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 Ne m'abandonne pas. (MULLIGAN #5)

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Message(#)Ne m'abandonne pas. (MULLIGAN #5) EmptySam 6 Fév - 18:26

Ne m'abandonne pas.
Tessa Mulligan ft. @Peter Mulligan

Je n’avais pas eu de nouvelles de mon frère depuis notre altercation, trois jours après mon opération. Depuis ce jour, alors que je n’avais cessé de déverser ma haine contre Peter, cessé de lui rappeler à quel point il avait failli à son rôle de frère et à quel point il était en train de gâcher sa vie, je n’avais eu de cesse de penser à lui. Je m’en voulais, affreusement, mais pour autant, je n’avais pas cherché à le joindre une nouvelle fois. Par fierté peut-être, mais aussi par honte. Quoi lui dire après ce qui s’était passé dans ma chambre d’hôpital ? En réalité, j’avais trop peur qu’il me rejette, trop peur de me prendre un revers de médaille en pleine figure et je n'étais pas prête à cela. Extérieurement, j’avais le sourire, je commençais à me sentir un peu mieux, même si les suites de mon opération étaient parfois difficiles à supporter. Intérieurement j’avais envie de hurler, de pleurer, d’avouer au monde entier à quel point j’aimais mon frère et à quel point, à ce moment-là, j’avais l’impression d’avoir agit comme la pire sœur du monde. Peter avait besoin d’aide, une aide que j’avais essayé de lui apporter en vain, mais qui étais-je pour considérer ne plus rien pouvoir faire pour lui ? Qui étais-je pour dire que c’était le moment de baisser les bras, que Peter n’avait qu’à se débrouiller, que sa famille ne pouvait plus rien pour lui ? Je n’étais rien, ni un médecin, ni un psychologue, j’étais juste une fille totalement dépassée, qui avait sans doute fait la plus grosse connerie de sa vie en tournant le dos à son frère qu’elle aimait tant. J’étais affreusement triste de la situation, j’avais réagi trop tard, j’avais laissé ma colère parler pour mon cœur et tous les jours, je m’en bouffais les doigts, tous les jours je pleurais d’avoir été aussi faible et aussi idiote.
Et puis, il y avait eu cette nuit, où j’avais reçu un appel de Molly, en larmes. Elle n’avait rien eu besoin de dire, j’avais compris qu’il s’agissait de Peter. J’avais traversé l’hôpital contre l’avis des médecins, j’avais fait les cents pas un nombre incalculable de fois pour parler à des médecins et pour voir Peter, un bref instant, lorsque l’on m’en donnait l’autorisation. Ce qui devait arriver était arrivé, Pete avait fait un coma éthylique, un coma dont j’étais sans doute en partie responsable. J’étais meurtrie, on m’avait enfoncé un poignard dans le cœur, je ne savais plus où j’en étais et les larmes qui coulaient le long de mes joues ne cessaient plus. Depuis l’appel de Molly, j’avais été incapable de retrouver le sommeil, pas même une minute, ce qui ne manquait pas d’inquiéter les médecins, qui avaient préféré me donner des nouvelles directement, pour m’éviter ainsi de passer mon temps dans les couloirs, vu mon état. Soudainement, j’entendais frapper à la porte et voyais une infirmière entrer, avec un doux sourire sur le visage. « Votre frère est réveillé, son état est stable, mais il a besoin de repos. » Je me redressais soudainement et difficilement dans mon lit. « Que faites-vous ? » « Je vais le rejoindre. » L’infirmière s’approcha pour me stopper dans mon élan. « Non, vous avez des examens médicaux de prévus cet après-midi et comme je vous le dis, il a besoin de repos… Soyez raisonnable s’il-vous plaît. » Dans un soupir profond, les larmes au bord des yeux, je me laissais retomber dans mon lit, obéissant sagement (pour une fois) à ce que l’on venait de m’imposer.

Quelques heures plus tard, j’avais réussi à négocier pour que l’on m’emmène jusqu’à la chambre de mon frère. C’est donc en fauteuil roulant que l’on me menait au fil des couloirs jusqu’à la chambre de Peter. J’étais stressée, aussi stressée de voir son état que de constater la réaction qu’il pourrait avoir en me voyant. La question ne se posait même pas quant au fait que je devais aller au chevet de mon frère ou non, c’était hors de question que je lui tourne le dos, pas maintenant. Arrivée devant la porte, je me risquais : « Est-ce que je peux… Y aller seule ? » L’infirmière tiqua un peu mais accepta, passant les flacons reliés à ma perfusion sur un portant à roulettes. « Si ça ne va pas, n’hésitez pas à m’appeler, je resterai dans les environs. » Je hochais la tête et me redressais difficilement, prenant appuie sur le portant pour m’aider un peu. Je toquais à la porte, la main légèrement tremblante et entrais doucement dans la pièce. Mon regard se posa sur Peter et je me stoppais soudainement, laissant quelques larmes couler le long de mes joues. « Pete… » Commençais-je, légèrement tremblantes, avant d’avancer difficilement jusqu’au chevet de mon frère. Je me penchais tant bien que mal pour l’embrasser sur le front et passais ma main sur son visage, complètement désemparée. « Je suis désolée, je n’aurais pas du te tourner le dos, je ne suis qu’une idiote… » Je me laissais tomber sur le fauteuil à côté de son lit et passais mes mains froides sur mon visage mouillé par les larmes, avant de me tourner de nouveau vers mon frère. « Si tu savais comme je m’en veux… Je ne te laisserai plus jamais tomber, je te le promets… »




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Message(#)Ne m'abandonne pas. (MULLIGAN #5) EmptyDim 7 Fév - 23:39

« Vous avez eu beaucoup de chance. » Pourtant je ne me sens pas chanceux, comme partagé. « Sans les réflexes de votre amie et l’arrivée rapide des secours, le coma provoqué par l’alcool et l’arrêt cardiaque qui a suivi aurait pu être fatal. » Je regarde le médecin sans rien dire, avec l’impression qu’il me parle à travers un brouillard.  J’ai dû mal à comprendre comment tout a pu dérapé aussi rapidement. Je n’ai que de vagues souvenirs de cette soirée, je me rappelle avoir appelé Molly et je n’ai pas vraiment le souvenir de la conversation qui me revient par vague. Bien sûr il y a une part de moi qui est soulagée de ne pas être mort hier, qui est heureuse d’être en vie. Et pourtant malgré ça, la honte s’est faite plus insidieuse, l’impression d’avoir causé encore plus de mal me rongeant, si bien que je suis incapable d’ignorer cette pensée qui s’insinue lentement dans mon esprit, celle qui l’aurait peut-être été préférable que je ne me réveille pas.

On frappe à la porte et mon cœur s’accélère quand je vois ma sœur entrer. Je ne pensais que cela pourrait faire plus mal. Je ne pensais pas que la douleur pourrait être encore plus grande. Pourtant lorsqu’elle entre dans la pièce je suis dévoré par la culpabilité. Culpabilité de ne pas avoir été là, d’avoir loupé son opération,  d’avoir été odieux avec Andrew et plus que tout de n’avoir donné aucune nouvelle depuis, de l’avoir inquiétée et d’avoir fini dans ce lit d’hôpital.  Les larmes roulent déjà sur ses joues et je ne pensais pas pouvoir me sentir pire qu’en cet instant. « Pete… »  « Tess tu devrais être dans ton lit. » Elle ne devrait pas être là à s’occuper de moi à s’inquiéter pour moi, à verser ces larmes que je ne mérite aucunement.  Ma voix est rauque, marquée par l’intubation de la veille.   Elle avance difficilement et j’aie envie de protester, de lui dire de retourner dans son lit, de lui dire de partir et de m’oublier, ça serait mieux pour elle.  Elle embrasse mon front et je sens ses larmes rouler sur mon visage alors que les miens se remplissent de larmes.

« Je suis désolée, je n’aurais pas du te tourner le dos, je ne suis qu’une idiote… » Je secoue la tête de droite à gauche incapable de parler, la gorge serrée.  « Dit pas ça. » Elle se laisse tomber sur le fauteuil à côté de moi et je suis incapable de la voir comme ça. « Si tu savais comme je m’en veux… Je ne te laisserai plus jamais tomber, je te le promets… » Pourtant elle devrait, parce qu’elle avait raison. « Pleure pas Tessa. » Je le mérite pas. « T’excuse pas. » Non qu’elle ne s’excuse pas quand elle n’a aucune raison de le faire, quand j’ai tout raté, tout foiré, encore et encore. « C’est pas à toi de t’excuser. » Je suis fatigué, fatigué de me sentir aussi mal, fatigué d’être incapable de changer, fatigué quand encore maintenant je rêve d’un verre d’alcool alors que c’est en train de détruire ma vie. « T’avais raison. J’suis qu’un égoïste. » Je suis le seul responsable des larmes qui coulent sur ses joues et j’ai honte, terriblement honte. Je suis incapable de la regarder, mon regard rempli de larmes, je n’assume pas de voir celles qui coulent abondamment sur son visage, je n’assume pas de l’avoir fait souffrir encore une fois.  « Je suis désolé. »  Mes excuses sont un murmure qui se brisent dans le fond de ma gorge alors que je fais tout pour retenir les larmes de couler. « Tu devrais pas être là. » Tu devrais pas t’inquiéter pour moi. Tu devrais me laisser crever parce que tu serais sans doute bien mieux sans moi.  Les voix sont dure à effacer et il n’y a pas d’alcool dans mon organisme pour les calmer, pour les faire s’en aller.

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Message(#)Ne m'abandonne pas. (MULLIGAN #5) EmptySam 13 Fév - 12:53

Ne m'abandonne pas.
Tessa Mulligan ft. @Peter Mulligan

Voir Peter dans cet état me brisait totalement le cœur. Il ne devrait pas être là, il n’aurait jamais dû avoir l’occasion de se mettre dans cet état, il était malade, il manquait de soutien, ce soutien que j’avais refusé de lui donner. Je me sentais ridicule, lâche de lui avoir tourné le dos, j’avais essayé de l’aider, mais face à l’échec, j’avais baissé les bras, j’avais choisi la solution de facilité. Pourtant, ce n’était pas mon genre, moi Tessa Mulligan, qui avait toujours foncé tête baissée, qui n’avait jamais baissé les bras face aux épreuves, je venais de faillir à mon devoir de sœur. Si j’aimais Peter plus que tout au monde, si j’avais toujours promis d’être là pour lui, voilà que j’avais fermé les yeux face à sa souffrance, pire encore, je n’avais fait que de l’enfoncer encore un peu plus alors que j'étais consciente de sa descente aux enfers. Je m’en voulais terriblement, comme jamais je ne m’en étais voulu dans le passé, j’aurais fait n’importe quoi pour revenir en arrière, n’importe quoi pour revenir à ce jour, lorsque Peter était arrivé dans ma chambre et s’était excusé pour son absence. Maintenant que j’avais eu le temps de cogiter pendant des jours et des jours, j’étais persuadée que la seule réaction que j’aurais dû avoir à ce moment-là était celle d’écarter mes bras, silencieusement, d’accepter ses excuses, de dire que je l’aimais et que je serais là pour affronter cette épreuve avec lui, pour l’aider à se battre jusqu’au bout. Il avait été odieux avec Andrew et je savais qu’il avait tort, mais après tout, ce n’était que par instinct de protection, simplement parce qu’il s’inquiétait pour moi. Pouvais-je lui en vouloir ? Non, en tout cas, je ne pouvais pas lui en tenir rigueur compte tenu de la réaction que j’avais eu. J’aurais dû le rassurer, essayer d’aplanir les choses, de tout poser sur une table et de réagir intelligemment, comme une adulte. Au lieu de ça, je n’avais eu de cesse de prendre le parti d’Andrew, n’hésitant pas à remballer toute tentative de Peter de vouloir prendre soin de moi, de s’inquiéter pour mon futur.

J’avais peur de sa réaction peur qu’il ne retourne contre moi tout ce que j’avais pu lui dire et pourtant, ce ne fut pas le cas. « Tess tu devrais être dans ton lit. » Encore une fois, après tout ce qui avait pu se passer entre nous, il n’avait en tête que mon bien-être, bien loin de l’image d’égoïste que j’avais pu lui retourner en pleine figure. Je secouais la tête, doucement, absolument pas d’accord avec ses paroles. Non, même si je me sentais mal, ma place était ici et nulle part ailleurs, je n’avais aucun doute là-dessus. « Pleure pas Tessa. » Je passais ma main sur mes joues, dans l’espoir de contrôler un peu mes pleures, mais en vain, les émotions que je distinguais sur le visage de mon frère ne m’aidant absolument pas dans ma tâche. « C’est pas à toi de t’excuser. » Bien sûr que si ça l’était, j’étais celle qui avait lancé les hostilités, celle qui avait déclenché cette dispute sans fin, celle qui avait prononcé tout un tas de paroles qui avaient dû le heurter profondément. Peter ne n’avait en aucun cas été odieux avec moi, il s’était contenté de remettre en doute mes décisions, ce qui prouvait simplement qu’il tenait à moi et qu’il avait peur que je souffre. « T’avais raison. J’suis qu’un égoïste. » Je tournais mon regard pour le concentrer sur mon frère, qui s’effondra, littéralement. Ne supportant pas de le voir dans cet état, je me levais difficilement du fauteuil et me penchais vers lui pour le prendre doucement dans mes bras, un geste que j’aurais dû faire bien avant. « Je suis désolé. » Je relâchais mon étreinte et passais doucement mes mains sur le visage de mon frère, essuyant ses larmes avec tendresse. « Tu devrais pas être là. » Je secouais la tête une nouvelle fois. « Ma place est ici Pete et pas autre part… » Je déposais un baiser sur sa joue et l’observais un moment, cherchant mes mots. J’avais tant de choses à dire, mais si peu à la fois, tant de poids qui me pesait sur les épaules depuis qu’il avait quitté ma chambre d’hôpital. « J’aurais dû être là pour toi, je n’aurais pas dû t’enfoncer comme je l’ai fait… » De nouvelles larmes perlèrent sur mes joues. Je redressais la tête et prenais une profonde inspiration, en tentant de me calmer, puis je posais de nouveau mon regard sur Peter. « Tu n’imagines pas à quel point je m’en veux… Je sais que si tu es là aujourd’hui, c’est en partie par ma faute et crois-moi, je vais m’en mordre les doigts pour le reste de ma vie… » Je passais l’une de mes mains froides dans ses cheveux en le regardant tendrement, emplie de culpabilités. J’étais totalement anéantie de voir mon frère dans cet état. « Je t’aime Pete, tu n’imagines pas à quel point… Je serai là maintenant, quoiqu’il arrive, je te le promets… » Si j’avais fait une erreur, une grosse erreur, je n’étais pas prête de la réitérer, j’étais déjà incapable de me le pardonner, il était hors de question que j’abandonne mon frère une nouvelle fois.



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Message(#)Ne m'abandonne pas. (MULLIGAN #5) EmptyDim 21 Fév - 18:10

C’est allé trop loin. Je m’en rends compte en entendant le bip de la machine à côté de moi, en sentant la perfusion dans mon bras, mais surtout en voyant les larmes rouler sur les joues de ma sœur alors qu’elle entre dans la pièce.  Elle se penche au-dessus pour me prendre dans ses bras et je me fige, mes yeux se remplissant un peu plus de larmes qui coulent enfin alors qu’elle me serre contre elle.  

« Ma place est ici Pete et pas autre part.. » Pourtant je ne cesse de repenser aux mots qu’elle a prononcé, au choix qu’elle a fait, quand je ne lui ai même pas demandé d’en faire un. Ce n’est pas moi qu’elle a choisi. Non elle a préféré choisir un homme avec qui elle est depuis quelques mois plutôt que son frère. Mais un homme qui à la différence de moi a su être là pour elle. « Non… »  Ses lèvres déposent un baiser sur mes joues, une de ses larmes vient humidifier mon visage.   Je n’arrive pas à parler, la gorge serrée. « J’aurais dû être là pour toi, je n’aurais pas dû t’enfoncer comme je l’ai fait… » Elle croule sous le poids d’une culpabilité qui n’a pas lieu d’être. Chaque mot qu’elle prononce me fait avoir un peu plus honte. « Tu n’imagines pas à quel point je m’en veux… Je sais que si tu es là aujourd’hui, c’est en partie par ma faute et crois-moi, je vais m’en mordre les doigts pour le reste de ma vie… » Je secoue la tête, me dégageant de ses bras, fuyant son regard, refusant son étreinte.  « Arrête Tessa c’est pas de ta faute. » Non je ne voulais pas une seule seconde qu’elle pense cela.  « Je t’aime Pete, tu n’imagines pas à quel point… Je serai là maintenant, quoiqu’il arrive, je te le promets… »

Je suis incapable de la regarder, incapable de comprendre pourquoi elle me pardonne, pourquoi Molly me pardonne, tout simplement parce que finalement celui qui me déteste le plus est moi. Je ne réponds pas que je l’aime, les mots restent bloqués dans ma gorge, mon regard restant fixé sur les draps plutôt que sur elle alors que j’essuie toute trace de larmes de mes joues, alors que j’essaie de reprendre le contrôle de sa respiration. Je ne veux pas qu’elle me touche, je ne veux pas de son étreinte.

« Non. » Je souffle malgré moi.  Quand mon corps entier me crie de lui dire que je l’aime aussi, que j’ai besoin de son éteinte et de son soutien. Mais je n’y arrive pas. «  J’aurais dû être là et au lieu de ça j’étais en train de boire je sais pas où Tess. J’ai promis d’être là et j’ai pas été là. T’avais toutes les raisons de m’en vouloir…toutes les raisons de faire ton choix. » Pourtant ma gorge se serre sur ces derniers mots, mon regard la fuit, se détourne.

Je ne mérite pas son soutien. Je ne la mérite pas elle. « T’es pas responsable de mes conneries. » Je soupire fatigué, rêvant d’une cigarette, d’un verre ou de dix même maintenant. J’ai passé des années à chercher à être ce frère parfait avec elle, tout comme j’ai passé des années à chercher à être le fils parfait, celui que mes parents ne regretteraient jamais. Aujourd’hui la honte est telle, que j’ai l’impression qu’elle dévore chaque parcelle de ma peau.  « Tu devrais retourner dans ta chambre Tessa. T’as rien à faire là. » Mes mots sont durs et fatigués, je n’ai pas envie qu’elle me voit dans cet état. J’aimerais lui expliquer que ce n’est pas contre elle, mais contre moi, j’aimerais lui dire que je l’aime et je l’aimerais toujours. «  Je vais sûrement aller en cure. » Une pause, je dis sûrement parce que j’hésite toujours, parce que la peur me tord l’estomac, mais je n’ai plus vraiment d’options et si je sors de cet hôpital, je sais que la prochaine fois que je serais ici, je ne finirais pas vivant. Il fallait que je me soigne. « C’est un mois. Et j’ai pas envie de te voir...» Là bas, que je ne dis pas.


Ni elle, ni Papa, ni Maman et certainement pas Link. Encore que, ça serait finalement son regard qui serait le plus facile à accepter, pas de déception quand il n’avait eu aucune attente de ma part.  Je ne suis même pas sûr que les visites soient de toute façon autorisées, je ne pense pas à vrai dire.  


@Tessa Mulligan Ne m'abandonne pas. (MULLIGAN #5) 4014933344

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Message(#)Ne m'abandonne pas. (MULLIGAN #5) EmptyVen 5 Mar - 15:09

Ne m'abandonne pas.
Tessa Mulligan ft. @Peter Mulligan

C’était bien la première fois que j’avais été dans un tel état de détresse. Peter, je l’avais toujours aimé du plus profond de mon être, chéri comme si la peur de le perdre ne me lâchait pas, comme si je craignais qu’un jour, tout s’arrêterait, comme si j’avais déjà prédit ce qui était en train de se passer. J’avais regretté les mots que j’avais pu lui dire, parce que ce n’était absolument pas ce que je pensais, parce que c’était la colère qui avait parlé pour moi. Pendant ces quelques jours au cours desquels je n’avais eu aucune nouvelle de mon frère, je n’avais cessé de ruminer, de me demander s’il pourrait un jour faire une croix sur tout ce qui s’était passé, ce que j’étais moi-même prête à faire bien évidemment. Sa première réaction, lorsque j’étais arrivée dans sa chambre d’hôpital, m’avait rassurée. J’avais eu l’impression, l’espace d’un instant, de reconnaître un peu le Peter que j’avais toujours connu, celui que j'avais tant espéré de retrouver depuis qu’il avait décidé de voir son avenir au fond d’un verre d’alcool. Je pensais que nous allions repartir du bon pied, je pensais que les larmes qui coulaient sur nos joues étaient celles qui allaient de nouveau celer cette complicité qui m’était si cher, mais il n’en fut rien.

Je lui avais avoué l’amour que je lui portais. Je n’avais jamais eu de mal à dire « je t’aime », mais dans le cas précis, ces quelques mots avaient une toute autre résonnance. Ils n’étaient pas prononcés comme ça, au hasard, ils se voulaient poignants pour lui, réconfortants pour moi. J’avais besoin de les prononcer, tout comme j’avais besoin de ressentir son étreinte quand moi-même je le serais dans mes bras. Mais pourtant… Il se dégagea de mon étreinte, il décida de fuir mon regard. Je me redressais, le regard dans le vague d’autres larmes roulant le long de mes joues pâles. Je ne savais pas pourquoi il réagissait de la sorte, j’avais juste l’impression qu’il était de nouveau en train de me planter un poignard en plein dans le cœur et qu’il ne daignait même pas me regarder agoniser sous ses yeux. « Non. » Voilà tout ce qu’il répondait à ma déclaration, voilà tout ce qu’il avait trouvé à dire face à mon état de culpabilité et les efforts que j’avais fait pour venir à son chevet, quitte à aggraver mon état. Non. Rien de plus, rien de moins. «  J’aurais dû être là et au lieu de ça j’étais en train de boire je sais pas où Tess. J’ai promis d’être là et j’ai pas été là. T’avais toutes les raisons de m’en vouloir…toutes les raisons de faire ton choix. » Je n’osais plus le toucher, j’osais à peine le regarder. Je ramenais l’une de mes mains tremblantes d’émotions sur mon visage, pour tenter d’essuyer mes larmes qui ne cessaient de virevolter sans que je ne sois même plus capable des contrôler… « Je… Non Pete, je ne voulais pas dire ça… Je ne voulais pas faire ce choix, tu es mon frère, il n’est pas question de choisir entre Andrew ou toi, je n’aurais pas dû… Mais tu me connais, j’étais en colère, je n’ai pas contrôlé mes mots… Mais je ne pensais pas tout ça… » Bien sûr que j’avais certainement des raisons de lui en vouloir, mais je n’avais aucune raison pour lui balancer tout ce que j’avais pu lui dire, ni de le mettre ainsi de côté, sous prétexte qu’il n’approuvait pas ma relation avec Andrew.

Je baissais la tête, ne sachant plus que faire pour apaiser les choses, pour qu’il accepte de porter de nouveau sur moi le même regard qu’il avait eu auparavant. Cette distance qu’il avait mit entre lui et moi était en train de me tuer à petit feu. J’avais besoin de le sentir contre moi, mais je savais que je pèterais les plombs, s’il me repoussait, une fois encore. « T’es pas responsable de mes conneries. » Je n’osais même plus le regarder, mes yeux étaient rivés sur mes mains, posées sur le bord du lit, loin de Peter. J’avais l’impression d’être une gamine qui avait fait la plus grosse connerie de sa vie et qui avait honte d’avoir tant déçu ses parents. Je ne comprenais pas le discours changeant de Peter et encore moins son rejet. Encore une fois, j’avais l’impression de le perdre, de le voir s’éloigner de moi sans que je ne puisse le rattraper. « Tu devrais retourner dans ta chambre Tessa. T’as rien à faire là. » Est-ce qu’il prononçait ces paroles dans le but de me protéger est-ce que ma présence lui était tout bonnement indésirable ? Le regard ailleurs, je lui répondais, un peu plus fermement cette fois. « Ma place est ici, j’ai passé assez de temps dans ma chambre et ce n’est pas toi qui me forceras à y retourner. »  Je voulais qu’il comprenne que son petit jeu ne marcherait pas avec moi, même si chacune de ses paroles me blessaient encore un peu plus. « Je vais sûrement aller en cure. » Je prenais la nouvelle sans grande surprise. C’était très probablement la meilleure solution pour Peter, même si ce n’était pas forcément facile à entendre. Et là, il me frappa d’un coup fatal, un coup si violent que j’eus l’impression d’être sonnée soudainement. « C’est un mois. Et j’ai pas envie de te voir. »  Je relevais la tête et posais enfin mon regard sur lui, les yeux ruisselants de larmes. Je ne comprenais pas, je ne comprenais pas ses paroles ni son rejet. Pendant quelques secondes je le fixais, une douleur atroce se formant dans le creux de mon estomac et mes tremblements reprenant de plus belle. Pourquoi est-ce qu’il me faisait cela ? Pourquoi est-ce qu’après avoir oublié mon opération, il semblait chercher à me détruire encore d’avantage ? « Pete… Non… » J’avais mal, très mal, mon corps tout entier était douloureux et mes jambes avaient du mal à supporter mon poids. Je m’accrochais au lit pour tenter de rester debout alors que mes larmes ne cessaient de dégringoler le long de mes joues. J’avais l’impression de ne plus reconnaître mon frère, j’étais totalement dévastée, incapable de contrôler mes émotions, j’utilisais le peu de force qu’il me restait pour ne pas me laisser tomber sur le sol, en sanglots, incapable de me remettre debout. « Pourquoi tu me fais ça... ? Pourquoi est-ce que tu me rejettes… ? Tu ne peux pas me faire ça, Pete, mon frère… » Je déglutissais difficilement, cherchant encore et toujours à croiser son regard, en vain. Puis, d’une voix presque suppliante, sans le lâcher des yeux, je murmurais une énième fois son prénom, espérant le faire réagir : « Pete… S’il-te-plaît… Regarde-moi… »




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Message(#)Ne m'abandonne pas. (MULLIGAN #5) EmptyMar 9 Mar - 23:08

« Je… Non Pete, je ne voulais pas dire ça… Je ne voulais pas faire ce choix, tu es mon frère, il n’est pas question de choisir entre Andrew ou toi, je n’aurais pas dû… Mais tu me connais, j’étais en colère, je n’ai pas contrôlé mes mots… Mais je ne pensais pas tout ça… »  Elle ne les pensait pas alors pourquoi restent-ils gravés au fer rouge ? Elle ne les pensait pas et pourtant ce sont ses mots qui raisonnent encore et encore dans mon esprit. Elle n’a dit que la vérité. Elle prétend aujourd’hui les avoir dits sous le coup de la colère, mais je le sais, elle ne les aurait pas prononcés s’ils n’étaient pas vrais. Et c’est cette part de vérité qui me hante, qui me fait fermer les yeux pour ne pas voir les larmes sur son visage, pour ignorer tous les instincts qui me pousseraient à la prendre dans mes bras, à lui dire que je l’aime et que tout ira bien.

Je l’aime, mais tout n’ira pas bien.  La honte ne disparaitra pas. Mon problème avec l’alcool ne disparaîtra pas. Je continuerai de la décevoir. Je n’ai pas envie qu’elle me voie comme ça, pas envie qu’elle sache tous les détails sordides de l’état dans lequel Molly m’a trouvé. Pourtant je me dis qu’elle s’en doute et je me méprise un peu plus de lui avoir fait vivre à elle aussi cette soirée.  

« Ma place est ici, j’ai passé assez de temps dans ma chambre et ce n’est pas toi qui me forceras à y retourner. »  Peut être que j’aurais pu esquisser un sourire, si sa présence ne rendait pas toute cette situation plus douloureuse. « Ta place est dans ta chambre à t’occuper de ta santé. »  Mes mots sont fermes et doux à la fois. Elle ne doit pas passer une seule seconde à s’inquiéter pour moi, je l’ai déjà trop fait souffrir.

Je me force à lui annoncer que j’allais sûrement aller en cure, prendre en main ce problème, tenter en vain d’arrêter de boire. Mon choix de mot n’est pas juste, j’aurais dû lui dire que je ne veux pas la voir là-bas parce que j’ai trop honte, que je ne veux pas lui montrer cette partie-là de moi, que je ne suis même pas sûr de savoir si on peut avoir des visites. Cela me parait peu probable.  Tessa relève la tête,   ses yeux ruisselants de larmes me brise un peu plus le cœur et si je croise son regard je le fuis aussitôt.   « Pete… Non… »  Ma mâchoire se serre, j’ai trop honte pour lui montrer à quel point je vais mal, à quel point ce soir-là tout m’avait semblé noir. Je ne veux plus qu’elle s’inquiète pour moi, égoïstement, peut être que je ne veux plus affronter son regard déçu, je me persuade que la rejeter sera pour le mieux, l’aidera elle à vivre sa vie. « Pourquoi tu me fais ça... ? Pourquoi est-ce que tu me rejettes… ? Tu ne peux pas me faire ça, Pete, mon frère…Pete… S’il-te-plaît… Regarde-moi…» Elle ne veut pas partir et chaque seconde plus remplissent mes yeux de larmes, accélèrent ma respiration,  la culpabilité dévorant tout ce qui reste, me rendant incapable de réfléchir alors que je fais le choix de la repousser loin de moi, les vieux réflexes ineffaçables ancrés dans une peur de l’abandon qui reste bien trop présente. « Je suis pas ton frère.. » les mots sont murmurés d’une voix tremblante sans la regarder. Je les regrette instantanément, ils me déchirent. J’aimerais être capable de m’ouvrir, j’aimerais être capable de lui montrer à quel point tout va mal, à quel point je me sens comme un moins que rien devant elle et qu’il est plus facile de la faire partir loin, tant je ne me sens pas digne de son amour ou de sa bienveillance.

« Pars s’il te plait. »

Pars avant que je ne m’écroule, pars avant que les larmes ne coulent, pars avant que je ne te crie de revenir, de me pardonner tous mes actes, pars avant que je ne te laisse m’aimer.

@Tessa Mulligan Ne m'abandonne pas. (MULLIGAN #5) 4014933344

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Message(#)Ne m'abandonne pas. (MULLIGAN #5) EmptyJeu 11 Mar - 15:04

Ne m'abandonne pas.
Tessa Mulligan ft. @Peter Mulligan

Je n’arrivais pas à reconnaitre Peter, j’avais l’impression de me trouver face à un étranger, que ce n’était pas mon frère qui était allongé dans ce lit d’hôpital. J’avais bien pensé qu’il m’en voudrait un temps, qu’il aurait sans doute besoin d’explications aux mots que j’avais prononcé, mais jamais je ne l’aurais cru capable d’être aussi froid, aussi cruel avec moi, qui ne demandais rien si ce n’est une simple étreinte de mon frère et qu'il accepte mes excuses. Si je savais que je n’aurais pas dû lui parler de la sorte, si j’étais consciente que je n’aurais pas dû faire un choix entre mon frère et Andrew, je ne pensais pas que cette simple querelle allait effacer ces vingt-huit ans d’amour, ces vingt-huit ans de rires, de pleures, de câlins, de nuits à apaiser mes cauchemars, de promesses d’être toujours là l’un pour l’autre. J’essayais de lui faire ouvrir les yeux, j’essayais de le faire réagir, de lui crier tout l’amour que je lui portais et tout ce que j’étais capable de faire pour lui, mais Pete semblait sourd, sourd à mon discours, sourd à ma détresse. Exit le grand frère protecteur, j’avais l’impression de faire face à un inconnu et cela me brisait le cœur, chacun de ses mots me piétinaient un peu plus mon organe vital et face à cela, son détachement me tuait encore un peu plus. « Ta place est dans ta chambre à t’occuper de ta santé. » Je secouais doucement la tête, laissant mes larmes ruisseler encore et toujours sur mes joues. Je n’avais plus les mots, j’avais tout bonnement perdu l’usage de la parole et je commençais à comprendre que quoique je dise, cela était malheureusement inutile. Toutes mes peurs étaient en train de se confirmer, j’étais en train de perdre mon grand frère.

Je lui demandais de me regarder, de me répondre, j’avais besoin d’une réaction de sa part, une simple réaction. Ce qui suivit fut bien trop brutal, bien au-dessus de ce que j’étais encore capable d’entendre. « Je suis pas ton frère.. » Je posais mes deux mains sur mon visage et laissais échapper un sanglot déchirant. Il venait de m’achever, littéralement, jamais aucun de ces mots n’auraient pu être aussi violents que ceux qu’ils venaient de prononcer. Mon corps tout entier était victime de tremblements et mon cœur fut parcouru d’une douleur des plus violentes. Je me pliais en deux, complètement secouée par ce qui était en train de se produire, ne supportant plus cette torture qu’il était en train de me faire vivre. « Pars s’il te plait. » Mon regard se posa sur lui une dernière fois, une dernière tentative pour qu’il pose enfin ses yeux sur moi, en vain. Alors sans un mot, je quittais la chambre, d’une marche lente et engourdie par la douleur. Arrivée dans le couloir, je m’appuyais contre un mur et mes jambes cédèrent sous mon poids. Je me laissais tomber, assise, sur le sol froid de l’hôpital, prise d’incontrôlables sanglots. « Mademoiselle Mulligan ? Ça ne va pas ? » Je ne relevais même pas la tête, je ramenais mes jambes contre ma poitrine et posais ma tête sur ces dernières, ne contrôlant plus mes pleurs. Je venais de perdre mon frère, j’avais juste l’impression de vivre un véritable cauchemar. On m’apportait un brancard dans lequel on m’allongeait. Je restais silencieuse, recroquevillée sur moi-même, seuls mes sanglots venaient briser mon silence. « On vous ramène dans votre chambre. Ça va aller ? » Je ne répondais pas, le regard dans le vague, j’avais juste envie qu’on m’oublie, que le personnel hospitalier prenne exemple sur Peter. Si je n’avais pas d’importance aux yeux de mon propre frère, pourquoi devais-je en avoir pour d’autres après tout ?  





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