Tu n'es ici que de passage. Un petit saut rapide, juste le temps de faire acte de présence, ensuite tu fileras chez Jack pour la nuit ou les prochains jours. C'est que tu colles de plus en plus là-bas depuis qu'il n'y a plus personne qui t'attend chez toi.

Tu ne lis plus les journaux à potins. Tu fermes presque les yeux quand il y a le nom de Waterhouse en gros plan. Tu ne veux pas lire les mensonges qu'il se dit. Tu sais parfaitement que les cancans ne se taisent pas si facilement, que les rumeurs de leur supposé couple continueront encore un peu. Tant que Jack ne fait rien pour continuer de nourrir la rumeur, tu as choisis de juste l'ignorer. Ce que tu n'avais pas pensé, c'est que ton chemin finirait par la croiser elle et qu'avec elle viendrait les murmures qui l'accompagnent. Parce que oui, à la seconde où elle a franchi les portes de l'ascenseur, tout le monde s'est tourné vers elle - et elle adore ça - et les langues sales se sont mises à parler. Elle est resplendissante Ivy, c'est toujours aussi chiant de l'admettre. Elle dégage une confiance encore meilleure que celle qu'elle a d'habitude. Et elle en dégage toujours énormément - merci à la coke pour le surplus.

« T'as dit quoi ? » que tu ne te mêles absolument pas de tes affaires. Oh ouais, il y a peut-être un mot ou deux qui ont attiré ton attention dans les ragots. « Ivy, son bébé est mort. » Hen ? Quoi ? Quel bébé ? Tu ne piges absolument rien. Et ton interlocutrice le voit clairement dans ton visage quand elle soupire de découragement de devoir tout t'expliquer. Ah les jeunes filles de riches ! Toutes des connasses, mais des connasses renseignées. « Son bébé. Avec Jack Epstein. C'est partout. » C'est une blague ? C'est une putain de blague ?? En un claquement de doigt, tu te sauves sur la terrasse, file sur ton téléphone en vitesse.

Et ouais, c'est partout.

Elle se forme rapidement la boule dans le creux de ton estomac. Quelle conne de l'avoir cru. Quelle conne d'avoir cru que c'était que des conneries ce qu'il se disait là dedans. Tout le monde sait que les meilleurs mensonges sont ceux qui contiennent un fond de vérité. Tu as déjà deux coupes de champagne d'avaler presque cul sec et un nombre impressionnant de messages haineux envoyé à Jack quand Ivy se montre le bout du nez à son tour sur la terrasse. Tu ravales ta peine. Pas question qu'elle ne voit le moindre signe de blessure. Elle en serait beaucoup trop fière. Enceinte. Enceinte. Il n'aurait pas pu faire pire. Tu ne lui donnera jamais d'enfant et elle lui en donne des morts apparemment « J'peux savoir ce que je t'ai fait pour que tu me fasses chier à ce point ? » On va repasser pour le sang froid que tu aurais voulu avoir. D'abord Saül, puis Cosimo, et maintenant Jack. On dirait presque qu'elle a une dent contre toi.

@Ivy Waterhouse

Je me montre, je sors malgré toutes les histoires qui traînent sur internet. Je n’ai pas pu acheter les paparazzis cette fois, mais je refuse d’avoir honte ou d’être gêné. Si quelqu’un ose me faire une quelconque remarque, il ou elle saura qu’il aura à faire à moi et que je suis encore capable de faire de la vie de n’importe qui un véritable enfer. Personne ne sait pour l’argent, et ça c’est bon pour moi. Mais je sais que cette image de moi sortant de l’hôpital, et de ce témoignage d’un anonyme font de moi celle qui a perdu son bébé. Pour une fois, les rumeurs disent vrai, et je me suis jurée de retrouver la personne qui a tout balancé pour la faire virer et la détruire de mes propres mains. Mais je me dois de tenter de prouver que c’est faux, ou au moins de montrer que toute cette histoire ne m’atteint pas. Et je ne peux plus faire une chose pareille sans sniffer une ligne dans la voiture ou dans les toilettes avant de faire une apparition publique.

Je souris, je prends la pose pour les photos et je snobe ceux qui ne sont là que pour voir si j’ai une quelconque cicatrice ou un moment de faiblesse. Je ne leur offrirai rien de ce genre, ils vont être déçus. Après de longues minutes à marcher au milieu des gens je finis par me retrouver sur la terrasse, j’ai besoin de respirer un peu. « J'peux savoir ce que je t'ai fait pour que tu me fasses chier à ce point ? » Oh non pas elle. “Qu’est ce que tu fais ici ?” Je n’ai pas besoin qu’une Williams (ou ex Williams) vienne m’emmerder ce soir. Je la regarde et mes yeux se posent sur son téléphone, je peux lire le titre de la couverture qui fait tant parler et je lève les yeux au ciel. “Pour tu m’agresses ? Tu savais déjà depuis le début !” En aucun cas je ne peux griller la couverture que l’on a avec Jack, c’est la seule chose qui fait qu’on tient le coup et que le label ne s’effondre pas, le fait qu’on soit tous les des personnalités publiques et que l’Australie parle de nous. Sans ça il n’y aurait plus de contrats, et je n’ose même pas imaginé ma vie si je n’avais pas un peu d’argent venant de chez Epstein. “C’est toi qui a le don pour te mettre au milieu de toutes mes histoires.”

Tu as à peine eu le temps d'échanger quelques messages avec Jack avant que Ivy se pointe le bout du nez à son tour sur la terrasse à son tour, évidemment. Ici, c'est un peu à l'abri des regards indiscrets. Un peu, mais pas totalement. Il y a des oreilles partout dans ce genre de soirée. Un petit détail que la douleur te fait oublier, mais elle, elle n'oublie rien. "Qu’est ce que tu fais ici ?” Quoi, c'est vraiment important ? Tu es ici pour les mêmes raisons qu'elle; faire acte de présence, représenter cette famille dont aucune de vous deux ne se préoccupe vraiment - quoique elle, son père veut sûrement pas qu'elle représente la famille avec ses frasques. “Pour tu m’agresses ? Tu savais déjà depuis le début !” Et bien sûr qu'elle voit le fameux article qui trône sur l'écran de ton cellulaire. Article qui disparaît au même moment où le prénom de Jack le remplace. Un appel que tu déclines; ça et tous les messages qui suivront peut-être. « J'sais surtout que c'est terminé. » Tu sais rien de rien en réalité. Tu payes aujourd'hui de n'avoir posé aucune question. Tu sais que leur histoire d'amour n'est qu'un tissu de mensonges. Mais qu'elle soit possiblement tombée accidentellement enceinte de lui, tu peux le croire. Tu te doutes qu'il s'est passé quelque chose entre eux. Tu étais prête à passer par dessus ça avant que ça se présente sous ton nez - et celui de tout l'Australie

"C’est toi qui a le don pour te mettre au milieu de toutes mes histoires.” « Moi ? » Il est amer l'éclat de rire qui s'échappe d'entre tes lèvres. Il est amer. Il est mauvais. Il est rempli de sarcasme. Et tu es la pire des idiotes de te laisser marcher dans son jeu à elle, de la laisser te heurter avec ses mensonges. C'est elle qui gagne encore ce soir. « Donc, mon mari et mon fils, ce sont tes histoires maintenant ? » Tu étais là bien avant elle sur chacune des histoires. Tu connais Jack depuis des années. Elle n'était qu'une gamine capricieuse quand tu as rencontré Saül - rien n'a changé en vingt ans finalement. « Si vraiment tu as un minimum d'affection pour lui - » Ou peu importe ce qu'elle - ou il - ressentent l'un pour l'autre. « - laisse-le en dehors de tes conneries. Tu vas l'entraîner dans ta chute. » Tu le redoutes le moment où Graham décidera qu'il en a assez des conneries de sa fille. C'est Jack et son label qui paieront pour tout ça. Et c'est toi qui devra gérer toute cette merde. Ce n'est pas qu'une crise de jalousie. C'est la vérité.

Je garde le sachet de poudre dans mon sac, je ne le lâche jamais, et je sais que je peux compter sur ce que j’ai pour me rebooster si j’en ressens le besoin à n’importe quel moment. Ce soir, je sors seule, et je sais que je ne peux pas faire de bêtises. Parce que je suis officiellement au bras de Jack, et que je dois être fidèle à Epstein, sur le papier. Je déteste ces nouvelles couvertures et tous les détails qui ont été écrit dans les magazines. Je ne sais pas quel médecin ou infirmière a dérogé à son serment pour de l’argent, mais cette personne ne mérite pas d’être encore en vie. J’espère qu’un jour j’aurais le droit de connaitre son identité pour m’occuper moi-même de son cas. Il fallait que je crois l’ancienne Williams à l’extérieur, c’est bien la dernière personne que je voulais voir aujourd’hui. « J'sais surtout que c'est terminé. » Je pouffe de rire. “Pourquoi t’as l’air aussi énervée c’est si t’es si sûre de toi ?” Je ne vais pas lui dire qu’il n’y a jamais rien eu entre lui et moi, parce que ça ne la regarde pas, et que je sais pertinemment que toutes les personnes qui m’entourent sont en train d’écouter chacun de mes mots.

Elle ne cesse de me gêner constamment, elle m’empêche de faire ce que j’ai envie de faire, et elle traîne toujours autour des hommes qui sont dans ma vie. C’est comme si elle ne pouvait pas s’empêcher de s’occuper de ma vie. « Moi ? » “Qui d’autre ?” La drogue me rend invincible, et tout le monde peut le voir. « Donc, mon mari et mon fils, ce sont tes histoires maintenant ? » “Ton mari c’était amusant.” Parce que c’est bien la personne qui a fait le plus enrager mon père, et ça ça m’amuse énormément. “Ton fils…” Mes yeux se lèvent vers le ciel. Damon c’était différent, Damon c’était plus et c’était bien plus fort qu’avec n’importe qui d’autre. Mais Damon a décidé de passer du temps avec une autre femme pendant que je n’étais pas là et je me suis enfuie dans la foulée pour ROA. Et, maintenant, ça fait des mois que je ne l’ai pas vu et qu’il n’a pas passé la porte de l’appartement. Je le déteste tellement. “C’est pas de ma faute si t’as décidé de t’affilier au Williams.” Je hausse les épaules, et je compte rester calme et joyeuse jusqu’à ce que cette conversation se termine, et je me fiche bien de l’état de la brune qui se tient en face de moi. « Si vraiment tu as un minimum d'affection pour lui - » Je hausse un sourcil, vraiment ? « - laisse-le en dehors de tes conneries. Tu vas l'entraîner dans ta chute. » Ce qu’elle ne sait pas, c’est que c’est lui qui a commencé à m’entraîner dans sa chute. C’est lui la poudre, et c’est pour lui en partie qu’on se retrouve à travailler ensemble au label. “Il a pas besoin de moi pour chuter…” Je ne parle pas trop fort à ce moment là. “Si j’étais pas là, il n’y aurait plus de label, je reste près de lui et je l’aide justement parce que je tiens à lui.” J’abuse un peu les traits, à peine. Allez savoir pourquoi j’ai réellement fini par avoir envie d’aider Jack sans penser uniquement à moi dans le processus. “Il a besoin de moi, et tu le sais très bien. C’est toi qui t’accroches sans comprendre pourquoi.”

“Pourquoi t’as l’air aussi énervée c’est si t’es si sûre de toi ?” Parce que ça s'est quand même passé. Parce que peu importe ce que ça signifiait pour lui - pour elle, rien à faire - il y a quand même un bébé qui s'est formé dans le ventre d'une des personnes que tu méprises le plus. Parce que tu la détestes. Parce que tu le détestes lui aussi, et ce foutu portable qui n'arrête pas de sonner et dont tu ne retourneras aucun appel avant le lendemain. Parce que tu es blessé, que tu te sens (encore) mise de côté dans sa vie à lui. Parce que à cette seconde là, tu as l'impression d'être encore et éternellement la deuxième. Deuxième après Ariane. Et maintenant deuxième après Ivy. “Ton mari c’était amusant.” Ça n'a jamais amusé personne d'autre qu'elle. Saül ne savait pas la supporter. Toi non plus même si tu n'as jamais rien laisser paraître. Et son père à elle…. bien sûr que le but c'est toujours éternellement de le faire réagir lui. Elle sait bien s'y prendre. “Ton fils…” Et elle roule les yeux en l'air, l'ingrate. « Mon fils quoi ? » C'est que tu en oublies presque le possible scandale public tant ta main te démange. Elle peut insulter la terre entière la Waterhouse, mais Damon, ça, jamais. Personne ne le peut. Tu le couvriras jusqu'à ta mort. “C’est pas de ma faute si t’as décidé de t’affilier au Williams.” Encore heureux que ce soit eux que tu aies choisis et non les Waterhouse. Oups.

“Il a pas besoin de moi pour chuter…” Son ton devient énervant bas. Il devient discret, ne veut pas attirer l'attention des autres, veut éviter d'apprendre la vérité au grand public. Ça devrait ouvrir une grande alarme rouge dans ta tête. Bien sûr que tu sais parfaitement ce qu'elle sous-entend. Bien sûr qu'elle dit à voix haute ce que tu penses tout bas depuis des semaines. Oh l'amour, c'est si stupide quand tu choisis que ce soit elle la menteuse, alors qu'au fond, elle est bien plus honnête que ne le sera jamais Jack. “Si j’étais pas là, il n’y aurait plus de label, je reste près de lui et je l’aide justement parce que je tiens à lui.” Je tiens à lui, il est horrible le frisson qui se dresse sur ta peau. Et lui, il tient à elle ? Assez pour lui confier son label, son bébé, entre ses mains à elle. Certainement pas entre les tiennes. Putain c'que ça fait mal. “Il a besoin de moi, et tu le sais très bien. C’est toi qui t’accroches sans comprendre pourquoi.” Elle est foudroyante la vérité. Comment est-ce que tu peux autant te laisser atteindre par les propos d'une gamine capricieuse ? À quel moment est-ce que t'as perdu le contrôle ainsi ? Ivy est assurément une meilleure version de toi-même, celle de la fille de riche que rien n'arrête, celle qui détruit les autres pour conserver ce qu'elle désire. Elle est meilleure que toi. Même pour Jack visiblement. « Va l'rejoindre alors. Il est tout à toi. » Tu ne sais même pas comment tes paroles peuvent paraître autant en contrôle, alors qu'à l'intérieur tout s'effondre. Jack et toi, c'était d'abord quelque chose de simple et de réconfortant. Ce n'est désormais ni l'un ni l'autre. Ce soir, tu es épuisé. Demain, tu lui pardonneras encore.

Je n’avais pas prévu de voir la plus ou moins copine de Jack. La couverture est assez difficile à tenir, je n’ai pas besoin de cette hystérique pour encore essayer de tout gâcher. Je me fiche de foutre sa vie en l’air, tant que la mienne va bien et que j’avance. J’ai encore besoin de Jack et du label, c’est la seule chose qui m’apporte de l’argent et beaucoup de sachets blancs que l’on continue à partager tous les deux. « Mon fils quoi ? » Oh son fils. Si seulement elle savait tout ce qu’il a pu se passer avec Damon. J’ai été sincère avec lui, et il a décidé de tout gâcher en en voyant d’autres avant que je parte pour ROA. C’est un mal pour un bien, sinon j’aurais dû la supporter comme belle mère, et je n’aurais pas pu la supporter. Il m’a fait croire une seconde que j’allais pouvoir me faire à l’idée de couple et de monogamie, et ça a duré seulement une seconde avant que je revienne à la réalité. “Je peux pas te donner ce genre de détails sur ton fils.” Je ne la lâche pas du regard, peut-être qu’on va avoir le droit à un scandale et une première page dans les magazines si je la cherche assez.

« Va l'rejoindre alors. Il est tout à toi. » Je hoche la tête, ça me va. Si je pouvais ne plus l’avoir dans mes pattes la vie serait bien plus simple. “Très bien, enfin une bonne décision de ta part.” Je compte rester faussement avec lui pour un moment encore et je veux qu’elle s’éloigne. Jack sera passif, il l’est toujours. Et, maintenant qu’il plonge de plus en plus dans la cocaïne, je ne suis même pas sûre qu’il se rende vraiment compte de ce qui se passe autour de lui. Heureusement que je suis dans la capacité de faire plusieurs choses en même temps et porter son entreprise sur les épaules. Sans moi, il n’aurait même plus de travail.