| | | (#)Mer 10 Fév 2021 - 0:36 | |
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| the woods
2015, BRIGADE DES STUPS:
"C'est une bonne idée ça."
C'est tellement pertinent mais en même temps, comme on lui demande pas son avis. En plus il disait ça surtout par provocation: Solas, en immersion dans un club de strip-tease ? Au cas ou il n'y ai vraiment personne qui ai souhaité emmètre des réserves sur le bien fondé de l'opération avant qu'elle soit rendue officielle, lui, son coéquipier-qui-le-connait-mieux-que-personne s'engage à dire la vérité par acquis de conscience. Lui et son air dubitatif essayent de s'enfoncer contre le dossier de sa chaise pour faire mine d'essuyer le regard assassin de leur supérieur, mais il regarde Solas en fredonnant l'air de Candy Shop et on ne sait pas trop si il l'encourage ou si il se fou de sa gueule.
"Arrêtez immédiatement, vous êtes pas assez cons pour vous taper les indics ?"
C'est pas drôle, il était sévère en disant ça. Un regard et le ton effarés à l'idée d'avoir à sérieusement poser la question qui en disent long: c'est quoi ce bordel ? Ici c'est les stups et ses yeux traînent sur ses subordonnés en qui il devrait pourtant avoir confiance comme un avertissement: Oh ! ça fait des mois que j'attends une occasion de vous renvoyer devant le conseil de discipline vous allez me faire le plaisir de vous faire gauler pour autre chose que ce bon vieux gros cliché de merde j'espère ?
MJ, voix de la raison.
"Parce-que nous on est pas assez con pour t'envoyer en tant que client recevoir des lap dance aux frais de la princesse, connard, pourrait il ajouter à l'attention de Solas tant il le méprise. tu vas bosser. Un agent de sécu de ce club s'est fait gaulé pour de la merde insignifiante lui aussi la semaine dernière. On a envoyé une version édulcorée de ton propre CV pour que tu sois employable et tu passes un entretien en sortant de ce bureau. Tu vas les convaincre de t'embaucher dans le seul but de convaincre "Poppy"..."
Il glisse la photo imprimée d'Instagram sur son bureau pour l'avancer devant les équipiers. Il remarquerait presque que tout les deux continuent de le regarder lui plutôt que la photo. Ils connaissent très bien le caractère sexiste et raciste de leur supérieur "de la merde insignifiante" il parlait des danseuses et ils sont tout les deux dégoûtés. Des regards savamment dosés devront suffire pour le moment car bien sur il s'avancent sur la photo et se penchent avec la même curiosité sur le portrait devant eux. Il retombent aussitôt et toujours de concert sur leur sièges, avec le même air de débile qui essaye de ne pas sourire.
"C'est son p'tit nom fleuri qui te fais penser au bled Isham ?"
Aie, mais quel enculé. C'est très efficace ceci-dit, ce sourire qui n'a même pas vraiment eu lieu meurt instantanément sur les lèvres de Solas en entendant MJ faire exprès de se tromper de prénom en voulant faire allusion à son deuxième prénom, à ses origines, à certaines frontières par delà lesquelles l'opium transite...
Sol penche la tête comme si une remarque si basse l'avait désactivé instantanément d'une simulation ou tout le monde ne dit que de la merde, et surtout pour regarder MJ carrément de travers. Son collègue lui se demande si Sol va mettre fin à sa carrière là maintenant, il ne s'attend qu'à une chose c'est que ça arrive par surprise mais putain, pas maintenant, alors qu'il vont finir par gauler la voiture ouvreuse ? Non non on a besoin des moyens des stups shhh pense à la voiture ouvreuse: tu la veux tu vas l'avoir, blague à part c'est solide cette investigation ?
"Nom, adresse, numéro de téléphone, de sécurité sociale et signe astrologique de son dealer. C'est lui qui nous casse les couilles depuis six mois."
Et blague à part, ça change tout.
1 the root of all evil the root of all evil
2 jours plus tard, club de strp-tease
Ça fait un moment que Solas entend certaines des filles qui viennent danser dans ce club encore dehors derrière la porte de l'entrée des artistes qu'il surveille. Elles se retrouvent et discutent en fumant des cigarettes avant d'entrer. Deuxième jour en tant qu'agent de sécurité infiltré dans ce club et ce qu'il surveille surtout c'est l'arrivée de Poppy. Deux jours qu'elle ne vient pas et espérons qu'elle arrive car si elle n'est pas là, il n'a rien à faire là non plus. Lorsque la porte s'ouvre à la volée, entre un groupe de filles contre lesquelles il n'aurait aucune chance si elles se retournaient contre lui. So far, il n'a pas que des ennemies:
"T'as vu le newbie ?" "Et ça vient de quelle planète constitué de la sorte ?" "Vegeta." "Hey Broly."
À la dernière des filles qui vient de passer devant lui il sourit parce qu'elle à la référence, sa collègue qui la bouscule aussitôt dans le dos pour qu'elle avance quitte à faire un bond en avant, elle hausse les épaules quand elle passe devant Solas totalement insensible à son manque de mélanine. À elle aussi il sourit, en vain. Arasaka, c'est son nom de scène et si c'est pas cliché ça aussi et pourtant, quand il l'a vu danser le premier soir il à su que le peu de dédain qu'elle daigne lui accorder serait dur à vivre.
Quand à Poppy, ça fait deux jours qu'elle s'est pas pointée donc on ne sait toujours pas comment elle danse et en même temps il est pas là pour ça. C'est plus dans ce couloir mais dans les vestiaires qu'on entend l'agitation et Solas se retrouve seul pour un temps à attendre les retardataires, la tête appuyée contre le mur et résigné à passer une soirée de plus dans cet endroit qui n'a d'intérêt que cette fille qui n'arrive pas et la voiture qui à semé Solas quand il à essayé de savoir d'où provenait la drogue qu'elle consomme.
Soit elle ne viendra pas ce soir non plus et peut-être plus jamais, soit elle est en retard et si il elle est en retard, alors il respire pour se concentrer comme il le fait depuis deux jours alors qu'il s'attend à la rencontrer. C'est pas mignon, il a envie de faire bonne impression. Il appréhende de la voir comme il appréhende de rencontrer pour la première fois tout ceux dont il sait à l'avance qu'il vas se servir. Un mauvais moment à passer le trac, si vous voulez: il est irrationnellement, systématiquement persuadé qu'il vas trahir ses intentions. C'est jamais arrivé ceci-dit, et si cette porte devait s'ouvrir sur Poppy c'est comme si un réalisateur criait action ! Le trac c'est rien, c'est quand on joue que c'est sérieux. De quel jeu on parle ? Futilités banales: la drogue, l'argent, l'argent de la drogue... ça tourne et fort.
Dernière édition par Solas Forthys le Lun 26 Avr 2021 - 21:29, édité 10 fois |
| | | | (#)Mer 10 Fév 2021 - 11:53 | |
| Les voiles qui l’enveloppent. Les miettes d’un rythme effréné qu’elle s’impose, qu’elle se plie, qu’elle se courbe. Elle dérive, elle se sent partir, elle se détache. C’est encore pire quand elle ne fait rien. Quand elle reste enfermée chez elle, dans le fin fond de sa chambre ou au pied d’un mur décrépi. Il n’y a que cela, autour d’elle. Des murs déchirés, froissés, imbibés d’eau. On ignore l’historique de ces lieux et Primrose ne veut pas les connaître. C’est peut-être défraîchi, c’est peut-être insalubre dans les règles acceptables, c’est peut-être un quartier qui n’inspire pas la confiance mais le loyer est abordable. Rêves oubliés, des tentations toujours enfouies. Elle pleure dans ses intestins, elle se larmoie sur son sort dans sa cage thoracique. La petite rose qui ne réalise pas dans quelle situation elle se fiche à chaque fois, que ses jambes frêles s’embourbent naturellement vers des sables bien trop mouvants pour elle, qu’elle sera incapable de gérer et encore moins de contrôler. Il y a un cadavre d’une bouteille non plus, l’éthanol se mélangeant sans ménagement à cette foutue sensation de voir ses projets repoussés, anéantis, ruinés.
Mais Primrose a fini de s’apitoyer. Elle n’aime vraiment pas ne pas aller travailler. C’est son corps qui lui a dit stop. Sa tête aurait continué. Son envie l’aurait poussé. Mais ce sont ses membres qui ont décrété que deux jours de pause seraient mérités. Deux jours où elle a enchaîné les pâtisseries diverses, en alternant entre le powerful vibe de Rihanna et les pleurs salés de ‘See you again’. Deux jours où elle n’a voulu voir personne, pas même elle-même, encore moins son frère. Solitude latente, le crépuscule dans ses yeux qui ne la quittait pas, le bleu qui en perdait de la lumière parce qu’elle peut se le permettre. Quand elle est seule, elle peut jouer à la faible. T’es en manque. La ferme. Parce qu’elle réussit quand même à se maquiller et à exposer son dernier sac acheté il y a trois jours. Un Vuitton qui lui a pris son salaire entier de deux nuits. Tant pis si sa langue ne connaît que le sucré. Tant pis si son frigo est presque vide, qu’il y a plus de vernis dedans que de la nourriture. Elle a un Vuitton qu’elle s’empresse d’exposer. Sur le seul mur potable de son appartement en guise de fond, elle a tout fait pour faire un coin qui n’exposera nullement la vérité voilée dont elle fait preuve sur les réseaux sociaux. Menteuse, allumeuse, manipulatrice. Tu ne peux pas te regarder dans un miroir sans y voir toutes les craquelures. Pourtant si. Parce que ce jour-là, elle reprend du service, Poppy. Alors elle habille ses joues de rose, elle accentue son regard de biche avec du crayon et elle peint ses lèvres de ce rouge cramoisi qui contraste avec le bleu clair de ses yeux.
Quand elle arrive au club, elle ne remarque pas les filles qui parlent trop fort. Qui rigolent entre elles. Elle n’a pas les oreilles qui trainent pour savoir de quoi elles discutent. La petite rose ne pense qu’à son casier, qu’au fin fond de ce qu’il y a, derrière toutes ses tenues, ses talons, ses affaires, ses babioles accumulées depuis plusieurs années. Elle se fraye un chemin vers le couloir des vestiaires, où doit s’y trouver l’autre moitié du club tout entier. Ledit couloir où elle arrive tête baissée, non pas par honte mais juste parce que son envie qui augmente et s’amplifie se fait de plus en plus reine dans ses pensées tourmentées. Alors elle ne voit pas, forcément. Les pieds auraient pu être une indication, l’apparition de chaussures dans son champ de vision aurait été suffisant pour lui indiquer qu’il y a danger, obstacle.
Mais Primrose est dans son monde alors forcément, irrémédiablement, elle se cogne à la carrure imposante qu’elle a pourtant manqué. Elle a l’habitude de bousculer ses pairs parce que la maladresse fait partie de son quotidien. Et comme à chaque fois, elle en a l’air apeuré, prise sur un fait qu’elle aurait préféré éviter. Ses prunelles bleutées se soulèvent avec alerte, pauvre petite biche égarée du troupeau. “Je- Désolée, j’ai pas fait attention et-” Elle s’interrompt en prenant connaissance de la forme en face d’elle. Il est grand. Bien, tu peux encore voir autre chose que la poudre qui t’appelle et qui t’attend, tel un foutu chant de sirènes macabre et latent. Elle ne l’a jamais vu. Elle peut se tromper. Pas là. Il est trop grand, il a les traits qui diffèrent de ceux qui passent par ici. “Hey, Poppy, t’as vu le nouveau gars de sécu qu’ils ont embauché ?” y a Barbie qui n’a pas choisi son pseudo par hasard qui arrive, déjà parée et préparée, bien trop guillerette, sentant la surdose de déodorant pour camoufler certainement l’odeur de nicotine. Elle parle comme si le gars en question est sourd et absent, arborant un sourire resplendissant qui jongle contre le géant et la petite. “Visiblement non, puisque je viens de lui rentrer dedans.” qu’elle murmure, passant une main à l’arrière de sa tête, comme une enfant qui attend d’être punie et grondée à tout moment. Barbie glousse et lui tape sur le bras avant de partir vers la salle, Poppy se prenant ses cheveux blonds sur le museau avant de reporter son attention sur le grand brun. “Vraiment désolée, j’étais dans mes pensées.” En pleine euphorie du manque surtout. Primrose qui se retrouve à tripoter ses manches. “Je- Je devrai y aller.” Elle n’a pas l’air d’avoir cassé quoique ce soit, c’est déjà un bon début, n’est-ce pas ?
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| | | | (#)Dim 28 Fév 2021 - 22:26 | |
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Quand il attend pendant un long moment sans se sentir observé, Solas fini toujours par se mettre dans la position la plus naturelle qu'il connaisse et qui ne viendrait à l'idée d'absolument personne qui n'ai jamais été paramilitaire ou d'un environnement martial par nature pour la simple et bonne raison que c'est inconfortable au possible au "repos" bras dans le dos, une position formelle et ordonnée donc programmée dans son cerveau maintes et maintes fois. Officiellement il à apprit ça dans la police. En fait, il était déjà dans cette position à six ans quand son oncle le punissait d'ailleurs, s'il le voyait là dans ce club de dépravés, on va pas la tenter l'analogie de ce qu'il pourrait se passer ici mais... pas génial.
Lorsqu'il était videur dans les clubs avant d'intégrer la police, ce qu'il fait là ce soir c'était vraiment le pire. Ça n'a fait qu'attiser ses pires travers déjà la baston et l'alcool c'est jamais un excellent programme, un peu de vanité et le fait que les meilleurs clubs qui recrutent les meilleurs videurs doivent rendre des comptes aux gangs locaux ça à tout à fait arrangé les choses. Pour lui. Pour l'aider à savoir qui le traiterait à sa juste valeur et donc à qui revenait le fruit de l'usage de ses talents. C'est rarement pour sa pomme mais cette mission est une exception.
Désormais, il y a les niveaux supplémentaires qui augmentent cette réalité pourtant identique à ce qu'il faisait avant. C'est clairement plus intéressant dans le fond. Dans la forme il est quand même dans cette position ridicule depuis un certain temps à jouer aux agents de sécu d'un club de strip mais de savoir ce qui vaut vraiment la peine d'attendre, à part le salaire, ça fait toute la différence. Poppy et ses bons plans. Il aurait travaillé ici de gré ou de force et c'est plutôt avec grand plaisir qu'il enquête sur cette affaire. Le dealer de Poppy aussi à de bonnes adresses il à un très bon garagiste par exemple.
Quand Solas à une idée fixe c'est une obsession, il ne peut plus sortir au soleil sans briller comme une carte pokemon gx vous voyez le genre de malsain ? C'est pas seulement parce qu'il a été videur par le passé que c'est lui qui à été envoyé c'est parce qu'il veut quelque chose et qu'il va la ramener coûte que coûte, un concept que que Poppy comprendra peut-être dans le fond, mais bien profond alors parce-que s'il ne lui veut pas de mal, il n'est pas moins là à l'attendre et c'est pas pour de glorieuses raisons.
Quand elle est arrivée en fonçant tête baissée il n'a eu qu'une seconde pour se dire que cette fille n'était pas Barbie et bouger tout de suite de sa position de lobotomisé pour se mettre sur son chemin puisqu'elle ne regarde pas ou elle va. Il ne manquait qu'elle et Barbie ce soir. Elle se fracasse, et lui rend la tâche facile: comme elle est dans un état proche de la confusion après lui être rentré dedans, ça se verra pas si il la regarde un peu bizarrement, comme ce vieux creep d'Edward Cullen mais le sourire en plus quand même. Parce qu'elle s'excuse alors qu'il s'est mit là volontairement, que c'est à l'image de ce qu'il se passe pour lui: il est déterminé à la rencontrer le plus tôt possible et à créer un lien le plus tôt possible sans qu'elle ai la moindre idée de ce qu'il se passe à part que ça fait un peu mal, déjà de lui être rentré dedans et heureusement que c'était pas l'inverse.
Barbie arrive et désamorce le silence gênant entre Poppy qui ne termine pas sa phrase et lui qui l'observe en retour en souriant avec gentillesse. À quoi elle pensait pour débouler au travail comme si c'est ce qu'elle avait le plus hâte de faire dans sa vie ? Parce-que c'est marrant de se moquer de lui mais c'est la police quand même, et elle dit pas qu'elle était pressée parce qu'elle est en retard pour montrer son cul, mais parce qu'elle pensait à autre chose qui la stresse tellement qu'elle se tripote les manches, mais pas par timidité ou embarras. Il veut savoir à quoi elle pense, si c'est à la coke tant mieux, et si c'est à autre chose tant mieux aussi, il doit trouver une excuse pour lui parler. En attendant comme toutes les filles sont entrées il à une raison de la suivre un peu. Il ne s'aventurera pas à proximité des vestiaires il tient trop à ne pas se mettre une armée de femmes fatales à dos pour s'en approcher.
Leur rencontre et cette opportunité pour lui ne peut qu'être courte. Il lui prend l'épaule pour la guider et qu'elle avance mais il la lâche tout de suite et marche plutôt un peu en retrait. Il n'est pas son boss, il n'a rien à lui dire sur comment elle travaille mais lui, il avait besoin de saisir la première occasion d'établir un contact même furtif pour créer un lien plus ou moins conscient et il a pas de temps à perdre visiblement lui putain, dans une seconde il va lui proposer sa protection personnelle d'entrée de jeu, immédiatement. Impatient voilà ce qu'il est, mais il parle doucement.
"Oui tu devrais y aller t'es pas en avance et même pas venue depuis deux jours, je sais pas ce que dit ton contrat mais le patron lui il dit beaucoup que tu nous manques, je sais pas je viens d'arriver. Mais je vais travailler en salle. Et s'il te pose un vrai problème tu sais où me trouver, mon prénom c'est Sol."
Pas question de se faire griller avec un faux prénom alors que le monde est petit Dieu sait qui traîne dans les endroits sordides comme ici, depuis longtemps comme lui. Il lui à dit son vrai prénom en partie, il connait déjà le sien le vrai, Primrose, et il à pu lui parler de leur patron ici sans tarder parce-que c'est la plaie des filles ce type, que quand il dit qu'elle manque au club, elle à intérêt à monter fissa sur la piste de danse la petite. Tout les agents de sécurité ne sont pas sur-protecteurs avec les filles mais Solas c'est dans son l'intérêt de l'être, temporairement il fera tout pour elle même perdre ce travail dont il n'a que faire en mettant une droite au patron si elle veut, tout ce qu'elle veut, lui il ne veut qu'une seule chose en retour.
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| | | | (#)Sam 6 Mar 2021 - 16:34 | |
| "Oui tu devrais y aller t'es pas en avance et même pas venue depuis deux jours, je sais pas ce que dit ton contrat mais le patron lui il dit beaucoup que tu nous manques, je sais pas je viens d'arriver. Mais je vais travailler en salle. Et s'il te pose un vrai problème tu sais où me trouver, mon prénom c'est Sol." Tu devrais être surprise. Il devrait même y avoir des lumières rouges qui clignotent, qui brillent et qui tuent les rétines pour prévenir qu'y a un danger. On ne pourra pas dire ce que c'est, mais c'est quand même étrange ce genre de paroles venant d'un gars de la sécurité, et encore plus un nouveau. Pourtant, tu es tellement habituée que dans ton malheur, tu trouves la grâce de ne pas courir au loin et encore moins de douter. Non, tu préfères esquisser un semblant de sourire, ne sachant pas vraiment s’il est sérieux ou s’il plaisante. Que sa main sur ton épaule juste avant avait l’air de te montrer une direction que tu connais certainement mieux que lui et que tu ne comprends pas vraiment pourquoi il fait cela. Il veut juste être gentil, que tu penses dans ton innocence la plus totale. Après tout, tu ne le connais pas, comment pourrais-tu le juger ? Il t’accorde une importance dont tu n’es pas habituée, et encore moins à une sorte de protection. S’il veut bien se faire voir par tes beaux yeux bleus, ce n’est pas le cas vis-à-vis du boss ; est-ce qu’il a déjà eu des problèmes avec ? Deux jours passent vite, mais deux jours peuvent être suffisants pour chambouler l’ordre des choses.
Tu as des questions mais je souffle dessus une à une parce que de toute façon, tu n’es pas là pour cela. N’oublie pas la doublure de ton casier. N’oublie pas que t’as gratté le parquet de ton appartement pour te donner un minimum d’attente dans ton manque qui a failli te rendre folle. Deux jours, c’est aussi très long, surtout pour quelqu’un comme toi qui n’a pas la volonté d’être assez forte pour juste résister. Alors forcément que l’attention du nouveau gars de la sécurité, le dénommé “Sol”, il réussit à rosir tes joues en même temps que tes mots se perdent et s’embrouillent. J’entends la panique à l’intérieur, le cerveau qui n’arrive pas à savoir quoi dire et donc la gorge qui se retrouve complètement coi. Très bien, d’accord, tu peux faire mieux que cela, Primrose. Tu serais sûrement un bon cas d’étude ; la timide qui pourtant n’hésite pas à se dénuder devant une foule d’inconnus tous les soirs - voire plus parce que l’odeur des billets n’a pas de limite quand ils atterrissent dans ta main. Tu es habituée à être payée pour donner, parfois pour recevoir, et j’entends que tu te demandes ce que Sol veut. Ce qu’il te veut.
“Le boss est plutôt discret, ce sont les clients qui parfois sont-” Tu te sens presque obligée de lui expliquer qui sont les vraies plaies dans le coin mais quand tu réalises que tu vas sûrement trop loin dans tes paroles - parce que les clients sont rois et tout le cirque - tu te coupes brutalement, un regard en biais vers les côtés pour voir si personne n’est vraiment dans les environs - aucun risque, la porte à quelques pas des vestiaires n’a pas bougé. “Je veux dire qu’y a des… Exigeants.” Est-ce là une façon polie de camoufler le mot “pervers” ? Totalement. Bien joué, tu vois que tu arrives à t’exprimer quand tu le veux. Malgré le manque et l’envie de tourner les talons vers ta cache secrète. “Je retiendrai alors. Sol.” Comme la note de musique. C’est mignon. Un peu trop adorable pour un type de sa corpulence, de son envergure. Avec les traits du visage aussi singuliers mais le sourire qui fait remonter ses yeux sombres dans une lueur plus réconfortante. If you knew, honey. “Poppy.” Parce que même si Barbie a évoqué ton alias, tu restes polie et tu es une gentille fille. Alors tu te présentes toi-même, avec un sourire aussi planté aux lèvres, celui qui est doux et sincère parce que tu n’as pas de raison d’être autrement.
Maintenant est le signal qu’il faut que tu bouges, vraiment, avant de prendre du retard. Alors tu commences à te diriger vers la porte avant de te retourner légèrement, les lippes pincées et la main qui se lève vers la poignée. “Bon courage si c’est ton premier soir.” Est-ce qu’un type comme lui a besoin de courage ? T’en sais rien mais tu le lui souhaites quand même. Même si certains diront que ce n’est pas du courage qu’il faut pour travailler dans un tel cadre, mais plutôt du self-control. On peut en grimacer. Mais c’est une réalité. Une réalité qui est celle de Primrose depuis des années maintenant, alors que son regard lorgne un moment sur Sol avant de hocher brièvement la tête avec un petit sourire et de se faufiler dans les vestiaires.
Tu attendras que la salle se vide, que les environs laissent place au silence. T’es préparée, t’as laissé Primrose au placard, et Poppy culmine à trente centimètres plus haut avec une robe qui l’est tout autant en moins. Mais t’attends parce que ton nez n’a pas eu sa dose et que ça fait deux jours que t’attends, un peu plus de quarante huit heures maintenant, des minutes à ne plus en finir qui se font sentir au plus profond de ta cabosse. Si la house mom te voyait, elle te renverrait sur le champ. Mais personne ne te voit et tu fais ton travail comme il faut. Seulement, seulement, seulement, fuck it, y en a presque plus. Wren n’est pas disponible en ce moment, tu vas devoir passer par quelqu’un d’autre. Shit. Tant pis, pour ce soir, le fond du sachet suffira. Pour les forces, le moral, la volonté de s’exhiber. Se sentir à la hauteur.
Clac clac font tes talons roses pétillants sur le rose et te voilà parée pour une nouvelle soirée. S’il te plait, univers, pas de mauvaises surprises pour ce soir, thanks.
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| | | | (#)Lun 22 Mar 2021 - 23:38 | |
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Bon courage à elle, pour avoir l'air un peu plus fraîche et dispo en un temps record avant de danser. Potentiellement elle est aussi jolie que ce qu'elle publie sur Instagram sans aucun doute mais sans aucun filtre aussi et surtout sans la 0.9 que son dealer lui vend d'habitude c'est compliqué quand même. C'est pour ça qu'il est sur son cul d'ailleurs, si elle est dans la merde c'est qu'elle se défonce avec de la poudreuse qu'on ne devrait trouver qu'au Népal, au Club où nulle part, ce qui n'est pas le cas. Mais comme elle ne tourne plus dans la street depuis deux jours cette coke d'ailleurs sheh elle est au bout de sa vie Poppy non ?
Mais impressionnante. Comment est-ce qu'un être aussi frêle survit en prenant de l'assez bonne qualité en assez grande quantité pour que Sol lui arrive dessus en piqué diagonale ? C'est miraculeux, on peut espérer elle survivra peut-être à la méthode agressive. Et en parlant d'agressivité, les clients exigeants ça devrait être le cadet de ses soucis surtout que depuis trente secondes, elle est sous une forme de protection comme il lui en arrivera rarement, Under deinem Schirmen, rien que ça. Même le patron du club sur la deuxième place du podium de ses problèmes à Poppy, Sol s'en occupera sans se poser de questions parce que la première place est pour le plus exigeant de tous.
En tout cas lui ça ira, parce que c'est pas son premier soir non, ça fait deux jours qu'il travaille le staff de l'établissement et que quand ça marche, il n'a pas grand-chose à faire pour que les filles prennent soin de lui. Par exemple sa patience est déjà entamée, il a attendu pendant deux jours, maintenant il attend une occasion de repartir de plus belle à la chasse à l'information, en faisant en sorte qu'elle s'en rende compte le moins possible, pas du tout en fait, ou trop tard.
En entendant les premières notes d'un numéro qu'il à déjà vu deux soirs de suite il sait tout de suite que ce n'est pas Poppy qui monte sur scène. Il sait très bien qui c'est d'ailleurs et la serveuse au bar ayant grillé son soupir de lassitude le rappelle à l'ordre en faisant claquer sur le comptoir un shot versé d'une bouteille réservé à ceux qui bossent ici, pas à la clientèle. Quand il se tourne vers elle, c'est le verre qu'il voit glisser habilement pour arriver jusqu'à lui en perdant de la vitesse. Habile et beau geste de la part de la serveuse, à la fois une marque de pitié et d'encouragement pour un énième gars qui n'a aucune chance avec la fille qui vient d'entrer sur scène, habile elle aussi sur ses talons.
Il prend le verre et le descend en ne clignant que d'un œil pour remercier la serveuse avant de traverser la salle pour se placer à l'endroit qu'il à adopté où il se fait le plus discret possible tout en étant suffisamment "à portée de main" pour passer le temps en faisant son travail perçu et attraper un client, en attendant d'attraper le dealer de Poppy idéalement plus tôt que tard, mais le fait est qu'il attend encore, que Poppy se soit suffisamment requinquée pour monter faire son premier passage. Sur un job de détective attendre c'est un peu le nerf de la guerre, et Solas est plus nerveux que patient, mais ça va bien se passer ?
Dernière édition par Solas Forthys le Lun 26 Avr 2021 - 21:30, édité 1 fois |
| | | | (#)Mar 30 Mar 2021 - 21:12 | |
| Elle donne l’impression de pouvoir écraser le monde entier avec ses plateformes de vingt centimètres en plus de ses traits anguleux qui sont maquillés à outrance, bien trop pour son propre bien mais ce sont les contraintes du métier. Primrose est dans les vestiaires pour la soirée, c’est Poppy qui se découvre, qui se languit, qui vante son corps frêle, menu à souhait, cette apparence de femme-enfant qui réussit toujours à trouver son public parce que l’assurance dont elle fait preuve gomme totalement tout le reste. Tu n’es pas unique au monde, tu le sais, tu te compares en permanence aux autres, à elles, à leurs corps somptueux, à leurs formes gracieuses, à leurs courbes généreuses. Pourtant, t’ouvre des envies, tu cumules des billets et c’est peut-être parce que t’es différente que tout cela peut arriver. L’avantage aussi, et le plus surprenant surtout, c’est que les gens ne jugent pas forcément sur le physique. Chacun a ses préférences, ses envies, ses idéaux. Les filles possèdent à elles toutes réunies tout ce qu’il faut pour pallier à chaque désir profond de ces messieurs qui laissent couler leur whisky et leur bave en même temps tellement que ce n’est pas si profond que cela. Le pouvoir d’une poitrine voilée, de fesses dénudées est tellement puissant que l’on finit par oublier que vous n’êtes que des morceaux de chair, des objets qu’ils regardent, alimentent leur plaisir et qu’ils paient pour voir de plus près, et qu’ils enchérissent pour pouvoir toucher.
Y a le premier set qui se joue, Barbie qui ouvre le bal presque comme toujours, la reine de la basse cour, avec ses plumes et ses paillettes, une véritable apparence digne du Moulin Rouge mais le prestige en moins. Primrose n’a pas besoin de regarder le numéro, elle le connaît déjà sous toutes ses formes même si les pas ne sont jamais dans le bon ordre. Alors elle, elle s’en va près des clients, s’occuper de la salle, de ceux qui sont plus reculés, qui ne bavent pas sur la scène, qui ne sont pas en train de lâcher des billets contre les ficelles du peu de vêtements de Barbie. Le but est de se faire de l’argent, toujours, encore, perpétuellement, alors il faut aller à la chasse. Ceux qui sont assis sur les tables zieutent, ils n’osent pas ou ils ne sont pas intéressés par celle qui performe. Cela arrive et c’est pour cela que le corps fin de Poppy s’en va au milieu des sofas, des chaises, des tables avant que son tour sur scène arrive. Le moment où elle se dévoile sous toutes ses formes, où elle se met à nu sans pour autant se dévoiler comme elle est vraiment. C’est Poppy qui mène la danse, qui ondule son corps avec la musique, qui mord son doigt entre ses dents, qui rit des acclamations et qui tourne sans cesse autour de la barre avec une aisance incroyable. C’est un exercice périlleux, surtout avec des talons vertigineux mais elle se sent à l’aise, la coke aidant sûrement à pousser ses limites pour des figures acrobatiques qui accentuent ses jambes longilignes et son buste léger, ses boucles brunes attachées dans deux tresses remontées sur sa tête pour plus de confort. Elle amasse l’argent, elle s’évapore de la scène, elle reprend une respiration, un peu d’eau et elle retourne dans la salle pour chasser les billets.
Quelques minutes après, Poppy se retrouve en tête à tête avec un type qui avait l’air timide aux premiers abords - elle s’est demandée ce qu’il fichait là - avant qu’il ne commence à se révéler beaucoup plus téméraire et, surtout, autoritaire. Il pense que les filles ne sont que des serviettes et c’est quand il commence à serrer un peu trop fort son cuir chevelu alors qu’elle est à califourchon sur lui que Poppy se permet de lui taper la main. “Tu fais mal.” S’il veut de l’autorité, elle peut lui en donner. Mais visiblement, le type ne cherche pas une dominatrice mais une soumise. Parce qu’il met ses doigts autour de sa gorge tout en appuyant son autre main contre ses reins, insistant sur leurs bassins bien trop proches au goût de Poppy. “Je peux faire encore plus mal. Est-ce que tu vas obéir ou il faut que je punisse ?” Primrose ignore si c’est un jeu ou pas, elle n’a jamais aimé ce genre de situations parce qu’elle sait qu’elle n’a pas la main forte. Sa corpulence ne lui permet pas, pas plus que sa position de femme-objet face au client qui est roi. La jolie brune au supplice ravale tout qui pleure en elle, il faut qu’elle s’oublie, qu’elle ne se laisse pas envahir, la dose ne suffit plus, merde, alors qu’elle ignore dans combien de temps elle va pouvoir retrouver la sécurité des vestiaires. Pour l’instant, elle est sous l’emprise de ce type qui a pris la confiance au fur et à mesure des verres avalés - l’éthanol fait ressortir le pire chez les hommes, c’est bien connu. “Maintenant, arrête de faire la princesse et déshabille-toi. Telle la petite traînée que t’es.” Poppy a du mal à déglutir parce que ses phalanges restent collés à sa gorge, appuyant sur son tube respiratoire, alors elle hoche la tête, docilement. Qu’est-ce qu’elle peut faire d’autre ? “Plus vite que ça.” Elle n’a pas envie, il ne mérite pas qu’elle aille quérir la fermeture de sa robe pour la faire glisser doucement le long de son flanc, le tissu coulant de ses épaules pour s'affaisser gentiment. Dévoilant la brillance du bodysuit qu’elle porte en dessous, qui ne camoufle plus grand chose sur ses attraits féminins. Mais elle le fait quand même. Le type se met à la caresser, ce qui la fait frissonner mais pas pour de bonnes raisons. La preuve est qu’il la gifle soudainement, sans crier garde et juste pour le plaisir d’en rire et de tenir sa mâchoire fermement entre ses doigts du tortionnaire qu’il devient peu à peu. “Tu vas pouvoir t’occuper moi, non ?” Primrose ose quand même secouer à la négative. “Non, on ne fait pas ça. On danse seulement.” Mensonge effrontée mais elle préfère perdre de l’argent plutôt que d’avoir à subir les châtiments d’un type pareil sans personne pour les voir ni la sauver. La réponse ne lui satisfait pas alors il l’attrape par les cheveux pour la jeter sur le côté comme une vulgaire poupée. “Je vois que tu veux la jouer difficile. Très bien.” Poppy s’est prise le coin de la table contre sa joue, un bleu qui ne manquera pas de se montrer mais qu’elle oublie déjà parce qu’il vient sur elle et que non, non, non, il compte faire quoi, là, exactement ? Elle comprend mieux pourquoi la table est aussi reculée, aussi tapie dans l’ombre. Elle n’aurait qu’à hurler pour qu’on l’entende, pour qu’on vienne mais Poppy restant Primrose, elle est complètement tétanisée alors qu’il a clairement le démon dans les yeux. “Je vais me la jouer difficile aussi alors.”
Finalement, force de constater que Poppy n'écrase personne. Elle ne pourra jamais écraser personne quand c'est elle qui se fait écraser. Perpétuellement. Poor little thing.
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| | | | (#)Jeu 29 Avr 2021 - 1:59 | |
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Sol avait une vue imprenable sur la performance de Poppy alors qu’il n’était pas censé regarder avec insistance tout comme il a en même temps intérêt à l’observer sous toutes les coutures en long en large et en travers, même quand elle danse à la barre. Malaisant, surtout quand son regard croise celui de Poppy alors que lui pensait à Primrose. Il sait qu’à cet instant il a eu pour elle le regard qu’il redoutait d’avoir en la rencontrant tout à l’heure et heureusement c’était furtif, passé inaperçu.
Il pensait être plus à l’aise quand elle a quitté la scène mais c’est de courte durée. Il l'ignore presque à son retour dans la salle parce qu’il faut bien prétendre faire ce travail en attendant une autre occasion de se rapprocher d’elle, mais à balayer l’endroit des yeux il finit par retrouver Primrose avec un client. Il s’attarde sur eux pour essayer de voir avec quel client exactement, mais il voit que dalle à part un connard. C’est donc tout de suite qu’il bouge pour se rapprocher de Primrose, mais s’il n’attendait qu’une occasion de lui sortir son grand jeu du chevalier étrangement, ça attendra. Juste un instant.
Parce qu'il est arrivé trop tard à son propre goût. Il est pourtant allé de plus en plus vite en même temps qu’il distinguait de mieux en mieux ce qu'il se passait, que c’est pas un client exigeant le problème mais un prédateur qui avait la main serrée autour de sa proie. Dans la tête de Sol ça se fait pas, ça le fait pas, du tout. On ne savait pas trop qui allait se faire frapper en premier mais le voici, qui aggrave son cas en jetant Poppy sur sa table parce qu'elle n’était pas coopérative.
Un autre agent de sécurité arrive au même moment mais s’arrête en voyant Solas pour le laisser passer. Primrose est tapie dans l’ombre, Sol lui en surgit les mains en avant pour saisir le client par les épaules et le retourner pas moins de trois fois pour intrusion sur chasse gardée. Un, pour le faire avancer dans la direction opposée à Primrose, deux pour le tourner face à lui qu’il y aille à reculons dans la direction opposée. Solas à une faveur à demander à son collègue d’un signe de tête entendu en direction de Poppy: de bien vouloir s’occuper d'elle et de l’accompagner en sécurité pendant qu'il s'occupe du client, il revient.
Il ne saurait pas faire semblant d’être modérément en colère après avoir assisté à cette scène, même sous prétexte de jouer au héros devant Primrose pour gagner des points de bravoure. Il perdrait sûrement des points de respect oui c'est sur, s’il se montrait ouvertement quasiment aussi sauvage que son agresseur qui a dû reculer sur plusieurs mètres jusqu’à l’issue de secours à proximité, chargé par Sol qui en vient aux mains avant même qu’ils soient sortis, saisissant ses bras avec assez de force pour donner l’élan d'ouvrir la porte enfonçant son dos dedans.
Une ruelle sombre, zéro suspense, le client aussi l’a compris il a une barre dans le dos, mais tente ironiquement de lever les mains en l’air. Sol ayant bien vu qu’il allait accompagner sa gestuelle endolorie d’une excuse le laisse commencer, simple curiosité.
“C’est elle qui... ”
Trois. Et il a de la chance il ne se prend qu’une claque par principe, c’est l’ampleur et l’aisance arrogante de Solas qui l’a fait paraître magistrale, mais malheureusement il s’en remettra en titubant quand il aura retrouvé le sens de l’orientation pour aller mettre le nez autre part que dans ses affaires. D’ailleurs il n’attend pas que le client soit hors de sa vue pour retourner dans le club à la recherche de Primrose. C’est pas un client qui va le retarder dans sa quête et merci même au final, d’avoir précipité une occasion d’aller la trouver.
Dernière édition par Solas Forthys le Ven 14 Mai 2021 - 10:17, édité 1 fois |
| | | | (#)Jeu 13 Mai 2021 - 12:24 | |
| Le monde est cruel. Pauvre petite chose. Impénétrable esprit au corps pourtant si vulnérable. A celui qui sera le plus offrant qui pourra s’offrir une telle petite chose ; le consentement n’a pas de prix, il n’a pas d’odeur, il n’a même plus de mot. On a beau dire non, ils entendent oui. Parce qu’on est dans un strip club, que les filles ne sont que des objets, qu’elles sont payées pour leur faire vivre l’extase le plus peur et de quel droit elles s’autorisent de les enflammer sans pour autant assouvir ? La ligne entre la réalité et le fantasme est terriblement fine, quasiment inexistante et beaucoup pensent que passer le seuil du club, ils sont dans une bulle où rien ne peut leur arriver. Où ils sont les maîtres de ces filles qui se vendent à eux, qui aguichent sans promettre, qui attirent sans aller au bout. Elles osent, comment elles osent, ça ne se fait pas. De prétendre qu’ils sont uniques et au final, de rebrousser chemin à la dernière minute, de jouer les effarouchés, de quel droit, dans quelle proportion c’est autorisé, comment osent-elles s’affirmer devant plus forts qu’elles ? Devant ceux qui les paient, qui les fantasment, qui les réclament ? Une chaîne, une laisse, a fucking muppet, voilà ce qu’eux voient. Des objets, des bibelots à prendre, à user, à abuser et à remettre sans prendre la peine de laver, tant pis si y a des cassures. Elles se répareront toutes seules, les poupées fragiles. Et puis si elles n’aiment pas ça, qu’est-ce qu’elles foutent ici ?
L’état d’esprit est affligeant, et ce sont par des marques sur la peau de porcelaine de Poppy que cela se voit. Le type qui n’a aucun contact avec l’humanité, avec la terre, qui prend la stripper pour acquise, qui la traite comme un vulgaire chiffon - elle mérite le respect, comme toute personne. Elle a un corps mais aussi une âme, un esprit, et fuck him, il mériterait de rôtir en enfer rien que pour sa façon d’agir. Poppy n’est que recroqueviller, comme d’habitude, elle attend toujours que l’orage passe mais là, c’est différent. Car ils sont dans la salle principale, ils sont à la vue de tous et il n’a pas été futé, le type. Heureusement pour elle, malheureusement pour lui, ce sont deux mains sur les épaules qui le reprennent et qui l’éloignent. Primrose se sent un peu mieux respirer en voyant la carrure de dos du nouveau vigile. Rien que sa silhouette faisant impasse au client suffit à ce que la sécurité l’envahisse, autant que le sentiment de gratitude de l’avoir secouru quand elle croyait qu’elle allait y passer. Les vigiles n’aiment pas ce genre de comportement mais elle a cru que personne n’allait rien voir. Mais lui, il a vu. Sol a vu et maintenant, c’est les prunelles bleutées de Primrose qui le suivent alors qu’il dégage le type par sa simple présence et la persuasion du reste.
Un de ses collègues vient lui demander si ça va, Poppy secoue la tête sans pouvoir dire un mot alors qu’il l'entraîne vers les vestiaires. Le reste des filles sont sur scène ou dans la salle, ou dans les autres, et heureusement, Primrose n’aurait pas aimé que quelqu’un d’autre la voit dans cet état. Elle crève d’un rail et de son lit, d’une douche aussi. A défaut d’être capable de tout ça, elle boit la moitié d’une bouteille d’eau avant que la porte ne s’ouvre de nouveau, sur Sol cette fois et c’est un visage reconnaissant mais culpabilisant qui l’accueille. “Il est dehors ?” Elle ne voit pas comment il serait encore dedans de toute façon. “M… Merci. On devrait avoir l’habitude mais on ne s’y fait jamais.” Les filles sont toujours victimes au moins une fois par soir d’une agression quelconque. Mais cela n’empêche pas les membres frêles de Primrose de continuer à trembloter alors qu’elle tente de se redresser sur sa chaise. Non, Anderson, jamais tu ne t’y feras à manquer de te faire agressé. Qu’importe l’expérience, le nombre d’années, les façons différentes ; on ne fait jamais d’une habitude quelque chose d’aussi horrible que ça.
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| | | | (#)Sam 12 Juin 2021 - 10:31 | |
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D’un coup d'œil Primrose est balayée des pieds à la tête par Sol qui entre et essaie d’évaluer à quel point il est intervenu trop tard tout à l’heure, lui aussi a un semblant d’air de culpabilité. Elle ne semble pas blessée, ça ne veut pas dire que ca va bien si loin de son identité virtuelle idyllique, qu’il connaît bien pour avoir épluché son contenu à la recherche d’indices avant de s’infiltrer ici. Ce soir c’est encore plus sordide qu’une nuit de travail ordinaire dans un strip club, elle doit avoir envie de tout sauf de se retrouver isolée dans les vestiaires avec deux hommes, même des agents de sécu. Justement, ils sont potentiellement violents eux aussi quelque part et c’est même pas très loin “quelque part” juste derrière le club.
La deuxième chose que Solas fait en entrant est de serrer la main à son collègue pour le remercier d’avoir escorté Primrose le temps qu'il revienne et lui demander d’aller surveiller la salle pour deux. Il le fait, loin de se douter que ça n’aide pas du tout cette jeune fille de la laisser seule avec Sol et en même temps, comment pourrait-il s’en méfier ? Lui aussi s’est fait endormir en deux jours par ce nouveau collègue irréprochable. Dommage que le terme du mandat de protection envers Primrose soit programmé comme une bombe à retardement, pour le moment le vice est caché derrière une bienveillance sincère, elle en gardera un souvenir de lui plus qu'amer.
“Il est dehors ?” Non, le client est Roi, il est retourné s'asseoir à sa table avec une bouteille d’Ace of Spades offerte par la maison. “Hm hm.” répond Sol en accompagnant ce oui d’un hochement positif de la tête et d’un sourire. “Il est parti avec un règlement intérieur.” Elle apprendra bientôt ce qu’il en est de ses rappels à l’ordre. Si c’était réellement ce qui s’était passé ce serait peu cher payé pour un client pris en flagrant délit d’agression sur une des danseuses du club, même une gifle aussi immense que son auteur fait pâle figure à côté du passage à tabac que ce client aurait mérité et qu’il aurait reçu, s’il avait croisé Solas quand il n’avait pas à répondre à la hiérarchie de la Police.
“Merci. On devrait avoir l’habitude mais on ne s’y fait jamais.” Qu’est-ce qu’elle raconte, elle ne croit certainement pas ce qu’elle est en train de dire ? Lui non plus ne croit pas qu’il ait besoin de s'excuser de ne pas être surhumain. “Désolé de ne pas avoir vu plus tôt ce qu’il se passait, ça va ?”
Sans blessure apparente il pose la question pour qu’elle lui dise si elle a mal quelque part. Quant à son mal être que compte elle faire ? Pas entièrement convaincue d’avoir à se résigner à être traitée comme un objet d’assouvissement de désir sexuel sans droits ni volonté propre, peu motivée pour retourner danser aussi non ? Alors il en profite pour faire des suggestions qui servent ses propres intérêts mais qui rejoignent aussi les siens.
“Si tu veux rentrer chez toi, il faut te changer et partir maintenant.” Avant que d’autres les interrompent en venant frapper au vestiaire pour y entrer, avant que le patron qui aura été averti de ce qu’il s’est passé en salle vienne lui aussi demander des explications et demander à Primrose de retourner bosser si elle n’a pas de traumatisme crânien. Il ne peut pas la forcer à rester travailler, par politesse il peut essayer d’avoir un peu d’empathie pour le mauvais traitement chronique de ses employées, mais son intérêt à lui c’est son fond de commerce et il peut donner sa place ici à une fille plus productive et moins problématique même s’il est évident que ce n’est pas Primrose le problème, à part qu’elle ne rapporte surement pas un pourcentage de chiffre d'affaire incroyable ces derniers jours. “Pour te couvrir je peux noter sur le rapport que t’es partie aux urgences à cause de la chute pendant l’agression. Par contre ne rentre pas seule.”
Si prévenant, alors qu’il espère aussi - peut être comme elle - qu’après ce qu’il vient de se passer elle a envie de se taper une trace de coke sans précédent. Entre la redescente de ce qu’elle a dû prendre tout à l’heure précipitée par l'agression du client et le fait qu’elle n’a pas dû se faire autant d’argent que d’habitude cette semaine, si elle pouvait stresser dans un futur proche pour la quantité de C qu’il lui reste et sa prochaine commande, ça l’arrangerait. Dans le stress il y a plus de chance pour qu’elle fasse une erreur de prudence ou de jugement tiens, envers lui qui en attendant joue au-dessus de tout soupçons.
“Qu’est-ce que tu veux faire ?”
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| | | | (#)Dim 20 Juin 2021 - 22:43 | |
| “Il est parti avec un règlement intérieur.” il est parti, il est parti, il est parti, la seule chose que j’entends, la seule mélodie que je peux accepter et ça bourdonne dans mon oreille autant que ça agit comme des petits défébrillateurs sur mes nerfs. Je savais que j’en avais autant et pourtant, on pourrait croire qu’à force de me retrouver tremblotante tous les quatre matins, j’aurai appris à les reconnaitre mais pas du tout. Tout c’est passé si vite mais si lentement, les images sont floues mais les sensations sont bien là, toujours là, partout sur moi, sur ma peau, sur mon épiderme et je suis sûre qu’il a laissé une trace violacée dégueulasse quelque part qu’il va falloir que je badigeonne de crème et de fond teint mais la trace dans mon esprit, elle, va rester indélébile. Je peux l’extraire à coup de coke, j’aurai déjà le nez dedans si j’avais pas de la présence autour de moi. Le nouveau videur en impose. Il a une carrure qui impressionne. Les yeux fulminent, ils inspirent la crainte mais ils ont l’air plutôt doux à mon encontre. Ou alors c’est ce que je veux voir. Ne pas trembler plus fort parce que c’est un homme - celui-là ne me fera pas de mal alors qu’il vient de me dégager d’une situation affreuse.
Mais s’il avait pas été là, je me serais déjà précipitée vers ma poudre. Le fond qui m’en reste aurait été suffisant pour au moins la prochaine heure. Après, je- j’ignore comment je ferai. Je pourrai pas tenir la soirée aussi longtemps sans rien, pas après ça. La pauvre petite poupée fragile, la peau laiteuse qui devient encore plus blanche parce qu’on l’a secoué, incapable de se défendre, de se protéger, dépendante d’un grand brun sombre dont la main doit faire la taille de mon visage et dont j’imagine déjà quérir son regard dans la foule plus tard, les soirs suivants, rassurée s’il est dans les environs - c’est pour dire à quel point je peux être pathétique. Il me sauve et je le regarde comme s’il est le chevalier que j’ai attendu toute ma vie ; seulement, y a pas d’histoire de princesse, même si y a bien un dragon ou une créature malfaisante à abattre au milieu.
“Désolé de ne pas avoir vu plus tôt ce qu’il se passait, ça va ?” ça va, je respire, j’ai pas de côte brisé, on peut dire que je m’en sors pas trop mal. Je balbutie, je cherche mes mots alors qu’ils restent coincés dans ma cabosse et je torture mes doigts entre eux ; je suis persuadée que je transpire, que j’ai trop chaud alors que j’ai quasiment rien sur moi, qu’on voit plus de peau qu’on ne voit de tissu et mes jambes, well, heureusement que je suis assise parce qu’il est certain que je peux oublier mes talons vertigineux. “On fait aller.” ça va, mais ça va pas non plus. C’est une réponse mi-figue mi-raisin, il faudrait qu’il s’en contente, Sol. J’ai la gorge sèche, ça coince dans mon thorax et je suis certaine que ma respiration n’est pas remise. Faible, hagard, stupide, lâche.
“Si tu veux rentrer chez toi, il faut te changer et partir maintenant.” Je lève mon regard céruléen vers les tons bruns des siens, quand bien même je ne peux en apprécier toutes les nuances de part la distance mais aussi car mes yeux sont toujours bercés d’une certaine humidité que je hais par-dessus tout. “Pour te couvrir je peux noter sur le rapport que t’es partie aux urgences à cause de la chute pendant l’agression. Par contre ne rentre pas seule.” J’ai pas envie de rester, forcément. Je pourrai pas supporter d’être regardé, pour ce soir, c’est foutu. Mais j’ai besoin d'argent. Y a ce sac que je zieute depuis trop longtemps, j’ai presque réuni toute la somme et j’ai aussi mes doses à payer d’urgence bientôt et- “Qu’est-ce que tu veux faire ?”
“Je-” il faut vraiment que tu perdes cette habitude, Anderson. Je déglutis, je ravale ma salive, je baisse les yeux, je visualise de nouveau mes phalanges qui jouent entre elles - plus pour éviter d’aller caresser le code de mon vestiaire et d’y glisser pour chercher mon sachet. “Je sais pas, je sais plus, là, je-” Mes doigts atterrissent enfin sur la racine de mes cheveux, ils tirent, ils piquent, ils attirent chaque mèche vers l’arrière alors que mes épaules s’affaissent un peu plus, que je me courbe vers l’avant, et que non, je relève toujours pas mon visage car Sol attend une réponse et que je sais pas. “J’ai besoin d’argent. Je peux pas me permettre de- De louper une soirée à cause de ça.” Jamais j’affirmerai à voix haute que je me suis faite agressée. Jamais on ne le dit à l’extérieur, pas plus qu’on l’affirme entre nous. J’ai du mal. C’est habituel aussi. Les habitudes ont la vie dure et je laisse couler normalement. Mais là, une main se porte contre sa joue, là où je suis sûre de m’être prise un coin de table. Je grimace en me tournant vers un des nombreux miroirs - “je les déteste tellement” que je murmure malgré moi, pour moi, sans savoir si Sol va l’entendre ou pas. J’ai vraiment l’air misérable. Je quitte pas le miroir des yeux même pour regarder Sol à travers. “Si je pars, tu me raccompagnes ?” Il a dit que je dois pas rentrer seule. J’en aurai pas été capable. Et là, il est la seule personne dans le périmètre qui a ma confiance. C’est stupide mais c’est les faits ; il m’a sauvé, il m’a épargné une scène délicate ; et me voilà que je vais abuser de son temps. Enfin, s’il accepte. Chose que je supplie silencieusement. Don’t let me go by myself. Don’t let me go with someone else. Please.
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| | | | (#)Sam 7 Aoû 2021 - 14:51 | |
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“Si je pars, tu me raccompagnes ?”
“Oui.”
Tu m'étonnes, il le dit même avant de lever la tête pour lui répondre dans le miroir où il est en fait distrait par sa propre réflexion comme par un lens flare mystique dans une scène de J.J. Abrams. Il brûle si fortement, Sol. Maintenant qu'il a vu qu'elle n'avait pas besoin d'assistance médicale il veut en revenir à la priorité de sa mission au détriment de Primrose qui “fait aller” mais irait mieux avec l'aide de la coke à laquelle elle est dépendante, et avec l'aide de Solas à laquelle elle s'habitue bien rapidement aussi. Ça l'arrange beaucoup mais ce que ça dit sur la volonté de survie de Primrose n'est pas rassurant pour elle et il a peu de temps pour s’en inquiéter vraiment.
Il ne cache pas qu'il s'inquiète un minimum pour elle, c'est essentiel pour qu'elle se sente en confiance mais la facilité avec laquelle elle lui accorde cette confiance même s'il fait clairement ce qu'il faut pour la gagner, ça l'interpelle. Elle ne se méfie pas plus que ça de ses intentions ? Tant mieux puisqu'il n'a pas l'intention de l'agresser en tout cas, mais c'est pas plus mal non plus qu'elle garde quelques jours ce qui doit être un bleu qui l'inquiète sur son visage, une blessure qui apporte du crédit à la version de la conduite aux urgences ça évitera d'avoir à expliquer au patron que le nouvel agent de sécu et une de ses danseuses qui partent ensemble sans prévenir c'est pas du tout ce qu'il croit. Même sans pouvoir imaginer qu'elle à un flic déterminé sur le dos elle aussi devrait se demander si Solas ne profite tout simplement pas de la situation pour mieux obtenir ce qu'il veut plus tard. C'est le cas, c'est le seul qui s'en inquiète, mais c'est pas lui qui va lui dire.
Il espère qu'il va la raccompagner, qu'elle va décider de partir plutôt que de rester travailler même si elle a besoin d'argent parce que l'idée de l'observer danser et retourner vers les clients après ce qu'il vient de se passer ne le motive pas du tout lui non plus. Entre partir ou rester elle ne sait pas ce qu'elle veut faire, surement qu'elle essaye aussi de s'imaginer retourner travailler maintenant et préfère foutre le camp avec Solas qu’elle le connaît à peine c’est crédible, à sa place je monterais dans Starship pour aller sur Mars du moment qu’on reste pas ici. Mais elle reviendra, même si ce n'est pas ce soir viendra vite le soir où elle reviendra et pas lui, le genre de pensées qu'il devrait avoir avant de s'endormir quoi, pas maintenant.
C’est à cause des miroirs ils ont des choses à dire sur cet homme, quelques doutes à émettre sur le bien fondé de l’opération. Il a une conscience et en plus il l’écoute, quand il décide de ne plus regarder dans le miroir c’est pas qu’il cherche à fuir son propre reflet au contraire il va s’approcher de Primrose pour avoir le cœur net. Un agent de sécurité de plus ou de moins qui quitte cet endroit sordide aussi vite qu'il y est arrivé c'est pas dramatique mais eux, la prochaine fois qu’elle devra affronter l'appréhension, la peur ou l’anxiété en remontant sur scène, est-ce c’est lui précisément qu’elle cherchera pour se rassurer ? Bien sûr que oui, et pour la défense de Solas ça ne lui fait pas plaisir d’imaginer que s’il ne sera jamais témoin de la grande déception qui traversera ce regard dans un futur proche, il le verra certainement lors de la rétrospective de sa vie le jour du jugement dernier, quelque chose comme ça. Et de tous les extraits qu'il est susceptible de voir le jour où sa vie défilera devant ses yeux, est-ce que décevoir cette fille est une raison suffisante d’être envoyé au purgatoire pour s’y tordre de remords un petit bout de temps ? Pour le moment il est juste assez inconfortable pour regarder ailleurs, comme si c’est ce qu’il s'est approché pour faire il inspecte la marque que la table lui à fait sur la joue en tournant son visage qu’il tient dans sa main depuis qu’il est arrivé à sa hauteur.
“Ça ira.”
Ça va bien se passer oui, rien n'est moins sûr. Imaginez par exemple combien de personnes ont entendu ça de la part de la NASA. “Ça ira je te le promets” aurait été si attendrissant mais c'est pas utile d'ajouter une couche d'injure au préjudice qu'est ce mensonge qu'il vient de dire auquel il n’a pas du tout la possibilité de croire. Ça l'arrange qu'elle lui fasse confiance si vite, de toute façon il ne lui veut pas beaucoup de mal. C'est d'ailleurs pas lui qui lui a fait mal ce soir mais au passage ça l'arrange d'avoir une raison de tenir le rôle du sauveur, c'est son addiction à la coke qui l'arrange le plus et ça l'arrange aussi qu'elle lui demande de la raccompagner, de la moindre faiblesse il en profite à toute allure c'est une habitude chez lui de traverser l'existence des gens comme un météore. Ou pour le comparer à quelque chose de bien moins agréable à regarder qu’un objet céleste au feu cosmique, on va le rétrograder à l’analogie qu'il mérite c'est à dire à Columbia qui rentre dans l'atmosphère avec un trou béant dans l'armature en composite c/c de l'aile gauche. Des espoirs et des rêves qui s’enflamment se disloquent et s’écrasent en trainée de débris, c'est le type de dommage collatéral auquel il faut s’attendre de la part de son homme de la situation à Primrose. Il en a conscience, c’est pour ça qu’il s’éloigne en direction de la porte prêt à partir de ce vestiaire pour commencer, parce que l’atmosphère y est devenue pesante dès qu’il s’est inclut dans le lot de ces personnes qu’elle “déteste tellement”, tel que ce sera inévitablement le cas bientôt. En attendant:
“Prends un moment je t’attend juste dehors et si tu veux partir fais vite, tu respireras quand on sera loin d’ici.”
Un moment pour la laisser respirer en sachant que ce qu'elle est susceptible d'inhaler c'est ce qu'elle possède encore d'une qualité de cocaïne si excellente qu'on ne peut pas entièrement en vouloir à Solas de penser qu'il n'a pas tort c'est bien dommage qu'il ne soit pas réellement là pour elle mais, être seulement responsable de la décevoir que la déception soit vertigineuse c'est une chose, mais c'est pas aussi terrible que ce qu'elle se faisait déjà toute seule avant qu'il arrive comme se droguer pour tenir ici parce qu'elle a besoin de l'argent qui lui servira à prétendre qu'elle a la vie dont elle rêve sur internet, alors que son existence véritable se dégrade. C'est à cause de ça qu'il est là maintenant.
- Spoiler:
@Primrose Anderson took me forever, i'm sorry.
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| | | | (#)Dim 29 Aoû 2021 - 13:24 | |
| “Oui.” il se joue preux chevalier et à cet instant, c’est peut-être la chose la plus suspecte qui pourrait être si je me penchais sur le sujet de façon plus claire ; mais non. Je pourrai aussi hurler de terreur qu’un homme veuille me raccompagner, encore plus jusqu’à chez moi, la sécurité que cela pouvant me prodiguer étant réduit à néant par un simple fait de genre. Mais je ne suis pas en état rationnel de réflexion ; j’ai mon coeur qui palpite toujours plus fort dans sa cage et mon souffle commence seulement à reprendre son rythme alors que mes doigts tapotent toujours nerveusement ma cuisse dans un battement irrégulier d’un symphonie dont je me serai bien passée. Celle de la peur, du désarroi, de la crainte, de la faiblesse. Je suis faible, je suis impotente, je suis un boulet. J’aperçois la forme de Solas du coin de l'œil alors que j’ai baissé mes yeux parce que mon image me révulse et me dégoûte au plus au point. Je ne fais pas attention, je ne fais même pas gaffe de la profondeur de mon chevalier de pacotille qui pourra se révéler plus dangereux que n’importe qui dans ce club. Mais je ne le vois pas, comment pourrais-je le voir alors qu’à ce moment, il est l’ultime bouclier, la pièce maîtresse à qui je dois mon salut tout entier pour m’avoir évité une scène aussi affreuse que douloureuse ? Offrir mon corps sans avoir conscience que j’offre mon âme à l’inconnu ; le nouveau gars de sécurité n’inspire pas la confiance aux premiers abords mais je suis sotte, je suis émue, je suis remplie d’émotions contrariées, variées. Perdue au point où je me vends encore plus fort sans m’en rendre compte, où je troque la bête du corps pour celle de l’esprit ; un poison qui s’inflitre subtilement devant mes yeux candides qui finissent par se porter sur sa forme qu’une empreinte de dévotion et de reconnaissance infinie dont je ne pourrai entreprendre savoir comment lui retourner cela.
“Ça ira.” Mes phalanges se serrent entre elles alors que Sol me dévisage. Ca ira, au futur, ça veut dire que c’est une catastrophe à l’instant présent ? Est-ce que ça ira parce qu’il y a de l’espoir pour moi ou c’est une simple formulation émise pour tenter de me rassurer que je ne suis pas un fardeau si énorme ? Ca ira, ce n’est pas de bon augure, je n’aime pas forcément ce que ça sous-entend ; voyez comme au lieu d’apprécier le verre à moitié plein, je préfère me morfondre de la partie vide au-dessus. J’aurai préféré pouvoir dire que ça me fait du bien de l’entendre mais non ; je continue à torturer mes doigts dans ce tic infernal - de nervosité et de manque. La poudre est en pleine descente, depuis un moment, et je ressens ses effets amers qui me donnent envie de plus. Mais je n’en ai pas plus, pas maintenant, pas sous la main. “C’est pas très rassurant.” je ne peux m’empêcher de bredouiller vaguement, mes mots prouvant que ma gorge est nouée, coincée, que j’avais besoin d’eau et de reprendre de la contenance. “Prends un moment je t’attend juste dehors et si tu veux partir fais vite, tu respireras quand on sera loin d’ici.” Sol me laisse face à mon reflet et j’attends que la porte claque, d’être dans la solitude la plus extrême quelques secondes avant de me précipiter vers mon casier. Juste pour vérifier, pour voir, pour m’assurer qu’il ne reste pas une trace, une particule, même infine de cette poudre que je n’ai jamais autant désirée qu’à ce moment - c’est faux, je la désire toujours à chaque instant. Mais aux grands maux, les grands moyens et j’ai presque le coeur qui manque de s’extirper hors de ma poitrine quand je semble voir l’ombre d’un sachet que mes doigts tremblants attrapent.
C’est comme le St Graal, mais en moins flamboyant. Je ne perds pas une seconde à méditer ni réfléchir pour faire une ligne abstraite sur le dos de ma main, trouvant le moyen de la bloquer contre les vestiaires afin de ne pas en mettre à côté. Chaque milligramme est précieux et quand je la sniffe, ponctuée d’un soupir satisfait et libérateur, j’en suis encore plus convaincue. Dans ma bêtise, ma sottise la plus extrême, je me laisse croire que je vais mieux. L’illusion que la poudre m’offre, une parenthèse pendant quelques minutes, quelques heures, je m’y complais parfaitement. S'ensuit une douche que je prends bouillante et cela accentue le bien-être de mes muscles pour m’ôter toute trace de cette soirée sordide. Je m’habille rapidement, je prends mon sac et je me faufile vers la porte menant directement à l’extérieur ; Sol est bel et bien là, attendant patiemment (ou non, je n’en sais rien et à vrai dire, je suis soulagée de voir qu’il a tenu paroles). “Ca t’arrive souvent de raccompagner les filles chez elles ?” pas plus que l’habitude que tu as de jouer les demoiselles en détresse, Primrose. Je lâche un léger rire qui ne me ressemble pas vraiment, plus proche du gloussement que de l’allégresse. Je me sens rebelle de lâcher mon service du soir, n’appréhendant pas les reproches que j’aurai sûrement quand je reviendrai. Mon esprit est au-dessus de cela, j’ai noyé mes craintes dans mon illusion. Sol appréciera sûrement mon air plus détendu - ou peut-être s’en inquiétera-t-il. Quoiqu’il en soit, c’est en penchant la tête sur le côté et serrant la lanière de mon sac que je l’observe avec un léger sourire. “J’espère que t’es rémunéré pour ça, au moins.”
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| | | | (#)Mer 15 Sep 2021 - 1:51 | |
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Il a dit qu’il l'attendait, mais il a filé tout de suite dans la salle du club dès qu’il est sorti pour aller retrouver son binôme, le deuxième agent de sécurité de la soirée, pour lui expliquer ce qu’il doit savoir de la situation maintenant et lui demander une faveur: faire le taf pour deux jusqu’à la fermeture. Et cette conversation semble durer plus longtemps qu’il le voulait, au point qu’il pense que c’est Primrose va l’attendre mais à son retour la porte est toujours fermée alors il frappe, sans réponse ni de Primrose ni de qui que ce soit d’autre qui serait entrée dans les vestiaires en son absence, chose qu’il redoutait aussi. Sans réponse il s’autorise à entrouvrir la porte mais il la referme presque aussitôt en entendant l’eau des douches couler. Il lui a dit de se presser, mais il comprend très bien le besoin encore plus pressant de se doucher et pas seulement parce qu’elle a fait un passage sur scène ce soir. Et quand elle sort elle a l’air d’aller mieux et elle a l’air cruche surtout, un effet qu’on ne peut pas vraiment attribuer uniquement aux bienfaits de l’eau chaude.
"Ça t'arrive souvent de raccompagner les filles chez elles ?”
Quelle question et si c’était toujours le cas, pas sûr qu’il aurait répondu "oui" au risque de ternir son image irréprochable en rappelant à Primrose qu’il pourrait avoir l’intention de la draguer et de devenir très lourd en la raccompagnant chez elle.
“Non.”
Et c’est vrai qu’elle est spéciale du fait que c’est elle qui a un "petit" problème avec les stups, mais il l’aurait sûrement proposé à n’importe qui aurait eu besoin de son aide dans des circonstances similaires et ça, même seulement quelques fois ça arrive toujours une fois de trop, provoquée par le genre d’animal qui s’en est prit à Primrose dans la salle.
“J’espère que t’es rémunéré pour ça, au moins.”
Il ne devrait pas mais c’est le cas, même si le patron du club décide de sucrer leur deux paies de ce soir en se rendant compte qu'ils se sont barrés de bonne heure, Solas est de toute façon payé par la Police pour faire plus ou moins exactement ce qu’il est en train de faire en se rapprochant d’elle. Puis il ne fait pas ça pour l’argent de toute façon, le salaire de la Police n'est pas très motivant pour commencer et puis il ne croit pas en l’argent, donc tout ce qu’il fait qu’il pense noble comme protéger Primrose et s'assurer qu'elle rentre dans de bonnes conditions ne peut pas être motivé par l’argent. Dommage pour Primrose et pour l’ambiance du trajet en voiture qui va suivre, Solas est tellement peu loquace que Françoise Chandernagor dirait de lui qu'il semble résolu à ne pas dépasser un certain nombre de mots. Il ne lui parlera donc pas de sa conviction personnelle à propos de l’argent, et pas vraiment parce qu’il n’aime pas parler plutôt parce qu’il n’a pas envie de tenir un discours moralisateur ni de lui dire que l’argent est un instrument de Satan qui pousse les gens à faire de la merde trop lourde à porter par des épaules aussi frêles que celles de Primrose par exemple, dont la morphologie est inversement proportionnelle à celle de Solas. Et parce qu'elle à un rapport à l’argent malsain et qu'il le sait, tenir ce genre de propos ce serait risquer de la vexer ou pire qu’elle se sente rabaissée ce qui n’est pas du tout le projet, bien au contraire.
“Ne t’inquiète pas pour ça.”
Clairement.
L'appât du gain ne le motive peut être pas des masses c’est pas pour autant lui qu’on verrait faire vœu de pauvreté pour aller vivre à Tamanrasset dans un dénuement d’ordre mystique je vous le garantie. Parce qu’en parlant de rémunération pour son travail et en arrivant sur le parking en sortant du club, il se dit que ça aurait été idéal de pouvoir raccompagner Primrose dans une flambante voiture de luxe au cheval lancé à plein galop sur la calandre, mais il se trouve que cette voiture il ne l’aura que bientôt, peut être, cela dépend entièrement des infos qu’il aura obtenu de Primrose sur l’origine de sa coke et quand ce sera le cas, il aura quitté sa vie à fond voie de gauche sur la A7.
Alors elle devra se contenter de quelque chose d’apparence plus modeste, plus austère en fait surtout: le véhicule banalisé de la Police que Solas utilise sur ce job, tout aussi banal que le conducteur on s'en doute. Si elle est pas trop défoncée Primrose vas se rendre compte en approchant de son carrosse qui brille de mille leds quand Solas la déverrouille à distance qu’elle vas se poser le cul dans une berline digne du service de voiturier du festival de Cannes maintenant que Solas à ouvert et tient ouverte la porte côté passager pour qu’elle monte, par galanterie impeccable, innée même, et c’est ce qui fait toute la différence avec les trous de balle lambda: lui n'a pas besoin de forcer ce genre d’attention pour l’amadouer on dirait qu’il a fait ça toute sa vie, il ne fait pas ça comme un vulgaire charmeur mais droit comme un I avec un swag d'officier interstellaire.
“Your Highness.”
Primsess. Qu’elle se rende compte que le luxe ne se trouve peut-être pas chez Louis Vuitton mais sur le parking d’un club de strip-tease déprimant ou pas, il va la traiter comme tel. Pourtant, claquer la portière de son côté lorsqu’il s’installe au volant lui rappelle qu’il est en train de l’enfermer dans sa bulle plus rapidement qu’il l’avait espéré et que c’est pas une excellente nouvelle pour elle la preuve: il allait mettre le contact et commencer à rouler lui. Sa voie intérieure le rattrape avant qu’il fasse une connerie et il se ravise en se disant que ce serait tellement con de raccompagner Primrose jusqu’à chez elle sans lui demander où elle habite avant et qu’elle s’en rende compte. Lancé dans son geste, il détourne sa main du contact pour faire comme si l’intention avait été de mettre la musique d’abord, ensuite il allumera le gps.
Shit, exposed par le Créateur et Britney Spears à la radio. Tu l'entends l'alarme ou pas Primrose ?
“T’habites où ?”
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