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 prim + dreamless and sleepin' for years

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Message(#)prim + dreamless and sleepin' for years EmptyJeu 4 Fév 2021 - 21:51

► dreamless and sleepin' for years
@Primrose Anderson & JAMIE KEYNES

I wish I could show you more of yourself I wish I could make you somebody else

Well, il était certainement au dernier endroit sur terre où il devrait se trouver, le dernier endroit où il devrait prendre le risque d’être vu. Le club lui apparaissait inchangé depuis sa première, seule et unique visite en tant que client -plus si unique que ça depuis qu’il avait commandé un whisky au bar en attendant l’arrivée de Primrose. Dans une dizaine de minutes, lui avait-on assuré. Le Keynes n’était pas venu pour le show, l’expérience précédente lui avait suffi à comprendre que cela faisait partie des environnements auxquels il ne devrait pas prendre goût -car il le pourrait peut-être, sûrement, s’il était tant le reflet de son père que ce qu’il s’évertuait à prouver au monde bien malgré lui. Et depuis que son image publique s’était d’autant plus détériorée, les soirées entourées de ce genre de danseuses étaient proscrites. Non, ce qui se déroulait sur le podium ne l’intéressait pas, à croire que le manque de contact avec sa future ex-femme avait mis sa libido en sommeil. Ou alors était-ce sa nouvelle prescription de médicaments visant à soulager ses nerfs et éviter une nouvelle crise qui le plongeaient dans le brouillard émotionnel comme il en avait horreur. En somme, son esprit était ailleurs. Dos tourné à la scène, seul le fond de son verre avait un intérêt. Comme à chaque fois qu’il n’occupait pas ses pensées avec le travail, celles-ci se dirigeaient vers la procédure de divorce -vers Joanne, vers leurs enfants. Il appréhendait, rejetait et détestait chaque rendez-vous avec son avocat, les missives pleines de jargon légal qui ne faisaient que répéter encore et encore que la démarche était dans l’impasse. Rentrer à la maison pour prétendre que cette guerre froide n’existait pas entre Jamie et elle était aussi pénible. Eux ne se détestaient pas, mais ce divorce mettait parfois à l’épreuve même le meilleur en eux. Lui aimerait faire disparaître tout ceci d’un claquement de doigts. Remonter le temps, ne jamais connaître Mina. Le verre lui parut lourd de regrets tandis que l’anglais le portait à ses lèvres. Les dix minutes étaient interminables.

Puis Prim arriva -Poppy, pardon, corrigea le barman. Elle fut prévenue de sa visite et le rejoindrait dans le même salon privé que la dernière fois. A cette heure, les pseudo-coulisses grouillaient de demoiselles pressées par le temps pour se préparer avant de danser à leur tour. Il acquiesça, même s’il ne se souvenait plus duquel il s’agissait. Les souvenirs de cette fameuse dernière fois étaient flous, et cela lui convenait parfaitement. Se remémorer les détails revenait à faire face à d’autres facettes de lui-même avec lesquelles il n’avait pas l’intention de faire plus ample connaissance. Il savait où elles prenaient racine, de cet endroit même que les pilules mettaient en veilleuse, et cela était pour le mieux. Jamie s’assit dans un salon au hasard, grimaçant un brin à l’idée de ne pas savoir quels genres de fluides corporels avaient étés nettoyés à la va-vite sur le faux velours cheap de la banquette. Une gorgée de scotch et la jeune femme apparût. Autant vis à vis d’elle que de Mina, à chaque rencontre l’anglais était abasourdi par son visage juvénile, et il se demandait encore et encore ce que diable il avait pu leur trouver à elles et leurs physionomies adolescentes. Il se leva lorsqu’elle entra, comme si l’endroit se prêtait à ce genre de conventions, et se rassit sans oser lui faire une bise ou une accolade quelconque. "Ça commence à faire un bail.” commenta Jamie avec un sourire nerveux, leur dernière discussion remontant à un échange de textos où il lui assurait que son maître chanteur ne lui ferait plus la vie difficile. Les choses étaient allées si vite depuis. “Tu as l’air de bien te porter.” Banalité articulée avec bienveillance, il était déjà évident dans le regard du Keynes que son affection pour sa demoiselle en détresse était inchangée. A dire vrai, il avait de la peine de la retrouver ici à nouveau, comme si des années ne s’étaient pas écoulées et que la jeune femme demeurait figée entre ces quatre murs. Hors du temps, hors d’un monde dans lequel elle pourrait faire mieux de sa vie.

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Message(#)prim + dreamless and sleepin' for years EmptyVen 5 Fév 2021 - 22:31


"Y a quelqu'un pour toi au bar." Le malaise. Un vertige pendant quelques secondes. Les gens au bar ne sont pas forcément là pour les filles. Ils ne sont pas là dans l'esprit de s'amuser mais plus dans celui d'oublier. La compagnie n'est que superflue pour eux, préférant celle d'un verre que de cuisses galbées. Il est de coutume qu'on ne gagne pas sa soirée avec les clients du bar et cela est certainement la raison pour laquelle la petite brune se demande pourquoi moi. Une autre ne peut pas y aller? "Le type des tabloïds." qu'on ajoute avant qu'elle n'ait eu le temps de s'exprimer au milieu de l'effervescence de la soirée. Primrose fronce les sourcils un moment, son esprit tentant de mettre un nom sur le dénommé avant qu'ils se soulèvent, la surprise ne se masquant même pas sur son visage. Elle les revoit, les magazines à la couverture criarde, qui appellent et qui attirent l’attention par l’agression des titres en capitale. Dramatique à souhait, insistant, surprenant. Primrose n’est pas de ceux qui y prennent attention mais là, elle ne pouvait faire comme si elle ne reconnaissait ni le nom ni le visage. Elle n’a pas beaucoup de connaissances qui ont fait la une comme lui a pu l’avoir fait. Est-ce qu’il y a du mensonge, de la vérité, un peu des deux ou rien du tout ? La petite brune n’a jamais demandé, elle n’a jamais contacté non plus, le numéro enregistré prenant la poussière dans son répertoire cellulaire. Silence radio d’un côté, silence radio de l’autre. Il ne souhaitait pas en rajouter à son plat très certainement et même si Primrose a pu s’en sentir blessée - parce qu’elle n’est qu’une stripper et grands drames cela seraient si jamais Jamie venait rajouter une visite dans un club pour y fréquenter une gamine de plus d’une décennie - elle a laissé couler. Parce qu’elle ne s’impose pas si on ne veut pas d’elle, elle ne se déclare pas si on ne souhaite pas la voir. “La salle n°6 est dispo, si tu veux.” Alors le retour de l’anglais au club la surprend, prise au dépourvu. Les filles s’agitent dans les vestiaires, certaines crient même pour chercher sèche cheveux ou déodorant, la house mom tentant de les calmer, de les aider et de les presser, un melting pot d’énergie, une effervescence incroyable.

Et au milieu de tout cela se trouve Primrose, qui finit par hocher la tête à sa collègue, retouchant le rouge sur ses lèvres. La même salle où ils se sont rencontrés la première fois, comme si le destin s’amuse à la bisquer - vraiment, un sens de l’humour à s’en plier par terre. Le type des tabloïds, comme de la poudre, la braise prend et le message est vite envolé au milieu des filles qui se concertent sans demander à la concernée. Cette dernière soupire tout en se relevant de son siège, laissant ses talons vertigineux l’amener vers ladite salle. Non, elle ne partagera rien avec ses collègues. Primrose n’est pas très bavarde, elle ne dit rien, elle ne se confie à personne, encore moins ici. Elle n’a jamais raconté qu’elle a dépassé les frontières de l’acceptable avec un client, et encore moins qu’elle a fait appel à lui en dehors du travail. Tout ceci aurait pu lui coûter sa place mais ils ont été discrets. Ou les autres, ceux qui savent tout, qui voient tout, ont fermé les yeux. La petite brune prend le raccourci, elle ne passe pas par la salle principale, rejoignant directement le couloir des salons. Elle se sent nerveuse, elle ignore comment réagir, pourquoi il est là. Est-ce qu’il y a encore cette histoire de sextape qui court quelque part ? Est-ce qu’il est de nouveau là pour rechercher un frisson certain ? Après un an d’absence et de silence, pourquoi est-ce qu’il s’impose à elle de nouveau ? "Ça commence à faire un bail.” Donc voilà les premiers mots que l’on prononce quand on a joué le mort pendant un an. “Tu as l’air de bien te porter.” Et là les suivants. Il est debout, devant elle, inchangé et pourtant. “Je pourrai en dire autant de toi mais je sais que c’est faux.” Ils savent que c’est faux tous les deux. Primrose se doit d’avoir l’air de bien se porter. Qu’elle est littéralement dans un cadre professionnel qui lui demande de l’être, et plus encore. Elle s’en contente. Elle y joue, elle est habituée. Cela vaut aussi pour l’extérieur, le vrai monde. Elle a besoin de se sentir en contrôle même quand rien ne va. Même quand elle fout un peu plus son avenir en péril, sans oublier sa santé avec ce qui passe dans son nez pour tenir. Primrose reste debout sur ses échasses, donnant l’impression d’être autant à sa hauteur et son égal, les bras croisés. Elle meurt d’envie de savoir si tout ce qui est passé devant ses yeux est vrai, connaître sa vérité à lui, son côté de l’histoire. Jamie a été d’une aide précieuse, en plus d’une oreille attentive, qu’elle n’a pas voulu espérer qu’un millième de ces âneries soit fondé. Mais tu te doutes qu’il y a une base solide dans tout ça, tu veux juste fermer les yeux dessus parce que t’es trop blessée qu’il t’ait mise de côté. Elle ne devrait, c’est complètement stupide. Et pourtant, au lieu de lui porter un regard bienveillant ou des lippes souriantes, l’éclat de ses prunelles bleutées n’y est pas. Mais sa voix reste douce, comme d’habitude, malgré le piquant qu’il peut y avoir derrière les mots. “J’imagine que ce n’était pas la bonne période pour qu’on se voit.” La pauvre gamine qui pensait que l’adulte l’appréciait. Elle s’attendait à quoi, alors qu’il subit humiliations publiques et hypothétique divorce avec sa femme ? Qu’il accourt pleurer dans ses jupons ? Réveille-toi un peu, Primrose. Tu n'es rien d'autre qu'une danseuse exotique. Evidemment qu'il aurait été de (très) mauvais goût à ce qu'on le croise en ta compagnie.
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Message(#)prim + dreamless and sleepin' for years EmptyMer 10 Fév 2021 - 20:49

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L’anglais se rassit, prit une gorgée de son whisky. L’ambré bon marché n’apportait pas la même satisfaction que sa réserve personnelle, mais le verre se contentait d’être à la hauteur de l’établissement et de remplir le rôle qui lui était donné ; l’ivresse, rapide et sans se ruiner. Il l’aurait volontiers accompagné d’une cigarette s’il ne s’était pas juré de ne plus jamais se laisser tenter. Il avait l’addiction facile, quelque chose dans les gènes pensait-il, une prédisposition à l’auto-sabotage. Bizarrement, son thérapeute ne serait pas du même avis. Whisky, donc, et deux glaçons. Primrose, elle, resta debout sur ses trop hauts talons. Sa moue est renfrognée, ses bras croisés, sur la défensive. Il ne lui doit rien et pourtant elle parvient à le faire culpabiliser avec si peu. Au moins eut-il l’impression d'importer rien qu’un peu à ses yeux. “Je pourrai en dire autant de toi mais je sais que c’est faux.” Jamie lâcha un rire, soufflé avec ironie. Non, il n’était pas au meilleur de sa forme et peinait à feinter le contraire. Il ne se sentait à son aise que dans le cadre de son travail à la Fondation, mais les avant et les après n’avaient rien de glorieux. Il ne pouvait tout simplement pas faire mine d’ignorer entièrement qu’en un an il avait perdu son travail, toute forme de réputation, et désormais sa femme. Il ne restait plus grand chose à lui prendre qui ne soit pas matériel, remplaçable, disposable. “J’ai connu de meilleurs jours.” admit-il, faisant dans l’euphémisme  sans se donner l’air plus optimiste qu’il ne l’était. La jeune femme semblait bien au courant après tout. “J’imagine que ce n’était pas la bonne période pour qu’on se voit.” Était-ce du reproche qu’il devinait dans le ton de sa voix ? Le brun ne se formalisa pas, il avait encaissé bien pire dernièrement de la part de plus proches amis -qui avaient perdu ce titre entre-temps. Il n’avait pas vu la grande majorité des membres de son entourage habituel pendant quasiment un an alors non, il n’avait pas eu de fenêtre pour rendre visite à Prim. Il ne lui en voulait pas de ne pas le comprendre. "Ça ne l’est toujours pas, si tu veux tout savoir.” A dire vrai, il n’y avait jamais de “bon moment” dans la vie d’un homme marié pour se rendre régulièrement dans un club de strip-tease ou entretenir une relation amicale avec l’une des danseuses. Même en tout bien tout honneur, cela n’était pas particulièrement bien perçu. Cependant, Jamie était connu pour faire fi de certaines conventions imposées par les hautes sphères à sa convenance, en prônant d’autres à son gré quitte à passer pour un hypocrite. Depuis qu’il avait coupé le cordon avec les exigences parentales et s’était installé à l’autre bout du monde, il avait le vif souhait de vivre sa vie comme il l'entendait, de se sentir libre. C’était sans compter sur un passé prenant trop de place pour être ignoré. Au final, entre remous sentimentaux et couloirs d’hôpitaux, il n’avait jamais vraiment été libre. Il en avait eu l’illusion la première fois qu’il avait vu Primrose, mais ce n’était pas pour cette raison qu’il s’était attaché à elle. “Alors, tu es une lectrice assidue de tabloïds. Je ne peux pas dire que je suis étonné.” Elle en avait l’allure, s’il le permettait un jugement aussi superficiel. Cependant l’affaire qui l’avait enterré chez lui l’année précédente avait fait largement assez de bruit pour qu’une personne désintéressée de la presse à scandale en ait de toute manière eu vent. Il n’avait jamais répondu aux accusations, jamais fait de déclarations orales ou écrites à ce sujet. A ses yeux, son silence était son aveu de culpabilité. Il n’avait tout bonnement pas le courage d’admettre toutes ses fautes sur la place publique pour se faire lyncher un peu plus. Il attendait que la tempête passe, cloîtré, et en cela il s’en tirait certainement à trop bon compte. “Tu dois avoir des questions.” il reprit, invitant donc Primrose à l’interroger si elle le souhaitait, peut-être pour comprendre son silence radio, peut-être pour le blâmer à son tour. Il se redressa et bascula au fond du dossier de la banquette, croisant les jambes, jouant avec son verre du bout des doigts. Rien de ce qu’elle pouvait dire ne serait pire que ce qu’il avait déjà entendu, songeait-il, alors autant balayer le sujet en premier lieu et passer à autre chose rapidement.

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Message(#)prim + dreamless and sleepin' for years EmptyLun 15 Fév 2021 - 17:59


J’ai connu de meilleurs jours.” Le contraire aurait été absurde. Inquiétant même. Primrose peut le deviner. De loin, à son niveau à elle - autrement dit, sans poste prestigieux, sans femme, sans enfant, son avenir qui avait pourtant l’air glorieux, resplandissant, impeccable. Qu’est-ce qui a bien pu se passer ? Pourquoi est-ce qu’il a tout gâché ? Il était infaillible, normalement, Jamie. Avec ses faiblesses, mais ses forces qui laissent croire qu’il maîtrisait. Primrose n’a pas vu tout ce qui se cache derrière, les bagages qu’il porte ne lui ont pas été tous ouverts. Elle n’a aperçu qu’une bride, qu’un moment fugace quand il s’est perdu avec elle, sans trop savoir pourquoi - ce qui est souvent le cas avec les hommes mariés. Ces simples mots suffisent pour que la jeune femme relâchent un peu les tendons de ses épaules, les traits de son visage qui se détendent légèrement, comme un signe que la défense est déjà sur le point d’être abattue à néant - ce qui est le cas, elle n’est pas sotte, elle va bien finir par lâcher prise. "Ça ne l’est toujours pas, si tu veux tout savoir.” L'œil bleu qui pétille, les sourcils qui se redressent, les paupières qui dévoilent l’étonnement, agréable. Primrose a conscience qu’elle réussira à passer outre. Qu’elle ne lui en tiendra pas vigueur. Parce que Jamie a assez subi, parce qu’il n’a pas besoin qu’elle lui en rajoute plus, qu’il a certainement déjà tout entendu, tout lu, tout encaissé et qu’à partir de là, cela serait une perte de temps inutile que de tenir une rancœur pour un détail aussi absurde. Il est venu la voir, après tout. Des mois plus tard, mais Primrose conçoit qu’il y a autre chose à penser qu’à sa propre petite personne. Les phalanges qui se détendent contre ses bras, sa nuque se penche doucement. “C’est intriguant que tu sois là, alors.” Encore plus intriguant que depuis qu’on lui a dit qu’il l’attendait, qu’il était là, de lui-même et sans qu’elle ait eu à le contacter. Elle se demande s’il y a un rapport avec le type dont Jamie s’était débarrassé, qui s’est fait une joie de parler dans les journées pour étaler tout le mal profond qu’il pensait de son ancien patron. Primrose s’est demandée à de multiples occasions si elle aurait pu parler. Affirmer que ce garçon n’est qu’un pervers qui l’a menacé contre de l’argent et que Jamie n’a fait que lui venir en aide. Mais même si les actions de Jamie avaient été admirables, et totalement salvatrices aux prunelles de Prim, il est clair que tout le contexte n’aurait pas tourné les voiles en sa faveur. “Alors, tu es une lectrice assidue de tabloïds. Je ne peux pas dire que je suis étonné.” Primrose a un sourire qui s'étire malgré elle. Elle aimerait nier mais elle hausse les épaules. "Quand un nom que je connais apparaît dans ce genre de magazines, ça attise ma curiosité. Et encore plus quand ça atteint les tendances nationales de Twitter." Parce qu'elle vit sa vie à travers les autres, aussi déplorable que cela soit. Inutile de faire croire l’inverse, cela ne servirait à rien. Pas avec Jamie, qui doit connaître beaucoup plus de détails sordides sur la vie d’Anderson que ses plus proches. Primrose est de la génération des connectés, de ceux qui ne peuvent sortir sans son téléphone, de la plus vicieuse et malfaisante des manières. Plus fort qu’elle. Alors l’annonce n’a pas pu lui échapper, évidemment que non, et c’est donc de la plus superficielle des façons qu’elle a suivi l’affaire.

Tu dois avoir des questions.” Elle ne questionnera pas son absence parce qu’elle ne se considère ni comme juge et encore moins légitime en tant que bourreau. Le manque d’informations. De brefs messages envoyés qui n’ont eu pour réponse qu’une case vide. Le néant le plus total. Peut-elle le lui reprocher ? Non. Une fille de sa condition ne peut espérer un meilleur traitement. Non pas qu’elle se considère comme la peste, mais il semblerait que le monde puisse la définir par son métier. Un métier qui ne correspond pas aux normes, à ce qu’on attend d’une jeune fille de bonne famille à l’avenir honnête et droit. Le genre d’étiquettes qui fait hésiter et resserrer les doigts autour du stylo quand il y a un formulaire à remplir et qu’il faut renseigner la case ‘profession’. Primrose assume mais non sans gêne. Parce que si son propre frère a du mal à l’accepter et passer outre, comment le monde le pourrait ? “Pourquoi maintenant ?” Ce n’est peut-être pas la question que l’on pourrait penser. Mais qu’est-ce qui fait que Jamie se pointe maintenant au club, plutôt qu’avant ? Pourquoi il se risque à venir alors que si cela se savait, cela entacherait encore plus son image ? Est-ce qu’il s’en soucie si peu ? Pour elle ? Primrose a du mal à croire qu’elle puisse avoir une telle valeur. “Et pourquoi ici ?” Si ce n’est toujours pas la bonne période, il aurait pu la contacter pour se rejoindre ailleurs. Mais non, Jamie a brûlé tout cela pour juste venir ici et maintenant.
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Message(#)prim + dreamless and sleepin' for years EmptyMer 24 Fév 2021 - 14:31

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Il ne lui devait rien. Pas d’excuses, pas d’explications, pas de justification. Il ne lui devait rien et pourtant il lui offrait une honnêteté brute. Parce qu’il le pouvait, ici, parce qu’il était fatigué de réfléchir et mâcher ses mots, prendre garde à chaque syllabe, peser ses pensées et estimer l’intensité de ses émotions. Parce que s’il devait lâcher prise une fois de temps en temps, aussi rarement cela fut-il, c’était face à Prim. Face à quelqu’un à qui il ne devait strictement rien. “C’est intriguant que tu sois là, alors.” notait la jeune femme sans imaginer à quel point elle avait tort. Jamie lâcha un petit rire ironique. "Intriguant, oui." Sa présence était certainement ce qu’il y avait de moins surprenant au monde, songeait-il. Il se connaissait. Il avait bien assez conscience de ses réflexes pour savoir que sa visite était un pas de travers parfaitement délibéré au fond, que ce n’était pas le hasard qui avait guidé ses pas. Parce qu’il divorçait bientôt, il n’était plus à cela près. Parce que s’il pouvait tout foutre en l’air après plus d’un an à se tenir parfaitement à carreau, s’il pouvait tout saboter au tout dernier moment, il le ferait. L’espérait-il ? Non, comme toujours, il regretterait tout cela à la seconde où il mettrait le pied dehors. Il reviendrait à lui et retournerait honteusement à la maison en priant que personne ne l’ait vu. Et il fera mine de ne pas comprendre ce qui l’avait pris pendant que son fort intérieur saurait qu’il avait répondu à une impulsion, et qu’il n’y avait rien à comprendre. Personne ne voulait l’entendre, cependant, quand il n’y avait tout simplement rien du tout à comprendre.

"Quand un nom que je connais apparaît dans ce genre de magazines, ça attise ma curiosité. Et encore plus quand ça atteint les tendances nationales de Twitter." Jamie grimaça. "Ça l'était ? Jeez." Il ne devrait pas en être surpris. Il n’aimait pas les réseaux sociaux, il n’était plus sur le moindre d’entre eux depuis plus longtemps que l’affaire concernant Mina. Une de ses anciennes assistantes avait néanmoins paramétré une de ces applications de veille des médias qui lui permettait de toujours savoir quand et pourquoi son nom était mentionné quelque part sur internet. Et cette application avait fait vibrer son téléphone toutes les dix secondes lorsque la vérité éclata -en parallèle des textos et des appels qui envahirent sa messagerie. Si une partie de lui se demandait ce qu’il s’était dit sur Facebook et Twitter, l’autre n’en avait pas la moindre envie. Le brun sortait tout juste la tête de l’eau quand bien même l’affaire n’était pas derrière lui, ce n’était pas pour s’y replonger de plus belle. Cependant, il se doutait que les lèvres de Primrose brûlaient de questions au sujet du scandale. Ce qui le surprit fut qu’aucune de ses interrogations n’y touchaient, au final. “Pourquoi maintenant ? Et pourquoi ici ?”

Etait-ce vraiment important ? Il était là, les raisons ne lui paraissaient pas substantielles. Jamie n’avait surtout aucune envie de les expliciter. Il n’était pourtant pas venu pour une danse, ni pour une relation sexuelle. Sa seule et unique expérience avec la drogue lui avait suffit pour le reste de ses jours. Le whisky était médiocre. Alors pourquoi ? Il se pinça les lèvres, glissa une main sur sa nuque. "Eh bien comme tu dois le savoir je suis en plein divorce, donc je n'ai plus grand chose à perdre, expliquait-il en haussant les épaules, un brin désabusé, et la future ex Mrs Keynes n'a plus vraiment son mot à dire si les lieux où les personnes que je fréquente ne lui plaisent pas." Sur ce, il engloutit la dernière gorgée de sa consommation. Un second verre n’était pas envisageable, d’une part parce qu’il avait l’intention de prendre le volant après leur discussion, et d’autre part parce qu’il n’avait Ô grand jamais su tenir l’alcool. Il s’embarrassait bien assez lui-même en cherchant il ne savait quelle compagnie auprès d’une strip-teaseuse de douze ans de moins que lui, il n’avait pas besoin de tituber vers la sortie pour parfaire le tableau. "J'avais juste envie de te voir, savoir comment tu allais. Et je ne suis pas très textos donc j'ai pensé venir en personne. Alors me voilà." Tada, sonnaient ses bras grand ouverts avec cynisme, qui retombèrent aussitôt dans un soupir retentissant. "T'es une des seules personnes avec qui j'ai l'impression de ne pas être obligé de faire bonne figure." Auprès du public, il voulait montrer qu’il était désolé et qu’il acceptait tous les blâmes. Auprès de ses amis, il tentait de montrer qu’il tenait le coup et que rester enfermé chez lui n’écrasait pas son mental. Auprès de Joanne, il s’efforçait d’arrondir les angles et de rendre l’atmosphère moins pesant chez eux en lui laissant tout l’espace dont elle avait besoin, en prenant soin d’elle de toutes les manières possibles. Et les enfants, bien sûr, devaient absolument être préservés. Même seul entre quatre murs, il ne lui semblait pas avoir la permission de relâcher la pression sans qu’un regard ne le juge.

Et elle ? ne pouvait-il s’empêcher de se demander. Pourquoi avait-elle accepté de le voir lorsque rien ne l’y obligeait ? Avait-elle de la pitié pour lui ? Il pouvait admettre que sa visite avait quelque chose de triste. Etait-elle simplement curieuse ? Etait-ce au nom d’une pseudo-dette envers lui ? Difficile de dissocier le vrai du faux dans une relation avec une jeune femme telle quelle. A dire vrai, Jamie n’était pas certain de vouloir savoir si elle l'appréciait vraiment ou non ou s’il devrait aligner les billets pour son précieux temps après leur conversation. “Qu’est-ce que tu fais encore ici, Prim ?” interrogeait-il finalement. De ce qu’il en savait, ce job apportait bien plus d’ennuis que d’avantages -en plus d’être, à ses yeux, dégradant au possible. Le brun avait espéré qu’elle soit passée à autre chose dans sa vie depuis leur dernière rencontre, sans être surpris pour autant lorsqu’on lui avait confirmé qu’elle travaillait toujours dans ce club. Etait-ce le manque d’options ou la facilité qui la poussait à rester ? Cela lui échappait, comme à tant d’autres personnes.

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Message(#)prim + dreamless and sleepin' for years EmptySam 6 Mar 2021 - 16:34


"Ça l'était ? Jeez." Dans l’ère actuelle, cela n’est pas surprenant. Mais Jamie est à mille lieux de la génération connectée, contrairement à Primrose qui a littéralement grandi avec un téléphone greffé à la main. Il n’a donc pas dû chercher à savoir ce qui se disait sur lui, il s’est certainement replié sur lui et il n’a pas ignoré que sa présence mais le monde entier. Est-ce que cela est une bonne chose quand on se trouve dans une position comme celle du Keynes ? Primrose ne peut qu’émettre des hypothèses. Elle n’a jamais eu la stature qu’il a, ni la position sociale, professionnelle, maritale et familiale. A l’image de son frère, tout lui réussissait, à Jamie. Il avait la femme, le travail glorifiant, les enfants. Le genre de choses qu’on prend pour acquis, comme Caleb en ce moment. Et pourtant, même son frère s’attend à tout perdre du jour au lendemain. Jamie est la preuve vivante et concrète que cela peut arriver plus vite, plus rapidement que l’on pense. Est-ce qu’il y a un sentiment de dévastation qui l’envahit ? Est-ce qu’il a l’impression d’être dans un gouffre sans issue, une spirale sans fin ? Elle l’ignore et pourtant, Primrose pourrait presque prétendre pouvoir comprendre, dans une certaine mesure. Même si cela n’explique pas pourquoi il est ici. Il n’y a juste aucune explication. Il peut être là comme il pourrait être ailleurs. Pourquoi autant de questions, Prim ? Ce ne sont pas tes affaires et il est assez grand pour savoir ce qu’il fait - ou pas, justement ? Arrête.

"Eh bien comme tu dois le savoir je suis en plein divorce, donc je n'ai plus grand chose à perdre, et la future ex Mrs Keynes n'a plus vraiment son mot à dire si les lieux ou les personnes que je fréquente ne lui plaisent pas." Cela semble cohérent comme logique. Elle se retient de dire qu'il n'a pas eu besoin d'être en plein divorce pour avoir une quelconque pensée pour les "on dits" de sa femme ; les questions d'adultère et les soucis de mariage ne la regardent pas. Primrose qui n'a jamais su ne serait-ce que d'avoir une relation qui tienne, dure et résiste à tout intempérie ne peut se permettre de juger les autres, encore moins ceux qui ont réussi à s'accrocher et se lier d'une bague au doigt. Ils sont nombreux, ceux qui l'enlèvent en franchissant le seuil du club. Comme si cela étouffait la honte, égorge le sentiment de mal être qu'il peut naître dans un couple qui tente quand même de survivre. Un homme qui vient ici, c'est un signe avant coureur que le précipice n'est plus très loin. Primrose évite d'y penser, à ces femmes trahies, qui pourraient se sentir bafouées par leurs pairs. Se détacher est la règle d'or, la plus fidèle des alliés des filles du club pour ne pas qu'elles s'alourdissent les épaules d'un fardeau qui n'est finalement pas le leur. Ce sont les clients qui viennent spontanément ici qui se doivent de se regarder à deux fois dans le miroir en affirmant qu'ils ne font rien de mal. Les prunelles bleutées qui lorgnent le verre vide à l’abandon avant de remonter la forme de Jamie. "J'avais juste envie de te voir, savoir comment tu allais. Et je ne suis pas très textos donc j'ai pensé venir en personne. Alors me voilà." Elle se retrouve spectatrice de son show, pour une fois, et la pensée pourrait presque la faire sourire si les circonstances étaient différentes. "T'es une des seules personnes avec qui j'ai l'impression de ne pas être obligé de faire bonne figure." Cette fois, y a un sentiment d’égoïsme qui doit ressortir parce que la commissure de ses lèvres se tire. “Si j’aurai cru être de ceux-là.” De ce lot de personnes qui inspirent ce genre de sensations. Primrose a tellement l’habitude d’être tuée dans son estime, de ne se voir que comme une stripper ne servant qu’à ravir la vue de ces messieurs que jamais, ô grand jamais, elle aurait pu croire que Jamie se sente à l’aise avec elle. De toutes les fréquentations que l’homme doit avoir, Prim est certaine de ne pas être celle que l’on veut vanter d’être amie avec, et pourtant. "Ça me fait plaisir de te voir, Jay.” qu’elle prononce avec sincérité.

Qu’est-ce que tu fais encore ici, Prim ?” La question qui est simple mais lourde, très pesante. La petite brune gonfle sa poitrine, elle passe une main dans ses cheveux, elle retrousse les lèvres et toute cette agitation se finit dans un soupir. Elle fait le tour de la table pour venir s’asseoir à côté de lui, calant son dos contre le dossier et ses mains emmêlées entre elles sur ses cuisses. “Je suis en pleine étude sociologique. Le terrain y est très propice.” Vraiment, Primrose ? La tentative d’humour avec le packaging ‘sourire amusé et ton léger’ ne risque pas vraiment de prendre. Elle se mord la lèvre avant d’affaisser ses épaules, comme un signe qu’elle abandonne déjà la lutte qui est perdue depuis longtemps de toute façon. “J’y suis habituée et c’est dur de s’en défaire.” La facilité, toujours et encore, on y revient. Primrose qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez, à part les chiffres de son compte, qui juge qu’aucun autre job ne pourra lui permettre de mener le train de vie qu’elle veut aussi rapidement. Mais est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Est-ce que monter dans l’échelle sociale ne serait pas une meilleure alternative, même si cela prend plus de temps ? Le problème réside ici ; elle est impatiente, la gamine, elle veut et tout de suite. Qu’importe si cela entache son intégrité, la vision des autres sur sa personne ou même sa propre estime. Elle est habituée. “Je n’ai pas vraiment étudié d’autres options non plus. Les choix seraient assez limités.” Primrose n’a pas fait d’études. Elle a commencé à travailler dès son arrivée à Brisbane, à 18 ans. Elle a toujours été stripper et elle doute qu’elle réussisse à être débauchée nulle part avec un tel passif. Alors elle se contente de rester dans ce qu’elle connaît le mieux. “Et toi, où est-ce que tu es, maintenant que tu n’es plus chez GQ ?” La délicatesse, Primrose, ce n’est pas encore pour aujourd’hui, visiblement.
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Message(#)prim + dreamless and sleepin' for years EmptyVen 26 Mar 2021 - 22:51

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"Ça me fait plaisir de te voir, Jay.” Voilà quelque chose qu’il n’avait pas osé espérer entendre depuis que Prim était apparue devant lui -depuis qu’il était entré dans le club à dire vrai. A voir le bagage qu’il se traînait désormais concernant sa relation avec la gent féminine, peu étaient celles qui prétendaient encore avoir la moindre satisfaction à se trouver dans la même pièce que lui, respirer le même air. Et il ne leur en voulait pas, ne leur en tenait pas rigueur ; il avait attiré cette toute nouvelle réputation sur lui, une réputation qui ne lui ressemblait pas et qu’il avait l’intention de faire oublier avec le temps et les actions adéquates. La jeune femme avait paru amère en l’apercevant et l’anglais aurait misé sur l’hypothèse qu’elle lui demande de partir plutôt qu’elle lui adresse un sourire. Alors il était soulagé, ses épaules se détendaient, ses lèvres s'étiraient à leur tour. “A moi aussi.” intima-t-il. Jamie n’avait pas de raisons, d’arguments solides pour justifier son attachement vis-à-vis de Primrose et il n’en voulait pas. Il aimait la manière dont il se sentait lorsqu’elle était là et il n’avait pas besoin d’en savoir plus que cela. Et il voulait l’aider, bien sûr. Il avait fait sortir de terre un complexe de bâtiments tout entier pour traduire son souhait d’aider les jeunes personnes qui avaient besoin qu’on leur tende la main. Elle était là, sa nature, bien plus que tous les torts qu’on pouvait lui imputer. “Je suis en pleine étude sociologique. Le terrain y est très propice.” prétendait-elle à propos du travail dans ce club. “Il paraît que c’est the place to be à cette période de l’année.” il rétorqua avec le même humour bancale. La Saint-Valentin approchant, les âmes esseulées cherchaient le réconfort dans ce genre d'établissement. L’anglais aurait presque été aussi satisfait qu’on l’éconduise au bar en lui apprenant qu’elle était partie que de bel et bien l’y voir. Bien qu’il estimait qu’un monde tournant autour de l’argent était la seule chose à blâmer pour de pareils choix de carrière, la nécessité des billets verts forçant à les acquérir par tous les moyens à disposition, il comprit que la jeune femme était tombée dans une sorte de résignation à ce sujet. “J’y suis habituée et c’est dur de s’en défaire.” Jamie acquiesça silencieusement. Donner un changement de direction à sa vie était quelque chose demandant un courage qu’il n’y avait pas de honte à peiner à rassembler. La peur du renouveau et de l’inconnu, les remises en question et tout ce qui allait avec ; certaines personnes préféraient s’embourber dans une situation insatisfaisante pendant toute une vie, alors la brune et sa vingtaine d’années au compteur ne pouvait pas être durement jugée. “Je n’ai pas vraiment étudié d’autres options non plus. Les choix seraient assez limités.” estimait-elle. Les sourcils de l’anglais se froncèrent. Il ne lui aurait pas prêté ce genre de manque de confiance en elle. “Je suis certain qu’il y a beaucoup plus de portes qui s’ouvriraient à toi que ce que tu veux bien croire.” Bien sûr, il ne pouvait pas l’arracher à cet endroit pour lui prouver qu’il avait raison. Ou le pouvait-il ?

“Et toi, où est-ce que tu es, maintenant que tu n’es plus chez GQ ?” Un rire nerveux s’échappa des lèvres du brun. La question avait le mérite d’être directe, et plutôt sensée. Jamie n’avait jamais vraiment eu besoin de travailler, mais se tourner les pouces en jouissant de l’argent des autres n’avait jamais été une option. Le journalisme n’avait été qu’un choix fait par dépit, et malgré une carrière dont il n’avait pas à rougir, c’était un environnement qu’il quittait sans réelle peine. Il avait compris, à force d’introspection -puisqu’il n’avait pas beaucoup mieux à faire pendant un temps- que le gâchis de nombreuses années d’effort et de travail pour prouver sa propre valeur et atteindre un poste de prestige était ce qui l’avait véritablement affecté, bien plus que de laisser les médias derrière lui. “J’ai été principalement terré chez moi pendant un an.” Un programme qui lui avait permis de se concentrer sur ses enfants, de mettre son énergie dans la sauvegarde de son mariage -en vain- et d’enfin lire tous ces livres qui prenaient la poussière depuis des années ou peindre des heures durant. Il n’avait pas chômé pour autant. “Puis j’ai ouvert les locaux de mon association il y a quelques mois et depuis j’y passe la majeure partie de mon temps.” Persuadé que le but ou même le nom de l’établissement importait peu à Primrose, l’un étant étroitement lié à l’autre et amenant forcément un monologue sur un épisode pénible de la vie de l’anglais, Jamie lui épargna ce genre de détails. "Ça ne me fait clairement pas de mal de ne plus être dans les médias. Ce n’est pas l’environnement le plus sain qui soit, disons. Ou plutôt, c’est le genre de carrière dont on ne veut voir que les vertus quand on est jeune, puis les choses changent.” Comme le travail de Prim au strip-club songea-t-il. L’argent facile devait forcément trouver son contrepoids dans l'objectification de sa personne. Cela était sûrement vivable pendant un temps, mais pas éternellement. “Au moins à la Fondation, je sais que je fais vraiment quelque chose de bien.” conclut-il avec un sourire. C’était salvateur à la fois pour sa conscience et son amour propre.

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Message(#)prim + dreamless and sleepin' for years EmptyMar 30 Mar 2021 - 20:13


A moi aussi.” Les traits de l’anglais ont l’air de se détendre et c’est sûrement ce qui suffit à Primrose pour s’en satisfaire. Jamie a été là quand tout était compliqué, il a été la main tendue quand elle pensait défaillir et il a joué au Sherlock Holmes expatrié pour remonter une piste que même elle n’aurait jamais cru voir venir. Comment elle peut lui en tenir rigueur alors que sa vie à lui est en train de s’effondrer ? Elle pense à Caleb, qui a exactement tout ce que Jamie a eu, et à sa réaction si demain tout lui échappait. Oh Primrose n’est pas prête de pouvoir comprendre ce ressenti, elle qui ne s’est toujours contentée que du minimum pour pouvoir assurer ses envies passagères. Jamie lui a avoué qu’il sent une pression en moins avec elle et, quoiqu’il arrive, ça suffit à la jolie brune pour qu’elle en soit touchée, et aussi triste pour lui. Mélancolique de savoir qu’il essaie d’être quelqu’un d’autre devant le reste du monde et que les murs absurdes du club sont autant un refuge pour lui que pour elle. Primrose n’est pas la mieux placée pour juger les actions, réelles ou non, de Jamie. D’autant que le nom d’une personne dans cette affaire ne lui est pas inconnu, que cela suffit pour que la danseuse remette absolument tous les gros titres et les “on-dits” en question. La jeune femme est bien placée pour savoir que tout ce qui se dit n’est pas forcément à prendre au premier degré, que les vérités sont parfois bien plus différentes et complexes qu’elles en ont l’air. Et puis, de toute façon, règle de base est de penser que quelqu’un que l’on connaît “ne ferait jamais une chose pareille”. Même s’il y a des rumeurs de divorce qui courent et qui galopent. Mais comme Jamie n’a jamais rien dit, rien déclaré, rien démenti ou avoué, Primrose est aussi ignorante que la population australienne face à cette affaire. “Il paraît que c’est the place to be à cette période de l’année.” La petite brune hausse les épaules alors que son dos trouve le confort du canapé. “T’imagines pas toutes les déclarations d’amour qu’on peut avoir.” La St Valentin, une fête sans saveur quand on n’a personne avec qui la partager. Elle aimerait un jour pouvoir célébrer ce jour avec un être cher, aussi niais que cela soit-il ; mais cela la ferait sentir d’être un peu plus comme tout le monde. Elle cumule les St Valentin au club, d’autant plus que c’est son anniversaire et qu’elle sait d’avance que même son frère ne passera pas sa journée avec elle. Il va choisir l’amour de sa vie face à l’amour fraternel et ça fait toujours un peu mal au cœur de sentir cette jalousie au creux de son être. Alors Primrose sait qu’elle viendra travailler parce qu’elle n’aura sûrement rien d’autre à faire et qu’au moins, elle pourra se perdre et oublier. “Je suis certain qu’il y a beaucoup plus de portes qui s’ouvriraient à toi que ce que tu veux bien croire.” Croire étant la chose qui lui manque cruellement, à Primrose. Elle regarde ses doigts qui se frottent les uns contre les autres. “Je n’ai pas de diplôme. Mon seul talent est la pole dance et me déshabiller en dansant. Avoue quand même que ce n’est pas si simple.” Pourtant, avec de la volonté, elle pourrait sûrement trouver quelque chose. Cependant, elle tairait gentiment à Jay qu’elle n’a franchement cherché à sortir de sa situation. Les habitudes ont la vie dure et à force de s’entendre dire qu’elle pourrait faire autre chose, la brune persiste à vouloir y rester. Sûrement son côté têtu.

Le rire guère joyeux de l’anglais la fait relever ses yeux vers lui, attendant avec une impatience discrète le récit de son année désastreuse. Qu’est-ce que l’on fait quand on est accusé comme il l’a été publiquement ? Comment on se relève alors qu’on a été foutu à terre et trainer dans la boue à outrance, jusqu’à en perdre son poste et sa famille ? Au moins, même si les épaules de Jamie ne sont pas débarrassées du poids de ces mois cumulés, il a tout de même une mine pas si effroyable qu’elle aurait pu penser. Ou alors, il a fait des efforts pour venir jusqu’ici. Elle préfère se réconforter dans son idée première. “J’ai été principalement terré chez moi pendant un an.” Primrose secoue brièvement la tête, cela ne l’étonnant pas. Ce qui explique sûrement le silence radio sous tous les plans. “Puis j’ai ouvert les locaux de mon association il y a quelques mois et depuis j’y passe la majeure partie de mon temps.” Oh. Une association ? Comment elle n’a pas pu voir cette information ? "Ça ne me fait clairement pas de mal de ne plus être dans les médias. Ce n’est pas l’environnement le plus sain qui soit, disons. Ou plutôt, c’est le genre de carrière dont on ne veut voir que les vertus quand on est jeune, puis les choses changent.” Primrose ne peut que le comprendre ; elle qui a sa petite communauté sur instagram, elle n’ignore pas que sur une échelle encore plus grande et plus large, la pression doit être intense et le rythme effréné. Au final, ça a desservi Jamie de la plus affreuse des façons - cela ne suffira sûrement pas à étouffer les envies de gloire de la Anderson, ceci dit. Même si ce n’est que par un média superficiel où la seule vérité dedans est et restera toujours ses doigts qui se font maîtres pour produire les desserts et les créations les plus jolies. “Au moins à la Fondation, je sais que je fais vraiment quelque chose de bien.” Primrose se mord la lèvre. “Les médias n’en ont pas franchement parlé. Etrangement.” elle ajoute tout abordant un petit sourire amusé, les prunelles bleutées qui pétillent. “En quoi consiste ton association ?” Curieuse et intéressée d’en savoir juste plus, parce que les autres sont toujours plus intéressants qu’elle-même de toute façon, la petite brune pose son coude contre sa cuisse pour appuyer son menton dans sa main, toute son attention focalisée sur Jamie. “C’est cool que t’es réussi à te retourner.” Aussi rapidement mais ça, elle se retient de le dire. “Surtout si c’est pour aider les autres.” Association est un synonyme d’aide. Elle ignore juste vers qui l’aide est tournée. “Qui t’as aidé, toi, Jay ?” C’est bien beau de penser aux autres mais lui, est-ce qu’il a eu besoin d’aide ? Est-ce qu’il va aussi bien qu’il le prétend ? Est-ce que son association est suffisante pour lui donner la force de se lever le matin ? Autant de questions qui sillonnent l’esprit de Primrose parce qu’elle est toujours douée pour penser aux autres avant elle - même si on peut penser à l’inverse dans certaines occasions. Jamie l’a tellement aidé et soutenu dans le passé que la petite brune a envie d’être là pour lui en retour. Non pas par pitié ou par redevance, mais juste parce qu’elle en a envie.
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Message(#)prim + dreamless and sleepin' for years EmptyMar 27 Avr 2021 - 21:48

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“T’imagines pas toutes les déclarations d’amour qu’on peut avoir.
- Je savais que j’aurais dû apporter des fleurs.” plaisanta Jamie.
Il n’était peut-être pas particulièrement bien senti de se moquer de la sorte, entre les lignes, des pauvres âmes en peine qui trouvaient leur réconfort entre les murs du strip-club à l’heure où les billboards leur hurlaient au visage que leur célibat en faisait des parias, qu’ils n’étaient pas assez bien, et définitivement trop seuls. L’anglais ne se sentait pas tant différent d’eux, en réalité. D’une certaine manière, il se moquait de lui-même, lui qui était venu chercher la présence de la toute jeune femme à côté de lui comme si elle était l’un des rares radeaux disponibles au cours de sa dérive. Peut-être pas son choix d’épaule le plus judicieux à en croire la scène qui s’était déroulée sur cette banquette la dernière fois. Peut-être pas l’entourage auquel il devrait s’accrocher à voir comment lui sauver la mise avait participé à l’enfoncer lui-même par la suite. Il semblait qu’il avait toujours eu plus à y perdre qu’à y gagner dans cette affaire, et pourtant, pourtant… Le voilà de nouveau, armure écarlate sur les épaules dans l’antre de la luxure, à la fois survolant les sous-sols dans lesquels les clients s’enfonçaient en ces lieux, et touchant du doigt ses propres ténèbres. Il n’avait pas vraiment sa place ici, et Primrose non plus. “Je n’ai pas de diplôme. Mon seul talent est la pole dance et me déshabiller en dansant. Avoue quand même que ce n’est pas si simple.” Non, cela n’était jamais aussi simple que ce que son optimisme voulait faire croire. Rien n’avait été simple pour lui et pourtant Dieu savait que le Keynes était un privilégié. Il ne pouvait pas se mettre à la place des autres, de Prim, de tous ceux à qui il tendait la main. “Ouais. J’imagine que je suis pas le mieux placé pour jauger ça.” admit-il, le “fils de” qui n’avait jamais hésité à user de son nom et de l’influence de celui-ci pour se frayer un chemin dans les médias. Il avait toujours affirmé qu’il ne devait sa carrière et ses succès qu’à lui-même et il n’en démordait pas, en revanche, il avait conscience de bénéficier d’un tremplin dont d’autres ne pouvaient que rêver. Ce qu’il avait pu faire de bien par le passé n’avait plus grande importance désormais. Cette carrière était derrière lui et il s’arrachait au monde des médias bien volontiers. “C’est cool que t'ai réussi à te retourner. Surtout si c’est pour aider les autres.” Jamie approuva, un léger sourire flottant sur ses lèvres. Il aimait le tournant que prenait sa vie, malgré le divorce à l’horizon. Peu à peu, il espérait disparaître de l’oeil méprisant du public. Car ce qu’il faisait de bien aujourd’hui avait tout aussi peu d’importance désormais. La tâche sur son nom ne s’effacerait jamais. “Qui t’as aidé, toi, Jay ?” demanda Primrose finalement. Il y avait une innocence et une absurdité dans la question, si naïvement posée là, qui arracha un petit rire à l’anglais. Qui voudrait l’aider ? Comment ? Pourquoi ? Il savait ses torts, tout le monde les connaissait. Il savait qu’il n’y avait que lui pour redresser la barre, que sa faute ne pouvait pas être corrigée. Il en faisait son fardeau, sa responsabilité. “Je n’ai pas besoin d’aide.” Ou plutôt, il n’en méritait pas. Son entourage l’avait bien compris et c’était pour cette raison que son cercle d’amis s’était drastiquement réduit, que son mariage volait en éclat, et que les réseaux sociaux continuaient de le fustiger régulièrement. Aide-toi toi-même, disait-on, et Jamie appliquait cela à la lettre. Tête la première dans le travail, le Fondation lui donnait l’impression de voir le bout du tunnel. “Enfin, si, j’ai toujours besoin d’aide pour tenir un planning parce que je n’ai aucun sens de l’organisation et que ces fichues applications calendaires sont un enfer à prendre en main.” il reprit, détournant volontairement le sujet avec bien moins de gravité. La technologie avançait toujours plus vite que la compréhension qu’il en acquérait. Ah, qu’était-il arrivé aux bons vieux agendas papier (qu’il ne saurait pas tenir non plus) ? Et qu’était-il arrivé au disco ? “Peut-être que tu devrais passer à la Fondation de temps en temps. Il y a plein de personnes très compétentes qui pourraient t’aider à faire autre chose de ta vie. C’est ce qu’on fait. On aide les jeunes à se remettre sur pieds et à trouver leur voie. Peut-être même que tu aurais ta place là-bas, tu es plutôt une oreille attentive après tout. Et on a toujours besoin de personnes comme ça. Il n’y a pas le moindre néon là-bas, mais je pense que ça te plairait.”

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Message(#)prim + dreamless and sleepin' for years EmptyJeu 13 Mai 2021 - 12:25


Je savais que j’aurais dû apporter des fleurs.” Primrose a un léger sourire mais il n’est franchement très chaleureux ; elle ne peut même pas compter sur la présence de son propre frère pour son anniversaire, parce que la St Valentin prend le dessus sur le reste et encore une fois, c’est sa sœur qui en paie les peaux cassées tout en se disant qu’elle n’en vaut vraiment pas la peine. Elle devrait avoir l’habitude, à force, mais comme à chaque fois, ce n’est pas le cas. Être délaissée a toujours une résonnance terrible en elle, qui s’imagine qu’elle n’est juste pas assez en même temps que de prendre une trop grande place. Alors recevoir des fleurs dans un endroit aussi sordide qu’un strip club aurait été le comble de la déchéance et une lamentation totale, malgré l’affection qu’elle peut avoir pour Jamie et qu’elle ne doute aucunement de ses nobles intentions. Ils ne naviguent plus sur le chemin qu’a été leur rencontre, aussi lointaine qu’enterrée mais qui les a amené à établir cet espèce de lien qui reste toujours assez mystérieux aux yeux de la danseuse. “Ouais. J’imagine que je suis pas le mieux placé pour jauger ça.” Primrose sait qu’elle n’a pas tort pour ce tour-là ; elle-même est toujours très douée pour être consciente de ses faiblesses - elle ne voit que cela, de toute façon. Aux proies de ses inquiétudes les plus intimes et personnelles, la liste de ses défauts et de tout ce qu’elle a fait de travers se fait toujours bien plus facilement que celle de ses aptitudes et de ses forces. Elle ne l’est pas, on lui a même fait comprendre qu’elle ne se respecte pas pour évoluer dans de telles conditions professionnelles. De toute façon, si elle avait de l’amour propre, elle le saurait.

Je n’ai pas besoin d’aide.” Primrose fait pression de ses lippes l’une contre l’autre, les épaules à la baisse en même temps que ses yeux qui passent du sol molletonné à l’apparence de Jamie à ses côtés. Son ton est tranchant et sans égal ; visiblement, il prend l’entièreté de la situation sur ses épaules et, que tout cela soit vrai ou faux, il a conscience des mauvais pas qu’il a pu faire. La brunette ne peut pas lui jeter la pierre ; on ne peut pas accepter de l’aide quand on a la sensation que tout ce qui nous arrive est entièrement de notre faute. Quand le fardeau des conséquences est à porter, inlassablement, quotidiennement, il n’y a plus que cela pour nous rappeler les mauvais choix et les virages bien trop serrés pris à la dernière minute. L’instinct de Primrose ne peut s’empêcher de dire que tout le monde a besoin d’aide, même quand on pense ne pas la mériter ; mais Jay n’a pas besoin de sa pitié et encore moins de son épaule. Il fait office de solidité contrairement à elle, mais est-ce que cette image est justifiée ? L’histoire toute entière pourrait lui prouver que non.

Mais l’anglais a réussi à trouver une nouvelle voie, un nouveau projet, ambitieux et altruiste. Il a rebondi d’une autre façon, chose que la jeune femme n’a jamais vraiment pu prétendre de faire. “Enfin, si, j’ai toujours besoin d’aide pour tenir un planning parce que je n’ai aucun sens de l’organisation et que ces fichues applications calendaires sont un enfer à prendre en main.” Primrose ne peut s’empêcher de lâcher un léger rire ; c’est vrai qu’ils ont un sacré écart d’âge. Là où Jamie doit y voir que des complications, d’enchaînements de boutons et d’applications et de touches, la cadette voit là des outils absolument essentiels et dont elle n’a jamais pu vivre sans. “Attention, papi Jamie pointe le bout de son nez, là.” Elle passe une main dans ses cheveux tout en secouant la tête. “Est-ce que c’est un appel à l’aide ?” Ou même un appel pour un job ? Un message discret, l’air de rien, sous couvert de l’humour ? Mmh. La jolie brune secoue brièvement la tête pour effacer cette pensée ; elle doit sûrement mal interpréter les propos de l’homme. Oui mais voilà que ce dernier enchaîne en lui disant plus clairement les choses et au final, c’est bien ce qu’elle pensait. Primrose en devient presque gêné ; il doit la voir comme une jeune fille à sauver, à extirper de ce lieu sordide alors qu’elle s’y est foutue toute seule. Personne ne la force à continuer dans cette voie-là. Et pourtant, la brunette ne se voit pas faire autre chose ; parce que le club, c’est l’habitude, c’est réconfortant malgré tout, c’est son quotidien et elle n’aime pas qu’on brusque son quotidien sans que ça la terrifie. Alors ce que lui propose Jamie,... Il y a évidemment un mais quelque part qui la freine et qui la pousse à secouer avec plus d’énergie la tête. “Est-ce que tu proposes à ce que j’y travaille ou que j’y trouve de l’aide ?” Les deux visiblement, Anderson, le message est pourtant assez limpide, non ? Ses mains se rejoignent nerveusement tout en prenant un léger souffle. “C’est gentil, mais… Je ne vois pas trop ce que je pourrai y faire.” Elle lève ses paupières vers Jamie avec un léger sourire qu’elle veut plus amusé mais qui ressort plus crispé. Alors elle pince de nouveau ses lèvres. “Je ne perdrai rien à y passer, ceci dit. Juste pour voir.Juste pour voir comment il a rebondi. Voilà. C’est bien ça. “J’imagine que je suis aussi une petite mamie avec ses petites habitudes dont elle a du mal à se débarrasser.” Qu’elle ajoute dans un bref rire. Vraiment, qu’elle arrête d’être aussi pitoyable. Pourquoi elle ne peut tout simplement pas prendre les portes de sortie qu’on lui offre ?
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Message(#)prim + dreamless and sleepin' for years EmptySam 15 Mai 2021 - 17:19

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Alors que les mots traversaient ses lèvres, l’idée se formait, comme une évidence qui aurait pu -qui aurait dû- lui traverser l’esprit bien plus tôt. Si Primrose ne trouvait pas l’impulsion en elle-même pour quitter ce travail et changer de vie, Jamie avait les moyens de lui proposer un tremplin. De la même manière que la Fondation lui avait permis de se trouver un but, un renouveau, l’établissement pouvait avoir les mêmes bienfaits sur la jeune femme en quête de repères. Vieux jeu, l’anglais n’avait jamais connu un poste à responsabilités sans quelqu’un pour l’assister ; un quelqu’un au féminin, bien sûr, car les idées progressistes n’avaient pas encore fait tout leur chemin au travers de l’épaisse glace de son éducation patriarcale. Et maintenant qu’il y songeait, il le voyait, clair comme de l’eau de roche ; c’était l’opportunité dont ils avaient tous les deux besoin. “Est-ce que c’est un appel à l’aide ?” ironisait Primrose face à l’incrédulité du brun vis-à-vis des nouvelles technologies. Il n’y avait jamais mis du sien, se disait contre avant même d’avoir essayé la plupart du temps, et avant d’adopter toute nouveauté la période de mauvaise foi pouvait durer des mois. Son visage naturellement marqué n’était la seule chose conférant dix ans de plus au Keynes. “Peut-être.” fit-il en haussant les épaules avant de renchérir à propos de la mission de la Fondation. D’une certaine manière, la façon dont la jeune femme s’était enquéri de savoir si qui que ce soit s’était donné la peine de lui tendre la main lorsqu’il était au plus bas lui avait mis la puce à l’oreille ; c’était le genre de réflexe parfaitement en adéquation avec l’esprit de l’association. “Est-ce que tu proposes à ce que j’y travaille ou que j’y trouve de l’aide ?” elle demandait, le message ayant visiblement fait le chemin dans son esprit aussi. Lui voyait cette perspicacité comme un signe ; si Primrose n’avait pas voulu de l’offre au fond d’elle, si elle ne se disait pas qu’il y avait quelque chose à creuser, elle ne l’aurait pas lu entre les lignes. “Tout dépend de ce que tu cherches.” Jamie pouvait lui offrir un nouveau travail, si elle se sentait prête à quitter l’univers qui les entourait à cet instant, à faire un acte de foi en se donnant une chance de faire autre chose de ses journées et se prouver à elle-même qu’elle était capable. Ou il pouvait simplement lui offrir le soutien dont elle avait besoin jusqu’à ce que le courage apparaisse. “C’est gentil, mais… Je ne vois pas trop ce que je pourrai y faire. Je ne perdrai rien à y passer, ceci dit. Juste pour voir. - Tu peux déjà commencer par ça, oui.” Il acquiesça avec un sourire discret, certain que si les objectifs de la Fondation ne suffisaient pas à la convaincre, l’environnement, l’architecture de l’établissement, ferait pencher la balance. “J’imagine que je suis aussi une petite mamie avec ses petites habitudes dont elle a du mal à se débarrasser.” L’image lui arracha un petit rire. L’expérience lui disait qu’il était moins question d’habitude que de peur. Il était moins évident pour certains que pour d’autres de sauter dans le vide. Lui n’avait jamais eu ce genre de problème, mais des personnes comme Joanne laissaient leurs craintes les tétaniser sur place pendant un long moment. Et s’il avait retenu une chose de ses vains efforts pour sortir sa future ex-femme de sa zone de confort, c’était que plus il essayait, plus elle reculait dans sa coquille. Ce pourquoi il posa une main réconfortante sur celles de la jeune femme à ses côtés et lui assura, doucement ; “Je ne te force à rien, Prim. Je pense que tu gaspilles ton potentiel ici, et je ne sais pas de quoi tu as peur pour rester mais… Tu es futée, tu sais écouter et tu penses aux autres. C’est les seules qualifications dont j’ai besoin pour m’assister à la Fondation, rien d’autre.” Pas d’études en particulier, pas de références prestigieuses ; tout ce qu’elle interprétait comme un handicap pour avancer n’avait pas d’importance à ses yeux. Après tout, il n’était pas question d’agir auprès des jeunes, d’être médecin, professeur, psychologue ; seulement de répondre au téléphone, noter des rendez-vous et ne pas brûler le thé. “Je n’aimerais pas que tu t’emprisonnes ici jusqu’à ce que tu sois réellement une petite mamie du pole dance. Personne ne veut voir ça.” il ajouta avec un sourire léger, plaisantin. Ce n’était pas pour rien que le concept n’avait jamais été déposé. “Et puis, ça me ferait plaisir d’avoir l’occasion de se voir dans d’autres conditions.” fit-il, plus sincère. “Tu y réfléchiras, d’accord ?

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Message(#)prim + dreamless and sleepin' for years EmptyMer 19 Mai 2021 - 20:24


Peut-être.” Primrose a un sourire continuant sur le chemin de l’amusement qui se dessine ; ça fait du bien de pouvoir grappiller un peu de légèreté au milieu de ce joyeux bazar ahurissant qu’est le club. Abrutissant, même, que sont les salles, les décors, les clients. Jamie lui offre un instant de répit, un petit interlude non négligeable qui lui permet de respirer un peu avant de devoir y retourner. Ce qui n’est qu’une visite de courtoisie prend cependant un air différent, peu à peu, sans qu’elle ne s’en soit particulièrement rendue compte. La jolie brune ne pourrait pas dire si Jamie y avait pensé avant ou non, à cette proposition pour qu’elle vienne faire un saut à la Fondation. Visiblement, vu la conversation, il est certain que ce n’est venu qu’au feeling et que la préméditation de la conversation ne peut vraiment être justifiée. “Tout dépend de ce que tu cherches.” C’est bien la grande question de son existence toute entière ; qu’est-ce tu cherches, Anderson, vers où tu comptes aller, est-ce qu’un jour tu vas te bouger les fesses pour sortir de cet endroit sordide ? Jamie offre littéralement une occasion en or pour redorer son blason - même par esprit de contradiction, Primrose juge qu’elle n’a rien à redorer du tout. Mais est-ce que ses parents, son frère, ses soeurs ne seraient pas fiers si elle trouvait le courage de partir d’ici pour aller quérir un travail bien plus honorable, dans une Fondation en plus. Là où elle pourrait trouver de l’aide ou en donner. Mais en a-t-elle les capacités ? Après tout, le jugement de Jamie sur ses compétences d’écoute se base sur un moment qu’ils ont passé à deux, il y a des années. Il est sûr qu’elle préfère écouter les autres que de parler d’elle-même mais aider quelqu’un est vraiment dans ses cordes quand on n’est même pas fichu de s’aider soi-même ? “Tu peux déjà commencer par ça, oui.” L’anglais ne la force à rien et même ses paroles douces ne suffisent pas à apaiser déjà les inquiétudes et la balance qui se forment dans sa tête. Parce que ça reste une proposition intéressante et, surtout, ça serait la meilleure chose à faire. Pour elle, pour son esprit, pour ses proches, pour l’image de sa propre carcasse.

Je ne te force à rien, Prim. Je pense que tu gaspilles ton potentiel ici, et je ne sais pas de quoi tu as peur pour rester mais… Tu es futée, tu sais écouter et tu penses aux autres. C’est les seules qualifications dont j’ai besoin pour m’assister à la Fondation, rien d’autre.” Primrose hoche la tête, moins sûre de ses qualités que Jamie semble l’être. Son potentiel n’a jamais été exploré parce qu’elle s’est toujours refusée d’y penser, alors que l’anglais n’est pas le premier à lui proposer quelque chose en dehors du club. Mais les habitudes et la peur ont la vie dure et pour le moment, Primrose n’est pas assez téméraire pour offrir la certitude qu’elle changera tout son mode de vie actuel du jour au lendemain. Elle pourra prendre le temps de regarder sur internet, d’aller voir par elle-même, de se renseigner et surtout, de se sentir prête le moment voulu - si le moment arrive un jour. “Je n’aimerais pas que tu t’emprisonnes ici jusqu’à ce que tu sois réellement une petite mamie du pole dance. Personne ne veut voir ça.” Là, elle ne peut s’empêcher de se dérider de nouveau pour lâcher un nouveau rire en même temps qu’un sourire qui coupe son visage en deux tellement qu’elle est flattée qu’il soit aussi persistant dans sa demande. “Et puis, ça me ferait plaisir d’avoir l’occasion de se voir dans d’autres conditions.” “Tu m’étonnes. Est-ce que tu arriverais même à me reconnaître ?” Qu’elle répond automatiquement avant de secouer la tête, elle continuant sur le ton léger. Après tout, Primrose n’est pas Poppy, elle est encore moins extravagante et est-ce que Jamie veut vraiment un tel boulet à ses chevilles ? “Tu y réfléchiras, d’accord ?” Mais il a l’air sincère, honnête et surtout, rempli de bonnes volontés. Ce n’est pas étonnant qu’il ait ouvert la Fondation, après tout ; elle pourrait le lui concéder sur le champ si elle n’était pas retenue par la crainte de l’inconnu et la perspective d’échec. Oui, parce que c’est mieux de continuer à être la honte de la famille, Anderson, bien sûr, c’est si logique. “Promis.” Les promesses ne sont jamais bonnes à dire mais celle-là, elle est sûre de la conserver et la respecter. “Tu n’es pas le première à me faire une proposition comme ça. Mais j’avoue qu’une Fondation… Y a quelque chose de plus noble qu’un simple travail de bureau.” Primrose lève ses prunelles sur les traits de l’anglais avec les dents qui s’en vont mordre sa lèvre. “Par contre, j’espère que personne ne se posera de question. Je n’ai pas envie qu’on pense que-” que vous avez refait ce que vous aviez déjà fait dans le passé ? Oh Primrose et son cerveau qui commence déjà à fonctionner et fumer bien plus qu’il ne le faut. Il vient de te dire qu’il n’y a pas besoin de diplôme ou quoique ce soit. Est-ce que tu le fais exprès d’être aussi idiote ? “Et puis, si on me demande comment je t’ai connu ? Qu’est-ce que je suis censée dire ?” Autant elle peut assumer d’avoir été stripper, elle le dit volontiers si on le lui demande parce que, même avec la honte qui la cisaille, elle essaie de se persuader que c’est un métier comme un autre. Mais il y a toujours les histoires à calibrer autour des rencontres qu’elle y fait et vu les récents scandales de Jamie, est-ce qu’il serait judicieux de le révéler maintenant ? Oh Primrose met sûrement la charrue avant les bœufs mais c’est un gros détail. Qui l’inquiète déjà d’avance.
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Message(#)prim + dreamless and sleepin' for years EmptyVen 25 Juin 2021 - 15:09

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Elle méritait mieux, songeait-il tandis que son regard glissait sur le petit salon privé aux textiles rougeoyants, notant pour la première fois l’odeur de renfermé d’un lieu pareil, sans fenêtres pour vous donner une notion du temps. Il ne savait pas ce qu’elle pensait le concernant, maintenant qu’il s’attardait sur la question, après avoir balayé le sujet de ses récents déboires sans gratter sous la surface. Il était probablement un homme encore fréquentable, à ses yeux. Prédateur ou animal blessé, ami ou client illusionné ; il devait bien se trouver au milieu de tout cela, dans les ordonnées et les abscisses de clichés et de généralités que Prim pouvait utiliser pour segmenter son entourage. Il le fallait sans doute, vu l’entourage en question. Et ses yeux firent encore une fois le tour de la pièce. Sans doute. “Tu m’étonnes. Est-ce que tu arriverais même à me reconnaître ?” elle plaisantait, le sourire aux lèvres qui accentuait son air angélique. “Et toi ?” rétorqua l’anglais. Dans son univers à lui, dans un contexte diamétralement opposé à celui-ci, dans une dynamique nouvelle, le Keynes aurait à montrer tant d’autres facettes constituant qui il était, plus qu’il ne le pouvait jusqu’à présent. Ils auraient tous deux matière à se montrer sous un autre jour, et il pourrait apprécier cela. Il était une bonne personne, Jamie. Une bonne personne qui se perdait ici et là. Et il se doutait que Prim était un peu pareil. “Tu n’es pas le premier à me faire une proposition comme ça, révéla la jeune femme. Mais j’avoue qu’une Fondation… Y a quelque chose de plus noble qu’un simple travail de bureau.” Pas le premier ? Ha. Il savait qu’il ne devrait pas s’étonner qu’elle ait plus d’un chevalier servant sous le coude, pourtant il se demandait de qui il pouvait bien s’agir -ou plutôt, quel genre de personne pouvait être animé du même souhait de Roxanne her way out of here. “Tu oublies qu’il y aura moi. Ça devrait peser dans la balance.” fit-il mine d’objecter. Pourtant il n’était pas certain que cela soit justement un argument en sa faveur. Après coup, cela lui parut même drôlement présomptueux. “Par contre, j’espère que personne ne se posera de question. Je n’ai pas envie qu’on pense que-” La voix de Prim mourut et la phrase avortée se contenta d’un sens tacite que le Keynes comprit immédiatement. “Les gens pensent déjà beaucoup de choses.” Il n’était plus à cela près en somme, les craintes anesthésiées par son esprit las de toutes les rumeurs, les doigts pointés, les jugements et le chemin général qu’avait pris sa vie depuis une année. La brune avait raison. Cependant Jamie ne s’en inquiétait pas cette fois. Il n’avait jamais été susceptible face aux on-dit, cela ne l’avait jamais atteint et il avait passé la majeur partie de sa relation avec Joanne à calmer les angoisses de celle-ci à ce sujet. Même après un revers, il persistait à se croire trop bien pour accorder une oreille à ce que les autres pensaient. “Et puis, si on me demande comment je t’ai connu ? Qu’est-ce que je suis censée dire ?” Il haussa les épaules, trop instantanément, trop naturellement, trop désabusé. “Ce que tu veux. Tu peux parler d’ici. Vu le travail que nous faisons à la Fondation, personne ne te jugera. Et moi, ça ne sert plus à grand-chose que j’essaye de cacher quoi que ce soit.” Il embauchait une strip-teaseuse pour l’assister et puis quoi ? Elle était juste quelqu’un. Et il l’avait rencontrée dans un lieu où tant d’autres hommes se rendaient également. Un détail, rien d’autre qu’un détail. Rien de pertinent quant au travail en question. “Ou tu peux ne rien répondre. Tu ne dois d’explications à personne, et moi non plus.” Il ne lui suggérerait pas de mentir. Avoir une parole était encore quelque chose qui avait de la valeur à ses yeux malgré tout, et plus encore après avoir subi le contre-coup d’une seule promesse non tenue. Jamie s’était toujours targué de ne jamais mentir, de ne jamais jouer. Il était toujours cette personne là. Ou il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour l’être de nouveau. Il jeta un oeil à sa montre, l’une des nombreuses de sa collection chérie, et se souvint qu’il avait autant un endroit où être -une maison, plus vraiment un foyer- et que Prim avait un travail à faire tandis qu’il n’alignait pas les billets pour les précieuses minutes qu’elle lui consacrait. “Je devrais pas te retenir plus longtemps.” conclut-il en quittant la banquette “Qu’importe quand tu te sentiras prête à partir d’ici, la proposition tiendra toujours, d’accord ?” Il avait fait ce pourquoi il était venu avant tout ; voir un visage familier, savoir s’il dénombrait une personne supplémentaire qui le reniait ou non. Et cette poignée de sable dans le temps, dans cette journée, lui avait été d’un certain réconfort malgré le maigre sourire las qu’il arborait. Il était juste fatigué.

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Message(#)prim + dreamless and sleepin' for years EmptyDim 4 Juil 2021 - 0:37


Et toi ?” “Touché.” elle lui concède avec un doux sourire un brin timide mais au moins, ça a le mérite d’être sincère. Ce qui est une chose rare quand Primrose devient Poppy ; mais elle n’a pas besoin de se cacher derrière les talons bien trop hauts et les costumes ridicules de la danseuse devant Jamie. Il a vu assez pour qu’elle n’est pas à cacher, au moins certaines bribes ici et là. Disons qu’elle a moins besoin de prétendre quand Jamie est dans les environs car il sait, il a conscience, il voit derrière le décor et il n’est pas forcément dupe. “Tu oublies qu’il y aura moi. Ça devrait peser dans la balance.” Primrose ne peut pas retenir son léger rire cette fois devant le gonflement d’ego de l’anglais. “Oh, tu m’as l’air de peser lourd, c’est sûr.” Elle zieute la carrure de l’homme qu’elle a déjà vu avec bien moins que ça et les souvenirs combinés à son apparence se suffisent pour lui rappeler qu’il l’est, assurément. Une boutade pour le faire chavirer de son prétentieux petit acte qu’il est en train de jouer. Autant dire que quand Primrose arrêtera de s’apitoyer sur son existence et se décidera de prendre son destin en main, sûrement que les projets et le but de la Fondation peuvent peser encore plus lourd dans la balance, surtout avec la conviction de ne pas y être jugée. Elle ne veut pas se dire qu’elle aura Jamie pour ses arrières si elle a besoin car il va bien falloir qu’elle se bouge par elle-même mais au moins, la jolie brune se dit que la porte de l’anglais sera toujours ouverte si jamais.

Les gens pensent déjà beaucoup de choses.” si lui fait sa paix avec ça, pas sûre que la jeune femme peut prétendre à la même sagesse. Elle ne s’est toujours pas habituée au silence et aux regards soutenus de ses proches, elle se prend encore des remarques de sa future belle-soeur dans les dents, elle marche dans la rue tête baissée et dos voûtée car Primrose a la sensation que son métier est écrit en néon sur son front. Que ses billets transpirent et sentent le club, qu’ils ne sont pas gagnés honnêtement, que ça va se savoir. La jolie brune n’ignore pas non plus que les gens peuvent être sans scrupule quand ils veulent. A voir si elle aura le courage de les affronter dans un futur proche ou non ; cela ne dépend que de ta volonté propre, Anderson. Personne ne pourra faire ce choix à ta place. “Ce que tu veux. Tu peux parler d’ici. Vu le travail que nous faisons à la Fondation, personne ne te jugera. Et moi, ça ne sert plus à grand-chose que j’essaye de cacher quoi que ce soit.” Parler d’ici ou ne rien dire. Dire qu’elle a été stripper pendant dix ans ou faire croire qu’elle n’a rien fait. Au moins, le club lui a apporté l’indépendance financière - pour le bien que ça lui fait quand elle regarde ses comptes. De toute façon, Primrose a l’habitude d’évoquer son métier. Là, sachant qu’elle viendra sous les bons dires de Jamie et qu’en plus, elle serait susceptible d’y rester, la pression est plus intense. Les enjeux sont différents. “Ou tu peux ne rien répondre. Tu ne dois d’explications à personne, et moi non plus.au moins, ça a le mérite d’être tranchant.C’est pas faux.” C’est quelque chose qu’elle a appris avec les années au club, à supporter les remarques de sa famille - surtout de la mère - ou, pire, les silences et regards désapprobateurs du père et du frère. Primrose peut être têtue quand elle le veut et c’est sûrement aussi sa façon de se montrer qu’elle se fiche bien si ça leur plaît ou non ; sans pour autant assumer que c’est le moyen le plus rapide pour réunir de grosses sommes d’argent. Tout en restant dans la légalité - ahem.

Je devrais pas te retenir plus longtemps.” Jamie se lève et Primrose laisse passer quelques secondes avant de faire de même sur ses plateformes qui pèsent deux fois son poids. “Je préfère que ce soit toi que quelqu’un d’autre.” un inconnu, un étranger, un de ces types avec des demandes absurdes ou qui va vouloir parler. Les nuits se suivent mais ne se ressemblent pas. “Qu’importe quand tu te sentiras prête à partir d’ici, la proposition tiendra toujours, d’accord ?” Primrose croise ses mains entre elles tout en esquissant un léger sourire, le coeur gonflé qu’il soit venu jusqu’ici à elle pour lui donner un minimum de nouvelles après des mois d’absence. “Pas de soucis. Merci encore, Jamie. Pour ça et d’être venu.” C’est une attention touchante, qui lui donne moins l’impression de l’avoir utilisé pour une étape de sa vie. Un lien de confiance qui pourrait se renforcer - pour le meilleur ou le pire - si jamais Primrose se décide à venir travailler sous sa houlette. C’est terrifiant, à vrai dire. Mais ça offre un peu de soleil ; même en Australie, on n’en a jamais assez. La jolie brune n’aurait pas pensé que sa journée aurait été un peu regonflée ; mais pour combien de temps ?


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