| darker in the day than the dead of night | jet #3 |
| | (#)Mer 17 Fév 2021 - 0:14 | |
| Un baiser pour la tempe d'Ariane avant que Saül ne s'éclipse en silence, vers la chambre d'hôtel qu'elle occupait avant son arrivée. Depuis quelques heures, l'auteure et l'homme d'affaires ont investi un petit appartement loin, très loin de l'hôtel où ils se sont retrouvés. Il la couvrirait bien de baisers, mais c'est au risque de la réveiller et de ne plus pouvoir la quitter. Il file, Saül, à regret. Bien sûr, il laisse au passage une petite note, de quoi lui indiquer qu'il ne part que pour une heure ou deux, pas plus. Il reviendra avec de quoi manger, promis, juré, tout est dans le mot qu'il a laissé sur l'oreiller - et qu'elle le détestera d'avoir écrit. Dès que le froid parisien l'attrape jusque sous sa peau, Saül se départit de son sourire. Il sait qui il risque de retrouver, là-bas.
Bien sûr, il ne se déplace qu'au cœur de la nuit, certain de diminuer ses chances de croiser l'artiste en débarquant aux heures les plus tardives. Une part de lui jubile pourtant d'en découdre avec cet artiste qu'il méprise. Muni de la clef d'Ariane, Saül repasse le hall dans lequel il a attendu, hésitant, avant de monter retrouver la trentenaire. Il repasse dans ce maudit ascenseur et aussitôt, les souvenirs brûlants de leurs embrassades remontent. Lorsque la cage de métal s'arrête à l'étage adéquat, pourtant, Saül adopte de nouveau la mine sérieuse qu'il arbore au quotidien. L'italien ne se sent pas stressé. A vrai dire, il a hâte de se retrouver face à Jeremiah si par hasard ce dernier venait à se trouver dans les parages.
La pièce est silencieuse, lorsque Saül s'y avance. Plongée dans la pénombre, elle n'est éclairée que par la faible lumière de la ville, que laissent passer les fenêtres. C'est alors qu'il l'aperçoit, Saül. Jeremiah Etish, debout dans le clair-obscur. « Forcément. » que murmure Saül, ne lâchant l'artiste des yeux qu'après quelques secondes de silence. Sans plus de préambules, le quarantenaire s'approche des affaires d'Ariane, qu'il rassemble en silence. Plus vite il sera parti, plus vite son envie de cogner Jeremiah s'en ira aussi. |
| | | | (#)Ven 2 Avr 2021 - 11:54 | |
| Je ne sais pas où Ariane est partie, je ne sais pas si elle va revenir mais je ne pense pas. Elle est peut-être déjà repartie loin avec son vieux, et moi je ne sais toujours pas si je reste pour une vie à Paris ou si je pars dans une autre partie du monde. Je fume dans la chambre, je bouge, j’ouvre des cahiers et j’invente des mélodies en buvant les bouteilles de vin que je commande les unes après les autres. Je ne sais pas pour combien j’en aurais à la fin, mais je peux toujours prendre l’option m’enfuir sans payer quoi que ce soit. Même si, et ça m’étonne encore, j’aurais les moyens de commander encore une cinquantaine de bouteilles sans même devoir réfléchir à combien je dépense. Elle est intéressante cette nouvelle vie, rafraîchissante. Je n’ai pas besoin de compter ou de réfléchir à comment m’enfuir. Même si s’enfuir sans payer reste très amusant.
C’est ma chambre, mon endroit à moi où quelques affaires d’Ariane traînent encore. Je ne sais même pas si elle va revenir les chercher ou si son mec décidera plutôt de lui acheter tous les vêtements qu’il pourra dans les plus belles adresses de Paris. Je suis encore en train de fumer, d’écrire et de boire quand la porte s’ouvre. Qui ça pourrait être d’autre que la Parker ? Je souris en tournant la tête, mais le sourire s’évanouit à l’instant même où je croise le regard du type que je voulais éviter. « Forcément. » “Oui c’est ma chambre.” Qu’il ne s’étonne pas de m’y trouver. Je reste sur le lit et je ne le quitte pas des yeux. Je penche la tête, et j’imagine toutes les plus belles façon de le rayer de la surface de la terre et de faire disparaitre son corps. Les tapis sont gigantesques, et je suis certain que je n’aurais aucune difficultés à le démembrer et l’enrouler dans un qui traîne au pied du lit. “Elle était trop fatiguée pour le faire elle-même ou t’avais peur qu’en venant toute seule ici elle me demande de l’aider à s’enfuir du pays sans laisser de traces ?”
|
| | | | (#)Ven 2 Avr 2021 - 15:12 | |
| « Oui c’est ma chambre. » Le quarantenaire range les affaires d'Ariane sans dire un mot de plus. La prochaine fois qu'il s'adressera à Jeremiah, ça sera probablement pour lui sortir l'une des répliques amères dont il a le secret. Il vaut mieux qu'ils en restent là, parce que Ariane attend. Ariane est avec lui, sous les draps de leur lit, dans un endroit que ne connaît pas Jeremiah. Rien ne sert de se fâcher, de se fatiguer : le musicien n'en vaut pas la peine. Pourtant, rien n'empêche l'esprit de Saül de dériver sur le sous-entendu qui se trouve entre les mots de l'artiste. "Ma chambre". Les yeux de Saül filent en sa direction l'espace d'un instant, en même temps qu'il attrape les papiers d'Ariane, ceux qu'elle a oublié quand ils sont partis de cet endroit de malheur.
Jeremiah trône sur le lit. Lorsque Saül en fait le tour pour ramasser un sac laissé par la française, il peut sentir l'odeur avinée qui émane du musicien. Oh, il l'a bien remarqué, le sourire qu'arborait ce dernier avant qu'il ne comprenne qui se pointait à une heure si tardive. Le souvenir de ce sourire, appelle celui de Saül qui, triomphant, rassemble les affaires d'Ariane. L'homme d'affaires se délecte de la scène, alors que sa victoire transparaît assez largement pour qu'il se permette de fanfaronner. Un léger sourire, habituellement réservé à Ariane, flotte sur ses lèvres. « Elle était trop fatiguée pour le faire elle-même ou t’avais peur qu’en venant toute seule ici elle me demande de l’aider à s’enfuir du pays sans laisser de traces ? » « Je n'ai pas de raisons d'avoir peur de toi, Jeremiah. » Elle n'a pas hésité à le suivre, alors que Saül était persuadé du contraire. Ses doigts se posent sur des feuilles - des partitions ? - qu'il écarte nonchalamment sur le lit. « Elle ne t'a vraiment laissé aucun mot ? » Son ton se fait condescendant, presque caricatural. Il s'en fiche, après tout, Saül. Sa jubilation transparaît pourtant, alors qu'il termine de rassembler les affaires d'Ariane dans la salle de bain.
Lorsque tout est enfermé dans des sacs, l'italien se plante de nouveau devant le lit. « Elle ne reviendra pas. Si tu as besoin d'aide pour payer l'hôtel, tu n'as qu'à m'appeler. » Un peu de fausse gentillesse n'a jamais tué personne. |
| | | | (#)Mar 6 Avr 2021 - 12:55 | |
| J’aurais pu être dehors, passer du temps dans les rues de Paris à écouter les gens parler en français. J’aime cette langue, et, si je le pouvais, je la parlerai tout le temps. Mais en Australie, il y a peu de personnes qui ont la chance d’être bilingue. Ce soir j’ai décidé de rester dans la chambre et de me concentrer sur les chansons que l’on écrit avec Ariane. Elle a déjà écrit quelques paroles et j’ai été capable de créer plusieurs mélodies. « Je n'ai pas de raisons d'avoir peur de toi, Jeremiah. » Il devrait, je pourrais le faire disparaître de la surface de la planète assez rapidement. Je ne veux pas blesser Ariane, mais je ne comprends toujours pas comment elle a bien pu tomber sur lui et comment elle peut s’imaginer passer sa vie avec. Elle gâche sa vie, et, désormais, c’est entièrement son problème.
« Elle ne t'a vraiment laissé aucun mot ? » Oh mais c’est qu’il pense que je suis triste. Il est mignon. “On a pas besoin de mots.” Je souris, ce n’est pas ce soir qu’il arrivera à me mettre hors de moi. On a eu notre aventure de quelques semaines avec Ariane, on a discuté, on a appris et on a tous les deux grandi. Ce qu’il ne sait certainement pas le vieux, c’est qu’on ne compte pas sortir de la vie de l’un et de l’autre. « Elle ne reviendra pas. Si tu as besoin d'aide pour payer l'hôtel, tu n'as qu'à m'appeler. » Je ne peux pas retenir le rire qui sort d’entre mes lèvres. Qu’est ce qu’il cherche au juste ? “Je compte pas rester éternellement ici non plus, et j’ai largement les moyens de payer une chambre d’hôtel j’ai pas besoin d’un sugar daddy.” Mon regard est ancré au sien et je ne bouge pas du lit.
|
| | | | (#)Sam 15 Mai 2021 - 23:36 | |
| Les affaires de Ariane sont prêtes, désormais. Saül n'a plus rien à faire dans cette chambre de malheur. Il ne compte pas y remettre les pieds et il sait que Ariane non plus. Pourquoi semble-t-il retenu, alors, sous le couvert de ce toit austère ? Probablement est-ce à cause de Jet, qu'il est si facile de traiter comme le moins que rien qu'il est aux yeux de l'italien. La tension qui règne dans la pièce fait jubiler Saül comme un adolescent - ce qui, d'un point de vue extérieur, est certainement pathétique. Celui qui se prend pour le roi du monde réajuste sa veste et contemple sa victoire, les yeux accrochés à ceux du musicien. « On a pas besoin de mots. » « Visiblement, tu as besoin des siens pour faire de l'argent. » Il se souvient, Saül, de ce qu'il a retrouvé en ramassant les affaires d'Ariane. Il se souvient aussi du roman annoté par Jeremiah dans la voiture de ce dernier. Les mots d'Ariane, les notes du musicien. Pas besoin de mots ? Saül voudrait aussi pouvoir se dire qu'elle n'a pas besoin de ce petit artiste de pacotille - mais ce n'est pas vrai. Ce sont toujours les artistes, de toute façon, qui rendent la vie de l'italien compliquée.
Il rit, Jeremiah. Rira bien qui rira le dernier. « Je compte pas rester éternellement ici non plus, et j’ai largement les moyens de payer une chambre d’hôtel j’ai pas besoin d’un sugar daddy. » « Evite de quémander auprès ta sugar mummy, alors. On a des dépenses à faire pour le bébé. » Tu sais, celui dont tu n'es pas le père. Un sac dans chaque main, Saül s'apprête à sortir. Il a dit tout ce qu'il y avait à dire et il s'estime heureux de se tirer de ce guêpier sans trop de coups. Sans autre forme de procès, l'homme d'affaires se détourne et marche vers la sortie, du pas conquérant qui le caractérise si bien. |
| | | | | | | | darker in the day than the dead of night | jet #3 |
|
| |