C’est chez elle qu’elle m’a convié. Ma sœur de cœur, celle dont l’amitié dure depuis plus de cinq ans maintenant. Dylane, cette petite poupée que je protègerai bec et ongles contre quiconque voudra s’en prendre à elle, tout comme je serai toujours l’oreille attentive dont elle a besoin pour panser ses plaies. Mais elle est aussi celle sur qui je peux compter pour parler ouvertement de ce qui me tracasse, même si je n’aime pas lui donner souci et l’inquiéter, préférant me montrer forte face à elle. Ce soir pourtant, elle doit bien se douter que j’ai besoin de ne pas être seule, surtout quand la soirée qu’elle me propose se transforme en weekend entre filles. A son invitation, je réponds qu’au vu du nombre de verres que nous allons nous enfiler, il serait plus raisonnable que je reste dormir. Une bonne excuse seulement, quand je pourrais parfaitement me retenir de boire pour rentrer chez moi ensuite sans encombre. Cependant, je n’ai pas envie de retrouver mon appartement encore vide de la présence de mon meilleur ami, Knox, dont je n’ai toujours pas de nouvelles depuis plus d’un mois. Vide aussi de la présence de celui qui porte le doux nom d’Alec mais dont la relation m’est impossible à envisager… Et puis, à ça, ajouter les tracas dus aux dernières tensions entre Jax et mon père, ce dernier ayant découvert toute la vérité à son sujet à cause de Peter, qui n’a su tenir sa langue. Mon ami d’enfance avec qui j’ai eu une violente dispute et avec qui j’ai décidé, peut-être trop précipitamment, de tirer un trait sur notre amitié qui date depuis… toujours. Trop de choses qui me poussent à ne pas vouloir rester seule, pour ne pas ressasser sans cesse, pour ne pas me poser des milliers de questions sur tout ce qui se passe actuellement ou pour ne pas baisser les bras et fuir tout ça.
J’ai promis à Dylane de cuisiner ce soir, manière pour moi de ne pas trop m’imposer non plus. Même si je sais que la jeune Bradford ne me reprochera pas de le faire, je suis arrivée chez elle avec une tonne de courses sous les bras. Au menu de ce soir du saumon avec des petits légumes au four et du riz en accompagnement. En dessert, je décide de nous préparer un brownie maison. Voilà une petite heure à peine que je suis arrivée et que je m’affaire à préparer tout ça « Bon alors, racontes moi tout en détail avec ton flic… Comment ça se passe ? ». Je l’interroge tout en remuant frénétiquement ma pâte à brownie dans laquelle je viens de rajouter le chocolat fondu. « Besoin que je m’occupe de son cas ? » je lance alors avec un sourire aux lèvres et ma spatule en l’air « Je m’en ferai un malin plaisir ». Dylane savait qu’entre Elias et moi ce n’était pas l’amour fou. Pour autant, je respectais sa relation avec le jeune homme. Tout ce qui comptait pour moi c’est qu’il la comble de bonheur, qu’elle soit heureuse et donc ne souffre pas. S’il s’avérait par contre que ce soit le cas, il est fort probable que je m’en mêle, même si je sais bien que Dylane pourrait sincèrement m’en vouloir.
Trop de temps s'est écoule depuis la dernière fois qu'elles se sont vues. Aucune n'en peut quelque chose, elles ont chacune une vie bien remplie et ce n'est pas toujours simple d'accorder les violons niveau horaire. Mais là Dylane a pris son week-end et compte bien le passer avec sa soeur de coeur. D'ailleurs, elle a prévenu Elias qu'elle ne serait pas disponible et ça tombe bien vu qu'il est de service. Et Pete, et bien il n'est pas là ces temps-ci ou juste de passage alors ce n'est pas lui qui va venir gâcher le moment de ces demoiselles. D'ailleurs, elle repense encore à la farce qu'ils ont fait à Mia et à chaque fois, elle ricane en revoyant la tête de son amie. Mais en dehors de tout ça, une autre raison a poussé Dylane à inviter Mia. Elle la sait seule dans son loft depuis bien trop longtemps et la connaissant, elle doit se faire un sang d'encre pour Knox. Cependant pas question de parler de choses qui font mal ce soir, à moins qu'elle en ait besoin bien entendu. Dylane est peut-être plus jeune mais elle sera toujours présente pour Mia quoiqu'il arrive.
Assise sur le plan de travail, elle observe son amie se tuer à la tâche en cuisinant. D'ailleurs, tout cela sent bon et donne l'eau à la bouche de la petite brune. « Bon alors, racontes moi tout en détail avec ton flic… Comment ça se passe ? ». A cette phrase, une sourire naît sur les lèvres de l'ambulancière. « Et bien ... Tout va bien. Il est ... Je sais pas expliquer mais je suis bien avec lui » Et ces mots là de la bouche de Dylane, c'est de l'or. Jamais, elle n'a encore dit ça d'un garçon avant lui tout en espérant ne pas le regretter un jour mais ça, seul l'avenir le dira. « Besoin que je m’occupe de son cas ? ( ...) Je m’en ferai un malin plaisir ». Elle roule des yeux Dylane et la regarde se pinçant les lèvres. « Naaaan mais ho pas touche toi ! Occupe toi des tes hommes « Qu'elle dit avec un air innocent tout en trempant son doigt dans le saladier ou est la pâte à cookie. Mettant son doigt en bouche, elle savoure le met. « Humm c'est pas mauvais en plus » Qu'elle dit pour ensuite enfin attaquer. « D'ailleurs, parlant de mecs, quand vous faites des galipettes dans le salon avec Adam, faudrait penser à verrouiler la porte arrière ... « Qu'elle dit comme de si rien n'était. « Ho et aussi fermer les volets, enfin je dis ça pour vous moi « Un sourire taquin sur les lèvres alors qu'elle saute du comptoir pour aller prendre une bouteille de blanc qu'elle a mis au frais. Elle la pose sur le plan de travail et cherche le tire bouchon pour ensuite attraper deux verres et les servir pour en tendre un à son amie. « Santé « Au moins, elle venait de dire qu'elle était au courant et que ça ne la gêne pas du tout. Elle peut comprendre qu'ils ne lui ont rien dit vu le passif entre Adam et Dylane mais tout ce qui compte pour elle est le bonheur de ses deux amis, les deux personnes, en dehors de sa famille, les plus chères à son coeur, les deux sur qui elle pourra toujours compter et qui ne la trahiront jamais, du moins elle l'espère car elle ne pourrait pas le supporter, c'est certain. « Hum tu sais que j'ai vu Mason chez mon père « Qu'elle dit en grimaçant. « Toujours aussi con « Qu'elle lance avec amertume et une certaine tristesse qu'elle tente de cacher. « Enfin on s'en fout ! Et du coup, Alec est plus dans le tableau vu qu'il y a Adam ? » Autant parler potins que de son frère non ?! Ho que oui !
Je suis motivée à faire la cuisine pour Dylane, non seulement parce que cela fait longtemps que je ne l’ai pas vu et que j’ai envie du coup de la chouchouter un peu mais aussi parce que ça me fait du bien de ne pas me retrouver seule ce soir. Parce que depuis plusieurs semaines, mon appartement est définitivement vide de toute présence et cela me pèse beaucoup. Alors cette soirée transformée en weekend avec Dylane me rend plus qu’heureuse et enthousiaste. Je suis donc entrain de mélanger les ingrédients pour faire un brownie maison tout en discutant avec ma petite sœur de cœur « Et bien… Tout va bien. Il est… Je sais pas expliquer mais je suis bien avec lui ». Mon regard se pose sur elle et je vois ce sourire qui en dit long. Cela me fait sourire à mon tour car je vois qu’elle est heureuse et c’est tout ce qui m’importe « Que c’est beau l’amour… tu es radieuse et ça me fait vraiment plaisir de te voir comme ça ma belle ». Un sourire sincère accompagne mes paroles. Pourtant, je mets aussi en garde la jeune femme en lui disant que s’il venait à lui causer du tort, je me ferai un malin plaisir de m’occuper de son cas « Naaan mais ho pas touche toi ! Occupe toi de tes hommes ». Ce n’est pas le fait qu’elle fasse référence à plusieurs mecs qui me fait ouvrir de grands yeux mais le fait qu’elle puisse penser que je puisse vouloir toucher à son Elias. Un air dégouté apparait sur mon visage « Urgh non mais j’y toucherai pas à ton Sanders, c’est pas ce que je voulais dire ! T’es malade ou quoi ?! ». Je fais mine de vomir alors en levant les yeux au ciel parce que, la connaissant, il est fort probable qu’elle me fasse marcher, et que, comme cette fois où elle m’a fait croire qu’il se passait un truc entre Pete et elle, je tombe dans le piège. Elle vient alors tremper son doigt dans la pâte à gâteau et je lui donne une petite tape sur la main. Je roule des yeux et reprends le mélange que je m’apprête à verser dans le moule pour aller au four « Hummm c’est pas mauvais en plus » « Parce que j’ai déjà fait des trucs mauvais ?! ». Je lui jette un de ses regards qui veut dire qu’elle a tout intérêt de nier, non sans sourire cependant, amusé. « D’ailleurs, parlant de mecs, quand vous faites des galipettes dans le salon avec Adam, faudrait penser à verrouiller la porte arrière… Ho et aussi fermer les volets, enfin je dis pour vous moi ». Je suis entrain de déverser la pâte quand elle me sort ça. Je manque de renverser le plat et le pose alors de justesse sur le plan de travail pour limiter les dégâts. « Comment tu es au courant ? ». Bon elle me l’a dit, visiblement, elle nous a surpris en plein ébats. Et là, je me sens mal, vraiment mal. Parce que je n’ai parlé à personne de cette relation avec Adam, mis à part avec Pete. Je reste silencieuse quelques secondes avant de relever les yeux sur elle « Je suis désolé de ne pas t’en avoir parlé… Surtout vu que toi et Adam avait un antécédent. Mais ce n’est pas pour ça que je n’ai pas voulu te le dire. On en a parlé à personne à vrai dire… ». Mon ton est hésitant, je m’en veux et elle peut le voir sur mon visage. Pourtant, elle ne semble pas peinée, elle a un sourire sur les lèvres et part même vers le frigo pour nous sortir une bouteille, nous servant deux verres « Santé ». Je trinque volontiers et en boit une bonne gorgée comme pour faire mieux passer la pilule, celle qu’elle est au courant pour Adam et moi. « Hum tu sais que j’ai vu Mason chez mon père toujours aussi con ». J’avale un peu de travers car en plus d’Adam, il ne manquerait plus qu’elle finisse par me dire qu’elle est aussi au courant pour lui et moi… Avec Mason, on n’était pas à l’abri qu’il ait pu en parler… Je pose la coupe doucement sur le comptoir et finit de verser la pâte dans le moule, non sans avoir un regard inquiet vers elle, parce que je sais à quel point sa relation avec son frère est tendue « Comment ça s’est passé… ? ». Je demande alors prudemment même si sa dernière phrase ne laisse pas de doutes sur la réponse. Je met le gâteau alors dans le four et prend place sur un des tabourets derrière l’îlot central.
« Enfin on s’en fout ! Et du coup, Alec est plus dans le tableau vu qu’il y a Adam ? ». Je soupire. Je me rends compte que cela fait vraiment longtemps que Dylane et moi n’avons pas pris le temps de discuter de nos vies sentimentales « Adam et moi ça n’a duré que deux semaines… Et c’était au mois de septembre ». Je n’ai pas forcément envie de m’étendre sur le sujet. Non pas que je regrettais la relation que nous avions eu mais plus parce que je sais que celle-ci a blessé celui qui est avant tout mon meilleur ami. Et ça, en revanche, je le regrette. « Quant à Alec… Il est bien plus que présent dans le tableau ». Malgré tout, un mince sourire apparait, repensant à ce bal de Noël mais aussi à notre soirée lors du feu d’artifice deux jours auparavant. « J’ai des sentiments pour lui c’est certain… mais… c’est compliqué » Parce que là en revanche, je ne peux pas trop en dire, et pourtant, j’ai envie de lui parler de ces sentiments contradictoires qui m’habitent : l’envie d’être avec lui parce que je l’aime, c’est indéniable et de l’autre l’envie de fuir car je sais que je serai incapable d’accepter qui il est …
Un week-end entre filles, Dylane ne sait même plus quand cela s'est passé pour la dernière fois car trop de temps s'est écoulé avant qu'elles ne puissent réellement se retrouver toutes les deux. La preuve, elle a eu le temps d'être en couple, même si elle n'emploie pas ce mot encore, avec Elias et de le voir à plusieurs reprises sans en parler avec Mia. Mais là, c'est le moment de rectifier le tir et d'enfin pouvoir parler de tout ce dont elles auront envie. Un sourire naît de suite sur les lèvres de la brune à l'évocation du flic. Elle est bien avec lui et c'est presque étrange qu'aucune ombre ne soit au tableau mais elle connaît la vie et elle sait que cela ne saurait tarder. Mais là, elle ne tient pas à y penser et veut vraiment profiter du moment présent. « Que c’est beau l’amour… tu es radieuse et ça me fait vraiment plaisir de te voir comme ça ma belle » Dylane la regarde et hausse les épaules non sans un sourire. « Moi et l'amour qui l'aurait cru hein ?! « Et Mia savait bien pourquoi elle disait ça. Elle n'a jamais voulu se poser, jamais voulu se laisser aller mais avec lui elle n'a pas pu résister comme si c'était écrit. C'est étrange mais elle aime ce sentiment dans le fond et cela même si elle n'a aucun contrôle. Par contre Mia n'hésite pas à dire qu'elle s'occupera d'Elias s'il fait une connerie mais à la place de la prendre au sérieux, Dylane fait exprès de détourner la phrase de Mia et quand elle voit sa tête de dégoût, elle ne peut s'empêcher d'éclater de rire. « Urgh non mais j’y toucherai pas à ton Sanders, c’est pas ce que je voulais dire ! T’es malade ou quoi ?! » Dylane roule des yeux « Nan mais exagère pas non plus. Il est sexy MON flic » Qu'elle répond pour ensuite plonger son doigt dans la pâte non sans une réprimande de Mia avec une tape sur sa main ! « Heyyyy » Qu'elle dit en faisant mine de bouder pour recommencer juste après car c'est bien trop bon que pour ne pas le faire et aussi tentant. « Parce que j’ai déjà fait des trucs mauvais ?! » Dylane fait mine de réfléchir « Hummm .... Ha si une fois, t'as crâmé le poulet car tu faisais tes ongles et que ton vernis n'était pas sec » Un beau souvenir à part que toute la cuisine sentant le cramé et que le poulet a fini à la poubelle. Même pas possible de le donner au chiens tellement il était carbonisé et elles ont fini par commander des sushis. Vu qu'elles sont dans la taquinerie, Dylane dit enfin ce qu'elle a vu et qu'elle garde pour elle depuis des semaines et des semaines concernant Adam. La réaction de Mia est amusante car elle manque de peu de lâcher le plat et se tourne pour regarder Dylane pas sûre d'elle alors que la brune est tout à fait calme. Si bien qu'elle va chercher à boire. « Comment tu es au courant ? » Elle hausse les épaules. « Bah comme je t'ai dit, je vous ai vu. Je venais apporter le petit déjeuner à Adam et aux petits mais je pense que vu votre position et le peu de vêtements, ils ne devaient pas être là. Du coup, je me suis éclipsée ni vu ni connu « Et heureusement qu'ils ne l'ont pas vu où ça aurait été la honte pour tout le monde. Quoique Dylane aurait bien aimé voir la tête d'Adam et Mia pris sur le fait. « Je suis désolé de ne pas t’en avoir parlé… Surtout vu que toi et Adam avait un antécédent. Mais ce n’est pas pour ça que je n’ai pas voulu te le dire. On en a parlé à personne à vrai dire… » Dylane n'en a même pas fait de cas à vrai dire. Elle et Adam, c'est du passé et puis il a le droit d'avoir une vie et sa soeur de coeur également. « Hum je t'en veux pas. Par contre j'ai une question ... « Qu'elle dit avec ce sourire audacieux qu'elle peut avoir quand elle va lâcher une connerie. « Il t'a fait goûter l'huile au chocolat ? » Et elle demande ça comme si c'était normal qu'elles parlent de leurs expériences respectives avec le jeune homme mais ce qu'il ne sait pas ne peut pas lui faire du mal. Bien que se connaissant, Dylane lui demandera pareil quand elle le verra.
Le sujet passe et Dylane avoue avoir vu Mason à la maison familiale, une rencontre qu'elle aurait préféré évité ... « Comment ça s’est passé… ? » Son regard s'assombrit et la tristesse envahit son corps à ce moment-là. Elle a beau faire la fière et dire qu'elle s'en fout, c'est bien là tout le contraire. « A ton avis ? Il m'a reproché encore la mort de Tommy. Pour lui je l'ai tué et ... Il a enfin avoué que je n'existait plus pour lui « Ces derniers mots ont du mal à sortir et elle ravale vite les larmes voulant couler et change de sujet car elle a bien trop mal que pour en parler à coeur ouvert. Si cela devait être le cas, elle serait occupée de pleurer toutes les larmes de son coeur. Dylane n'a pas perdu un frère mais bel et bien deux et ça la déchire complètement. Mason était tellement cemui avec qui elle avait des affinités. Il lui reste Nick bien sur mais ce n'est pas la même relation, il est protecteur, même trop ... Elle l'aime bien sur et elle ne voudrait pas le perdre non plus. A vrai dire, elle ne le dit pas mais c'est un peu lui et Elias qui la tienne debout dans toute cette histoire tout en comptant Mia bien entendu. Mais si parmi eux trois, elle venait à encore perdre quelqu'un, peu importe la façon, elle se foutrait en l'air totalement. Donc elle change de sujet et parle encore d'Adam et d'Alec par la même occasion essayant de comprendre un peu mieux ce qui se passe dans la vie de la blonde. « Adam et moi ça n’a duré que deux semaines… Et c’était au mois de septembre » Dylane cale un peu et se gratte la tête . « Sérieux ? Cela fait si longtemps ? Je vois pas le temps passé, c'est fou ! « Elle ne pensait pas que cela datait autant, vraiment pas. « Quant à Alec… Il est bien plus que présent dans le tableau » (...) « J’ai des sentiments pour lui c’est certain… mais… c’est compliqué » Dylane la regarde et l'écoute tout en prenant une gorgée de son verre de vin. « Complique dans le sens où il ne veut pas de toi ou car il y a autre chose ? « Demande-t-elle sans se douter que la situation est plus que compliquée et que Mia ne pourrait sans doute pas lui en parler. « Dans tous les cas, si tu l'aimes, le laisse pas filer tu sais. L'amour c'est pas si mal en soi « Dit-elle en haussant les épaules ne pensant pas qu'elle aurait dit ça un jour.
« Moi et l’amour qui l’aurait cru hein ?! ». Ma tête acquiesce vivement. Parce que depuis que je connais Dylane, depuis plus de cinq ans maintenant, j’étais bien placée pour savoir qu’elle n’avait jamais été friande de l’engagement, cela l’avait effrayé lorsqu’elle avait été avec Adam, ne se sentant pas prête pour une telle relation. Alors, la voir rayonnante aux côtés de ce Elias Sanders est tout ce qui compte pour moi. « C’est souvent au moment où on s’y attend le moins que ça nous tombe dessus. Ca a été ton cas avec le Sanders. Et s’il arrive à te faire croire en l’amour à nouveau, alors, j’approuve ». Un peu difficilement parce que je le portais pas forcément dans mon cœur, mais tout de même, je faisais un effort pour elle. Parce que je n’avais pas envie que mon entente plus que bancale avec le policier lui cause du tort. Autant, j’approuvais leur relation, autant de là à faire des compliments à son mec… Fallait pas pousser le bouchon « Nan mais exagère pas non plus. Il est sexy MON flic ». Je porte deux doigts à ma bouche, faisant semblant de vomir « Bof ». Je finis par rire de bon cœur tout en continuant de mélanger les ingrédients. Dylane vient à mettre un doigt dans la pate ce qui lui vaut une petite tape sur la main « Heyyy » je la fusille du regard même si elle essaye de m’attendrir avec sa mine boudeuse, qu’elle sait convaincante et d’une extrême efficacité sur moi. Le pire, c’est qu’elle recommence aussitôt « MAIS ! t’es incroyable toi ! ». je fais en retirant le saladier pour qu’elle ne puisse plus le refaire. Elle complimente cependant ma préparation ce qui me fait douter sur mes essais culinaires précédents « Hummm… Ha si une fois, t’as crâmé le poulet car tu faisais tes ongles et que ton vernis n’était pas sec ». A ce souvenir, je ris parce qu’elle marque un point « Pas faux. Mais c’est pas vraiment ma faute en soi, c’est celle du four ». Mauvaise foi, le retour. Je lui tire la langue alors que je m’apprête à verser la pâte dans le moule à gâteau. Elle me dit alors qu’elle est au courant pour Adam et moi, et je me demande bien comment, même si elle a déjà répondu à cette question en me l’avouant « Bah comme je t’ai dit, je vous ai vu. Je venais apporter le petit déjeuner à Adam et aux petits mais je pense que vu votre position et le peu de vêtements, ils ne devaient pas être là. Du coup, je me suis éclipsée ni vu ni connu ». Je me sens honteuse, me rappelant très bien de ce moment là avec Adam et ajoutant Dylane à l’équation qui déboule en toute innocence, ne s’attendant certainement pas à tomber sur cette scène. Adam et moi qui avons toujours clamé être que de meilleurs amis, nous voilà remis en cause suite à ce moment que je n’avais pas envie de qualifier non plus d’égarement mais qui pourtant, l’avait été. Je deviens toute rouge, portant mes deux mains sur le visage, ne sachant où me mettre. Je m’excuse alors, surtout de ne pas lui en avoir parlé. Mais c’est vrai que cette relation, qui a été courte et pourtant si forte, n’a pas duré bien longtemps. « Hum je t’en veux pas. Par contre j’ai une question… ». Je la regarde en posant mes deux mains sur le comptoir, mon cœur s’accélérant quelque peu, craignant la question qu’elle allait me poser « Il t’a fait goûter l’huile au chocolat ? ». Je reste silencieuse un moment, ne bougeant pas avant d’exploser de rire « Ah non, je n’y ai pas eu droit. Mais… je ne l’imaginais vraiment pas comme ça, il cache bien son jeu » je lance alors avec un sourire malicieux. Elle comprendra très vite ce que je sous entendais par là. Adam, si calme et posé en tant normal était l’opposé dans l’intimité. Je roule des yeux du fait de la tournure de la conversation mais finalement, je suis aussi soulagée que nous parvenons à en rire toutes les deux plutôt que cela créé un froid entre nous, ce qu’évidemment, j’avais quelque peu craint.
Dylane vient à me parler de sa rencontre avec Mason. Je sais que leur relation est tendue et ça depuis la disparition tragique de Tommy. Je lui demande comment cela s’est passé, même si je me doute de la réponse « A ton avis ? Il m’a reproché encore la mort de Tommy. Pour lui je l’ai tué et… il a enfin avoué que je n’existais plus pour lui » « Quel abruti », je lance alors de but en blanc. Je n’avais pas toujours tenu le même discours. Mais depuis, mon opinion avait bien changé à son égard, surtout après avoir tenté de lui venir en aide, une aide qu’il a refusé ce qui a fini par m’éloigner de lui. « Je suis désolé qu’il soit aussi idiot avec toi Dylane, qu’il ne change pas et reste sur ses positions stupides ». Je ne peux imaginer le mal que Dylane doit ressentir après avoir entendu son frère lui dire qu’elle n’existait plus pour lui. J’ai de la peine pour elle, mon regard se veut inquiet à son égard, c’est pour ça que je tends ma main pour attraper la sienne « J’espère qu’il finira par revenir, tôt ou tard… » Je suis sceptique et pourtant, je veux garder espoir que cela finira par s’arranger entre eux. Ma sœur de cœur finit par changer de sujet, parce que celui de Mason est bien trop lourd et je sais qu’elle se retient beaucoup pour ne pas craquer. Elle en vient à parler de ma vie sentimentale, pensant qu’Alec a totalement disparu du tableau du fait de ma relation avec Adam. « Sérieux ? Cela fait si longtemps ? Je vois pas le temps passé, c’est fou ! ». J’acquiesce d’un signe de tête, en ajoutant non sans sourire « Tu étais trop occupée à fricoter avec ton flic, c’est pour ça ». Je lui tire la langue, la taquinant à ce sujet, ça ne sonnait évidemment pas comme un reproche. Je poursuis alors au sujet d’Alec, lui expliquant qu’il était bel et bien présent encore dans ma vie amis que les choses étaient bien plus compliqués « Compliqué dans le sens où il ne veut pas de toi ou car il y a autre chose ? » Et si la première fois que je lui en est parlé j’ai répondu qu’il ne semblait ne pas vouloir de moi, la réponse était tout autre désormais « Il a envie d’être avec moi… Il se sent heureux à mes côtés, il me l’a dit… Mais il y a autre chose et le blocage vient inlassablement de moi cette fois ». Je ne peux pas lui en dire plus et cela me frustre car j’en suis sûre que ma petite sœur comprendrait « Des fréquentations que je ne peux pas tolérer, entre autre… » Je reste vague mais j’en dis un peu plus que lorsque j’en ai discuté avec Adam. Je ne rentrerai pas dans les détails cependant, ne voulant rompre cette promesse que je lui ai faite, comme celle que j’ai faite à Geo, de ne rien dire au sujet du gang auquel ils appartenaient tous les deux. « Dans tous les cas, si tu l’aimes, le laisse pas filer tu sais. L’amour c’est pas si mal en soi ». Mes yeux s’écarquillent alors, l’ai interogateur « Okay, qu’avez-vous fait de ma Dylane Bradford ? Et depuis quand les rôles se sont inversés ? ». Je ne peux m’empêcher de sourire avant de redevenir un peu plus sérieuse « Mais tu as peut-être raison… Je ne devrais pas le laisser filer parce que… » je n’arrive pas à sortir ces quelques mots pourtant si simples. Non pas parce que j’en suis incapable, mais parce que j’ai peur de les prononcer, parce que j’essaye de me protéger de cette relation que je sais à quel point elle pourrait être compliquée… et me faire souffrir à nouveau. « Il était avec moi le soir de la fête nationale. On a regardé ce feu d’artifice ensemble. Et j’avais cette petite fille dont mon père s’occupe au centre. Bonnie. L’instant était parfait, Dylane… Je me projette totalement avec lui. Et je sais que c’est son cas aussi… ». Je soupire alors, repensant à cette soirée qui avait finalement été utopique, avant que, comme à chaque fois, la réalité vienne à nouveau me frapper de plein fouet.
« C’est souvent au moment où on s’y attend le moins que ça nous tombe dessus. Ça a été ton cas avec le Sanders. Et s’il arrive à te faire croire en l’amour à nouveau, alors, j’approuve ». La brune la regarde et se pince les lèvres car tout ça est nouveau pour elle. Ce n'est pas qu'Adam n'a pas essayé mais c'est vrai qu'il n'y a que le flic qui est arrivé à percer une partie, et une grosse, de sa carapace. Bien entendu, elle cache encore beaucoup de choses et pas qu'à lui, à Mia aussi. Comment leur avouer qu'elle se met en danger pour trouver les assassins de son frère et tout ça pour prouver à Mason qu'elle n'est pas coupable. Elle serait prête à mettre sa vie en jeu pour ce frère qui la hait ... Juste pour lui. Chassant vite ces pensées de son esprit, elle taquine Mia en faisant croire qu'elle a mal compris sa phrase ce qui équivaut à une belle grimace de la blonde. De suite, elle rit Dylane mais une moue arrive vite sur son visage. « Bof » Elle la regarde et roule des yeux. « Tu ne sais pas ce qui est beau » Qu'elle lui lance avec un air tout à fait sérieux mais qu'elle ne garde pas longtemps bien trop attirée par la pâte où elle trempe son doigt et une deuxième fois malgré les avertissements de sa sœur de cœur. « MAIS ! t’es incroyable toi ! » Son regard suit le saladier avec des yeux de petite fille à qui on vient de prendre son jouer. « T'es pire que mon père quand il cuisine » Et ça parle cuisine maintenant et Mia se vente d'être bonne cuisinière sauf qu'elle oublie ce fameux poulet . « Pas faux. Mais c’est pas vraiment ma faute en soi, c’est celle du four » « Mais bien sur ! Allez redonne le saladier » Bien sur, elle ne veut pas. Du coup elle boude Dylane enfin 2 secondes et demi car sa meilleure vengeance arrive en avouant qu'elle sait tout de la blonde et Adam pour les avoir vu en plein ébats. Une image qu'elle a vite effacée de sa mémoire d'ailleurs. D'ailleurs la tête de sa sœur de cœur vaut tout l'or du monde et elle s'en veut d'avoir laisser son portable dans le salon. Et comme si cela ne suffisait pas, elle vient lui demander des détails comme l'huile au chocolat. Après tout, Adam était friand de ça avec elle donc pourquoi pas avec la blonde. Comme quoi, ça prouve bien qu'elle n'éprouve aucune jalousie, bien au contraire. Mais ça, personne n'aurait pu le parier à l'époque. « Ah non, je n’y ai pas eu droit. Mais… je ne l’imaginais vraiment pas comme ça, il cache bien son jeu » Un sourire en coin se pose sur ses lèvres alors qu'elle hoche la tête positivement. « Un ange le jour, un démon la nuit « Qu'elle dit en riant sans en dire plus car cela serait tout de même trop gênant autant pour l'une que l'autre et qu'il n'aimerait qu'elles comparent leur expérience avec lui.
Le ton change quand elle évoque Mason, ce frère pour qui elle ferait tout malgré qu'elle prétendra toujours le contraire, ce frère qu'elle aime à en crever ... Et qui lui fait mal comme jamais on ne lui en a fait mais ça aussi, elle tente de le garder. A part que face à Mia, elle a du mal à faire comme si cela ne la touchait pas. « Quel abruti » Elle ne répond pas ne faisant que hausser les épaules ne pouvant pas la contredire. « Je suis désolé qu’il soit aussi idiot avec toi Dylan, qu’il ne change pas et reste sur ses positions stupides » (...) « J’espère qu’il finira par revenir, tôt ou tard… » Les yeux de Dylane se lève vers ceux de Mia alors qu'elle serre sa main. « T'en fais pas, un jour il comprendra « Car oui, elle fera tout pour quitte à y laisser sa peau. C'est prévu ... Et elle ira au bout. Mais ça, Mia ne doit pas s'en douter une seule seconde vu que pour tout le monde, elle a lâché l'affaire et roucoule avec Elias. A part que ce n'est pas dans son caractère de laisser tomber et encore moins quand il s'agit de défendre l'honneur de son défunt frère et de retrouver l'amour de l'autre. En faisant ça, elle ne pense pas aux autres qui tiennent à elle comme Mia, Ash et Wim, ses meilleurs amis, Elias ou encore son père tellement aveuglée par la tristesse et la colère. Des sentiments qui ont pris une ampleur tel qu'elle ne voit que par ça. Les seuls moments où elle n'y pense pas est quand elle n'est pas seule où quand elle bosse et encore seulement si elle est en intervention.
Heureusement le sujet Mason passe à la trappe et elles reparlent de garçons, ce qui est plus intéressant et surtout moins triste. « Tu étais trop occupée à fricoter avec ton flic, c’est pour ça ». Sa bouche s'ouvre mais rien ne sort car elle sait pertinemment que Mia a raison . Un soupir sort d'entre ses lèvres « Oui bon ... Peut-être mais le temps passe quand même vite » Qu'elle dit comme pour ne pas accepter que son cœur est amoureux ou plutôt l'avouer plus que ça. Alec vient sur la table et Dylane a du mal à cerner ce qu'il se passe entre eux mais elle voit vite que le regard de la blonde se remplit d'une certaine tristesse. « Il a envie d’être avec moi… Il se sent heureux à mes côtés, il me l’a dit… Mais il y a autre chose et le blocage vient inlassablement de moi cette fois » Alors là, elle ne comprend vraiment plus rien et hausse un sourcil. « Des fréquentations que je ne peux pas tolérer, entre autre… » « Bah pourquoi tu ne lui dis pas de choisir entre eux et toi ? S'il t'aime, il fera le bon choix et si pas, il en valait pas la peine » Qu'elle lance comme si c'était si simple et loin de se douter que tout est plus compliqué que ça. Rien n'est simple dans la vie et ça, elle devrait le savoir mais pour une fois, elle veut avoir une pensée légère. « Okay, qu’avez-vous fait de ma Dylane Bradford ? Et depuis quand les rôles se sont inversés ? » Un éclat de rire sort d'entre ses lèvres à cette phrase. « Promis je suis toujours la même, j'ai juste essayé de te copier mais faut croire qu'entre mes lèvres, ça passe pas » Qu'elle dit avec humour et tirant la langue. « Mais tu as peut-être raison… Je ne devrais pas le laisser filer parce que… » La suite de la phrase, elle la connaît mais elle ne forcera pas son amie à le dire. Ces trois mots sont bien trop compliqués à dire quand on est pas prêt et surtout ils ne doivent pas être dit à la légère. « Le dis pas si tu ne le sens pas. Même moi je le dis pas et je le dirais peut-être jamais » Enfin si un jour mais quand, c'est une autre question. Cela ne dépend pas que d'elle après tout. « Il était avec moi le soir de la fête nationale. On a regardé ce feu d’artifice ensemble. Et j’avais cette petite fille dont mon père s’occupe au centre. Bonnie. L’instant était parfait, Dylane… Je me projette totalement avec lui. Et je sais que c’est son cas aussi… » En entendant ça, cela ne fait que renforcer ce qu'elle pense. « Si vous êtes si bien ensemble alors vraiment le laisse pas filer. Fais en sorte qu'il fasse le bon choix » Qu'elle dit pour ensuite penser à ce jour de fête. « Je l'ai passé dans l'eau cette après-midi « Qu'elle dit avec un sourire coquin. S'en rendant compte, elle se racle la gorge. « Bon il est prêt quand le gâteau, j'ai faim moi » Dit-elle se foutant royalement du plat principal. « On pourrait commencer par le dessert non ? » Pire qu'une gosse et après Mia ira se plaindre que Dylane est sérieuse, elle l'a dit trop vite, beaucoup trop vite.
« Tu ne sais pas ce qui est beau ». A ça, je pouffe de rire, elle qui veut désespérément me faire croire que le Sanders est un canon de beauté, un de ceux qu’on pourrait mettre dans un de ces calendriers sexy vendus pour des causes caritatives. Bien sûr, elle ne parviendra pas à me faire changer d’avis quand l’opinion que je peux avoir de celui qui est désormais son petit ami est bien entachée. Dylane finit par venir plonger son doigt dans la préparation à brownie. J’ai beau lui donner une petite tape sur la main, elle recommence une deuxième fois, m’obligeant à retirer le saladier de sous son nez pour être sûre qu’elle s’arrête « T’es pire que mon père quand il cuisine ». Je lève les yeux au ciel à sa remarque, continuant de remuer ma préparation. Elle me rappelle alors un plat que j’ai pu louper, et, bien sûr, j’essaye de me dédouaner en accusant le four comme responsable de ce désastre culinaire. « Mais bien sûr ! Allez redonne le saladier ». « NON » je lui crie alors en lui tirant la langue. Je garde même le précieux dans mes mains pour récupérer le plat afin d’y verser la préparation. Préparation qui manque de se retrouver par terre quand elle m’avoue être au courant pour Adam et moi. Je me sens gênée au début et puis, finalement, elle m’avoue que ça lui est bien égal qu’il y ait eu quelque chose entre nous. Ce qui me soulage, surtout parce que je lui ai caché la vérité. Et, mise à part Pete à qui j’ai tout avoué quelques semaines auparavant, personne n’est au courant… A moins que d’autres personnes nous ait surpris comme Dylane. Mais nous avions été plutôt prudent… enfin presque. « Un ange le jour, un démon la nuit ». Je ne peux m’empêcher de rire doucement, l’expression lui allant à la perfection. Je finis par glisser le gâteau au four et pose le saladier devant Dylane en lui lançant un clin d’œil, l’invitant à racler à sa guise le fond de celui-ci.
Le sujet de son frère vient sur la table. Ce frère encore vivant et qui, pourtant, est aux abonnés absents. Préférant accuser sa sœur de tous ses maux plutôt que de revenir à la raison et être présent pour elle comme il l’avait toujours été. Mason, que j’ai essayé de raisonner… en vain. Parler de lui avec Dylane me replonge dans cette période où, en secret, lui et moi étions plus que de simples amis. Où j’ai essayé de le réconcilier avec sa famille. Sans succès. Ou j’ai essayé de me battre pour nous deux aussi. Echec cuisant. Et notre dernière rencontre avait été une sorte de rupture définitive quand nous continuons encore de nous voir pour quelques sessions de surf, prétendant qu’il n’y avait pas de rancœur entre nous… Evidemment, personne n’était au courant de cette relation particulière qui me liait à Mason. Pas même sa petite sœur, qui se tient devant moi. Dont le regard est empli de tristesse du fait de la situation. Et un sentiment de culpabilité m’anime alors, m’amenant à lui serrer davantage sa main dans la mienne lorsqu’elle prononce ces mots « T’en fais pas, un jour il comprendra ». Je ne comprends pas l’allusion qu’elle fait en disant cela, je me dis que c’est l’espoir qui parle, celui que son frère revienne de lui-même vers elle. Et je veux y croire aussi, alors j’hoche la tête doucement en guise de réponse, n’approfondissant pas le sujet davantage à ce moment-là.
« Oui bon… Peut-être mais le temps passe quand même vite ». Un sourire satisfait s’affiche sur mes lèvres lorsqu’elle reconnait avoir perdu la notion du temps à cause de son flic dont elle est éperdument amoureuse, même si, bien sûr, elle ne me l’avouera pas. D’ailleurs, je ne peux m’empêcher de la taquiner à ce sujet « Tu es définitivement éperdument amoureuse de Sanders ». Je fais en venant m’accouder sur le comptoir, posant ma tête sur mes deux mains, battant des cils, pour bien exagérer. Ce manège dure que quelques secondes avant que je me remette droite non sans avoir ce sourire amusé au bout des lèvres. Le vent tourne et c’est à mon tour de parler de ma situation amoureuse, et surtout de ma situation avec Alec. Il m’est difficile de faire comprendre ce qui me bloque d’être avec lui, et ce qui le retient lui aussi d’être avec moi, quand le secret est bien trop lourd, bien trop compliqué à avouer. Mais surtout, il est bien trop dangereux, ne pouvant me permettre d’avouer à mon entourage que l’homme qui me plait, l’homme pour lequel j’ai des sentiments appartient à un gang. « Bah pourquoi tu ne lui dis pas de choisir entre eux et toi ? S’il t’aime, il fera le bon choix et si pas, il en valait pas la peine ». Je soupire. Parce que, même si ce n’est pas ce que je lui demandais deux jours auparavant, il m’a lui-même avoué qu’il ne pouvait pas se sortir de cette situation aussi facilement. Ses seules issues étaient soit d’aller en taule, soit de mourir… En y repensant, cela me noue l’estomac mais, là encore, je ne peux pas en parler à Dylane… « On sait autant lui et moi que c’est pour le mieux… ». Que ça reste ainsi, qu’il n’y ait pas de choix à faire pour lui, d’ultimatum quand lui et moi ne formons pas, de toute façon, un couple. En tout cas, ma petite sœur de cœur semble être désormais une fervente défenseuse de l’amour, elle qui était pourtant si réticente à tout ça. Alors je la taquine à ce sujet « Promis je suis toujours la même, j’ai juste essayé de te copier mais faut croire qu’entre mes lèvres, ça passe pas ». Je me mets à rire et vient poser ma main sur son bras pour lui frictionner doucement « Ça fait plaisir à entendre venant de toi. J’aime cette Dylane qui se laisse porter et s’autorise à être heureuse ». Je viens appuyer mes paroles avec un sourire sincère. Je repense à ce qu’elle vient de dire et reconnait qu’elle a raison… Je devrais peut-être me laisser porter, surtout quand il est évident que les sentiments à l’égard d’Alec sont bien présent « Le dis pas si tu ne le sens pas. Même moi je le dis pas et je le dirais peut-être jamais ». Mon regard vient trouver celui de Dylane « Je le suis… Mais ce n’est jamais évident à dire, surtout quand tout n’est pas aussi simple. Et te concernant, cela finira par venir, j’en suis persuadée ». Et je l’espérais, surtout si Elias et elle étaient fait pour durer, et c’est tout le bien que je lui souhaitais. Je viens à raconter à Dylane le fameux soir du feu d’artifice où cette soirée au côté d’Alec, et de Bonnie, m’ont donné un avant goût de ce dont j’avais envie… avec lui « Si vous êtes si bien ensemble alors vraiment le laisse pas filer. Fais en sorte qu’il fasse le bon choix ». Ses mots tournent dans ma tête, cet encouragement qu’elle a à mon égard, me poussant clairement à aller dans les bras d’Alec, quand je me pose encore bien trop de questions… Et je me dis que, finalement, je devrais peut-être arrêter et me laisser porter moi aussi… Comme elle. « Je l’ai passé dans l’eau cette après-midi ». Un sourire amusé apparait sur mes lèvres alors que je viens prendre place à ses côtés sur le comptoir de la cuisine, me pivotant de sorte à lui faire face « RACONTE ! », je fais avec un entrain qui ne lui laisse pas le choix que de me dire ce qui s’est passé ce jour là avec le flic. « Enfin, raconte mais dans la limite du raisonnable, y’a certains détails dont je préfère me passer » j’ajoute non sans rire doucement. Elle essaye de s’échapper mais c’est mal me connaitre « Bon il est prêt quand le gâteau, j’ai faim moi. On pourrait commencer par le dessert non ? » « Justement, il n’est pas prêt, donc le temps qu’il le soit, tu peux TOUT me raconter ». J’attrape un sachet de chips que j’ai apporté, qui se trouve non loin de là, m’obligeant à tendre un peu le bras « Tiens, en attendant si vraiment tu as faim ». J’ouvre le sachet, pioche dedans avant de lui donner et la pousser à passer aux aveux. Elle en avait déjà trop dit.
« NON » Et voilà elle râle Dylane comme une gosse qu'elle est encore à certains moments. « Mais ... « Elle soupire et croise ses bras sur sa poitrine avec cet air de petite peste qui n'a pas eu son jouet. C'est d'ailleurs ce moment qu'elle trouve pour parler d'Adam et Mia et surtout du couple qu'ils ont formé. S'ils ont voulu être discrets en ce qui la concerne cela a bien loupé. Heureusement que dés le premier coup d'oeil, elle a tourné les talons la brune et a vite compris ce qui se tramait. Faut dire que vu le peu de vêtements présents, il n'y avait pas de trop de place pour l'imagination. De suite, elle rassure son amie sur le fait qu'elle s'en fout royalement de ce qui a pu se passer. Certes, elle a eu une histoire avec Adam mais c'était différent. Pas une erreur en soi mais quelque chose qui n'aurait pas du se passer vu leurs caractères respectifs et le fait qu'elle n'était pas encore prête à donner son coeur. Un coeur qui maintenant appartient à Elias et seulement lui ... Sans en dire trop, elle avoue qu'Adam est bien différent sous une couette que dans la vie de tous les jours. Le petit ange se transforme vite en démon. Après ce petit passage bien gênant, Dylane ne se fait pas prier pour attraper le plat vide et racler le tout avec ses doigts qu'elle lèche allégrement. « Humm c'est trop bon » Qu'elle dit pour ensuite partir vers un sujet beaucoup plus complexe ... Mason. L'avoir revu il y a quelques jours lui a à nouveau briser le coeur. Il ne se rend pas compte du mal qu'il peut faire et même si elle tente tant bien que mal de rester forte, elle arrive à bout de nerfs avec lui ce qui ne présage rien de bon. Si seulement Mia savait de quoi sa phrase retournait, elle n'aurait certainement pas hocher la tête. Ho non, elle lui aurait sûrement hurler dessus tout en l'empêchant d'aller au bout de son idée. Dylane n'est pas stupide, elle fait ça dans l'ombre et si elle doit y laisser sa peau, elle le fera ne pensant pas au mal qu'elle pourrait faire à ceux tenant à elle. Pas qu'elle soit égoïste mais Mason a le don de la faire vriller et plus il lui fait mal et plus elle a envie de rétablir la vérité, peu importe ce que ça lui coûtera ...
« Tu es définitivement éperdument amoureuse de Sanders » Une grimace s'empare du visage de la brune qui n'accepte pas du tout ce mot, du moins pas encore et pourtant ... Bien entendu qu'elle est amoureuse de lui. Il est le premier pour qui elle ressent ça, le premier avec qui elle arrive à lâcher un peu prise et surtout le premier avec qui elle n'avait pas envie de prendre ses jambes à son cou. « Ouais ouais bon si on parlait de toi » Qu'elle lance bien décidée à en savoir plus sur la vie amoureuse de sa soeur de coeur. Car si elle n'est pas avec Adam, il y a donc toujours Alec dans l'équation. Après l'avoir écouter, la brune s'étonne à la pousser vers lui mais si elle l'aime réellement, le laisser partir serait sûrement sa plus grande erreur. Peut-être que si la benjamine savait la vérité, elle ne parlerait pas comme ça mais ici ne sachant rien, elle ne voit rien d'autre que deux personnes qui s'aiment et se mettent des bâtons dans les roues tout seul. « On sait autant lui et moi que c’est pour le mieux… » Dylane la regarde et penche la tête sur le côté. « Je sais pas ce qui se passe mais ... « Elle s'arrête un moment cherchant ses mots car elle n'a pas pour habitude de parler de la sorte et d'ailleurs Mia s'en rend compte vu ce qu'elle lui dit juste après. « Enfin je veux dire que l'amour frappe pas à notre porte tous les jours quoi » Dit-elle enfin tout en finissant le plat et allant le mettre dans l'évier et en profitant pour se laver les mains par la même occasion. « Ça fait plaisir à entendre venant de toi. J’aime cette Dylane qui se laisse porter et s’autorise à être heureuse » Heureuse est un grand mot mais dans l'autre sens, elle peut dire que oui elle l'est dans cet aspect de sa vie. Elle répond à la blonde par un sourire simplement continuant de parler de Mia et non d'elle ce qui fait qu'elle peut échapper à d'autres questions sur ses sentiments. « Je le suis… Mais ce n’est jamais évident à dire, surtout quand tout n’est pas aussi simple. Et te concernant, cela finira par venir, j’en suis persuadée » « Le dire est pas si important que ça ? Si ? Le montrer je trouve que c'est déjà bien et puis il y a un tas de façon de le dire sans pour autant prononcer ces trois mots » La dernière personne à qui Dylane à dit Je t'aime est Tommy et sans qu'elle ne le veuille, cela impacte sur le fait qu'elle n'arrive pas à le dire à Elias et puis ils n'en sont pas encore là ... Du moins pas qu'elle ne sache.
La fête nationale, Mia l'avait donc passée à ses côtés et Dylane voyait bien à son regard pétillant qu'elle avait passé une journée mémorable ce qui impacte encore plus ce qu'elle pense depuis tout à l'heure et donc le fait qu'elle doit se battre pour lui si elle l'aime réellement et qu'elle voit un avenir potentiel avec lui. Par contre, de son côté, la brune parle d'eau et se mord la joue d'avoir dit ça car maintenant, Mia veut tout savoir. « RACONTE ! » Un grand non de la tête de la part de l'ambulancière qui se lève pour aller se chercher un truc à boire alors qu'elle a toujours son verre devant elle. C'était pas la bonne excuse sur le coup. « Enfin, raconte mais dans la limite du raisonnable, y’a certains détails dont je préfère me passer » Elle insiste en plus sa soeur de coeur ce qui la fait grimacer. Son regard se tourne vers le four et elle parle du repas de ce soir, peut-être que ça passera et vu qu'elle est devant le frigo, elle en profite pour prendre deux sodas qu'elle vient poser sur la table avant de s'asseoir à nouveau face à son amie. « Justement, il n’est pas prêt, donc le temps qu’il le soit, tu peux TOUT me raconter » Un soupir sort d'entre ses lèvres mais un soupir las et non énervé. « T'es chiante » Mais ça Mia le sait pertinemment. « Tiens, en attendant si vraiment tu as faim » Sa main plonge dans le paquet et elle porte un chips à ses lèvres. « Disons qu'on devait se faire un barbecue, je l'ai taquiné et on a fini dans l'eau ... Est ce que j'ai réellement besoin de continuer ? « C'était évident non ce qu'il s'était passé. Et puis elle a dit pas de détails donc elle n'en donne pas. « C'est quoi l'endroit le plus fou pour toi ? « Avant ce soir, elles n'avaient encore jamais parlé de ce genre de chose mais il faut bien une première fois à tout non ?!
Ce côté femme enfant de Dylane m’a toujours fait sourire. C’est aussi ce que j’aime chez elle et c’est ce qui a fait aussi que, rapidement, je l’ai prise sous mon aile. Je me souviens très bien de notre première rencontre à New York où nous avons partagé un taxi pour ensuite poursuivre l’après midi ensemble à faire du shopping, nous rendant compte que nous nous rendions au même endroit. Il y a eu des fous rires avec des essais plus farfelus les uns que les autres et quelques confidences aussi autour d’un chocolat chaud. Après ça, nous avons gardé contact, et nous avons eu la chance de nous retrouver sur Brisbane. Depuis, nous ne nous quittons plus. Je la considère vraiment comme un membre de ma famille, une famille que j’ai choisie et que je n’accepterai pas de perdre. Alors, le sourire que je lui adresse quand elle râle et affiche cette mine boudeuse en lançant ce « Mais… » en soupirant est tendre et c’est ce qui fait aussi que je cède rapidement à lui laisser les restes de la préparation pour qu’elle puisse les savourer en attendant que le gâteau cuise « Humm c’est trop bon ».
« Ouais ouais bon si on parlait de toi ». Elle est mal à l’aise et je le sens du fait que j’ai pu lui dire qu’elle était amoureuse de son Elias. La grimace qui apparait sur mon visage me fait pouffer de rire et encore plus quand elle tente d’éviter le sujet. Rien que par sa manière de faire, cela montre que je ne me trompe pas et qu’elle est bien amoureuse de lui. Malgré tout, nous changeons de sujet, et je viens à lui parler d’Alec et moi. Je me sens un peu mal à l’aise à mon tour quand je suis obligée de rester vague à notre sujet, ne pouvant pas lui expliquer les véritables raisons qui me poussent à ne pas céder à cette envie d’être avec lui. C’est difficile mais c’est aussi ce qui me fait me dire que peut-être, il en est mieux ainsi. Car, même si Alec et moi nous nous accordons cette chance d’être ensemble, même si je viens à accepter sa position au sein du Club, il y aura toujours des mensonges à l’égard de mes proches. Cacher qui il est, peut-être même devoir cacher notre relation… Tout était beaucoup trop complexe. Et pourtant, ma petite sœur de cœur ,qui se transforme en conseillère en amour aujourd’hui, ce qui n’est pas commun venant d’elle mais qui me fait sourire, a raison « Je sais pas ce qui se passe mais… Enfin je veux dire que l’amour frappe pas à notre porte tous les jours quoi ». Je soupire parce qu’elle marque un point et c’est exactement le genre de conseil que j’aurai pu lui prodiguer un jour « Je le sais… ». Je me sens frustrée de ne pas pouvoir lui en dire davantage, de lui expliquer tout ce qui se trame derrière cette relation bien trop complexe, pour qu’elle puisse comprendre. Comprendre cette relation, comprendre pourquoi lui et moi, cela ne fonctionnera jamais… Parce que je sais aussi que si Dylane venait à apprendre la vérité, elle aurait sûrement un discours différent. En tout cas, je ne peux m’empêcher de faire une remarque sur cette nouvelle Dylane qui se trouve devant moi, qui semble épanouie et heureuse. On en vient à parler justement au fait d’exprimer ce que l’on ressent à la personne que l’on aime « Le dire est pas si important que ça ? Si ? Le montrer je trouve c’est déjà bien et puis il y a un tas de façon de le dire sans pour autant prononcer ces trois mots ». J’acquiesce doucement « Comme on dit les gestes sont plus importants que les mots. Il faut juste savoir prouver à l’autre qu’on l’aime par des petites attentions au quotidien, être attentif l’un à l’autre, ne pas avoir de secret l’un pour l’autre… Et ça déjà, c’est beaucoup… ». Je souris et pourtant, je ressens un petit pincement au cœur en constatant que mes relations précédentes, notamment avec Alec ou encore Mason, n’ont été basées que sur le mensonge pour le premier ou sur le manque d’investissement pour le second. Je baisse le regard quelque peu quelques secondes avant de le reporter sur Dylane « Je suis persuadée que S… » Je me reprends car j’essaye de faire un petit effort pour elle à propos de son petit ami « Elias sait que tu l’aime… Et j’espère qu’il sait te le montrer aussi », mon regard est un peu plus insistant, voulant en savoir plus sur leur relation et surtout, sur le comportement du jeune homme à son égard.
On en vient à discuter de notre soirée au feu d’artifice. Et je me montre tout particulièrement curieuse à propos de celle de ma sœur de cœur. Au point que lorsqu’elle essaye d’éviter le sujet en s’impatientant pour manger le gâteau qui cuit encore dans le four, je lui sors un paquet de chips, qui sera un parfait encas surtout avec l’histoire croustillante qu’elle s’apprête à me raconter « T’es chiante » « Je sais, mais tu m’aimes c’est le principal » je dis en attrapant une chips que je mets dans ma bouche et en m’amusant à cligner des cils pour l’embêter un peu plus. « Disons qu’on devait se faire un barbecue, je l’ai taquiné et on a fini dans l’eau… Est-ce que j’ai réellement besoin de continuer ? ». Je pouffe de rire parce que la manière dont elle formule la chose me fait rire « Ok, je vois et non j’ai pas envie d’en savoir plus sur Sanders et ses attributs. Tant que tu prends ton pied avec lui, c’est tout ce qui m’importe. Parce que certes, tu aimes ce type mais si au lit, il est bidon… Franchement… change ! ». Je me mets à rire un peu plus parce que je sais que Dylane va sûrement bondir du fait de mes mots et qu’elle va très certainement pas me dire que j’ai raison. « C’est quoi l’endroit le plus fou pour toi ? ». Je me fige alors que j’apporte une chips à ma bouche, refermant ma bouche restée ouverte quelques secondes. Je tourne mon regard étonné sur la jeune femme, non sans finalement sourire « Un endroit où il y a du monde autour… Un ascenseur, une cabine d’essayage, les toilettes d’un avion ou dans un restaurant… C’était des expériences… vraiment sympa », je fais alors en lui faisant comprendre que ce sont des choses que j’avais expérimenté. « Et toi ? Elias a des idées surprenantes parfois ? Il m’a tellement l’air d’un ennui… ». Je ris et je sais que Dylane ne va sûrement pas apprécié mon commentaire, je redeviens sérieuse aussitôt, avec ma chips dans la bouche « Parchdon », dis-je en mettant tout de même ma main devant la bouche, tentant de ne pas rire.