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 i stare at you everytime you look away (jarchie #7)

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Message(#)i stare at you everytime you look away (jarchie #7) EmptyVen 12 Fév - 22:52

I stare at you everytime you look away.

Les yeux clos, les traits parfaitement détendus, James se sentait flotter sur l'eau comme un de ces bateaux en papier qu'il fabriquait étant enfant chaque fois qu'une averse inondait les trottoirs et creusait de petites flaques d'eau devant la maison de son père. Son bras dépassait légèrement du matelas gonflable et sa main s'amusait à cajoler la surface de l'eau. Aux alentours, seuls les rires de ses employées venaient troubler le calme absolu de ce moment et son sourire, lui, avait d'ailleurs rarement paru aussi paisible. Il y a longtemps qu'il ne s'était pas autorisé à se détendre, faire le vide et accepter de ne se concentrer que sur l'instant présent. Lorsqu'Archie les avait invités à cette pool party dans son jardin, James y avait vu l'occasion pour ses couturières de laisser retomber la pression des dernières semaines et s'était promis qu'il les laisserait profiter sans plus endosser le rôle de patron ni mentionner Weatherton. Mais au bout du compte, c'est lui qui se prenait au jeu. Lui, qui à son arrivée avait écarquillé des yeux ébahis en découvrant cette spacieuse villa et cette immense piscine. Lui, qui savourait ces moments de calme et cette sensation de chaleur courant à travers ses veines chaque fois que les rayons du soleil dansaient sur sa peau. Il en oubliait pour un instant qu'il n'avait aucun t-shirt pour entretenir sa pudeur et qu'il apparaissait à ses employées tel qu'elles ne l'avaient jusqu'ici jamais vu. Une idée cependant bien moins troublante que celle qu'Archie le voyait lui aussi torse-nu pour la première fois. C'est au moment où cette pensée effleura son esprit que les cris et les rires s'intensifièrent autour de lui, brisant la bulle qu'il avait formée entre lui et le reste lorsque plusieurs de ses employées se mirent à l'éclabousser – et à voir leurs mines rieuses lorsqu'il rouvrit les yeux, ça n'avait rien d'un accident. « Eh, c'est un complot ! » James rouspéta pour la forme, malgré tout incapable de retenir un rire désabusé lorsqu'elles semblèrent toutes vivre les moments les plus drôles et exaltants qu'elles aient passé depuis longtemps. « Vous en profitez juste parce que vous savez que j'ai aucun pouvoir ici. » Dans la villa d'Archie, où il se faisait étrangement petit depuis qu'il avait découvert les lieux, plus troublé qu'il n'en donnait l'impression de plonger tout entier dans l'univers de l'actionnaire quand Archie l'avait pourtant fait avec le sien la première fois qu'il avait découvert son atelier. « On veut seulement que tu t'amuses, James. » Et Chelsea de surenchérir, après un coup d’œil complice à sa collègue. « Pour une fois que tu peux penser à autre chose qu'au boulot. » Un complot, définitivement. Et il trouvait ça attendrissant, en réalité, qu'elles se soucient autant de le voir s'amuser quand lui avait exactement les mêmes préoccupations à leur égard. Mais il était leur patron, c'était normal qu'il veuille leur offrir une occasion de savourer un repos bien mérité. Mais lui, donnait-il à ce point l'impression d'avoir besoin de décompresser ? « Si vous devez vous amuser à vous asperger d'eau, je préfère quand même jouer les arbitres un peu plus loin. » Il se fendit d'un dernier sourire entendu, leur souhaita de passer un bon moment toutes ensembles et finit par descendre de son matelas gonflable pour se rapprocher du bord. Il se détendrait plus encore en les observant depuis un endroit où il ne risquerait de se prendre un jet d'eau dans les yeux.

Sortant du bassin, James aurait pu hésiter un moment avant de rejoindre Archie à hauteur du plongeoir mais fit tout l'inverse, pour une fois, en marchant jusqu'à lui. Ils les avaient invité chez lui et James en était toujours aussi agréablement surpris, entre eux tout semblait définitivement apaisé et c'était tout ce qu'il voulait après que leur retour de Paris ne se soit pas fait dans les conditions qu'il aurait espéré. Aujourd'hui tout ça était déjà de l'histoire ancienne, les sourires de chacun étaient là pour le rappeler. « Je pensais être celui qui aurait le plus de mal à déconnecter, mais visiblement tu me bats. » Il souffla au moment de s'installer à ses cotés, désignant du menton le téléphone que l'actionnaire gardait à portée de main comme s'il se tenait prêt à recevoir un appel urgent ou à replonger dans sa boite mail d'un instant à l'autre. James n'irait pas le juger, il était habituellement le premier à faire de son travail une priorité et ça n'était finalement qu'une preuve de plus qu'Archie et lui se ressemblaient beaucoup plus qu'ils ne l'avaient sans doute longtemps pensé à une époque. Le blond porta son regard droit devant eux, là où les filles semblaient maintenant se livrer à un concours de bombes à eau. « Elles retombent en enfance, j'ai préféré les laisser s'amuser entre elles. Cette pool party, je crois que c'est ce dont elles avaient besoin pour relâcher la pression. » James marqua une pause et soudain, son regard croisa celui d'Archie durant plusieurs secondes sans qu'aucun mot ne trouve à présent le chemin jusqu'à ses lèvres. Il se sentit rougir, autant de lui apparaître dans une tenue aussi différente que ce qu'il lui avait toujours donné à voir que de ne plus pouvoir lui-même ignorer que l'actionnaire était torse-nu maintenant qu'il s'était assis près de lui. Jusqu'ici c'était plutôt facile, il n'avait qu'à fermer les yeux et se laisser flotter, le nez en direction du ciel. Il avait pourtant déjà vu Archie sans t-shirt, à l'époque où il boxait au gymnase, mais tout lui semblait aujourd'hui reposer à des années lumières de ce moment. « C'est immense, ici. Je suppose que ça devrait me rassurer de voir que notre actionnaire affiche une aussi belle réussite. » Un fin sourire étira ses lèvres, que James trempa dans son verre de rosé. Il n'avait jamais imaginé Archie vivre autrement que dans le luxe et le confort, mais cet endroit épaterait même les plus difficiles à impressionner et il serait difficile de ne pas s'y sentir bien.


Dernière édition par James Weatherton le Mer 5 Mai - 20:42, édité 1 fois
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Message(#)i stare at you everytime you look away (jarchie #7) EmptyMer 17 Fév - 0:22

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Archie" &  @James Weatherton


Il a vérifié la température de la piscine à plusieurs reprises comme si cette dernière allait changer en une heure. Il s’est assuré qu’aucune feuille morte ne flottait à sa surface même si son agent d’entretien est passé par-là plus tôt dans la journée pour bien nettoyer l’eau turquoise. Le traiteur est arrivé une quinzaine de minutes plus tôt et a posé toutes les boîtes remplies de snacks en tout genre sur la table de la cuisine en précisant à Archie qu’il faudrait mieux qu’il les réfrigère avant que ses invités n’arrivent, comme certains comportent viandes et fruits de mer.

À midi, il jette un coup d’œil à l’horloge en gardant son téléphone dans sa poche, s’attendant à ce que ce dernier vibre pour lui annoncer que l’une des filles a attrapé une terrible gastro et que, donc, plus personne ne se présentera chez lui. Pourquoi il est soudainement si nerveux ? Il n’en sait rien. Il a l’impression qu’il doit faire bonne impression, comme s’il comptait sur la signature d’un deuxième contrat fructueux à la fin de soirée mais ce n’est pas le cas. Ce n’est qu’une petite fête, comme il sait très bien les faire. Et, pourtant, il ne peut s’empêcher de courir en rond dans son salon pour s’assurer que la femme de ménage a bien dépoussiéré les canapés et gonflé les coussins.

L’eau chlorée éclabousse le béton brûlant et s’évapore instantanément. Des rires s’élèvent des bouches des plus jeunes couturières qui ont encore le cœur d’un enfant, joueur et téméraire : elles s’attaquent à leur patron qui flotte doucement à la surface de l’eau. Archie les observe du coin de l’œil, perché au bout du plongeoir, une bière en main et une assiette remplie d’amuse-gueules posée derrière lui. Il ne fait que tendre la main en arrière quand il a envie d’en croquer un. Même s’il sait qu’il devrait se déconnecter en ce dimanche consacré aux festivités, il ne peut pas se séparer de son téléphone qu’il regarde à chaque minute, comme s’il attendait des notifications qui, il le sait, n’arriveront pas. Tous ses collègues savent qu’il ne répond jamais présent les dimanches. « On veut seulement que tu t'amuses, James. » Il redresse la tête et profite de l’inadvertance de James, intercepté par les filles qui l’ont pris au piège au milieu d’éclats d’eau. Un sourire discret soulève la commissure de ses lèvres devant l’acte de trahison qui se déroule devant ses yeux mais il reprend bien rapidement son sérieux en collant sa bière contre ses lèvres pour en boire une gorgée. « Si vous devez vous amuser à vous asperger d'eau, je préfère quand même jouer les arbitres un peu plus loin. » Archie se racle la gorge et s’empare à nouveau de son téléphone pour faire défiler des mails déjà lus. Il prend même le temps d’enfoncer un petit canapé de tartare dans sa bouche pour se donner une bonne raison de ne pas parler. Mais il le voit du coin de l’œil, le styliste, parce que ce dernier s’approche de lui comme s’ils étaient de bons amis qui allaient se raconter leur journée. C’est la première fois qu’ils se revoient depuis les « incidents » à Paris et il n’est pas certain de savoir comment… interagir avec le garçon. Doit-il faire comme si rien ne s’était passé ? C’est, du moins, la stratégie pour laquelle James opte lorsqu’il lui adresse la parole après s’être installé sur le bord de la piscine, près du plongeoir. Il comprend qu’il fait référence au téléphone qu’il tient sans sa main et qu’il avait lui-même oublié, trop concentré à serrer les dents pour s’empêcher de regarder la silhouette de James. Parce qu’il n’est pas aussi habillé que d’habitude, la piscine l’ayant contraint à se montrer dans ses plus simples habits. « Tu es encore surpris d’apprendre que je te bats dans plusieurs domaines ? » Il demande, ironique, sans jamais poser les yeux sur lui, comme si ces derniers étaient vissés au prochain canapé qu’il enfonce dans sa bouche après avoir avalé le premier. Un sourire étire légèrement ses lèvres lorsque les filles se mettent à une compétition de bombes et le regard de James suit le sien pour les observer à son tour. « Elles retombent en enfance, j'ai préféré les laisser s'amuser entre elles. Cette pool party, je crois que c'est ce dont elles avaient besoin pour relâcher la pression. » Il comprend que c’est sa méthode pour complimenter l’idée qu’il a eue et, fidèle à lui-même, il se contente d’hocher vaguement la tête. Il perd sa concentration juste assez longtemps pour baisser la tête et croiser le regard de James et, réalisant pour la vingtième fois que c’est la première fois qu’il le voit ainsi. S’il s’est cru privilégié de voir son pyjama dans la chambre d’hôtel à Paris, il pourra maintenant se vanter d’avoir aperçu le styliste de renommée dans un maillot de bain des plus simplistes. Remarquant le léger malaise dans le visage de James, il se racle la gorge et repose son attention à la hauteur de la piscine. Cette fois, il peut être certain : tous les deux ne pourront plus jamais ressembler à de simples collègues qui échangent au sujet de leur weekend. « C'est immense, ici. Je suppose que ça devrait me rassurer de voir que notre actionnaire affiche une aussi belle réussite. » Par réflexe, il admire la façade de sa baraque comme s’il ne se souvenait pas sa couleur. Ses yeux s’attardent un moment sur l’énorme baie vitrée derrière laquelle il a fait construire son gym personnel. C’est probablement la pièce dont il est le plus fier et ses murs sont recouverts de toutes les médailles qu’il a obtenues en tapant le visage de ses adversaire avec un gant de boxe. Il enfonce une troisième bouchée de tartare dans sa bouche pour retarder le moment où il devra à nouveau utiliser des mots sans craindre que sa voix ne se casse sous la pression. « Je pensais que tu savais déjà que tu ne faisais pas erreur en me choisissant. Enfin, ton père a bien fait ses recherches avant de se présenter à cette soirée mondaine. » Il aurait pu être modeste mais ce n’est définitivement pas son genre. « D’ici, on n’aperçoit que l’arrière. Attends de voir l’intérieur. Et, si tu te demandes, ce n’est pas moi qui ai choisi la déco. Je n’ai aucun goût en la matière. » Concernant cette sculpture en marbre qu’il lui a offert, il a simplement espéré que le style de l’artiste convienne à James. Il pense avoir visé juste, vu sa réaction.                            
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Message(#)i stare at you everytime you look away (jarchie #7) EmptyVen 19 Fév - 21:44

I stare at you everytime you look away.

James n'était pas contrarié d'avoir fait les frais du trop plein d'enthousiasme de ses employées, bien au contraire il y avait dans leur gaieté et leur insouciance quelque chose qui savait attendrir même un cœur comme le sien. A l'atelier les occasions de relâcher la pression se faisaient rares et leur escapade parisienne leur avait valu un regain de commandes à leur retour à Brisbane, si bien qu'il n'y avait jamais eu autant de boulot que ces dernières semaines. Personne ne s'en plaignait, tout le monde aimait cette effervescence qui les tenait éveillés même quand les heures de sommeil venaient à manquer, mais ils étaient surtout bien trop conscients que Weatherton avait besoin de redresser la barre et ne pouvait pas seulement se permettre de subsister grâce aux investissements de leur actionnaire. Leur actionnaire qui, dans une ironie aussi douce qu'amusante, se trouvait aussi être celui qui les avait invités à profiter de sa piscine aujourd'hui. Si James avait hésité une seconde à le prendre au sérieux lorsqu'Archie avait formulé son invitation par message et que le styliste s'était étonné de le voir faire un pas vers lui après les incidents survenus à Paris, il constatait maintenant qu'il ne bluffait pas lorsqu'il avait proposé cette pool party. La piscine était en elle-même suffisamment accueillante pour faire de cette après-midi une réussite, mais Archie avait aussi veillé à leur offrir un buffet garni et ça n'était pas les estomacs de ses couturières qui iraient s'en plaindre. Depuis qu'ils étaient arrivés, les filles étaient sorties à tour de rôle chercher de quoi se sustenter, il faut dire que ces petits canapés lui faisaient envie même de loin et que les autres mets diffusaient des effluves appétissantes tout autour du bassin. James ne le nierait pas, le sens de l'organisation d'Archie l'impressionnait au moins autant que la superficie de sa demeure, qu'il n'avait pourtant observée que d'extérieur. L'idée qu'il se soit donné du mal pour eux lui plaisait plus qu'il n'osait se l'avouer et rassurait sans doute une part de lui qui craignait que ce qui s'était passé en France ait fragilisé l'entente que l'actionnaire et lui étaient parvenus à nouer. Les choses étaient différentes depuis leur retour, il suffisait de voir comment Archie avait déserté l'atelier ces derniers jours, mais malgré ça un espoir subsistait de rattraper les choses et d'éviter de faire plus de tort à leur partenariat. James était pour autant incapable d'oublier le trouble qui l'avait parcouru ce soir-là, dans sa chambre d’hôtel, et ça l'inquiétait probablement bien davantage sur sa capacité à donner le change devant Archie que ce regrettable incident durant le petit-déjeuner.

Nullement désireux d'entretenir un quelconque malaise, il s'était donc dirigé vers l'actionnaire sitôt sorti du bassin et installé non loin d'Archie, que son regard avait veillé à éviter durant de longues minutes lorsque James flottait encore sur la surface de l'eau. Le brun semblait comme souvent absorbé par son boulot, comme s'il était présent physiquement mais que son esprit voguait quelque part ailleurs, et James ne pouvait s'empêcher de se demander si ça n'était pas pour lui un moyen de limiter leurs interactions. Si leurs regards évitaient de se croiser trop longuement, plus particulièrement encore lorsque le silence régnait entre eux comme le soir où ses battements de cœurs effreinés étaient la seule chose que James sentait résonner jusqu'à ses tympans, alors sans doute la gêne n'en serait elle que moindre. Pourtant, Archie l'avait invité aujourd'hui et le styliste voulait y voir une tentative pour apaiser les choses. Le seul détail auquel ni l'actionnaire ni lui ne semblait tellement avoir pensé, sur le coup, c'était au fait qu'ils ne s'étaient jamais vu dans une tenue comme celle qu'ils étaient bien forcés de porter pour se baigner. « Je dirais plutôt que les choses s'équilibrent. Tu n'y connais peut être rien en champagnes français mais à en voir ce buffet, tu as du t'entourer d'un des meilleurs traiteurs de Brisbane. Je ne suis pas surpris que tes contacts ne se limitent pas aux sphères strictement professionnelles. » Il souffla pensivement, portant son verre de rosé à ses lèvres – seule chose que James ait amenée comme tout bon invité se devait d'apporter une bouteille. Une lueur de défi aurait sûrement brillé au fond de ses yeux s'ils n'avaient pas été occupés à éviter ceux d'Archie, comme si subitement le fait de partager le même espace vital leur vaudrait de se consumer sur place pour chaque seconde que leurs regards passeraient à se perdre l'un dans l'autre. James le sentait, l'atmosphère n'était détendue qu'en apparences et les rires des filles jouant à quelques mètres de là ne faisaient pas complètement illusion. Il faut dire que la dernière fois qu'Archie l'avait vu autrement que dans ses habits de ville, la situation avait échappé à leur contrôle et lui avait manqué de s'évanouir dans les bras de l'actionnaire – c'est du moins ce qu'il avait ressenti lorsqu'une énième bouffée de chaleur ajoutée au champagne qu'il avait bu lui avait fait tourner la tête dangereusement. Encore aujourd'hui, il croirait sentir les effluves de son parfum embaumer l'air et ça ne risquait pas de l'aider à se détendre maintenant qu'Archie était tout près. « C'est le cas. Contrairement à ce que tu sembles penser, je ne me suis jamais demandé si j'avais fait le bon choix. » Les mots flottèrent dans les airs une seconde et finalement, il ajouta. « D'accord, presque jamais. » Et un fin rictus étira le coin de ses lèvres, comme s'il éprouvait surtout le besoin d'en rire un bon coup et de mettre toutes ces histoires une bonne fois pour toutes derrière eux. Leur passé, les aprioris qu'il avait ravivé lorsque leurs routes s'étaient recroisées et cette histoire avec Karen qu'il n'avait strictement aucune envie de remuer, moins encore que tout le reste. Son regard épousa à nouveau l'extérieur de la demeure de l'actionnaire. « C'est une invitation ? » Il ne put s'empêcher de relever, un sourcil haussé, avec l'envie inavouée et inavouable que la réponse puisse être oui. Après tout, Archie avait piqué sa curiosité. « Tu as pourtant du goût en matière d’œuvres d'art. J'ai reçu beaucoup de compliments d'employés ravis de pouvoir contempler ton cadeau chaque matin en arrivant au boulot. » Et il ne nierait pas, outre la valeur probable de ce cadeau c'était aussi pour lui un plaisir de le redécouvrir chaque fois qu'il pénétrait dans le hall de Weatherton. « Cette sculpture, elle me plaît vraiment. » Il confia du bout des lèvres, ses yeux caressant maintenant la surface de l'eau face à eux. « C'est pas une manière de te flatter ou de me montrer reconnaissant. Même si je le suis. » Reconnaissant pour ce cadeau qu'il n'avait pas le sentiment d'avoir particulièrement mérité après la façon dont les choses s'étaient déroulées à Paris. Il s'en voulait pour ça, bien qu'il soit incapable de le formuler de cette façon, et ça ne faisait que rendre le geste d'Archie un peu plus symbolique et appréciable à ses yeux.
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Message(#)i stare at you everytime you look away (jarchie #7) EmptyMer 24 Fév - 15:21

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Archie" &  @James Weatherton

S’il y a une chose qui intriguera toujours Archie, c’est cette façon qu’a James de le complimenter sur tous les aspects possibles : de sa grande et prestigieuse maison  à son talent pour flairer les bonnes affaires. La plupart du temps, les gens qui lui baisent la main de cette façon le font pour arriver à des fins égoïste et, pourtant, il ne pense pas une seconde que le bouclé soit intéressé une seule seconde par sa fortune. Il ne doit lui-même pas être en manque puisqu’il possède une compagnie qui vaut des millions et, même si cette dernière a frôlé la faillite, ça n’empêche pas que son compte en banque puisse être rassasié.

Alors, qu’est-ce que tu veux, James ? C’est ta façon de me montrer que l’eau a coulé sous les ponts et que tu ne m’en veux plus pour avoir passé la nuit avec l’une de tes employées alors que j’étais complètement en droit de le faire ? Ou tu souhaites obtenir quelque chose d’autre ? Je pensais arriver à te lire mieux que ça, à vrai dire, mais peut-être que je m’empêche simplement de voir la vérité comme elle est.

L’air suspicieux, Archie regarde quelques instants le verre de rosé que le garçon porte à ses lèvres comme pour en gouter la saveur à distance – parce qu’il n’a pas encore osé se servir un verre de cette boisson-là, préférant enchainer les bières qui l’aident à rafraichir son corps sous ce soleil brûlant qui tape contre ses épaules. « J’avoue que tu me surprends encore, Weatherton. » Il finit par souffler en relevant la tête, observant à nouveau les filles qui semblent s’amuser comme des gamines à un anniversaire. « Les seules personnes qui me couvrent de compliments de cette façon espèrent mettre la main sur mon portefeuille. » L’histoire s’est répétée des centaines de fois, c’en est devenu une routine comme de se brosser les dents le matin et le soir. « Je suis certain que tu n’as pas besoin de mon argent. Enfin, pas personnellement. » Parce que sa compagnie a véritablement nécessité d’un coup de pied dans le derrière et c’est son million qui s’en est chargé. Il pointe enfin la bouteille de rosé du menton, celle qui traine près du buffet. « Je te promets d’y goûter plus tard, pour vérifier si t’y connais réellement en la matière. » Et il esquisse un sourire avant de reprendre son téléphone pour faire semblant de lire ses mails, un jeu auquel il s’adonne à la perfection. « C'est le cas. Contrairement à ce que tu sembles penser, je ne me suis jamais demandé si j'avais fait le bon choix. » Il reste silencieux en attendant la suite qu’il a déjà l’impression d’entendre. « D'accord, presque jamais. » Ah, la voilà. « J’étais certain. » Il se vante presque en ricanant dans sa barbe, laissant son regard se perdre partout sauf sur le garçon un peu plus bas que lui. Il ne manque ensuite pas l’occasion d’acclamer sa maison, qui a visiblement tapé dans l’œil de James : mais qui dont resterait stoïque à côté d’un tel château ? « C'est une invitation ? » En temps normal, il aurait bondit sur ses pieds pour fièrement présenter son logement à quiconque présente un intérêt. Il aime charmer, faire voir sa richesse, et il n’a pas choisi la vocation d’actionnaire dans le but de se faire discret. Il savait pertinemment qu’il était destiné à de grandes choses : vous pouvez dire qu’il manque de modestie, mais vous ne pouvez pas nier le fait qu’il avait raison. Pourtant, la question de James n’obtient aucune réponse. Il se contente de se pincer les lèvres, légèrement mal à l’aise à la simple idée de se retrouver seul avec lui. Leur proximité n’a pas fait bon ménage, cette soirée-là, à Paris. Si seulement il trouvait une façon de retourner en arrière pour ne plus jamais afficher sa faiblesse devant celui qu’il a trop longtemps embêté. « Tu as pourtant du goût en matière d’œuvres d'art. J'ai reçu beaucoup de compliments d'employés ravis de pouvoir contempler ton cadeau chaque matin en arrivant au boulot. » Ses joues rougissent très légèrement : c’est évidemment la faute du soleil qui colore sa peau. « Cette sculpture, elle me plaît vraiment. » Il observe le styliste du coin de l’œil alors que celui-ci se perd dans la contemplation de la piscine turquoise. Ses lèvres sont naturellement pincées parce qu’il s’empêche de sourire. Parce que, oui, ça lui fait plaisir d’offrir des cadeaux qui touchent leur destinataire, il a toujours aimé gâter ses proches. Seulement, James ne devrait pas en être un, et il se déteste d’apprécier la simple idée que le bouclé lui soit reconnaissant. « C’était rien du tout. J’ai trouvé un bon artiste, je l’ai fait souffrir un peu et voilà le résultat. » Il avoue, pas complètement sarcastique. Il est vrai que Bennett n’a pas passé le plus beau moment de sa vie à assouvir les besoins d’un client qui n’y connait rien en art mais qui prétend avoir toutes les réponses à toutes les questions. « Je peux en commander d’autres, si tu veux. Pour en mettre dans toutes tes boutiques. » Il propose en l’air, haussant les épaules comme s’il s’agissait de l’offre la plus banale qu’il ait jamais faite alors qu’il s’agit bien de dizaines de milliers de dollars.

Il réfléchit trop longtemps. Ses méninges sont en feu. Il pèse le pour et le contre de ramener sa demande sur la table : celle de lui faire visiter la maison qui compte une dizaine de pièces. Il a très envie de le faire parce qu’il adore voir les étoiles dans les yeux de ses visiteurs, ça le caresse dans le sens du poil et il s’en retourne ravi. Alors, soulevant l’index, il a l’idée du siècle. « J’ai oublié de remplir la gamelle de Bucky. » Il lance, se relevant rapidement sur le plongeon qui tremble sous son poids. Ses pieds se posent sur le béton chaud, il grimace et il contourne James sans un mot avant de finalement s’arrêter en le regardant. « Viens, si tu veux, je peux te… montrer les premières pièces jusqu’à la cuisine. » Il passe sa main dans son cou, détestant de constater que quelques couturières se sont mises à flotter silencieusement à la surface de l’eau pour entendre les deux garçons. Elles attendent des potins, ou quoi ?          
                           
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Message(#)i stare at you everytime you look away (jarchie #7) EmptyVen 26 Fév - 22:50

I stare at you everytime you look away.

Son regard s'éclaira de surprise et James le posa distraitement sur l'actionnaire qui, lui, prêtait attention aux jeux auxquels se livraient les filles depuis plusieurs minutes. Leurs rires comblaient les silences qui s'installaient du coté du plongeoir et James ne le nierait pas : leur présence à elle seule évitait à ses joues de rougir de cette proximité avec Archie. Si celui-ci semblait étonné des compliments soufflés par le styliste, James avait effectivement la prétention de penser qu'il le connaissait assez pour savoir qu'il ne le brossait pas dans le sens du poil pour obtenir quelque chose de lui. Après tout Archie avait déjà évité la faillite à Weatherton et acquis pour ça la reconnaissance du blond, James se sentait bien assez redevable pour toute une vie. Pourtant, et au-delà du simple aspect financier de cette transaction, il se félicitait de cette collaboration – aussi troublé soit-il à l'idée de ne plus jamais poser sur lui le même regard maintenant qu'il l'avait vu sans sa chemise. « Je ne serais pas surpris que certaines d'entre elles le fassent aussi avec l'espoir de passer plus de temps en ta compagnie. » Il glissa sans même s'être aperçu qu'un léger sourire avait fendu le coin de ses lèvres. Lui, ça ne l'étonnerait pas vraiment que certaines personnes convoitent autre chose que quelques billets verts sortis du porte-feuille de l'actionnaire, son physique n'était pas le moins du monde déplaisant et son charisme devait en envoûter plus d'un dans le milieu des affaires. « Mais tu as raison, c'est pas un moyen pour moi de te demander plus d'argent. Plutôt ma façon de te prouver que ma franchise n'a pas seulement que des mauvais cotés. » C'avait été le cas à Paris, lorsque ses mots avaient dépassé sa pensée et qu'il s'était laissé envahir par un sentiment confus qu'il n'assumait aujourd'hui qu'à moitié d'avoir éprouvé. James n'avait jamais mâché ses mots et c'était pour ses interlocuteurs la garantie qu'il pensait chacun d'eux. Complimenter Archie n'était pas tant son intention que de souligner la vérité, pourtant l'idée de le surprendre n'était pas pour lui déplaire, loin de là. « Je n'ai pas pour habitude de faillir à ma réputation, tu t'en rendras compte le jour où tu tiendras ton costume entre tes mains. » Un éclair de malice passa dans son regard ; James ne serait pas mécontent qu'Archie valide son choix de bouteille mais c'était à travers cette histoire de costume qu'une partie de lui espérait l’impressionner. C'était la raison pour laquelle il apportait un soin tout particulier à sa confection depuis son retour de Paris. Il avait l'habitude d'habiller toutes sortes de personnalités et certains de ses clients y étaient à eux seuls pour beaucoup dans la réussite de Weatherton, mais ici les enjeux étaient différents et peut être bien que d'imaginer l'actionnaire dans son costume sur-mesure l'aidait pour une seconde à se focaliser sur autre chose que sa tenue. Plaisanter de ces histoires qui auraient pu mettre à mal leur collaboration mais qui à ses yeux n'avaient fait que la renforcer devenait ainsi pratique pour éviter d'admettre qu'il fuyait son regard au moins autant qu'Archie. Et si James crut lire le début d'une invitation derrière ses propos, c'est sans doute parce que la vue de cette imposante demeure piquait sa curiosité. Il se demandait comment c'était de l'intérieur, depuis quelle pièce il disposait de la meilleure vue sur la piscine – probablement toutes, en réalité – et comment vivait un homme comme Archie loin des soirées et des réunions d'affaires. Curieux, mais aussi reconnaissant au jeune homme d'avoir rajouté au cachet d'une entreprise comme Weatherton en leur offrant un cadeau qui flattait l’œil du styliste autant qu'il ravissait l'homme pourtant difficilement impressionnable qu'il était. De la part de n'importe qui ce geste l'aurait déjà rempli de gratitude, mais qu'il soit venu d'Archie était une surprise plus qu'agréable. « Tu as du te montrer très précis pour que le résultat ressemble à ce point à notre modèle original. Cet artiste est talentueux, ça ne fait aucun doute, mais j'espère qu'on ne s'est pas fait un ennemi dans le milieu de la sculpture. » Un fin sourire étira ses lèvres, James n'ayant aucun mal à imaginer Archie malmener un artiste pour obtenir le résultat qu'il attendait. Il admirait cette force de caractère et cette audace qu'ils lui avaient toujours connu. Relevant son visage pour l'observer du coin de l’œil, il s'étonna ensuite. « Tu ferais ça ? » Sa proposition paraissait anodine, mais il n'en était rien quand on connaissait le nombre de boutiques détenues par Weatherton à travers le pays – et le prix de cette œuvre d'art, qui devait être conséquent. « Non. Non, je veux dire... oui, c'est une excellente idée, nos clients n'auront sûrement rien vu de tel dans aucune autre enseigne. Mais il est hors de question que l'argent que ça coûtera sorte à nouveau de ton porte-feuille. » Et pour appuyer ses propos, il souffla. « Weatherton te doit déjà beaucoup. » Nous te devons déjà beaucoup. Et parce que ça lui coûtait encore de l'avouer tout haut, tout fier qu'il avait toujours été de ne dépendre de personne pour honorer son héritage familial, James aimerait autant ne pas allonger encore davantage la dette qu'ils avaient déjà à l'égard d'Archie.

Un court silence se réinstalla durant lequel James porta son regard en direction du téléphone que l'actionnaire tenait toujours entre ses doigts, comme s'il se sentait subitement envieux de l'attention que ce petit objet obtenait de sa part quand lui n'avait eu guère mieux que des regards dérobés. Il le savait, pourtant, la dernière fois qu'ils s'étaient laissés dérouter par leur proximité restait associée à des souvenirs que le blond avait laissé bien volontiers à Paris. Pourtant, le sang lui montait aux joues rien que lorsqu'il se laissait aller à y repenser une seconde et c'est la surprise autant que la culpabilité qui s'afficha sur son visage lorsque la remarque d'Archie le tira de ses songes. Comme un enfant qu'on aurait surpris entrain de faire une bêtise. Secouant la tête, il fit mine de découvrir le nom prononcé par le brun. « Bucky ? J'ignorais que tu avais un chien, enfin... si c'est bien un chien. » Comme s'il l'ignorait. Bien sûr que c'en était un et James le savait pour une bonne raison : il ne s'était pas contenté de suivre le tout nouvel actionnaire de Weatherton sur les réseaux sociaux lorsque leur collaboration avait été actée, il s'était plus d'une fois égaré dans la contemplation de ses photos. Son chien apparaissait souvent sur la page instagram d'Archie et James, qui n'était pas censé avoir passé plus d'une demi-minute sur son compte – mais qui y était bien resté dix fois plus longtemps, en réalité – devait feindre de l'ignorer. Raccrochant son regard lorsque le brun quitta sa place, James entrouvrit subitement la bouche sans qu'aucun son n'en sorte. Il voulait réellement lui faire visiter, à lui, quand il pourrait le proposer à n'importe laquelle de ses employées ? Aucune ne se ferait prier pour le suivre et l'idée que malgré tout il lui propose de le suivre le troublait bien plus qu'il n'irait l'avouer. « C'est d'accord. » James se leva à son tour sans même remarquer que les regards des filles s'étaient tous tournés dans leur direction, trop occupé qu'il était à appréhender cette visite. Il mettait cette fois plus qu'un pied dans l'univers d'Archie et ça suffisait pour qu'il ait les mains moites. Le suivant à l'intérieur, James n'eut cette fois pas à feindre la moindre surprise : il était réellement impressionné, pourtant dieu sait qu'il ne l'était pas facilement. « C'est plus grand encore que ça en donnait l'impression de dehors. Et cette déco... » Il laissa son regard s'attarder sur les détails, résolument modernes mais choisis avec goût. « Tu disais que tu l'avais pas choisi, je me dis qu'une femme est sûrement à l'origine du choix de ces ravissants luminaires. » Et reposant son regard sur Archie après avoir distraitement aligné quelques pas dans sa direction, James souffla. « J'imagine qu'une telle villa est un peu grande pour un homme seul, tu dois apprécier d'y recevoir un peu de compagnie de temps en temps. » Il n'y avait plus l'ombre d'un jugement dans sa voix, la seule chose qui l'animait à cet instant étant son envie de mieux connaître le Archie qui vivait dans cette luxueuse demeure mais ne semblait pas partager la vie de qui que ce soit. Se sentait-il parfois seul entre ces murs, et si oui était-ce l'une des raisons pour lesquelles il les avait tous généreusement accueillis chez lui ? James songeait parfois, en l'observant, qu'ils se ressemblaient sans doute plus qu'ils n'avaient jamais voulu le voir.
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Message(#)i stare at you everytime you look away (jarchie #7) EmptySam 27 Fév - 14:04

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Archie" &  @James Weatherton

Archie a toujours été curieux en présence de James. Il aurait tout un tas de questions à lui poser : son parcours à la suite de ses études, les premiers emplois qu’il a hérités (s’il n’a pas directement pris la relève de Weatherton) et, bien évidemment, les périples de sa vie amoureuse. Seulement, il y a certaines frontières qu’il ne souhaite pas dépasser depuis toujours, de peur d’exprimer un peu trop son intérêt envers un homme que son propre père déteste. Ils n’ont rien en commun depuis qu’Archie a décidé de renier sa propre nature et c’est pour cette raison qu’il n’ose jamais poser les questions qui lui grattent le fond de sa gorge. Il ne voudrait pas lui envoyer un mauvais message, après tout. Alors c’est toujours le styliste qui lance les discussions le premier et il se laisse emporter par le flot de la rivière sans trop luter. Le plus possible, il garde ses yeux attachés au vide pour ne pas laisser James lire à travers ses iris bleus. « Je ne serais pas surpris que certaines d'entre elles le fassent aussi avec l'espoir de passer plus de temps en ta compagnie. » Ses sourcils se froncent alors qu’il vient gruger le bout de son ongle sans s’en rendre compte. Il laisse ses yeux passer de fille en fille et, de plus en plus, son visage s’étire en une sorte de grimace qui ne cache pas son manque d’intérêt pour les couturières présentes. Il faut dire que la majorité est plus vieille que lui et les quelques dernières qui ont son âge ne correspondent pas à ses critères de sélection bien précis. Il se rend finalement compte que son visage trahis ses pensées alors il se secoue les puces en priant pour que James ne le regardait pas à ce moment-là. « Je ne pense pas qu’elles vont tenter après ce qu’il s’est passé avec la dernière qui a essayé. » Il finit par souffler en esquissant un sourire ironique, toujours en évitant de montrer à l’autre garçon le moindre intérêt pour cette conversation. « Mais tu as raison, c'est pas un moyen pour moi de te demander plus d'argent. Plutôt ma façon de te prouver que ma franchise n'a pas seulement que des mauvais cotés. » Il hoche vaguement de la tête en reprenant son téléphone. C’est leur nudité : il est complètement bloqué. En présence d’un ami qu’il saurait hétérosexuel comme lui (comme lui…), il ne se sentirait pas aussi nu. Depuis leur soirée arrosée à l’hôtel, il ne cesse de repasser en boucle les événements dans sa tête et la honte le pétrifie. Heureusement, James décide plutôt de parler du vin qu’il a apporté et Archie peut enfin lui répondre en le regardant dans les yeux. « Mes attentes sont très hautes, dorénavant. J’espère que ça ne te met pas trop la pression. On travaille moins bien dans ces situations. » Il souffle, le défiant du regard, s’attendant maintenant à ce que son costume soit la plus belle de toutes ses créations masculines – parce qu’il ne pourra jamais faire mieux que les robes qui offrent une liberté artistique bien plus grande. Il a visité le site de Weatherton à plusieurs reprises pour choisir le modèle parfait à retranscrire en sculpture. « Tu as du te montrer très précis pour que le résultat ressemble à ce point à notre modèle original. Cet artiste est talentueux, ça ne fait aucun doute, mais j'espère qu'on ne s'est pas fait un ennemi dans le milieu de la sculpture. » Lèvres pincées, il retient un ricanement. Il ne pense pas que cet artiste sera bien ravi de le revoir un jour : il faut dire qu’il s’est un peu trop amusé à jouer la carte de client détestable. Quand on est riche, on se divertie comme on peut. « Il ne vaut mieux pas que tu te présentes à lui comme le petit fils du créateur de la marque… » Il finit par couiner, ses lèvres retroussées en un sourire coupable. « Tu ferais ça ? » Sa surprise l’étonne, ainsi que la façon familière qu’il emploie pour répondre. Mais il se reprend bien assez vite, reposant son masque professionnel le temps de lui interdire de payer de sa propre poche les prochaines sculptures qui garniront les boutiques de Weatherton. Une moue faussement contrariée s’affiche sur son visage et il répond, après avoir avalé une gorgée de bière : « Je fais ce que je veux de mon argent. » Son ton n’est ni agressif, ni amer. Seulement, il veut lui faire comprendre qu’on ne peut pas l’empêcher si facilement de faire ce qu’il a envie de faire. C’est lui le millionnaire et ses poches se remplissent tous les jours d’argent qui ne lui sert qu’à briller.

Il ne laisse pas le blanc s’installer entre eux : il se rappelle soudainement d’avoir négligé Bucky ce matin, probablement parce qu’il était trop nerveux de voir arriver l’équipe entière de Weatherton chez lui. « Bucky ? J'ignorais que tu avais un chien, enfin... si c'est bien un chien. » Sa maladresse le trahit : elle arrache un rire franc à Archie qui ne se gêne pas pour lui faire savoir qu’il ne serait pas le premier à avoir fait défiler les photos sur son compte Instagram sans jamais liker. La plupart des gens le font par jalousie. « C’est le même chien que tu peux trouver sur mes réseaux sociaux. » Il souffle, moqueur, en se relevant sur le plongeoir pour prendre la direction de la maison. Discrètement, il invite James à se joindre à lui mais les regards curieux des filles braqués sur lui le couvrent d’inconfort. Lorsque le styliste se hisse hors de la piscine pour l’accompagner, il fait en sorte de maintenir une certaine distance avec lui. Quand il fait glisser la porte-fenêtre pour entrer, l’air climatisé le fouette de plein fouet. Il referme derrière James pour ne pas laisser Bucky sortir sans laisse. Sans s’assurer que James le suit, l’actionnaire fait quelques pas en direction de la cuisine. « C'est plus grand encore que ça en donnait l'impression de dehors. Et cette déco... » Il baisse la tête, s’attendant aux milles et uns compliments qu’il entend toujours. Ça ne le touche jamais réellement parce qu’il n’accorde pas beaucoup d’importance à cet intérieur qui n’est là que pour impressionner ces demoiselles. « Tu disais que tu l'avais pas choisi, je me dis qu'une femme est sûrement à l'origine du choix de ces ravissants luminaires. » Se stoppant net, il se tourne enfin vers son invité pour vérifier s’il désigne les luminaires auxquels il pense. Sa gorge se noue quand il constate effectivement qu’il vient de comparer ses goûts avec ceux d’une femme. « Eum… Oui, probablement. Je ne me souviens plus. » Il ment, balayant l’air du revers de la main, dorénavant honteux d’avoir choisi ces luminaires s’ils donnent cette impression. Il presse le pas vers la cuisine et il attrape la gamelle vide de Bucky qui traine contre le mur. Il la pose sur le comptoir et s’empare de plusieurs pièces de viandes crues dans son réfrigérateur. Aussitôt, l’animal alerté arrive en courant. Il s’arrête nette en voyant le jeune homme qu’il ne connait pas, il sautille sur lui-même deux ou trois fois, excités comme un suricate, et il va enfoncer sa truffe dans sa main avant de se poser près de son maître pendant qu’il tranche grossièrement un poulet entier. « Est-ce une façon de deviner combien de conquêtes je ramène ici par semaine ? » Il demande en haussant un sourcil, relevant la tête pour croiser le regard de James qui commence à lui poser des questions un peu trop intimes. Et, préférant user d’un peu d’humour cru pour éviter la question, il désigne le comptoir sur lequel James vient de distraitement poser la main : « Fais gaffe, je ne l’ai pas encore lavé depuis que j’ai baisé Celia dessus. » Et un sourire fier étire ses traits avant qu’il replonge la tête dans son activité de découpage. « J’espère que ça peut répondre à ta question mais aussi te convaincre qu’il ne vaut mieux pas s’aventurer sur ce chemin-là. Je n’ai pas l’impression que toi et moi aillons le même… rythme de vie. » Pour ne pas dire « le même nombre de partenaires sexuels ». Après tout, il a bien compris que James refuse les avances d’un certain Gaspard depuis longtemps déjà, comme s’il était trop pur pour se livrer à ce genre de plaisir.  

 
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Message(#)i stare at you everytime you look away (jarchie #7) EmptyMar 2 Mar - 12:18

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La surprise s'invita lentement sur le visage de James tandis que l'expression d'Archie se changeait en une grimace qu'il n'aurait pas pensé y voir en pareilles circonstances. Après tout, il avait tout ce qu'un homme comme lui devait apprécier de voir en présence de ces jeunes femmes qui certainement étaient agréables à regarder, surtout parées d'un maillot de bain. Il n'était pas dans sa tête, c'est certain, mais James pensait que la scène susciterait un certain enthousiasme chez l'actionnaire, qui pour une raison qu'il ne s'expliquait pas ne semblait pas intéressé par ce qui se passait à l'intérieur du bassin. James s'efforça de ne pas montrer que son attitude le surprenait et se contenta d'arquer un sourcil d'un air pensif, retenant un sourire un peu plus gêné. Ce petit-déjeuner à Paris qui lui avait valu de s'emporter, James aimait mieux ne plus y penser ou s'efforçait tant que possible de tourner ces souvenirs en dérision. Après tout, il n'était pas seulement question de ce matin-là, et ça Archie le savait comme lui. « C'est pas comme si le choix devait manquer ailleurs, de toute façon. Encore plus depuis que tu peux glisser dans une conversation que tu as visité Paris. » Il ignorait s'il en avait fait mention à qui que ce soit, en réalité, et si ce voyage lui inspirait autant de regrets qu'il avait tendance à le craindre. Ce n'était pas ce qu'il voulait, ni la raison pour laquelle il lui avait proposé de se joindre à eux, et James regretterait à son tour qu'Archie y repense comme à une expérience sordide durant laquelle il avait découvert que le styliste ne gardait pas toujours le plein contrôle de ses émotions. Secouant la tête pour chasser ces pensées, il jugea un peu moins risqué de faire savoir à Archie qu'il ne serait pas déçu par le costume qu'il lui avait commandé – quand bien même, là encore, les circonstances dans lesquelles il avait du prendre ses mesures suffiraient à lui faire monter le rouge aux joues. « La pression fait partie intégrante de mon boulot, je t'assure que je sais très bien m'en mettre tout seul. » C'était d'autant plus le cas cette fois parce qu'une partie de lui espérait impressionner Archie, mais cette précision-ci resterait bien sagement piégée au fond de sa gorge. Tout ce qui comptait à ses yeux étant que l'actionnaire soit pleinement satisfait du résultat et pour ça James ne comptait pas relâcher ses efforts. L'excellence était un but qu'il poursuivait sans répit et l'une des raisons pour lesquelles il était sensible au travail de minutie que représentait cette sculpture fièrement exposée dans le hall de Weatherton. « Je devrais peut être lui adresser directement mes remerciements pour faire remonter le nom Weatherton dans son estime. » Il fit mine d'envisager, un fin sourire retroussant le coin de ses lèvres. Il pourrait remercier l'artiste mais ne le ferait pas avec l'idée de passer après Archie, encore moins pour s'assurer qu'il n'avait pas trop sali le nom de la marque en faisant part de ses exigences. Il lui faisait confiance, et s'il avait pu donner l'impression du contraire par le passé il espérait qu'Archie n'en doutait pas. Il hocha d'ailleurs silencieusement la tête, n'éprouvant aucune envie de prendre le risque de raviver la moindre tension : c'était son argent c'est vrai, et même s'il se sentirait plus redevable encore s'il continuait de le dépenser pour Weatherton, James ne comptait pas l'empêcher d'en faire ce qu'il lui plaisait – aussi parce que dans cette histoire, leurs intérêts restaient les mêmes.

Personne mieux qu'Archie ne savait décidément lui faire perdre aussi habilement ses moyens, tandis que sous le regard rieur de l'actionnaire James se décomposait à l'idée d'avoir échoué à lui faire croire qu'il n'avait jamais entendu parler de ce chien avant aujourd'hui. C'était faux, ils en étaient probablement aussi conscients l'un que l'autre, mais James préférerait se faire arracher toutes les dents plutôt que de confesser à Archie les raisons pour lesquelles il avait porté de l'intérêt à l'animal, comme à tout ce qui figurait sur son profil instagram. « Ah oui, tiens. J'avais à peine fait attention. » Mensonges. Et il ne savait pas s'il était plus embarrassé à l'idée d'avoir passé tant de temps à s'intéresser à ce que l'actionnaire montrait de lui sur internet ou à celle qu'Archie se doute peut être de quelque chose. Pourtant, il ne cherchait rien sinon à se faire une idée de celui qu'était Archie en dehors du boulot. Bien sûr, rien d'autre. Lorsqu'il le suivit à l'intérieur, le styliste fut frappé par cette décoration qu'il trouvait particulièrement bien choisie et qui de son point de vue respirait une certaine présence féminine. Il n'avait pas la moindre idée de si c'était le cas et s'attarda à peine sur l'apparente gêne d'Archie, mais il n'y aurait rien de si étonnant à ce qu'une de ses conquêtes ait passé un peu plus de temps que les autres en ces lieux. C'est qu'il ne semblait jamais manquer de compagnie, sans pour autant que James éprouve l'express besoin qu'Archie le conforte dans son intuition parce qu'une partie de lui ne serait sûrement pas à l'aise à l'idée qu'il entre dans les détails. Mais il lui avait tendu une perche et s'en rendit compte un peu trop tard. Tant pis, ça lui apprendrait à avoir demandé. « Ça dépend, tu crains que la réponse puisse me choquer ? Il m'en faut beaucoup, tu sais. » Ce n'était peut être pas flagrant l'autre matin, à Paris, mais James avait en général bien plus de self-control que ce qu'il avait laissé voir. Archie reprit la parole et James leva les yeux au ciel, retirant sa main du comptoir dans un geste presque inconscient. « Vraiment ? Je pensais que tu aurais du petit personnel pour ce genre de choses. » Sa précision aurait pu lui tirer sa grimace la plus dégoûtée, mais en réalité James était plus amusé que décontenancé. Il songeait juste qu'il valait mieux qu'il évite de lui demander si c'était vrai ou juste une chose qu'il disait pour lui arracher une réaction – il préférait ne pas savoir, de toute façon. « Pourquoi, j'ai l'air si psychorigide que d'après toi je peux pas avoir une vie sexuelle épanouie ? » Il tenta de conserver son sérieux mais une lueur de malice passa rapidement dans son regard. Il ne pourrait pas lui reprocher de le penser quand lui-même ne parvenait pas à donner l'illusion, ici et devant lui. « Disons que j'ai eu peu d'occasions de faire des rencontres ces trois dernières années, ou plutôt... que j'ai pas vraiment cherché à en faire. Alors c'est pas moi qui risque de te faire concurrence dans ce domaine. » Lèvres pincées, James effleura un sujet qu'il avait en général du mal à évoquer sans sentir ses muscles se raidir et son cœur se serrer. Parce que trois ans, c'était long. Quand il songeait à ce détail, il déplorait de ne pas posséder de manuel qui expliquerait comment abaisser ses barrières face à quelqu'un quand on avait connu une perte aussi douloureuse que la sienne. Ce n'est pas l'envie qui lui manquait, plutôt le courage de partager à nouveau cette intimité pour la première fois depuis l'accident. « Mais je suis pas complètement né de la dernière pluie, je... J'avais quelqu'un, avant. » Avant, il y a maintenant trois ans donc. Son regard recouvert d'un voile d'émotion se mit à fuir le sien et James aligna des pas silencieux à travers la cuisine. Ces souvenirs pénibles créaient une boule d'inconfort au fond de sa gorge. « Il est mort. » Dieu sait que ce simple mot avait été compliqué à énoncer, les premiers mois. « J'en parle pas souvent, mais les filles le savent. » Aucune ne l'ignorait parce que si elles n'étaient pas déjà dans l'équipe l'année de la disparition d'Alessandro, elles l'avaient su à leur arrivée en nouant des liens avec les autres. Personne n'en parlait jamais avec la moindre médisance, personne ne le jugeait jamais de donner l'impression d'avoir arrêté de vivre pour lui ce jour de décembre 2017. Pour autant, les gens parlaient et James tentait de ne pas y penser. « Tu dois déjà me trouver terriblement ennuyeux, alors je prends pas beaucoup de risques à te dire tout ça. » James recroisa son regard, puis haussa les épaules comme pour ne pas montrer qu'il ne s'était jamais senti aussi vulnérable qu'à cet instant. C'était déjà embarrassant de lui avouer que sa vie personnelle était un désert quand il n'était pas moins pourvu de besoins affectifs que n'importe quel autre être humain, mais bien plus encore de lui parler d'Alessandro alors que devant lui il faisait en sorte de ne rien montrer. De peur de lui sembler faible, de peur qu'Archie en tire des conclusions et y voit un lien direct avec les résultats mitigés de Weatherton ces dernières années. De peur, finalement, qu'il le perçoive différemment.
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Message(#)i stare at you everytime you look away (jarchie #7) EmptyJeu 4 Mar - 21:34

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Archie" &  @James Weatherton

C’est étrange cette façon qu’a James de lui faire comprendre qu’il ne doute pas une seconde qu’il a du succès avec les femmes. Veut-il lui faire avouer ses mille et un péchés ou en apprendre davantage sur le type de vie qu’il mène ? Dans les deux cas, l’intention semble un peu trop intimiste et Archie n’est pas tout à fait à l’aise. Habituellement, il n’a aucune honte à vanter son succès mais, devant James, c’est différent. Comme si, au fond de lui, il ne voulait pas lui faire peur. « C'est pas comme si le choix devait manquer ailleurs, de toute façon. Encore plus depuis que tu peux glisser dans une conversation que tu as visité Paris. » Marmonnant une sorte de « mmh », il hausse les épaules en faisant défiler ses précieux mails qui lui donnent une bonne raison de ne pas regarder le garçon posé un peu plus bas que lui. Il aurait dû laisser la discussion couler pour ne plus jamais revenir à leurs lèvres mais il ne peut s’empêcher de finalement demander : « Alors c’est comme ça que tu me vois ? Un millionnaire qui collectionne les femmes ? » Il accroche son regard au sien en espérant obtenir une véritable réponse. Visiblement, il veut connaître la raison derrière toutes ces affirmations qu’il fait à son encontre. Certes, il n’est pas le plus sage des hommes fortunés mais, au moins, il n’assume pas que le styliste a goûté à toutes les queues de la ville. La simple pensée lui serre la gorge, d’ailleurs, et ranime de mauvais souvenirs de jeunesse. Il déteste la sensation qui pèse sur ses épaules lorsqu’il est en compagnie du fantôme de son passé. Il déteste perdre le contrôle et le moindre sourire, minuscule soit-il, de James l’oblige à détourner les yeux. « La pression fait partie intégrante de mon boulot, je t'assure que je sais très bien m'en mettre tout seul. » Il ne doute pas une seconde de son professionnalisme dans ce domaine. Après tout, il l’a toujours trouvé très performant dans les situations stressantes : il ne bronchait pas d’un muscle quand les insultes s’accumulaient dans son dos. Il ne baissait jamais les yeux quand Archie passait un commentaire sur la douceur de ses bouclettes ou sur l’étroitesse de ses pantalons. Il n’a donc rien à craindre au sujet de son costume qui, il en est certain, est entre de bonnes mains. C’est plutôt Archie qui a quelque chose à se reprocher lorsqu’il admet ne pas avoir été le client le plus patient lorsqu’il a contacté un artiste de la pierre pour commander le buste qui décore aujourd’hui la salle d’entrée de Weatherton. Davantage amusé qu’honteux, il lâche un ricanement en secouant la tête de droite à gauche : « Si j’étais toi, j’attendrais un peu pour qu’il oublie l’enfer que je lui ai fait vivre. » Mais ça ne l’empêchera pas de passer multiples commandes dans le futur proche : à la fin, il a été très satisfait de son travail et encore plus de la réaction de James lorsqu’il a découvert l’œuvre au milieu du hall. Il n’a pas hésité à doubler la somme qu’il lui devait.

Bucky a toujours été un chien discret. Si d’autres races ont tendance à aboyer pour faire savoir leur manque, ce dernier peut compter sur la vigilance de son maître pour obtenir sa gamelle remplie de viande crue tous les matins. Seulement, Archie avait passé la matinée à courir dans tous les sens et à essuyer ses paumes moites sur ses shorts et il n’a pas vu les deux gros yeux suppliants de son meilleur ami posé près du réfrigérateur. Ne souhaitant pas le faire attendre plus longtemps, il se dirige vers sa maison en invitant James à le suivre. Ce dernier fait semblant de n’avoir jamais vu Bucky sur ses réseaux sociaux et le mensonge ne fait pas son effet. Archie ne passe cependant pas de commentaire et se contente d’esquisser un sourire amusé lorsque l’autre garçon a le dos tourné. Il retrouve rapidement la cuisine et s’attèle à préparer le plat sophistiqué de la bête à quatre pattes qui ne tardent pas pour montrer le bout de sa truffe. Après avoir seulement constaté la présence de cet inconnu, il rejoint Archie pour s’asseoir sur ses pieds alors que, de sa hachette, il sépare un poulet entier en deux. Fidèle à sa curiosité, la styliste profite de leur intimité pour l’interroger davantage sur sa vie relationnelle. « Ça dépend, tu crains que la réponse puisse me choquer ? Il m'en faut beaucoup, tu sais. » L’interrogé souffle tout son air par ses narines en faisant mine d’être concentré sur la pièce de viande qui ne demande pas de réelle expertise. Il glissa la lame entre la cuisse et les côtes de la volaille et pose un premier morceau dans la gamelle. Il redresse finalement la tête de la planche à découper pour observer James, qui s’est posé près du comptoir. « Je n’ai pas peur de te choquer. Au contraire, c'est plutôt amusant de trouver un moyen de te faire grimacer. » Il commence, une lueur de malice traversant sa paupière quand une idée vulgaire traverse son esprit. Sans surprise, Archie opte pour le sarcasme cru et vise le comptoir sur lequel son invité vient de poser la main. Soit disant, une certaine Celia l’aurait sali lors de son dernier passage. « Vraiment ? Je pensais que tu aurais du petit personnel pour ce genre de choses. » Et il continue dans sa lancée dans le simple but de ne jamais donner la vraie réponse au garçon indiscret. « Ma bonne ne passe qu’à quinze heures. Celia est partie juste avant que vous arriviez. » Il fait en sorte que son ton soit assez sarcastique pour qu’il comprenne qu’il ne s’agit que d’une tentative de repousser les questions auxquelles il ne veut pas répondre. Pas à lui, en tout cas. « Pourquoi, j'ai l'air si psychorigide que d'après toi je peux pas avoir une vie sexuelle épanouie ? » Il hausse les épaules, empilant un autre morceau de viande sur le premier. « Je n’ai rien dit. » Mais il l’a pensé, c’est un fait. « Disons que j'ai eu peu d'occasions de faire des rencontres ces trois dernières années, ou plutôt... que j'ai pas vraiment cherché à en faire. Alors c'est pas moi qui risque de te faire concurrence dans ce domaine. » La révélation suscite son intérêt alors il redresse la tête et pose son outil coupant le temps que James explique le fond de sa pensée. « Mais je suis pas complètement né de la dernière pluie, je... J'avais quelqu'un, avant. » Il ne s’est pas remis de sa rupture, alors ? Le pauvre petit poussin. « Il est mort. » Oh. Ce n’est pas l’explication à laquelle il s’attendait. Légèrement mal à l’aise, il se racle la gorge en hochant vaguement la tête, reprenant son travail au moment où Bucky pose le dessus de son crâne contre son genou pour le presser. « Je suis désolé de l’entendre. » Il finit par murmurer, ne sachant pas vraiment comment réagir. Il a toujours détesté recevoir les condoléances des gens qui ne comprenaient pas son deuil lorsque Lola s’est éteinte. Ce ne sont que des paroles en l’air pour casser le silence, après tout. Le monde n’est pas à l’aise avec la notion de la mort. « Tu dois déjà me trouver terriblement ennuyeux, alors je prends pas beaucoup de risques à te dire tout ça. »  Balayant distraitement son couteau devant lui, il essaye au moins de le rassurer : « Non, non. C’est pas ennuyeux. Ça me permet de comprendre un peu mieux pourquoi t’es aussi coincé. » Et son visage se décompose en une grimace, la même qui a déformé ses traits quand il a passé un commentaire terriblement douteux lorsque James s’agenouillait devant lui pour prendre les mesures de ses hanches. « Pardon. Je me sors habituellement de ce genre de situation grâce à l’humour mais je comprends que c’était complètement stupide de ma part. » Passant la lame sous un jet d’eau chaude, il se lave ensuite les mains. « La vérité, c’est que je sais que tu ne veux pas entendre mes sympathies. Enfin… Moi je me bouchais les oreilles quand les autres essayaient de me faire croire qu’ils comprenaient ma peine. J’étais jeune, certes, mais je pense que le deuil se vit de la même façon chez un gosse et chez un adulte. » Lâchant un soupir il essuie ses mains humides et pose enfin la gamelle pleine contre le mur. Bucky s’élance en sa direction, la queue battante. « Ça fait trois ans, alors ? Tu penses encore à lui ? » Parce que c’était un homme, évidemment. Il ne va pas jouer les cons jusqu’au bout et faire semblant qu’il n’a pas accepté son orientation sexuelle. Ils n’ont plus quinze ans.    

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Message(#)i stare at you everytime you look away (jarchie #7) EmptyDim 7 Mar - 22:44

I stare at you everytime you look away.

Il n'y avait pas l'ombre d'un jugement dans sa voix, pas plus que dans son regard lorsqu'il cherchait distraitement celui d'Archie. A vrai dire, James ne saurait dire pourquoi il éprouvait le besoin d'effleurer un sujet qui à en juger par la manière dont ses doigts trituraient le tissu de son short de bain ne le mettait pas particulièrement à l'aise. C'est vrai, songer aux hypothétiques conquêtes d'Archie ne faisait que lui faire repenser à Paris et à ce qu'il avait éprouvé en l'imaginant dans les bras de Karen. Ainsi qu'à l'agacement que cette idée avait fait naître en lui et qu'il n'était pas parvenu à cacher, finissant faute de mieux par faire passer ça pour un élan de conscience professionnelle. Pourtant, une partie de lui ne pouvait s'empêcher de se montrer curieuse, comme s'il espérait tout au fond de lui que les paroles de l'actionnaire le rassureraient. Sur quoi ? Il n'en était pas certain mais se pinça les lèvres d'embarras lorsqu'il sembla s'inquiéter qu'il puisse potentiellement le réduire à une image qu'il ne lui associait pas en réalité. S'il avait pu laisser penser le contraire, c'était simplement parce que le sarcasme avait toujours été un allié précieux dans les situations de gêne et qu'il suffisait que le regard d'Archie accroche le sien pour qu'il oublie l'espace d'une seconde de respirer. « Non. Plutôt comme quelqu'un qui pourrait avoir qui il veut. » Il souffla, parce que c'était bien plus proche de la vérité que n'importe quelle réponse qu'il aurait pu lui donner pour ne pas avoir à sous-entendre qu'à ses yeux, un homme comme Archie avait tout pour plaire. Il affichait une réussite étourdissante dont cet endroit était le parfait reflet. Il était habile avec les mots, doué pour capter l'attention, magnétique. Et séduisant, aussi. Ce n'était jamais qu'un détail que James avait relevé il y a déjà quinze ans en arrière. Un détail que n'importe qui autour de cette piscine relèverait après tout de la même manière, non ? « Pardon si je t'ai vexé. » Il ignorait si c'était le cas, mais Archie les avait généreusement invités à profiter de sa piscine et James n'était pas venu pour émettre un quelconque jugement. Il voulait réellement repartir sur des bases neuves depuis leur retour de Paris, sa démarche et sa repentance étaient toutes deux sincères. Preuve en était qu'il s'était rarement mis autant de pression que pour la réalisation de son costume, sur lequel il travaillait parfois en dehors de ses heures de boulot. Archie n'avait pas à le savoir, mais il aimait réaliser cette pièce en imaginant l'actionnaire se mouvoir dedans, tout comme il aimait définitivement l'idée qu'il ait eu à cœur d'offrir à Weatherton un cadeau qui n'aurait pas pu mieux lui correspondre. L'artiste à l’origine de la sculpture devait avoir des nerfs solides pour abattre un tel travail, ainsi James ne s'inquiétait pas vraiment quant à l'idée qu'Archie ait pu le traumatiser. « Alors vu la beauté de cette sculpture, cet homme est soit très professionnel, soit pas du tout rancunier. » La ligne de ses lèvres s'étira finement, tandis qu'il aurait pu être tenté d'ajouter qu'ils partageaient ce trait de caractère si tel était le cas. Rancunier, James l'était dans certaines situations mais leur passé commun, lui, était oublié depuis longtemps.

Son sourire se voulut plus crispé lorsqu'il dut prétendre n'avoir que brièvement aperçu une page instagram qu'en réalité James avait étudié avec un intérêt et une curiosité tels que le simple fait de l'admettre le ferait sûrement rougir de la tête aux pieds. Il fut donc soulagé qu'Archie ne relève pas sa tentative pour donner le change et se concentra l'espace d'une seconde sur la manière que l'actionnaire avait d'échanger avec son chien comme si l'animal et lui n'avaient qu'à se fixer dans le blanc des yeux pour se comprendre. C'était la première fois qu'il le voyait à l’œuvre avec Bucky et quelque chose dans cette scène parvint même à l'attendrir, peut être parce qu'elle lui permettait de comprendre un peu mieux celui qu'était Archie entre les murs de cette villa. Qu'il soit très entouré ou non, il profitait au moins de la compagnie de ce chien et c'était une image moins déstabilisante de l'imaginer jouer à la balle avec Bucky qu'en compagnie d'une invitée dans une des innombrables chambres que comptait certainement cette demeure. « Il y en a plus d'un, en vérité. En cherchant bien, je suis sûr que tu trouveras lesquels. » Un éclair de malice passa dans son regard et le coin de ses lèvres se retroussa sans qu'il y prenne gare. Il ne cherchait pas nécessairement à le mettre au défi de trouver ses points faibles, mais il ne prétendrait pas que l'idée lui déplairait. Un jeu sûrement plus dangereux qu'il en avait à cet instant conscience, et si tel était le cas James apprécierait sans doute qu'aucune oreille indiscrète n'ait été là pour entendre cette partie de leur conversation. Les filles trouveraient bien assez de prétextes pour cancaner lorsqu'elles le verraient réapparaître de sa visite avec Archie, il n'avait pas la moindre envie de leur donner d'autres raisons de sourire comme les petites curieuses qu'elles étaient. Car probablement que l'une d'elles aurait noté la pointe de malaise dans sa voix depuis qu'ils effleuraient l'idée que son hôte ait pu s'adonner à des ébats avec une dénommée Célia. Vraie ou pas, ça n'était pas le moment de lui montrer que cette histoire le tendait un peu. « Oh vraiment, pourquoi ne pas lui avoir proposé de rester ? Elle aime peut être le rosé, qui sait. » Qui sait, oui. Et il chercha distraitement dans le regard d'Archie quelque chose qui lui laisserait penser que cette Célia pourrait n'être qu'une pure invention. L'atmosphère changea à sa façon de lui préciser que si sa vie sentimentale était aussi peu remplie qu'il devait probablement le supposer depuis le départ, ça n'était pas uniquement par choix ou disons, plutôt par dépit. On ne lui répéterait jamais assez qu'il était libre de faire des rencontres, libre de refaire sa vie, mais James n'était déjà pas expert en la matière avant Alessandro alors sa mort n'avait fait que fragiliser un peu plus des fondations déjà bancales. Tout au fond de lui, il aimerait sûrement plaire à nouveau, réaliser que si lui l'avait un jour regardé avec des yeux troublés alors quelqu'un le pourrait sans doute aussi. Mais la plupart du temps, il lui suffisait d'un regard à travers le miroir pour réaliser qu'il ne dégageait rien qui puisse spécialement donner envie à quelqu'un de voir plus loin que ses costumes sombres et ses boucles impeccablement coiffées. Alors il se contentait d'observer les types comme Archie comme des objets de fascination, de désir, inatteignable. Il secoua la tête autant pour chasser ces pensées que pour rassurer l'actionnaire, dont la maladresse était étonnamment rafraîchissante. « C'est rien. C'est pas un sujet que je suis très à l'aise d'évoquer non plus, en vérité. J'espère que j'ai pas trop plombé l'ambiance. » Il voulait juste lui offrir des éléments de réponses sans attendre de compassion de sa part, et le fait qu'Archie semble aussi mal à l'aise que lui tendait en fait à le rassurer. James était las de devoir sourire à ceux qui ne comprenaient pas son besoin de vivre un deuil silencieux et de garder ses émotions pour lui. C'était son choix. Mais visiblement, c'était aussi celui d'Archie et c'est un regard surpris qu'il reposa sur lui. « Tu veux dire... que toi aussi tu as perdu quelqu'un ? » C'est ce qu'il comprenait, ses lèvres désormais entre-ouvertes sans qu'il ne sache quoi dire, quoi ajouter, quand il se sentait malgré lui un peu coupable. « Je l'ignorais. » Parce qu'à présent il craignait d'avoir peut être effleuré un sujet qu'Archie n'était pas prêt à évoquer, ou pas avec lui, et plus que de plomber l'ambiance James redoutait d'avoir peut être gâché ce moment. C'était la première fois qu'il se confiait réellement à lui et il n'aurait jamais pensé que ça lui serait si facile. « Ça a fait trois ans en décembre. Ça reste une période un peu compliquée pour moi, sûrement parce qu'elle est heureuse pour beaucoup de gens. » Décembre, c'était l'approche des fêtes, de ces moments de joie et de convivialité qu'on associait traditionnellement à Noël. « Je pense encore à lui, mais ça me rend plus aussi triste qu'avant. Simplement, parfois, je me demande ce qu'il ferait s'il était à ma place ou ce qu'il penserait de celui que je suis devenu. Mais je sais qu'il n'aurait pas voulu que je passe ma vie à le pleurer, c'est pour ça que je ne me suis jamais morfondu sur moi-même. » Il confia du bout des lèvres en raccrochant le regard d'Archie. « Alessandro, c'était son nom. » Ainsi, il savait tout ou presque, et James avait le sentiment qu'il lui devait bien de pousser les confessions jusque là. Il était possible qu'Archie enterre cette conversation sitôt qu'elle serait finie, mais parce que ce ne serait pas son cas il voulait lui montrer qu'il avait assez confiance pour se livrer sur ce qu'il avait de plus intime. « Vous semblez vraiment fusionnels, Bucky et toi. » Il nota après plusieurs secondes, l'animal s'empressant d'accourir une fois son repas servi. « J'ai lu quelque part que les chiens sentaient les personnes dignes de confiance, c'est sans doute une bonne chose qu'il ne m'ait pas aboyé dessus quand je suis entré. » Son sourire fut plus timide, sa tentative d'alléger l'atmosphère moins assurée. La vérité, c'est qu'il espérait qu'Archie ne regrettait pas d'avoir abaissé cette barrière symbolique en le faisant entrer chez lui. Pour le reste, il aimait penser qu'il savait déjà qu'il pouvait avoir confiance en lui pour que rien de ce qu'ils s'étaient dit ne sorte d'ici.
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Message(#)i stare at you everytime you look away (jarchie #7) EmptyMar 6 Avr - 20:28

I stare at you everytime you look away.
Archie" &  @James Weatherton

James craint de l’avoir vexé et la simple pensée lui arrache un sourire satisfait. C’est plutôt difficile de réellement atteindre les tripes d’Archie pour l’insulter puisqu’il connait déjà  toutes les insultes, tous les préjugés qui sont fait en son encontre. On l’a souvent traité de manipulateur, de profiteurs, et ce n’est évidemment pas la première fois qu’on insinue qu’il peut ramener toutes les femmes du monde grâce à sa fortune. Avec le temps, il a fini par s’habituer à ce genre de commentaires et, de toute façon, la remarque n’est pas complètement fausse en ce qui le concerne. Ça lui arrive parfois de mentionner son portefeuille dans le but d’impressionner une femme qui n’est visiblement pas intéressée par son apparence (il se fait trop souvent dire qu’il n’est pas assez grand, d’ailleurs). Alors il a appris à vivre avec l’opinion des gens et, ceux qui se permettent de la lui faire savoir se prennent seulement un joli sourire sarcastique et, trop souvent, un vent de sa part. Ce n’est toutefois pas la réaction qu’il peut avoir avec James puisqu’ils viennent à peine de recoller les morceaux d’un premier vase cassé. « Pardon si je t'ai vexé. » Il secoue la tête de droite à gauche et balaie l’air du revers de la main entre deux gorgées de bière. « Il en faut plus pour me faire pleurer. » Qu’il répond d’une voix lunatique en reposant son attention sur les filles qui pataugent plus loin. C’est finalement d’un regard satisfait qu’il acquiesce lorsque le styliste fait part de son appréciation véritable pour la sculpture qu’il a trouvée en mettant les pieds chez Weatherton quelques jours plus tôt. « Je dirais plutôt très professionnel. » L’actionnaire précise, revoyant très bien les yeux rouges de Bennett quand Archie lui a demandé pour la dixième fois de modifier un détail sur l’œuvre d’art. Il se doute qu’il ne lui proposera pas un café aussi gentiment la prochaine fois qu’ils se verront s’il accepte de décorer une grande majorité des boutiques de la marque.

Les voilà seuls sous l’air climatisé. Si Archie a utilisé Bucky comme raison pour entrer dans la maison, il ne l’a fait que pour attirer James à l’intérieur. Son ego est toujours caressé dans le sens du poil lorsque ses invités ouvrent grand la bouche en réalisant la grandeur de la baraque – de l’intérieur, elle semble encore plus imposante grâce aux murs peints en blanc. Pour ne pas laisser le malaise s’installer entre les deux hommes, James alimente la discussion avec l’aise de quelqu’un qui sait comment s’y prendre. Il a ce talent pour sauter d’un sujet à l’autre sans prévenir et l’actionnaire ne peut pas dire que ça le déplaît. Alors le voilà à complimenter la décoration puis à rebondir sur la provocation d’Archie sans bredouiller. « Il y en a plus d'un, en vérité. En cherchant bien, je suis sûr que tu trouveras lesquels. » Bucky étant pressé de tremper son museau dans la bouffe et les filles certainement en train de se demander où sont passés les deux hommes, il note l’idée au fond de sa tête pour la préserver pour plus tard. À première vue, le styliste correspond à toutes les caractéristiques du plus prude des êtres mais il semble bientôt dire le contraire. L’inconfort se prend à ses tripes lorsqu’il apprend que son invité a vécu un deuil, comme lui, et il fait preuve d’un peu de tact. Juste un peu. Parce que son côté connard reprend rapidement le dessus mais, embarrassé, il s’excuse rapidement pour s’être donné à ce genre de plaisanterie. « C'est rien. C'est pas un sujet que je suis très à l'aise d'évoquer non plus, en vérité. J'espère que j'ai pas trop plombé l'ambiance. » Bien que le sujet le bouleverse profondément, il s’efforce de secouer la tête de droite à gauche pour le rassurer. « Non, non. J’imagine que tu me l’aurais dit un jour ou un autre, et je ne pense pas qu’il y a de bon moment pour annoncer ce genre de chose. » Il répond alors, haussant les épaules, attardant un peu la lame de son couteau autour d’un petit os qu’il souhaite déloger de la chaire de poulet. C’est naturellement qu’il explique au jeune homme qu’il comprend ce qu’il vit parce qu’il l’a lui-même vécu dans le passé. Même si son deuil ne se terminera jamais complètement et même si les photos de famille semblent vides depuis que Lola n’est plus là pour sourire avec les autres, il est certain que chaque jour passé apporte une sorte de guérison. « Oui. Ma sœur ainée. » Il dit doucement sans apporter plus de détails. Il n’a pas envie d’en parler, il sent déjà la boule de peine se former dans sa gorge. Alors il préfère s’attarder sur la situation de James parce qu’il semble avoir besoin d’avoir un peu de soutien. « Ça a fait trois ans en décembre. Ça reste une période un peu compliquée pour moi, sûrement parce qu'elle est heureuse pour beaucoup de gens. » Ses yeux se posent dans les siens et il cesse tout mouvement le temps qu’il termine d’exprimer ce qu’il a sur le cœur. « Je pense encore à lui, mais ça me rend plus aussi triste qu'avant. Simplement, parfois, je me demande ce qu'il ferait s'il était à ma place ou ce qu'il penserait de celui que je suis devenu. Mais je sais qu'il n'aurait pas voulu que je passe ma vie à le pleurer, c'est pour ça que je ne me suis jamais morfondu sur moi-même. Alessandro, c'était son nom. » Aphone pendant quelques secondes, Archie finit par répondre honnêtement : « Je pense qu’il serait fier de toi, s’il t’aimait. Plus de dix personnes connaissent ton nom, c’est déjà pas mal. » Il le dit même s’il sait que ce n’est pas la notoriété qui compte le plus même si beaucoup trop de gens pensent qu’il auront réussi leur vie s’il y a des centaines de personnes présentes à leur enterrement. « Je ne dis pas que la célébrité est essentielle mais… Ça doit être sympa parfois de marquer la vie d’inconnus, pas vrai ? » Il demande en l’interrogeant du regard juste avant de servir son chien qui devenait de plus en plus impatient, la bave pendant au bout du menton. « Vous semblez vraiment fusionnels, Bucky et toi. » La prochaine remarque lui vole un ricanement et, faussement moqueur, il ne peut s’empêcher de dire la vérité, même si cette dernière sera probablement décevante : « Il n’a jamais aboyé sur personne, c’est un trouillard. En suivant cette logique, le monde entier est digne de confiance dans sa tête. » Il marque une pause et termine : « Mais si ça peut te faire plaisir de penser qu’il t’aime bien, qui suis-je pour briser tes aspirations ? » Question rhétorique, parce qu’il l’a déjà fait. Contournant James après s’être assuré que Bucky ne mettait pas de côté les brocolis pour ne pas les avaler, il propose finalement de rejoindre le reste de la bande. « Allez, fais-moi goûter à ce fameux rosé. »    
   

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