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 Juste une illusion...

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Message(#)Juste une illusion... EmptyJeu 11 Fév 2021 - 3:03




Juste une illusion...
Un plateau chargé de verres vides à bout de bras. Je m’approche du comptoir, me fraie un chemin entre tables et clientèle. Mes muscles brachiaux me lancent. Les va-et-vient dans le bar m’ont épuisé. Les commandes se sont enchaînées. À n’en plus finir. Le comptoir n’est plus qu’à quelques encâblure. La délivrance. J’observe, derrière, les petites mains s’affairer dans la préparation des dernières commandes. Mon regard s’attarde sur lui. En pleine préparation d’un cocktail. Vaste sourire aux lèvres, de ses mains expertes, il fait virevolter le shaker. Devant, derrière, au dessus de la tête. Sous les yeux médusée d’une consommatrice assidue. Tom Cruise n’a qu’à bien se tenir. Je suis fasciné par tant de facilité. Nos regards se croisent. Il me fait un clin d’œil. Je lui réponds. Par un sourire d’imbécile heureux. ‘Ressaisis-toi By bordel’ tente-je de me convaincre intérieurement. Claque mentale. Je reprends mes esprits. Une bouffée d’oxygène. Je fixe le comptoir. J’avance. Dernière ligne droite. Dernière stratégie d’évitement pour éviter la collision. Je m’approche du but. Délivrance. Je pose le plateau. Je suis soulagé. Je passe derrière le comptoir. Je fais quelques mouvements rotatifs avec mon bras. Pour le soulager. Décontracter les muscles. Je respire. Doucement. Dans un compartiment sous le comptoir, j’attrape un verre. Je le remplis d’eau glacée. Je le bois d’une traite. ‘Putain qu’est ce que ça fait du bien !’ Nouvelle inspiration avant de m’atteler à débarrasser mon plateau, sans lancer des regards en coin vers mon acolyte au shaker magique.  Ce dernier, posé et ouvert à côté d’un verre à cocktail, n’attend qu’à être servi. Mais le mixologue est happé par une conversation. J’observe. Mes yeux s’attarde sur ses lèvres, son regard. Son aura. Mon cœur s’emballe. Involontairement. Tandis que je déshabille du regard mon collègue de travail. ‘Mais qu’est ce que tu fiches By ? Du nerf ! Reprends-toi !’ Nouvelle inspiration. Je balaie la salle du regard. Le rush est passé. Le bar bruisse de conversations diverses et variés. Nous bénéficions d’un répits. Je m’engouffre dans la brèche. Une pause s’impose. Souffler quelques minutes. Décompresser. J’essuie un dernier verre avant de rejeter le torchon sur mon épaule. Je jette un regard à mon mentor. Je m’approche de lui. Je passe derrière lui. Je le frôle. Je pause mes mains sur ses hanches, avant de lui glisser au creux de l’oreille « Je vais m’en griller une Flanagan ! Je reviens ! Drague pas trop ! » Un regard à la cliente, assise face à lui. Charmante. Il aurait tort de s’en priver. Mais pas devant moi. Je retire mes mains de ses hanches. « Si tu veux en partager une avec moi, je t’attends dehors ! ». L’une d’elle effleure son épaule et descend le long de son bras. Clin d’œil. Je tourne les talons, attrape ma veste et m’empresse de sortir. À l’air libre. Respirer à plein poumon. Fumer. Adossé à une voiture, je regarde l’intérieur du bar. Je le regarde lui, tandis que je sors de la poche de mon jean un paquet de Lucky Strike. J’en retire une cigarette. Toujours les yeux fixés sur lui. Comme Narcisse, avec son propre visage, je ne peux me défaire du sien. Irrémédiablement attiré. Comme une pièce à un aimant. J’allume ma clope. J’inhale une première bouffée de nicotine. Et recrache un nuage de fumée. Je détourne mon regard. La nuit est tombée depuis longtemps. Un magnifique ciel étoilé s’offre à ma rétine. Nouvelle bouffée de nicotine. Et la lune diffuse sa lumière apaisante. Nouveau regard au bar. Il a disparu de ma vue. Mon cœur s’emballe. Mes yeux sont en manque de ses traits. J’ai des palpitations. Ma main tremble. Afin de me calmer, je ferme les yeux et savoure une nouvelle dose de nicotine.


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Message(#)Juste une illusion... EmptyJeu 25 Fév 2021 - 19:03


Juste une illusion


Derrière le bar, Noé s’exécute avec rapidité. Il n'a pas besoin de faire des vérifications quant aux dosages, connaissant bien ses repères. Les cocktails préférés des clients sont souvent les mêmes, ce qui facilite l'apprentissage les premières fois. Entre ses mains le shaker tourbillonne avec adresse tandis que son sourire se porte sur celle qui lui fait face depuis un bon quart d'heure déjà. Elle n'a d'yeux que pour lui, l'observant reconstituer les cocktails les uns après les autres sans se lasser. Au contraire, elle fait tout pour accaparer son attention, jusqu'à lui poser toutes sortes de questions. Parfois, il reste évasif lorsque c'est trop personnel, d'autres fois il s'intéresse, la questionne en retour. Malgré tout Noé reste concentré sur ce qu'il fait et sur le déroulé de la soirée. Son regard croise celui de Byron par moment, il semble courir partout depuis l'ouverture du bar. Il faut dire qu'il y a rarement eu autant de monde en semaine.

Noé sursaute légèrement, il ne s'attend pas à ce que des mains se posent sur son corps. Il avait pourtant bien remarqué cette proximité qu'avait Byron à certains moments avec ses proches mais il ne l'avait même pas entendu arriver derrière le comptoir. Ce dernier vient l'informer qu'il s'accorde une petite pause le temps de s'en griller une. Noé secoue légèrement la tête, levant les yeux au ciel en entendant la recommandation de son collègue. Si seulement il était capable de draguer, il a même l'impression de ne plus savoir comment aborder une femme, même quand c'est elles qui viennent à lui. C'est pourtant pas les occasions de concrétiser qui ont manqué ces dernières années. Il réfléchit trop Noé, sans parvenir à se laisser aller. En revanche c'est bien elle qui le drague ouvertement, attendant certainement qu'il lui demande son numéro. Elle est jolie, pour autant il n’a guère l’intention de la mettre dans lit. Il ne peut clairement pas dire qu’il reste indifférent à ses avances mais c'est comme si une force le poussait à s'en tenir suffisamment éloigné. Qu’est ce qui l’empêche d’en profiter ? Absolument rien, si ce n’est cette retenue constante. Cette impression de trahir sa bien-aimée quoi qu'il fasse, Noé ne peut le supporter. Un jour pourtant il va falloir réussir à revivre. « Ne me tente pas... », glisse-t-il doucement à son collègue avant de le sentir s'éloigner pour aller prendre l'air. La discussion avec la demoiselle s'essouffle, Noé saisit le moment pour s'éclipser à son tour. Finalement, c'est elle qui lui glisse son numéro entre les doigts avant qu'il ne s'échappe à l'extérieur. Lui aussi a bien mérité une pause après cet enchaînement de commandes au bar. C'est tout juste s'il a eu le temps de souffler, happé par la jolie brune qui s'accrochait à lui telle une sangsue. Poussant la porte arrière du bar, il sentit l'air frais caresser son visage avant même de mettre un pied dehors. Exactement ce qu'il fallait pour reprendre ses esprits après avoir baigné dans cette chaleur ambiante. Noé roule des épaules pour s'étirer tout en s'avançant vers les voitures pour rejoindre le jeune Oberkampf. D'une main habile il extirpe une cigarette de la poche de son jean, imitant son collègue. « Ce sera d’ta faute si je reprends de plus belle... », lâche-t-il avec un petit regard complice avant de lui emprunter son briquet. Des années qu'il ne fumait plus, Noé. Pourtant, depuis qu'il travaille en restauration il s'y est remis, un peu comme ça en acceptant quelques propositions, piquant une clope à droite à gauche. Il s'en fiche bien que ça lui bousille la santé, tout ce qu'il voit c'est que sur le moment ça lui fait du bien. Visiblement Byron aussi semble savourer sa dose de nicotine, c'est tout juste s'il n'enchaînerait pas avec une deuxième. « Je croyais bien ne jamais réussir à me libérer ! » Petit rire avant qu'il ne remercie son collègue de travail. En quelques sortes Byron avait facilité les choses en lui proposant de le rejoindre le temps d'une pause. Noé glisse à nouveau la cigarette entre ses lèvres pour en prendre une bouffée tout en observant les rues environnantes, c'est plus calme désormais, il semblerait que le plus dur soit passé. « Tiens, si jamais tu t'sens un peu seul. ». Petit clin d'œil alors qu'il lui glisse dans la poche de sa chemise le papier soigneusement pliée par la jeune femme quelques minutes plus tôt. Après tout, elle n'aura pas tout perdu, Byron est charmant.

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Message(#)Juste une illusion... EmptyVen 26 Fév 2021 - 19:31




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J’ouvre les yeux. Noé est là, dans l’encadrement de la porte. Comme une apparition christique, il me fait face. Je tire sur ma cigarette. Ravi de le voir. Il n’est plus au prise avec la brune du comptoir. Il s’approche. Il bombe le torse et s’étire les épaules. Je souris, tandis que, tel David Coperfield, une cigarette apparaît au bout de ses doigts. Comme par magie. « Ce sera d’ta faute si je reprends de plus belle... » Je prends un air choqué ‘Non mais allô quoi ! Le gars, il manque pas d’air’. Il sort de sa poche une clope et il m’accuse d’être l’instigateur de sa rechute dans une addiction à la nicotine. « Quelle mauvaise foi No’ ! Je n’ai fait que fournir le briquet ! » Je lui fais une petite pichenette sur son flanc gauche. Une nouvelle opportunité d’effleurer son corps. « Alors t’enflamme pas ! » Grand sourire. ‘Pow ! Pow ! Pow ! Pow ! Give me five mec !’ Trop fier de mon jeu de mots, je tends hardiment la main vers lui, attendant qu’il réponde à mon geste. Évidemment, il ne se débarrasse pas de sa sèche. Bien au contraire. À mon image, il se nourrit d’elle, aspire la fumée toxique qu’elle libère par combustion lente. Il apprécie l’instant. D’autant que, selon ses dires, il s’est affranchi d’un poids. Celui de la consommatrice…  « Que veux-tu ? Monsieur s’la pète avec ses cocktails et son sourire enjôleur… Tu ne récoltes que ce que tu sèmes. Alors cesses de jouer à la victime ! » Je lui souffle ma fumée au visage. Il fait de l’effet, c’est un fait. Même à moi. Avec sa gueule de gendre idéal. Son sourire charmeur. Sa silhouette parfaite. Il a tout pour plaire. Et il n’en a pas conscience. Je plonge, tête la première, dans ses pupilles azures. Des yeux revolver. Un regard qui tue. Foudroyant. Mes artères s’emballent. Mon sang surchauffe. Son charisme est décuplé tandis que la cigarette se consume au creux de ses lèvres. Un air mystérieux. Énigmatique. Tout droit sorti d’un roman d’Arthur Conan Doyle. Je me perds dans les cascades de ses iris. Électrisantes. Le temps a suspendu son vol. Comme si plus rien ne compte autour de nous. Comme s’il n’y a que lui, moi et le temps présent.

Hélas, nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde. Mes rêveries, mes espoirs s’évaporent lorsqu’il glisse dans la poche de ma chemise un papier. Plié. Sur lequel est griffonné, selon ses propos, un numéro de téléphone. Celui de la cliente. Mais ce n’est pas elle qui m’intéresse. Il se trompe. Si je me sens seul, je n’ai pas envie qu’elle me réconforte. Je ne suis pas sa cible.  « Merci pour ta sollicitude… Mais c’est toi qu’elle a dans le viseur. Pas moi ! Elle te veut toi ! Pas moi ! Elle veut l’homme rassurant, mature, robuste et protecteur que tu es… Qui peut lui faire des cocktails à l’œil ! » Aucune chance de rivaliser. Il attire l’attention. Les regards. Mais c’est le sien qui me transperce, qui me chamboule, qui me fait de l’effet. Pas celui de cette fille. Elle n’aura rien de moi. Elle ne m’intéresse pas. Contrairement à lui. Si je me sens seul, c’est dans ses bras que j’ai envie de me réfugier. Sentir son étreinte. Me nourrir de sa force et me noyer dans son regard. Encore. Je rêve. Je fantasme. Toujours. J’essaie de refouler mon attirance. Elle me joue des tours, disparaît et revient, comme un boomerang. Je tire sur ma cigarette. Silencieux. Je ne peux le quitter des yeux. Il est ma drogue, mon rail de cocaïne. « Depuis quand tu te soucies de ma vie sentimentale ? Je suis un grand garçon ! Et je sais ce que je veux » Lui. Seulement lui. Rien que lui.


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Message(#)Juste une illusion... EmptyVen 5 Mar 2021 - 7:01


Juste une illusion


Il fait doux dehors. Presque trop pour parvenir à faire descendre toute l'effervescence de la soirée. Noé n’a pas calculé le nombre de cocktails qu’il a préparé aujourd’hui mais ce qui est certain c’est qu’il n'est pas loin de battre des records. A l'abris des regards, les deux collègues partagent un moment de répit bien mérité. Ils se sont bien trouvés tous les deux, ça match plutôt bien ensemble au boulot. Un regard, un clin d’œil pour qu'ils se comprennent et ce depuis les premières semaines. Pour autant, Byron refuse d’être responsable de la rechute du barman dans la nicotine, même si c’est bien souvent lui qui propose la pause clope. Noé il suit, parce qu’il reconnaît que cette connerie a des bienfaits surprenants sur le mental, d’autant plus quand cela fait des semaines que l’on enchaîne des journées interminables. Elea elle, détestait la fumée, encore plus le goût du tabac sur ses lèvres, c’est dire elle refusait même de l’embrasser. Noé n’a pas eu d’autres choix que d’arrêter, bien trop accro à la douceur de sa bouche. Mais aujourd’hui elle n’est plus là et Noé a bien besoin de se détendre après cette dure soirée, c’est bien pour ça qu’il ne s’est pas fait prier pour rejoindre son collègue à l’extérieur. Pour toute réponse, l’aîné Decastel se contente de lui renvoyer son briquet dans un lancer bien précis avant de frapper dans la main qu’il lui tendait, pas peu fier de son petit jeu de mots. Byron avait cette énergie débordante, celle du jeune mâle en plein dans la vingtaine, que rien ne parvenait à essouffler.

Tranquillement Noé savoure sa cigarette tandis que le jeune Oberkampf lui assure qu’il a bien cherché à attirer l’attention de celle qui n’a fait que le dévorer des yeux toute la soirée. « Je me plains pas pour autant. » qu’il dit, avec un petit sourire. Ravi de constater qu’il pouvait encore séduire ces demoiselles pleines de bonnes intentions, sans même le vouloir. Il ne sait pas vraiment si un jour il sera prêt Noé, mais il pouvait déjà être confiant quant à l’effet qu’il produisait chez certaines. Comme bien souvent Noé se fait taquiner, secouant la tête en entendant tous les adjectifs qu'employait Byron pour le décrire à travers les yeux de la cliente. « N'exagères pas non plus, et si je peux te faire une confidence je crois bien que c’est surtout pour les cocktails. ». Après tout c'était un avantage non négociable. Ne sachant que faire du numéro de la belle puisqu'il ne comptait pas la revoir ni même la contacter, il lui prit l'envie de donner sa chance à un autre. Byron le fixe avec insistance avant qu’il ne finisse par lui demander depuis quand sa vie sentimentale l’intéressait. A vrai dire, Noé choisissait surtout la facilité pour se débarrasser de cette pensée. « J’dis ça comme ça. » Haussant les épaules, il ne l'obligeait en rien, Byron était bien libre de fréquenter qui il voulait. D'ailleurs il restait assez discret à ce sujet. Ne cherchant pas à le contrarier mais plutôt à le taquiner, Noé eu un élan de curiosité. « Je veux bien te croire mais... j'ai pourtant pas vu l’ombre d’un rencard ces dernières semaines, j’me trompe ? ». Il pouvait parler, lui qui osait à peine regarder à nouveau les femmes qui croisait son chemin. Fermant les yeux un instant, sa tête bascule, il souffle la fumée vers le ciel, lentement. Puis rouvre les yeux, pour la regarder s’évaporer au contact de l’air avant de reporter son attention sur l’homme à ses côtés. « Tu m’en files une deuxième ? » Ose-t-il demander pour prolonger l’instant sous les étoiles.

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Message(#)Juste une illusion... EmptyMer 10 Mar 2021 - 14:55




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« N'exagères pas non plus, et si je peux te faire une confidence je crois bien que c’est surtout pour les cocktails. » Doux Jésus. Il n’a pas conscience de l’aura qu’il dégage. De son regard flamboyant. De son sourire enchanteur. De l’être qu’il montre au grand jour. Sans artifice. Sans faux semblants. Juste en étant naturel. Juste en étant lui-même. Je me perds dans son regard. Ce regard qui fait chavirer tant de cœurs, qui émoustille les jeunes filles en fleur, qui ne me laisse pas indifférent. Candide. Je n’ose le croire. Il ne peut nier l’effet qu’il fait. Sa maîtrise parfaite de l’art du cocktail ajoute de l’eau au moulin. C’est indéniable. Il en met plein les yeux. Néanmoins, c’est l’homme qui interpelle, qui fascine. Rien d’autres. Ses facultés ne peuvent supplanter son charme inné. « Vois-tu, je n’en suis pas si sûr ! Ouvre les yeux Noé ! » Le pouvoir de l’attraction. Solaire malgré lui, ses victimes tombent, une à une, dans ses filets. Dom Juan en puissance. Un mot. Un geste. Elles tombent toutes comme des mouches. La preuve. Il a obtenu un numéro de téléphone. Encore. Je lis dans son regard un malaise. Il n’accepte pas l’évidence. Il plaît. Il préfère se préserver, botter en touche. Se débarrasser de ce fardeau. Me donner le papier. Le glisser dans la poche de ma chemise. Il n’a pas honte ? Je n’ai en aucun cas besoin de lui pour satisfaire mes besoins sexuels. Mes coups d’un soir, je les trouve seul. Comme un grand. Je regarde Noé. Mes yeux percent son visage. Je lui annonce, sans sourciller. « Cette fille n’a aucun intérêt. Elle ne correspond pas à mes critères de beauté actuels. Te voilà prévenu mon Bichon ! » Je mens. Comme un arracheur de dents. Évidemment, la jeune femme est un vrai plaisir pour les yeux. Je refuse simplement d’être la roue de secours. Je sais chasser. Je sais trouver chaussure à mon pied. Elle tombe simplement au mauvais moment. J’ai un cible en vue. Une seule. Lui.

Il l’ignore. Je cache mon attirance à son encontre. Derrière des marques d’affections anodines, pour lui certainement. Pas pour moi. Passer du temps avec lui. Discuter. Le regarder longuement. Partager une cigarette. Effleurer sa peau. Sentir son odeur. Je m’en satisfais. Il est mon pêché inavoué. Je tire une énième fois sur ma cigarette. Je ne quitte pas des yeux. Apaisé par sa présence à mes côtés. Il est ma dose d’opium. Je me sens si léger. Si heureux de partager ce moment avec lui. Rien que tous les deux. Seulement nous deux. Personne pour me le voler. J’ai une envie irrépressible qu’il me prenne dans ses bras, qu’il me sert fort. À m’en couper le souffle. Je veux deviner l’odeur du tabac sur ses lèvres. Je veux percevoir son souffle parcourir mon échine. Ressentir sa force bestiale. Ne faire plus qu’un avec lui. Emporté par mes penchants soudains, je ne l’écoute qu’à moitié. « Je veux bien te croire mais... j'ai pourtant pas vu l’ombre d’un rencard ces dernières semaines, j’me trompe ? » Pourtant, ses propos ont de l’écho. Je suis interloqué. Qu’entends-je ? Qu’ouïs-je ? Le jeune homme scrute-t-il mes moindres faits et gestes ? « J’y crois pas ! Tu me suis ? Il faut que j’ai ton aval pour coucher ? » Demande-je un brin amusé. Comme si, j’avais besoin de son autorisation. Avant de me pointer du doigt, comme un malpropre, qu’il balaie devant sa porte. Sa vie sentimentale et sexuelle est inexistante. Vide. Sans saveur. « C’est l’hôpital qui se fout de la charité ! » Je lève les yeux au ciel ‘Qu’il se décoince un peu du cul, et on en reparlera… Si le souhaite, je peux me sacrifier pour son bien être et sa survie !’ Pensée obscène. Envie malsaine. Que je dissipe d’un revers de main tandis qu’il quémande une nouvelle cigarette… « Quoi ? T’es sérieux Chéri ? » Je lui tapote la joue. Nouveau contact avec sa peau. Je frissonne. Inconsciemment. Je me dresse face à lui. Nos visages à quelques encâblures l’un de l’autre. Je lui crache au visage la fumée aspirée quelques secondes auparavant. Son visage se dissimule derrière  ce voile presque opalescent, tandis que je lui susurre   « Tu m’accuses de perversion… De te pousser au vice... » Silence. Je reprends ma respiration. « Et tu m’en réclames une seconde ? » Silence. « Mais quel grand fou... » Je me recule. Je sors de ma poche mon paquet de cigarettes. Lui tend, pour qu’il se serve. Qu’il prenne ses responsabilités… « Heureusement, je t’aime bien... » Je l’ai dans la peau et, s’il me demandait la lune, je prendrais le risque de lui décocher et lui offrir sur un plateau d’argent et qu’il puisse briller, sans qu’elle puisse lui faire de l’ombre.


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Message(#)Juste une illusion... EmptyLun 22 Mar 2021 - 12:59


Juste une illusion


Bien qu'il semblait être expert en la matière, Noé n'était pourtant pas derrière les comptoirs depuis longtemps. Il découvrait encore le monde de la restauration et finalement s'y plaisait plutôt bien. Certes, il s'agissait d'un milieu prenant, nécessitant une énergie à toute épreuve pour faire face aux périodes de grandes fréquentations mais ce n'est pas ce qui rebutait Noé. Il faut dire que l'aîné Descastel se montrait rarement difficile quand il était question de trouver un emploi. A peine était-il en âge de travailler que Noé n'avait eu d'autres choix que d'accepter les premiers boulots qui se présentaient à lui, ne pouvant se permettre de rester sans rien faire. Surtout face à cet engagement qu'il venait de prendre auprès de son plus jeune frère. Un loyer à assumer et deux bouches à nourrir, ce n'était pas rien. Ainsi, dans les premiers temps Noé s'était retrouvé à proposer ces services à domicile comme artisan ou encore jardinier, avant de finir par trouver une opportunité au garage du coin. Malgré le manque d'expérience, il inspirait plutôt confiance si bien qu'on lui donnait sa chance et qu'en règle générale il s'en sortait haut la main.

En revanche, s'il y avait bien un domaine dans lequel Noé était moins assuré, c'était sa capacité à séduire et à voir l'évidence sous ses yeux. Même Byron tentait de le raisonner car ce dernier s'évertuait à penser que tout venait de son charme. Comme s'il était un apollon ! Certes, il n'était pas désagréable à regarder, il n'allait pas le nier mais Noé était en effet bien loin de s'imaginer tout ce qu'il provoquait. Le barman se contenta de lever les yeux aux ciel tout en tirant sur sa clope. Visiblement, ce qu'il pensait être une bonne action ne semblait pas être perçu comme un cadeau d'après son collègue. Complètement désintéressé par le papier qu'il venait de lui céder. « Vous êtes bien difficile monsieur Oberkampf ! », renchérit-il, taquin. En effet, Byron semblait avoir des critères bien sévères pour que la douce ne lui convienne pas. Peu importe après tout  qu'il s'en saisisse ou non, Noé avait lui trouvé le moyen de se défausser d'une carte dont il n'avait pas l'utilité. Sans le vouloir vraiment, il cherche un peu les ennuis en le questionnant sur ces dernières relations. Devant la vive réaction de Byron, le barman se radoucit, venant même lui donner gentiment un coup de coude. « Détends toi bel étalon, j’vais finir par croire que c’est un sujet sensible ! ». Noé préférait parler de Byron, ça lui éviter de penser qu’il avait un réel travail à faire sur lui pour parvenir à se lancer de nouveau dans une relation. D'ailleurs, le serveur ne se gênait pas pour relever l'aberrance de ses propos, lui qui préférait refiler un numéro de téléphone durement gagné plutôt que de l'inviter à dîner. « Ouais, c'est bien pour ça que tu dois surtout pas prendre exemple sur moi ! », lâcha-t-il dans un petit rire avant de terminer la cigarette qu'il avait entre les lèvres. Il n’en parlait pas Noé, il n’avait pas besoin que quiconque vienne juger ce qu’il faisait, il attendait simplement d’être prêt. Mais aux yeux du monde, la vie sentimentale du beau Descastel pouvait effectivement être un mystère.

Byron croit rêver lorsqu'il ose lui en demander une seconde. Et il n’a pas tord, il abuse un peu le beau Decastel, mais il est comme ça, taquin par nature, il titille et provoque pour jouer mais sans jamais la moindre méchanceté derrière. Son collègue prend un air choqué avant de lui souffler sa fumée au visage. Ce dernier l'amuse avec ces surnoms qu'il lui donne, il ne prend pas ça au sérieux Noé, et finalement ne ressent pas de malaise, pas même lorsqu'il se montre plus tactile. « Faut croire que j’ai de la chance, merci. » Sourire charmeur, petit clin d’œil, il n'y avait pas à dire Noé savait tout de même charmer pour obtenir ce qu’il voulait, c’était un fait. Cela ne semblait pas laisser Byron indifférent étant donné qu'il lui tendit son paquet. « J'te revaudrais ça », glisse-t-il tout en calant l'objet de ses désirs dans sa bouche, s'approchant de son collègue pour qu'il lui allume. Il savourait ce doux poison, sentant toute la pression de la soirée redescendre. « D'ailleurs on pourrait sortir en ville un de ses quatres. ». Il proposait Noé, bien tenté de s'amuser un peu et de laisser le boulot de côté. Trop longtemps qu'il n'était pas allé faire la fête jusqu'au bout de la nuit. Il ne savait pas vraiment si Byron serait prêt à le suivre mais quelque chose lui disait qu'il ferait un bon acolyte. « Pour une fois qu'on pourrait s'enfiler quelques verres plutôt que d'avoir à les servir ! ». Fallait-il encore qu'ils soient en repos le même soir.

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Message(#)Juste une illusion... EmptyJeu 25 Mar 2021 - 15:20




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La fille qu’il m’offre, dans sa grande magnanimité, sur un plateau d’argent ne m’intéresse pas. Je lui fais savoir. Sans animosité. Je ponctue ma prise de parole par un surnom affectueux. ‘Bichon’. Aussi mignon que son porteur. Preuve de l’importance que je donne à mon acolyte. De mon attachement sans borne pour sa personne. « Si être difficile, Monsieur Decastel, c’est de savoir faire la part des choses, entre ce qui est bon pour moi et ce qui est néfaste, alors oui. Je suis difficile ! » Actuellement, passer du temps avec lui, se griller une cigarette en sa compagnie et partager une discussion est plus bénéfique que de s’envoyer en l’air avec une parfaite inconnue. Parfait inconnue qui n’a que d’yeux pour mon ami, quoi qu’il en dise, quoi qu’il en pense. Il reste de marbre face à tant d’attention. Intérieurement, je m’en réjouis. Je refuse qu’il couche avec n’importe qui sous prétexte qu’il a un physique d’Apollon.

Vraisemblablement, tandis que je m’intéresse discrètement à ses conquêtes, il en fait de même. Il ne se cache pas. Il m’épie. « Je ne vais pas me pavaner, au bar, accompagné, juste pour tes beaux yeux Noé… J’ai droit à mon petit jardin secret ! » Il tente de calmer le jeu. « Détends toi bel étalon, j’vais finir par croire que c’est un sujet sensible ! » Sujet sensible. Non. À peine. Parler de mes conquêtes avec Noé, tandis que sa personne hante mes esprits et mes nuits. Il n’ignore. Mais sa curiosité me met dans une position totalement inconvenante.  Parler de mes conquêtes avec Noé, tandis que lui est en pleine traverser du désert. Ahurissant. Peut-être devrait-il un peu travailler sur lui. S’ouvrir. Tenter des choses. Lâcher prise. Arrêter de réfléchir, tout simplement. Se jeter à l’eau.« Ouais, c'est bien pour ça que tu dois surtout pas prendre exemple sur moi ! » Il rit. Il a conscience que sa vie sentimentale se résume à rien. Le vide. Un premier pas sur le chemin de la guérison. « Tu ne peux pas continuer comme ça Noé… Tu as trente berges mon gars !  La vie file… Le temps court… Et toi tu restes là, à moisir. Seul ! » Je me rends compte que mes propos peuvent être un peu violent. Ils doivent agir comme un électrochoc. Pour qu’il se réveille, qu’il se rende compte que la vie vaut d’être vécu. Et que je suis là à l’attendre. À le dévorer du regard. À boire chacune de ses paroles. À profiter de cet instant partagé. À n’oser faire le premier pas, de peur qu’il me rejette. Car j’ai une envie folle de le plaquer au mur. D’unir mes lèvres aux sienne et de ne faire plus qu’un avec lui.

Doux rêve brisé par le son de sa voix me demandant une seconde cigarette. Je m’inscris en faux. Il me fait une leçon de moral pour passer outre celle-ci quelques minutes plus tard.  Je lui tapote la joue avant de lui souffler ma fumée au visage. Avant de le placer devant ses contradictions. Néanmoins, je me plie à sa volonté. À son désir de la seconde cigarette. « Faut croire que j’ai de la chance, merci. » C’est juste lui. Il peut tout me demander, j’accepterais. Je ne peux résister à son charme inné. « J'te revaudrais ça »  « Ne t’en fais pas, je saurais te le rappeler ! » Dis-je en rigolant, tandis qu’il s’approche afin que j’embrase l’extrémité de la cigarette. Il s’éloigne et me fait une proposition alléchante. « D'ailleurs on pourrait sortir en ville un de ses quatre. » Une soirée entre mecs. Je n’attends que ça. Je ne peux que l’accepter. Se voir dans un cadre différent que celui du travail. Et sa remarque est juste… « Pour une fois qu'on pourrait s'enfiler quelques verres plutôt que d'avoir à les servir ! » « Profiter, tel des pachas… J’adore, j’adhère ! » Silence. Le hic. Trouver un créneau qui nous satisfasse tous les deux. Nous ne faisons pas toujours les mêmes horaires. Il travaille certains jours, moi d’autres. Compliqué de s’organiser pour une soirée relâche. « Je crois que samedi en huit, je ne travaille pas… On pourrait profiter de la fièvre du samedi soir boire… Et draguer un peu ! Tu en as besoin… Mais t’inquiète, je t’aiderais à te décoincer ! » Dis-je avec un brin de malice… « Après, si tu préfère me faire profiter de tes cocktails tranquilou pilou chez toi… Je signe ! » Moment plus intime mais sans réel décrochage de sa part.


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Message(#)Juste une illusion... EmptyJeu 8 Avr 2021 - 12:38


Juste une illusion


S'autoriser quelques minutes de pause en compagnie de son collègue faisait le plus grand bien à Noé. Rapidement accaparé par les clients pour concevoir toutes sortes de boissons, il n'avait guère le temps de souffler entre deux commandes, surtout lorsque les lieux étaient bondés comme c'était le cas ce soir. Après la tentative osée de l'aîné Descastel, les deux hommes plaisantent au sujet de la gente féminine et de leurs rencards quasi inexistants. Sans que Noé ne sache trop pourquoi, son interlocuteur semble être un peu sur la défensive, refusant qu'il se mêle de son jardin secret comme il venait de lui signifier expressément. L'intention du barman n'était pas de le brusquer, il s'amusait plutôt de cette taquinerie dont il parvenait rarement à se défaire. Sur la réserve, il n'insiste pas et se contente d'approuver les dires de son collège. Evidement il n'avait aucune obligation à partager ses péripéties amoureuses et de toute manière Noé n'avait pas grand chose de croustillant à raconter en retour. Détail qu'il ne manque de préciser, lui recommandant de ne pas le prendre pour modèle. Byron tente de le faire réagir avec ces quelques mots crus et Noé est loin d'en être inconscient mais comme à son habitude il riposte par la rigolade. « M'en parle pas, je commence déjà à avoir des rides ! ». Levant les yeux au ciel avant de tirer une nouvelle latte sur le cylindre entre ses doigts. « T'inquiète pas pour moi va ! », reprend-il plus sérieusement, comme pour lui assurer qu'il n'avait pas de soucis à se faire concernant sa vie sentimentale.

Une idée naissait dans l'esprit du français, sans tarder il en fit part à son collègue qui semblait bien tenté par l'expérience. Ils s'imaginaient déjà se la couler douce tout au long de la soirée, sans se soucier des clients à satisfaire ni des commandes à servir. Il ne restait plus qu'à jongler avec leur planning pour trouver le moment opportun. « J'ai pas de doute sur le fait que tu seras le meilleur acolyte pour ça. », lui lance-t-il avec un regard en coin. Byron semblait plus que ravi de la proposition et surtout il était prêt à se sacrifier pour remettre Noé sur le chemin de la drague. Ce dernier n'était pas certain d'avoir besoin d'être décoincé mais ce qui est sur c'est que sortir en ville pour rencontrer du monde en dehors du cadre du travail ne lui ferait pas de mal, bien au contraire. « Va pour la folle soirée en club, tu l'as dis toi même, j'en ai bien besoin ! », trancha-t-il en lui adressant un clin d'œil complice. Un peu de lâcher prise était une bonne chose, absolument ce dont il avait besoin en ce moment. La pause cigarette touchait à sa fin, les deux hommes avaient encore à faire avant de quitter leur veste de serveur pour regagner leur lieu de vie. Malheureusement le rangement de la salle ne se ferait pas tout seul, il était tant pour eux de s'y remettre, puisant dans le peu d'énergie qu'ils leurs restaient encore pour voir le bout de cette longue soirée.

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