Une semaine que je suis revenue dans la chaleur Australienne et, même si cette escapade nordique m'a fait le plus grand bien, je me rends compte qu'en partant je n'ai fait que fuir mes problèmes et même si ceux-ci n'ont pas doublé de volume, il faut bien que je les affronte et que je remette ma vie en ordre. A commencé par mes amitiés. Je suis allé voir Alan, me suis confié à lui, j'ai réussi à joindre Peter avec qui j'ai discuté pendant une bonne partie de la soirée avant que nous ne décidions de nous revoir la semaine prochaine. J'ai ensuite appelé mes sœurs et mon frère pour leur annoncé mon retour mais aussi m'excuser pour mon absence de ce dernier mois et leur promettre que ma vie redeviendra plus ordonnée dorénavant. Puis j'ai contacté Lexie pour lui dire que je souhaite mettre de la distance entre nous si elle n'est pas capable de se passé de drogue car je n'en ai plus envie, moi.

Et finalement, j'ai tenté de joindre Solas, Mais encore une fois je n'ai pas eu de réponse de sa part. Je sais bien que ça lui arrive régulièrement d'être aux abonnés absents pendant plusieurs jours voire semaines. Mais là ça va faire presque un mois que je n'ai plus de nouvelles de lui. J'ai eu un sms lorsque j'ai passé l'après midi à Calgary avec Grace, mais je n'y ais pas répondu.Peut-être m'en veut-il ? Mais ce serait idiot étant donné que les deux semaines précédant mon départ c'est lui qui me ghostait. Je voyais bien qu'il avait lu mes messages, mais il avait décidé de ne pas y répondre. Alors, lorsqu'au bout du dixième appel en moins de 24h je n'avais toujours pas de réponse, j'ai décidé d'abandonner. Non pas pour toujours, mais au moins pour la semaine.

Et j'ai profité de mon dernier samedi avant la fin de ma mise à pied pour aller renflouer le frigo de notre colocation. C'est donc au wesy-end market au rayon surgelé que je me trouve au moment des faits. J'étais entrain de jugé si je devais prendre le paquet de 250g ou carrément celui de 500g de myrtilles lorsque j'ai entendu des voix qui s'élevaient dans un rayon non loin des réfrigérateur et mon cœur s'est stoppé en reconnaissant celle de Solas. Ni une ni deux, j'ai reposé mes petits pois et j'ai abandonné mon cadis pour me diriger vers l'endroit. C'est là que j'ai vu Solas surplombant un pauvre jeune homme de toute sa taille. Les poings serré, les muscles de la nuque contracté et les biceps saillant, je n'ai pas de mal à reconnaître la posture du jeune homme et surtout je n'ai aucune peine à imaginer que l'homme qui joue le gros dur face à lui ne survivre pas à cette altercation. Alors je décide de ne pas réfléchir et laisse mon instinct prendre le dessus.

Poussée par celui-ci, je m'avance dans le rayon et passe devant les gens qui se sont arrêter pour me diriger vers mon ami  «Hey big guy » l'interpellais-je en posant une sur son avant bras  « Peu importe ce qui s'est passé, ce n'est pas grave. Ok ?» je passe devant lui, me mettant entre Solas et sa victime et plante mon regard dans le sien  «Compris ? » ma voix est douce mais ferme  «je ne sais pas ce qui s'est passé, je n'ai rien suivi, mais ça n'en vaut pas la peine, d'accord ? » je lâche son avant bras et pose ma main sur sa joue, l'obligeant à tourner le visage vers moi et me regarder. Plongeant mon regard dans le brun de ses yeux, je laisse un doux sourire se mettre en place sur mes lèvres et espère sincèrement que l'autre homme comprendra qu'il ferait mieux de partir sans rien dire de plus.

| the sun is getting real low

sol forthys & @Louisa Fleming  

why do you fight ?

"C'est..."

C'est chaud. Ça peut être que l'un ou l'autre avec lui mais la température maintenant avoisine Mustafar, donc on est pas bien du tout et ça va être compliqué de survivre  dans des conditions aussi hostiles monsieur, voilà le climat actuel dans une allée random du West End Market, c'est charmant.

C'est pas encore très évident dans son attitude que Solas à craqué mais il est dans son craquage c'est officiel, donc il est presque trop tard. Sauf pour les personnes de son entourage qui connaissent trop bien le "calme" avant la tempête: quand Solas joue la comédie, qu'il n'essaye plus une seule seconde de se calmer mais qu'il fait mine de se calmer, en coupant sa phrase comme un effet de style d'une inspiration de celles qu'on apprend en méditation mais qui ne porte pas son nom pour rien. Breath of fire, il s'attise pour mieux en avoir rien à foutre de démonter ce connard.

"...Pas de le moment."

Du tout monsieur, là il faut se déplacer minimum hors de portée et surtout très vite. Ce type de menace pourtant à priori légère, normalement c'est réservé aux gens dont les comptes ne sont pas à jour et à qui on demande de régulariser la situation dans les plus brefs délais. Á l'intérieur du ring du Fight Club quand ça déborde un peu entre pseudos collègues. À plein de monde mais pas à cette petite frappe, ce malheureux client de mauvaise humeur au mauvais endroit au mauvais moment à chercher la merde à la très mauvaise personne. Et ce mec, ne connaissant rien de la vie de Solas, se demande à juste titre de quoi il faut avoir peur exactement parce-qu'il se trouve que lui aussi va à la muscu clairement, et qu'il ne fermera pas sa gueule sous seul prétexte que Solas est un peu immense. Alors il ose poser la question:

"De quoi je devrais avoir peur exactement ?"

De t'en prendre une oui, vraiment c'est aussi simple que ça et justement, il en suffit d'une seule pour que l'os du nez remonte droit vers le cerveau et te déconnecte instantanément de la matrice c'est pas ce que t'avais prévu aujourd'hui, non ? Mais soit, libre arbitre et cetera... En entendant cette question provocatrice qui arrive comme de l'huile sur le feu, alors qu'il faisant semblant d'être détendu Solas se contracte et rend tangible l'énergie négative accumulée désormais à fleur de peau, une armure presque discrète, tout de même très saillante.

Comme seul un miracle pouvait désamorcer cette situation regrettable qui pourrait conduire au coma et aux poursuites judiciaires à l'encontre de Solas pour des futilités, sur ce arrive Louisa, membre de l'entourage de Solas sus-cité. Alors, membre de l'entourage de Solas c'est pas du tout une médaille, entre ceux qui ne donnent pas signe de vie et ceux à qui lui ne donne pas signe de vie, c'est pas mal de patience qui les tiens liés les uns aux autres. Louisa, il la laisse on read depuis des semaines alors que dans la vie normale à laquelle il faut impérativement rester connecté sous peine de dérive absolue, elle lui est précieuse et c'est en ça que son arrivée est miraculeuse: ça lui fait plus mal de la reconnaître quand elle l'interpelle avec autant de familiarité en sachant qu'il l'ignore depuis un moment que le mal qu'il comptait faire à une tierce personne.

"Louisa..."

Il est sidéré qu'elle soit là pour intervenir, ça se voit dans son regard quand il se tourne vers elle, à la fois reconnaissant et pas serein car il sait qu'il n'est pas réglo avec elle comme il ne peut être réglo avec personne du monde extérieur à la vie que selon lui il mène vraiment, un peu trop surréaliste pour être entendable aisément. C'est l'origine de ce qu'il ressent, de ne pas pouvoir expliquer à Louisa entre autres personnes pour qui c'est le silence radio depuis des semaines, des mois, des années pour certaines. Louisa elle, la seule raison pour laquelle elle est si douce avec Solas alors qu'il ne le mérite pas, c'est qu'elle sait qu'elle risque d'être poursuivie pour non assistance à personne en danger si elle ne tente rien.

"Si c'est ta copine je portes plainte immédiatement."

Solas à un éclat de rire presque dépité mais franchement miraculeux lui aussi, il est comme projeté dans un état radicalement différent de la seconde d'avant comme s'il était revenu à lui. Non monsieur, Louisa c'est la friendzone immédiate et définitive, mais il peut se venter de l'avoir comme alliée. Elle connait Solas assez bien pour te conseiller de fuir avant que la seule issue tu la passes les pieds devant en tout cas.

Va-t-il suivre son conseil cet homme ? Après tout il ne connait ni la trempe de Solas ni celle de Louisa, il ne prenait déjà pas vraiment Solas au sérieux pourquoi est-ce qu'il la croirait, elle vous comprenez ? Mais il n'a surtout pas intérêt à s'aventurer sur ce terrain car Louisa sait très exactement ce qu'il va lui arriver et c'est contre ça qu'elle essaye de le prévenir et de détourner l'attention de Solas. Si son espérance de quitter le West End Market autrement que sur un brancard pour ne revenir qu'en fauteuil à augmenté d'un seul coup, elle retombe en fait déjà en même temps que le sourire que Solas faisait à Louisa qui s'est estompé car il se souvient qu'il n'est pas tout à fait en position de lui sourire niaisement puisqu'il ne lui donne pas de nouvelles depuis X temps, et parce-qu'il se détourne déjà d'elle pour refaire face à ce pnj - une espèce que décidément il déteste, c'est canon - vers qui il se retourne déjà. La présence de Louisa est une bénédiction comme elle pourrait être sa perte en fait à cet homme, s'il lui venait la bonne idée d'être infecte avec elle aussi.

Lorsque Solas s'énerve, il ne vaut mieux pas être celui sur qui il va lâcher ses nerfs. Je connais mon ami, je sais à quel point il peut être dangereux quand on le cherche de trop. Avec moi, il a toujours été adorable, si bien que j'ai parfois du mal à me dire qu'il soit autre chose que le gros nounours tel que je le connais. Alors, si je viens désamorcer la bombe, ce n'est pas pour protéger l'autre tête de con, mais bel et bien mon ami qui a déjà assez de soucis comme ça, je n'aimerais pas qu'on lui colle les flic au cul.

M'interposant entre les deux hommes, je pose une main sur le bras de mon grand ami et plonge mon regard dans le sien. Je l'observe quelque secondes et c'est avoir douceur que je fini par prendre la parole, lui disant que ce n'est pas grave, que peu importe ce qui se soit passé avant ma venue, ça ne vaut pas la peine qu'il se mette en rogne tel qu'il l'est actuellement. Je lis la surprise dans pupilles et je sens les muscles de son bras se détendre sous mes doigts. Un petit sourire apparaît sur le coin de mes lèvres alors que mon pouce vient doucement caresser son coude.  « ça va allez, ok ? » le rassurais-je comme je pouvais.

Malheureusement, l'autre connard, décide de jouer au gros dur et fait la chose la moins intelligente du monde : il ouvre à nouveau sa gueule. Je ferme un instant les yeux lorsqu'il dit un truc qui n'a rien à voir avec la situation. Soupirant, je fini par relâcher le bras de l'agent de sécurité pour me tourner et me retrouver face à l'autre homme.  « Si t'avais un peu plus d'intelligence, tu déguerpirais sur le champ» dis-je sur un ton calme mais intransigeant. Un afflux de panique se lit, l'espace de quelques seconde, dans les yeux du jeune homme avant qu'il ne me fusille du regard  « C'est une menace ?» grogne-t-il en s'avançant légèrement vers moi  « Non, juste un conseil» reprenais-je toujours aussi calmement, ne me sentant aucunement menacé par la présence de cet homme. De toute manière, s'il venait à s'en prendre à moi, Solas réagira à son tour et je ne serais pas en mesure de le retenir de lui refaire le portrait façon cubisme.  «Si tu tiens à ton visage et à chaque partie de ton corps, tu fais demi tour et tu dégages d'ici » Il m'observe avant qu'un sourire narquois ne vienne étirer ses lèvres  « Du coup c'est ton chien de garde c'est ça ?» dans un lourd soupire sonore je roule des yeux et secoue la tête  «Eh voilà qu'on y est de nouveau, ce sexisme incessant et ce besoin masculin de se sentir supérieur à tout le monde» je repose un regard ennuyé sur l'inconnu  « Allez, pour une fois dans ta vie tu vas faire un truc intelligent et tu nous fous la paix, ok ?» dernière demande gentille, la prochaine fois je lâche la bête qui est toujours derrière moi et qui se retient sans doute difficilement.

Ça ira peut-être et il y a encore plus d’espoir pour que ce soit le cas en laissant Louisa prendre le contrôle de la situation puisque Solas à tant de mal à se calmer seul et que sa seule solution pour ne pas craquer n’existe que depuis qu’elle est arrivée. Il a assez confiance en elle pour s’en remettre à elle, au moins un moment le temps de laisser à cet homme encore et encore une chance de reprendre le cours de sa vie les fonctions motrices indemnes. Pitié quoi, que ne s’en suive pas une crise existentielle d’ampleur, Solas envahi de remords d’avoir cassé un civil parti couper des gens au sabre dans les ruelles de Tokyo. Où de Hong Kong plus vraisemblablement d’ailleurs, puisqu’il y a les connexions de la Ruche. Ah l’Asie, ça aussi ça laisse présager un avenir radieux.

Par contre, en attendant une gloire d’agent international ce serait bien qu’il reprenne conscience qu’ici c’est juste le marché de Brisbane, il faut se détendre. C’est vrai que c’est d’autant plus contrariant que l’homme qui continue de vouloir s’imposer ne prend ni l’un ni l’autre au sérieux, c’est pour ça qu’il pousse sa chance et tous les mauvais boutons comme un gosse dans un ascenseur: Insultes, sexisme, provocation aussi quelle bonne idée, maintenant Solas se demande s’il doit prendre ça comme une menace quand le mec avance vers Louisa qui se donne tant de mal pour désamorcer Solas.

Louisa est une grande fille qui peut se garder seule jusqu’à un certain stade, qui ne se laisse pas intimider facilement même par un mec qui pensait tenter sa chance contre Solas trente secondes plus tôt. Elle est si grande que l’agressivité de ce dernier a baissé d’office rien que par sa présence, il serait sage maintenant qu’aucun des deux hommes ne dépasse les bornes et se comporte comme un animal devant elle mais c’est pas encore acquis très loin de là, justement pense Solas en entendant qu’il est comparé à un chien pour l’énième fois. Si Sol doit en venir aux mains il se passera exactement ce que Louisa est en train de décrire, casser des vertèbres unes par unes ça doit faire un bruit de craquage aussi intense que celui de l’auteur ?

Que le comportement adverse ne cesse d'empirer, c'est tout ce que Solas lui reproche, Louisa explique qu’elle ne sait pas comment tout a commencé et lui s’en souvient à peine maintenant, lui campe sur sa position ça ne va si loin que parce qu’il refuse de laisser Solas en paix alors qu’il est à cran comme si Lou n’avait pas donné signe de vie depuis des jours.

Et c’est comme si c’était leur erreur à Louisa et Solas de tenter de le prévenir que ça risque de dégénérer. C'est son égo qui a du mal à représenter la menace à laquelle il s’expose et à laquelle ils font allusion tous les deux, ça le fait bien rire en fait. Il ne s’était pas laissé impressionné par Solas c’est pas étonnant qu’il garde la même ligne de conduite face à la femme qui prend la relève en première ligne sauf qu’en le surveillant et le voyant voyant avancer vers elle, Solas se demande pourquoi tout le monde se comporte comme s’il voulait s’en prendre une, apparement y’a forcément quelqu’un qui ne vas pas y échapper ce ne serait pas lui par hasard ?

Ses insultes n’ont rien de blessant au contraire elles brossent Solas dans le sens du poil, c’est qu’il avance vers Louisa que ça met Sol d’humeur de chien oui et on ne parle pas des corgis de la Reine. Pourquoi insister pour en faire une insulte alors que leur espèce est plus respectable que la nôtre ? Ces gens qui - et tant mieux pour eux - ne se sont jamais faits dévisager par une horde de Dobermann qui marque l’arrêt, même face à un sur trois il faut avoir un sacré cran pour pas saisir les multiples occasions d’assurer sa survie en partant, c’est en plus aussi simple que de partir. Un chien de garde ? Là tout de suite d’attaque pour la défendre, un combo qui demande de la prudence de la part de la personne directement concernée par l’attaque en question mais aussi par la personne qui tient la laisse.

Il importe à Solas de préserver Louisa plus qu’il tient à se préserver lui-même qui est déjà dans ses affaires et il est enfin alarmé par quelque chose, c’est par elle bien sûr et c’est parce qu’elle à l’air prête à se résigner à ce que son ami casse la tête de quelqu’un devant ses yeux. Il prend conscience qu’elle est investie malgré elle d’un pouvoir dont elle-même n’a pas pleinement conscience en même temps que cette laisse imaginaire. Ce serait loin d’être la première fois que Solas se bat devant elle, ils se sont rencontrés comme ça. Si Louisa fournit ces efforts pour calmer Solas c’est qu’elle sait très bien qu’il est colérique et entraîné, la différence aujourd’hui c’est qu’il n’est pas en mesure de doser équitablement.

Il n’y a que Lou pour être capable de lui dire d’attaquer quelqu’un sans le moindre remord pour ce qui va s’en suivre, il est d’ailleurs à elle. Louisa elle doit être tenue éloignée de tout ça, n’a pas à en porter la responsabilité. S’en remettre à elle oui mais pas complètement en somme, ne pas lui révéler à quel point c’est un sombre taré. C’est ce qui lui donne à Solas la clarté d’esprit de lui conseiller quoi faire avec la laisse, puisque les conseils adressés à l’autre demeuré tombent dans l’oreille d’un sourd. Tant qu’il se contente de se moquer d’eux oui, ça devrait aller.

"Emmène-moi plutôt faire un tour."

@Louisa Fleming    

Solas est méchant, Solas s'énerve au quart de tour, Solas n'a pas de patience. Mais Solas n'a pas un mauvais fond, il a juste eu de mauvaises expériences au cours de sa vie, une jeunesse pas glorieuse, pas de figures parentales digne de ce nom, personne pour lui dire que ses décisions étaient mauvaise. Il fait les mauvais choix aux mauvais moments, mais il au fond de lui, bien enfoui, je sais qu'il est ce jeune homme qui a juste envie qu'on lui dise combien on l'aime et combien il compte pour quelqu'un. Et c'est le cas pour moi. Je sais que Solas a eu de nombreux déboires avec la justice et que son casier judiciaire n'est plus si vierge que ça, si bien que s'il s'attaque à ce pauvre homme et que celui-ci porte plainte contre mon ami, ce dernier aura droit à un aller simple en prison. Et jamais je ne laisserais arriver cela !

Aussi, je préfère encore m'attaquer moi-même à cet homme qui ne semble pas comprendre quand il est temps de s'arrêter. Je suis persuadé que s'il continue un peu sur sa lancée, je vais me le faire. Mais cette fois-ci c'est Solas qui me retient en me soufflant de l'emmener faire un tour dehors. Je l'observe un instant, plonge mes pupilles dans les siennes, puis hoche une fois la tête et attrape sa main pour le tirer derrière moi. Ignorant la masse de gens qui agglutine devant nous, je traverse les caisses et me dirige vers la sortie. Une fois sur le parking, je ne m'arrête toutefois pas et continue encore, traversant même encore la rue.

C'est finalement, dans une ruelle a bien cinq minutes du marché, que je m'immobilise et que je lâche la main de mon ami.  « c'est bon» dis-je en hochant la tête avant de regarder autour de moi  « Si tu veux t'attaquer à quelque chose, il y a cette poubelle là qui peut aisément servir comme punching ball» haussais-je les épaules en pointant ladite poubelle du doigt  « Ou sinon je t'embarque au dojo de ma sœur et tu pourras frapper un sac de box» je me redresse et croise les bras  «Enfin tout ça pour dire que quitte à frapper quelque chose, autant frapper un truc qui ne pourra pas porter plainte contre toi » j'humecte mes lèvres et pose mon regard sur le jeune homme  «Ou alors tu me dis ce qui s'est passé et on essaie de trouver une solution ensemble » dans tous les cas je pense que je vais le forcer à me dire ce qui l'a mit dans cette rogne qui aurait pu devenir incontrôlable et dangereuse pour les deux parties.

Il y avait un si bel espoir pour que l’humeur de Solas s’améliore quand Louisa l’a emmené plus loin, même lui y a cru quand elle lui a pris la main même s’il n’y croit jamais vraiment car il se dit que si elle était au courant de ce qui se passe dans sa double vie, elle ne lui tendrait peut-être pas la main. La gratitude est toujours nuancée par une haute dose de culpabilité et le sentiment de ne pas le mériter.

Il pense aussi que c’est sur le parking quand ils y arrivent qu’il va pouvoir la remercier d’avoir été là, mais aussitôt devoir lui dire au revoir pour repartir d’urgence aux affaires de la Ruche laissées en plan par Lou qui ne donne pas signe de vie. L’estomac de Solas se retourne quand ils approchent de sa fidèle monture garée là et devant laquelle des visiteurs du marché ralentissent parfois, ignorant royalement les deux inconnus qui passent devant sans ralentir eux parce que Louisa emmène Solas en fait bien plus loin pour qu’il passe ses nerfs dans une poubelle, ”Ou alors tu me dis ce qui s'est passé et on essaie de trouver une solution ensemble.”

“Si tu savais.”

Il parvient à souffler ça alors qu’il a d'un coup si mal qu’il ne pourrait comparer cette douleur qu’à un coup de poing de Danika dans les côtes. Si elle savait, qu’il s’est dit qu’à ce stade c’est pas d’une poubelle dont il a besoin pour se défouler mais de quelques rounds au Fight Club. Mais il n'élabore pas non, il ne dit plus rien surtout et de toute manière il en est incapable. Sauf à travers son regard parce que Solas à quand même une réaction dans cette ruelle et elle est violente. Il a baissé les épaules mais pas de soulagement au contraire, plutôt comme s’il baissait les bras. Pour que Solas ai envie de baisser les bras et que le soleil se couche il faut que l’univers lui envoie une rafale immense pour le calmer, et c’est exactement ce que l'univers a décidé de faire, c’est un rafale même qu’il envoie.

Il est tellement KO que c’est à se demander si en penchant la tête aussi lourdement qu’une tonne d’incrédulité elle n’aurait pas roulée par terre s’il n’avait pas eu de telles épaules pour la retenir. Est-ce que ce qu’il vient d’entendre n’est pas pire que tout ce que l’autre aurait pu lui dire au marché ? Il disjoncte un peu, son regard est animé de ce qui est en train de se passer dans sa tête, c'est une fenêtre qui tremble et une vue sur Irma de l’autre côté. L’apaisement des dernières minutes quand Louisa traînait Solas pour l’éloigner très loin de la tempête n’était en fait que l'œil du cyclone, ils pouvaient courir tant qu’ils peuvent au bout de dix minutes environ quand le deuxième anneau arrive et passe dans le sens inverse, vous n’y croyez pas mais c’est pire que ce qui vient de passer. À part un aigle de fer pour essayer de voler là dedans franchement…

”Ou sinon je t'embarque au dojo de ma sœur et tu pourras frapper un sac de boxe ?” c’est cette maudite phrase qui s’est mise à tourner aussi fort dans la tête de Sol quand il l’a entendue alors qu’il pensait justement à se battre avec Danika, le protocole qui remonte les incidents au cerveau est cassé le temps qu’il comprenne qu’elles sont soeurs, parce que de ça non plus il n’était pas au courant.

L'entraînement militaire et sportif de Louisa sert aussi à ce qu’elle supporte Solas, au sens figuré et au sens propre parce qu'un Titan qui lui tombe dessus sans prévenir, demandez à Joseph si c’est tranquille. Perdre son amie ? Il a envie de pleurer mais soit d’accord, ça fait partie du jeu c’est pas comme s’il était pas bien averti qu’à tisser des liens avec les innocents on finit par pleurer. Mais par surprise et maintenant ça ne se passe pas bien. Elle est apparue de nulle part alors qu’il l’évite pour pas que ses activités criminelles foutent le bordel dans leur relation et il se passe ça maintenant ? Lou à disparue pour aller tuer Mitchell, la probabilité pour qu’il l'ait perdue le met dans l'état second dans lequel Louisa l’a trouvé au marché, juste pour qu’il la perde elle aussi ?

Que doit penser Louisa qui ignore tout de ce qui le met vraiment dans cet état ? Comme sa sœur elle doit se féliciter de l’avoir attiré loin des regards c’est beaucoup moins embarrassant. Elle doit penser que c’est le stress des dernières minutes qui retombe en même temps que lui dans ses bras, un peu de culpabilité de l’avoir ghosté pendant si longtemps. Il la serre si fort dans ses bras qu’elle pourrait penser “Sol… tu m’étouffes”, qu’il est soulagé que le mauvais moment soit passé et content de la voir. Ce qu’il fait c’est pleurer en se disant que c’est la dernière fois qu’ils se voient. S'il le décide, elle ne le verra plus jamais il disparaîtra de sa vie comme il a disparu de celle de son ex fiancée. Eux peuvent encore moins être amis qu'il le pensait.

"Je suis désolé..." Pour la scène qui vient d'avoir lieu et pour celle - pire - qui est en train de se dérouler. D'avoir disparu pour la préserver des raisons précises pour lesquelles il doit disparaître encore, et en face cette fois. Pense-t-il vraiment s'en tirer avec un baisé furtif sur le front mais aucune explication en guise d'adieu ? L'impression d'être simultanément aussi proche et aussi loin d'elle est terrible. "Je dois partir." Le devoir l’appelle.

@Louisa Fleming

Je ne retiens pas Solas pour sauver la peau de cet inconnu, bien au contraire, cette enflure m'est bien égale. Mais je le fais pour que mon ami ne connaisse pas d'avantage de déboires avec la justice qu'il n'en a déjà. Lorsqu'il me demande de lui même de le sortir de là, je n'hésite pas une seule seconde et l'entraîne derrière moi. Nous traversons le parking sur super marché et nous nous retrouvons dans une ruelle non loin de là, à l'écart des passants et des coup d'oeils indiscret. Je lui demande ce qui s'est passé, tente de lire son regard et son expression, mais pour toute réponse je n'ai droit qu'à un soupire, un « si tu savais » qui veut tout et rien dire et un câlin. Non pas une douce étreinte amicale, non. Je me retrouve enserré dans ce que j'appelle communément « étreinte bouée de sauvetage ». Solas s'agrippe littéralement à moi, comme s'il s'agrippait à un flotteur qui l'aide à garder la tête hors de l'eau. Ma position contre son torse n'est pas ce qu'il y a de plus agréable, ma nuque formant un angle assez désagréable, je reste toutefois sur place et le laisse m'étouffer dans ce câlin dont seul lui connaît le secret, le besoin et le temps.

Il fini toutefois par me relâcher et, tandis que je peux à nouveau respirer convenablement, il souffle un désolé suivit d'une affirmation comme quoi il va devoir s'en aller. Subitement, Je fronce les sourcils et l'interroge silencieusement du regard. Alors qu'il se recule, le regard baissé, je me demande si je dois le retenir ou non et, après une seconde de réflexion de plus, je décide de le faire.  «Non » déclarais-je sèchement  «Non, tu ne partiras pas  » je sers les poings et il en faudrait peu pour que je tape aussi du pied comme un gamin qui n'a pas ce qu'il veut  «Du moins, pas tant que tu ne m’as pas dit ce qui se passe et ce qui te tracasse et pourquoi tu t'es mis dans une telle colère tout à l'heure» je désigne le super marché du pouce au dessus de mon épaule  «Pourquoi tu t'en es prit aussi violemment à ce connard ? En général quand quelqu'un te fais chier tu gères. Pourquoi t'as pas réussi à te contrôler là ? Hm ? » je m'approche à nouveau de mon ami  «Parle moi Solas » soufflais-je  « Je t'en supplis, dis moi ce qui se passe» et ne garde pas à nouveau le silence aussi longtemps.  «Ne m'éjecte pas de ta vie... » reprenais-je en un souffle, alors que ma main gauche vient se poser sur l'avant bras musclé du jeune homme et que mon regard se plonge dans le sien.