La journée n'avait pas été bonne. Elle était même désastreuse. Entre ce qu'elle venait d'apprendre, entre son professeur de modélisme qui lui faisait payer sa notoriété et ses choix de vie et son propre rythme qui ne semblait plus coller à la vie qu'elle souhaiter mener à présent, Mina était épuisée. Fatiguée de devoir se justifier en permanence, de devoir s'excuser d'être ce qu'elle était, de devoir se confondre en excuse auprès de tout le monde parce qu'apparemment, elle est une connasse. Aux yeux de beaucoup de gens, Mina en est une. Une fille ingrate, irrespectueuse, borderline, une mère indigne de l'être et de le devenir, une femme lamentable, une étudiante grotesque, une personne sans avenir et dans laquelle personne ne semble croire. Folle de rage, épuisée par les combats qu'elle mène seule, avec elle-même, la jeune femme sent alors qu'elle frise ses propres limites. C'est dur d'être le monstre incarné pour tout le monde autour d'elle. Hormis de rares et exceptionnelles personnes, la jeune femme a vraiment parfois l'impression d'être tout simplement horrible. Et pour quelle raison ? Pourquoi est-elle ainsi, si elle l'est vraiment ? Qu'est-ce qui a fait d'elle, ce qu'elle est ? Ses mains passent à travers ses cheveux, tandis qu'elle fait les cent pas dans son loft. La musique résonne, histoire de couvrir sa rage. Ses yeux arpentent les meubles qui sont posés ici et qui dessinent à eux tous, un ensemble décoratif digne des grands magasines. Ses yeux se remplissent de larmes, tandis qu'elle observe la vue depuis ses immenses fenêtres. Parfois, elle aimerait tout donner, tout rendre, ne rien avoir, mais devenir la personne qu'elle croit être au fond d'elle, une bonne personne. Ses yeux se ferment, des larmes en coulent, pour perler sur ses joues. Elle pense à Carlisle, son cœur se serre. Elle le voit, comme si elle partageait dans son esprit, dans son cœur, dans son imagination, sa maison. Comme s'ils avaient leur propre maison, comme s'ils étaient amoureux, qu'ils étaient des parents soudés, amoureux, présents autour de leur fille. Elle l'imagine, heureuse et souriante qu'elle est, dans les bras de son père, dansant sur cette musique qui résonne ici et maintenant. Mais non, ce rêve là, elle n'y aura jamais droit. Et ça fait si mal, d'aimer la seule personne au monde qui ne nous aimera jamais. Ses doigts viennent écraser les larmes sur sa peau tandis qu'elle renifle tout en se penchant pour attraper son portable près du canapé. Elle déverrouille son cellulaire, fait glisser ses doigts, pianote et en quelques secondes à peine, le message est envoyé à Wim. Il ne lui faut que quelques secondes en retour pour avoir une réponse, à laquelle un profond sentiment de soulagement se fait ressentir. Au moins ce soir, elle ne sera pas seule. Elle prend sa veste, enfile ses chaussures et là voilà déjà sorti, portable et clef de voiture à la main. Elle prend la direction de Toowong, un quartier lumineux, plein de vie et d'appartements luxueux.Vêtue simplement d'un jean noir et d'un petit pull rose, la jeune femme arrive devant la porte de la maison de son ami. Elle toque, patientant, avant d'entendre que l'on vient lui ouvrir. Elle lève doucement les yeux vers Wim, des yeux qui ne peuvent pas forcément tout cacher. Sa tristesse doit s'y voir, mais Wim est du genre à faire attention à tout cela et surtout, à ne pas demander n'importe quoi à la jeune femme. Et puis il sait. Il sait que lorsqu'elle vient ici, c'est parce que ça ne va pas, que la solitude est trop lourde à porter, qu'elle a besoin de tendresse, d'affection, d'une épaule, d'un compagnon pour une nuit, ou une soirée. Elle esquisse un petit sourire, comme celui d'une enfant coupable. Puis, quand il lui ouvre plus largement la porte, la jeune femme fait glisser ses mains autour du corps de son ami, plongeant sa tête la première contre son torse, venant y trouver ce qu'elle cherche depuis toujours, un brin de sécurité et de tendresse.
C’est toujours délicat les débuts d’année pour toi. Outre le fait qu’il n’y a rien de palpitant qui se passe, que tu vois le temps qui continue de filer sans s’arrêter, ça te rappelle aussi un mauvais souvenir survenu quelques années plus tôt. Le décès de ta petite-amie, Alana. Tu peux pas t’empêcher d’avoir une pensée pour cet événement tragique parce que ça fait partie de ton histoire et ça reste un peu douloureux pour toi. Certes un peu moins qu’avant car le temps est passé par là, ça va faire quatre ans déjà cette année mais ça te laisse une certaine nostalgie et un peu de tristesse quand même. Plus ce jour fatidique va approcher, plus tu vas sortir davantage, te bourrer la tronche et oublier tout ça en bonne compagnie.
Tu venais de rentrer du travail depuis une petite heure, t’étais à nouveau perdu dans tes pensées avec ton verre d’alcool dans la main quand ton téléphone se met à vibrer. Tu regardes ton cellulaire posé sur ta table basse du coin de l’oeil parce que t’avais pas envie d’y accorder une grande importance. Sauf que la photo de la jolie Mina qui s’affiche sur ton écran, te fais revoir la chose. Tu lui réponds aussitôt qu’il n’y a aucun soucis, de toute façon tu comptais rien faire ce soir et tu dis pas non... à un peu de compagnie.
Tu fais vite fait un brin de rangement histoire de ne pas l'accueillir dans un dépotoir. En soit tu débarrasses juste la table basse et enlève les affaires qui trainent ici et là, pas grand-chose. Tu vas pas te lancer dans les poussières et tout le bazar parce que t’auras pas le temps. Vu la tournure du message de Mina, t’imagines qu’elle sera là d’ici peu puis elle habite pas loin de chez toi non plus dans tous les cas.
T’avais sorti des verres lorsqu’on sonne à ta part, sans aucun doute c'était la jeune femme. "Hello Bella, je te pensais pas aussi rapide.” fais-tu avec un sourire doux. T’aurais été c*n de lui demander comment elle va parce que visiblement ça n’a pas l’air d’aller fort alors t’as préféré dire autre chose qui détendra un peu l’atmosphère disons. T’ouvres la porte en grand puis elle vient te faire une étreinte, qui est remplie de tristesse. Naturellement, tu viens la resserer un peu plus contre toi pour lui apporter davantage de réconfort. T’es pas qu’un gros dur qui n’a soit disant pas de vrais sentiments, tu sais être sensible aux gens qui vont mal aussi même si ça peut paraître surprenant. “Qu’est-ce qui ne va pas ?” demandes-tu délicatement en lui chuchotant ces mots à son oreille.
Quand la porte s'ouvrit sur Wim, que Mina croisa son regard et qu'il lui fit une petite remarque amusante sur la rapidité de sa venue, la jeune femme elle ne fit que plonger en avant contre son corps. Ses mains glissèrent autour de son corps, se serrant davantage à lui. Les bras de Wim ne tardèrent pas à venir l'entourer et la garder contre lui. De la chaleur humaine, un contact humain bienveillant, doux, vrai. Elle ferma les yeux quelques secondes, profitant juste d'être réconfortée. Parce que mis à part avec Wim, cela n'arrivait jamais. Carlisle ne la prenait jamais dans ses bras, elle n'était même pas sûr qu'il l'ait déjà fait en dehors de la seule et unique nuit passée ensemble. Ses parents, son frère, ses amis... non. Personne ne faisait ça avec elle. Parce qu'elle était forte, qu'elle avait un gros caractère, parce qu'elle disait ce qu'elle pensait, qu'on pouvait croire qu'elle était forte. Alors sous tous ces prétextes, on ne lui apportait jamais de réconfort. On partait du principe qu'elle n'en avait pas besoin. Mais c'était faux, plus que n'importe qui elle en avait cruellement besoin. Ses mains à plat dans le dos de Wim, serrèrent son pull tandis qu'avec ses forces, elle se tenait le plus contre lui. Elle sentit une pointe d'excitation dans son cœur, ainsi qu'un sentiment de sécurité, de sérénité qu'elle ne trouvait pas ailleurs. Personne ne lui apportait ça. Personne. Hormis ses amis et en l'occurrence ici, Wim. Ce dernier lui murmura à l'oreille quelques mots, lui demandant s'il s'était passé quelque chose en particulier, ou bien si juste, elle avait besoin d'un calin. Mina prit une grande respiration, soupirant alors contre le corps de son ami. « Rien de plus que ce qui me fait chier au quotidien » avoua t-elle tout bas, la voix étouffée contre le pull de son ami. « Juste que là ce soir j'avais pas envie d'encaisser encore toute seule et de faire comme si tout va bien » parce que c'est faux. Wim le sait, parce qu'ils discutent beaucoup tous les deux. Avec lui, elle arrive à discuter de choses dont elle ne parvient pas à discuter avec Carlisle par exemple. Avec Wim, elle apprend à se montrer plus vulnérable, plus fragile, parce qu'il n'y a rien en jeu pour eux. Quoi qu'il arrive, ils seront toujours des amis Wim et elle. Pour Carlisle... c'est différent. Il est le père de sa fille, elle en est folle amoureuse et pourtant, elle sait qu'il ne voudra jamais d'elle. Alors pourquoi prendre le risque de tout perdre, alors que justement, ça irait presque mieux entre eux ? Elle hausse les épaules et fini par passer ses bras autour des épaules de Wim. Elle ne tarda pas à sauter afin de s'accrocher par les bras, ainsi que par les jambes, autour de la taille du jeune homme. « J'veux un calin et des papouilles » lança t-elle alors, comme si son corps ne parlait pas assez fort pour elle en ce moment-même.
« Tu peux tout me dire, je peux tout entendre. » ajoutes-tu. Tu te surprends toi-même à être comme ça, à être celui qui va lui donner un peu de réconfort. A être celui qui va trouver les paroles pour redonner le sourire et effacer ce qui ne va pas. A être doux dans tes paroles et tes gestes. C’est peut-être juste parce que tu as muri, que tu prends de l’âge que tu te soucies vraiment des gens, ou peut-être juste parce que t’as besoin d’être comme ça. T’es humain alors dans le fond de toi-même y’a un peu de sensibilité dans ton âme. T’aimes bien ressentir un peu de chaleur humaine contre ton corps mais ce n’est pas le même genre que d’habitude. T’enlaces pas juste la fille pour faire frôler vos bodies et ressentir la libido monter en toi. En vrai tu ne sais pas comment expliquer la chose mais c’est… sincère cette étreinte. C’est presque risible de te voir comme ça en y repensant, toi qui te renfermes sur toi-même dès que t’es fortement peiné pour quelque chose. Mais peut-être que t’as retenu la leçon, peut-être que les paroles de Dylane et Mia quelques mois plus tôt ont enfin eu effet sur toi. Peut-être que désormais, tu ne veux plus être comme le Wim d’avant. Tu l’écoutes dans un premier temps avant de répondre. « Les tracas quotidien, I know too. » Enfin en ce moment, le seul que tu as c’est ta vie plate et un peu morose mais il y a quelques mois à peine , c’était tes démons intérieurs refaisaient surface. « Je comprends, t’as bien fait de passer. » Tu sais ce que c’est de vivre dans une famille riche donc tu ne peux que comprendre la jeune femme. Trop de pression, trop de faux semblants à faire tout le temps. T’es bien content de t’être débarrassé de cette vie-là. « Je te jugerai pas moi au moins. » Ça, elle le sait tout comme le fait que tu le garderas pour toi et que t’iras pas le crier sur tous les toits. Parfois, quand t’es avec Mina, tu te demandes si tu n’as pas été psy dans une autre vie. Peut-être que c’est parce que vous venez du même milieu et que c’est toujours plus simple parfois de se confier à des semblables ? Mais dans tous les cas, tu te savais pas aussi bonne oreille que ça. Tu ris en refermant la porte avec Mina accrochée à toi. « Vos désirs sont des ordres très chère damoiselle. » Tu te diriges ensuite vers ton canapé avant de la déposer dessus. « Tu veux quelque chose à boire ? J’ai peut-être du vin, du whisky ou quelque chose dans ce style. Je dois avoir aussi des boissons softs. » proposes-tu. Bon oui de ce côté-là, tu n’as pas encore changé. Pour donner un petit coup de remontant, y’a rien de mieux qu’un peu d’alcool selon toi. Bon après tu vas pas pousser à la consommation non plus.
Mina le savait, que Wim pouvait tout entendre. Et parfois, il lui arrivait de se confier et parfois, cela restait trop difficile pour elle. Mais l'entendre le lui dire, au creux de son oreille, ça lui fit du bien et ça lui apportait déjà un peu de réconfort. Wim arrivait à comprendre beaucoup de choses, sans qu'elle n'ait besoin de tout expliquer. Il venait du même milieu, du même environnement social et familial. Lui aussi, il savait ce que ça voulait dire la pression parentale. D'être au top, de ne commettre aucune erreur, de n'avoir aucune liberté finalement, outre celle de l'argent. Mais l'argent n'achète pas tout et ça, Mina commence tout juste à le comprendre. Depuis sa grossesse en fait. Quand son ami la réconforta, en la rassurant sur sa venue ici ce soir, elle sourit en se collant davantage à lui. Elle grogna presque comme un petit animal ayant trouvé refuge et se lovant affectueusement contre le corps du jeune homme. Alors qu'elle a grimpé littéralement sur lui, pour se sentir encore plus dans ses bras, les deux amis rigolèrent de ce comportement enfantin. Wim ferma la porte de son appartement, les laissant seuls l'un avec l'autre. Mina aimait bien qu'on la porte comme une enfant, sûrement qu'elle ne grandirait pas totalement ni entièrement à ce niveau-là, trop en manque d'amour et de tendresse au quotidien. Wim traverse son appartement pour déposer la jeune maman sur le canapé, tandis qu'il lui propose de boire un verre. Mina réfléchie une seconde avant de demander « tu bois quoi toi ? » curieuse. « Je vais prendre comme toi alors » sourit-elle en retirant ses chaussures pour pouvoir s'asseoir plus confortablement sur ce canapé. Son regard fut attiré par l'une des vitres, donnant comme spectacle vivant, la ville, illuminée, magnifique. Puis, son regard se posa sur Wim, s'affairant dans son appartement. Mina sourit doucement, observant ses gestes, les traits de son visage et essayant de deviner la courbure de ses muscles sous ses vêtements. Un soupire de soulagement traversa ses lèvres, la faisant alors rougir un peu, tout en détournant le regard avant qu'il ne s'en rende compte. « Et ta journée sinon? » demanda t-elle à la fois curieuse et en même temps pour essayer de noyer le poisson sur ses regards posés sur lui.
T’es sincère quand t’es avec la jeune femme, ce n’est pas avec tout le monde que tu es comme ça. C’est difficile pour toi de montrer qui tu es réellement, d’accorder ta confiance et elles sont rares les personnes à qui tu la donnes. Mina est l’une d’elle. Dans ce milieu de requins qu’est celui de la haute société, ça fait du bien parfois d’avoir quelques alliés dont tu es sûr qu’ils ne te la feront pas à l’envers à la moindre occasion. Tu connais assez bien la brune depuis plusieurs années déjà pour savoir qu’elle ne fera rien ou du moins si elle aurait voulu faire quelque chose tu supposes qu’elle l’aurait déjà mis en place depuis longtemps. Même si t’es détaché de ce monde, t’as et t’auras toujours un pied dedans malgré ton choix de vie qui est diamétralement opposé. Tu peux pas faire disparaître des pans de vie comme ça mais en aucun cas, avec beaucoup de recul tu regrettes d’avoir quitté ce monde-là. L’idée de refaire machine arrière t’avait effleuré l’esprit au début, mais plus maintenant. Enfin, ce n’est pas la question pour le moment. Tu fais face à une Mina triste dans l’encadrement de ta porte et tu comprends qu’elle a besoin que tu lui apportes un peu de tendresse ce soir. Tu ris avec elle de son comportement un peu enfantin ensuite. En fait, vous grandissez trop vite dans votre milieu alors une partie de votre âme reste bloquée en enfance. Toi aussi t’es peut-être un grand enfant dans le fond. « Je préfère te voir avec un peu plus de malice et de joie dans tes prunelles, c’est bien mieux comme ça. » que tu ajoutes en souriant. Dans une moindre mesure tu trouves ça cute aussi son comportement actuel. « T’es courageuse de me laisser choisir ce qu’on va boire. » lances-tu avant de rire. « Je pourrais être tenté de rajouter des substances pas très illicites sans que tu t’en rendes compte dans ton verre comme y’en a qui font dans les soirées. » Ceci dit tu ne le feras pas, t’as rien de toute façon. Tu élimines le whisky, à vrai dire tu préfères garder la bouteille pour toi quand t’es dans un mood pensif. « Je dois avoir de quoi faire deux cocktails, ça va être sympa. » Tu fais un clin d’œil avant de te diriger vers ta cuisine. T’as plus l’habitude qu’on te les fasse et que tu les boives ensuite mais bon, tu vas réussir à t’en sortir pas vrai ? « Ça va, rien de particulier à l’horizon. » réponds-tu. Une journée banale comme une autre, t’as travaillé et c’était le seul événement qu’il y avait eu jusqu’à présent. « Parfois ce n’est pas plus mal quand il y a rien. » continues-tu. Tu préfères dix mille fois que ça soit calme plutôt qu’il se passe un truc mais mauvais. « Et toi ? » demandes-tu pour lui retourner la question. Tu reviens après plusieurs minutes dans le salon, les deux verres à la main que tu poses ensuite sur la table basse. « Room service Señorita » Tu viens ensuite t’assoir sur le canapé avant de l’inviter à s’installer sur tes genoux.
Mina rigole, quand Wim évoque de possibles drogues dans son verre. Instinctivement, elle avait pensé à quelques gouttes de LSD mais clairement, avec un besoin affectif comme elle le ressentait ce soir, c'était une mauvaise idée que de vouloir se défoncer la gueule. Pourtant, elle ne pu s'empêcher d'observer le frère de Maig quitter le canapé, pour aller jusqu'à sa cuisine. Mina ne se priva pas pour observer son cul, moulé à le perfection dans son jeans, alors qu'il lui tournait le dos. Et pendant quelques instants, elle eu déjà envie d'être au dessert. Elle sourit, amusée par ses propres pensées, avant de finalement s'intéresser plus sérieusement à Wim. Il n'avait pas l'air très bavard ce soir et elle n'insisterait pas davantage. Ce qu'il venait de lui dire à elle, elle pouvait tout à fait le lui redire pour lui. S'il avait besoin de parler, elle était là et il le savait très bien. Mais pour le coup, elle était bien d'accord avec lui, quand il ne se passe rien sur une journée, c'est un véritable cadeau. Pour Mina, cela devenait de plus en plus rare, justement, de passer une journée sans rien. C'était ce qui la fatiguait le plus finalement, de ne jamais s'appartenir pour soi-même et de toujours se préparer au pire, à chaque seconde, à chaque parole, à chaque pas dans la rue. « C'est même ce qu'on aimerait tous j'crois » ajouta t-elle alors. Et puis, quand il lui retourna la question, la jeune femme senti son cœur se serrer dans sa poitrine. En fait, elle ne savait pas si elle voulait dire ce qui lui faisait si mal, tout haut. Parce que Wim, il savait déjà presque tout ce qu'elle allait pouvoir lui raconter. Il le savait, que le poids d'un nom de famille était bien trop lourd à porter, il savait cette haine qu'on pouvait ressentir pour sa propre famille, pour ses propres parents. Mina leur en voulait de ne pas l'avoir assez protégée, de ne pas l'avoir soutenu, aimé comme ils auraient du. Elle se sentait coupable de ne pas avoir été capable d'être à la hauteur de son père et de sa mère, qu'aurait-elle du faire pour mériter leur amour ? Pour le vivre au moins une fois ? Wim, il connaissait tout ça. Il savait ce que c'était que de sortir de chez soi. C'était pas juste pour acheter une course pour eux. Pour eux, ça voulait dire : penser à une tenue, à se coiffer un minimum, à sourire, à accepter les photos avec les fans, à être gentil parce que sinon, tu te fais insulter en première page le lendemain. Il n'y a pas de vie normale pour eux, ils ne s'appartiennent pas. Ils sont des images, en 3D, numériques, qui se baladent en ville comme des panneaux publicitaires. C'est tout ce qu'ils sont. Il arriva près d'elle, avec leurs cocktails, et elle sourit en le regardant poser leurs deux verres face à eux, sur la table. « Merci » souffla t-elle alors qu'il venait s'asseoir près d'elle. Et d'ailleurs, la jeune femme ne tarda pas à glisser littéralement sur lui, comme si là était sa place. D'abord à genoux, elle s'assied sur lui, une cuisse de chaque côté de son corps, littéralement assise sur lui. Ses bras vinrent entourer son dos, coinçant alors ses mains entre son dos et son canapé. Sa tête, quand à elle, vint se poser sur son épaule, faisant nicher son visage contre son cou. « Maintenant j'suis bien » souffla t-elle tout bas, se collant au maximum à lui, fermant les yeux, juste pour profiter de ce moment.
Il l’a déjà fait plusieurs fois quand il était plus jeune le Coster, de droguer des gens sans leur consentement. C’était plutôt marrant, ça le faisait bien rire. Ce n’est plus quelque chose qu’il fait maintenant, y’a beaucoup moins de plaisir à le faire sauf quand c’est pour un défi. Ceci dit, il touche plus autant qu’avant à toutes les substances possibles et imaginables. S’il y a bien une chose que son métier lui a fait faire, c’est se calmer un peu et notamment sur tout ça. D’ailleurs en y repensant, peut-être que ça aurait pu être un plan pour la soirée avec Mina. Noyer leurs problèmes dans tout ça, un moyen pour les oublier l’espace de plusieurs heures. Sauf que tu sais très bien que ce n’est pas une solution durable. Wim sent la jeune femme l’observer pendant qu’il s’attelle à la préparation des boissons. Ça le fait sourire d’ailleurs, c’est le genre de sensation qu’il aime bien. « La vue est sympa non ? A chaque fois que quelqu’un vient ici, je reçois des compliments. » Phrase à double sens, à interpréter comme on le souhaite parce que le Coster adore jouer là-dessus. En réalité, la vue depuis son salon n’a rien d’extraordinaire du tout. On voit juste le jardin, c’est tout. Bref après c’est un peu le retour au sérieux. « C’est clair ! Après y’a certaines phases où j’aime pas quand c’est trop calme non plus. » Il déteste avoir une vie ennuyante, qui se résume à faire la même chose toute la journée, tous les jours. C’est un indécis disons, mais en vieillissant il a davantage besoin de ses moments où la vie est plate. En ce moment, c’est un peu un mix des deux qu’il souhaite. Bon ce n’était pas un bon plan de retourner la question, qu’est-ce que tu peux être bête Wim parfois ! Forcément si la jeune Mina était venue chez lui, le fait qu’elle avait du probablement passer une mauvaise journée rentrait dans le compte. Heureusement cette bévue du Coster est bien vite rattrapée par l’arrivée des boissons. « Je confirme qu’on est bien là. » Ressentir un peu de chaleur humaine, une étreinte véritable, on ne peut que l’être. Ça fait du bien, ça redonne le sourire et c’est bien mieux comme situation que le plan qu’il s’était prévu. Enfin à vrai dire il n’en avait pas vraiment, mais sans doute la soirée du Coster se serait résumée à être seul et à se défoncer un peu la tronche. Peut-être qu’il serait sorti à un moment pour finir par palier sa solitude. Enfin bref. Y’a une pensée qui ressurgit dans son esprit. Après avoir pris une autre gorgée de son verre, il le repose sur la table basse. « Tu savais que Maig avait un autre copain ? Je parle pas du grand patron de chez pas quoi auquel mes parents l’ont fiancée hein. Un chanteur de rock je crois ou un truc du genre. » Wim sait très bien que sa petite sœur et Mina sont plutôt proches donc il suppose qu’elle doit le savoir. Officiellement, ça lui apporterait pas grand-chose de le savoir mais officieusement il reste quand même assez curieux de savoir qui est ce dit gars en question.
Mina avait les yeux fermés, profitant de la chaleur du corps de Wim, de la force de ses bras, de son parfum, son odeur, le son de sa voix qu'elle entend résonner en lui, comme un écho. Ses doigts caressent le pull du jeune homme alors que finalement, il évoque Maig. Au prénom de sa meilleure amie, la jolie maman se redressa sur les cuisses de son amant. Maig ignorait tout à fait que Wim et Mina se voyaient et fricotaient. Mina n'avait pas su trouver les mots pour le dire à son amie, elle avait bien trop peur de la décevoir, ou qu'elle pense que Wim la remplacerait. Parce que tout ça, c'était faux. Finalement, le duo d'amant avait choisi de ne rien dire pour le moment, mais que si un jour Maig le découvre, de ne pas non plus lui mentir. C'était ça, la règle. Mais là, Wim parlait bien d'autre chose. Mina croisa son regard, cherchant à y lire les détails, les précisions. « Elle ne m'a rien dit... » avoua t-elle en fronçant les sourcils. Pourquoi Maig ne lui parlait pas de ce type, si cette rumeur était vraie ? « Mais j'pense pas qu'elle ait quelqu'un, elle me l'aurait dit » lança t-elle orgueilleuse. Comme si vraiment, par loyauté et amitié, cela était impossible que ça se passe ainsi. Pourtant elle, elle lui cachait bien la vérité avec son propre frère, quel genre d'amie était-elle ? En pensant à cela, la jeune femme baissa un peu les yeux, tombant sur le torse du jeune homme, toujours vêtu. Ses mains se posèrent à plat sur lui, tandis qu'elle chercha à atteindre son cocktail à travers une acrobatie. « D'ailleurs, il serait peut-être temps que vos parents arrêtent de la soûler avec ça, vraiment » lança t-elle en se mêlant de ça, sans aucune pincette. Autant Wim et Mina s'entendaient très bien, autant il y avait de ces sujets qu'il ne fallait pas aborder... et notamment celui-ci. Mina reprochait à la famille de sa meilleure amie de ne pas la soutenir, et surtout Wim. Et ça avait le don d'énerver la jolie brune, qui trouvait qu'il n'en faisait pas assez pour sa sœur. Et à chaque fois qu'ils se disputaient ou n'étaient pas d'accord, chose qui n'arrivait pas si souvent que ça quand même, ils faisaient l'amour. Le regard devenu dur de la jeune femme, quitta finalement celui de Wim, tandis que ses mains glissaient sur lui, à travers ses vêtements. « Mais bon, on ne va pas reparler de tout ça » soupire t-elle alors en se rapprochant de son amant. L'une de ses mains vint se poser doucement sur le contour de la mâchoire du jeune homme. Son corps basculant lentement vers l'avant -donc vers lui, ce sont ses cheveux qui vinrent caresser son visage avant toute autre chose. La jolie brune se cambra assez sur le jeune homme pour venir atteindre chastement ses lèvres rebondies. Jouant avec cette chair rosée, elle ne tarda pas à l'embrasser doucement, laissant glisser ses lèvres jusqu'à sa nuque, pour y déposer des tendres baisers sur sa peau.
« Elle ne m'a rien dit... » prononça Mina. « Ah » s’exclama ensuite spontanément le Coster. Visiblement, il avait fait une petite bêtise. Il avait pourtant dit, presque promis un peu en quelque sorte à sa petite-sœur qu’il ne viendrait pas disperser cette information et bien là… c’était raté. « Je pensais vraiment qu’elle t’en avait parlé et que tu en savais un peu plus sur lui. » Elles sont amies, elles sont censées se confier des choses comme ça non ? Ou peut-être que Mina le sait mais veut tenir sa parole envers son amie et faire comme si elle ne savait rien ? Enfin, cette option étonnerait quand même Wim. Après tout, ce n’est pas comme si la jeune femme et lui partageaient des moments à deux, des moments complices, sans que la benjamine Coster soit au courant. C’est un peu le même principe, du fait qu’elles ont quelques secrets entre elles. Après tout, on en a tous non ? « Pas que ça m’intéressait spécialement de savoir qui c’est ce type là… » Mais un peu quand même. « On va dire que j’ai rien dit. » compléta Wim. Il a aucun doute sur le fait que Mina trouvera une solution si jamais le sujet de la relation de sa sœur avec ce chanteur venait à être mise sur le tapis, notamment entre les deux amies, pour éviter que Maighread se doute que cette information est partie de lui. Wim soupira, faisant un petit mouvement de tête en arrière avant de reprendre le fil de la conversation. « J’y peux rien s’ils ont de vieux principes à la c*n ancrés dans leur mémoire. Je m’évertue à faire comprendre qu’ils font des choses juste pour l’argent mais c’est peine perdue. » soupira-t-il. L’éternel sujet de dispute entre Maighread et lui, parce que la benjamine ne semble pas comprendre au sens du jeune homme qu’elle se fait driver par leurs parents sur un peu tout dans sa vie. « Heureusement je suis en dehors des combines de mes parents, c’est pas plus mal. » S’être éloigné de ses parents et de leurs décisions, de ce qu’ils envisageaient à l’avance pour lui, c’est un point qu’il ne regrettera jamais. Trop peu pour lui ce genre de choses. « Oui je suis bien d’accord. » lança-t-il avec un petit sourire. C’est un terrain un peu miné que de parler de tout ça et puis… là ça commence à prendre des proportions plus intéressantes. « Ça, c’est doublement plus intéressant. » chuchota Wim, un petit sourire en coin des lèvres. « Là, on est plus que bien. » Il vint à son tour embrasser langoureusement la jeune femme, laissant ses mains parcourir délicatement et tout en douceur le corps de la brune. Au début ses gestes sont hésitants, comme pour venir demander l’autorisation, il a toujours fait et préfère faire comme ça.
Quand elle voit le début de son sourire prendre le pas sur ses lèvres et qu'il cherche à l'embrasser langoureusement, la jeune maman sourit. Ses doigts toujours délicatement posés sur la mâchoire du brun semblent à peine retenir son visage contre le sien. Son corps se cambre alors qu'elle sent ses mains sur lui. Mina aime faire l'amour avec Wim. Avant toute chose, il est très attirant et puis à croire qu'il y a toujours une meilleure amie pour se taper le frère de sa meilleure amie. Et cette fille là, il semblerait bien que ça soit elle. Ils se sont tournés autour durant un moment, avant de finalement en parler simplement une fois un peu plus adultes. Ils se sont vite mis d'accord, il n'y aura jamais rien de sérieux. Mina sait très bien qu'ils ne tomberont jamais amoureux l'un de l'autre, mais il ne s'agit pas de cela. Il s'agit de deux personnes avec un fort sentiment d'abandon et un besoin d'exister, qui se rassurent mutuellement. Apportant à l'autre, ce dont ils ont eux-même besoin, dans l'honnêteté et le respect qu'ils peuvent se porter en tant qu'amis. Il ne peut pas y avoir de dispute, de jalousie, ou bien même de mauvaise communication, si bien que pour le moment, c'est tout ce dont elle a besoin. Alors sentir l'envie sous les paumes de Wim qui caressent sa chair, c'est tout ce qu'elle désire. Ses lèvres s'étirent dans un sourire complice, alors que ses doigts viennent replacer ses cheveux tombant trop dans les yeux du brun, juste en dessous d'elle. Ses lèvres viennent à nouveau au contact des siennes, y trouvant chaleur et réconfort. Elle se sent désirable, elle se sent appréciée, elle se sent juste bien. Dans ces moments-là, elle a la sensation de renouer avec la femme qui est en elle, une partie d'elle qu'elle a rejetée presque littéralement depuis Maya. Autant avant, elle prétendait être une femme alors qu'elle n'était qu'une enfant, autant maintenant qu'elle pourrait l'être, elle n'arrive pas à lier le fait d'être maman et d'être une femme. Pour elle, être une femme n'est pas compatible avec être une mère. Si elle veut être une bonne mère, elle doit avoir une morale irréprochable, elle ne peut pas coucher avec quelqu'un comme ça, elle ne peut pas montrer son corps dans des magasines, ni dévoiler sa vie amoureuse. Parce qu'une mère est censée être mariée, créer un foyer rassurant et convivial... et elle n'est pas tout ça. Il est très difficile pour elle de trouver sa place, mais quand elle est avec Wim, elle a l'impression d'oublier ce qui la freine pour juste profiter, pour juste vivre, être elle-même et qu'est-ce que ça fait du bien. Finalement, alors qu'elle sentait l'excitation de Wim se tendre contre la sienne, alors qu'elle était assise sur lui, embrassant la peau de son cou, la jeune maman commença à onduler ses hanches sur celles du brun, laissant ses longs doigts se perdre dans les cheveux épais du chimiste. « A qui le dis-tu? » souffla t-elle en réponse contre sa peau.
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J'espère que la réponse te conviendra.