Tu as dû t'y prendre à deux fois pour réussir à mettre la clé dans la serrure. Tu as fait un vacarme monstre simplement pour retirer tes escarpins qui trouveront chemin jusqu'aux ordures demain matin - ils ne sont plus au même niveau, aucune idée de comment c'est arrivé. Ça se pourrait que tu aies bu un verre de trop. Ça se pourrait que tu aies mal digéré la discussion - et les rumeurs - de Ivy. Tu aurais sûrement dû sauter dans un taxi avant le verre de trop. Qu'importe, personne ne te verra dans cet état lamentable. Tu grimpes les escaliers qui semblent interminables. Tu en es même à te demander si tu ne peux pas juste dormir là en plein milieu du palier. Ce ne serait pas très confortable. Tu paierais le prix pour les semaines suivantes - ah la vieillesse qui amène les courbatures facilement. Tu poursuis ta montée jusqu'à la chambre et, oh, il y a déjà quelqu'un là - encore un miracle que tu ne l'aie pas réveillé. Oh oui, c'est pas chez toi que tu es rentrée. C'est chez vous. « Dégage » que tu te plains en le poussant mollement de l'autre côté du lit, mouvement qu'il suit parce qu'il le veut bien. Certainement pas pour ta force herculéenne. C'est ta chambre ou celle de Jet ? Personne n'avait fait de choix. À peine acheté qu'il s'était poussé en dehors du pays. Ce n'était que la deuxième fois que vous vous retrouviez tous les deux ici.

C'est encore en robe de soirée que tu te laisses tomber par-dessus les couvertures à la seconde où il te laisse de la place. Tu arriveras jamais à la retirer. Elle est trop serré. Tu es trop maladroite. De toute manière, tu n'as rien pour te changer. Il faudrait vraiment que tu ramènes des fringues ici. C'est pas comme si tu n'en avais pas assez pour en laisser dans deux maisons. « T'es plus avec la jolie blonde ? » que tu demandes, mâchant un peu tes mots, les yeux à demi-clos. Les chances que tu t'endormes en plein milieu de la conversation sont assez élevées. Tu empestes sûrement l'alcool. Il avait qu'à te dire qu'il était rentré en Australie. Tu ne serais jamais venu jusqu'ici. Pas ce soir du moins. T'es venu pour avoir la paix. Pas de Jack menteur. Pas personne d'autre que toi et ton coeur éternellement en miette. Mais il est là Jet. Il est toujours là.

@jeremiah etish

Je suis dans la maison depuis des jours déjà, des semaines peut-être. Je n’ai pas pour plan de retourner à l’appartement tout de suite, il n’a pas envie de croiser Chloe dans les couloirs par hasard. Elle est partie avec son ex, c’est tout ce qu’il y a à dire. Elle n’a pas de gêne à s’afficher sur les réseaux, et je joue son jeu. Je sais aussi sur quels points appuyer pour attirer son attention. Et les quelques messages qu’elle m’a envoyé montrent que j’ai eu raison de le faire. Même si pour le moment elle ne rentre pas, alors que c’est ce que j’aurais aimé en réalité. Elle veut vivre sa vie, très bien, je vais donc vivre la mienne sans penser une seule seconde à ce qu’elle pourrait vouloir ou penser. C’est chacun pour soi, et j’ai bien compris la leçon.

Je suis endormi après une soirée entière à jouer du violon. J’aime le violon quand je ne suis pas le plus heureux du monde, ça me détend, et déjà, j’ai une nouvelle mélodie à partager avec Ariane par téléphone. J’espère qu’elle écrit elle aussi, qu’elle ne m’oublie pas en s’occupant du monstre qu’elle a mis au monde. « Dégage » Je n’ouvre pas les yeux, je grogne, je ne cherche pas vraiment à comprendre ce qu’il est en train de se passer. Je me tourne et je cherche immédiatement à me rendormir. Je n’ai pas besoin d’ouvrir les yeux pour savoir que c’est Elise qui vient de rentrer chez moi - chez nous - même si c’est en réalité bien plus chez elle que chez moi.  « T'es plus avec la jolie blonde ? » Pourquoi elle vient me faire chier bourrée au beau milieu de la nuit. Je me tourne vers elle sans ouvrir les yeux. “T’es pas dans le lit de ton musicien ?” Parce que ce n’est pas moi, son musicien, si jamais vous vous posiez la question. “Pourquoi t’es là ?”

“T’es pas dans le lit de ton musicien ?” Qu'il te parle pas de lui ce soir. « Pfffff, un musicien ou un autre. Vous êtes tous cons. » Oh, tu en as de la rancune d'accumuler dans une simple petite soirée. Elle s'est décuplée avec l'alcool ingéré. Pour une fois, elle n'est même pas dirigé contre Jet. Tes paroles ont beau l'inclure, c'est bel et bien à Jack et à ses mensonges que tu fais la gueule ce soir - cette nuit. “Pourquoi t’es là ?” Elle pèse au moins deux tonnes ta tête quand tu la redresses pour venir la poser lourdement dans la paume de ta main pour venir mieux observer un Jet qui ne dort qu'à moitié. C'est un éclat de rire de fille qui a trop bu qui sort de ta bouche. Tu n'écoutes qu'à moitié ce qu'il te demande. Prends ce que tu veux dans ses phrases et les interprètes comme tu en as envie. « T'es jaloux ? » que tu demandes, souriant de toutes tes dents. Oh, ce que ça te ferait plaisir de pas être celle qui crise pour une fois, d'avoir l'impression d'avoir une minime importance à ses yeux. Dommage que les chances que tu oublies l'entièreté de cette conversation soient très élevées. Il doit sûrement regretter le temps où il te reprochait de ne jamais dévier du droit chemin. C'est pas beau quand tu dévies. C'est pas beau quand tu fuis la réalité non plus.

« J'meurs de faim. » Ta main qui le bouscule, qui veut détruire le sommeil dans lequel il semble vouloir replonger, qui veut attirer toute son attention. Nourris-moi. Tu ne sais même pas trop d'où est-ce qu'elle arrive cette soudaine énergie de ta part. Tu dormais presque dans le taxi qui t'a mené jusqu'ici. Tu te serais probablement endormi en une seconde si Jet n'aurait pas été là. « Jeeettt- » Ah non, mais c'que t'es lourde, vraiment. À être aussi chiante, il va bien finir par se lever ou peut-être qu'il va te mettre dehors de ta propre maison. « -t'es beau quand tu dors, mais dors pas là. » Ah ouais, l'alcool, ça te rend bavarde. Beaucoup trop bavarde. Et chiante x10. « On peut commander à manger ? » Par on c'est tu que tu veux dire. Tu sais même plus comment fonctionne ton téléphone. Mais la vrai réponse c'est non. C'est la nuit. Personne ne livre à manger la nuit.

« Pfffff, un musicien ou un autre. Vous êtes tous cons. » Je serre les dents, elle a décidé de me faire chier cette nuit, je le sens. Elle est bourrée, je peux reconnaître l’odeur de l’alcool à des kilomètres, et c’est uniquement pour ça qu’elle est venue se perdre dans cette maison au bout de la ville. Je tente de rester de mon côté mais je lui parle, c’est plus fort que moi. « T'es jaloux ? » J’en sais rien, je sais pas. Je sais jamais rien quand il s’agit d’Elise. “Tu fais chier.” Pour son arrivée soudaine, pour être alcoolisé, pour poser des questions qui n’ont pas lieu d’être. Elle sourit, je l’entends rien qu’au son de sa voix pâteuse quand elle me demande si je suis jalouse. “C’est toi la pire jalouse.” C’est un fait, je ne veux pas avoir ce rôle là. Certainement pas depuis qu’il y a aussi Chloe qui est censée faire partie de ma vie. Chloe qui a disparu avec son ex et qui a l’air d’avoir envie de profiter à fond de ses vacances sans penser une seule seconde à ce que je peux penser ou faire.

« J'meurs de faim. » “Et alors ?” Je tente de garder les yeux fermés et d’enfoncer ma tête encore un peu plus dans l’oreiller. Je n’ai pas envie de parler, et encore moins de la nourrir. « Jeeettt- » Elle me bouscule, elle me pousse et je me tourne vers elle, les yeux grands ouverts cette fois. J’attrape sa main et je ne compte pas la lâcher, je déteste qu’on me réveille de cette manière. « -t'es beau quand tu dors, mais dors pas là. » Je grogne et je lève les yeux au ciel. “T’es venue pour me mater dans mon sommeil ?” Je ris à moitié, j’ai envie de dormir. « On peut commander à manger ? » Je ne sais pas quelle heure il est. “T’as pas rempli le frigo ?” Elle s’occupe de ça en général, moi je n’ai besoin que de bières et de pizzas.

“Tu fais chier.” Tu glousses automatiquement. Tiens donc, il a l'air de toi qui fait une crise comme quoi tu ne fais pas de crise. Très dure à suivre, oui. “C’est toi la pire jalouse.” C'est assurément toi la pire. Aucun doute là-dessus. Mais il est quand même jaloux et c'est si agréable à entendre. Il est tapissé en long et en large le sourire sur tes lèvres. « T'es telllllement jaloux. » Et il va détester que tu pointes publiquement cette jalousie. Tu as l'alcool heureux soudainement, alors que tu as passé la soirée à rager. “Et alors ?” Et alors il n'en a absolument rien à faire que tu sois à deux doigts de mourir de faim. Tu le bouscule pour le ramener à la vie et il vient rapidement t'attraper le poignet pour t'empêcher de continuer. « Lâche-moi. » Tu tires mollement ton bras vers toi pour te défaire de sa prise. Sans succès. Faut dire que tu ne persévères pas vraiment de toute manière. “T’es venue pour me mater dans mon sommeil ?” Il rit à moitié, mais il rit quand même. Bah voilà, il n'est presque plus grognon. « J'savais même pas que t'étais là. » Tu ne savais même pas qu'il était rentré au pays. Et même si tu aurais su, ça n'aurait strictement rien changé dans tes projets.

“T’as pas rempli le frigo ?” Quoi il se nourrit pas quand t'es pas là ? Il y a plusieurs jours que tu n'es pas venu ici. Tout doit être périmé. Et tu n'as surtout pas envie de descendre les escaliers pour aller voir. Tu laisses apparaître une moue découragée, comme si c'était la fin du monde qu'il ne veuille pas bouger du lit, qu'il ne veuille pas veiller à ce qu'on estomac soit rassasié. « C'est toi qui fais chier. » que tu lui balances en te recouchant dans le lit. Tu te pousses sans aucune subtilité vers lui. Ta tête vient trouver réconfort contre son épaule, alors que ton bras tombe lourdement par-dessus lui. Ça ne tourne presque pas quand tu fermes les yeux. Là, à ce moment-là, t'es bien. Tu es vraiment bien quand tu viens te lover un peu plus contre Jet, quand même son odeur de clope fait du bien. C'est tordu. C'est compliqué. C'est vous deux. « J't'aime bien… » Parole que tu nieras complètement demain matin. Toujours plus confortable dans la haine que dans… l'appréciation. « Beaucoup. » Ferme-là sérieux. Pourquoi tu ne dors pas ? « Si un jour tu me mens, j'te tue. » Voilà qui est mieux.

« T'es telllllement jaloux. »
“T’es telllllement bourrée”

Et elle ne se souviendra de rien le lendemain matin. Je suis sûr qu’elle ne sait même pas ce qu’elle fait dans cette maison. Je ne connais pas ses histoires, mais les histoires lui ont donné envie de beaucoup trop boire. J’ai pas envie de savoir à cause de qui elle est dans cet état, parce que je ne contrôle pas mon énervement dans ces cas-là. « Lâche-moi. » Je ne la lâche pas, je garde son poignet dans ma main et je ne la lâche pas du regard. “Non” Je déteste qu’on me réveille de cette manière là, et elle va devoir supporter mon humeur de merde. « J'savais même pas que t'étais là. » “T’es sûre de ça ?” Je suis certain du contraire. Elle vient ici pour me voir, parce qu’elle sait très bien que je passe bien plus souvent ici que dans mon appartement.

« C'est toi qui fais chier. » “Tu deviens vulgaire.” Elle s’approche de moi et cale sa tête contre mon torse. Je laisse passer mon bras derrière son cou, et cette position devient bien trop naturelle. Je passe rapidement ma main dans ses cheveux. « J't'aime bien… » J’arrête de respirer une seconde, ou peut-être plus. Elle est bourrée, elle ne sait pas ce qu’elle est en train de dire, elle doit me prendre pour quelqu’un d’autre. « Beaucoup. » Je ne respire toujours pas, comment je suis censée réagir à tout ça ? “Qu’est ce que tu veux ?” Je tente de la jouer sur le ton de l’humour. Est ce que c’est le moment d’avoir une telle conversation alors qu’elle a plus d’alcool que de sang dans le corps ? Je ne comprends pas comment elle pourrait bien m’aimer. « Si un jour tu me mens, j'te tue. » “J’ai peur de mourir vite alors.” Je souris contre ses cheveux en la gardant contre moi.

“T’es telllllement bourrée” « J'ai juste… juste bu… ch'sais pu. » Ah ouais, tu n'arrives même plus à parler. Vraiment cool cette soirée. Tu fronces les sourcils. Tu fais vraiment un effort surhumain pour te souvenir, mais non, c'est trop pénible. Tu abandonnes assez facilement. “Non” Il tient ton poignet sur lequel tu tires mollement sans arriver à te défaire de son emprise. Tu l'a mis de mauvaise humeur. Ça t'apprendra à le tirer de son sommeil pour absolument aucune raison. “T’es sûre de ça ?” Comment tu aurais pu savoir qu'il était ici ? Il avait l'air de bien s'amuser à l'étranger avec ses millions de pétasses. Il ne voulait sûrement pas rentrer. Encore moins ici avec toi. « Tu t'imagines des chooseees pas…. pas vrai. Pas besoin d'toi pour venir ici. J'ai…. les clés. » Bravo championne, comme s'il était pas au courant.

“Tu deviens vulgaire.” « J'dois passer trop d'temps avec, hm, toi. » que tu (tentes) de lui répondre en venant prendre place très confortablement contre son torse. Son bras vient s'enrouler naturellement autour de toi comme s'il le faisait depuis des années. Elle serait probablement troublante cette tendresse si tu avais toute ta tête. Ce soir, elle fait du bien. Tu tombes presque dans un semi-coma du moment où sa main se perd dans tes cheveux qui semblent avoir vécu la guerre ce soir. Et tu ne le sens absolument pas le malaise que tu viens de créer avec ces quelques mots; je t'aime bien Tu ne sens pas grand-chose de toute manière. C'est à peine si tu es vraiment consciente d'où est-ce que tu te trouves, prisonnière entre le sommeil et l'éveil. “Qu’est ce que tu veux ?” « Mh ? » Ça t'en prend pas beaucoup pour suivre le fil de la conversation. Ta respiration se ralentit doucement. Encore quelques secondes et tu tomberas dans le pays des rêves. Par chance que les quelques paroles qui suivent arrivent à capter ton attention encore un peu. “J’ai peur de mourir vite alors.” T'aimes pas ses mots. Tu les aimes pas même si quand tu relèves la tête c'est un sourire qui orne son visage. Il est beau là, mais il te brise le coeur. Et tu as horreur des mensonges. « Mais j'ai confiance en toi. » Really ? Après l'effet euphorique de l'alcool vient toujours l'effet dépressif. Voilà pourquoi ta voix vient se casser sur la fin de ta phrase.

« J'ai juste… juste bu… ch'sais pu. » Elle ne sait pas ce qu’elle a bu et je ne peux m’empêcher de sourire un peu. Elle m’amuse la brune, c’est rare de la voir dans cet état. La dernière fois qu’on était bourré dans cette maison, on avait déjà fini dans ce lit, mais ce soir, je ne suis pas alcoolisé, je devrais donc être capable d’être raisonnable pas vrai ? Je ne pense pas. Raisonnable n’a jamais fait partie intégrante de mon vocabulaire, dommage pour Elise et son état actuel. Moi aussi je suis en colère, moi aussi je suis en dehors de la ville pour me réfugier et ne plus penser à rien. On vient ici pour les même choses et sensiblement dans le même état, et je doute que ça puisse être une très bonne idée. « Tu t'imagines des chooseees pas…. pas vrai. Pas besoin d'toi pour venir ici. J'ai…. les clés. » “Je te crois pas.” Je préfère croire qu’elle est là uniquement pour moi et parce qu’elle avait envie de me voir. C’est bien plus plaisant pour l’ego.

« J'dois passer trop d'temps avec, hm, toi. » “Tu crois ?” Parce que ça aussi ça va être de ma faute. Je lève les yeux au ciel mais elle ne le voit pas. Elle reste dans mes bras, dans cette position qui ne devrait pas être aussi naturelle à nos yeux. « Mh ? » Elle fait comme si elle n’avait pas entendu, et je ne sais pas si je dois relever ou pas. “T’es chiante.” Je soupire et je laisse tomber ma tête sur les coussins pour regarder le plafond. C’est elle qui se relève alors que je ris, elle prend tout au sérieux parce qu’elle a bien trop bu. Je ne peux m’empêcher de sourire encore un peu plus « Mais j'ai confiance en toi. » Aïe. “Ca c’est pas la meilleure des idées.” Je fronce le nez et je passe ma main sur sa joue, elle ne se souviendra de rien demain. Son visage s’est rapproché du mien, et je l’ai déjà dit, raisonnable ne fait pas partie de mon vocabulaire. Mes lèvres se posent sur les siennes pendant un temps indéterminé avant que je ne m’éloigne à nouveau. “Tu vois, pas une bonne idée.”

“Je te crois pas.” Tu soupires bruyamment comme si c'était la pire choses au monde. Ça te prend pas grand chose pour virer melo-drama ce soir faut dire. Tu mords à toutes les piques alors que tu aurais plutôt l'habitude d'arrêter de l'écouter quand il commence à devenir chiant, comme maintenant quand il veut se faire croire que ton monde tourne autour de lui. Vraiment pas. « Tu m'énerveees.. tu m'crois ja… jamais. » alors que s'il y a bien quelqu'un avec qui tu es parfaitement honnête c'est bien lui. Surtout ce soir, alors que tu n'as absolument aucun filtre. Qu'il en profites, elles sont rares les occasions où tu ne vas pas choisir ce que tu veux dire et éviter les questions dont personne n'a envie de répondre. Enfin, si tu arrives à suivre le fil de la conversation. Ça aussi, c'est très compliqué en ce moment. “Tu crois ?” Tu lui fais beaucoup trop longtemps et lentement signe que oui avant d'aller te blottir contre lui.

“T’es chiante.” Comme toujours. Pourquoi cette fois ? Tu n'as même pas envie de répondre tant ça semble te demander un effort dont tu n'as plus la force. Tu ne fais que hausser les épaules - ou quelque chose qui y ressemble du moins. Tu as presque l'air d'un cadavre, lourdement installé contre lui. Cette fois-ci, c'est lui qui t'empêche de gagner le sommeil alors que tu viens de nouveau relever la tête pour le regarder. “Ca c’est pas la meilleure des idées.” « Toi ? T'as pas… » Tu es coupé dans ton élan de dire n'importe quoi quand sa main vient se lover contre ta joue, quand tes yeux se ferment pour mieux apprécier le contact de ses doigts contre ta peau. Ses lèvres sournoises viennent trouver les tiennes quelques instants avant qu'il s'en détache pour reprendre place sur l'oreiller. “Tu vois, pas une bonne idée.” Ton visage devient soudainement remplis d'incompréhension. « J'comprends rien… » En quoi t'embrasser est une marque de non-confiance ? Peu importe, tu ne sauras jamais puisque tu es soudainement prise d'un haut-le-coeur. « J'me sens...pas bien...du tout. »

dééés:

« Tu m'énerveees.. tu m'crois ja… jamais. » “Et tu continues de te plaindre tout le temps.” Je hausse les épaules et la laisse se blottir contre moi. On ne reste pas vraiment silencieux et je sens qu’elle s’endort alors que moi je suis bien réveillé. Je l’écoute, et je ne sais pas si elle pense réellement ce qu’elle est en train de dire. Elle ne sait pas, et elle ne se souviendra plus. Elle se relève, elle veut que j’ai confiance en elle et pouvoir avoir confiance en moi. Je ne sais pas pourquoi, je ne comprends pas bien non plus. Des centaines de personnes lui diraient que c’est la pire idée qui soit. Elle ne devrait pas me faire confiance, et me le faire savoir. Je ne veux pas jouer avec elle, mais c’est malheureusement dans ma nature. « Toi ? T'as pas… » Elle se tait quand je pose ma main sur sa joue, et quand je l’embrasse rapidement. Peut-être un peu trop au fond. « J'comprends rien… » Et moi non plus, on est deux comme ça. On ne comprend rien à ce qui se passe quand on est tous les deux, et peut-être qu’on ne comprendra jamais.

Elle ne relance pas de baiser, elle reste en place mais son visage change. Je ne comprends pas ce qu’elle fait. « J'me sens...pas bien...du tout. » Et voilà qu’elle est malade, il ne manquait plus que ça. “T’as vraiment décidé de m’emmerder ce soir.” Je grogne alors qu’elle se lève pour rejoindre la salle de bain. Elle sort du lit mais n’arrive pas jusqu’à la salle de bain avant de vomir. Je grogne et j’allume les lumières. La flaque inonde le couloir, à seulement quelques mètres de la salle de bain. Elle en a partout et je ne retiens pas la mine de dégoût qui passe sur mon visage. “Viens.” Je passe mon bras autour de sa taille et je l’emmène jusqu’à la salle de bain. “Il faut te doucher.”

“T’as vraiment décidé de m’emmerder ce soir.” Tu ne l'écoutes déjà plus. Ton seul but est de te souvenir où sont les toilettes ici. Tu voudrais te dépêcher, tu voudrais même courir. C'est que le sol n'est pas au niveau dans cette maison. Tout tourne. Tu dois t'appuyer sur le mur pour ne pas tomber par terre. Et ouais, non, tu ne les trouves pas les toilettes. Tu vomis à même le sol. Peut-être que tu en as un peu dans tes cheveux. Juste un peu. Elle fait mal aux yeux la lumière du passage qui s'ouvre soudainement.

“Viens.”
« J'veux pas!! »
“Il faut te doucher.”

Quelle connerie quand il t'attrape par la taille pour t'amener jusqu'à la salle de bain alors que tu essaies de le repousser à chaque pas que vous faites. Par chance que vous arrivez à destination puisque la nausée te prend de nouveau. Au moins, tu vomis dans la toilette cette fois-ci. Tu réussis à tirer la chasse toute seule comme une grande, mais tu ne bouges pas d'un poil pour autant. Tu viens coucher ta tête contre tes bras, sur la toilette. De toute beauté. Pas pathétique du tout, noooonnn. « Pourquoi il est méchant avec moi ? » C'est de Jack dont il est question ici au cas où ce ne soit pas claire - non ce l'est pas. « J'suis pas assez bien pour lui ? Il préfère sa vie d'pauvre. Il m'aimait juste quand j'étais marié. Comme toi, tu m'aimais juste quand tu pensais que ça faisait chier Saül. Mais ça le faisait pas chier parce qu'il me déteste parce que j'fais pas de bébé. Puis là, tu préfères Ariane parce que c'est elle que tout le monde aime le plus, parce qu'elle est super belle avec ses beaux cheveux et ses vingt ans de moins et son utérus qui fonctionne. C'est ton bébé ou celui de Saül ? Peut-être qu'il est de Jack, il met toutes les filles enceintes. Mais pas moi. Toi non plus. Personne. P't'être que j'devrais appeler Cosimo pour lui dire que je l'aime ? Il est où mon téléphone ? J'ai perdu mon téléphone. » Tu réalises finalement que la douche coule sans savoir comment elle a fait pour s'allumer toute seule. « Dégage j'vais pas me mettre toute nue devant toi. » Comme s'il ne t'avait jamais vu… c'est bien moins glorieux ce soir par contre. Tu tentes de descendre la fermeture éclair de ta robe. C'est quoi l'idée d'avoir mis ça à un endroit impossible à défaire ? Tant pis, t'es bien là de toute façon. Tu pourrais dormir à même le sol avec tes cheveux qui puent.

J’avais juste envie de dormir et d’être tranquille. Je n’imaginais pas une seule seconde que j’allais me retrouver à devoir gérer une Elise bourrée au beau milieu de la nuit. Elle m’énerve, elle me prend du temps, et je vais manquer de sommeil. Elle vomit, et je sais que je ne peux pas la laisser comme ça. « J'veux pas!! » “Je te posais pas la question.” Je l’attrape et elle n’a aucun moyen de lutter. Elle peut seulement se laisser faire. C’est à peine si elle arrive à tenir debout sans mon aide. Je ne sais pas vraiment pourquoi elle s’est mise dans cet état là, et je ne sais même pas si j’ai vraiment envie de le savoir, mais Elise a apparemment besoin de parler.

Elle vomit sur les toilettes, pendant un long moment, et je me demande combien de litres d’alcool elle a bien pu ingérer pendant cette soirée. Je ne lui pose pas de questions, j’attends qu’elle ait terminé pour enfin la passer sous la douche. Je l’attrape par le bras et l’aide à se placer sous le jet d’eau alors qu’elle est encore entièrement habillée. « Pourquoi il est méchant avec moi ? »  Elle parle sûrement de l’homme qu’elle fréquente et qui a l’air de faire de la merde tous les jours. Elle parle, et je suis incapable de l’arrêter. J’ai beau soupirer, elle ne la ferme pas. “Qu’est ce que tu veux que j’y fasse Elise. Arrête de t’attacher à des hommes de merde et pense à toi. Fais toi plaisir au lieu de toujours chercher à te compliquer la vie. Et personne préfère Ariane à toi, te fais pas des films. Tu récupéreras ton téléphone demain. Et on devrait pas avoir ce genre de conversation maintenant” C’est l’hôpital qui se fout de la charité sachant à quel point je complique ma vie tous les jours.

« Dégage j'vais pas me mettre toute nue devant toi. » Je grogne cette fois, elle m’épuise. “Arrête de faire chier.” Elle n’arrive pas à enlever sa robe alors je le fais pour elle. “Plus vite c’est fini plus vite on peut aller dormir.” Et c’est vraiment ce que je veux faire maintenant, dormir.

blablabla, gnagnagna Ça c'est toi qui arrête pas de te plaindre, qui passe du coq à l'âne, qui ne remarque absolument tous les mimiques exaspéré de Jet qui se demande quand tu vas te la fermer. Tu ne l'écoutes absolument pas d'ailleurs quand il tente de t'interrompre. Tu ne fais que reprendre ton discours de plus belle. Tu veux pas nécessairement qu'il dise quelque chose. Tu veux encore moins entendre ses conseils, pire, ses opinions sur le sujet. Tu veux juste te vider le coeur. Il n'a même pas besoin de t'écouter. Il n'écoute sûrement pas de toute manière. “Arrête de faire chier.” « C'est toi qui fait chier. L'eau est trop froide. » Tu te bats avec la fermeture éclair de ta robe qui vaut une fortune et qui se retrouve à même la douche (vraiment cool). Tu n'arrives à rien. Tu abandonnes l'idée de la retirer quand la fermeture cède par miracle - oui, par miracle, pas parce que quelqu'un d'autre le fait à ta place. “Plus vite c’est fini plus vite on peut aller dormir.” La robe humide te colle à la peau, mais tu réussis quand même à la retirer, la laissant baigner dans le fond de la douche. Ouais, elle est bonne pour les vidanges ensuite. « Regarde ailleurs! » que tu lui lances, indignée. Même dans cet état là, tu restes aussi pudique.

Tu sursautes alors que la douche s'arrête subitement. Est-ce que tu étais vraiment en train de t'endormir contre le mur ? Tu ne sais pas trop. Tu as manqué un bout. La douche semblait trop longue pour quelqu'un qui commence à s'impatienter. Tu t'enroules dans la serviette qui apparaît tout aussi miraculeusement sur tes épaules et tu t'accroches à Jet pour ne pas trébucher en ressortant. « J'ai froid. » que tu lui dis en grelottant. Ton regard se lève vers lui avant de s'abaisser aussi rapidement, légèrement honteuse. À croire que cette douche t'a redonné un semblant de conscience. Et c'est finalement un retour à la case départ quand Jet te ramène dans ce lit où tu vas te réchauffer sous les couvertures. À peine la tête couchée sur l'oreiller, tu t'endors beaucoup trop rapidement.

Elle va être pénible la gueule de bois demain matin.

Elle n’arrête pas de parler, elle est complètement bourrée et j’espère qu’elle ne va pas se remettre à vomir au beau milieu de la nuit. « C'est toi qui fait chier. L'eau est trop froide. » Une vraie chieuse, je la déteste ce soir. J’aurais presque envie de la laisser se débrouiller dans cette douche, parce que je suis persuadée qu’elle est incapable de trouver par elle-même de quel côté il faut tourner le robinet pour avoir de l’eau chaude ou de l’eau froide. Elle m’énerve, et pourtant je l’aide à enlever sa robe et à laver le vomi qui colle encore à ses cheveux. « Regarde ailleurs! » “Comme si j’allais te mater.” Je le pourrais, mais étonnement, je n’aime pas vraiment profiter des femmes qui se souviennent à peine de leur prénom tellement elles sont alcoolisées.

Elle ne bouge plus, est à la limite de s’endormir dans le coin de la douche et je secoue la tête. « J'ai froid. » La douche est terminée et elle se retrouve nue et à moitié endormie au milieu de la douche. Je l’enroule dans une serviette et je la porte jusqu’à la chambre. Je ne sais même pas où est ce qu’elle a rangé ses affaires. Je la dépose et sors quelques affaires de mon placard. Un caleçon et un tee-shirt, elle ne va pas commencer à faire des histoires parce que je lui met un de mes tee-shirt. “Tu vas dormir maintenant.” Et j’espère qu’elle va dormir un très long moment, et qu’elle ne décidera pas de parler encore et encore jusqu’à ce que le soleil se lève. Je me glisse moi aussi dans le lit et je remonte la couette sur nous. Si je comptais passer une nuit et une journée transuill, c’est raté. Parce que je suis certain qu’Elise sera encore pire le lendemain matin.