Elizabeth leva ses paupières avec difficulté. Moins qu’hier, c’était déjà du progrès. Chaque jour elle avançait, même si c’était d’un seul centimètre. Elle avait conscience que chacun d’entre eux assemblés lui permettrait d’avoir à son acquis plusieurs kilomètres même si chaque pas était lourd et éprouvant. La fatigue et la souffrance qu’elle avait sur ses épaules la pesaient. Mais il était temps. Temps de se lever. De se dépasser. De s’accrocher.
La visite de sa famille la semaine précédente avait été un électrochoc pour elle. Le retour à la réalité avait été violent mais nécessaire. Ils avaient été tous là, peut-être pour la première fois de sa vie. En même temps, elle n’avait jamais été aussi mal, la déprime l’avait envahie de la tête aux pieds...Heureusement que Tommy avait remarqué son état et l’avait rapidement partagé à Marius et Scarlett, sinon elle n’était pas sûre qu’elle serait lancée dans la voie de la guérison. C’était même certain que non. Elle avait trop perdu, se laissant dépérir face à son amertume envers la vie et ce qu’elle avait subi. Mais sa fratrie avait réussi à trouver les mots et surtout lui montrer leur amour pour lui transmettre la puissance pour se relever. Elle ne pouvait pas rester dans cet état. Elle se leva, déterminée à puiser dans ses ressources internes de fer, métaphorique ou organique, et enfila une tenue de sport. Elle grignota tout de même une banane pour renforcer le côté organique, histoire que son corps ne la lâche pas. A force de se nourrir de whisky et de chinois à emporter, elle avait pris quelques kilos et affaibli sa condition physique. Rien d’alarmant, merci à sa forme travaillée de plusieurs années, mais assez pour ce soit inconfortable pour elle et surtout sa vue. Elle ouvrit la porte, déterminée à se donner à fond. Elle avait pris la décision de partir sur du nouveau partout où elle pouvait. Elle fit donc un circuit de course différent de celui d’avant. De celui durant lequel elle avait pensé à Connor un nombre incalculable de fois. Différent de celui durant lequel elle avait rencontré Cody. Oui, du nouveau.
Elle fit son heure de jogging et rentra, à bout de souffle. Le plus gros inconvénient du cardio c’est que cela disparait beaucoup plus rapidement que cela s’acquiert. Mais la gêne physique qu’elle ressentait lui faisait du bien, cela lui rappelait où elle en était arrivée, même si en soit, chaque jour elle se posait la question de comment elle avait pu se retrouver dans cet état. Trop de blessures, d’abandons, d’espoirs brisés…Le temps l’usait et à l’approche de la quarantaine elle se demandait si elle retrouverait foi en l’être humain un jour. Ou du moins en les hommes, car il s’agissait bien d’eux le problème. Hayden était la seule de ses amies qui avait perçu qu’elle n’allait pas bien et qui l’avait soutenue coûte que coûte. Elle rentra dans sa douche. Oui, Hayden était restée, elle. Elle ne put s’empêcher de penser à Channing…Elle fit couler l’eau chaude sur elle comme pour panser sa blessure. Elle avait encore du mal à réaliser qu’elle l’avait perdu. Si elle était honnête avec elle-même, ce qu’elle n’était absolument pas, elle réaliserait qu’elle avait bien plus pensé à Channing qu’à Connor ces derniers mois. Voir disparaître son meilleur ami de sa vie l’avait enfoncée encore plus profond dans ce puit interminable de désolation et de tourment. Elle sentit un picotement au cœur mais l’enfouit quelque part où elle espérait ne plus le trouver puis elle quitta à contre cœur la chaleur réconfortante de l’eau, prit son peignoir et commença sa routine matinale de soins. Son visage faisait peine à voir, marqué par ses excès et la tristesse qui avaient creusé son regard. Ses yeux ne pétillaient plus. Retrouveraient-ils leur lumière un jour ?
Elle se dirigea vers la cuisine pour s’activer à préparer un petit déjeuner. Ou du moins avaler quelque chose. Elle n’avait pas la force de lancer quelconque préparation, vidée par son effort physique. Elle fit un sursaut alors qu’elle entendit la sonnerie retentir. A cette heure-ci ? Qui cela pouvait être ? Elle n’attendait absolument personne…Et surtout, elle ne recevait plus de visite depuis longtemps, à part celle d’Hayden mais qui prévenait toujours avant d’arriver. D’un pas décidé et curieux, elle se dirigea vers la porte pour l’ouvrir. Ce qu’elle y découvrit derrière, elle n’aurait jamais pu l’anticiper. Preuve encore que la vie continuait de lui amener qu’elle avait le dessus sur Elizabeth, comme un gagnant qui continue de narguer le perdant avec son trophée même bien après la victoire. Il s’agissait de Channing. Elle ne l’avait plus vu depuis leur fameuse dispute à cause de Connor. Dans un premier temps, elle eut le sentiment d’halluciner car cela lui était arrivé plus d’une fois avec ses grandes prises d’alcool. Mais la réaction de son corps était bien réelle. Il était là, en face d’elle. Son cœur se mit à battre très fort, sa respiration se coupa directement et elle resta totalement figée, sans rien prononcer. Il était magnifique. Il la regarda avec ses yeux sérieux, ses deux billes noisettes avec leur pointe de vert à l’intérieur. Ils avaient toujours évoqué à Elizabeth un champ de campagne apaisant dans lequel elle voulait constamment se réfugier. Oui, il était son refuge. Mais elle ne pouvait désormais plus se ressourcer là-bas. Elle avala sa salive à cette pensée douloureuse et fronça les sourcils de peine. Aucun des deux ne disait rien. Elle sentit une larme lui monter à l’œil mais elle la retint de toutes ses forces. Elle avait tellement envie de le sentir près d’elle, de l’enlacer très fort, avec une telle vigueur qu’il ne pourrait plus jamais s’échapper. Mais elle était paralysée, comme une proie faisant face à un lion qui pouvait décider de lui sauver la vie ou de laisser son corps gésir sur le sol, agonisant jusqu’au dernier souffle.
Dernière édition par Elizabeth Warren le Lun 21 Juin 2021 - 16:47, édité 1 fois
Channing Walker
La couronne d'épines
ÂGE : trente huit ans (26.08.1986) SURNOM : chan par ses proches, souvent monsieur Walker ou Walker tout court STATUT : célibataire, il n'a rien d'autre à offrir que la chaleur de ses draps - et encore MÉTIER : héritier et président-directeur général du Walker Group, entreprise de renom dans le domaine de l'immobilier LOGEMENT : (ça arrive) POSTS : 2608 POINTS : 0
TW IN RP : cicatrices, coma GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, voyage aux quatre coins du monde pour le travail › riche héritier de l'empire immobilier le Walker Group › éloquent, droit et calme, il est d'une nature très observatrice › une jambe meurtrie par un accident de la route, il boite fréquemment › d'apparence assez impénétrable, il a en réalité un coeur trop grand pour son propre bien › propriétaire de trois chats › passionné de belles voitures et motardDISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #cc0000 RPs EN COURS :
WALKER › thought saw your face last night, hoping that could mean something. and i didn't know what to say, so i was saying nothing. now i'm drowing in the bottle that i couldn't wake and hoping that you'll come and save again.
La veille, il assistait à un magnifique coucher de soleil. Le brun en avait admiré les changements de couleurs dans l'horizon, buvant son café à petites gorgées en attendant de le voir disparaître complètement. et ce matin, il en admirait le lever en s'accordant quelques minutes supplémentaires dans ses draps, se laissant bercer par sa douce chaleur. Il ferma les yeux. Aujourd'hui, l'héritier ne travaillait pas. Il avait pris de l'avance ces derniers jours afin de pouvoir s'offrir une journée sans contraintes, et il mentirait s'il disait ne pas avoir espérer dormir plus longtemps. Malheureusement et ce sans grande surprise, il s'était réveillé de lui-même avec un léger retard de dix minutes sur l'heure à laquelle son alarme a pour habitude de le tirer des bras de Morphée. tant pis pour la grasse matinée. Channing se tira hors de son lit et entreprit de commencer sa journée du bon pied, passant sous la douche avant de se faire un café, songeant ce à quoi il allait occuper son temps libre. Il avait bien envie de faire une certaine chose, mais refusait de l'admettre et préférait se résoudre à faire tout sauf ça. Depuis sa dispute avec sa meilleure amie, ni elle ni lui n'avait recontacté l'autre. Pas un message, ni le moindre signe de vie. Il l'avait mise à la porte, avait refermé derrière elle, et c'était la dernière fois qu'il l'avait vue. Pour la première fois depuis leur rencontre, ils étaient restés des mois sans un seul sms. Il mentirait s'il prétendait ne pas avoir écrit des messages avant de les effacer, n'en ayant jamais envoyé un seul. Pas par fierté, mais plutôt par crainte. Par peur de ne pas avoir de réponse, qu'elle l'appelle, qu'elle débarque chez lui ou pire qu'elle l'envoie balader. Il se persuadait que rester dans l'ignorance était la solution la plus sûre, celle où il ne pouvait plus être déçu ni avoir mal à nouveau d'une quelconque façon, mais aussi et surtout car il s'agissait de celle où l'espoir persistait. Ne pas savoir est un droit à espérer que tout finisse par s'arranger, alors que se fixer sur la situation est celui de prendre le risque de tout perdre.
À cheval sur sa cylindrée, le Walker parcourait Brisbane depuis maintenant bientôt deux heures sans avoir de but précis. Il s'aérait les idées, l'esprit léger, sans avoir à surveiller sa montre à chaque coin de rue. et aussi simple que cela puisse paraître, cela lui faisait du bien. Il ne s'était pas rendu compte que sa virée s'était tant éternisée, et sans qu'il soit capable de dire depuis combien de temps il errait dans la ville et ses alentours, il arrivait à nouveau dans son quartier résidentiel. Le brun prit la direction de son loft lorsque la vue de celui où il aimait chercher refuge il y a encore peu le coupa dans son élan. Il freina l'allure, son moteur se mettant à ronronner bien plus doucement. Il pouvait descendre de sa moto, là maintenant, aller toquer à sa porte et être fixé. Il pouvait alléger ses épaules d'un coup, bien plus radicalement que cette sortie ne le lui avait permis et savoir enfin quoi faire concernant la jolie brune. Le choix était sien, et il se gara le temps de clarifier la chose dans son esprit. Mille questions s'y bousculèrent, et il se força brusquement à arrêter de réfléchir. « tu penses trop. » combien de fois le lui avait-elle dis ? elle n'était pas la seule, qui plus est. Mais de la bonne personne, certaines paroles prennent tout leur sens. Chan leva à nouveau les yeux vers le bâtiment et inspira profondément avant d'enclencher sa béquille.
Il descendit de sa moto et retira ses gants, puis son casque. Il ne l'avait pas vu depuis un moment, et pourtant le voilà sur le point de se présenter de la manière la plus banale à sa porte. Ils avaient perdu depuis longtemps cette manière d'être toujours parfaitement apprêté l'un face à l'autre, mais était-ce toujours d'actualité ? étaient-ils toujours d'actualité ? ou étaient-ils sur le point de redevenir des étrangers, avec à la seule différence de la première fois le fait de désormais partager des souvenirs ? Il gagna la porte du loft de Elizabeth, se passant une main dans les cheveux même si ses mèches brunes avaient pris des libertés après le port du casque. Il inspira profondément, se posant une dernière fois la question. Il pouvait toujours faire demi-tour. Après tout, était-elle chez elle ? Est-ce que, plutôt que de voir la porte s'ouvrir sur elle, allait-il découvrir pour la première fois le visage du fameux Connor ? Il se pinça les lèvres en s'imaginant ce scénario. et avant de se trouver une autre excuse, il pressa le bouton de la sonnette, fermant les yeux une seconde. Cette fois, plus de retour en arrière. Il se mit à attendre, son casque pendant au bout de sa main et l'autre ouvrant sa veste de cuir. Il allait étouffer s'il ne le faisait pas, et rapidement les secondes lui parurent interminables. Pourtant, il ne fallut qu'une poignée de ces dernières pour que la silhouette de Eli se découpe sur son appartement lorsqu'elle lui ouvrit la porte. et à ce moment précis, difficile de dire lequel des deux était le plus surpris. L'héritier avait fait la démarche, pour autant et ce jusqu'à la dernière seconde il s'était attendu à devoir faire demi-tour. Mais non, elle était bien là, devant lui, tout aussi figée que le motard. Channing plongea son regard dans celui de la demoiselle, y regrettant à l'instantané lorsqu'il compris y être piégé. Ses iris sérieuses parcoururent celles de la belle, et il laissa les secondes défiler, incapable d'agir. Elle ne semblait pas vouloir lui claquer la porte au nez, ni vouloir le gifler, même s'il lui laissa le temps pour faire les deux, et ce même plusieurs fois. Mais rien ne se passa. Finalement, il battit lentement des paupières et ses sourcils s'affaissèrent, trahissant le fait qu'il n'était pas aussi sûr de lui que sa posture naturelle pouvait le laisser paraître. « Tu me manques, Eli. » souffla t'il d'une voix douce et désolée. Il l'était. Si cela pouvait leur permettre de laisser cet épisode derrière eux, alors il était désolé. Pour ce que ça valait, tout deux avaient dis des choses qu'ils ne pensaient pas, et lui aussi avait sa part de tord dans l'histoire. « Tu me manques, et j'ai pas envie de prétendre le contraire. » répéta t'il, restant sur le seuil sans esquisser le moindre geste. Il n'osait pas bouger. « Je suis désolé, je ne veux pas te perdre. » C'était dis, à elle de faire de cela ce qu'elle voulait. Ses épaules s'allégèrent sous ses paroles, et désormais quoiqu'elle décide de répondre, il savait qu'il n'aurait pas d'autre regret que celui d'avoir essayé.
rainmaker
why does my heart cry ☽ you fooled me from the star when you let me start to love you. its like a bunch of broken picture frames, but the photo still remains the same. and i, i thought it'd be easy to run but my legs are broken. all alone, all we know, its hauting me. making it harder to breathe
Combien de fois y avait-elle pensé à aller le voir ? Elle connaissait cette adresse par cœur. Une fois, en sortant du travail, elle était tellement fatiguée qu’elle avait fait le trajet jusque chez lui sans s’en rendre compte. Son inconscient lui criait d’y aller, de le rejoindre. Mais son cœur était trop meurtri pour essuyer un échec. Il l’avait abandonnée. Que pouvait-elle faire ? Le forcer à être en sa compagnie ? Certainement pas. Elizabeth n’imposait jamais sa présence. Si on ne voulait pas d’elle, elle tournait les talons et poursuivait son chemin. Même si là, en l’occurrence, c’était de façon extrêmement amère.
Elle n’en revenait pas. Il était là, en face d’elle. Elle était incapable de dire ou faire quoique ce soit tant elle était submergée par un cocktail d’émotions. Les sourcils du beau brun s’affaissèrent lui octroyant un regard encore plus sérieux que ne l’était déjà l’intérieur de ses pupilles. Le cœur d'Elizabeth cherchait toujours à battre les records de rapidité, telle une voiture de course sur un circuit de formule un. Elle s’imaginait à tout moment perdre connaissance tellement elle sentait qu’elle n’avait plus aucun contrôle sur son corps. Sa gorge était nouée, son ventre plus serré que jamais. Quand elle lit sur le visage de Channing qu’il allait parler, elle coupa sa respiration.
« Tu me manques, Eli. »
Elle reprit une bouffée d’air en entendant ses mots. Channing les avait soufflés, peut-être murmuré mais elle l’avait entendu clair comme l’eau de roche. Il dut se dire qu’elle n’avait pas saisi la phrase étant donné qu’elle n’avait pas bougé d’un cil.
« Tu me manques, et j'ai pas envie de prétendre le contraire. »
Il ne fit aucun mouvement, peut-être par peur de la brusquer tant elle était paralysée. On aurait dit une statue vivante, comme celles que l'on pouvait croiser dans les rues de grandes villes italiennes comme Florence. Pourtant, si rien n’était visible à l’extérieur, à l’intérieur d’elle, c’était une explosion de sensations.
« Je suis désolé, je ne veux pas te perdre. »
La douceur de sa voix lui faisait l’effet d’une caresse. Elle était pendue à ses lèvres, plus que jamais avec l’envie de les rencontrer. Elle mit toute son énergie à enterrer cette stupide envie. Il était évident qu’elle ne pensait pas clairement. Tout l’alcool ingurgité de ces derniers mois avait du finir par abimer son cerveau. Mais vous voyez, l’inconscient est plus vicieux que l’on ne pense, et bien qu’elle voulait de tout cœur repousser cette pulsion, elle ne pouvait être chassée. Son psychisme ne pouvait faire qu’une seule chose : la transformer. Le sentir, d’une façon ou d’une autre. Il fallait qu’elle nourrisse le manque creusé par son absence. Elle fit donc ce que sa première intuition lui avait chuchoté : elle le prit dans ses bras. Elle ferma les yeux. Il ne la repoussa pas, elle sentait les mains délicates de Channing se resserrer autour d’elle, indiquant clairement qu’elles n’étaient pas prêtes à la laisser. Et là, à cet instant, au contact du corps de Channing, ce fut un soulagement qui s’exprima par la descente de ses larmes sur le chemin des joues d’Elizabeth. Elle ne retenait plus sa respiration, elle avait abdiqué et la laissa s’exprimer à l’état sauvage, indomptée. Le beau brun pouvait probablement sentir le thorax d’Elizabeth se lever et se baisser très rapidement. Elle ne voulait pas le lâcher, s’accrochant à la réalité sensorielle de cette retrouvaille. Elle avait également peur de ce qu’elle pourrait faire si elle le laissait s’échapper. Sans compter le fait qu’elle se refusait à ce qu’il voit ses larmes, ce qui était ridicule car il le sentait certainement. Elizabeth ne pleurait presque jamais. Il était tellement rare de la voir baisser sa garde et montrer sa sensibilité brute en étant aussi vulnérable. Car c’était bien ce qu’elle était en cet instant. Il fallait absolument que le temps s’arrête, d’une façon ou d’une autre. Mais c’était impossible. De très longues secondes s’écoulèrent, voire même peut-être une bonne minute. Elle savait qu’il fallait qu’elle dise quelque chose. Elle tenta de rassembler le peu d’énergie qui lui restait après sa course et surtout ce renversement émotionnel percutant.
« Toi aussi tu me manques…Tellement…»
Des flash des derniers mois se diffusèrent dans l'écran de son esprit. Comment avait-elle pu vivre cette période si noire pour elle sans lui ? Elle avait le sentiment d'avoir traversé un désert et qu'elle retrouvait enfin face à elle de l'eau potable qui venait la revigorer, la rassurer, la remplir de joie et qui chassait un peu plus la peur de l'extinction...
« Tu n’imagines même pas à quel point »
Elle ne le lâchait pas, bien qu’ayant conscience qu’il fallait que cela arrive à un moment ou un autre. Channing devait le sentir. Cela le perturbait peut-être même de retrouver une Elizabeth aussi fragile.
ÂGE : trente huit ans (26.08.1986) SURNOM : chan par ses proches, souvent monsieur Walker ou Walker tout court STATUT : célibataire, il n'a rien d'autre à offrir que la chaleur de ses draps - et encore MÉTIER : héritier et président-directeur général du Walker Group, entreprise de renom dans le domaine de l'immobilier LOGEMENT : (ça arrive) POSTS : 2608 POINTS : 0
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Les secondes se transformèrent en minutes, et ni l'un ni l'autre n'esquissa le moindre geste. Le brun retenait son souffle, le coeur serré à l'idée que sa simple respiration brise ce silence lourd et chargé d'émotions. Il avait l'impression d'étouffer, avec la sensation qu'en insistant un peu davantage il allait finir par réellement s'effondrer sur place. Le moment s'éternisait, son esprit brumeux se posant mille questions, sa veste de cuir s'alourdissant soudainement sur ses épaules. Elle devait dire quelque chose, maintenant, où il allait parler à nouveau et sa voix allait l'abandonner. à quoi diable avait-il pensé en venant toquer à sa porte, à quoi s'était-il attendu ? Il était déjà bien chanceux de ne pas être tombé nez à nez avec Connor, mais n'en espérait-il pas trop en s'attendant à ce qu'elle lui dise quoique ce soit ? Ses lèvres s'entrouvrirent, la mâchoire lourde, pile au moment que choisit la brune pour s'avancer vers lui. Il était tellement perdu avec ses propres émotions qu'il n'avait pas pris le temps de décrypter celles qu'elle lui renvoyait, ainsi lorsqu'elle bougea pour s'avancer vers lui l'héritier se contenta de la regarder avec ses grands yeux noisettes tristes et ce toujours en restant immobile. Jusqu'à ce qu'elle le prenne dans ses bras. Instantanément, un souffle délivra ses épaules qui s'affaissèrent sous le poids dont elles venaient d'être libérées. Il déposa son casque au sol, le lâchant quoiqu'un peu négligemment, et enroula d'une manière protectrice ses bras autour de la belle. Channing ferma les yeux, penchant sa tête près de celle de la demoiselle pour resserrer l'étreinte et il la garda tout contre lui. Son coeur tambourinait si fort dans sa cage thoracique qu'il craignait que ce dernier ne soit audible, pour autant il ne chercha ni à se reculer ni à le calmer. Le parfum familier d'Elizabeth l'enveloppa et il garda les paupières closes en s'accrochant à ce moment dont ils avaient visiblement tous les deux besoin depuis plusieurs mois. Le rythme effréné de son palpitant fut perturbé par les sanglots de la brunette, et ce fut assez pour faire renaître sa culpabilité. Leur conflit en était la cause, ils en étaient la cause. Tous les deux. Car s'il allait persister à remettre la faute sur sa seule personne, il était pourtant bien conscient au fond de son coeur qu'il n'avait pas à le faire. Il n'était pas responsable de ses choix, il avait été sincère avec elle en lui disant son pressentiment sur cette relation, et elle ne l'avait pas écouté. Où en étaient-ils d'ailleurs ? La réponse à cette question n'était pas une priorité, mais cela ne l'empêchait pas d'en mériter une. Channing avait toujours vu en Elizabeth une femme forte, fière et infaillible. Pourtant, aujourd'hui et ce pour la première fois, sa façade s'était fissurée sous ses yeux et elle lâchait prise au creux de ses bras. En était-il l'unique cause ? il l'ignorait. Il n'avait pas besoin de le savoir, pas dans l'immédiat. Le grand brun ne bougea pas, prolongeant le contact en frottant son dos d'une manière réconfortante, silencieux. Il lui laissa tout le temps de se reprendre, d'assimiler ses pensées et de prendre la parole. Si pour lui cela avait été difficile, il n'osait pas imaginer le brouhaha dans la tête de celle qu'il venait de surprendre en sonnant à sa porte. « Toi aussi tu me manques…Tellement… » Son coeur s'allégea, et il se surpris à sourire lentement sans pour autant se redresser ou briser leur proximité. Leurs respirations se calmaient progressivement, l'une cherchant l'autre pour se rythmer, tandis que celle du Walker caressait les cheveux et la peau d'Elizabeth. « Tu n’imagines même pas à quel point. » En réalité, il s'en doutait. Il pouvait l'imaginer, car elle aussi lui avait manqué. « Tu ne m'as jamais serré aussi longtemps, alors si, je suppose que je me doute un peu. » souffla t'il à voix basse, comme s'il avait peur de briser un instant précieux. Une taquinerie parviendrait peut-être à mettre d'une manière délicate un terme à ce câlin. Car ils allaient bien devoir finir par se détacher l'un de l'autre, tôt ou tard, même si l'idée ne semblait pas les enthousiasmer. Le brun prit la décision de se détacher en premier, à contrecœur toutefois, et il se recula lentement en laissant sa main s'attarder sur l'épaule de la demoiselle. Chan n'était pas le genre émotif, toutefois ses iris noisettes brillaient légèrement plus qu'elles ne le devraient. Non, il n'allait pas pleurer, mais l'émotion l'avait clairement gagné. Il se détourna une seconde pour récupérer son casque sur le sol, en profitant pour cacher son regard un instant avant de se reporter sur elle. « Tu me fais entrer ? » demanda t'il avant d'être invité à gagner l'intérieur. Cela signifiait au moins qu'elle était seule, dans l'immédiat tout au plus, et c'était déjà une bonne chose. Il inspira profondément une seconde, et posa timidement ses affaires. Après tout, il avait déjà fait ça plusieurs fois en étant invité dans l'antre de la Warren, pour autant il ne pouvait s'empêcher de redouter de ne plus y être autant le bienvenu qu'il l'avait été. Si lorsqu'ils se voyaient ils se donnaient le plus souvent rendez-vous chez lui pour qu'il puisse faire la cuisine, cela ne l'empêchait pas d'être déjà venu de temps à autre dans son appartement. Il n'osa pas vraiment regarder autour de lui, comme s'il n'en avait pas le droit, et il se reporta assez vite sur Elizabeth. « J'aurais dû revenir te voir plus tôt, mais je n'osais pas. » il fit une petite pause en la regardant, se pinçant les lèvres une seconde. « Mes paroles ont dépassé ma pensée, on aurait dû s'arrêter avant que ça dégénère... On aurait dû être d'accord de ne pas être d'accord. » Il parcourait ses yeux à la quête de la moindre réaction, se taisant en pinçant chastement ses lèvres à nouveau. Il redoutait la portée de ses mots, il avait peur que ces derniers la blessent à nouveau.
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Leurs respirations s’accordèrent en unisson et à l'image d'un beau morceau de musique classique complexe, la mélodie plus calme prit le devant de la scène après la tempête des cuivres. Il suffisait qu’ils se retrouvent l’un à côté de l’autre pour que leurs âmes se reconnectent instantanément.
« Tu ne m'as jamais serré aussi longtemps, alors si, je suppose que je me doute un peu. »
Elle le reconnaissait tellement dans cette phrase. Si Elizabeth utilisait son habileté des mots pour s’échapper des situations émotionnelles trop intenses, Channing n’hésitait pas à user de son humour dès qu’il se sentait dans une position inconfortable. Elle put saisir de suite que ce que Channing ressentait était fort mais elle ne fut pas surprise étant donné ce qu’elle-même éprouvait en cet instant. Son corps entier vibrait, c’était un feu d’artifice de sensations. Elle ne répondit pas à l’espièglerie de Channing et d’ailleurs il n’attendait probablement pas de réplique. Il finit par être le premier à rompre ce contact. Elle savait qu’il fallait le faire mais elle avait le sentiment d’être une enfant à qui on venait de retirer son jouet fraîchement déballé. Elle en voulait encore, elle ne comptait pas s’en lasser avant un moment…Elle fronça légèrement les sourcils, signe de son mécontentement. Mais ce ne fut que le temps de quelques microsecondes car dès qu’elle aperçut le regard de Channing, son cœur se mit à fondre et elle ne put retenir un léger sourire affectueux car elle pouvait apercevoir les pupilles du beau brun qui brillaient plus qu’à la normale. Elle fut ravie de constater que même si le temps avait passé, elle connaissait encore par cœur ces deux billes-là. Elle en avait observé chaque recoin dans toutes les situations possibles. Channing rompit volontairement le contact visuel en se servant de l’excuse de ramasser le casque.
« Tu me fais entrer ? »
Comme seule réponse, il eut la main d’Elizabeth qui vint à la rencontre de la sienne. Il fallait qu’elle le sente encore un petit peu plus…Mais elle se força à la relâcher une fois le pas de la porte passé. Elle devrait se contenter de la dose de Channing qu’elle avait reçue pour l’instant. Son instinct lui soufflait qu’elle pourrait encore se recharger plus tard. Channing déposa ses affaires. Bien qu’ils passaient la majorité de leurs soirées chez l’héritier pour des raisons de praticité culinaire, Channing était quand même venu bien souvent chez elle. Mais là, à ce moment précis, elle sentit la gêne du beau brun dans cet espace et cela l’attrista. Elle voulait tellement que toute cette querelle n’ait pas existé, qu’il revienne dans son loft et dans sa vie comme si de rien n’était, retrouvant tout de suite ses marques…mais c’était impossible. Le passé les avait marqués au fer rouge malgré eux. Elle avala sa salive.
« J'aurais dû revenir te voir plus tôt, mais je n'osais pas. »
Elle ne savait pas par où commencer. Elle se sentait si fatiguée. Pour l’instant, elle le laissa parler.
« Mes paroles ont dépassé ma pensée, on aurait dû s'arrêter avant que ça dégénère... On aurait dû être d'accord de ne pas être d'accord. »
Elle sourit. Oui, ils auraient du se contenter de leur philosophie habituelle. Mais l’enjeu n’avait pas été le même. Connor était un risque potentiel pour leur éloignement et Elizabeth n’en avait pas pris conscience sur le moment. Avec le recul, elle s’était dit que Channing avait peut-être eu peur pour leur amitié et avait inconsciemment voulu protéger leur lien. Mais elle n’avait pas réussi à être à son écoute. La suite n’avait été qu’un effet boule de neige dont personne ne pouvait ressortir intact. Le départ de Connor ensuite avait précipité Elizabeth dans sa phase dépressive et il était déjà trop tard pour elle à l’époque pour trouver la force de rectifier le tir avec son meilleur ami.
Channing se pinça les lèvres. Il était nerveux. Elle ne lui en voulait pas car après tout, elle avait à peine prononcé quelques mots et elle le réalisa en cet instant. Il était temps pour elle de se lancer…
« Je m’en veux aussi beaucoup. »
Et c’était peu de le dire. Comment avait-elle pu renoncer à la présence de Channing dans sa vie ? Elle aurait du balancer son ego de côté dès le lendemain et venir le voir pour l’enlacer tendrement et tourner la page. Mais elle ne pouvait pas savoir ce qui l’attendait...Et elle avait été si blessée par le rejet de Channing, cette fermeté avec laquelle il l’avait si facilement éjectée de son appartement, et de sa vie.
« J’ai pensé tellement de fois à venir te voir aussi mais…je ne pouvais pas, je n’y arrivais pas. »
Son cœur se resserra. Avoir prononcé cette phrase avait été plus douloureux que ce qu’elle avait anticipé. Mais quitte à être dans cette lancée, autant tout balancer…
« Il faut que tu saches Chan, j’ai…fait une sorte de…dépression »
Le mot était si difficile à prononcer. Il faisait si…réel. Elle en sortait d’ailleurs à peine, elle se savait encore fragile. Elle avait honte et elle ne put s'empêcher d'avoir un regard fuyant. Elle ne voulait pas voir l'image que Channing avait d'elle se changer dans ses yeux, elle ne le supporterait pas. Mais elle avait conscience qu’elle ne pouvait pas passer à côté de ce sujet. Channing devait être mis au courant. Elle avait besoin de lui pour continuer à avancer...Elle le voulait à côté d’elle pour continuer à avancer. Mais elle-même ne réalisait pas à quel point…
ÂGE : trente huit ans (26.08.1986) SURNOM : chan par ses proches, souvent monsieur Walker ou Walker tout court STATUT : célibataire, il n'a rien d'autre à offrir que la chaleur de ses draps - et encore MÉTIER : héritier et président-directeur général du Walker Group, entreprise de renom dans le domaine de l'immobilier LOGEMENT : (ça arrive) POSTS : 2608 POINTS : 0
TW IN RP : cicatrices, coma GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, voyage aux quatre coins du monde pour le travail › riche héritier de l'empire immobilier le Walker Group › éloquent, droit et calme, il est d'une nature très observatrice › une jambe meurtrie par un accident de la route, il boite fréquemment › d'apparence assez impénétrable, il a en réalité un coeur trop grand pour son propre bien › propriétaire de trois chats › passionné de belles voitures et motardDISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #cc0000 RPs EN COURS :
WALKER › thought saw your face last night, hoping that could mean something. and i didn't know what to say, so i was saying nothing. now i'm drowing in the bottle that i couldn't wake and hoping that you'll come and save again.
Sa main dans la sienne lui fit l'effet d'une caresse, et le brun s'y laissa aller. Lui aussi était en manque de sa chaleur, de son contact et de son être, et tout cela le frappait brutalement maintenant qu'il était confronté directement à elle. Ses doigts agrippèrent sa main, et sans un mot il la suivit à l'intérieur de l'appartement dans lequel il s'était longtemps senti comme chez lui. Sentiment qui ne l'accueillit pas comme il l'avait espéré, et il eut l'horrible impression d'être un étranger. Un inconnu, là où il s'était senti comme chez lui durant des années. Dans le même loft qui avait écouté tellement de confessions, fait résonner de nombreux rires et vu bien trop de choses pour toutes les citer. La simple pensée de ne jamais parvenir à reprendre là où ils s'étaient laissés le fit frissonner, et il tâcha de la chasser aussitôt en se reportant sur la brune après avoir déposé son casque et ses gants. Channing resta immobile et silencieux un instant en la regardant, incapable de savoir par où commencer avant de finalement franchir le pas. Il fit ce qu'il faisait de mieux, et laissa son coeur lui dicter ses mots pour amorcer cette conversation. Désagréable ou non, elle devait avoir lieu, et Eli ne semblait pas plus apte que lui à la démarrer. Ses yeux ne quittèrent les siens, et il termina ses paroles par celles qui qualifiaient habituellement la fin de leurs querelles. Par celles qui auraient sûrement épargné ce silence radio et bien des maux, mais leur obstination avait été trop forte pour se laisser dominer par celle de l'autre sur ce sujet sensible. Cet homme, ce Connor, l'héritier ne voulait pas en parler plus que nécessaire. Bien sûr qu'il allait attendre d'Elizabeth des explications sur le fin mot de cette histoire, mais après cela il comptait bien ne plus jamais reparler de ce fameux flic. « Je m’en veux aussi beaucoup. » Ces mots lui firent l'effet d'une délivrance. Elle aussi regrettait, et à en croire par son regard qu'il ne connaissait que trop bien, ils allaient pouvoir renouer sans davantage de troubles. Grâce aux années, il avait appris à lire en la belle brune comme dans un livre ouvert, et ce en lettres capitales. et ses yeux, cette douceur dégagée par son regard, valait mille mots. il la laissa toutefois poursuivre, bercé par ces paroles rassurantes. « J’ai pensé tellement de fois à venir te voir aussi mais…je ne pouvais pas, je n’y arrivais pas. » Un nouveau frisson prit vie sur ses bras. Le brun se savait doté d'une poker face imparable lorsqu'il s'énervait au point de faire taire la moindre transcription de ses émotions sur son visage. et visiblement, cette dernière était infaillible au point de faire croire à sa meilleure amie qu'elle ne comptait pas réellement pour lui, au point de mettre un terme à leur amitié en un simple claquement de porte. C'est ce qu'il déduisait des paroles de la demoiselle. Il avait fait naître en elle une telle peur du rejet qu'elle n'avait pas osé venir le voir, de peur d'être à nouveau victime d'une porte close. et alors qu'il s'apprêtait à parler, c'est une nouvelle confession et pas des moindres qu'il lui fit garder les lèvres jointes. « Il faut que tu saches Chan, j’ai…fait une sorte de…dépression » Le mot lui fit l'effet d'un coup de poignard. La brunette chassa le regard, et Chan resta figé sur place. Elle avait été en dépression. Elle avait été au plus bas, tandis que lui n'était pas là pour elle. Le grand brun en oublia soudainement tout ce qu'il avait voulu dire quelques secondes plus tôt, et resta muet de longues secondes. Son Elizabeth avait eu besoin de lui plus que jamais, et il l'avait abandonné. pour lui, dont ne pas être là pour ses proches était une véritable hantise, le pire scénario possible était entrain de se réaliser. Channing baissa les yeux, la gorge si nouée que l'air y circulait difficilement. « Eli, je... » les mots lui manquèrent, et il se contenta de la regarder sans avoir la force de bouger. que pouvait-il dire, ou faire à présent ? Sa culpabilité le rongea d'une manière foudroyante, et il se blâma comme s'il avait été le coupable de tous les tourments de la demoiselle. Sa main s'appuya sur le dossier de la chaise près de laquelle il se tenait, comme pour s'assurer qu'il n'allait pas tomber à la renverse. « J'ai pas été là.... putain, pourquoi je suis pas revenu plus tôt. » lâcha t'il, pressant ses lèvres entre elles par la suite pour s'empêcher d'aller plus loin. Il voudrait lui demander l'adresse du dénommé Connor et aller lui rendre une visite de courtoisie, sur un coup de tête, lui d'un ordinaire si calme et réfléchi. Mais si une chose le faisait inévitablement sortir de son rang, c'était bien le fait que l'un de ses proches soit blessé. et en l'occurrence, Eli n'était pas n'importe qui dans son coeur. Channing releva les yeux vers elle, son regard s'étant égaré dans l'espace durant sa réflexion. « Je ne vais plus nul part, Elizabeth. » souffla t'il, refoulant courageusement son sang chaud. Sa température corporelle devait avoir pris quelques degrés, il le sentait et devait souffler un coup pour la faire redescendre. Le moment était fort pour l'héritier, qui était victime de ses propres émotions, chose rare. Si rare qu'il peinait à la gérer correctement. Il décida alors de centrer ses pensées sur Eli pour faire abstraction de son échauffement, et s'approcha d'elle. « Dis moi ce que je peux faire. » lui demanda t'il, le ton doux et concerné. Il voulait rectifier le tir, de n'importe quelle façon. Ils étaient assez proches pour qu'il n'ait pas à se soucier que la brune pense une seconde à ce qu'il la prenne en pitié ou la juge de quoi que ce soit, et sa demande sonna comme une nouvelle excuse. Il ne voulait pas la contraindre à parler dès maintenant des éléments déclencheurs de son trauma, auquel il devait inévitablement avoir contribué. Tout ce qu'il voulait dans l'immédiat était lui apporter du réconfort, quel qu'il soit. À ce moment précis, Eli pouvait bien lui demander n'importe quoi que le brun acquiescerait de bon coeur.
rainmaker
why does my heart cry ☽ you fooled me from the star when you let me start to love you. its like a bunch of broken picture frames, but the photo still remains the same. and i, i thought it'd be easy to run but my legs are broken. all alone, all we know, its hauting me. making it harder to breathe
Channing connaissait bien assez la brune pour savoir qu’elle pesait toujours ses mots. Parler de dépression n’était pas inoffensif ou réducteur. La brutalité de la souffrance d’Elizabeth avait du venir le frapper en plein visage car Channing peinait à trouver ses mots. Il la contempla de tout son regard bienveillant et protecteur et prit appui sur la chaise. Elle s’imaginait tout à fait ce qui pouvait le traverser à l’instant, sachant bien son éternel besoin de soutenir ses proches : de la culpabilité…
« Ne sois pas désolé, ce n’est pas ta faute. »
Et comme pour orienter inconsciemment la faute vers quelqu’un, même si en soit il n’avait été que la cerise sur le gâteau d’années d’abandons et de déceptions, elle décida de parler de Connor.
« Tu t’en doutes peut-être mais…Connor n’est plus là »
Elle avait si honte. Comment avait-elle pu croire qu’il la rendrait heureuse ? Elle se sentait humiliée et regrettait d’avoir été si naïve. Et même si elle se doutait que Channing allait la soutenir, elle redoutait tout de même le discours qu’il allait tenir. Et si ne serait-ce qu’une toute partie de lui la jugeait ? Elle ne pourrait pas supporter le décevoir…Elle retint sa respiration.
« J'ai pas été là.... putain, pourquoi je suis pas revenu plus tôt. »
Si seulement elle avait su…Si elle avait su qu’il lui ouvrirait de nouveau ses bras, elle se serait jetée dedans. Pas pour elle, car à ce moment-là de sa vie, rien ni personne n’aurait pu apaiser son tourment intérieur. Non, pour lui. Pour ne pas que son pire cauchemar se réalise. Pour le protéger de lui-même et de l’océan de culpabilité qui l’envahissait maintenant. Mais elle n’avait pas pu être là pour elle alors comment aurait-elle pu le préserver ? Elle était obligée de se confronter à cette réalité même si cela la dégoutait profondément.
« Je suis désolée Chan, j’aurais tellement aimé t'éviter la peine que tu ressens maintenant. Mais c’était vraiment impossible pour moi de revenir vers toi. Je pensais que…je ne comptais pas vraiment pour toi et je m’étais enfermée dans ce sentiment d’abandon. »
Comment avait-elle pu se laisser bernée par la froideur apparente de Channing ? Elle savait pourtant mieux que quiconque la capacité qu’il avait à balayer les émotions de son regard et de son attitude. Mais elle avait tellement espéré qu’avec elle il ne serait pas capable de le faire…Car elle voulait se croire différente des autres. Elle voulait avoir cette place spéciale de celle pour laquelle il serait incapable de masquer ses émotions, celle pour laquelle il se montrerait tel qu’il était réellement sans avoir peur, celle qui ferait voler toutes les barrières autour de son coeur. Mais était-ce réellement la place d’une meilleure amie ?
Channing planta ses deux merveilleuses billes dans le regard de la belle et prononça d’une traite, d’un ton déterminé et catégorique.
« Je ne vais plus nul part, Elizabeth. »
Elle voulait s’accrocher de toutes ses forces à ses mots. Elle voulait les graver dans sa mémoire, ne jamais les oublier. Il s’approcha d’elle et le cœur de la belle reprit sa course effrénée dans son corps, il propageait sa vitesse dans l’afflux sanguin qui la parcourait.
« Dis moi ce que je peux faire. »
Il était face à elle, prêt à se mettre au service de son mieux-être, alors qu’il avait probablement autant souffert qu'elle de leur éloignement. Maintenant que cette évidence était en face d’elle, elle se demandait vraiment comment elle avait pu penser que son absence ne laisserait aucune marque…Confrontée à sa propre stupidité, elle ne put retenir ses larmes. Cette fois-ci, bien en face de lui. Et elle était terriblement en colère contre cette partie d’elle qui ne put contenir ce trop-plein d’émotions. Mais ce fut l’envahissement total, pire qu’un bombardement atomique qui ravageait tout sur son passage.
« Ne me regarde pas, je ne veux pas que tu me vois ainsi. Mais putain...ces derniers mois ont été si difficiles. J’ai cru que je ne m’en sortirais pas Chan »
Le dire à haute voix était bien pire que de l’avoir vécu au final. Elle se sentait si fébrile, fragilisée par toute la souffrance qu’elle avait endurée et accumulée. La fatigue était définitivement la une du moment mais cette fois-ci, elle était au service de jours meilleurs à venir car reconnaître ce qu’elle avait vécu l’épuisait mais sortir de ce déni l’aidait à avancer. Et chaque jour, elle se battait pour continuer à se relever.
Maintenant qu’elle était lancée, elle déballa tout, comme si de toute façon elle n’était plus à ça près. Et si jamais en ayant à sa connaissance toutes les données, Channing la trouvait ridicule d'avoir été aussi faible, qu'il la pensait indigne d'être de nouveau dans sa vie et qu'il voulait à nouveau partir, il pourrait le faire de suite. Autant arracher le pansement d'un coup.
« Peu de temps après notre dispute, Connor est parti…Il m’a laissée en laissant une vulgaire lettre d’adieu. Il a décidé d’accepter une mutation à New York sans m’en parler. Je me suis retrouvée…seule et abandonnée. Encore. J’avais le sentiment de n’avoir plus rien pour me raccrocher et…je suis tombée. »
Elle sortit un sanglot, ses joues se recouvraient à flots de cette eau salée qui trouvait son origine dans la douleur de ces derniers mois. Elle avait du mal à parler à cause de sa respiration saccadée mais elle poursuivit.
« J’ai fait n’importe quoi après. Je ne sortais plus, je ne voyais personne, je buvais beaucoup. J’avais l’impression que je n’arriverai jamais à être heureuse avec quelqu'un »
Une partie d’elle le pensait encore mais elle arrivait de plus en plus à la faire taire. Etait-ce si improbable que ça qu'un homme l'aime pour qui elle est réellement ? Elle voulait croire qu'un prince charmant se trouvait quelque part pour elle. Il était peut-être même plus près qu’elle ne le pensait…
ÂGE : trente huit ans (26.08.1986) SURNOM : chan par ses proches, souvent monsieur Walker ou Walker tout court STATUT : célibataire, il n'a rien d'autre à offrir que la chaleur de ses draps - et encore MÉTIER : héritier et président-directeur général du Walker Group, entreprise de renom dans le domaine de l'immobilier LOGEMENT : (ça arrive) POSTS : 2608 POINTS : 0
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WALKER › thought saw your face last night, hoping that could mean something. and i didn't know what to say, so i was saying nothing. now i'm drowing in the bottle that i couldn't wake and hoping that you'll come and save again.
Le grand brun n'était pas irréprochable. Il avait ses failles, comme beaucoup, mais aussi ses secrets et sa part d'ombre. Toutefois, une chose qu'on ne pouvait pas lui reprocher était bien celle de ne pas être là pour ses proches. Il ne prenait jamais une décision quelconque sans penser aux répercussions de cette dernière sur son entourage, et pourtant il avait mis les deux pieds dans le plan en pensant ces derniers mois qu'Elizabeth flirtait le parfait amour avec son policier. Il n'en était rien, loin de là. et si la seule chose qu'il voulait pour sa meilleure amie était son bonheur, il n'avait toutefois pas parié sur Connor malgré l'obstination que cette dernière nourrissait pour lui. et à l'ultimatum qui lui avait été posé, elle avait choisi le lieutenant. Elle ne l'avait pas choisi lui, celui qui avait voulu la raisonner, et elle l'avait perdu. Ils s'étaient perdus. Malgré ça, Channing aurait été heureux pour eux si leur histoire avait fonctionné, heureux de le voir être la raison derrière son sourire. « Ne sois pas désolé, ce n’est pas ta faute. » Non ce ne l'était pas, elle le savait et il le savait, il n'était pas la source des maux de la brune. Mais il y avait contribué, indirectement, et c'était la seule chose qu'il voyait. C'était la seule déduction que faisait son esprit que la culpabilité envahissait à grande vitesse, sans que rien ne puisse venir freiner sa course. « Tu t’en doutes peut-être mais…Connor n’est plus là » Bien sûr qu'il ne l'était plus. Comment avait-il pu se persuader qu'il l'était jusque maintenant ? Ses paupières se fermèrent lentement, brisant son regard, à l'image de la réalité poignante des mots qui résonnaient dans la pièce à vivre. Lorsqu'il rouvrit les yeux, son attention divagua dans le flou de l'espace dans lequel ils étaient, et il l'écouta poursuivre sans intervenir entre-temps. « Je suis désolée Chan, j’aurais tellement aimé t'éviter la peine que tu ressens maintenant. Mais c’était vraiment impossible pour moi de revenir vers toi. Je pensais que…je ne comptais pas vraiment pour toi et je m’étais enfermée dans ce sentiment d’abandon. » Ses sourcils se froncèrent et il reporta ses prunelles noisettes sur elle, secouant lentement la tête de gauche à droite. « Tu ne peux pas sauver tout le monde, Eli. » Ils avaient cette même problématique de vie, celle de se reprocher la faute peu importe qu'ils la méritent ou non, ce qui était bien moins souvent le cas qu'ils ne s'en persuadaient. Ils faisaient parti de ceux qui se sacrifiaient, pour limiter les dégâts aux autres en en prenant la charge. Mais de là à croire qu'ils n'étaient rien l'un pour l'autre ? ils avaient franchi une ligne. « Je suis un meilleur acteur que je ne le pensais. » avoua t'il en la regardant, frissonnant au constat qu'il était parvenu à la persuader ne pas valoir mieux qu'une autre et ce en quelques mots. Une phrase puis une autre avaient balayé des années d'amitié, en une seule soirée. Est-ce ce sur quoi repose toute une vie ? de petites choses ? très certainement. Channing s'approcha à pas lents, plantant son regard dans le sien jusqu'à voir ce dernier s'embuer. « Ne me regarde pas, je ne veux pas que tu me vois ainsi. Mais putain...ces derniers mois ont été si difficiles. J’ai cru que je ne m’en sortirais pas Chan » pensait-elle honnêtement qu'il allait chasser les yeux face à cette réalité ? face à la peine qui inondait brusquement ses joues ? Il avait trop longtemps était absent pour l'être encore une seconde plus. « it's okay not to be. » souffla t'il en passant chastement son pouce sur la joue de la brune pour sécher ses larmes, son regard traduisant la peine qu'il ressentait pour elle. Le coeur du Walker saignait. Cependant, Channing n'eut pas à se poser davantage d'interrogations et dans sa lancée Elizabeth poursuivit. « Peu de temps après notre dispute, Connor est parti…Il m’a laissée en laissant une vulgaire lettre d’adieu. Il a décidé d’accepter une mutation à New York sans m’en parler. Je me suis retrouvée…seule et abandonnée. Encore. J’avais le sentiment de n’avoir plus rien pour me raccrocher et…je suis tombée. » alors il était parti peu de temps après leur dispute. Il ne lui avait pas offert le bonheur avant de la briser, et d'une certaine façon Channing le détesta encore davantage, comme si c'était possible. Une lettre d'adieu ? quel âge avait-il, treize ans ? et durant tout ce temps, il s'était obstiné à visualiser le parfait schéma de leur couple alors que ce dernier s'était détruit aussi vite qu'il s'était crée. Il avait imaginé une Elizabeth heureuse et fière de ses choix, car c'était ainsi qu'il voulait la voir. naïf qu'il était. Son coeur était serré, irrégulier de la voir dans cet état. « J’ai fait n’importe quoi après. Je ne sortais plus, je ne voyais personne, je buvais beaucoup. J’avais l’impression que je n’arriverai jamais à être heureuse avec quelqu'un » le seraient-ils un jour, heureux et comblés ? il l'espérait. réellement. Aucun mot ne serait assez juste pour lui apporter le soutien dont elle avait besoin à l'instantané, rien ni personne n'était suffisant pour cela. C'est pourquoi Channing la reprit à nouveau dans ses bras, car il considéra que c'était la chose la plus utile à faire maintenant que le mal était fait. Les mots lui manquaient, même s'il cherchait les bons. Il la serra contre lui, frottant à nouveau son dos. « Tu es courageuse de me le dire à haute voix. » souffla t'il entre les sanglots de la brunette. « Je ne savais pas à quoi m'attendre en venant, je ne savais même pas si tu voudrais m'adresser la parole... et tant qu'on est honnête l'un avec l'autre, je ne sais toujours pas quoi faire maintenant. » il ne brisa pas leur étreinte, la gardant contre lui. « si ce n'est que je ne vais plus te laisser. Je vais t'aider à aller mieux, sécher tes larmes, t'écouter et te guider du mieux que je peux. Tu iras mieux Eli, c'est promis. » il n'était pas psychologue, certes, mais il était son meilleur ami. et il allait être là pour elle.
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Qui mieux que Channing pouvait dire cette phrase ? Il connaissait le poids des mots qu’il employait. Il avait lui-même du mal à l’appliquer, d’où le fait qu’il savait très bien qu’elle avait besoin de l’entendre. Et peut-être de la graver en elle aussi mais bon, ce n’était pas gagné. Elizabeth avait toujours cette motivation inépuisable de venir en aide à son entourage.
« Je suis un meilleur acteur que je ne le pensais. »
Comment avait-elle pu se laisser berner ? Quand l’émotion prend le dessus sur la raison, il n’y a rien qui soit impossible, y compris le fait de réduire des années de proximité à un seul instant déchirant. La brutalité de ce constat était venue de nouveau la plonger dans le chagrin. Sans compter la culpabilité et la honte qui s’y ajoutaient. Le verre débordait de ce cocktail et ce fut bientôt un océan de larmes qui envahit le visage de la belle. C’était dingue qu’ils en soient arrivés là…mais qu’est-ce qui ne l’avait pas été ces derniers mois pour elle ?
« it's okay not to be. »
La phrase résonnait en son fort intérieur. Elle savait qu’il avait raison mais elle ne se l’autorisait pas. Elizabeth Warren, la figure forte, la femme indépendante et brillante qui avait toujours tout réussi ce qu’elle entreprenait. Enfin tout sauf…sa vie amoureuse. Elle sentit le contact du pouce de Channing sur sa joue. Et ce geste à lui seul suffisait pour traduire tellement de choses. Il n’avait pas envie de fuir la dureté de la peine de la belle. Il restait là, à côté d’elle, prêt à accueillir ce qui viendrait. Elle trouva donc la force en elle d’exposer son mal-être à Channing, qui méritait d’être enfin mis au courant. Et alors qu’elle termina son monologue, la seule réponse du brun fut de la prendre de nouveau contre lui. Elle sentit sa main lui prodiguer une caresse dans le dos et il la décrivit comme courageuse…Qu’est-ce qui était le plus agréable en cet instant ? Le contact de son corps contre le sien ou la bienveillance qui transpirait dans chacune des lettres qui sortaient de ces merveilleuses lèvres ?
« Je ne savais pas à quoi m'attendre en venant, je ne savais même pas si tu voudrais m'adresser la parole... et tant qu'on est honnête l'un avec l'autre, je ne sais toujours pas quoi faire maintenant. »
C’était si bon de se retrouver à côté de Channing. Lui, qui la comprenait mieux que tellement de personnes. Elle avait oublié le sentiment apaisant qu’elle pouvait ressentir juste en sa présence. Et la douceur des mots qu’ils prononçaient ne venaient que bercer davantage son âme d’amour. Il ne relâcha pas l’étreinte. C’était tout simplement enivrant…Elle avait envie de ne plus jamais quitter ses bras, de s’y cacher dedans. Elle avait retrouvé son refuge préféré, elle avait retrouvé sa maison.
« Si ce n'est que je ne vais plus te laisser. Je vais t'aider à aller mieux, sécher tes larmes, t'écouter et te guider du mieux que je peux. Tu iras mieux Eli, c'est promis. »
La promesse était ambitieuse mais oui, elle savait qu’elle irait mieux. Et son instinct lui soufflait que oui, Channing serait désormais là pour l’aider dans cette quête du mieux-être. Ses épaules étaient bien assez solides pour soutenir la fébrilité et la vulnérabilité provisoires de la femme d’affaires.
« De toute façon je ne te laisserai plus partir Chan. Pas maintenant qu’on est enfin réunis. »
Un petit sourire timide se dessina sur son visage. Non, c’était une évidence pour elle maintenant. Elle relâcha avec peine l'enlacement. Elle put percevoir dans l’air des effluves de son parfum. La familiarité de cette odeur était réconfortante. Ses deux billes avaient retrouvé de la lumière…Il était sa lumière.
« Ta présence aide déjà beaucoup. Et puis tu sais, ça commence à aller mieux depuis plusieurs jours déjà. Mes frères et ma sœur sont venus me sortir de cette spirale infernale »
Elle voulait le rassurer, lui faire savoir qu’elle avait été épaulée. Enfin, plutôt qu’on l’avait secouée, mais dans le bon sens et avec beaucoup d’amour. Elle avait été tellement touchée de l’intervention de sa fratrie. Leur inquiétude, leur sollicitude, leurs encouragements, leur soutien…Jamais sa fratrie n’avait été aussi impliquée dans sa vie.
« Je leur dois beaucoup »
Maintenant, plus que jamais, elle savait qu’elle ferait son maximum pour leur rendre la pareille. Elizabeth avait toujours été dévouée envers sa famille mais cette fois-ci, elle voulait le rester en évoluant. Cette dépression avait été en réalité une force créatrice en elle, une tentative de tracer un autre mode de rapport au monde. Elle le sentait. Oui, désormais, elle comptait bien apporter du changement dans sa vie.
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