce premier rendez-vous où au contraire les minutes se faisaient heures. Et puis, il y avait cette soirée où tout semblait s'être accéléré.

Ils s'échappèrent alors de ce pan du musée pour finalement se retrouver parmi les autres curieux qui se dirigeaient vers la sortie. Certains discutaient. D'autres souriaient simplement ou étaient silencieux. Une collègue de Niamh, guide du musée, arqua un sourcil en la voyant sortir d'une toute autre direction mais ne prêta pas plus attention que cela. Ils se retrouvèrent alors dehors, devant le musée. La nuit était tombée. Le vent était légèrement frais. Elle se tenait devant le géant. « J'ai passé un super moment, Jax. » Lui avouait-elle avec la plus grand sincérité du monde. « Et, ça me ferait vraiment plaisir de réitérer. » Et elle se hissa sur la pointe des pieds pour venir déposer un tendre baiser sur sa joue, se dirigeant vers la station de bus tout en lui adressant un signe de la main.

Elle marchait sur du coton. Elle se sentait légère. Et, elle allait devoir se battre contre elle-même pour ne pas lui envoyer un message dès qu'elle serait chez elle. Et puis, elle soupira et l'envoya quand même ce message. Un simple bonne nuit.

Codage par Libella sur Graphiorum