| (Maxence+Adriel #2) There's An Endless Road to Rediscover |
| | (#)Mer 3 Fév 2021 - 18:27 | |
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There's An Endless Road to Rediscover
Erin m’a tout raconté.
Elle est débarquée chez moi toute énervée, les larmes au yeux, et elle m’a tout raconté. Qu’elle est sortie de la douche et que Maxence était là à discuter avec Ava, et que lorsque celle-ci s’est rendu compte de ce que sa cousine et mon frère lui ont caché, qu’elle a pété un plomb et s’est mise à faire ses valises. Qu’elle a assumé qu’Erin et Maxence avaient eu une aventure — alors qu’évidemment, c’est loin d’être la vérité, thank God. Rares sont les fois où je ne sais pas comment réconforter Erin, mais là… là j’ai eu du mal à trouver les mots, sous le choc de tout ce qui s’est passé dans l’appartement des Sanders. J’ai fait ce que j’ai pu, je l’ai serrée dans mes bras très fort et je lui ai dit que ça allait aller. Qu’Ava allait lui pardonner parce qu’elle se rendrait compte qu’Erin n’avait pas voulu mal faire. Et j’ai même lâché sur un coup de tête, sous un éclat de colère, que j’allais aller parler à Maxence, mettre les choses au clair avec lui. Si ce n’est que pour protéger deux des femmes qui comptent le plus pour moi. Je veux savoir pourquoi il a tenté de revoir Ava une troisième fois. A-t-il l’intention de la refaire tomber sous son charme? Qu’est-ce qu’il lui veut? Erin l’a giflé, deux fois en plus. Il a fini par partir. Good. Je… je veux juste savoir. Je veux qu’il m’entende. Et… je veux qu’il sache à quel point il m’a blessé. Quand j’ai décidé de couper les ponts avec lui, quand toute notre famille l’a fait, c’était parce que je croyais sincèrement que le fait que je m’éloigne allait lui faire revisiter ses choix. S’il me perdait, peut-être se rendrait-il compte de tout le mal que cette foutue drogue faisait autour de lui. Mais… ça fait une dizaine d’années et nada. Il n’est pas revenu vers moi, même pas depuis son retour à Brisbane, qui était en fait peu après le mien. Dans ma tête, c’était le chaos, et je n’ai pas su quoi répondre à ma meilleure amie pour la convaincre que tout s’arrangerait.
Ce matin, je me suis levé déterminé. Déterminé d’aller enfin parler à mon frère après tout ce temps. C’est avec le cerveau beaucoup trop chaotique que je suis allé courir, comme à mon habitude, mais il faut dire que ça m’a fait du bien. En revenant de ma course, je me suis senti un peu plus posé, même si je n’arrêtais pas de m’imaginer mes retrouvailles avec mon frère de toutes les manières possibles. Je n’ai pas l’impression que ça sera ponctué d’une accolade et d’un hey bro, ça fait longtemps, comment tu vas?, pourtant. Je suis rarement nerveux comme ça, mais là, c’est plus fort que moi. À présent, je croque dans une pomme en essayant de trouver mon cellulaire qui se trouve à quelque part dans mon studio, me faisant la remarque qu’il y a bien un temps dans ma vie où je levais le nez sur les aliments trop bons pour la santé. Comme sur le fameux smoothie vert que Maxence m’avait fait boire… mais qui n’était pas si pire, au final. En tout cas, aujourd’hui il me ferait sans doute une remarque pour m’embêter. Mais la vérité, c’est que mon alimentation a changé avec les années en voyageant. À Bali et à Hawaii par exemple, j’ai été introduit à des aliments frais et colorés que je pouvais parfois cueillir moi-même et en faire des smoothie sans spiruline et sans kale, et je me suis rendu compte de toute l’énergie supplémentaire que j’avais pour faire du hiking ou aller nager ou faire peu importe l’activité du jour. Alors c’est devenu une habitude. Néanmoins, bien entendu que je préfère toujours le gras et le sucre, duh. Je finis par trouver mon téléphone entre deux coussins du divan et je compose le numéro du domicile Mayers que je connais toujours par coeur. Je n’ai d’ailleurs toujours aucune idée pourquoi mes parents le gardent puisqu’ils ont tous les deux un cellulaire maintenant et qu’ils n’ont plus d’enfants à la maison. M’enfin. « Adriel? » « Yup. » Bien entendu, ils ont aussi un afficheur. « C’est quoi l’adresse de Maxence? » J’aurais tout aussi bien pu lui demander par sms, ça aurait été plus simple d’éviter ses questions, mais elle m’aurait appelé de toute manière. Elle demeure silencieuse un instant. « M’man? Allôôôô? » « Ça me fait trop plaisir que tu veuilles lui reparler, mon chéri », fait-elle, et je sens l’émotion dans sa voix. Autant elle n’a jamais approuvé les actions de Max, autant je sais qu’elle rêve d’une famille unie. Elle n’arrête pas de me dire depuis qu’il est revenu l’an passé à Brisbane qu’il est clean, maintenant, que ça lui ferait du bien qu’au moins un de ses frères/soeur lui adresse la parole; sans trop insister toutefois parce que je me ferme sur le sujet ou que je lui réponds quelque chose du genre il a qu’à venir me voir, lui. Je ne réponds rien parce que je ne suis pas capable de mentir sans qu’elle ne le détecte et je ne peux pas faire comme si j’étais heureux de revoir celui des Mayers avec qui, jadis, je m’entendais le mieux. Au contraire, je suis même en colère contre lui, pour s’être immiscé dans la vie d’Erin et d’Ava — et en plus, avant même d’être revenu dans la mienne. Voyant qu’elle ne réussira pas à me faire cracher les raisons exactes de cette visite, maman finit par me donner l’adresse de Maxence, juste heureuse que je veuille bien faire le premier pas. « Vous auriez continué comme ça et je vous aurais forcé à vous parler », qu’elle dit sur un ton que je reconnais comme celui qu’elle utilise pour la plaisanterie — mais je sais qu’elle aurait été capable de le faire pour vrai. Mais c’est ponctué d’un petit rire nerveux qui me brise le coeur parce que je sais très bien que cette rencontre avec mon frère n’ira pas comme elle l’espère. Je la remercie et je raccroche.
Je passe tout l’après-midi à ne rien faire, à fixer le plafond, à jouer avec Peter Quill et Rocket à tour de rôle pour me changer les idées. Mais c’est le chaos dans mon cerveau et j’essaie de trouver tant bien que mal comment je réagirai lorsque je verrai mon grand frère pour la première fois en dix ans. La vérité, c’est que je ne le sais pas. Erin m’a montré sa photo sur son téléphone et j’ai pu voir que, physiquement, il a bel et bien changé, comme elle disait. Normal, après une décennie, mais c’est aussi quelque chose dans son regard, dans… sa manière d’être. S’il est réellement clean, c’est peut-être ça.
Puis, je me décide enfin à y aller, croisant les doigts pour qu’il soit là. Ou peut-être pour qu’il ne soit pas là, justement. En conduisant, mon coeur bat vraiment vite et je tente de me changer les idées avec du Alan Walker à la radio, repoussant le moment de vraiment réaliser ce que je m’apprête à faire. Je me trouve ridicule d’être aussi nerveux. C’est Maxence. Avant qu’il ne s’enfonce dans la drogue, jamais je n’ai été nerveux avec lui. À part peut-être un peu quand j’ai réalisé qu’il me choisirait ma boisson et mon dessert aux arcades. Mais c’est loin d’être la même chose, s’entend. J’ai oublié mon téléphone chez moi, mais j’ai regardé le chemin avant de partir, de toute manière, et Erin m’a mentionné qu’il habite tout près de chez elle. A-t-il fait exprès, d’ailleurs? Brisbane est une grande ville; les chances que ça soit une coïncidence seulement sont minces, non? Je finis par me garer devant son bloc appartement. Je coupe le moteur et me tourne vers le bâtiment, cherchant un quelconque signe dans les fenêtres qui me permettrait de repérer la place de mon grand frère. Son appartement, bien entendu payé par les parents. Ils se font une fierté de nous rappeler ce qu’ils nous payent, comme si c’était une preuve de leur amour pour nous. Mais je ne vois rien, le soleil est en plein dans la mauvaise direction. J’ai une pensée pour Tessa qui serait contente, si elle savait, de savoir ce que je m’apprête à faire. Je sais qu’elle n’a jamais compris mon choix de m’éloigner de Maxence. Mais peut-être a-t-elle changé d’idée après ce qui s’est passé avec Peter… Non, ça m’étonnerait. Je sais que toute cette histoire l’affecte, si ce n’est pas plus qu’avant.
Dans un soupir, je sors de ma voiture et claque la portière, les yeux toujours fixés sur l’immeuble. Un pas prudent à la fois, je m’avance jusqu’à la porte numérotée d’un 82 et j’hésite, tente de m’encourager mentalement. Et lui, comment il va réagir? Je cogne quelques petits coups, d’abord timides, puis un peu plus fort. Voilà. Quand il ouvrira, je lui balancerai tout ce que j’ai à lui dire, exigerai des explications, et je partirai. Tendu, je patiente et j’entends un chien japper — c’est vrai, que je me rappelle, il a un chien maintenant, Erin m’en a parlé. Elle en a même pris soin et c’est comme ça qu’ils se sont rencontrés, si je me souviens bien. Puis, la porte s’ouvre et… je fige, ma gorge devient sèche et je fixe mon frère sans rien dire. Il est là, en chair et en os, devant moi, il a bien changé. Je m’y attendais, je le savais, mais c’est une tout autre chose que de me retrouver en face de lui pour vrai. L’instant d’une seconde, j’en arrive à oublier que je suis en colère contre lui.
Puis...
« C'est quoi ton problème à te glisser dans la vie d'Erin et d'Ava encore? » je balance d'une voix un peu plus forte que ce qu'on me connaît. « T'as pas assez fait de mal comme ça? » Et à moi. C'est quoi ton problème à te glisser dans leur vie, mais pas dans la mienne? que j'ai envie de lui dire, mais ça ne sort pas.
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| | | | (#)Ven 5 Fév 2021 - 17:16 | |
| There's An Endless Road to Rediscover @Adriel Mayers & Maxence MayersIl tourne en rond Maxence. Tout part en vrille, ce début d'année est bien plus catastrophique qu'il le voudrait. Pourtant il essaye de faire les choses biens depuis un an. Un an qu'il tente de rendre sa vie meilleure, d'être quelqu'un de bien et de réussir à ne plus faire souffrir les gens auxquels il tient. Mais encore une fois, il n'a pas réussi. Il n'arrête pas de penser à Ava, à Erin, à cette conversation qui a dégénéré. Aux insultes d'Erin, à ses gifles, au regard triste et énervée d'Ava. Pourquoi est-ce qu'il n'y arrive pas ? Pourquoi quand il essaye d'être honnête, ça finit par se retourner contre lui ? Il se demande s'il n'est pas voué à être triste et seul. Peut-être que c'est tout ce qu'il mérite après toutes ces conneries, toutes ces souffrances. Il est sobre, oui, mais ça ne change rien. Ca n'efface rien. Alors il doit peut-être oublier tout ça, oublier son passé et essayer d'avancer seul. Sans jamais se retourner, sans jamais repenser au passé. Il pense même à partir, à quitter la ville définitivement. Au final, depuis qu'il est revenu, ça n'a fait que s'empirer. Quand il était à l'autre bout du pays au moins, il n'avait pas de problème. Il avait une petite ville tranquille. Plus il y pense, plus il se dit que c'est la seule bonne solution. Mais en même temps, il n'a pas envie d'abandonner. Son retour ici, c'était un test. Pour lui, pour ses parents. S'il part, ça voudrait dire qu'il a de nouveau échoué et ça, il n'en a pas envie. Il a eu assez d'échecs dans sa vie pour continuer à s'en rajouter. Oui, il est perdu. Alors ça fait plusieurs jours qu'il est enfermé chez lui et qu'il réfléchit à toutes les possibilités, toutes les solutions, comme s'il allait finir par avoir une illumination. Qui tarde à arriver parce qu'il ne va pas mieux. Les jours passent et toutes ces mauvaises pensées continuent de le hanter. Et surtout, cette envie intense de boire. Elle est plus forte que d'habitude, il y pense tout le temps. Ca lui rappelle sa sortie du centre de désintox. Les mois suivants, il pensait tout le temps à l'alcool mais petit à petit, ça avait changé. Il avait changé. Mais il est revenu au point de départ maintenant. Pour autant il ne craque pas, il tient. Pour combien de temps, ça, il n'en sait rien.
Installé sur son canapé, les yeux rivés sur la télé, il continue d'être perdu dans ses pensées. A peser le pour et le contre de sa situation, à imaginer un monde parfait où sa vie serait meilleure. Jusqu'à ce qu'on toque à la porte. Il n'attend personne, il ne veut voir personne. Opale aboie, montrant un signe de présence et il lève les yeux au ciel. Tout le monde sait qu'il laisse rarement son chien seul, il déteste ça. Alors si c'est quelqu'un qui le connaît, il insistera jusqu'à ce qu'il ouvre la porte. Il n'a pas le choix, il se lève lentement et avance comme une loque jusqu'à la porte d'entrée. Sans même regarder qui l'attend derrière, alors qu'il aurait pu regarder par le petit hublot de sa porte. Ca lui aurait peut-être empêché la mini crise cardiaque qui l'attend, sa main sur la poignée, ouvrant sa porte sur la personne qu'il aime le plus haut monde.
Adriel. Il reste figé à l'observer, se demandant s'il hallucine ou s'il est bien là, devant lui. Dix années qu'ils ne se sont pas vues, qu'ils ne se sont pas parlé. Mais il le reconnaît dans la seconde malgré les années qui sont passés. Parce qu'il a quand même régulièrement regardé ces réseaux sociaux pour se tenir au courant de ce qu'il devenait. Il a toujours voulu garder un oeil sur lui, de loin. C'est son petit frère, la personne la plus importante à ses yeux et pourtant, il a été aussi con avec lui qu'il a été avec les autres. Il a tellement grandi. Ce n'est plus un enfant, ce n'est plus un adolescent, c'est un homme. Et il se tient là, devant lui, sans rien dire lui non plus. Mais il voit son regard, loin d'être amical. Il comprend qu'encore une fois, il va passer une mauvaise journée. Il sait que cette conversation va continuer de le briser encore un peu plus qu'il ne l'est déjà. Peut-être la goutte de trop, la dispute de trop, les reproches de trop, avant qu'il ne sombre.
« C'est quoi ton problème à te glisser dans la vie d'Erin et d'Ava encore? » Son ton est sec, froid et son coeur manque un battement. Lui qui est toujours si adorable, si gentil. Il comprend Maxence. Elles lui ont parlé, il sait tout. Et il lui en veut encore un peu plus alors qu'il devait déjà le détester assez. « T'as pas assez fait de mal comme ça? » Sa gorge se serre, il a l'impression qu'on lui enfonce des coups de poignards dans le ventre. Parce qu'il est capable d'encaisser longtemps Maxence, d'encaisser les reproches de toute la planète entière, mais c'est Adriel. C'est différent. « Je.. » Les mots ne sortent pas, il perd ses moyens face à lui. Lui qui n'a jamais de mal à se défendre, qui trouve toujours quelque chose à dire, qui ne se laisse abattre par personne. Il reprend doucement le contrôle de son corps, se décalant légèrement sur le côté. « Rentre, s'il te plaît. » Quitte à s'engueuler, ça ne sert à rien de le faire sur le pas de la porte, à la vue de tous les voisins. Puis au fond, il a envie qu'il rentre. Peu importe la suite de cette conversation, il aura passé du temps avec son frère. C'est ce qu'il essaye de retenir alors qu'Adriel rentre sans un mot dans l'appartement. Il referme la porte avant de se diriger dans le salon, faisant signe à Opale d'aller se coucher. C'était pas le moment des câlins. « Je sais pas ce que les filles t'ont dit mais.. Je peux te jurer que je ne voulais faire souffrir personne. » C'était pas le but. Lui, il voulait juste être honnête pour une fois dans sa vie. Il voulait justement éviter que tout dégénère, il voulait que les choses s'arrangent. Mais il a toujours été plus doué pour briser que pour réparer. Il relève les yeux vers Adriel, tentant de prendre son courage à deux mains. « T'as le droit de m'en vouloir et de me détester, j'en ai conscience. Mais je voulais juste arranger les choses.. » C'était une mauvaise idée, oui. Il l'a compris maintenant, il ne compte pas recommencer, il veut les laisser tranquilles. Mais est-ce que c'est pas trop tard ? Est-ce qu'il n'a pas déjà tout gâché, encore ?
Il analyse Adriel de la tête aux pieds, il l'observe comme si c'était la dernière fois qu'il le voyait. Parce que c'est possible, non ? Peut-être qu'il est juste venue lui reprocher toutes ces erreurs avec les filles et qu'il repartira loin de lui dès que ce sera fait. Peut-être qu'il est heureux sans lui, qu'il n'a pas besoin de lui, qu'il ne veut plus de lui. « Lâche-toi Adriel, dis-moi tout ce que t'as sur le coeur. » Parce qu'il est temps que ça explose, il est temps qu'il se libère. Maxence l'a laissé du jour au lendemain, sans un mot, sans regarder en arrière. Depuis ce jour, il n'a jamais tenté de le recontacter, parce qu'il était bien trop lâche pour ça. Son regard planté dans le sien, il se risque à dire peut-être la phrase de trop. « Je suis content de te voir. » Ca sort tout seul, sans qu'il le contrôle, d'un ton bas. Il le chuchote presque plus pour lui-même que pour Adriel mais il sait très bien qu'il a entendu. C'est sincère, il est vraiment heureux de le voir face à lui. Pour autant, il sait qu'il n'aurait pas dû dire ça. Il sait que c'est stupide, qu'il risque de mal le prendre et de ne pas le croire. Parce qu'il aurait pu le voir des centaines de fois depuis un an, depuis son retour à Brisbane. Il faut que ce soit Adriel qui vienne jusqu'à lui à cause de ses nouvelles erreurs pour qu'ils se voient enfin. Il va sûrement regretter d'avoir dit ça mais.. Une erreur de plus ou de moins, il n'est plus à ça prêt, non ? |
| | | | (#)Lun 15 Fév 2021 - 16:52 | |
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There's An Endless Road to Rediscover
J’ai bien beau essayer de m’imaginer comment je vais réagir en voyant mon frère pour la première fois en une décennie, je ne le sais pas jusqu’à ce qu’il ouvre. Et lorsque je le vois devant moi, je me fais la réflexion que c’est mon frère, mais ce n’est pas lui en même temps. Il a tellement changé… Je vois la surprise dans son regard de me voir devant chez lui. J’avoue que même moi, je ne savais pas que je viendrais cogner à sa porte avant tout récemment. Ça me rappelle que si je n’étais pas venu aujourd’hui à cause d’Erin et d’Ava, qui sait quand on se serait revus? Ou si on se serait revus? Sur le coup, je fige, je l’observe, puis ma voix se fait entendre avant même que je ne le réalise. Je lui demande de s’expliquer par rapport à mes amies, je lui demande s’il n’a pas assez fait de mal comme ça déjà en revenant une fois de plus dans leurs vies. À cause de toute cette histoire, Ava est partie de son appartement, je ne sais même pas où elle est maintenant, on ne s’est pas reparlé depuis qu’elle s’est disputée avec Erin quand Maxence est venu la voir. Bien sûr, je suis conscient que j’ai la version de ma meilleure amie, mais je ne peux m’empêcher d’en vouloir à mon frère d’avoir semé cette pagaille entre elles. Le visage de Maxence se décompose à mes paroles, un autre noeud se forme dans mon estomac. Ce n’est pas du tout comme ça que je m’étais imaginé nos retrouvailles, jadis, peu de temps après que j’aie coupé les ponts avec lui. À l’époque, je m’imaginais que ça allait s’arranger rapidement, que Maxence allait aller mieux à cause de ce centre de désintox et que tout redeviendrait comme avant, qu’on se referait bien vite nos soirées entre frères. Et me voilà, dix ans plus tard, à lui reprocher de s’immiscer dans la vie de mes amies et, silencieusement, de ne pas s’être immiscé dans ma vie à moi. « Je.. » C’est ça, il va me sortir une excuse, que je pense immédiatement. Mais je scrute son visage à la recherche de cet éclat de protestation que je lui connais si bien du passé, quand il sortait une excuse pour une situation ou une autre devant les parents. Mais là, il a juste l’air… pris au dépourvu. Et de le voir comme ça, avec un air que je ne lui connais pas trop, ça a le don de me calmer, au moins un petit peu. Je tente de garder mon air fâché, mais c’est dur parce que voir Maxence calme comme ça, un peu… vulnérable si je ne me trompe pas, ça me déstabilise. Avant, il n’aurait pas hésité à se défendre. Puis, sans un mot d’abord, il se tasse sur le côté. Son invitation à entrer me fait écarquiller les yeux de surprise et ma bouche s’ouvre pour protester, mais aucun son ne sort. Étrangement, alors que je m’en venais chez lui en voiture et que je m’imaginais toutes sortes de scénarios, je n’avais pas pensé à entrer. J’avais juste envie de lui dire tout ce que je voulais lui dire et me barrer. Pouf, comme ça. Pour ne pas avoir à parler de mes sentiments à moi. Déjà que je ne le fais que très peu. Non, tout ce que je voulais, c’était prendre la défense de deux de mes plus vieilles amies. J’avale ma salive, desserre mes poings que je ne m’étais même pas rendu compte avoir serrés à la base. Sans un mot, sans un regard pour lui, je pénètre dans son chez-lui, prenant en compte son appartement que je vois pour la premier fois, qui ne ressemble pas du tout à celui où j’adorais aller quand nous étions proches. Non, celui-là, il m’est inconnu. Il referme la porte et je le suis au salon, jetant un oeil à son chien à qui il fait signe d’aller se coucher. « Je sais pas ce que les filles t'ont dit mais.. Je peux te jurer que je ne voulais faire souffrir personne. » Ma tête se tourne automatiquement vers lui, je me laisse tomber sur ce divan que je ne reconnais pas, qui me semble tout neuf en fait. Mais lui, son regard me fuit, je tourne nerveusement le bracelet qu’Erin m’a donné autour de mon poignet. Lorsqu’il relève les yeux sur moi, il me dit que j’ai le droit de lui en vouloir, mais qu’il ne voulait qu’arranger les choses. Lorsqu’Ava est venue chez moi pour me parler de Maxence, qu’elle l’avait vu à deux reprises, elle semblait troublée, prise entre le passé et le présent, mais je n’avais pas cru comprendre que leurs rencontres s’étaient mal passées. Je m’étais cependant demandé si mon frère avait fait exprès de la revoir, et cette question me brûle les lèvres à présent. Erin, de son côté, avait semblé persuadée que Max savait qui elle était quand ils s’étaient revus à la clinique et elle avait eu l’air de penser qu’il avait de mauvaises intentions. Peut-être le croyait-elle toujours quand Maxence est débarqué chez les Sanders. Comme je n’étais pas là, c’est dur pour moi de voir clair dans toute cette histoire. Parce que je ne comprends pas pourquoi Maxence serait débarqué pour voir Ava de base… Toutefois, je détecte la sincérité dans sa voix. Un élan d’espoir naît en moi alors que l’idée que ça ait été un malentendu, tout ça, me passe à l’esprit. Mais ça ne change rien sur le fait qu’il n’a pas cherché à prendre contact avec moi…
Mon silence se fait lourd en moi, mais les mots ne viennent pas. Mon cerveau est tout aussi chaotique que ce matin, si ce n’est encore plus. Je m’attendais à ce que Max proteste, pas à ce qu’il m’explique son point de vue aussi calmement. Et surtout, il ne dit pas que ce n’est pas de sa faute, il me donne même le droit de le détester. Mais Max, autant je pourrais être en colère contre lui, comment pourrais-je le détester? Il a toujours été celui des Mayers avec qui je m’entendais le mieux. Pendant longtemps, jusqu’à sa chute, je l’ai admiré, il était mon idole. J’enviais ce sentiment de liberté qu’il dégageait, je lui enviais de partager son point de vue aussi facilement que ça avec nos parents. « Lâche-toi Adriel, dis-moi tout ce que t'as sur le coeur. » Je déglutis, fronce les sourcils, pris au dépourvu par cette question. Woah, il m’invite à lui dire ce que j’ai sur le coeur, mais… je me rends compte que je ne sais pas comment faire. Max et moi, plus jeunes, on parlait rarement de nos sentiments ensemble. Détecte-t-il que c’est plus que toute cette histoire avec Erin et Ava, que je lui reproche? Son regard dans le mien, je ne cherche même pas en m’en défaire. Je cherche toujours les mots qui ne viennent pas, par contre, ce trop plein d’émotion qui me bloque la gorge. Par quoi commencer? Il y a tant de choses que j’ai envie de dire. Je suis pour dire quelque chose, n’importe quoi pour briser ce silence que je fais perdurer, lorsque mon frère me dit qu’il est content de me voir. C’est un chuchotement, c’est timide, mais j’ai bel et bien entendu. N’en pouvant plus de rester assis à ne rien faire, propulsé par la colère et la surprise qui s’emparent de moi à ses mots, je me lève et lui lance un regard noir, le mettant au défi de me le prouver. « Ah ouais? Vu comment tu n’as même pas cherché à me contacter pendant les dix dernières années, j’en doute! » Mes poings se resserrent, ma mâchoire aussi. Voilà, c’est dit. Mais ça ne fait pas moins mal. Il pourrait me reprocher la même chose et il aurait raison. Mais c’est lui le grand frère, c’est à cause de lui qu’on s’est éloignés. À cause de cette addiction en fait… Je m’attendais à ce qu’il revienne me voir dès qu’il serait mieux. Je pensais que je comptais beaucoup plus pour lui. Je me mets à faire des va et vient dans son appartement, ne tenant plus en place, tout en gesticulant. Il voulait que je lui dise ce que j’ai sur le coeur? Eh bien, il sera servi. Du moins, en partie; ce que je serai capable d’exprimer. « T’as fait exprès de revoir Ava, sur la plage? » je lâche sans crier gare, me rappelant que, lorsqu’elle me l’avait dit, même si elle croyait à un hasard, je m’étais demandé quelques étaient les chances qu’ils se retrouvent au même endroit dans tout Brisbane. « Tu veux revenir avec elle, c’est ça? » Ça peut être une possibilité, même si elle ne m’enchante pas. La première fois, quand ils se sont rencontrés et qu’ils ont commencé à se voir, j’étais content — deux personnes que j’aime ensemble, pourquoi pas, ça pourrait être cool. Mais après ce qu’il lui a fait subir… « Et… et… » Je tente de calmer ma respiration, de contrôler cette colère. « Pourquoi t’es allé voir Ava chez elle? Et… tu savais que c’était Erin, quand elle a soigné ton chien? » je lui demande sur un ton légèrement plus doux, parce qu’au fond, je veux juste avoir sa version à lui. Mes questions n’attendent pas ses réponses pour sortir l’une après l’autre. « J’avais besoin de toi », que je lance finalement en le regardant dans les yeux, me surprenant moi-même. « T’as préféré la drogue à moi, Max. » C’est sorti tout seul. L’ordre ne fait pas de sens, tout d’un coup je n’ai juste pas de filtre. Ça me coûte de lui dire ça, de révéler mes sentiments autant. J’avais besoin de lui quand nos parents m’ont clairement dit qu’ils n’approuvaient pas mon choix de programme à l’université autant que si j’avais choisi le droit comme Alexis, j’avais besoin de lui quand Tessa et moi avons rompu. Tant de fois je suis rentré à Brisbane entre deux voyages et j’ai regretté que Maxence ne soit pas là, qu’on ne se fasse pas une soirée pizza comme avant.
♡ code par mpitiousmermaid ♡
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| | | | (#)Mer 17 Fév 2021 - 17:59 | |
| There's An Endless Road to Rediscover @Adriel Mayers & Maxence MayersIl était pas prêt à voir Adriel. Sûrement qu'il est la dernière personne qu'il pensait voir devant sa porte aujourd'hui. Il est partagé entre plein de sentiments, incapable de réellement savoir comment réagir. Il est heureux de l'avoir devant lui et en même temps, il comprend que ça ne va pas aller. Son regard n'est pas bienveillant et à peine il ouvre la bouche que son ton est sec. Evidemment qu'il n'allait pas lui sauter dans les bras, Maxence n'est pas naïf à ce point. Mais il y a aussi Ava et Erin dans cette histoire déjà bien trop complexe entre eux alors il comprend qu'il va en prendre pour son grade. Pourtant, c'est logique qu'il soit au courant de toute cette histoire. Ils se parlent tous les trois, comment ça aurait pu être différent ? Quand il rentre dans l'appartement, ça le rassure, étrangement. Même s'il est toujours autant perdu, il reprend la parole pendant que son frère prend place sur le canapé. Lui, il reste planté au milieu du salon, osant à peine le regarder. Adriel ne dit rien, il le laisse parler et tenter de s'expliquer. Il tente oui, parce qu'il sait quand même qu'il est coupable. Peut-être qu'il n'a pas tous les torts mais Max a toujours merdé. Ce n'est pas nouveau, ça ne devrait étonner personne en réalité. Ce silence commence doucement à devenir pesant jusqu'à la phrase de trop de Maxence. Il l'observe se relever d'un coup du canapé, bien moins calme qu'il l'était depuis quelques minutes. « Ah ouais? Vu comment tu n’as même pas cherché à me contacter pendant les dix dernières années, j’en doute! » Ca fait mal mais il a raison. Il n'est pas revenu vers lui, bien trop lâche pour y arriver, incapable de faire le premier pas. Il a toujours eu peur de ses retrouvailles, que ça lui fasse plus de mal que de bien. Et à l'heure actuelle, ça lui fait bien plus mal qu'il voudrait l'admettre. Mais il ne dit rien, ses yeux fixant le sol, prêt à entendre et écouter le reste.
Il commence à enchaîner les questions sur Ava et Erin, sans même lui laisser le temps de répondre. Il le laisse faire, l'observant faire les cent pas dans son appartement. Il peut donner une explication à chacune de ses questions même s'il n'est pas sûr qu'il le croira. Est-ce qu'il a encore un minimum confiance en lui ? Il en doute. Mais son regard finit par se planter dans le sien, Maxence sentant son coeur s'emballer. « J’avais besoin de toi » Pourquoi ça fait aussi mal ? Pourquoi il a l'impression que son coeur va lâcher ? « T’as préféré la drogue à moi, Max. » Le coup de grâce. Le dernier coup de poignard pour le brun. Alors il pense ça ? Il croit vraiment ça de lui ? Après toutes ces années sans se voir, ni se parler, la réalité de ses pensées le brise. Il passe sa main dans ses cheveux, soupirant un bon coup avant de prendre la parole. « Pour tes questions, je n'ai jamais fait exprès de voir Ava. Ca a été le hasard. » Ca pourrait sembler fou à croire et pourtant, c'est la vérité. « Et je ne veux pas revenir avec elle, juste réparer mes erreurs. Qu'elle ne garde pas cette mauvaise image de moi.. » Et toi non plus, qu'il a envie de dire. Mais ça, ça viendra après. Il essaye de faire les choses dans l'ordre, de régler un problème à la fois. Si pour une fois dans sa vie il pouvait réussir, ça lui changerait. « J'ai pas reconnu Erin, j'ai compris que la deuxième fois où je l'ai vu grâce à des indices.. » Et il a été au plus mal pour le reste de la soirée à cause de ça. « Je suis allé chez Ava parce que je voulais lui dire la vérité, je voulais être honnête avec elle. Je me suis dis qu'elle devait savoir que j'avais vu Erin mais.. Ca a dégénéré avec Erin qui était là. » Les gifles, les insultes, les cris, il s'en souvient comme si c'était hier. « Mais j'ai jamais voulu ça, je te le jure.. » Il espère tellement qu'il va le croire, il ne demande que ça. Il ne ment plus, il est sincère et il espère qu'il le verra.
Il laisse un léger silence s'installer, la suite devenant plus compliqué à gérer et à expliquer. Il n'est pas du genre à exprimer ses sentiments Maxence, encore moins avec Adriel. Alors comment il doit faire ? Qu'est-ce qu'il doit dire ? « J'ai.. J'ai jamais préféré la drogue à toi. » Il a regretté pendant des années de l'avoir perdu à cause de ça. Quand il repense à toute cette période, il se demande comment il a pu en arriver là. Qu'est-ce qui s'est passé pour qu'il s'enfonce autant dans la drogue en oubliant le principal : son frère ? « Juste que.. Je sais pas, j'ai pas d'excuses mais.. » Mais il n'arrive pas à s'exprimer. Il n'a jamais été doué pour ça, il déteste faire ça. Il se sent bien trop vulnérable en montrant ses sentiments, il pense qu'on pourrait réussir à le briser encore un peu plus. Mais il lui doit bien ça à Adriel, il doit savoir ce qu'il ressent au fond de lui. « T'es mon frère Adriel, t'as toujours été le seul important dans cette famille, tu crois vraiment que ça a pu changer ? » Il relève les yeux vers lui, secouant la tête de gauche à droite en soupirant. « C'était plus facile de revoir tous les autres plutôt que toi parce que je pouvais supporter de les perdre mais.. » Il marque une pause en l'observant, tentant de comprendre ce qu'il pouvait penser à cet instant précis. « J'étais incapable de supporter l'idée de t'avoir définitivement perdu à toi, que tu me détestes et que tu m'aies déjà effacé de ta vie.. » C'est dit. C'est lâche, c'est seulement la peur qui l'a empêché de faire un pas vers lui mais c'est la vérité. |
| | | | (#)Mer 24 Fév 2021 - 22:55 | |
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There's An Endless Road to Rediscover
L’attitude et la réaction de Max me prennent au dépourvu, je l’écoute en silence me donner ses explications, calmement, sans chercher à trouver une excuse quelconque. Tout va bien jusqu’à maintenant, ou presque, et du moins jusqu’à ce qu’il me dise qu’il est content de me voir. C’est une vraie blague, je pense immédiatement en suivant mon impulsion et en me levant du canapé; impossible de rester une seconde de plus assis à ne rien faire. Je me mets à faire des va et vient dans son salon en m’exclamant que j’en doute fortement. S’il était vraiment content de me revoir, il m’aurait contacté bien avant, ou il m’aurait contacté tout court. Et pourtant, au fond de moi, je sais que les deux peuvent être possible; je n’ai pas plus fait de pas pour le revoir avant aujourd’hui et au fond de moins, je suis content de le revoir. Enfin. Même si ça aurait été mieux dans d’autres circonstances, s’entend. Mais mon frère est là, devant moi. Ça fait un peu moins d’un mois que la confrontation entre Ava, Erin et Maxence s’est produite, ça fait un peu moins d’un mois que je suis au courant de ce qui s’est passé et, chaque jour après, l’idée de rendre visite à mon frère pour lui dire exactement ce que je pense me hantait. Mais de le faire réellement, c’était une autre chose. Ça fait dix ans que je ne l’avais pas vu, après tout… Max ne me répond pas et je sais que j’ai un point, que je ne fais que lui dire la vérité en face. Du moins, ma vérité. Il ne tient pas assez à moi pour être venu me voir dès qu’il était clean. Je lui balance toutes les questions qui me viennent en tête, c’est surtout pour Ava et Erin, je tente de démêler la situation, avoir son point de vue à lui aussi… Parce que peut-être qu’au fond, je n’ai pas envie qu’il soit coupable. Pris d’une soudaine réalisation, une réalisation qui me pèse depuis longtemps sans pourtant se manifester ouvertement, je plonge mon regard dans le sien et l’accuse d’avoir préféré la drogue à moi. Pour moi, c’est exactement ce qui s’est passé quand il est parti avec Ava et quand il a choisi de ne pas me contacter après que j’aie coupé les ponts avec lui. Je peux voir dans ses yeux que je l’ai blessé, et pourtant moi je le questionne du regard… C’est vrai, Max? T’as préféré la drogue à moi, c’est ça? J’aurais cru que de le blesser, que d’arriver à le faire sentir coupable, ça m’aurait soulagé. Mais c’est plutôt le contraire. Il se passe une main dans les cheveux, soupire. Je n’arrive plus à bouger, me demandant ce qu’il pourra bien me répondre. Je hoche la tête doucement lorsqu’il me confirme qu’il n’a pas fait exprès de revoir Ava, le croyant sur parole. Avie non plus n’a pas semblé penser qu’il pourrait avoir forcé le destin pour la revoir. Ma respiration redevient plus calme, mais je ne me rassois pas pour autant sur le canapé. Et quand Max me dit qu’il n’a pas l’intention de revenir avec elle et qu’il veut juste réparer ses erreurs, je lutte à le croire, parce que l’ancien Maxence, celui que je connais, se foutait bien de réparer ses erreurs à la base. Il agissait comme bon lui semblait sans se soucier de l’opinion des autres et c’était entre autres ce que j’admirais chez lui. Mais je me tais, il poursuit en abordant le sujet d’Erin. Si Erin peut ne pas l’avoir reconnu, il est fort possible que ce soit la même chose pour lui. Ils n’ont jamais été particulièrement proches ou quoi, ils se croisaient peut-être dans certaines soirées, mais c’est tout, je crois. Je me rappelle que ma meilleure amie m’a dit qu’il y a eu un moment durant leur soirée où il a changé d’expression, où il semblait s’être rendu compte de quelque chose. Et pourtant, il n’a rien dit. « Et pourquoi tu n’as rien dit? » je lâche, même si au fond je me doute de la réponse. Il devait se douter que ça ne lui plairait pas à Sanders. Il parle de cette fameuse fois où il est allé voir Ava et que ça a dégénéré quand Erin est sortie de la salle de bain. C’est tentant de blâmer mon frère pour tout, mais je sais très bien qu’Erin et Ava avaient un truc à régler entre elles de leur côté, indirectement par rapport à lui. Je n’ai toujours pas de nouvelles d’Ava et je m’inquiète, surtout qu’elle a son souffle au coeur. Et si elle a eu des problèmes à ce niveau et que c’est pour ça qu’elle ne me répond pas? Maxence me jure qu’il n’a jamais voulu que ça se passe comme ça. « Hum », je laisse tomber, pensif, avant de me rassoir sur le divan, un peu apaisé par ses explications. Veut-il vraiment réparer ses erreurs? J’ai vraiment le sentiment qu’il est sincère, surtout parce qu’il n’a jamais été aussi… vulnérable avec moi. Il a changé, ça c’est certain.
Je remarque qu’il n’a toujours pas répondu à mon accusation par rapport à la drogue, à mon aveu que j’ai eu besoin de lui et qu’il n’était pas là pour moi. Un silence s’installe et je pense que c’est peut-être mieux comme ça, que c’est beaucoup trop inconfortable pour nous deux de toute manière. Les sentiments, c’est pas un sujet auquel on a beaucoup touché ensemble. Puis… « J'ai.. J'ai jamais préféré la drogue à toi. » Cette fois-ci, ce n’est pas la colère qui peut se lire dans mon regard lorsque je le relève sur lui. C’est de la confusion, plutôt. Parce qu’il faut avouer que c’est dur à croire pour moi, dans ma tête les faits sont là, devant moi. « Mais quoi, alors? » Je le supplie des yeux, le supplie de me donner une raison valable qui expliquerait qu’il n’a pas cherché à me revoir. « Juste que.. Je sais pas, j'ai pas d'excuses mais.. » Je secoue la tête. Pour moi, pas d’excuses égale que j’ai raison. Il a préféré la drogue à moi. « Quand j’ai coupé les ponts avec toi… », je commence, pourtant hésitant à poursuivre dans cette direction. Quand le reste des Mayers a décidé de couper les ponts avec lui, que ça en était trop, j’étais au départ tenté de faire tout le contraire. Je reconnaissais que mon frère avait besoin d’aide, qu’il n’avait pas besoin qu’on l’abandonne. Mais je me sentais impuissant face à tout ça, j’ai même été demander à Andy de m’aider là-dessus. Mais rien n’a fait. Maxence et les plaisirs interdits, c’est devenu trop difficile à séparer. Alors la solution m’a paru évidente, même si je me rends compte à quel point j’étais naïf à l’époque. « Quand j’ai coupé les ponts avec toi, je l’ai fait parce que je croyais que ça t’affecterait et que tu lâcherais… tout ça pour pas me perdre. » Je me croyais sans doute plus important à ses yeux que je ne l’étais réellement. Ça sonne prétentieux peut-être, mais je croyais vraiment qu’on était proches à ce point-là. J’ai arrêté de répondre à ses appels et ses sms, entre autres; pas qu’il me contactait souvent, non plus. « T'es mon frère Adriel, t'as toujours été le seul important dans cette famille, tu crois vraiment que ça a pu changer ? » Je me mords l’intérieur de la joue, incertain de quoi en penser. « Ben… oui… J’étais pas assez important pour que tu veuilles bien me voir ou me parler… » Même si j’ai conscience que c’est moi aussi qui ai refusé de lui parler ou de le voir. Il secoue la tête. « C'était plus facile de revoir tous les autres plutôt que toi parce que je pouvais supporter de les perdre mais.. » J’enfouis ma tête dans mes mains, ferme les yeux pour réfléchir, relève les yeux sur lui. « Tu as revu les autres? Holly, Alexis? » Ou peut-être qu’il parle de ses amis… Je sais qu’il a passé Noël avec nos parents — j’ai bien beau être fâché contre lui, j’ai beaucoup de compassion à son égard aussi. Mais nos deux aînés, ça fait un moment que je ne leur ai pas parlé, pas depuis Noël peut-être, alors c’est possible que Max les ait revus sans que je le sache. Je ne comprends pas, Max affirme qu’il peut supporter de les perdre — je sais qu’ils n’ont jamais été vraiment proches, surtout Alexis et lui —, mais je ne comprends pas la logique derrière tout ça. Pourquoi les revoir avant, eux? Comme s’il sent mes interrogations supplémentaires, il ajoute: « J'étais incapable de supporter l'idée de t'avoir définitivement perdu à toi, que tu me détestes et que tu m'aies déjà effacé de ta vie… » Je ravale ma salive, joins mes mains ensemble dans un geste nerveux. Ce n’est pas rationnel, c’est plutôt émotionnel, mais c’est logique, si on peut dire ça comme ça. Et je comprends. S’il était revenu vers moi et que je l’avais repoussé, il aurait eu la certitude de m’avoir perdu. Alors il a préféré ne pas savoir. « Je ne t’ai jamais détesté », je murmure finalement en soupirant. J’ai ressenti beaucoup de colère envers lui, ça c’est sûr. Mais de la haine? Pas du tout. Il reste mon frère. Celui qui m’a empêché de me sentir trop étouffé chez les Mayers. J’ai l’impression qu’un gros poids s’est enlevé de mes épaules. Je respire mieux, je suis plus calme. J’ai encore besoin de processer tout ça, mais après plusieurs années à ne plus nous parler, c’est la première fois que je vois réellement de l’espoir pour nous deux. Je ne suis pas certain à cent pour cent de le croire sur tout, mais c’est plus proche de ça que du contraire. Il a réellement changé, Maxence, ça se voit. « Être juste avec les parents pour Noël, ça devait être merveilleux », je laisse tomber sans crier gare dans un rire nerveux, sarcastique bien évidemment. C’est mon moyen de signaler que j’ai envie qu’on avance, lui et moi, même si bon, c’est un rappel du fait qu’on a passé les fêtes séparés. Mais une question me traverse l’esprit, une dernière, et je redeviens sérieux le temps d’un instant. « T’aurais pas des nouvelles d’Ava, par hasard? » Ça m’étonnerait, après ce qui s’est passé à l’appartement des Sanders, ça m’étonnerait qu’elle lui reparle. Selon Erin, elle était vraiment fâchée contre les deux autres. Mais je préfère demander.
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| | | | (#)Mer 3 Mar 2021 - 12:44 | |
| There's An Endless Road to Rediscover @Adriel Mayers & Maxence MayersCette situation, elle est étrange. Aujourd'hui, les rôles ont l'air d'avoir été inversés entre les deux frères. Adriel a du mal à garder son calme, il hausse le ton, il tourne en rond dans le salon alors que Maxence reste étrangement calme. Il s'exprime le plus clairement possible sans rejeter la faute sur les autres pour une fois. En réalité, il ne le fait même pas exprès. Sûrement qu'il n'a pas la force de s'énerver aujourd'hui, qu'il en a marre de toujours s'engueuler avec tout son entourage. Il a changé, aussi. Ce n'est plus le Maxence de 20 ans, stupide et qui n'en fait qu'à sa tête. Il n'est pas devenu parfait avec les années, personne ne l'est, mais il est plus mâture. Quand il en a envie, tout du moins. Son regard rivé sur Adriel, il explique tout, il raconte sa version des faits à lui. Sans savoir s'il va le croire mais il garde espoir que ça l'apaise un minimum. Il ne supporte pas vraiment de voir son frère dans cet état, il sait très bien qu'il lui en veut, mais le vivre en face à face c'est encore différent. Et pourquoi tu n’as rien dit? Grande question. Il aurait pu dire la vérité de suite quand il a su, ça n'aurait pas dégénéré à ce point au moins, ça aurait pas laissé le problème s'empirer. Mais il n'a pas pu, il n'a pas réussi à être honnête. « J'ai eu peur alors.. J'ai été lâche. » Est-ce que c'est étonnant venant de lui ? Il a souvent été lâche, il a souvent fui les conflits et ses responsabilités. Les mauvaises habitudes ne partent pas du jour au lendemain, c'est un long chemin pour y arriver. Mais le principal, c'est qu'il a fini par tout dire, non ? Il le pense en tout cas, il est fier de lui-même d'avoir eu le courage d'aller toquer à cette porte pour tout dire. Parce qu'avant, il n'aurait jamais fait ça. Mais Adriel ne rajoute rien de plus, retournant simplement s'asseoir sur le canapé. Le brun a l'impression qu'il a réussi à lui donner les réponses qu'il est venu chercher, tout du moins celles qui concernent Ava et Erin. Mais le véritable problème dans tout ce bordel, c'est eux.
Laisser parler ses sentiments, c'est pas ce qu'il préfère. Mais pour Adriel, il est prêt à faire cet effort. Il veut qu'il comprenne, qu'il arrête de se torturer l'esprit. Et surtout, il refuse de le laisser croire qu'il a préféré la drogue à lui. Ca n'a jamais été le cas, il sait juste enfoncé dans tout ça sans réussir à s'en sortir. Il n'était pas assez fort mentalement pour tenir, pour se rendre compte de ce qu'il faisait et pour réagir. Ce n'est pas tellement une excuse, ça n'enlève rien au fait qu'il a fait les mauvais choix, il a juste jamais voulu en arriver jusque-là. « Quand j’ai coupé les ponts avec toi, je l’ai fait parce que je croyais que ça t’affecterait et que tu lâcherais… tout ça pour pas me perdre. » Maxence relève les yeux vers lui, un peu perdu. Il comprend très bien ces raisons, il sait aussi que les parents l'ont fait pour cette raison. Tout le monde pensait qu'en le lâchant et en lui coupant les vivres, il reviendrait à la raison. Mais ça a eu l'effet inverse, il s'est juste enfoncé encore plus sans réussir à remonter pendant des années. « J'avais besoin d'aide, pas qu'on m'abandonne.. » Il ne l'a jamais dit mais il a vécu tout ça comme un abandon. Dans son esprit embrouillé par la drogue et l'alcool, il a juste pensé qu'il ne comptait pour personne. Que sa propre famille n'en avait rien à faire de lui et qu'ils étaient bien heureux de ne plus avoir à se préoccuper d'eux. « C'est pas un reproche Adriel, je comprends pourquoi t'as fait ça maintenant. Mais à l'époque.. C'était différent. » Il n'était pas apte à réfléchir à ce moment-là, sauf pour prendre les décisions les plus stupides. Il n'a été doué que là-dedans, il n'a été doué que pour causer sa perte. « Ben… oui… J’étais pas assez important pour que tu veuilles bien me voir ou me parler… » Ses sourcils se froncent à ses mots, incapable de croire qu'il puisse penser ça bien que ce soit logique. « J'étais une épave Adriel, tu ne voulais plus me voir, j'ai juste.. cru que t'étais mieux sans moi. » Au final, ses souvenirs de cette époque reste assez flou. Il sait juste qu'il a été touché quand il a coupé les ponts comme les autres. Ses parents, Alexis, Holly, ce n'était pas bien grave. Ils n'étaient pas proches, ils ne se parlaient déjà quasiment plus. Mais Adriel, ils étaient encore proches. Bien sûr qu'il a tout gâché, bien sûr qu'il a fait les mauvais choix pour en arriver jusque-là. Mais au fond, il pensait sûrement qu'il ne pourrait jamais le laisser comme les autres. Il secoue négativement la tête à sa question, il n'a revu que les parents et c'était déjà bien suffisant. « Non, je parle de mes anciens amis, mes anciennes fréquentations. » Parce qu'eux, c'était pas bien grave qu'ils le détestent, qu'ils le rejettent. Il peut l'encaisser et vivre avec sans soucis. Dès qu'il s'agit de son frère, les choses sont bien différentes.
« Je ne t’ai jamais détesté » Aussi stupide que ça puisse paraître, ça lui fait du bien d'entendre ça. Ca ne veut pas dire qu'il ne lui en veut pas, ni que ça enlève toutes ses erreurs. Mais ça lui donne l'espoir que ça puisse s'arranger, un jour, petit à petit. La situation semble déjà plus apaisée qu'au début, cette discussion nécessaire aurait dû se produire bien plus tôt. Dix années pour réussir à se parler, pour que l'un d'eux se décide à faire le premier pas. C'est long. « Je m'en voudrais toute ma vie de t'avoir laissé. » Parce qu'il n'a pas fait l'effort de s'accrocher quand il a coupé les ponts. Il est responsable aussi de ne pas avoir repris contact pendant toutes ses années et cette première année depuis son retour à Brisbane. Mais une fois est sûre, il veut que ça s'arrange entre eux. « Être juste avec les parents pour Noël, ça devait être merveilleux » Un léger sourire s'affiche sur le visage de Maxence. Ca lui rappelle toutes ces années où ils parlaient des parents, rarement en bien. Un retour au passé aussi nostalgique que douloureux. Adriel fait un pas vers lui avec ces paroles, il en a l'impression. « C'était pas très fun comme repas mais maman était contente. » Il a bien vu comment elle se comportait pendant le repas, elle était réellement heureuse de passer un repas avec son fils après autant de temps. La relation avec le père Mayers est plus compliquée, il a du mal à pardonner à Maxence toutes ces erreurs. Peut-être qu'avec le temps, ça changera. Le brun se décide enfin à s'asseoir sur un fauteuil, en face de son frère, alors qu'il relance le sujet d'Ava. Il aimerait pouvoir lui dire où elle est mais il n'en sait rien. Il n'a plus de nouvelle depuis cette dispute et à vrai dire, il ne cherche pas à en avoir. Il veut juste rester le plus loin possible d'elle pour ne plus la faire souffrir. « Non, je ne sais pas ce qu'elle devient. Mais je doute pas qu'elle donnera vite des nouvelles. » Il faut croire qu'il n'est pas le seul et qu'elle s'est éloignée de tout le monde. Il espère qu'elle reviendra bien vite à la raison, surtout avec son problème au coeur. Evidemment qu'il n'a pas oublié mais ce n'est pas à lui de s'occuper de ça. Il a posé assez de problème comme ça et à l'heure actuelle, il veut juste profiter de voir son frère avant de le voir repartir, sans savoir quand il le reverra. « Je.. On m'a dit que t'avais pu réaliser ton rêve de voyager, je suis vraiment content pour toi. » Parce qu'il a pas suivi le chemin des parents, il a suivi son propre chemin. Il a toujours été comme lui là-dessus alors il est heureux de savoir qu'il n'a pas lâché ses rêves. La situation étant plus calme, tout les deux assis, il voit Opale sortir tout doucement de son panier pour s'approcher de ce nouvel invité qu'elle ne connaît pas, curieuse. « Et je te présente Opale. Elle est collante mais adorable. » Qu'il lance en riant légèrement, ressentant toujours ce sentiment de gêne. Il espère que ça changera et qu'un jour, il pourra retrouver sa complicité avec lui. Comme un nouvel objectif à atteindre, un nouveau rêve. |
| | | | (#)Mar 9 Mar 2021 - 17:37 | |
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There's An Endless Road to Rediscover
Quand Maxence me dit qu’il est content de me voir, je m’emporte plus qu’à mon habitude parce que je ne le crois pas et que je trouve ça limite hypocrite de sa part de me dire ça après qu’on ne se soit pas vus pendant dix ans. Je ne comprends juste pas… pourtant, je sais au fond de moi que c’est peut-être au moins un peu vrai. Je lui pose des questions les unes après les autres et je finis par lui demander pourquoi il n’a rien dit à Erin lorsqu’il s’est rendu compte que c’était elle. « J'ai eu peur alors.. J'ai été lâche. » Sa réponse me prend tellement au dépourvu que je me stoppe net, l’observe en étant incapable de savoir quoi répondre. C’est tellement… honnête. Vulnérable. Je finis par me laisser de nouveau tomber sur le canapé, réfléchissant à ses propos. Se pourrait-il qu’il n’ait vraiment pas eu de mauvaise intention derrière tout ça? Plus j’y pense, et plus je le crois. Un silence plane et je me dis que c’est peut-être mieux comme ça qu’il ne me réponde pas par rapport à ce que je lui ai lancé dans une soudaine réalisation, à savoir qu’il préfère la drogue à moi. En ce moment-même, de toute manière, c’est ma vérité, et j’ai l’impression que ça va m’en prendre beaucoup pour me faire croire que c’est un mensonge en réalité. Et qu’il n’ait pas d’excuse me donne l’impression que j’ai raison. Un peu hésitant au départ, je finis par lui avouer que j’ai coupé les ponts avec lui en pensant que ça l’affecterait, qu’il lâcherait la drogue et toutes ses mauvaises… habitudes, tout ça pour ne pas me perdre. Maxence relève les yeux sur moi et je vois toute la confusion dans son regard. Je sais très bien que nos parents ont coupé les ponts avec lui pour à peu près les mêmes raisons, mais je croyais réellement, dans ma tête d’adolescent, qu’étant donné que lui et moi étions proches, que ça fonctionnerait pour vrai. J’ai eu tort. « J'avais besoin d'aide, pas qu'on m'abandonne.. » Je fixe mes mains sur mes genoux, incapable de soutenir son regard plus longtemps. J’aurais dû être plus là pour lui, ne pas l’abandonner. Toutes ces années, je me suis senti coupable de le lâcher comme ça, mais sur le coup je cachais cette culpabilité avec ma colère à son égard. Je me rends soudainement compte à quel point il a dû se sentir seul pendant toutes ces années. Mais une partie de moi n’arrête pas de me répéter qu’il aurait dû revenir vers moi, forcer un peu pour qu’on garde contact, même quand il était en désintox. C’est lui le grand frère… non? « C'est pas un reproche Adriel, je comprends pourquoi t'as fait ça maintenant. Mais à l'époque.. C'était différent. » J’ai le coeur serré, je ne relève toujours pas le regard de mes mains. Le comprend-il vraiment, ou dit-il juste ça pour me rassurer? D’un sens ou de l’autre, je le reconnais, ça va en ma faveur. Voyant que je ne réponds rien, il ajoute que je suis le seul important dans notre famille pour lui, il me demande si je crois vraiment que ça a pu changer. Je suis confus, je ne sais plus quoi penser. Je suis partagé entre le croire à 1000% et me méfier. Je lui fais donc remarquer que je ne devais pas être si important que ça s’il n’est jamais venu me voir ou me parler par la suite. Il n’y que la “logique” qui prend sens à mes yeux présentement, le rationnel, bien qu’il pourrait y avoir toutes sortes de possibilités d’ordre plus émotionnel en fait, ce n’est pas à exclure. « J'étais une épave Adriel, tu ne voulais plus me voir, j'ai juste.. cru que t'étais mieux sans moi. » C’est à mon tour de froncer les sourcils. Comment a-t-il pu croire que je serais mieux sans lui? Bien sûr, il n’était pas dans son état normal, et je l’ai repoussé, j’ai coupé tout contact avec lui. Mais une partie de moi espérait qu’il reviendrait vers moi. Je ne voyais peut-être pas à quel point il était mal, à quel point il avait besoin qu’on ne le lâche pas. Max dit qu’il aurait pu supporter de perdre les autres plutôt que moi et je le questionne sur nos aînés, me demandant si c’est d’eux qu’il parle. Il secoue la tête, m’explique qu’il parle de ses anciens amis, de ses anciennes fréquentations. Je hoche la tête, me demandant s’il a revu Peter d’ailleurs, s’il sait qu’il a fait un comas éthylique. Mais je me demande aussi si, dans le fond, en m’éloignant de lui, je n’ai pas aidé à ce qu’il s’enfonce encore plus. J’entends mon frère me dire qu’il était incapable de supporter l’idée de m’avoir définitivement perdu et que je le déteste. Je comprends un peu mieux pourquoi il n’a pas repris contact avec moi, même si ça ne fait pas moins mal juste à penser qu’on a perdu dix ans à ne pas nous voir. Je lui avoue ne jamais l’avoir détesté, et ce n’est que la vérité. J’observe Maxence, jaugeant sa réaction, et je crois voir une sorte de soulagement sur ses traits. « Je m'en voudrais toute ma vie de t'avoir laissé. » Je l’observe encore, cherchant une fois de plus un signe qu’il est totalement sincère avec moi. Et je me rends compte que je n’en doute pas une seconde. « C’est long, toute une vie, pour s’en vouloir », je murmure dans un petit sourire en coin. « C’est… », je commence, la gorge serrée, avant de prendre une bonne inspiration. « C’est ma faute aussi. J’aurais pas dû… j’aurais pas dû couper les ponts avec toi. » Je sais que j’ai ma part de responsabilité là-dedans aussi. J’étais jeune, le plus jeune de nous deux, mais je n’avais pas sept ans non plus. « Je suis désolé de t’avoir laissé tomber, Max », je lâche finalement, m’assurant de le regarder droit dans les yeux.
Désireux d’alléger l’atmosphère un peu, je lui mentionne ce souper de Noël dont j’ai entendu parler et, évidemment, je suis plein de sarcasme. Pour avoir été le dernier à m’en aller de la maison, je sais très bien à quel point c’est intimidant d’être seulement avec les parents. Du moins, je sais que Maxence pense à peu près la même chose vu tout le temps qu’on a passé à parler d’eux. Il sourit, et je me dis que j’ai vraiment espoir que ça redevienne comme avant. Ou quelque chose de similaire, en tout cas. « C'était pas très fun comme repas mais maman était contente. » Mon sourire s’agrandit, bien qu’il soit encore un peu timide. « Voyons, tu exagères, ça devait être vraiment fun, au contraire », je réponds, toujours sarcastique. « Mais j’en doute pas que maman était contente. » Même si elle ne le montrait pas trop devant moi, j’avais un feeling que la coupure avec Max l’a vraiment affectée. Quand elle m’a dit qu’il était revenu à Brisbane, même si elle tentait d’afficher un regard bien normal, je pouvais voir l’excitation dans ses yeux à l’idée de ravoir son fils près d’elle. Nombre de fois, d’ailleurs, elle m’a dit qu’elle croyait que ça lui ferait du bien, à mon frère, que j’aille le voir.
Maxence s’assoit en face de moi, sur un fauteuil, et je lui demande s’il a des nouvelles d’Ava, de qui je m’inquiète. « Non, je ne sais pas ce qu'elle devient. Mais je doute pas qu'elle donnera vite des nouvelles. » Je hoche la tête doucement, me mordillant la lèvre, pensif, repensant au sms qu’elle m’a envoyé avant d’arrêter de me répondre, comme elle m’ avait dit qu’elle ferait. Maintenant, je n’ai qu’à croiser les doigts pour qu’elle aille bien, qu’elle soit en sécurité et qu’elle prenne toujours ses médicaments pour son coeur. « Je.. On m'a dit que t'avais pu réaliser ton rêve de voyager, je suis vraiment content pour toi. » Un petit sourire triste traverse mon visage, juste parce que ça me rappelle toutes les fois où je mourrais d’envie de lui raconter mes aventures. Mais penser au passé comme ça ne nous fera aucun bien, ni à lui, ni à moi. « C’était loin de plaire aux parents », je lâche dans un petit rire. Combien de fois ont-ils essayé de me raisonner — même quand j’étais déjà en voyage — en me sommant de me trouver un emploi en journalisme, un vrai emploi? Ils auraient préféré que je suive leurs traces, mais ils savaient bien que je n’entrerais pas dans ce genre de programme qu’ils jugeaient “prestigieux” avec mes notes. « Je leur ai dit que je partais seulement une semaine avant » je lui avoue. Mon billet était déjà acheté et j’avais mis un peu d’argent de côté — argent que j’avais gagné moi-même en vendant mes photos sur des sites et en réalisant quelques contrats ici et là. « C’était vraiment, vraiment bien… » Et pourtant, une part de moi le regrette — pas les voyages en tant que telle, mais de ne pas avoir insisté pour que Tessa vienne avec moi ou d’avoir essayé de vivre une relation longue distance. Le chien de mon frère s’approche de moi, me renifle. Je tends la main pour lui gratter sous le menton, alors que son maître me la présente en disant qu’elle est collante. Mon rire se joint au sien. « Enchanté, Opale la collante, mais l’adorable », je dis en continuant de la caresser. « Elle a dû te faire beaucoup d’effet, je me rappelle pas que t’avais le désir d’adopter un animal », je lui fais remarquer, curieux. Moi, je n’arrêtais pas de demander un chat, un chien, un oiseau, ou même un poisson à nos parents, mais ils n’ont jamais rien voulu savoir. Trop d’entretien, qu’ils me disaient. Ça prend assez de temps comme ça pour faire le ménage Adriel, avec un chat ou un chien il va y avoir du poil et des traces de boue partout. J’en roulerais des yeux encore aujourd’hui. « Tu sais, j’attends toujours que tu m’emmènes faire un tour de Formule 1 », je lance, quelque peu malicieux. Je me rappel le choc que j’ai ressenti quand j’ai compris que les “petits boulots” que Maxence essayait, c’était en fait de vendre de la drogue. Mais cette référence à la Formule 1, surtout, ça me rappelle le bon souvenir de toutes les soirées entre boys qu’on passait ensemble. « Je suis content de te revoir », je laisse tomber à mon tour finalement. Il y a encore une petite barrière entre nous deux, une certaine gêne, un certain malaise, mais je dois reconnaître que ça fait vraiment du bien le revoir, maintenant qu’on a lâché ce qu’on avait sur le coeur.
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| | | | (#)Sam 20 Mar 2021 - 17:37 | |
| There's An Endless Road to Rediscover @Adriel Mayers & Maxence MayersIl a l'impression de vivre un exercice très compliquée aujourd'hui Maxence. Affronter Adriel, dire les choses, laisser ses sentiments parlaient. Ca le terrifie autant que ça le libère. Alors il laisse tout sortir, il est honnête et il ne joue pas. Il ne joue plus au con aujourd'hui. La seule chose dont il a envie, c'est de retrouver son frère. Même s'il se demande parfois comment ça pourrait évoluer entre eux. Après dix ans d'absence, dix ans de manque, tellement d'événements qu'il n'a pas vécus, comment ils pourraient redevenir proches ? Est-ce que c'est pas trop tard pour rattraper le temps perdu ? Réussir à redevenir le grand frère qu'il aimait tant ? Son esprit embrouillé par bien trop de questions, il revient au même présent, continuant de laisser parler son coeur. Il observe Adriel qui ne dit rien, qui a l'air de juste l'écouter en analysant chacune de ses paroles. A chaque phrase, il a peur de dire une bêtise, de manquer de tact, de mal s'exprimer. C'est pas commun chez lui d'être comme ça, il ne serait pas étonnant qu'il fasse des erreurs. Après tout, c'est Maxence Mayers, il fait toujours des erreurs. Son petit discours terminé, il joue avec ses doigts en attendant une réaction de son frère. Un léger sourire aux lèvres à ses mots, un sourire timide et triste à la fois. « Je suis désolé de t’avoir laissé tomber, Max » Son regard dans le sien, il se sent mal. Un mélange entre le soulagement de cette excuse qui lui fait du bien et la tristesse de savoir qu'il s'en veut. Bien sûr qu'il a bien plus de tort dans cette histoire que toute la famille Mayers mais au fond, il a juste besoin qu'on soit là pour lui. Bien plus qu'il ne pourrait l'avouer. « On ne peut plus revenir en arrière maintenant mais.. » Il hésite un peu, sa main venant gratter l'arrière de sa tête alors qu'il baisse les yeux pour fixer le sol. « On peut essayer d'avancer. » Parce qu'il n'a pas envie de le perdre de nouveau pendant dix ans, ce n'est même pas envisageable. S'il doit prouver qu'il a changé, s'il doit passer des mois à lui montrer qu'il n'est plus le même, il le fera. Au fond, quand il s'agit d'Adriel, il est prêt à tout. Ca a toujours été le seul qui à compter pour lui et personne ne pourra jamais changer ça.
Il rit légèrement en repensant à ce repas de noël étrange. Après autant d'années, Maxence avait eu un peu de mal à se retrouver seul avec les parents. D'autant plus que son père n'est pas encore très tendre avec lui, sûrement qu'il a du mal à croire qu'il ne va pas replonger un jour ou l'autre. Et au fond, même Maxence se pose la question parfois. Mais pour ce repas, il avait fait les choses biens. Un effort sur la tenue, une bonne bouteille de vin pour ses parents, des cadeaux pour eux et surtout, un comportement exemplaire. Il n'a fait aucune vague et même si son père lui a parfois lancé des pics, il n'a pas plongé tête baissée à jouer au con. Un miracle venant de lui, ça ne fait pas de doute. Mais s'il est honnête, il a surtout fait ça pour sa mère. Elle tenait à ce repas bien plus que lui, comme un test pour montrer que les choses sont différentes et qu'un jour, peut-être, ils pourraient être une famille normale. « Elle sera contente de savoir qu'on a parlé. » Sa mère lui parle tout le temps d'Adriel depuis qu'il est revenu. Elle sait comme ils étaient proches avant, même si personne n'approuvait cette complicité entre eux à l'époque. Parce qu'il était le plus jeune et lui le mouton noir. Toute la famille a toujours été sûre qu'il allait l'entraîner avec lui dans sa chute alors qu'en réalité, il a toujours tout fait pour le protéger de ses démons. Il lui mentait sur la drogue, son métier, ses fréquentations. C'est sûrement la raison pour laquelle Adriel est tombé de haut quand il a compris l'ampleur des dégâts dans lesquels il était depuis autant d'années.
La conversation continue de s'alléger alors qu'il parle de ses voyages. Il a tout suivi sur les réseaux sociaux, de loin, sans jamais envoyer de messages. Il le regrettera sûrement à vie mais ça ne sert à rien de continuer à s'en vouloir aujourd'hui. « Je leur ai dit que je partais seulement une semaine avant » Il ne peut pas s'empêcher de rire quand il entend ça. Il n'y a rien d'étonnant, il est certain que les parents l'auraient empêché de réaliser son rêve. Au moins, il est resté lui-même et il a pris sa vie en main. C'est le principal et ça fait plaisir à Maxence, ils n'étaient pas proches pour rien. « C'est génial que tu aies pu réaliser ton rêve, je suis fier de savoir que t'as pas lâché. » Très fier. Il faut être honnête, il aurait été déçu s'il avait suivi le même chemin que les deux autres. Ca lui aurait donné l'impression de perdre la seule personne qui était un minimum comme lui dans cette famille. Opale vient découvrir cet inconnu qui ne devrait pas en être un. Et Maxence n'est pas surpris par ses mots. Il n'a jamais été très proche des animaux, ça n'a jamais vraiment été son délire. Pourtant, quand il s'est retrouvé dans ce refuse et que son regard s'est arrêté sur Opale, il a eu un coup de foudre. Un truc inexplicable. « C'est vrai. Mais elle avait seulement trois mois quand je l'ai vu et je peux te promettre que c'était impossible de résister ! » Elle était si petite, si mignonne. Et cet animal n'est pas qu'un simple animal aux yeux de Maxence. Elle est très importante et une bonne raison de tenir. S'il replonge, il ne sera plus en état de s'en occuper convenablement, de lui offrir une belle vie et ça, c'est même pas envisageable pour lui. Un sourire timide s'affiche sur le visage de Maxence quand il parle de formule 1. Il comprend très bien à quoi il fait référence et il aurait aimé que les choses soient différentes. « Je suis content de te revoir » Son coeur se serre dans la seconde. Cette simple petite phrase lui fait un bien fou. Une gêne est toujours présente entre eux, ce n'est pas comme avant mais ça évolue. Aujourd'hui, ils ont pu s'exprimer pour mettre des mots sur toutes ses blessures qui traînaient depuis dix longues années. Maintenant, ils doivent s'apprivoiser de nouveau pour peut-être réussir à créer un nouveau lien encore plus fort qu'avant. « Tu seras toujours le bienvenue ici. Que ce soit pour parler ou commander des pizzas. » Qu'il lance en haussant les épaules, relevant les yeux vers lui. Une nouvelle référence au passé, à ses soirées qu'ils passaient tous les deux chaque jeudi. Peut-être une tradition à remettre en place au fil des mois pour ne plus jamais rester dix ans sans se voir. Il a retrouvé son frère et il ne la lâchera pas. Plus jamais. |
| | | | (#)Mer 31 Mar 2021 - 5:38 | |
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There's An Endless Road to Rediscover
Toutes ces années, j’ai cru que Max n’avait juste pas envie de me revoir, qu’il s’en foutait. J’étais en colère contre lui, même si je ne l’exprimais que très rarement tout haut. En colère de ce qu’il a fait vivre à Ava, en colère qu’il n’ait pas cherché à me recontacter. Mais plus j’écoute son point de vue, plus cette colère s’éloigne, peu à peu. La réalisation qu’on a perdu une décennie à ne pas nous voir me pèse, mais plus je l’écoute, vulnérable, plus je me rends compte que, dans le fond, toutes ces années perdues… ce n’est qu’un gros malentendu, au final. Tous deux étions persuadés que c’était l’autre qui ne voulait pas reprendre contact, et tous deux n’avons pas repris contact à cause de ça. Je pensais vraiment bien faire, je pensais que ma tactique fonctionnerait de lui tourner le dos, mais je me rends compte que, de son côté, il était occupé à se battre contre ses propres démons et que mes décisions lui ont peut-être nui plus qu’autre chose. Pendant dix ans, je ne me suis pas imaginé qu’il avait pu se sentir abandonné, j’ai cru qu’il avait choisi la drogue plutôt que sa famille. Plutôt que moi. Je l’écoute m’expliquer son point de vue sans parler parce que ça fait mal de réaliser que tant d’années évitées auraient pu être réglées si on avait mis nos croyances et notre égo de côté. Et comment est-ce que je peux faire autrement que de le croire sur parole? Il y a toujours une certaine méfiance en moi, mais ses aveux me prennent de court et ça sonne… tellement sincère. Absolument sincère. Alors je me tais, je l’écoute, j’essaie de faire le tri de mes émotions qui se bousculent encore en moi. Un petit silence s’installe, je crois détecter une certaine nervosité dans ses gestes, Une certaine nervosité qu’on partage sans aucun doute tous les deux. Ça n’a jamais été dans nos habitudes de parler de nos sentiments comme ça, c’est nouveau pour lui comme pour moi, ensemble, et bien sûr, ça fait tout drôle que ça soit la première chose qu’on fasse en nous revoyant après une dizaine d’années. Je finis par lâcher que je suis désolé de l’avoir laissé tomber, et ça ne pourrait être plus sincère. Je ne m’étais pas rendu compte à quel point ça l’avait affecté aussi, je croyais sincèrement qu’il s’en foutait quand il n’est pas revenu vers moi. On soutient le regard de l’autre, je n’arrive pas à détecter ses émotions sur son visage. Il a toujours su mieux les cacher que moi. « On ne peut plus revenir en arrière maintenant mais.. » C’est la dure réalité, cette réalité qui fait mal. Dix ans de perdus. Maxence prend une pause, se gratte l’arrière de la tête et ses yeux se rivent sur le sol. J’avale ma salive, un noeud dans l’estomac, attendant la suite. « On peut essayer d'avancer. » Je relâche mon souffle, soulagé. S’il y a bien une chose que j’ai comprise dans les dernières années, c’est à quel point j’ai besoin de lui dans ma vie. Certains voyaient — voient toujours — en lui le Maxence qui a fait des conneries, qui se droguait et qui abusait de l’alcool, qui a giflé Ava alors qu’il était au plus bas. Moi, je vois toujours au moins un peu, juste assez peut-être, le Maxence que j’admirais, avec qui je voulais beaucoup de temps, que je suivais partout quand nous étions plus jeunes parce que je le trouvais trop cool… et surtout, avec qui j’ai envie d’arranger les choses. Parce que ce Maxence-là, il me manque, et… ça serait un peu injuste de ne le voir que pour les erreurs qu’il a commises. Il semble réellement avoir changé, même si j’avais un peu de misère à le voir au départ. « J’aimerais beaucoup », je finis par dire dans un hochement léger de la tête. J’ai vraiment envie qu’on avance, qu’on oublie peu à peu ce passé douloureux.
Alors première étape, c’est de parler de tout et de rien. Un sujet que nous aimions particulièrement avant, c’était de parler de nos parents et à quel point la pression peut être grande avec eux. Parce que lui comme moi sommes similaires là-dessus, nous ne partageons pas la vision typique des Mayers, comme Théo et Cleo, par exemple. Qu’ils vivent ce genre de vie si ça leur chante, mais pour moi, non merci — ça m’étouffe. Et je sais que Maxence aussi. Alors je fais mention de ce dîner de Noël pour lequel je peux facilement m’imaginer que ça devait être étrange pour lui. Juste Maxence, maman et papa. Hum. Sarcastique, j’insiste en lui disant que ça devait être vraiment fun, avant d’ajouter que je ne doute pas que maman devait être heureuse de l’avoir à la maison pour Noël, après tant de temps, par contre. « Elle sera contente de savoir qu'on a parlé. » Je hoche la tête, un petit sourire sur les lèvres. « Elle m’a dit qu’elle finirait par nous y forcer », j’admets avec un petit rire. Et je ne doute pas du tout qu’elle en aurait été capable, ni qu’elle le ferait pour vrai pour Maxence et Théo un peu plus tard. Elle adorerait que tous ses enfants s’entendent bien. Je doute toutefois que notre aîné lui pardonne facilement le passé.
Maxence mentionne mes voyages, me dit qu’il est vraiment content pour moi. Au moins, je sais que pendant qu’on ne se voyait pas, il ne m’a pas complètement effacé de sa vie. Je lui admets que j’ai annoncé mon départ à notre famille seulement une semaine avant, sachant très bien qu’ils essaieraient de m’en empêcher. Et nos parents, ils ont le tour de pouvoir le faire si, vraiment, ça ne leur plaît pas. Je crois toutefois qu’au final, ils ont bien vu que c’était ce qui me rendait heureux. « C'est génial que tu aies pu réaliser ton rêve, je suis fier de savoir que t'as pas lâché. » La remarque de mon frère me fait plaisir à entendre, me fait chaud au coeur. Max est probablement la seule personne de la famille de qui j’ai tout le temps cherché l’approbation. Si ça n’avait pas été de lui, si je ne l’avais pas pris comme modèle, je serais probablement en train de travailler dans un bureau dans un emploi que nos parents jugent convenables et conventionnel. Je n’ai rien contre ce mode de vie, il peut plaire à certains, mais j’y serais malheureux, moi.
Le chien de Maxence s’approche et je fais la connaissance d’Opale, qui me renifle pour se faire une idée de moi, sans doute. Je fais la remarque qu’elle a dû lui faire beaucoup d’effet parce que je ne me rappelle pas qu’il ait déjà voulu avoir un animal. « C'est vrai. Mais elle avait seulement trois mois quand je l'ai vu et je peux te promettre que c'était impossible de résister ! » Je gratte sous le museau de son chien. « J’en doute pas! Elle est adorable. » Juste à voir la manière dont il la regarde, on dirait son enfant. J’ai une pensée pour une de nos dernières soirées ensemble, peu avant que je ne termine le lycée. Je lui avais demandé quels genre de boulots il faisait, loin de me douter de la vérité, et je lui avais fait promettre de m’amener avec lui s’il avait la chance d’être pilote de Formule 1. Maxence ne répond pas, mais il esquisse un petit sourire à ce souvenir. Puis, je ressens le besoin de lui dire que je suis content de le voir, à défaut d’avoir explosé lorsqu’il me l’a dit un peu plus tôt au lieu de lui répondre la même chose. Parce qu’au fond, je pouvais comprendre; au fond de moi, j’étais — je suis — content de le voir. Maintenant qu’on s’est expliqués, j’ai le coeur un peu plus léger et je suis réellement heureux de le retrouver. Bien entendu, tout n’est pas comme avant, nous avons encore du chemin à faire pour que notre duo reprenne la même dynamique qu’avant. « Tu seras toujours le bienvenue ici. Que ce soit pour parler ou commander des pizzas. » Un nouveau petit sourire se dessine sur mes lèvres. Ces soirées pizza, jeux vidéo, arcades, une ou quelques bières, ça me manque. « Ça serait cool. J’aimerais beaucoup. » Je cherche mon téléphone dans mes poches, mais je me rappelle que je l’ai oublié chez moi. C’est bien mon genre, je me fais d’ailleurs parfois souvent reprocher de prendre trop de temps à répondre. « Je peux avoir ton téléphone, s’il te plaît? » je demande à mon aîné, un sourire timide sur les lèvres, la main tendue vers lui. « Je vais te laisser mon numéro, j’ai oublié mon cell chez moi, D’ailleurs… tu pourras passer bientôt… si tu veux », je tente un peu d’hésitation. Ça me fait étrange de donner mon numéro à mon propre frère, et je sais très bien que j’aurais pu demander à notre mère pour qu’elle me donne le sien directement. Ça lui aurait fait plaisir, je n’en doute même pas. Mais comme ça fait dix ans qu’on ne s’est pas vus, il faut inévitablement passer par ce moment plutôt étrange. Une fois mes dix chiffres rentrés dans ses contacts, je lui redonne son téléphone et je me lève. « Je vais devoir y aller, j’ai prévu de battre Link à Super Smash Bros. » Je me demande brièvement s’il se rappelle de mon ami, puisqu’on se connaît depuis le début du lycée. Les yeux pétillant, je me dirige vers la porte. La dernière fois, Lincoln m’a battu de justesse et je compte bien prendre ma revanche. Il doit me retrouver chez moi dans plus ou moins une heure. Mon frère me rejoint près de la porte, Opale sur les talons. « On peut… se texter pour faire quelque chose bientôt? » je dis comme pour m’assurer qu’il veut bien me revoir. Parce que j’ai vraiment envie que ça redevienne comme avant, ou mieux peut-être.
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| | | | (#)Dim 11 Avr 2021 - 10:13 | |
| There's An Endless Road to Rediscover @Adriel Mayers & Maxence MayersSon regard à du mal à quitter Adriel. Au fond de lui, il a peur. Même si cette conversation se passe mieux que prévu, qu'ils ont pu se dire tout ce qu'ils auraient dû se dire depuis déjà 10 ans, il a peur. Parce qu'il se connaît, Max, il sait comment il peut être. Souvent, il fait des erreurs, il emploie les mauvais mots ou il fait les mauvais choix. Alors même si ces retrouvailles semblent partir vers quelque chose de positif, il se demande si ça va durer. Ca lui met une pression supplémentaire sur les épaules parce qu'il est la dernière personne qu'il veut décevoir ou perdre de nouveau. Mais pour l'instant, il essaye de se rattacher au maximum au positif et au fait que lui aussi, il a l'air d'avoir envie d'avancer. Il faut croire que son petit frère a encore besoin de lui dans sa vie finalement. Pendant toutes ces années, Maxence a toujours cru qu'il était mieux sans lui et qu'il l'avait oublié, il avait faux. Si c'était le cas, il ne serait pas là, ils n'auraient pas cette discussion et il ne tenterait pas lui aussi d'apaiser cette situation étrange.
Le brun pense à sa mère, au bonheur qu'elle va ressentir quand elle va savoir qu'ils se sont enfin parlé. Ca fait déjà un an qu'elle n'arrête pas de lui dire de faire le premier pas, d'aller le voir, de lui envoyer un message mais il ne le faisait pas. Il était lâche à attendre qu'ils se rencontrent par pur hasard un jour. Il pourrait presque être content que tout soit parti en vrille avec Erin et Ava, ça lui permet au moins de revoir son frère et de pouvoir discuter avec lui. Il rit légèrement aux mots d'Adriel, secouant doucement la tête. « Ca m'étonne pas d'elle. » Même qu'il aurait pas imaginé qu'elle soit aussi patiente. Ca faisait déjà un an, elle aurait pu tenter de les forcer bien plus tôt. Mais Maxence ne va pas crier victoire trop vite, il reste Théo et Cléo. Peut-être bien qu'elle forcera avec eux parce que les relations entre eux sont bien plus compliquées. Même s'il n'a vraiment pas envie de se retrouver face à Théo, il sait déjà que ça se passerait extrêmement mal. Cléo en revanche.. Il ne peut pas dire qu'il lui en veut réellement, qu'il a vraiment quelque chose à lui reprocher, ils sont juste bien trop différents pour réussir à s'entendre. Il essaye de s'en convaincre, en tout cas.
La conversation continue, comme s'ils faisaient un point de ces dix dernières années. De la manière dont Adriel ne s'est pas laissé dicter sa vie, ses voyages, ses études, dont Maxence est très fier. Il se dit qu'au moins, il lui ressemble encore un minimum, sans tout le côté négatif de sa vie à lui. Puis Opale. Cette boule de poils qui a sans aucun doute aidé à le changer. Dès qu'il l'a vu, les choses sont devenues différentes. Elle était une nouvelle raison de tenir, une raison plus qu'importante à laquelle il doit offrir la meilleure vie possible. Un sourire aux lèvres, il observe Adriel en repensant à toutes ces soirées qu'ils ont passées ensemble, cette habitude de jeudi d'être que tous les deux pour s'amuser. Ca lui manque et il espère qu'ils pourront le refaire, sans alcool pour lui dans l'équation évidemment. Il attrape son téléphone pour lui tendre, les sourcils légèrement froncés, ne comprenant pas pourquoi il lui demande. Mais très vite, un nouveau sourire s'étire sur ses lèvres. Dire qu'il n'avait même pas son numéro, le numéro de son propre frère. Vu de l'extérieur, ça doit paraître complètement fou. « Ce serait avec plaisir, j'aimerais bien voir où tu habites. » Qu'il répond simplement, encore gêné et peu sûr de lui. Mais oui, il veut voir où il est et comment il vit. Ca lui semble important et normal. Et c'est un début pour apprendre encore mieux à le connaître. Parce qu'avec toutes ces années, ils ont changé, ils ont tout à apprendre de nouveau l'un sur l'autre. Il récupère son téléphone en riant légèrement. Le nom de Link lui rappelle quelque chose, sûrement un ami d'enfance de son frère dont il devait entendre parler à l'époque. Il se rapproche de la porte, lui ouvrant avec une légère hésitation, comme s'il avait peur de ne jamais le revoir. Il pourrait presque avoir envie de l'enfermer chez lui pour être sûr de ne pas le perdre de nouveau. Mais Adriel le rassure directement grâce à ses mots. « Bien sûr, on se fait ça dès que possible. » Il sera toujours disponible pour lui, jour et nuit, peu importe ce qui arrive. C'est un nouveau départ et il compte bien mettre toutes ses chances de son côté pour le retrouver comme avant. Adriel se retrouve sur le pas de la porte, un dernier sourire timide en sa direction, un mouvement de main et il referme la porte. Sa tête se pose sur la porte alors qu'il souffle un bon coup, toute la pression de cette rencontre inattendue qui redescend d'un seul coup. Opale vient entre ses jambes pour réclamer des caresses, le brun se baissant pour venir caresser sa tête, un sourire aux lèvres. Cette nouvelle année sera plus belle que toutes les autres, il en est convaincu. |
| | | | | | | | (Maxence+Adriel #2) There's An Endless Road to Rediscover |
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