ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34326 POINTS : 3130
TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
Disclaimer : Ce sujet est à destination de tout membre des gangs de la ville ou personnage touché de près ou de loin par les événements décrits ci-dessous. › L'objectif est que chacun puisse rédiger une réponse ici pour décrire la réaction de son personnage face à la perquisition / la fuite de Mitchell / ce qu'il faisait lorsque tout ça s'est déroulé, comment il l'a appris / quel est son état d'esprit, comment perçoit-il la prise de pouvoir de Raelyn, etc. › Ce n'est pas un "sujet commun" à proprement dit puisqu'il n'a pas vocation à faire interagir les différents personnages entre eux. Pour ça, n'hésitez pas à ouvrir des sujets annexes. › Un tag ne vous oblige absolument pas à venir poster, mais j’ai préféré avertir toute personne gravitant/ayant gravité de près ou de loin autour des intrigues du Club / des gangs de Brisbane. › A nouveau je le répète, vous pouvez dépeindre votre personnage dans le contexte de votre choix, l'objectif reste que l'on puisse cerner son positionnement dans toute cette histoire mais vous êtes libres d'utiliser ou pas les contexte dépeints par les posts précédents.
Chronologie des événements : › Mi janvier : Après plus d’un an d’infiltration au sein du Club, Amos renonce à l’idée de faire tomber l’organisation tout entière. A la place, il dessine avec Olivia Marshall les contours d’un accord d’immunité que Raelyn accepte : elle livrera toutes les informations qu’elle a en sa possession concernant Mitchell et ses activités criminelles mais pose comme condition en retour que lui seul soit appréhendé (ainsi que toute personne tentant de l’aider). Elle insiste également sur ce que son nom ne soit pas versé au dossier comme un témoin potentiel devant une cour quelconque. › 10 février : Rencontre entre Raelyn et Mitchell durant laquelle elle use de menaces voilées pour lui faire comprendre qu'il doit s'attendre à un retour de bâton. Elle glisse une référence à la descente de police de 2015 pour qu'il s'attende à ce que quelque chose se produise au Club. Le boss tombe dans le piège tendu par Raelyn et Amos et rapatrie une partie de la marchandise chez lui, l'autre dans un hangar sur les docks. Le soir même, la Ruche attaque les entrepôts des Docks. Des blessés dans les deux camps sont à déplorer suite aux échanges de tirs. › 12 février : Une taupe d'Alec au sein des forces de l'ordre lui apprend qu'une perquisition est bien prévue pour le jour même, mais qu'elle aura lieu au domicile de Mitchell et non au sein du QG. Partagé entre sa loyauté pour son sang et ses promesses à Raelyn, il finit par décider d'avertir Mitchell moins d'une heure avant la perquisition, lui laissant juste le temps de fuir en laissant tout derrière lui. Les policiers ne mettent pas la main sur lui, le Club est placé sous scellés le temps de l'enquête. Un journaliste local parvient à obtenir quelques images de la perquisition, l’événement est largement relayé par les médias. › 15 février : Mitchell en fuite et ne donnant pas de signe de vie, Raelyn réunit les membres du Club au hangar des docks pour les rallier à sa cause. Elle prend Lou de court et récupère le contrôle de l'organisation criminelle, appuyée par Alec et épaulée dans l'ombre par Amos.
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Dernière édition par Raelyn Blackwell le Ven 26 Mar 2021 - 11:21, édité 1 fois
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34326 POINTS : 3130
TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
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Ils sont venus et un frisson me parcourt l’échine devant leur nombre. Bien sûr, certains brillent par leur absence, certains attendent de voir, attendent des nouvelles de Mitch qui ne viendront jamais, attendent de voir si des représailles s'abattront sur ceux qui profiteront du chaos pour s’effacer, se faire oublier, attendent de voir de quoi demain sera fait avant de sortir de leur cachette.
Mais ils sont venus en grande majorité et, si je sais que je ne devrais pas être reconnaissante, je suis légitime, je mérite que l’on m’écoute un sourire se dessine sur mon visage. J’aimerais qu’Amos soit là puisque, si je n’ai pas besoin d’une main qui me pousse du bout des doigts vers mon avenir, nous sommes une équipe à part entière et sa place est là à mes yeux. Mais il a raison, sur l’heure, sa présence ne me rendrait pas service quand celle d’Alec rend ma nouvelle position plus légitime. Alec que j'abhorre, Alec qui a veillé à mes intérêts ces derniers mois, mais qui m’a menti pendant treize ans. Alec avec lequel je dois apprendre à composer, pour le bien de l’organisation, pour asseoir mon statut : Mitch a failli et son frère me soutient, moi, existe-t-il un message plus puissant que ça ? Alors je lui adresse un sourire de façade, je donne le change, je me poste à ses côtés, un pas en avant cependant. Il s’effacera, ce n’est qu’une question de temps : il aspire à quelque chose d’autre et il ne pourra plus se mentir bien longtemps. En attendant, il sert ma cause et c’est tout ce que je lui demande. Lui, c’est mon amitié qu’il souhaite retrouver mais je ne suis pas certaine que cette voie le mènera quelque part : au moins, je ne le berce pas d’illusions. Travailler avec lui, me montrer avec lui, j’y suis prête. Rire, manger, passer du temps en sa compagnie sont autant de choses qui appartiennent au passé.
Ils sont venus et, évidemment, ils sont agités. Ils ont peur, ils ne savent pas à quoi s’attendre ni ce qu’ils vont devenir. Mon regard croise celui de Sasha qui a l’air bien plus sereine, les bras croisés sous sa poitrine et appuyée contre un mur. J’esquisse un sourire plus franc, avant de me reconcentrer sur mon audience. « Mitchell ne reviendra pas. » Je réponds aux questions que j’entends, murmurées ou assumées selon les profils. « Mitchell est un lâche doublé d’un incapable, et vous le savez, vous le savez tous depuis un moment. » Mitchell qui est resté aux abonnés absents pendant plus de six mois suite au décés de sa femme, Mitchell qui a laissé Lou mettre un pied au Club, Mitchell qui, depuis 5 ans, l’autorise à respirer. « Quand Mitchell a pensé que les flics arrivaient, il a sauvé sa peau. Pas la vôtre. » Puisqu’il les a tous laissés derrière lui. « Quand Mitchell a perdu Mavis, il nous a tous laissés nous occuper du Club. Il a disparu, il a bu, il s’est payé des prostituées et il a cessé d’être notre boss. » Je les ai entendus les bruits de couloir, j’ai tenté au début de les diminuer, de les faire taire et j’ai fait bonne figure. Parce que j’étais loyale, parce que je croyais en lui.
Parce que j’étais trop conne.
« Mitchell m’a laissé les rênes du Club il y a un an et demi en réalité. Et je n’ai plus l’intention de les lui rendre. Je ne sais pas pour vous, mais j’en ai plus qu’assez de rendre des comptes à un lâche, un hypocrite et un traître. » J’échange un regard avec Sasha, que j’ai chargée il y a plusieurs semaines de répandre la rumeur que Mitch aurait trahi l’un des nôtres, qu’il aurait vendu Aaron. Elle a bien fait son travail mon petit ange de discorde. L’idée, plantée dans la tête des membres du Club par mon petit oiseau, semble avoir pris et germé puisque personne ne proteste, puisqu’ils m’écoutent. « Mitchell ne reviendra pas. Je le sais, il le sait - » Je jette un coup d'œil à Alec. « - et vous le savez. Mais je porte le Club depuis des années et j’ai pas l’intention de le laisser tomber aujourd’hui. » Un sourire se dessine sur mes lèvres. Le pouvoir, les grands discours, l’attention des membres du Club m'enivrent : j’ai presque l’impression de toucher du bout des doigts les sensations que me procurait la cocaïne. « Ce sera pas facile. Le restaurant et le bar sont sous scellés, je ne vous apprends rien. Mais je n’ai pas l’intention de reproduire les erreurs de Mitch. Je n’ai pas l’intention d’utiliser des fondations bancales, je veux reconstruire, je veux rendre au Club ses lettres de noblesse. Je veux retrouver ce qu’on avait avant que Mitchell ne nous entraîne tous dans sa chute. » J’y crois et mes yeux brillent. Je me souviens du début des années 2010, je me souviens de l’opulence de l’organisation, je me souviens de la loyauté de ses membres. « Vous me connaissez. Je ne serai pas tendre avec les traîtres. Je ne serai pas tendre avec les lâches et je ne serai pas tendre avec les fuyards. » Il suffira d’un pour l’exemple et les autres faibliront. « Mais vous savez aussi que je serai droite. Que je serai fiable. Que je serai implacable et que je suis le bon choix. » Et pour l’audience, j’échange un dernier regard avec Alec. Je lui retourne même son sourire, quel que soit le dégoût, quelle que soit la déception qu’il m’inspire.
Prochaine étape : trouver de nouveaux locaux. Traquer les fuyards, exterminer les traîtres et m’occuper d’Aberline. Mais chaque jour son combat et j’ai le sentiment que, celui d’aujourd’hui, je l’ai emporté haut-la-main.
It takes a lot to change your plans, And a train to change your mind
L’éclat des quilles qui s’écroulaient sur le parquet résonnaient dans sa tête vide de toute autre pensée que celle qui l’obsédait ; la police était sur les lieux. Chez Mitchell, dans sa tanière, au restaurant, au Club, partout. Enfin, la fourmilière était en feu. Enfin, le prince des rues de Brisbane tombait. Mais cela n’était pas le fait de Lou, non ; Solas lui avait répété le tuyau que ses anciens collègues des stups avaient transmis. Ils l’avaient devancée, ils s’étaient décidés à se bouger et frapper fort. Alors elle ruminait, toute son énergie et sa colère à l’étroit dans son corps en modèle réduit. Elle rageait, se rongeait les ongles jusqu’au sang, enchaînait cigarette sur cigarette en priant de tout son être qu’ils ne l’attrapent pas. Il était à elle. Pas à Amos, pas à Raelyn, pas aux poulets. Rien qu’à elle. La jeune femme s’était persuadée tout ce temps que son destin était d’être celle qui parviendrait à lui mettre une balle entre les yeux, que cela était son dû après toutes ses années à être sa proie. Elle l’avait fait fléchir, trembler, courir au fil des mois. La conclusion lui revenait. Son mental flanchait dès qu’elle imaginait la possibilité que cette opportunité lui soit arrachée. Elle travail travaillé trop dur, sacrifié trop de choses pour que l’histoire se termine de la sorte. Non, il était hors de question que tout ceci ait été pour rien. Portant la Lucky Strike à ses lèvres, ses doigts tremblaient. La nervosité qui émanait de sa silhouette aurait aussi bien pu causer un tremblement de terre sur tout l’Est de la ville. Le regard rougi et exorbité fixant le néant, elle attendait les nouvelles, et les nouvelles ne venaient pas. Seulement l’éclat des quilles dans les allées, comme autant de coups de feu que Lou s’imaginait tirer sur le cadavre de Strange.
“Monte le volume.” lança-t-elle à Danika postée derrière le comptoir du bar tandis qu’elle quittait les quatre murs de son bureau en quête d’un remontant. Qu’importe si les informations n’intéressaient personne au sein de la clientèle, tous avaient désormais la tête tournée vers l’écran de télévision. Le bandeau de la chaîne en continu n’était pas suffisant pour qu’elle réalise que tout cela était bel et bien en train de se passer. Elle devait l’entendre, mot pour mot, et sentir la vibration des syllabes secouer son corps comme pour le sortir d’une trop longue léthargie. C’était le visage de Mitchell, là, à côté de pimbêche qui servait de faire-valoir au présentateur des news. Les images étaient celles du bâtiment de l’américain cerné par les voitures de police. Visiblement, l’information de la descente avait atteint plus d’une paire d’oreilles qui n’étaient pas supposées savoir pour que les médias soient de la partie. Poings serrés, jointures blanches, grinçant des dents, raide à en défaillir, Lou attendait la seule annonce qui l’intéressait au milieu des kilos de cocaïne, de crack et d’héroïne sur lesquels les flics mettaient la main ; tenaient-ils Strange ? Allaient-ils lui arracher sa vengeance et achever de la briser toute entière ?
Dans un sursaut, la jeune femme retrouva son souffle ; son téléphone vibrait dans la poche de son jean. Le numéro était inconnu, masqué. Entre ses paumes moites, elle peinait à s'agripper à l'appareil. Il n’existait que deux raisons valables pour qu’un inconnu la contacte à un moment aussi critique ; pour l’informer que Mitchell était derrière les barreaux, ou qu’il était en route pour le piège qu’elle lui avait tendu des mois de cela en prévention de ce moment précis. Encore une fois, la tête lui tourna tandis que son palpitant s’était logé entre ses oreilles, faisant vibrer les os de son crâne à chaque battement. Sa bouche sèche souffla un allô toussoté. “Aberline ?” Au bout du fil, la voix était celle de Jackson, le contact d’Ichabod. Il était l’une des rares personnes en ville capable de faire disparaître un malfrat de l’ampleur de Strange en claquement des doigts -nouveaux papiers, traversées sous les radars, décollages anonymes-, l’éventail de ses ressources en faisait l’homme de la situation et, forcément, celui dont Lou s’était immédiatement assuré la loyauté. Cependant, jusqu’au dernier moment, absolument rien n’avait garanti à la brunette que Jackson tiendrait sa parole. Mais l’argent avait cet effet-là sur les gens. “Il est en chemin.” dit-il simplement avant de raccrocher aussi sec. En chemin pour la fausse planque qu’elle avait sélectionnée pour être le théâtre des derniers instants de Mitchell. Ô combien de fois s’était-elle rejoué le film des événements inéluctables qui se produiraient là-bas ; le moment où il fermerait la porte en se croyant en sécurité, puis l’expression sur son visage lorsqu’il la verrait sur les lieux, dans l’ombre, révolver à la main. Les images étaient en nuances de gris dans son imagination, saupoudrées d’un léger grain comme les vieux polars. Elle avait toujours rêvé sa vie de cette manière, dans des intrigues dignes du Dahlia Noir ; elle, héroïne Hitchkockienne, lui, gangster au panama. Ils échangeraient un regard, et bam, le coup de feu.
Bam. Strike dans l’allée six. Tandis que Lou était happée dans la fiction, le monde réel, lui, avait repris son cours. Déjà les informations s’étaient remises à cracher du baratin politique. Sans plus attendre, la jeune femme retourna dans son bureau, s’empara du pistolet qu’elle gardait dans l’un des tiroirs, vérifia estatiquement les balles dans le chargeur. Puis on la vit s’envoler tel un courant d’air vers la sortie, seulement pour être rattrapée par Solas sur le parking du bowling. D’un geste sec, elle s’arracha à sa poigne. “J’y vais seule.” Intraitable, des flammes dansantes sur ses iris noisette, Lou tourna les talons. Mitchell Stange allait mourir ce jour-là, tel qu’elle s’en était fait la promesse.
C’était la fin. C’était un moment que l’Américain n’avait clairement pas vu venir. Lorsque son petit frère l’a averti tout juste une heure avant que les flics débarquent dans son appartement à Fortitude Valley, il eut du mal à le croire. Comment, c’était possible ? Pourquoi n’avait-il pas vu venir la menace ? Pourquoi avait-il été autant aveuglé pour ne pas voir qu’il était dans la merde. Il repensait au fait que Raelyn l’avait menacé, que Lou l’avait plus ou moins prévenu de sa chute, les bruits de couloirs prévoyaient également cette chute, à croire que lui seul ne s’en était pas douté. Il avait pris des précautions en stockant la marchandise dans un hangar sur les docks et dans son appartement, mais il ne s’attendait clairement pas à cela. Pour lui, ça devait se dérouler autrement. Les flics étaient censés débarquer au Club et ne rien trouver, c’était ça son plan ! Puis arrivait la question sur la source d’Alec. Comment pouvait-il savoir que les flics allaient débarquer en trombe chez lui. Une question sans réelle réponse, car le temps pressait, il n’avait pas le temps de vider l’appartement de la marchandise, la drogue et les armes stockés pouvaient l’envoyer directement en prison s’il était surpris sur les lieux, il devait fuir, c’était sa seule option. Un appel à son contact Jackson qui était tenu de lui fournir une planque en cas de problème de ce genre. « Je pars dans 5 minutes. » Jackson était réputé dans le milieu pour ce genre de mission et Mitchell n’imaginait pas une seule seconde qu’il pourrait trahir sa parole. Pour lui, c’était le seul homme de confiance qui pouvait lui fournir une planque pour quelques jours à l’abri des regards et surtout de la flicaille pour enfin lui permettre de quitter le pays si ça s’avérait être nécessaire. L’Américain avait ouvert le coffre présent dans sa penderie, y récupérant une arme chargée, des liasses de billets et … son passeport, ou était son passeport ? Il fouilla le moindre recoin avec colère. Il ne mettait pas la main dessus et n’avait pas de temps à perdre. Attrapant un sac de sport présent sous son lit ou le strict nécessaire en vêtement était présent, il regardait derrière les rideaux pour s’assurer que la voie était libre. Soufflant un bon coup, il quitta les lieux sans regarder derrière lui. Il laissait derrière lui toute sa vie, tous ses souvenirs et il avait conscience qu’il n’allait pas pouvoir remettre les pieds dans son appartement avant un moment, voir jamais sous peine d’être attrapé. Casquette sur la tête, il monta à bord de sa voiture, un gros 4x4 aux vitres teintées et démarra en trombe en direction de l’adresse que lui avait communiquée Jackson alors que les sirènes des voitures de police s’entendaient au loin.
Il fuyait, il tournait une fois encore le dos aux siens. Il s’avait que les flics devaient déjà être présents aux abords du Club à la recherche d’informations, il savait que tout le monde devait déjà être au courant des événements en cours et il savait qu’il n’allait pas pouvoir revenir comme une fleure comme la dernière fois. Il devait se bâtir un plan pour se sortir de ce merdier et celui-ci commençait par rejoindre la planque pour réfléchir ensuite. Il s’arrêtait quelques secondes aux abords d’un étang et écrasait son téléphone avant de le jeter à l’eau. Il devait être introuvable et être tracé via son téléphone n’était pas souhaitable. Il déballait le téléphone prépayé qui se trouvait dans son sac d’urgence et était reparti sans attendre, écoutant la radio et apprenant que la perquisition était en cour. « Allez vous faire foutre ! » Qu’il s’exclamait en entendant les journalistes. Il était fini, sa vie était détruite, quiconque suivait les informations savait que Mitchell Strange était un fuyard et un criminel. Les affaires allaient en prendre un coup, mais il n’abandonnerait pas et était bien décidé à ne pas se faire prendre pour retourner en prison.
Il arrivait après une vingtaine de minutes devant la planque qui lui était réservé. Il retirait les plaques de son véhicule pour en mettre des nouvelles, des fausses à un autre nom par précaution, bien content d’avoir gardé son petit kit d’urgence sous son lit. Regardant autour de lui avec méfiance, il s’avança jusqu’à la porte suivant les instructions données par Jackson. Une fois à l’intérieur, il ferma derrière lui et contre toute attente, il se retrouva face à Aberline, arme en main. Ce n’était clairement pas sa soirée et le répit n’était pas pour tout de suite.
Son cœur bat à tout rompre et pourtant son visage ne trahit aucune expression. Il est lisse et sombre, mais plus que tout son regard est froid. Il a croisé les bras sur son torse, un peu en retrait à côté d’elle, la laissant prendre la place centrale de cette nouvelle scène. Lui ne garde sa place de bras droit que d’apparence. Il le sait au fond. Il le voit dans chacun de ses faux sourires qu’elle lui adresse pour les beaux yeux de la foule. Il le sait et s’en contente. Il n’est qu’un faire-valoir, que le porteur d’une couronne qu’il donne l’impression de passer de tête en tête. La prendre de la tête de son frère pour la poser sur la tête de son ancienne amie. Il n’est là que pour ce rôle symbolique, ce soutien qu’il montre fait le lien entre le monde d’avant et celui d’après. Il entérine la chute de son ainé, confirme que Raelyn ne dit que la vérité. Mitchell ne reviendra pas. Mitchell est un lâche et un incapable. Mitchell n’est plus à même de mener ce gang et ça au fond tous ceux qui sont ici le savent. Il est logique que la couronne revienne à la femme qui se tient devant eux quand c’est elle qui a tenu les rênes du gang quand Mitchell a brillé par son absence.
Il avait toujours été d’une loyauté sans limite pour son frère. Si quelqu’un ne l’aurait jamais trahi c’était lui. Pourtant il est là, face à tous ces visages, un pas en arrière derrière Raelyn, un soutien bel et bien présent alors que son frère est en cavale. Il avait fait son choix. Il avait choisi le Club, il avait choisi son amitié pour la jeune femme qu’il avait le besoin de réparer. Il voulait se racheter, il voulait prouver que sa place était belle et bien ici quand il aurait sans doute mieux faire de profiter de ce coup d’état pour disparaître. Finalement il avait fait le choix de sacrifier une loyauté pour une autre.
Son cœur bat à tout rompre pourtant car il sait que les flics ne sont pas tombés sur Mitchell. Malgré le fossé qui les séparait aujourd’hui, il avait été incapable de laisser son ainé tomber, de se laisser attraper par les forces de l’ordre pour un retour immédiat à la case prison. Non il l’avait prévenu à la dernière minute et ça personne ici n'était au courant.
Il ne laisse rien transparaître quand Raelyn détruit à jamais l’image de son ainé. Il se répète que Mitchell a fait ses choix, qu’il ne peut s’en prendre qu’à lui-même, qu’il les a failli et qu’il est tombé. La chute est méritée, elle doit l’être, sinon il ne pourra jamais justifier sa trahison. Il est libéré de l’emprise de l’ainé, pour avoir immédiatement après donné les clés de sa loyauté à quelqu’un d’autre. Ces derniers jours lui laissent un goût amer.
Son regard inévitablement trouve celui de Stacey en premier. Il voit l’incompréhension dans son regard. Le sien se détourne bien vite, il lui a caché ses plans bien sûr. Il regarde ensuite Naomi, se demandant ce qu’elle pense de tout ça, ne pouvant s’empêcher de se rappeler de cette soirée après la perquisition où leur vie là aussi avait semblé basculé. A la différence que cette fois Alec avait joué un rôle en laissant le Club tomber, en laissant Mitch tomber. Il quitte vite son regard à elle aussi. A Caulfield il n’adressera qu’un vague mouvement de tête, il n’avait aucune idée de ce que l’américain pensait de tout cela. Aux autres, il adressera un regard déterminé, pour montrer qu’aucun doute n’était présent. Une illusion de plus. Son restaurant était sous scellé, le club que lui et son frère avaient mis des années à construire l’était tout autant. Son monde s’écroulait en morceaux et Raelyn venait de poser la première pierre d’un monde nouveau. Il n’était simplement pas sûr que ce monde soit le sien, encore moins d’avoir fait le bon choix.
Sa mâchoire se serre imperceptiblement, il n’a pas le choix, ce monde doit être le sien où il aura fait tout cela pour rien… Il n’y a pas de retour en arrière possible et lorsque le regard de Raelyn croise le sien, il sourit.
Ce sourire est une fiction pour la foule rassemblée, ce sourire est le prix d’une loyauté qu’il a de nouveau fait le choix de donner quand il n’est même pas sûr que Blackwell lui pardonnera un jour. Il se berce d’illusions, se persuade que ses choix sont les bons, quand ils sont les mauvais depuis des années. Et si quelqu’un pouvait lui retirer le masque qu’il affiche, cette personne y verrait sûrement un cœur rongé par les regrets et par le poison de la loyauté.
Dernière édition par Alec Strange le Sam 13 Fév 2021 - 10:24, édité 1 fois
Il ne veut pas la guerre. Il ne tiendra jamais un flingue entre ses doigts. Lou dirait que c’est parce qu’il est trop mou pour la vie de criminel mais lui il sait que c’est parce qu’il n’a jamais puisé du plaisir dans le malheur des autres. Il ne fait que survivre dans un monde qui n’arrivera jamais à l’accepter, peu importe les choix qu’il prend.
Il connaît la haine qu’éprouve sa patronne envers le chef du gang adverse. Elle lui a fait signer un contrat avec son sang en lui promettant qu’elle était comme lui : qu’elle voulait simplement faire tomber cette bande de coquerelles, celle qui planté une bombe dans le quartier général des manthas et qui avait fait exploser les murs de briques et décomposé la chair de tous les membres de sa famille. Excepté Ichabod.
Il jette un coup d’œil à son téléphone. Il ne vibre pas. Personne ne l’alerte. Les nouvelles défilent pourtant sur tous les médias : des images de la perquisition font des centaines de vues, des centaines de likes, et beaucoup trop de gens se permettent de passer des commentaires sans réellement connaître la réalité derrière l’organisation. On les traite de connards, de fraudeurs, de débiles, les menaces de mort fusent sans réellement poser d’impact. Et les yeux de Joseph passent entre son écran et la silhouette de Lou, posée au comptoir à plusieurs mètres de lui. Elle ne l’a visiblement pas remarqué, trop concentrée à tendre l’oreille et à écouter les nouvelles comme si ces dernières allaient lui donner des pistes pour trouver celui qu’elle déteste. Ses ongles sont plantés dans le comptoir et le garçon sait que rien ne tournera rond à partir de ce soir. C’est peut-être la défaite d’un ennemi commun mais c’est aussi le début d’une centième guerre ; parce que les truands ne peuvent pas vivre dans la paix. Ils ont besoin de se battre pour respirer, pour prouver leur valeur, même si leur sang tache leurs vêtements.
Il reste immobile mais il la scrute. Au bout de la clope à ses lèvres s’accumule une grande quantité de cendres grises. Il a oublié depuis un moment de s’en départir dans le cendrier. Il n’entend plus le son de sa respiration pourtant rapide, saccadée, parce qu’il essaye de capter celle de Lou comme s’il allait réussir à lire dans ses pensées. Mais elle se lève subitement et disparaît en coup de vent dans son bureau pour en sortir une minute plus tard, les joues rouges, les yeux noirs. Joseph n’a pas le courage de simplement l’arrêter d’un signe de la main pour lui poser une question dont il connait évidemment la réponse. Elle veut disparaître dans la nuit pour empêcher une âme de revoir les rayons du soleil. Danika, au bar, se retrouve seule avec ses bouteilles alors le garçon s’approche d’elle pour lui souffler sa commande : un verre de vodka, comme d’habitude. Et, tandis qu’il jette un dernier coup d’œil par la fenêtre de la salle de bowling, une voiture s’engage rapidement sur le boulevard. Son estomac se noue. Il avale d’une traite sa consommation et déverrouille son téléphone qui s’était fermé depuis quelques secondes sur un des articles de presse les plus récents. C’est évidemment à Ichabod qu’il envoie un premier message : parce qu’il sait que, à partir de ce soir, les choses changeront. Il n’est plus question de famille – il n’a jamais été question de famille. Il peut seulement compter sur sa loyauté envers son ancien patron pour se sortir indemne de cette histoire, lui qui serait le premier à recevoir une balle entre les deux yeux si le secret de cette salle de bowling venait à s’échapper.
Elle est là, fidèle au poste, fidèle au Club. À quelques pas à peine de la sortie, elle reste à moitié dans l’ombre. Tirée à quatre épingles, comme à son habitude. Robe colorée, talons vertigineux, et une pochette en cuir dans la main. Elle a noué ses cheveux en un chignon négligé, et ses yeux clairs sont cachés derrière des lunettes fumées. Le visage de Naomi est impassible, et ne trahit aucune émotion : elle est là, physiquement. Mais mentalement, c’est une toute autre histoire. Droite comme un i, raide comme la justice, et éloignée des autres de quelques pas. Sa distance de sécurité minimale ; Naomi n’aime pas être vue en compagnie des autres. Et, surtout, elle n’a jamais fait l’effort de tisser de liens avec les membres du Club. Trop risqué, trop dangereux, trop éphémère, aussi. Elle attend que la sentence tombe, et elle sait que c’est imminent. Elle le sent. Des murmures parcourent l’assemblée, alors qu’un nouveau duo émerge. Et le Strange qui se présente à eux n’est pas celui qu’elle s’attendait à voir. Elle se redressa légèrement, son attention étant désormais captée par cette nouvelle formule qui ne la convainc pas. Et pourtant, ils se donnent du mal, tous les deux. Mitchell, sans grande surprise, en prend pour son grade.
Mille scénario tournent dans sa tête, sans discontinuer. Les hypothèses sont nombreuses et les réponses, inexistantes. Elle pense à Mitchell. Où est-il ? Que fait-il ? Est-il caché quelque part ? En sécurité ? Va-t-il être traqué ? Par qui ? Pour quelles raisons ? Sera-t-il épargné, si jamais on le retrouve ? Qu’attend-on précisément de lui ? Envisage-t-il de se rebeller, de reconstruire quelque chose ? A-t-il gardé des contacts avec certains membres, ou anciens membres, du Club ? Elle jette un coup d’oeil à l’écran de son téléphone portable, et se mord l’intérieur de la joue en constatant qu’aucune notification n’apparaît. Elle avait été proche de lui. Elle avait été l’atout charme de ses soirées poker. Et, surtout, elle avait toujours été d’une loyauté sans faille à son égard. Alors pourquoi restait-il silencieux ? Ses doigts se crispent sur son téléphone, qu’elle glisse finalement dans sa pochette. Elle réglera ses comptes plus tard. Le temps sera précieux, au cours des prochaines semaines. Elle va devoir être maligne. Elle va devoir être vigilante. Mais elle a été à bonne école ; les conseils de Mitchell résonnent encore au fond de sa tête.
Elle pense à Lara. Leur deal va peut-être prendre une ampleur plus grande encore, maintenant que Mitchell n’est plus là pour gérer convenablement les choses. Parce qu’elle sait déjà une chose, Naomi : elle ne se rangera pas sous la coupe de Raelyn et d’Alec. Le Club est mort, vive le Club ? Très peu pour elle. Elle voit la faille, l’opportunité de s’échapper, l’unique chance de se libérer de ses fers. Et elle va la saisir. Tant pis pour les risques. Tant pis pour la chasse aux sorcières. Dorénavant, elle choisira ses clients, ses cibles, ses intérêts. Elle écartera les cuisses quand bon lui semble, pour qui elle veut, dans les circonstances qu’elle aura choisi. La danseuse et l’escort-girl vont pouvoir faire des étincelles.
Son regard se pose finalement sur Alec, qui se tient aux côtés de Raelyn. Elle cherche à comprendre ce qui l’anime, et les raisons de sa présence ici. Pourquoi il est là, alors que le Club tel qu’il l’a connu est tombé ? Alors qu’il pourrait démarrer une nouvelle vie, en laissant derrière lui toute cette merde ? L’appât du gain est-il finalement devenu trop fort pour le cuisinier ? Elle n’y croit pas. Elle se souvient de lui, quelques années plus tôt. De cet acharnement qu’il avait mis, quand il avait fallu diriger le Club. De ses doutes, de ses craintes. L’indécis de l’époque a vraisemblablement choisi de retourner sa veste aujourd’hui — et elle se demande bien comment il parvient à gérer cette nouvelle position. Elle se souvient de ses bras qui se sont refermés autour de son corps, lui offrant une protection physique sur le monde dangereux qu’ils fréquentaient. Elle se souvient d’avoir été bien, soulagée, rassurée. Et elle se dit que l’allié d’hier est probablement devenu l’ennemi d’aujourd’hui. Elle a un pincement au coeur, mais elle n’a pas le temps de s’appesantir dessus. Dans leur milieu, ils ne font pas dans le sentimentalisme.
Elle s’efface, Naomi. Un pas en arrière, puis un second, puis un troisième. Et se détourne de cette vie, du Club, qu’elle laisse désormais derrière elle.
J’arrive sur les docks, lieu où le rendez-vous a été fixé. Je pénètre d’un pas prudent dans un des entrepôts désaffectés, alors que déjà pas mal de membres du Club sont présents dans le hangar. Ou devrais-je dire ex-membre du Club ? A vrai dire, je n’en sais rien car depuis trois jours, c’est un flou total.
J’ai appris la nouvelle aux infos, alors que j’étais de service à l’hôpital. Je m’étais figée devant ces images qui montraient la perquisition des locaux du Club. Encore plus lorsque le portrait de Mitchell est apparu sur l’écran. Visiblement, les policiers étaient à sa recherche. L’inquiétude se lisait sur mon visage, surtout pour l’ainé des Strange qui m’avait pris, comme son cadet, sous son aile à mon arrivée dans l’organisation. Notre rencontre, quelques jours plus tôt, m’avait laissée entrevoir son mal-être face à cette instabilité grandissante pour lui de gérer le Club. Et surtout face à cette perte de confiance de la part de tous quant à ses capacités à être encore à la tête du gang. Parce que les langues se déliaient et que les conversations allaient bon train dans le bar clandestin quand le loup n’était pas là, l’alcool aidant beaucoup. Et les infos qui passaient en boucle annonçant donc cette perquisition ne faisait qu’affirmer ce qui se disait depuis des mois. La fin, la voilà, et même si mes pensées vont avant tout pour Mitch, elles se dirigent aussi vers mon sort au sein du Club. Parce que mon travail au sein de celui-ci, infime soit-il, me permettait de sortir un peu la tête de l’eau. Car si je me suis embourbée dans tout ça, c’était tout simplement à cause de l’argent. Et rien d’autre. Alors, lorsque je termine mon service ce soir-là et qu’en rentrant, j’entends encore inlassablement les mêmes informations en boucle, j’essaye de joindre plusieurs fois Mitch… Je n’obtiens aucune réponse de sa part. Je tente alors de contacter Alec dont la réponse est immédiate mais qui n’a pas pour autant l’effet de me rassurer. En attendant, l’angoisse grandit, celle de ne plus parvenir à joindre les deux bouts, surtout pour cette petite sœur assisse à mes côtés sur le canapé…
Les discussions s’interrompent soudain quand elle apparait. Raelyn Blackwell. Elle annonce ce que tout le monde sait déjà, rendant cependant l’information encore plus officielle : la chute de Mitchell. Mes sourcils se froncent lorsque, derrière elle, se tient Alec. Il semble soutenir ce changement de règne, lui qui pourtant avait ce lien indéfectible avec son frère, lui qui lui a toujours été loyal. Pourtant, là aussi, leur lien s’est égrené au fil des derniers mois et, même si je peux comprendre que leur relation soit tendue, je ne comprends pas comment il peut soutenir la chute de son frère, qu’il ne soit pas inquiet pour celui pour qui il était prêt à tout… L’incompréhension, oui, c’est ce qu’il peut apercevoir lorsque nos regards se croisent. Parce que je ne comprends pas sa position, je ne comprends pas qu’il soit encore là alors que son frère ne l’est plus. Parce que je pensais que, malgré tout, la famille était ce qu’il y avait de plus important à ses yeux et que, à ce moment même où il se tient face à son auditoire, ou plutôt celui de la jeune femme, il ne montre aucun signe de regrets ou de doutes. Cela dénote avec l’image que j’avais de lui alors qu’il laisse voir cette facette, celle où il est sûr de lui, sûr de ce choix qu’il semble avoir fait de laisser son frère derrière lui, de tirer un trait définitif sur lui afin de continuer à régner aux côtés de Raelyn…
La déception est grande, l’inquiétude l’est tout autant, l’angoisse viendra surtout quand je ne sais toujours pas ce qu’il adviendra de mon emploi, si je vais pouvoir continuer à travailler pour le gang. Et même si je le peux, est-ce que la nouvelle casquette qu’on va me proposer me conviendra ? Est-ce que je serai à la hauteur de leur attente ? Le flou est persistant, même s’il est clair que le Club entre désormais dans une ère nouvelle…
Mais quelle merveilleuse journée. On ne pouvait pas demander mieux. Sasha ne pouvait espérait mieux. Adossée à un mur, en retrait du regroupement, elle observait la scène. Le visage impassible, mais à l'intérieur, tout n'était que joie et bonheur. À ce point-là oui. La jeune femme pouvait lire la déception sur certains visages, et ça ne faisait qu'alimenter l'excitation qui bouillonnait en elle. « Mitchell ne reviendra pas. » Cette phrase suffisait à résumer la situation à elle seule. Non, il ne reviendra pas. Il devait sans doute être en cavale loin de Brisbane ou peut-être à deux doigts de se faire attraper par les forces de l'ordre. Dans tous les cas, ça lui était totalement égal. Sa chute était voulue. Son déclin avait été calculé. Tout avait été millimétré. Et les voilà maintenant dans cet entrepôt, Raelyn devant la petite foule en plein discours. Ça en devenait presque politique. Mais ça l'était en réalité. Tout est question de rallier des gens à la cause de la blonde. Et elle allait y arriver. Le plus dur était fait. Mais s’ils en étaient là aujourd'hui, c'était quand même grâce à Sasha. Pas entièrement, bien évidemment, mais Raelyn devrait s'estimer heureuse de l'avoir à ses côtés. Même si elle sait très bien qu'elle ne le reconnaîtra jamais. Quoique, le sourire franc que cette dernière venait de lui adresser indiquait peut-être le contraire, non ? Sasha hocha la tête. Elle avait tellement bien fait son boulot ces dernières semaines. Faire croire aux membres du Club que Mitchell était un traitre sans vraiment beaucoup d’efforts avait été un jeu d’enfant pour Sasha. Cela avait commencé auprès des escorts, car Sasha savait très bien que la propagation de cette rumeur serait plus rapide si elle partait des leur côté. Des missions comme ça, il en fallait tous les jours. Les personnes écoutaient Raelyn avec attention, sans broncher. La preuve que Sasha avait bien préparé le terrain. La preuve qu’ils étaient prêts à accueillir une nouvelle ère, à se détacher de l’influence de Mitchell pour faire confiance à Raelyn.
Peu importait qui avait été le chef à son arrivée au Club, elle a toujours eu une confiance absolue en Raelyn. Amos, juste derrière. Son absence aujourd’hui se faisait ressentir d’ailleurs. Mais c’était Raelyn qui était venue la chercher, c’était elle qui l’avait guidée. C’était elle aussi, qui l’avait protégée il y a deux ans de cela. Raelyn l’avait secourue. Elle lui avait sans doute sauvé la vie ce fameux soir où Sasha s’était enfermée dans la salle de bain de cette chambre d’hôtel pendant que son client était à deux doigts de démonter la porte. Et seul Dieu sait ce qui se serait passé si Raelyn et un gars du Club n’étaient pas arrivés à temps. Sasha lui en sera reconnaissante à vie. On pourrait dire que cet évènement les aura rapprochées, de la plus particulière des manières car elles ne sont pas pour autant amies. Et Sasha n’en est pas plus son larbin. Un respect mutuel s’est installé entre elles. Elles sont loyales l’une envers l’autre, elles se font confiance. Sasha l’admire, elle est son mentor, sa marraine au sein du Club. Et paradoxalement, elle la hait quand elle se décide à jouer les êtres insensibles et froids. Elle la hait quand elle cherche à avoir le dernier mot, quand elle ne lâche pas le morceau. Dans ce genre de situation, Sasha ne tourne pas autour du pot, elle n’hésite jamais à lui faire part de son avis quand il est divergent. Être loyale et redevable ne signifie pas perdre la capacité d’avoir une opinion. Et c’est sans doute ça, le ciment de leur relation bien que ce soit conflictuel de ce fait.
Mais aujourd’hui, elle était en total accord avec elle. Mitchell n’avait plus sa place au Club. Qu’il ne revienne pas non plus. D’ailleurs son départ, plus sa relation privilégiée avec Raelyn engendraient un changement de taille : elle n’était officiellement plus escort pour le Club. Libre à elle de donner son corps pour de l’argent, elle sera désormais les oreilles et les yeux de Raelyn à plein temps. Et si l’envie lui prenait de faire des passes pour renflouer les caisses, elle garderait tout l’argent. « Vous me connaissez. Je ne serai pas tendre avec les traîtres. Je ne serai pas tendre avec les lâches et je ne serai pas tendre avec les fuyards. » Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres. Plus de traitres au Club. Sasha fera en sorte de surveiller ça de très près. En parlant de traitre, son regard se posa sur Alec qui se tenait juste à côté de la nouvelle Boss du Club. Sasha retint un rire. Quel bonheur de le voir posté à côté de Raelyn. Le frère Strange avait tourné le dos à son aîné pour s’allier à celle qui a tendu un piège à celui-ci. On ne pouvait faire plus ironique. Mais il fallait reconnaître que sa présence était un atout majeur pour rassurer les troupes bien qu’il soit un menteur aux yeux de Sasha. Pour les mêmes raisons que Raelyn. Depuis cette révélation, leur relation était au point mort désormais, leur jeu de séduction s’était envolé. Finis les petites œillades dans le dos de son frère, éteints les messages subliminaux. Sasha ne pouvait composer avec un menteur, de près ou de loin. Malheureusement, elle devait tolérer sa présence au Club pour Raelyn.
Elle détourna son regard du Strange pour se concentrer de nouveau sur celle qui tenait officiellement le Club. Ce dernier était sous scellés, mais ils allaient se relever. Le plus dur était fait et le meilleur était à venir. Et aujourd’hui était un jour à graver dans le marbre. Ce jour qu'elle attendait depuis toujours sans le savoir. Ce jour où le roi déchu avait laissé sa couronne. Ce jour où l'héritière légitime du royaume de la pègre allait s'adouber elle-même. Après tout, on n'est jamais mieux servi que par soi-même non ?
Je n’ai jamais vécu de prise de pouvoir d’un point de vue extérieur. Ce doit être amusant. Toute la pseudo-cérémonie, le discours, les mécontents, ceux qui sont déjà prêts à lécher les pompes d’un nouveau leader peu importe son nom. Le changement au Club était inévitable, je suis simplement étonné qu’il arrive aussi tard. Qu’importe. Ce n’est pas encore cette fois-ci que j’en vivrai l’adrénaline, bien trop confortablement assis au fond de mon canapé, trop concentré sur les bandeaux déroulants en bas des chaînes d’info continues pour réellement me soucier du reste. Les sms arrivent de Joseph, ils partent vers Alec. Les journalistes ne savent que le tiers de ce qu’il se trame réellement, j’ai besoin de plus.
Quelques mois plus tôt, j’aurais simplement changé de chaîne pour m’occuper avec quelque chose d’autre mais aujourd’hui tout est différent et ce serait mentir que de dire que je souhaite toujours autant m’accrocher à ma vie civile. Comme un animal ayant goûté au sang une première fois, il ne peut jamais totalement s’en défaire. Je me pensais réellement plus heureux loin des tracas des gangs mais ce n’était qu’un tissu de mensonges que je me suis répété assez de fois jusqu’à m’en convaincre moi même. Lou refuse de me laisser une place alors je me la construirai moi-même ; ce n’est pas un problème. La première fois, tout m’est tombé entre les mains. Le royaume était là, le trône et la couronne avec. Je n’avais qu’à faire perpétuer tout ce qui existait déjà et le tour était joué. C’était trop facile, trop enfantin. Non pas que je cherche à emprunter le chemin difficile dès que possible, il est simplement question de mériter ce que je possède.
R.B.
J’aurais dû m’en douter. Je repousse le téléphone plus loin tout en me promettant de répondre à Alec plus tard. Pour l’heure, je préfère prendre un verre de whisky pour ironiquement me remettre les idées en place. Je n’aurais pas cru que le Strange resterait fidèle à son nouveau chef mais il m’affirme le contraire. Ce fait ne change rien à ma vision des choses mais il reste toujours intéressant. On doit se voir en personne pour parler plus librement et aborder d’autres sujets. Si je n’oublierai jamais que je dois la mort de mes hommes au Club, je ne passe pas non plus sous silence le fait que Aberline se serve de ma mère comme d’un objet dont elle dispose à sa guise. Ilaria, elle, est encore protégée et loin de tous les maux. Rhea aussi.
Joseph hurle dans le téléphone ; Lou s’en va avec les armes. Solas doit sûrement la suivre comme son ombre. Ils reviendront avec la tête de Mitchell ou ils ne reviendront pas. Je regrette de ne pas être au Bowling, finalement, j’aurais aimé lancé les paris à ce sujet. Même sans être là, j’imagine parfaitement la scène se dérouler sous mes yeux. Ici ou là-bas, je ne me serais pas lancé dans la mêlée. Cette guerre n’est pas la mienne, c’est au moins une certitude. Je m’occuperai plus tard de ce qu’elle laisse derrière elle et de toute la nouvelle configuration qu’elle offre au monde de demain.
Ses proches, ses amis, sa famille. Ceux qu’il connaissait depuis toujours, ou presque. Les derniers arrivés, mais pas les moindres. Sa vie de manière générale, jusqu’à la raison qui le faisait rester à Brisbane. La couronne changeait de tête. Elle ornait désormais celle de Raelyn. Il y a des choses que l’on veut crier sur les toits. Il y a des choses qui ne se disent pas tout haut. Il y a des choses qui sont inqualifiables.
Le vent avait tourné, pour Michell Strange. A cette annonce, des regards s’échangèrent, au sein des docks. Quelques murmurent s’élevèrent, tout juste perceptibles. Tous ne la désiraient pas comme dirigeante, mais tous la redoutaient. C’était la voix de Raelyn qui menait la danse. Des paroles directes et fortes. Mitchell n’était plus. Il s’était envolé, désormais tapis dans l’ombre. Raelyn ne faisait que confirmer ce que certains ressentaient déjà. La poigne de fer dans le gant de velours, c’était elle. Les choix stratégiques, c’était elle.
Le Club, c’était elle.
Geo réfréna l’envie de s’allumer une cigarette. Ce n’était pas le moment. Il s’adossa au mur, écoutant le discours de celle qui était désormais leur nouvelle leader. Elle entérinait la chute de l’ainé des Strange, non sans jeter un oeil au cadet. Celui-ci semblait impassible. Il ne parlait pas mais ne cillait pas pour autant. Si Raelyn annonçait le choix d’un camp, il était évident qu’Alec avait déjà fait le sien.
Raelyn parle et ses paroles font écho en Geo. Son regard se perdit alors sur la crasse qui recouvrait le béton de l'entrepôt. Il devrait saisir l’occasion, fuir avec les autres, comme il savait si bien le faire. Il était rodé, Caulfield. Il en avait fuit, des ténèbres et des fantômes en tous genres. On lui offrait le prétexte parfait pour ne jamais plus mettre les mains dans le cambouis. Adieu le Club, adieu la criminalité, adieu les silences, adieu les mensonges. Adieu cette sensation d’instants volés, de reculer pour mieux sauter. Il pensa à Andrew, il pensa à Mia, il pensa à Erin. N’avait-il pas causé assez de souffrance ? L’heure n’était-elle pas venue de rendre les armes ?
Il céda et alluma une cigarette, plus par dépit qu’autre chose. Il ne partirait pas ce soir, il le savait. Parce que c’était ce qu’il avait toujours connu. Parce qu’il n’avait aucune idée de comment vivre autrement. La fumée s’éleva dans les airs en volutes. Il se souvenait de pourquoi il avait rejoint les rangs du Club. Il savait pourquoi il devait les quitter. Il savait aussi qu’il ne le ferait pas et que sa chute n’en serait que plus traumatique.
Peu après, Raelyn annonça que les traîtres ne recevraient pas de traitement doux. Ah, quel timing risible. Geo soupira. Parce qu’il savait déjà à quel camp il appartenait. Il l’a toujours su. Il allait en chier pour faire machine arrière. Y parviendrait-il seulement, ou finirait-il seul, comme on lui avait toujours répété, suriné ? Il avait au moins le mérite d’être pragmatique. Il ne faisait que gratter des plaies ensanglantées qui ne cicatriseraient jamais. Son regard se posa sur Raelyn, alors qu’elle mettait fin à son discours. Il se posa ensuite sur Alec. Que cachait-t-il derrière ce regard d’acier ? Si une guerre se jouait dans l’esprit de Caulfield, nul doute qu’Alec devait encore avoir l’esprit fumant de la dernière. Etait-elle seulement achevée ?
Il écrasa sa cigarette au sol, en glissa une seconde entre ses lèvres. Il n’a pas le temps de s’attarder. Il n’en a pas la force, ce soir. Le discours est terminé, les dés sont jetés. Que les inconscient fuient, si le coeur leur en dit. Geo n’a aucune idée de ce que lui réserve l’avenir. Au sein du Club ou auprès de ceux qu’il aime, le flou est plus intense encore la fumée qui dansait au plafond. Il s’éclipsa comme il était venu, comme il vivait, discrètement. Une discrétion qui détonnait avec le personnage. Une discrétion qui pourtant faisait un boucan tonitruant sous son crâne.
Il avait prit sa décision. Seul l’avenir pourrait lui révéler le prix à payer.
Vu la tête que tout le monde fait, vu que ça n'aura rien de très étonnant, sans perdre une seconde à essayer de paraître serein Solas plaque tout - façon de parler car le néon qu'il à entre les mains est fragile, il le pose avec précaution - mais il bouge tout de même très très vite pour suivre Lou. Quelques paires d'yeux s'étaient tournées vers lui quand elle est partie, lui il avait levé la tête de son projet déco dès qu'il l'a vue décrocher au téléphone.
Jusque là, il essayait de faire abstraction de l'ambiance à couper au couteau, de la comédie qui se joue aux informations devant les yeux de tous ébahis, qui n'en savent que le quart alors que Dante à pris soin de mettre un avertissement au dessus de la porte en 1555: vous qui entrez ici, abandonnez tout espoir. Solas s'occupait en ouvrant sa livraison. Un néon donc, en forme de croix parce-qu'évidemment, évidemment il le fait. Et rouge, rose ? Parce-que... Saint Valentin ? Vu la nuit qu'il à passé la veille, il a absolument besoin de Jesus pour le sauver. La déco et son salut c'est pour plus tard, c'est pas lui qui se sent prêt à rencontrer le Créateur c'est Lou.
Il était inquiet pour son état d'esprit quand il l'a vu sortir de son bureau à bout de nerfs, inquiétude surpassée mille fois sans palier de progression lorsqu'il à levé la tête parce qu'il l'a vu prendre un appel juste avant de détaler. Ce qu'il fait lui aussi, il détale et il la rattrape si vite, le strike du jour c'est quand il passe à la vitesse du son entre deux personnes qui étaient au mauvais endroit au mauvais moment entre elle et lui. Faites jamais ça.
Il à essayé de dépenser un maximum de la montée d'adrénaline déplaisante dans un bel effort physique pour tenter de se téléporter derrière elle comme un Saiyan, mais ça ne suffira pas. Il l'attrape, à mi-chemin dans son ascension ou dans sa chute allez savoir. Elle se dégage et il la laisse faire parce qu'il n'a même pas l'intention de la retenir, juste de s'assurer qu'elle sait ce qu'elle fait en scrutant dans ses yeux l'état du feu qui y brûle tout au centre.
Il connait trop l'importance du libre arbitre dans la destinée de chacun pour mettre la moindre entrave à celle de Lou. Lui aussi il à une destinée, tragiquement liée à la sienne à priori. Peut être qu'il devra s'en trouver une autre demain tiens, mais à la destinée il y croit dur comme fer c'est peut être pour ça qu'il encourage celle de Lou, il est tout aussi ouf. Juste un truc. Je viens de te dire que je ne pouvais pas vivre sans toi blague à part, tu comptes cartonner et revenir ?
Parce qu'il la laisse tourner les talons, et il fait de même pour se trouver devant le bowling où il va falloir retourner à l'intérieur et... faire comme tout le monde après tout. Faire comme d'habitude même ? L'avantage de la situation de crise c'est que d'une, tout le monde est en crise un de plus un de moins même si Lancelot, ça ferait chier quand même.
Heureusement de deux il est tout le temps à cran le mec est-ce que ce sera la première fois qu'on l'aura vu tendu, c'est pas son état normal ? Quand il rentre ce sont les mêmes regards qui observent son retour pour prendre la tension. Comment vous dire que c'est pas le moment, comme d'hab: Jedi business, go back to your drinks.
En parlant de boire, la première chose sur laquelle il s'arrête en rentrant c'est le bar. Il y a heureusement des raisons d'éviter de se laisser tenter ne serait-ce que la présence de Danika qui y travaille, d'une efficacité redoutable. Autant aller prier pour le bon retour de Lou. alors il retourne plutôt droit sur son néon. Il s'est déjà demandé où le mettre et en hésitant entre le Fight Club et le Strip Club, il en est venu à la conclusion que pourquoi choisir, puisqu'il passe autant de temps dans l'un que dans l'autre. Il ira ou bon lui semble et là tout de suite, c'est pour le Fight Club.
Installer un néon, improviser une séance de sport pour se défouler et ressortir en mesure de ne s'énerver contre personne de la Ruche ? Ça non plus ce ne serait pas la première fois. Sobre il n'a presque que les arts martiaux pour se discipliner. Il ne se drogue pas. Il faudrait insister sur le fait que la Ruche à besoin d'un·e· chimiste doué·e· comme jamais d'urgence. En provenance de la poussière du bled il y a des recettes, des décoctions qui produisent pour de vrai ce que clame haut et fort Red Bull. Mais ça n'a pas un but récréatif c'est à destination de guerriers qui eux mêmes sont destinés à l'Europe. Quitte à consommer ou à se tourmenter pour pas le faire, on pourrait consommer ça. Pas les clients certainement pas, mais lui, en arrivant dans le Fight Club, il à besoin d'un truc tout puissant.
Aisling Hayes
les fleurs du mal
ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994 SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram. STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur. MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps. LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe POSTS : 1377 POINTS : 40
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 moisCODE COULEUR : #ff6699 RPs EN COURS : Sid [14] ♡ Sid [16] ♡ Sid [fb2] ♡ Sinner [r.a.] ♡ Robin [4] ♡
Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.
Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!
Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!
Un vent frais agite ses mèches corbeau, fouette son visage, s’infiltre sous ses vêtements. Les doigts encore enroulés autour de son téléphone portable, elle lève le nez vers le pâle croissant de lune et regarde le jour s’éteindre dans l’immensité nocturne. Au creux de sa paume, des images de perquisition, un gros titre pour confirmer la rumeur de la rue, des bribes d’un passé qui s’effrite sur les cristaux liquides rétroéclairés. Alors c’est vrai, il est tombé. Elle devrait être soulagée, mais elle ne ressent rien. Le cœur voilé d’une lointaine lassitude. Car c’est une histoire aussi vieille que le monde. Les leaders de gangs s’élèvent, s’affrontent et s’effondrent dans une lutte de pouvoir sans fin. Aujourd’hui Mitchell et Raelyn demain. Une fatalité qui scelle bien des destins, comme elle a régi son enfance dans les quartiers pauvres de Belfast, écorchés par le conflit nord irlandais. Dommage collatéral sacrifiée sur l’autel d’un honneur qui reste à prouver, témoin impuissante d’un combat acharné pour s’élever au sommet et s’enivrer de cette gloire qu’on croit posséder en refusant de sentir la chute arriver.
Elle a vu le feu du pouvoir brûler dans le regard glacial de son père et réduire en cendres son âme calcinée. Elle a reconnu la même braise étinceler dans les yeux de ses frères et les consumer. Elle a vu les larmes et la douleur creuser des rides précoces sur le visage de sa mère ravagé par cette vie de violence et de danger. Elle a connu l’insoutenable incertitude, les après-midis pluvieux scotchée à l’écran de sa télévision, le silence assourdissant d’un téléphone cruellement muet quand les nouvelles d’un proche attendent d’être confirmées. Elle a été exposée trop tôt à la morsure glaciale d’un canon en acier appuyé contre sa tempe, a goûté le sang dans sa bouche et sentit son cœur s’emballer en pensant que chaque battement serait le dernier. Elle a trop longtemps essayé d’oublier la peur lancinante qui l’a déchirée en entendant le bang qui l’a délivré ; condamnée à errer le monde dans un brouillard édulcoré pour oublier les ruptures que cette vie a creusée dans sa psyché.
Mais plus aujourd’hui.
Un frisson désagréable parcourt son échine. La gorge sèche, Aisling replie ses jambes contre sa poitrine pour chasser le froid qui s’y est engouffré. T’es plus en Irlande, t’es en Australie. Et les troubles c’est loin d’ici. Elle a fait du chemin depuis, a traversé les océans pour s’éloigner de son pays, seulement pour retomber entre les griffes du club quelques mois à peine après son arrivée à Sydney. C’était Lou, et elle, et la réalité déformée par les substances qu’elles consommaient sous la présence protectrice et terrifiante de Mitchell. Une présence qui lui a semblé rassurante au début. Familière, à l’instar de l’homme impitoyable qui l’a élevée. Et puis les fantômes sont revenus la hanter et elle s’est abîmée en tentant de retrouver cette place qu’elle occupait jadis, un rôle pour lequel elle n’a jamais été taillée. Elle a fait des erreurs, a morcelé son âme et semé des parties d'innocence en chemin qu’elle ne pourra peut-être jamais retrouver. Elle a trahi, aussi. Sacrifié sa loyauté dans l’espoir de sauver sa propre vie, travaillé d’arrache pied pour tenter de réparer cette amitié et absoudre ses péchés. Et le club, c’est derrière toi aussi.
Elle a payé sa dette et tourné le dos après une frayeur de plus, la frayeur de trop. De toutes les blessures imposées par cette vie d’adrénaline et de danger, c’est celle infligée à celui qui est devenu sa raison de vivre qu’elle n’a pu supporter. Elle ferme brièvement les paupières et prend une profonde inspiration, savoure l’odeur âpre de la nuit. Ses yeux se fixent sur une petite bougie dansant dans l’obscurité. Du bout des doigts, elle joue avec la flamme, se délecte de la brûlure sur sa peau pâle, utilise la douleur pour s’ancrer dans la réalité. Se souvenir qu’ensemble, Sid et elle ont pansé leurs plaies et se sont relevés. Ensemble, ils ont tourné le dos au passé. Que les titans continuent donc de s’entredéchirer, de lutter pour ce pouvoir dans l'espoir de briller, pourvu qu’ils le fassent loin d’elle désormais. Elle sait que les étoiles les plus lumineuses sont celles qui s’éteignent en premier.
Une clef tourne dans la serrure et la fait sursauter. Une main appuyée contre sa poitrine, Aisling secoue la tête et laisse échapper un petit rire déphasé. Le cœur froissé de soulagement, elle souffle la bougie et lance un dernier regard à la voûte étoilée. Elle s’est si souvent perdue dans leur immensité, le visage baigné de larmes et l’âme esseulée. Mais elle ne cherche plus sa place. Voilà longtemps, au fond, qu’elle l’a trouvée. Un sourire aux lèvres, elle referme la porte fenêtre et traverse l’appartement pour franchir les quelques mètres qui la séparent de son beau tatoué. Les bras noués autour de son cou, elle presse un baiser contre ses lèvres pour l'accueillir après sa journée : « Tu m’as manqué. »
Pando + whitefalls
you feel like heaven
Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.
Je ne passe pas souvent au bowling ces derniers temps. Lou plonge, elle se laisse avoir par ses vieux démons et je me demande si elle est capable de tenir le coup face à toute cette pression. Je ne suis pas son bras droit, Solas est là pour ça, et je ne sais pas s’il est capable de l’aider vraiment. Ce n’est pas mon problème, je la connaissais déjà quand elle était droguée la jeune femme, mais à cette époque là, c’est moi qui lui vendais sa poudre. Elle n’avait pas d’impact ni sur mon travail ni sur mon avenir, et c’est bien différent aujourd’hui. C’est sûrement pour ça que je vends ce que je dois vendre dans mon coin, mais que je ne reste pas trop proche de toutes les merdes qui sont en train de s’accumuler, que ce soit autour de la Ruche ou du Club.
J’ai entendu quelques histoires. Mitchell a été arrêté, il n’y a plus de restaurants, et la questions que tous les membres de gang se posent c’est qui pourrait avoir les épaules assez larges pour reprendre le flambeau ? Est ce que tout va s’écrouler ou est ce que le Club va renaître de ses cendres ? Je n’en sais rien, et en temps normal je ne m’y intéresse pas. Même si je commence à me demander de plus en plus qui se tient en face de nous, et qui est capable de me mettre en danger en sachant que je suis encore du côté de Lou et de son tout nouveau gang encore fragile. Est ce que maintenant je vais être plus en danger ? C’est bien possible, mais je n’ai jamais eu peur de mourir ou de me battre, alors j’attends de voir ce que nous réserve la suite des événements. Je pense à ma musique bien plus qu’au côté illégal de ma vie, j’ai presque envie d’oublier que je risque ma vie et ma liberté après chaque vente ou chaque bagarre à cause de la drogue. Mais j’aime vivre dans le danger, et je ne m’imagine même pas devoir abandonner tout ça un jour.
Un lourd silence s’est installé dans ma voiture. Pourtant, je jurerais entendre un non ronflant, retentissant juste là, dans ma tête, parce que le regard d’Olivia le hurle par sa dureté. Le mien y est cadenassé alors que je trie toutes les images qui affluent dans mon esprit en ébullition. La première, elle dessine Raelyn que je me figure fière et conquérante en train d’édicter les règles du Club, le sien. Ce soir, elle ajoute une pierre supplémentaire à l’édifice de ma vengeance. Elle pousse Mitchell au bas de son trône pour s’y asseoir après que j’ai consacré plus d’une année entière à dévisser les écrous qui l’y maintenaient. Ce soir, elle récupère le fruit de son travail acharné pour garder le navire à flots quand les errances de l’ancien capitaine le conduisait droit vers la tempête. Ce soir, je ne suis pas auprès d’elle, question de bienveillance, puisque ma présence pour le moment, ne lui serait pas profitable. La seconde, elles sont pour mon enfant détruit par les malversations de Mitchell Strange et de son mac. Je songe à ma chance de faucher sa vie comme du blé mur, sans scrupules, au nom de Sofia et de son honneur, pour venger sa mort. C’est aujourd’hui que je dois le débusquer devant son immeuble et le suivre jusqu’à sa planque pour en finir, histoire qu’il ne soit plus qu’un mauvais souvenir. Alec ne pourra pas opposer sa masse entre lui et moi. Il ne pourra pas lui servir de chien de garde et le préserver de la mort à son corps défendant. Il est auprès de Rae. Il lui offre son soutien tandis que moi, je tergiverse avec ma fidèle amie. Elle, elle me conseille de ne pas agir, de lui prêter fois à défaut d’avoir confiance en la justice. Elle me répète que je ne suis pas comme ça, que je ne suis pas un criminel, mais un homme de bien. Elle me rappelle qu’elle connait ma douleur, qu’elle subit les conséquences d’une même blessure. Elle ajoute qu’elle a pansé les miennes à force de sacrifices, par affection, parce qu’elle est comme une sœur et c’est que son rôle de me protéger de moi-même. Sont-ce là ses arguments les plus évocateurs ? Non ! Celui qui fait mouche, il concerne les conjectures. Quelles sont mes chances d’atteindre mon but quand la ville est quadrillée par des patrouilles de flics ? D’après elle, j’ai plus de chance de finir en prison que d’obtenir vengeance et réparation pour ma perte. Que faire ? A quel saint me vouer quand Rae elle-même, devant une table de billard, a sous-entendu que je valais mieux que toute cette colère que je brasse et qui m’éclabousse ? Aurais-je dû rester à proximité de l’entrepôt où se réunissait les membres du Club ? Convenait-il de l’attendre patiemment ? Aurait-il été préférable d’être moins transparent avec Olivia ? Un mensonge m’aurait évité cette présence inopinée près de l’entrepôt où ma compagne tient le rôle de son existence. J’aurais pu me rendre là où tout aurait dû commencer, là où j’étais supposé me défaire d’un pan de ma rage : devant chez Mitch… Je supplie Liv de me pardonner alors que je tourne la clé dans le démarreur. Je la prie sans mot dire de ne pas m’en vouloir si je suis trop faible pour raisonner. Sauf qu’elle me heurte, Liv. Elle me bouscule de deux vérités : une à propos de Sofia et l’autre concernant Rae. Elle n’aura que faire du Club si Mitchell me cueille d’une balle dans le buffet ou si je croupis en prison. Bien sûr, une part de moi sous-estime autant l’homme que l’institution, mais je ne ricane pas. Et si elle avait raison ? Et si les failles de mon plan s'ouvraient sous mes pieds ? Et si mon vrai dilemme, sur l’heure, n’était pas d’opter entre tuer ou non Strange, mais de me décider entre soupirer sur mon passé ou tendre les bras à mon avenir ? Et si je m’engageais simplement dans la mauvaise direction ? Le doute est raisonnable et, bien que furieux contre moi, contre mes regrets, contre mes futurs remords et contre Liv, j’ai coupé le moteur. Mes sentiments pour Raelyn me ramènent vers la raison et la prudence, grâce à mon amie qui la déteste pourtant. « Chopez-le, Liv. » Ou je le traquerai et, sans le désirer, je tiendrai rancune à l’ancienne militaire pour cet échec. Elle, elle a hoché de la tête, m’a donné une accolade et nous a abandonné, ma rage et moi.
Je me souviens qu’après son départ, j’ai cogné le volant en hurlant, en jurant, en maudissant l’influence de la mère de ma filleule disparue. Je me suis calmé en récupérant dans ma boîte à gants une bouteille entamée d’un whisky bon marché. Elle était dédiée à ces moments de solitude chargés de douleur et de culpabilité. Ainsi ai-je tué le temps et ses notions. Combien de minutes se sont écoulées entre la seconde signant ma première gorgée et celle où j’ai sifflé la dernière ? Combien de cliquetis d’horloge jusqu’à ce que Raelyn reparaîsse, enthousiaste, réjouie et surtout saine et sauve ? Elle m’a trouvé ivre, mais pas à l’usure, juste assez pour que je puisse donner l'illusion d’être comblé de cette victoire, de l’être pleinement. Je suis heureux pour elle, mais j’ai mal pour moi et pour Sofia. Je souffre, mais ma douleur, Raelyn l’a endormie d’un baiser enflammé. Loin d’elle, ma pathologie gangrène, me pourrit. Elle porte un nom : la colère. « Rentrons» ai-je toutefois demandé, d’apprendre apaisé quand toutefois je bouillonne. Qu’importe, la nuit ne fait que commencer.