3h08 - Musique à fond dans les oreilles, Jackson remonte l'avenue telle une fusée. Encapuchonnée, sa silhouette se confond dans l'obscurité ambiante ; à peine si l'on en distingue les contours. A cette vitesse, seul le martèlement de ses pas le trahit. L'une après l'autre, ses baskets rencontrent le bitume qu'elles pourraient presque arracher tant sa foulée est puissante, agressive. Bras balançant à l'unisson, Mills sprint, tout simplement. Cette activité, aussi coûteuse en énergie qu'elle ne s'avère abrutissante pour l'esprit, est devenue sa préférée depuis quelques semaines. Parfois de jour mais souvent de nuit, il n'est pas rare de le voir passer comme une flèche à travers les artères de Brisbane, les poumons déchirés et les tempes palpitantes sous l'effet de ses pulsations cardiaques chaotiques.
Se mettre dans cet état a quelque chose de grisant, il ne saurait expliquer pourquoi. Peut-être cherche-t-il à faire revivre à son inconscient les sensations ayant précédé l'accident pour réveiller les souvenirs où peut-être ne court-il que pour fuir les réponses endormies sous la surface de l'océan noirâtre qu'est devenu sa mémoire, toujours est-il qu'il le fait à perdre haleine. Son attention pleine est entière se focalise sur un point invisible planté au loin, droit devant. Tel un bulldozer, Jackson charge, faisant abstraction de la brûlure dans ses cuisses et de la fatigue accumulée à force de ne pas dormir lorsque la lune l'y invite.
3h09 - Lorsqu'il le voit tituber sur le trottoir, il est déjà trop tard pour le contourner. Plaçant brusquement les mains devant lui pour limiter l'impact, Mills bouscule un homme ivre qui vacille sur plusieurs mètres avant de retrouver son équilibre. L'intensité du contact sort Jackson de son état de transe, l'obligeant à reconnecter avec le réel, faire le point sur la situation. " Désolé, mec, je t'avais pas ... " Commence-t-il, le souffle court, une main posée sur la poitrine pour calmer son palpitant que l'arrêt brusque de la course met à mal. Là, son regard tombe sur un autre individu lui tournant le dos. Par dessus l'épaule de ce dernier, il distingue le visage d'une femme. Est-ce de la détresse qu'on peut lire dans ses yeux ? " Tout va bien ? " Réflexe professionnel consistant à s'assurer que tout est en ordre. " Ouais ouais, ça va bien, rentre chez toi maintenant, Usain Bolt. " Répond celui que Jax a failli faire tomber. " C'est pas à toi que je parle. "Du con. Tranche-t-il avec autorité tandis que son regard reste planté dans le dos de celui se tenant entre la jeune femme et la sortie de la ruelle où tous trois semblaient se trouver avant que Mills ne débarque.
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Dernière édition par Jackson Mills le Lun 15 Fév 2021 - 6:22, édité 2 fois
En quittant ma séance de photo cet après-midi, je me rends à un déjeuner avec des membres de l'agence avec qui je travaille. Je les retrouve dans un petit bar-restaurant où ils servent les meilleurs tacos du quartier. Ce déjeuner est passé tellement vite que je ne me suis pas rendu compte. Ils m'ont même proposé de passer la soirée avec eux. C'était avec joie que j'ai accepté.
21h30, me voilà à cette soirée, habillée d'une magnifique robe noire où deux bretelles laissent entrevoir mes fines épaules. Je devrais être accompagné par des gardes du corps mais j'ai refusé. J'ai réussi à négocier avec mon père ce petit détail. Seulement cette soirée où je verrai des gens importants en toute intimité. Bien sûr c'était un mensonge. Même à cette soirée, je suis remarquable, voir même un peu trop. Tous les yeux sont braqués sur moi, je devrais être surprise ? Non pas le moindre, je suis habituée et ça me plaît beaucoup d'être au centre de l'attention. Mais ce n'est pas au goût de tout le monde. Après quelques coupes de champagne et quelques vérines, je suis gavée. Je profite à chaque fois d'échanger des sms avec mon amoureux. Il faut dire que c'est assez... Chaud. Même à quelques kilomètres de moi il arrive à m'émoustiller.
Mes collègues de l'agence, s'approchent et me proposent de s'éclipser dans un autre lieu qui n'est pas loin. Et oui, ils veulent aller dans une boîte de nuit pour danser jusqu'à pas d'heure. Même si demain nous n'avons aucun shooting ou projet de prévu, autant profiter.
Malgré ma condition de fille à papa, certaines se moquent de moi en me toisant du regard. Pensant que je ne sais pas m'amuser. Et je compte bien leur montrer ce qu'une Coster. Avec un grand sourire hypocrite, oui je peux l'être, j'attrape le bras d'une collègue et nous voilà dehors marchant jusqu'à cette fameuse boîte.
En entrant, c'est la débandade. La musique résonne tellement fort que les tympans bougent au rythme de celle-ci. Je devrais rebrousser chemin, mais ce qu'elles ne savent pas, c'est que ce genre de musique qui vous cogne la tête, j'y suis habituée. J'ai suivi mon copain, enfin dès que je le pouvais, à ce genre de fêtes. Nous voilà installés à une table, les regards surgissent et des messes basses se font. Je me dis que quelque chose cloche. Que cette soirée ne va pas bien se terminer. Une des filles s'approchent et dit.
- "Tu sais Maig, on pensait que tu n'aimais pas ce genre d'ambiance. Nous sommes surprises mais contente. Alors, trinquons ?"
À quel moment nous avons eu du champagne et elle m'en verse une coupe.
"À notre belle soirée".
Je trinque avec elle. J'en bois une gorgée, puis deux et je trouve ça très bon. Après avoir bu et danser, durant la majeure partie de la soirée, les filles repèrent un groupe de garçons. Elles m'incitent à venir avec elle, mais je refuse. Elles insistent et je n'aime pas ça. Alors, d'un regard noir je dis.
"Je vais rentrer, il est déjà tard. Bonne soirée !"
Je n'attends même pas leur réponse que je suis déjà loin, prête à récupérer ma veste. Je sors de cette boîte. J'ai besoin d'air et la seule personne qui peut me changer les idées, est occupé, car il ne répond pas à mes sms. Bizarre !
Je passe donc par cette ruelle, j'ai besoin de rafraîchir mon corps brûlant. Trop champagne ma belle !Me crie ma conscience.
Je continue de marcher et là je croise deux hommes, qui puent l'alcool. Ils me dédient un sourire.
Bonsoir beauté, ce n'est pas une heure à se promener"
"ouais, tu devrais avoir quelqu'un pour te raccompagner ma douce !"certifie le second.
"C'est ton jour de chance, nous allons te ramener !.
Le premier pose sa main sur sa poitrine, montrant que c'est une promesse. Là j'ai une boule au ventre et je refuse son offre.
"non merci, ça va aller, je vais me débrouiller seule."
Je le dépasse de quelques pas sur la gauche pour continuer et prier qu'ils me laisseront tranquille. Je prends mon portable et lorsque je veux envoyer un message, je me rends compte que je n'ai plus de batterie. Non ! Non ! Pas maintenant !
Les deux me rattrape en passant à nouveau devant moi. Le premier me surplombe de sa carrure et l'autre me regarde d'une mainère salace. À ce moment-là je regrette d'être venue à cette soirée, car je n'ai jamais eu peur de toute ma vie. Le premier s'approche de plus en plus et dit.
"Ne te préoccupe pas de lui, tout ira bien, on passera un bon moment et tu ne seras pas déçue, ma puce"
Ces derniers mots me donnent la chair de poule. Il s'approche et caresse mon épaule en faisant descendre l'une de mes bretelles. J'émets un hoquet de surprise. L'autre recule et dit.
La nuit nous appartient".
Et là il se fait rentrer dedans par quelqu'un enfin c'est ce que je crois en entendant les dire.
" Désolé, mec, je t'avais pas .."
Je relève les yeux et je capte celui de cette troisième personne. À ce moment-là je comprends que c'est ma porte de sortie.
"Tout va bien ?" demande Jax.
J'allais hocher la tête négativement mais l'armoire a glace fronce les sourcils et je tremble de peur.
Ouais ouais, ça va bien, rentre chez toi maintenant, Usain Bolt." Répond le second, le plus salace.
"C'est pas à toi que je parle." dit Jax.
Moi je reste spectatrice et je n'arrive plus à aligner des mots. Je veux que tout ça s'arrête. Le premier se retourne et passe son bras autour de mes épaules et dit en toisant du regard Jax.
Tout va bien mec, on était seulement en train de discuter, n'est pas ma douce ?"
Je baisse le regard et tente de me détacher de lui, mais il n'entend pas de cette oreille. Je ne suis plus que l'ombre de moi-même, avec ma veste légèrement ouverte, ainsi que la bretelle de la robe qui est descendue. Mes lèvres tremblent et je relève la tête. Je tente le tout pour le tout, en bougeant mes lèvres pour mimer les mots help me. Bien sûr les deux ne le voient pas, trop concentrer sur Jax.
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Dernière édition par Maighread Coster le Ven 12 Fév 2021 - 13:50, édité 1 fois
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Avoir posé la question ne signifie pas que Jackson a besoin d'une réponse pour comprendre que quelque chose de louche se trame dans cette ruelle. Une " formalité d'usage ", voilà ce que c'est ; le genre de remarque que tout agent de police se doit d'articuler avant qu'une situation ne s'envenime, ne serait-ce que pour avoir la loi de son côté en cas de dérapage.
- " Tout va bien mec, on était seulement en train de discuter, n'est-ce pas ma douce ? " L'attitude effrayée qu'affiche la principale intéressée contredit les propos de ce type dont l'haleine pue autant l'alcool que celle de son acolyte. Au tour de Jackson de froncer les sourcils. Clairement, il n'est pas convaincu par l'air innocent que prennent ces deux là. Par réflexe, Mills se place de manière à n'en avoir aucun dans le dos. La viande saoule, ça aurait vite fait de vous attaquer par derrière, surtout lorsqu'il s'agit d'impressionner une femme.
Son regard s'attarde un instant sur la grosse paluche que l'ivrogne passe autour des épaules fragiles de la jeune femme. Instinctivement, quelques chose se crispe en lui. Si les événements récents ont effacé de sa mémoire bon nombre de souvenirs importants, il en est un que Jackson n'oubliera jamais : celui de l'agression de sa mère, alors qu'il n'était encore qu'un enfant. Combien de fois s'était-elle retrouvée à paniquer en pleine rue, convaincue qu'on en voulait à sa vie, hantée par le souvenir de son agresseur ? Et combien de fois Jax l'avait-il retrouvée en pleures dans les bras de son père, incapable de gérer ses angoisses même plusieurs années après les faits ? Avoir été spectateur des dommages psychologiques engendrés par les agressions de rue avait à la fois été une épreuve mais aussi la naissance d'une vocation. Dès lors, Jackson s'était décidé à devenir policier.
- Comme t'as pas l'air de saisir le langage non verbal, j'vais me montrer moins subtile que la demoiselle : lâche-là où je te colle mon poing dans la gueule. Sur ces mots, il retire sa capuche de manière à imposer sa prestance. Son attitude provocante n'a pour but que de garder focalisée sur lui l'attention des deux suspects qu'il s'imagine déjà appréhender alors que son badge et son arme de service dorment paisiblement dans les locaux de l'AFP, à plusieurs kilomètres de là. L'impulsivité de Jackson a trop souvent joué contre lui mais, ce soir, elle se trouve d'autant plus justifiée que son intuition lui dit qu'un viol était sur le point de se commettre. Il ne peut pas laisser passer ça.
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Dernière édition par Jackson Mills le Ven 4 Mar 2022 - 3:40, édité 2 fois
" Comme t'as pas l'air de saisir le langage non verbal, j'vais me montrer moins subtile que la demoiselle : lâche-là où je te colle mon poing dans la gueule."
Ces mots sont devenus une bénédiction, car même si ça risque de mal finir, car oui j'ai peur que ces deux bougres tabassent l'homme à la capuche et le mettent dans un état déplorable. Où sinon il sait se battre et en fait qu'une bouchée des deux.
C'est ce que j'aimerais pour qu'ils aient une bonne leçon. Lorsqu'il enlève sa capuche, ses traits sont assez stricts, au vu de la situation, mais je me dis que la deuxième option est sûre.
Le regard du colosse qui est collé à moi brille d'une tout autre façon, comme s'il prépare un mauvais coup. Il fronce les sourcils alors que l'autre rigole. Oh bon sang, ça ne sent pas bon, mais pas du tout. Je deviens plus que blême que je ne le suis. Et là le deuxième type fonce sur Jax pour lui asséner un coup poing.
J'ai tellement peur que je profite de cette action pour tenter de me dégager de l'emprise de l'homme. Mais ce n'est pas de son avis, il attrape mon poignet tellement fort que je pousse un cri de douleur.
" Si tu penses qu'on a fini tu te trompes ma douce."
"Mais lâchez-moi !"
Je me débats de toutes mes forces, mais rien à faire. Il me pousse contre le mur et m'y bloque avec son corps. Son haleine pue le whisky et des hauts le cœur surgissent.
Je tente un rapide regard vers Jax et l'autre homme et les voit se battre. Bien sûr Jax est à son avantage.
Je me fais attraper le menton, que dis-je, serrer pour qu'il ancre son regard au mien.
C'est par ici que ça se passe ma douce. Je vais te faire crier comme personne ne te l'a fait auparavant.
Je ne saurais dire si tout ceci dure des secondes ou des minutes. Son corps puant la transpiration, son genou entre mes jambes me répugne. Mais lorsqu'il s'approche pour m'embrasser, je pince les lèvres et ferme les yeux. Qu'est-ce- que j'ai fait au bon dieu pour mériter ça ? Mes larmes coulent le long de mes joues rosies par le froid.
Je regrette tellement d'être venue avec ces hypocrites. Si mon père ou mon frère me voyait ça serait l'apocalypse pour eux. J'aurais sali l'image de la famille. J'aurai mérité ce que j'ai déclenché ? Je ne veux jamais en parler à qui, que ce soit.
Je veux être dans mon lit et me réveiller de cet abominable cauchemar. Où tout ça n'a jamais eu lieu.
Je suis là à me morfondre et m'attend à être souiller, mais rien ne se passe comme prévu. La pression sur mon poignet se fait moins oppressante et j'entends des coups. Je n'ose pas ouvrir les yeux toujours effrayer. Je laisse mes bras tomber le long de mon corps et reste pétrifiée.
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Dernière édition par Maighread Coster le Ven 12 Fév 2021 - 13:54, édité 2 fois
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A aucun moment Jackson ne s'était attendu à ce que ses propos intimident suffisamment les deux agresseurs pour les faire déguerpir. Avec l'alcool et l'effet de groupe, la réaction de ce genre d'individus est tristement prévisible : rouler des mécaniques afin de démontrer que l'on est le plus fort. Mills avait avant tout cherché à provoquer une réaction. Des années d'expérience dans la pratique de la boxe lui ont appris que malmener les émotions d'un adversaire est une façon comme une autre de dominer le combat. Aussi, lorsque le premier coup part et que le poing du ricaneur se dirige vers son visage, Jackson est prêt à esquiver. Son poing à lui vient se loger dans les côtes de la viande saoule presque trop facilement ; un grognement de douleur accompagne sa riposte, l'adversaire passe du rire à la hargne. Malgré cela, Jax n'éprouve aucune difficulté à contrer les attaques. Ce type manque de condition physique et voit probablement trop flou pour viser juste ; un coup de coude derrière la tête au moment où il commet l'erreur de se pencher pour essayer de le saisir à la taille suffit à l'assommer. Inconscient, l'homme s'avachit sur les jambes de Jackson qui se dégage de sa carcasse inerte avec plus de mépris que de dégoût. Pauvre mec.
Le spectacle se déroulant sous ses yeux lui hérisse le poil. L'autre agresseur, plutôt que de venir en aide à son acolyte, a préféré s'en prendre à la jeune femme. Un feulement grave, chargé de menace silencieuse et de basses fréquences qui n'annoncent rien de bon s'échappe de la gorge de Mills dont les dents serrées accentuent l'angle de la mâchoire. Sans plus attendre, il attaque dans le dos de l'ennemi qu'il saisit à la gorge afin de l'empêcher de lécher la face de sa victime. Il lui suffit de plier fermement le bras - au creux duquel le menton du pervers est coincé - pour le forcer à reculer. La stratégie s'avère efficace jusqu'à ce que le type lâche la jeune femme et choisisse de se laisser aller en arrière, écrasant Jax contre le mur. Ce dernier lâche prise afin de s'accroupir. Il sent alors passer par dessus sa tête le crochet de l'armoire à glace. Le craquement sinistre que font les phalanges du pervers lorsqu'elles rencontrent le mur raisonne dans toute la ruelle. A cet instant, Jackson sait qu'il doit se méfier de la force physique de l'attaquant. La bonne dizaine de kilos qui les sépare ne souffre qu'aucune ivresse, elle est présente et dangereuse, quoiqu'il arrive.
S'aidant d'un pas chassé, Jax s'éloigne suffisamment pour reprendre sa garde. Qu'il le veuille ou non, la perspective de se battre contre un adversaire vis à vis duquel il n'est pas tenu de retenir ses coups comme au Dojo attise en lui un feu difficilement contrôlable. Cela fait trop longtemps qu'il lutte contre ses colères intérieures et autres frustrations que la course, le yoga où les cours de théâtre peinent à canaliser. Des activités sympathiques, certes, mais pas suffisamment intenses pour lui permettre d'extérioriser pleinement son mal être. Alors, puérilement, Jackson sourit en sautillant sur place. Encore chaud de son sprint, il n'a pas envie que le combat s'arrête en si bon chemin. Il a suffisamment confiance en ses propres capacités pour se montrer téméraire et le fait de faire face à un connard de la pire espèce ne l'incite pas à la jouer mollo. " Alors, quoi ? Moi aussi je veux un bisou ! " Lance-t-il avec insolence, rebondissant au rythme de son jeu de jambes. L'autre s'énerve et relance les hostilités. Leurs grognements se répondent, les coups pleuvent, chacun en prend pour son grade. Le combat ne dure pas plus d'une minute, mais c'en est assez pour dessiner des coquards et faire saigner des nez. Lorsqu'il trouve enfin la faille lui permettant de foutre l'autre à terre - un coup de genou bien tassé dans les bijoux de famille ça ne pardonne pas - Jax sait déjà que l'aube révélera plus d'un hématome sur son corps et son visage. Il peut remercier l'adrénaline de lui faire oublier la douleur.
Le souffle court et les muscles bandés par l'effort, Mills se tourne vers la jeune femme visiblement paralysée de terreur. Il sait que le temps leur est précieux et que l'autre finira par se relever lorsqu'il aura ravaler ses larmes de douleur. Aussi s'approche-t-il d'elle sans pour autant la toucher, conscient que tout pourrait ressembler à une agression pour elle, à cet instant. " Il va falloir partir, maintenant. " Explique-t-il en sortant son téléphone de la poche de son short. " Besoin d'un taxi ou je te ramène à pieds ? " Il se doute bien qu'elle ne souhaitera pas rentrer seule après ce qu'il vient de lui arriver. En attendant sa réponse, Jackson compose le numéro de la police locale. Quelque chose lui dit que les deux affreux gisant au sol finiront leur nuit en cellule de dégrisement.
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Dernière édition par Jackson Mills le Ven 4 Mar 2022 - 3:55, édité 6 fois
Ce sont ces mots qui m'ont fait ouvrir les yeux. Je constate qu'il a la lèvre qui saigne. Je le regarde interloqué et me dit qu'il s'est vraiment battu et qu'il est venu à bout de ses colosses, sales et ignobles. Je ne sais pas ce qui m'arrive, mais je reste toujours bloquer. Ce qui est normal, je suis toujours en état de choc et le fait qu'il ne me touche pas m'aide à prendre conscience du vrai danger. Il sort son téléphone de la poche de son short et ajoute.
«- Besoin d'un taxi ou je te ramène à pieds ? »
Les secondes perdurent et je ne sais plus quoi répondre jusqu'à ce que mes yeux se posent à nouveau sur les deux hommes au sol. Il n'a fait que me défendre et il veut que je sois en sécurité. Je souffle et balbutie.
«- un taxi...»
Je passe mes mains sur mes bras et les frotte. Mais je sais qu'il faut faire vite, car ce cauchemar, comme je le pressens, ne sera pas terminé. C'est donc en fixant mon sauveur que je dis.
«- merci»
Oui j'ai réussi à le dire. Moi Maig, fille de bonne famille s'est faite secourue par un inconnu. Je suis près de mon sauveur et je me mords la lèvre de honte. Mes larmes coulent le long de mes joues. Ce sont des larmes de soulagement, mais aussi de dégoût. Je vais rentrer chez moi et je vais penser à cet incident. Je me dis que j'aurai dû écouter mon père et me faire accompagner par des gardes du corps. Tout ça ne serait pas arrivé et à cette heure-ci, je serai sur mon lit en train d'envoyer des sms à mon rockeur. Mon dieu quand lui aussi va l'apprendre il va vriller.
Je sèche mes larmes et je me promets de ne rien dire à personne. Ça va être compliqué. La plus sûre des Coster, vient de subir un traumatisme et il faudra du temps pour me reprendre.
Je sursaute en entendant des grognements et je regarde Jax. Je me dis que mon intuition est encore bonne. C'est à ce moment-là que le taxi arrive ainsi que la police. Je dis doucement à mon sauveur.
«- Je… Vous venez avec moi ?»
J'espère qu'il ne pensera pas à mal ce que je lui dis . Car je ne pourrais pas rester seule dans ce taxi. Je risque de me faire des idées, du style que le chauffeur me viole et me laisse à l'agonie. Mon dieu que c'est horrible de penser à ça. Je recommence à trembler et mes larmes aussi reprennent le chemin de mes joues.[/justify]
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Dernière édition par Maighread Coster le Ven 12 Fév 2021 - 13:57, édité 1 fois
L'échange ne s'éternise pas. Faire partie de la maison rend Jackson particulièrement efficace dans sa communication avec le standardiste. Faisant abstraction du goût métallique laissé par le sang dans sa bouche, Mills articule les codes de signalement qu'il connait par cœur à force de les avoir pratiqués sur le terrain. Lorsqu'il raccroche, les secours sont déjà en route. Au loin, le chant des sirènes accompagne leur venue.
« - Un taxi ... » Jax hoche la tête et replonge dans son téléphone à la recherche de l'application adéquat. Là encore, il ne lui faut que quelques secondes pour réserver le véhicule et voir sur le plan interactif de la ville qu'il se trouve à 3 coins de rue. « Merci. » Mills hoche à nouveau la tête. Intervenir lui semblait à la fois normal et nécessaire, pour ne pas dire professionnel. La tranquillité d'esprit qu'il ressent après avoir cassé la gueule de ces deux enfoirés vaut, quant à elle, tous les remerciements du monde.
Voyant que la jeune femme grelote en essuyant ses larmes, Jackson cherche du regard un endroit couvert où lui dire de se réchauffer mais rien ne semble ouvert à proximité de cette ruelle sombre. Prendre l'une des vestes des agresseurs pour la lui tendre serait de mauvais goût tout comme lui proposer de porter son sweat plein de sueur. Ça ne sera pas long ... Dit-il pour la faire patienter tandis qua, à leurs pieds, le pervers se remet à grogner. Mills observe le sale type tendre la main en direction de sa victime, comme pour chercher de l'aide. Il ne résiste pas l'envie de lui donner un dernier coup de pied dans le ventre avant que les lumières des gyrophares ne se rapprochent. Maintenant tu sais ce qui t'attend si tu recommences, connard. Crache-t-il à son oreille après s'être suffisamment penché pour éviter que ces propos agressifs n'arrivent aux oreilles du témoin encore sous le choc.
Les renforts se garent, le taxi les suit de près. « - Je … Vous venez avec moi ? » Jackson se tourne vers la jeune femme. Il voit bien qu'elle aurait besoin d'être prise en charge, qu'on la réchauffe et qu'on la rassure. Plus important encore, qu'on l'écoute raconter sa version des faits. Veux-tu porter plainte ? Questionne-t-il, conscient des étapes à franchir pour s'assurer que la procédure soient respectée et désireux de rendre à cette femme le droit qui est le sien de dénoncer ce qu'il vient de se passer. A quelques mètres de leur binôme et des deux silhouettes au sol, les policiers ouvrent les portières de leur véhicule, prêts à sortir pour venir à leur rencontre. Le chauffeur de taxi, pour sa part, observe la scène d'un air intrigué derrière son volant. Je t'accompagne au commissariat si besoin. Il sait qu'il devra de toute façon s'y rendre dans les prochaines heures car ses collègues auront besoin d'explications à mettre dans le rapport d'arrestation.
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Dernière édition par Jackson Mills le Lun 15 Fév 2021 - 6:24, édité 1 fois
Lui aussi avait entendu l'homme gisant au sol. Cet inconnu n'osa pas me toucher et je le remercie de tout coeur, car je risquerait de crier. Mais sa compassion me touche énormément. Alors je reste là immobile pendant qu'il assène un nouveau coup de pied a mon agresseur. Je devrais lui dire de ne pas faire çà mais je me dis qu'il l'a mérité. Car si ce jeune homme n'était pas passé par là, je serai en train d'agoniser dans le coin de la rue. Et si les journalistes apprennent mon père va me tuer. Et mes frères, que vont-ils dire? Wim sera un peu moins sévère, enfin je l'espère. Mais mon frère aîné profitera pour se moquer et me rabaisser.
- Veux-tu porter plainte ?
Sa question me tire de mes pensées. Est ce que je veux porter plainte, c'est une bonne question. Je n'en sais rien. J'ai peur que cette histoire s'ébruite mais d'un autre côté si je ne le fais pas, ils recommenceront et une autre femme subira ce que j'allais subir ce soir. Mon cerveau est en ébullition. Je regarde Jax puis les policiers qui sortent de leurs véhicules. Une nuit ou plusieurs nuits méritent-ils de crouler en prison? Bon dieu que j'ai une lourde décision à prendre. J'essuie mes larmes et je fixe Jax et d'un ton léger je dis.
- oui, ils ne feront plus de mal à personne maintenant.
Où ai je trouver la force de dire çà, je n'en sais rien. Mais une chose est sûre, ils vont payer. Après la peur, la rage m'envahit et j'ai envie de leur taper dessus. Oui, car ils n'avaient pas à me toucher ainsi. Mes petits poings se serrent et je suis tentée de donner un coup de pied à cette enflure qui m'a serré les poignets. Mais je sens une vive douleur à mes poignets. Je l'ai regarde et je suis sûre qu'ils vont bleuir.
- Je t'accompagne au commissariat si besoin.
Lorsque sa réponse est positive, j'hoche la tête et marche en direction du taxi à côté de Jax. Le chauffeur me regarde avec étonnement et lorsqu'il voit mes yeux bouffis et rougis , il se tait et entre derrière son volant. On attend plus que Jax qui parle aux policiers pour pouvoir quitter cet endroit.
Je pose ma tête contre la vitre et c'est là que Jax entre. Il donne l'adresse du commissariat. Un silence règne dans l'habitacle. Je me rends compte que je n'ai même pas donné mon identité. Je soupire et lorsque nous sommes à un feu rouge. Je dis.
- Je m'appelle Maighread. Mais vous pouvez m'appeler Maig. Merci d'être là et de rester avec moi.
Je tourne mon visage vers lui. Un sourire ? Non pas encore. J'ai juste envie que tout ça se termine pour que j'aille dormir. Et mettre en charge mon téléphone. Le taxi démarre et le silence règne de nouveau. Je remercie le ciel d'avoir mis cette personne sur mon chemin.
Nous sommes face au commissariat, nous descendons du taxi. Je sors ma carte mais Jax secoue la tête et paie.
- D'accord mais au retour laissez moi vous l'offrir s'il vous plaît.
Je m'avance à l'intérieur où Jax me tient la porte. Je m'assois sur une des chaises pendant qu'il va discuter avec l'homme en uniforme. Je sens leur regard sur moi et je soupire. On y est presque, le calvaire est presque terminé. Me console ma conscience.
Quand il faut y aller, il faut y aller ! On me prend en charge et me voilà en direction d'une salle pour déposer plainte.
La victime répond par l'affirmative alors Jackson acquiesce, respectueux de son choix. Avoir temporairement été relevé de ses fonctions ne l'empêche pas de faire preuve d'éthique. Le maintient de l'ordre c'est un mode de vie, pas un job administratif que l'on exécute entre 9h et 17h, 5 jours sur 7 pour un salaire médian de citoyen lambda dont la sécurité est assurée par les autres, les comme Mills, ceux qui passent des nuits blanches à répondre aux appels radios où à enquêter sur toutes sortes de malfrats. C'est bien connu : le crime ne dort jamais.
Tandis que la jeune femme prend place dans le taxi, Jackson se dirige vers ses collègues. Ces flics ne sont peut-être pas des fédéraux comme lui, mais deux des trois visages lui faisant face lui rappellent l'école de police et les longues heures de formations communes avant que chacun ne choisisse sa voie. Succinctement, Mills les informe des faits et leur signifie qu'il accompagne la victime jusqu'au commissariat le temps que les deux agresseurs se fassent passer les menottes puis placer en cellule de dégrisement. Tous concluent que sa déposition sera prise lors du retour du lieutenant de garde. Après un check de la main pas franchement conventionnel à celui des trois venant de la même promotion que lui, Jackson quitte la scène de crime.
La portière claque derrière lui. Comparé aux effusions de violence de la ruelle, le ronron du moteur a quelque chose de réconfortant. « Je m'appelle Maighread. » Mills tourne la tête en direction de la brune. D'un geste de la main, il lui indique de ne pas le remercier. Mills. Répond-il sobrement, ne poussant pas le zèle jusqu'à placer le mot " agent " car une petite voix pleine d'insécurité lui rappelle sans cesse que ce dernier n'a plus rien d'acquis tant qu'on ne lui aura pas rendu cette maudite plaque.
Lorsqu'ils arrivent sur place, Jax prend en main les opérations. Règlement de la course (Ok. Accepte-t-il, sans autre fioriture, lorsqu'elle insiste pour payer son trajet de retour), ouverture de la porte (qu'il accompagne d'un Après toi. aussi courtois que professionnel) et installation de Maig dans la salle d'attente (Je reviens.), il ne lui faut pas plus de cinq minutes pour mettre en marche la procédure. Il adresse un signe de tête encourageant à la jeune femme lorsqu'on entraîne cette dernière dans le bureau des dépositions et profite d'avoir du temps devant lui pour se rendre aux toilettes. Sur place, il prend le temps pisser avant de s'observer dans le miroir au moment de se laver les mains. Un coquard en train de mûrir fait de l'ombre à sa lèvre fendue que l’œdème rend plus enflée que l'ordinaire. Poussant un soupire résigné, il trouve une once de réconfort dans quelques giclées d'eau froide dont il s'asperge le visage avant de revenir dans le hall et d'entamer la conversation avec l'agent de garde. Rien d'autres que des banalités, mais cela suffit à Jax pour se sentir à sa place. Au point où il en est, faire la circulation serait presque un rôle enviable.
Enfin, la porte du bureau s'ouvre et Maighread en sort. Jax ne saurait dire si le rouge de ses yeux date des sanglots de la ruelle où si elle a à nouveau pleuré durant son récit. Il ne lui demande pas si tout s'est bien passé, conscient que cette nuit restera à jamais et quoiqu'il arrive une nuit de merde pour elle. Sa question est toute autre : Tu veux qu'on appelle quelqu'un ? Un parent, un proche, un ami ? Mills sait qu'il n'est pas la personne la mieux placée pour soulager la brune du poids de l'angoisse qu'elle doit probablement ressentir et ressentira sûrement pour plusieurs jours encore alors il fait ce qu'il sait faire de mieux en situation de crise : se montrer efficace. Réveiller quelqu'un à 4h du matin pour lui dire de se ramener au commissariat " et que ça saute ! " ne lui pose aucun problème.
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Dernière édition par Jackson Mills le Mer 24 Fév 2021 - 18:43, édité 1 fois
Une fois dans le bureau, on me pose des questions. Le bruit des touches du clavier est devenu comme une mélodie. J'ai l'impression de revivre chaque seconde de cette nuit. Si Mills n'était pas passé par là, je serai une victime de plus de viol abandonnée et salie dans un coin de rue.
Les larmes coulent de plus en plus, je ne les sens plus à force. Je continue mon récit, disant bien que ces deux malfrats méritent de ne pas sortir d'ici et que Mills mériterait une médaille. L'agent de police comprend tout à fait et tape tout ce que je dis. Ayant toutes les informations nécessaires, il me certifie que ces deux là ne sortiront pas ce soir. Pour les autres jours ce ne sera pas de son ressort. Qu'il faudra attendre et qu'un juge décide de leur sort s'il y a assez de "matière" pour les enfermer.
J'hoche la tête, incapable de dire plus. Il me tend un mouchoir. Je lui dit "merci" dans un murmure. Malgré tout je suis furieuse contre moi-même et contre le système. Oui deux ignobles personnes peuvent se tirer comme ça pour manque de "preuves" et je suis sûre qu'ils recommenceront. Et il risquerait d'avoir une victime. Lorsque j'évoque ce point, et ça face à la porte, le policier pense la même chose que moi et son soupire me surprend. Lui ne fait que suivre le protocole du gouvernement. Il ne peut rien faire de plus. L'interrogatoire fini je ressors et me dirige vers Mills.
- Tu veux qu'on appelle quelqu'un ?
Sa question me fait légèrement relever la tête puis secoue celle ci de droite a gauche. Non je ne veux appeler personne même si le nom de mes frères me traversent l'esprit. Mais la honte l'emporte et je préfère rentrer chez moi seule car je ne compte pas sortir durant quelques jours. C'est idiot peut être mais c'est comme ça. De peur que ces hommes me retrouvent et finissent ce qu'ils allaient commencé. Je suis horrifiée, j'ai froid, j'ai les yeux qui me font mal. Je veux qu'une chose: rentrer.
Mills mériterai encore la palme d'or. Il n'insiste pas et m'emmène vers l'extérieur pour prendre un taxi. Une fois à l'intérieur je penche la tête sur la vitre, après avoir donner mon adresse au chauffeur. Et là je continue à trembler et entre deux sanglots je mumure.
- Pas sûr que ma plainte aboutisse à quelque chose. Ils vont restés cette nuit en cellule, mais pour les autres jours ils risqueraient d'être libéré.
Je n'ai toujours pas regarder Mills. C'est les faibles lumières qui sont allumés qui éclaire mon visage triste et fatigué.
Non, elle ne veut pas. Jackson n'insiste pas, il se contente de l'accompagner jusqu'à la porte du taxi. Son silence cache une certaine inquiétude. Il voit bien que Maighread grelotte, que le moindre bruit la fait sursauter et qu'elle a le regard plus fuyant que celui d'une biche effarouchée. Il hésite un instant, pesant le pour et le contre, puis décide de s'engoufrer à son tour dans le véhicule.
- Pas sûr que ma plainte aboutisse à quelque chose. Ils vont restés cette nuit en cellule, mais pour les autres jours ils risqueraient d'être libéré.
Mills se dit qu'il a vu juste et que ce qui se cache derrière les mots de la jeune femme relève aussi bien de la culpabilité que de la peur de voir ses agresseurs sortir de leur garde à vue libres de la retrouver. Sourcils froncés, il ne répond pas de suite et se contente de fixer les lumières de la ville défilant derrière le pare-brise tandis que le chauffeur les amène à bon port. Il ne faut pas avoir peur. Explique-t-il, pourtant bien conscient que cela est plus facile à dire qu'à faire. Ces mecs là sentent la peur ... Mills ne la regarde pas, il s'adresse au ciel étoilé sous lequel le taxi continue d'avancer à travers les boyaux de Brisbane. Et puis tu ne peux pas vivre recluse pour le reste de ta vie ! Reprend-il en se tournant vers Maig pour capter son regard et lui communiquer une partie de sa témérité légendaire. Ce serait leur donner raison. S'il comprend l'angoisse et la crainte ressenties par les victimes de ce genre d'agressions, Jax estime que ce ne devrait pas être à elles de se cacher. A la justice de punir et d'enfermer les coupables.
A tâtons, il explore ses poches à la recherche de son portable qu'il déverrouille pour écrire un message. Le rétro-éclairage de l'écran accentue les contraste des parties tuméfiées de son visage. Au bout de quelques secondes, il tend le téléphone à sa voisine. Dans le corps du message, on peut lire ces mots : En cas d'urgence. Mills. Le curseur de frappe clignote dans le champ destiné au numéro de l'expéditeur. Jackson l'encourage d'un signe du menton en direction de l'objet : Envoie-le toi. T'auras mon numéro. Si ca peut l'aider à se sentir plus tranquille dans les prochains jours. Jackson se remémore à quel point il était important pour sa mère de savoir au moins l'un de ses proches joignable à tout moment chaque fois qu'elle devait sortir, durant les semaines ayant suivi son agression. Grigri, placebo ou véritable bouée de détresse, peu importe ce que cela représente, tant que ça fonctionne.
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Dernière édition par Jackson Mills le Mer 3 Mar 2021 - 22:27, édité 3 fois
Dans le taxi l'ambiance est triste ? Morose ? Non c'est plutôt moi qui est dans cet état. Je suis perdue et apeurée. Je ne veux pas vivre ainsi. Moi, Maig, je dois me ressaisir.
- Il ne faut pas avoir peur. Ces mecs là sentent la peur ...
J'ai entendu ses paroles et une partie de moi affirme qu'il a raison. Que d'être ainsi et leur donner de l'importance ce n'est pas une bonne idée. Je me relève légèrement pour le regarder mais sa dernière phrase me fait prendre conscience de la chose.
- Et puis tu ne peux pas vivre recluse pour le reste de ta vie !
Nos regards sont ancrés l'un à l'autre. Si je connaissais plus Mills, je me serais jetée dans ses bras et j'aurais pleuré à chaudes larmes. Oui je me serai effondrée encore quelques secondes. Mais pour le coup je réponds d'un ton légèrement peinée.
- Tu as raison. Non, mais j'ai peur qu'il me retrouve. Et qu'ils recommencent.
Et là je le vois couper notre échange visuel et tâtonner ses vêtements cherchant quelque chose. Je me demande bien ce qu'il fait et là je comprends qu'il cherchait son téléphone. Je le vois manipuler puis me le tendre.
-Envoie-le toi. T'auras mon numéro.
Mes yeux font le vas et vient entre son portable et ses yeux. Mills est quelqu'un de bien. Et je décide de prendre le téléphone et mes doigts frôlent les siens. Je ne relève pas. J'entre mon numéro aussi rapidement que je peux et le lui rend esquissant un léger sourire. Un faible merci s'échappe de mes lèvres. Mais mon regard ne peut se détacher de Mills. Il est bon envers moi. Alors je dis d'un ton plus faible et non sarcastique. Mais plutôt avec interrogation.
- Pourquoi tu fais tout ça pour moi ? Enfin je veux dire tu es venu avec moi au commissariat et je te suis reconnaissante. Tu me donnes ton numéro alors qu'on ne se connait pas vraiment.
Je ne suis pas dure dans mes paroles. Je comprends juste que nous n'avons pas de lien, car même si c'est un homme sexy dans son genre, je suis stupéfaite. A-t-il déjà vécu ma même situation que moi ? Et pourquoi a-t-il eût cette facilité de parler aux policier ? Est ce parce qu'il en fait parti ? Mais qui est vraiment Mills, mon preux chevalier certes mais là je me questionne. C'est un super héros ?
Une fois le message envoyé, Mills récupère son téléphone qu’il replace dans le fond de sa poche sans ajouter le numéro de Maig à son répertoire. Il se dit qu’il se chargera de ce genre de détails lorsqu’il sera rentré chez lui et douché. « Pourquoi tu fais tout ça pour moi ? » Jackson arque un sourcil intrigué. Il ne comprend pas l’intérêt qu’elle peut avoir à lui poser ce genre de questions et la laisse continuer fin de voir où elle veut en venir. « Enfin je veux dire tu es venu avec moi au commissariat et je te suis reconnaissante. Tu me donnes ton numéro alors qu'on ne se connait pas vraiment » Ces derniers mots le laisse songeur. Jax s’accorde le temps d’un arrêt du taxi au feu rouge pour réfléchir à la question.
En tant qu’agent gouvernemental et représentant des forces de police, son premier réflexe serait de répondre qu’intervenir dans ce genre de situations fait partie de ses fonctions ; quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit, qu’il soit de service ou - comme c’était le cas cette nuit - qu’il ne le soit pas. Mais est-ce une réponse honnête ? Mills soupire intérieurement. La douleur lancinante autour de son œil ainsi que la brûlure de sa lèvre entaillée sont là pour témoigner de la réalité des faits : si il est venu en aide à la jeune femme, c’est aussi et surtout parce que la colère qui l’habite depuis sa mise à pied ne demandait que ça. Un prétexte à se battre comme la vilaine bête qu’il est en train de devenir à force de tourner en rond dans sa cage…
La lueur verte du feu de signalisation le ramène à l’instant présent. Jackson hausse les épaules, incapable de faire le tri dans les pensées encombrant son esprit. T’as pas l’air de vouloir avertir tes proches. Constate-t-il, pragmatique, avant de réaliser qu’il se montre peut-être un peu trop direct compte tenu de l’état émotionnel dans lequel se trouve sa voisine. Aussi décide-t-il de faire un effort et de mettre en application les conseils de Sparrow qu’il a malheureusement tendance à trop souvent oubliée : développer. Ma mère s’est faite agresser quand j’étais gamin. Explique-t-il, tentant d’être le plus clair est le plus concis possible. Faire des efforts de communication oui, étaler sa vie privée non. Ça la rassurait de savoir qu’elle pouvait appeler quelqu’un lorsqu’elle a recommencé à sortir. Et, puisque Maighread ne semble pas décidée à demander de l’aide à sa famille - ou peut-être n’en a-t-elle tout simplement pas - Jax s’estime qu’il ne lui coûte rien de se porter garant de sa tranquillité d’esprit.
Un court silence s’installe durant lequel Mills utilise le rebord de son sweat-shirt afin d éponger le sang à demi coagulé à la commissure de ses lèvres. Cette plaie mal placée se réouvre chaque fois qu’il articule un mot. Elle mettra probablement plusieurs jours à cicatriser. Enfin, le taxi s’arrête devant une résidence que l’agent ne reconnaît pas. Celle de Maig, à n’en pas douter. Jax jette un coup d’œil à la façade et réprime son réflexe de sortir sa carte de crédit puisque la jeune femme a insisté pour payer la course. Un coude en appui sur le rebord du siège avant, il se penche par-dessus les genoux de sa voisine, enclenche la poignée et pousse la portière. Lui restera à l’intérieur afin de ne pas la mettre dans une situation délicate au cas où quelqu’un le verrait la raccompagner jusqu’à sa porte. Il a bien compris qu’elle souhaitait être discrète. Donc t’hésites pas, OK ? Bonne ... Son regard se tourne vers le soleil levant. L’aube les a rattrapé et chasse la nuit ainsi que ses fantômes ... journée.
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Dernière édition par Jackson Mills le Jeu 11 Mar 2021 - 21:38, édité 2 fois
j'ai attendu sa réponse et lorsqu'il m'a lâche enfin je me mords la lèvre discrètement. C'est vrai que je n'ai pas voulu appeler ma famille car j'avais trop honte de ce qu'ils pensaient. Et surtout que je n'avais plus de batterie non plus. Mais le numéro de mes frères je les connais mais je ne suis pas prête à entendre leur remontrance. Où encore voir leur peur dans leurs yeux. - Ma mère s’est faite agresser quand j’étais gamin. Alors là je reste muette et légèrement choquée. J'avais vu juste. Enfin presque car je pensais que c'était lui. J'ai presque honte de le lui avoir demander alors pour avoir été trop loin je m'excuse. Je suis désolé pour ta mère. En fait c'est compliqué dans ma famille, c'est pour cela que je ne les appelle pas. Er c'est surtout car je n'ai pas envie qu'ils me voient faible. Ça y est je l'ai dit. Ça semble pathétique mais c'est le cas. Je ne veux pas qu'ils voient que je peux être faible. Wim pourrait comprendre, et peut être que Don aussi. Mais ce soir je fais le choix de ne pas leur prévenir. Jamais je n'aurai pensé que je tomberai sur un homme comme Mills. Je vois bien qu'il souffre à force de parler et que tout cette aventure va se terminer. Mais au fond de moi, je ne veux pas qu'elle se termine. Oui, remarquant que le taxi se met à l'arrêt, et que Mills m'ouvre la, portière, alors qu'il m'en jambe, devrait me faire frissonner après ce que j'ai vécue ce soir. Mais non, bien au contraire j'ai besoin que Mills reste encore car je me sens en sécurité. Alors d'un geste je tends ma carte, règle le taxi et ajoute en regardant Mills dans les yeux. - Donc t’hésites pas, OK ? Bonne … journée. Il y a de quoi te soigner chez moi, et j'insiste pour que tu acceptes. S'il te plaît. Oui je veux être utile, et aider un ami. Qui a su gérer les choses quand il le fallait. Cet homme est extraordinaire mais je sens qu'il cache une grosse peine. Mais je ne l'obligerai en rien. Si un jour il se confie, je serai à l'écoute. Je ne lui laisse pas le temps et ose prendre sa main. Oui pour la première fois après l'incident de la nuit dernière je peux emmener un homme chez moi sans que j'ai peur. Le temps de quelques secondes, je suis plus forte et ça c'est grâce à la présence de Mills. Je me rends compte que ce que je fais peut être excessif. Mais je veux être utile et l'aider à mon tour. Nous sommes hors du taxi et je l'entraîne gentiment jusqu'à un immense portail. Fait le code et nous voilà dans une résidence où je vis seule. Je ne rougis pas et j'ai toujours sa main dans la mienne. C'est lorsque nous sommes devant ma, porte que je finis par lâcher sa main et insérer mes clefs dans la serrure après les avoir récupérer dans mon sac. Je laisse entrer Mills. Il pouvait découvrir un magnifique salon ou prônait des photos de ma famille et de moi. Mets toi à l'aise je vais chercher la trousse à pharmacie.