Ta vie a été bien mouvementé ces dernières semaines et t’es doucement en train de te focaliser sur les choses les plus essentielles de ta vie. Les gens que tu aimes et qui te le rendent bien. Les gens avec qui tu pourrais passer tout le temps du monde mais que tu ne contactes pas tant que ça. Tu préfères te priver du bien être qu’ils te font ressentir, comme toujours. C’est un sentiment qui te dérange autant qu’il te fait du bien, à chaque fois. Faudrait que tu commences à prendre l’habitude maintenant Asher, t’as bientôt 33 ans. Il serait temps d’arrêter de survivre et de commencer à vivre. C’est avec un petit pas de plus tous les jours ou plutôt toutes les semaines car tu préfères ralentir le rythme, que tu essaies réellement.

C’est pourquoi tu te retrouves chez Naomi ce soir. T’as pris de quoi boire, car tu n’as pas encore pris la décision d’arrêter l'alcool. Chaque choses en son temps. C’est vêtu d’une de tes chemises préférées que tu frappes à sa porte. Un sourire sincère se forme sur tes lèvres quand elle se dévoile derrière la porte. Naomi est bien plus qu’une simple femme à tes yeux. C’est une oeuvre d’art. Elle est objectivement magnifique et la regarder est toujours un plaisir. Surtout que ça sous entend qu’elle est à proximité et c’est peut être bien ça qui te plaît le plus au fond. Sa présence et son soutient inconditionnel après toutes ces années. Après avoir rompu avec elle d’une manière qui n’est pas très gentlemen. Elle est toujours là pour toi et elle est l’unique personne de cette planète en dehors de Levi à qui tu as avoué la partie de toi que tu détestes le plus. Elle t’aime toujours malgré tout et ça n’a pas de prix de toujours se sentir aimer malgré cette terrible nouvelle. C’est pas si terrible Asher, t’es juste conditionné et traumatisé.

« Hey… » Tu arrêtes de te torturer et tu vas aussitôt la prendre dans tes bras en guise de bonjour. Tu embrasses sa joue avec toute la tendresse dont tu es capable. Comme toujours. Car Naomi mérite tout le monde et plus encore. Tu fais durer cette étreinte légèrement plus que nécessaire pour un simple bonjour. Ok. Beaucoup plus car tu ne la lâches pas. « J’abuse si je reste dormir ? » Comme d’hab. Parce que maintenant que t’es là, tu veux profiter de sa douceur et son amour le plus possible. C’est mieux que de dormir seul chez toi et tu n’as pas non plus envie de couver Levi. Tu ne veux pas qu’il ressente que quelque chose a changé entre vous depuis le weekend de la saint Valentin. Alors tu calcules quand tu le vois, quand tu le contactes, d’une autre manière qu’avant. Réajustant tes actions au fil des nouveautés de votre relation. Ca n’empêche que tu réfléchis tellement tout le temps que tu changes souvent de stratégies trouvant des excuses à tes actions. Là la perspective de dormir dans les bras de Naomi est la meilleure chose qu’il soit.  

@Naomi Carlson

« Ash. » Ce surnom dans sa voix à elle, ça te fait retourner à l’adolescence à chaque fois. Tu es dans les mixed feelings par rapport à cette période de ta vie, mais la majeur partie de celle avec Naomi, c’était clairement le meilleur de toute ta jeunesse. Elle ne se fait pas prier pour répondre aussitôt à ton étreinte. Elle dit les mots que tu voulais entendre. « Jamais. » Tu sais que même si elle a des plans elle te laisse passer la nuit sans problème. Vous avez un niveau de confiance entre vous qui dépasse pas mal d’autres de tes relations. Tu es également très respectueux car tu n’as jamais cherché à fouiller son appartement. Non seulement tu la respectes trop mais en plus t’as vraiment pas de temps pour ce genre de sottises. Tu apprécies juste cette preuve de confiance absolue qu’elle a en toi quand tu restes seul chez elle. « T’abuses jamais. » Tous les plus beaux mots rassurant sont présent. Tu embrasses doucement sa joue en guise de remerciement.

Elle s’empare de tes mains. « Viens. » Vous vous installez dans le canapé, tu poses ton sac avec les bouteilles au sol. « Comment vas-tu, depuis la dernière fois ? » Une question qui est bien trop complexe pour y répondre brièvement. Tu ne sais même pas si tu as les couilles de lui avouer tout ce qui te tracasse. Vous ne parlez pas de ces choses là. Vous vous contentez de vous donner du réconfort parce que tu n’es pas dupe, elle en a également sur la planche la miss Carlson. Elle ne dit rien, mais tu le vois dans ses yeux. Les soucis. L’inquiétude. Parce qu’il y a la même chose dans les tiens. « La dernière fois remonte à trop longtemps. » Que tu te contentes de répondre en esquivant totalement sa question, mais sans pour autant l’ignorer. Elle va poser son index sur ton visage, tu te demandes pourquoi au début.  « Tu n’as gardé aucune trace. » Puis tu te souviens. « Les traces sont dans mon dos, mais c’est pas à cause de Dan cette fois. » Tu hausses une épaule. « Un connard qui me collait dans un bar. Ironiquement c’est pas lui non plus c’est juste moi qui ne tenait plus debout. » Ca te fait légèrement rire. « Je trouve que c’est plutôt une prouesse que je me souvienne si bien de tout. » La vérité c’est que tu n’es pas totalement sûr d’avoir l’intégralité. Tu en as assez pour t’imaginer que tu as toute la scène. « Mais c’est pas important. » Tu soupires doucement, tu te cales bien dans le dossier du canapé. Tu es en plein débat intérieur. Est-ce que tu te mets à boire ou tu te mets un peu plus contre elle ? T’as réellement pas peur de qui tu es avec elle. Tu as également remarqué qu’avec Levi tu ne penses pas à boire. Tu n’en as pas envie. Parce que dans leurs yeux, c’est vraiment ta personne qui s’y reflette.

Tu tournes la tête vers elle, te mordant la lèvre un moment. Plein de phrases dans ta tête qui se bousculent. Tu voudrais son avis sur certaines choses mais tu ne sais pas comment amener ça. « Et toi comment tu vas ? T’as fait quelque chose pour la Saint Valentin ? » Car tu n’as aucune idée de sa vie romantique. Est-ce qu’elle aussi préfère garder ces choses là cachées ? On dirait bien. Car tu ne l’as jamais vu avec personne et ça te semble comme une absurdité vu combien elle serait la seule pour toi si tu étais dans la norme de la société.

« Désolée, je sais que je n’ai pas été très loquace, ces derniers temps. » Tu ne prends même pas la peine de relever parce que tu n’as rien remarqué de spécial. Tu étais si occupé de ton côté avec Levi et tes pensées et le groupe et juste tout. Ton boulot qui a un peu changé sur quelques semaines. C’est plutôt toi qui aurait envie de t’excuser auprès d’elle de ne débarquer que quand tu as besoin de ses bras pour te sentir mieux. « Mais pourquoi ? » Tu hausses une épaule. Ne sachant pas comment lui répondre. Tu te sens toujours comme un ado pris en faute avec elle, mais tu lui dis toujours tes travers malgré tout. Comme si tu attendais qu’elle te fasse la morale. Tu sais pas pourquoi tu fais ça. Pourquoi tu lui fais ça à elle. « J’aime pas quand tu fais n’importe quoi. » Tu le sais bien, mais en même temps, l’entendre être inquiète pour toi t’apaise. Sentir que tu comptes vraiment pour quelqu’un comme ça, c’est tout ce qu’il te faut. Tu te sens toujours comme un imposteur malgré tout et tu ne penses pas mériter toute sa tendresse. Car elle te donne exactement ce dont tu as besoin, ce dont tu savais qu’elle allait te donner en venant la voir. Merci.

« Ça va. » Elle prend la peine de te répondre, elle. Même si il n’y a pas beaucoup de détails derrière ces deux petits mots. T’as jamais été du genre à tirer les vers du nez de personne car tu détesterais qu’on te fasse ça. Moins tu demandes, moins on pense à t’en demander. C’est comme ça que tu marches. Malgré tout tu t’aventures sur le terrain de la saint Valentin car cette journée là a été très forte en émotion pour toi. C’est comme une façon d’en parler, sans en parler non plus. « Pour faire quelque chose cette journée-là, il aurait fallu qu’il y ait un Valentin. » Et au passage tu as des détails sur sa vie. Tu comprends pas pourquoi elle est seule. Vraiment. Et puis tu te souviens de son job et tu comprends que pas tout le monde n’est taillé pour accepté que sa copine ait ce genre d’activité. Tu vas déposer un baiser sur sa joue. Moi je suis là. Que tu penses. Car tu sais très bien que tu seras toujours là pour elle. Quand elle veut. Où elle veut. Pas de cette façon là mais vraiment. Son nom à elle est tout en haut de ta liste des: Pourquoi rester à Brisbane.

« Et toi ? » Et tu redescends sur Terre qu’elle te retourne la question. C’était autant ce que tu voulais que ce que tu redoutais. Les secondes qui s’écoulent peuvent être un signe qu’il y a quelque chose là dessous. Tu as mis ton coloc et bandmate, Johnny dans la confidence car il est bien loin de ta famille. Il ne les connaît pas. Naomi sait déjà ta préférence pour les hommes et elle est tout autant détesté de ta famille que toi. Ca semble comme la personne idéale à qui faire cette révélation. « C’était… Fort en émotions. » Y’a pas meilleurs mots pour définir ce weekend avec Levi. « Je vois quelqu’un depuis quelques mois… » Ton coeur qui bat plus fort de dire ces mots là. Votre étreinte qui est parfaite pour ne pas avoir à regarder Naomi dans les yeux. « Je garde ça… très privé. » Ca te coûte de le lui dire. Tu ne veux pas lui dire ouvertement que tu veux que ça reste entre vous, même si tu lui fais une confiance aveugle et que vous ne côtoyez pas les même personnes. Tu appréhendes autant que tu as hâte de voir sa réaction. Asher en couple ? C’est clairement pas des mots qui ont souvent été associé ensemble. Les fois d’avant c’était quand vous étiez tous les deux ensemble.

« Eh… » Ton coeur qui bat encore plus vite. « Tu me fais des cachotteries ? » Tu entends dans sa voix qu’elle n’est pas totalement sérieuse même si la finalité est la même. Oui. Tu lui as caché cette information. Tu mets tout juste un pied hors du placard depuis que tu as avoué à Johnny. La facilité qu’il a eu de te faire sentir à l’aise et surtout, toujours la même personne. Il n’a pas changé de comportement envers toi. Il a mis la barre haute en passant le premier. Tu lui en seras reconnaissant pour toujours. « Raconte-moi tout. » La différence ici, c’est que Naomi sait déjà des détails importants de cette information. Sentir qu’elle a malgré tout envie d’en savoir plus de manière sincère te rassure. C’est la première fois que cette situation se produit. Tu sais très bien que Naomi est bien plus que juste une ex, mais quand même, tu te disais qu’il y avait possibilité qu’elle puisse le prendre mal. « Ben quoi ? » Mais à la place, elle se cale un peu plus contre toi, elle enlace ses doigts aux tiens. Elle n’est pas dégoûté par l’image que ça a pu lui mettre en tête. Toi avec quelqu’un d’autre. Toi avec un homme. Tu n’as pas encore réussi à décrocher un mot car c’est beaucoup d’émotion tout ce qui est en train de se passer. Ton regard croise le sien. « Il n’y a aucun risque de jalousie, n’est-ce pas ? » Tu vois son sourire. Tu serres un peu plus fort sa main dans la tienne. Aucun risque. Mais tu n’arrives quand même pas à le dire à voix haute. C’est fou comme tu fais des blocages. On dirait vraiment que tu économises tes mots tout le temps Asher. T’as toujours peur de ce qui pourrait sortir si tu parles sans réfléchir. « Il est comment ? » Tes yeux qui se ferment en l’entendant. Cette question si simple pour elle mais qui te fait si bizarre de l’entendre dans sa bouche. Vous saviez depuis longtemps mais aucun de vous ne l’avait dit si ouvertement. Le sujet n’avait jamais été mis sur le tapis concrètement car il n’y avait absolument rien à dire à ce propos. Jusqu’à maintenant. « Tu l’as rencontré où ? » Elle sait. Elle est toujours là. Dans tes bras. Elle s’est jamais enfui toutes ces années Asher. T’es en sécurité avec elle. Ton coeur qui martèle dans ta poitrine. Ta main que tu serres toujours très fort dans la sienne. Tu mets du temps avant de prendre la parole. L’émotion palpable dans ta voix.

« Il est plus grand que moi. » Cette boutade d’introduction aura eu le don de te dérider. Maintenant ce sourire se trouve sur tes lèvres car ta taille a toujours été sujet de plaisanterie tout au long de ta vie.  « Dans un bar. Y’a quelques années… Quand je suis revenu à Brisbane. » Tu ne vas pas raconter cette rencontre là qui n’est pas glorieuse pour toi car tu étais ivre. Pour changer. Tu déglutis avant de reprendre la parole. « On s’est vu quelques semaines… à cette époque et puis… Il a eu des problèmes et il ne voulait pas de moi au milieu… » Tu aimes pas repenser à ce jour là où tu pensais venir pour écrire des chansons avec lui et au final il t’a dit qu’il voulait plus te voir. L’ascenseur émotionnel qui fait beaucoup de mal. « On s’est revu en décembre dernier. On s’est retrouvé à côté dans mon vol pour Melbourne. » Un léger rire sort de tes lèvres parce que tu trouves toujours cette situation incroyable. Quelles étaient les chances pour que vous soyez à côté dans le même vol ? T’as aucune idée, mais c’est très faible. « Et… » Tu hausses une épaule alors que le sourire sur tes lèvres prouve bien que décembre a été décisif. « Sa situation a changé et… On se voit depuis. » Tu t’écoutes et vraiment, tu n’en reviens pas d’avoir cette conversation avec Naomi. T’as l’impression qu’un poids énorme est en train de se lever de tes épaules. « C’est Levi McGrath. Je sais pas si tu vois qui c’est… » Le gagnant de The Voice Australia 2019. Elle l’a peut être aperçu un jour ou entendu son nom. Tu t’es décidé à lui donner cette information enfin car ça lui donnera une très bonne idée pour répondre à sa première question. Tu te vois pas lui cacher son identité. T’as commencé, tu lui dis tout. Ca fait un bien fou. Et encore, tu lui dis pas grand chose. Combien c'est fort entre vous deux. Toutes ces belles choses qu'il te dit tout le temps. Qu'il est vraiment ton one and only. Une âme soeur. Le type parfait que même dans tes rêves les plus fou tu n'aurais jamais su l'imaginer.


@Levi McGrath

« Mouais. Tu peux mieux faire.  » Mais tu l’as fait rire, tu t’es fait rire et c’était là tout le but de la manoeuvre. « Et je ne te parle pas de sa pointure de chaussure, évidemment.  » Un demi seconde tu te demandes si elle parle de la taille de son pénis mais tu va clairement pas aller par là. Non. Tu continues dans ta narration à propos de Levi. « Hm.  » Tu t’imagines que c’est beaucoup d’info en pas longtemps et que ça doit pas être évident. « Et ses problèmes sont réglés ?  » La question à un million de dollar que tu préfères esquiver pour l’instant en continuant ton récit. Tu sais aussi que l’absence de réponse est également une réponse. Elle va comprendre que non, ses problèmes ne sont pas encore réglés. « Il n’y a pas de hasard.  » C’est aussi une chose que tu te répètes souvent. Qui te fait du bien. Que tu n’aurais jamais cru être possible. Tu restes quand même bien content de ne pas avoir pris pour acquis que ta route et celle de Levi allait se croiser de nouveau. Tu ne sais pas comment tu aurais vécu cette attente dans l’inconnu. C’était moins douloureux de te dire que c’était fini à tout jamais. Beaucoup plus beau quand tu l’as retrouvé. Il n’empêche que tu as quand même écrit une chanson où tu as mis tes espoirs les plus fous à l’intérieur. Il n’empêche qu’au fond de toi tu es resté à Brisbane pour peut être pouvoir retomber sur lui par hasard. Et ça a payé, même si tu n’y croyais pas une seule seconde que ça puisse se passer comme ça. Qu’une chose si bonne puisse t’arriver. Parce que je mérite pas. Si y’a bien une chose Asher, c’est que tu mérites et bien plus encore. « Depuis décembre ?!  » Tu hoches la tête légèrement pour confirmer tes mots. Tu vois bien qu’elle n’est pas très contente de cette information. Pourquoi ça semble si évident pour elle que tu lui parles de ça aussitôt ? Tu sais pas mais ça a un côté réconfortant. « J’espère que je suis la première à qui tu l’annonces, parce que sinon je te jure que je vais bouder.  » Là. Là t’es content de ta futur réponse. « T’es la première… » Tu marques une brève pause, laissant un léger suspense de la fin de ta phrase. « … après Johnny. » Donc techniquement la deuxième. Et là tout est la particularité de ta réponse. Johnny ne compte pas à ton avis car il est ton coloc en plus d’être un ami. Tu sais pas si tu oses dire à voix haute que tu voulais pouvoir avoir la visite de Levi chez toi librement sans te prendre la tête. Ca met encore plus votre relation en lumière. T’as peur que ça la froisse de voir que c’est vraiment réel toi et lui. « Non…  » T’es pas surpris qu’elle ne sache pas qui Levi est. Peut être même rassuré? Il en devient une personne comme toutes les autres à ses yeux. Pas le gagnant de The Voice comme tu l’entends régulièrement quand il est mentionné. « Mais ce sera bientôt chose faite.  » Tu la vois prendre son téléphone et c’est bien mieux qu’elle fasse ses recherches par elle même plutôt que tu lui montres les photos que tu as de lui dans ton téléphone. Tu te mordilles la lèvre attendant la sentence, son avis sur Levi. Il est parfait elle pourra rien dire. Et c’est à ce moment là qu’elle se met à siffler. Tes joues qui s’empourprent automatiquement. « Je vois qu’on ne se refuse rien.  » Tu tends le cou pour voir quelle photo elle a sous les yeux pour dire ça. Peut être aussi que tu veux un aperçu de ton boyfriend car ça fait toujours beaucoup de bien à ton esprit. A ton coeur. Too perfect. Tu restes silencieux, ne sachant pas quoi répondre à tout ça. Ne sachant pas comment formuler les mots qui confirment que oui, tu le trouves magnifique à l’extérieur en plus qu’il le soit à l’intérieur. Tes yeux fixés sur l’écran du téléphone de Naomi, les joues roses.

« C’est sérieux entre vous ?  » Elle te sort de ta contemplation et ton regard remonte jusqu’au sien. Tu hoches la tête. C’est plus que sérieux Naomi et j’aimerai tellement réussir à te le dire avec autant d’intensité que ce qu’il y a entre lui et moi. Pourquoi c’est si dure de juste dire ses sentiments Asher ? Parce que t’as été habitué à garder tes émotions pour toi depuis toujours. Parce que t’es conditionné comme ça. Dans la peur que ton père te dise trop directement combien tu le dégoûtes. Dans la peur que quiconque à qui tu en parles aies la même réaction, la pire de toutes. Mais jusque là, rien de tout ça. Respire Asher. « Je lui ai passé un double de mes clés… » Une phrase simple mais qui traduit la grande confiance que tu as en lui ainsi que le besoin que tu as d’être avec lui souvent. « Il habite sur un bateau. » Tu n’oses pas lui dire que le lit de Levi est très petit et que le tiens est largement plus confortable. De nouveau, la peur que l’image de vous deux dans un lit l'a révulse. Tes yeux qui vont chercher ceux de Naomi.

« T’as pas à t’inquiéter. Il est… »

Parfait.
Furieusement amoureux de moi.
Trop bon pour être vrai.
Tout ce dont j’ai toujours rêvé.
Vraiment parfait.

« ...Il veut que mon bien. » Et la réciproque est aussi vraie.

« Après Johnny. » Elle va comprendre. C’est ce que tu te répètes. Elle a beau montrer son mécontentement à ce propos, elle va comprendre. Elle a juste besoin de temps. Il faut assimiler toutes ces nouvelles qui ne sont pas légères. « J’imagine que ça passe, puisque je suis la première fille. » Elle y tient à son premier et elle l’a. T’es content de voir que même si tu n’avais absolument rien prédit, ça se passe au mieux avec son idéal à elle. « Et puis en tant que colocataire, je suppose qu’il y a comme une forme d’obligation. » Tu hoches lentement la tête, même si ça te met pas forcément très à l’aise de lui confirmer que vous passez des nuits ensemble. Beaucoup de nuits ensemble. Il a une clé, c’est accès illimité. « Ah ouais, carrément. »  Heureusement qu’elle a un sourire sur ses lèvres car tu l’aurais peut être mal pris. Tu ne sais pas sur quel pied danser avec toutes ces révélations que tu lui fais. C’est tout nouveau. Tu prends comme ça vient et pour l’instant ça se conclus toujours sur du positif on dirait. Oui. « Il était donc vraiment nécessaire que Johnny soit tenu informé. » Un sourire plus grand se forme sur tes lèvres alors qu’elle se met à rire. Tu hoches la tête. Tu avais en premier lieu pensé à virer Johnny de chez toi mais cette nouvelle configuration aura finalement été la meilleure de toutes. Tu ne regrettes pas de le lui avoir dit. Tout se passe bien. Tout se passe trop bien même.

« Vous envisagez de vous installer ensemble ? » Encore une question à un million de dollar. Tu hausses une épaule sans réellement savoir quoi lui dire. Eventuellement oui. « On en a pas parlé. » Mais vu qu’il vit sur un bateau et que le confort est bien moindre, sans oublier que monsieur est malade, tu veux le meilleur pour lui .« Un bateau ? » Tu confirmes d’un signe de tête. « Quelle chance ! Autant y vivre ne me plairait pas forcément, autant les couchers de soleil sur le pont me font baver d’envie. » Elle n’a pas tort. Tu en as vu quelques uns et ça ne t’étonne pas que ce soit à ça qu’elle pense en premier. Tu te souviens de certains moments ensemble quand vous étiez plus jeune. Des beaux points de vues, des vacances, des étoiles. Une autre vie.

« C’est tout ce que je voulais savoir. » Après ses encouragements tu vois dans ses yeux qu’elle est sincèrement contente pour toi. Tu es encore en train d’halluciner sur ce moment que tu es en train de vivre. Tu viens de lui dire la chose la plus importante de ta vie ces derniers mois. Tu la serres doucement contre toi quand elle s’y blotti encore plus. « Toi aussi, tu fais un bon oreiller. » Doux sourire sur tes lèvres de l’entendre dire. C’est vrai que les rôles sont inversés cette fois.

« Tu me le présenteras, un jour ? »
« Bien sûr. »

Tu n’imaginais pas la réponse sortir si aisément de tes lèvres mais c’est le cas. Tu te vois clairement finir ta vie avec lui et personne d’autre. Il est obligé qu’elle sera mené à le rencontrer à un moment ou un autre. « Je sais pas quand mais oui. » Tu n’as pas envie d’aller trop vite non plus. Déjà que tu t’habitues à ton entourage de savoir que tu es en couple avec un homme. Le rencontrer c’est une autre paire de manche qui va te mettre encore dans de sacrés émotions. T’as juste besoin de temps. « On ira sur son bateau. » L’image a l’air tellement parfaite. Elle qui rêve de ce paysage et toi qui va lui permettre de le vivre en plus de tout. Ce sera pour un couché de soleil, bien évidemment. Faire plaisir à Naomi a toujours été une de tes priorités. « On boira du champagne. » Tu te fais déjà toute la scène. Ça te fait même sourire tendrement.

« Tu viendras quand même encore dormir, de temps en temps ? » Tu es surpris par cette question. Tu n’imaginais pas que ça puisse être une crainte de son côté que quelque chose change entre vous. Tu te redresses un peu pour aller déposer un baiser sur sa joue. Doucement. Tu restes contre un moment un peu trop long, mais c’est parce que t’es en train de réfléchir à tes mots - et aussi parce que c’est agréable de lui montrer ton affection. Elle a l’air d’en avoir besoin là. Tu lui donnes, parce qu’elle te donne bien plus que tu n’aurais pu imaginer. La compréhension. « Je compte pas changer nos habitudes… Je suis là maintenant nan…? » Parce que tu pourrais être avec lui, mais tu es là. Tu déposes un nouveau baiser sur sa joue. « Je reste dormir ce soir, et les autres. » Ca te fait plaisir d’entendre de sa bouche qu’elle veut que tu restes. Tu t’imposes presque à chaque fois mais tu sais qu’elle est aussi contente que tu passes. Vous ne vous dites pas tant de choses profonde tous les deux. Bizarrement vous vous contactez peu malgré tout l’amour et l’importance que vous vous portez. Tu ne comptes pas arrêter de la voir, au contraire. Dans ta tête, t’as l’impression que tu viendras encore plus souvent car tu peux lui dire absolument tout. Elle a l’air de ne pas être dérangé par ton couple… Tu ne sais pas comment ça va continuer tout ça, mais tu veux pas diminuer quoi que ce soit entre elle et toi.

« Ça ressemble à la dolce vita, ton histoire. » Grand sourire sur tes lèvres. Ça sonne comme un truc romantique alors ça te plaît. Gosh Asher, t’es tellement fleur bleu. Nah. Si. T’es amoureux et ça se voit tellement sur ton visage c’est fou. « On ne sera pas obligé de tout lui dire, si ça te gêne. » Tu n’es pas sûr où elle veut en venir. « Toi, moi, mon job. » Oh. Tu comprends mieux. « Ça fait rêver, en tout cas. » C’est vrai. Tu as dépeint un tableau vraiment très agréable et tu vas tout faire pour qu’il se réalise un jour.

« Y’aura aucun problème sur aucun sujets. Il est vraiment exceptionnel Nao je… » Tu quoi Asher ? « Je réalise toujours pas qu’on en soit là. » Il est trop parfait. Genre. En tous points. Tu ne sais même pas l’expliquer car ça voudrait dire entrer dans bien trop de détails que tu n’oseras pas lui exposer. Ou en tout cas, si vous en veniez là un jour, ça n’est pas aujourd’hui. « C’est sûr qu’il va t’adorer. » Tu reviens là dessus parce que ton esprit vogue un peu dans tous les sens là. T’as même pas l’ombre d’un doute que Levi va l’adorer. L’amour qu’il y a entre Naomi et toi est véritable. Tu ne donnes pas cet amour à grand monde. Qu’à des gens exceptionnels, comme elle, et comme lui. Bien sûr qu’ils vont s’apprécier, t’as jamais été aussi sûr d’une chose de ta vie. C’est étrange même d’être si confiant.

« T’es là par obligation ? » Tu ne comprends même pas de quels obligations il s’agirait quand tu aimes plus que de raisons chacune de vos retrouvailles à tous les deux. Tu devrais venir plus souvent. Tu la rassures sur la futur fréquence de tes visites. Ca ne va pas changer. Loin de là même. L’inverse est à prévoir. « Je sais que tes visites vont s’espacer. Je le comprends. Je ne veux juste pas qu’elles s’arrêtent. » Tu fais non de la tête. « Ca ne s’arrêtera jamais. » Tu te répètes avec d’autres mots pour qu’elle le comprenne. Tu n’es pas en train de dire ça pour lui faire plaisir. C’est une vérité absolue. Ce qu’il y a entre vous deux, tu en as besoin dans ta vie autant que ce qu’il y a entre toi et Levi. Naomi est bien trop importante pour toi, tu ne comptes pas la mettre de côté parce que te voilà avec un boyfriend. Tu connais des gens qui font ça, des potes, tu comprends l’inquiétude de Naomi. Mais tu n’es pas comme tous ces gens là.

« Ash… » Tu baisses les yeux vers elle, vos pupilles qui se connectent. « Le regard que tu poses sur moi, ce n’est pas celui que les gens posent sur moi habituellement, tu sais ? » Tu ne comprends pas ce qu’elle veut dire par là. « Enfin, les gens qui savent. » Son travail. T’as l’impression que vos vies et vos angoisses sont similaires. Elle et son job, toi et ton homosexualité. « Je suis sûr qu’il n’y aura aucun problème s’il vient à savoir… » Tu serres un peu plus ton bras autour d’elle. Tu ne comptes pas l’afficher elle et son travail sans son accord. Tu n’en parleras pas à Levi. Ca n’est pas une information primordiale et tu ne veux pas la mettre dans l’embarras. Tu es tellement sûr que Levi ne la regardera pas comme une personne inférieur, c’est assez flippant comme tu es sûr de toi. Mais elle ne le connait pas du tout, elle préfère être prudente, tu comprends mieux que personne. « Qu’est-ce que tu vas me dire quand vous vous installerez ensemble, alors ! » Vous passez déjà tellement de nuits ensemble que t’as presque l’impression que c’est le cas actuellement. « Je suis tellement contente pour toi. » Tu es reparti un peu dans tes songes, t’imaginant véritablement installé avec lui. Lui qui est parfait en tout points. Bien trop parfait. Tu comprends toujours pas comment un mec comme lui existe et qu’en plus il se soit entiché de toi. « Il a l’air de l’être, ouais. » Tu retiens un soupire de contentement parce que tu sais que tu dois déjà avoir l’air d’un bienheureux et au fond de toi tu te trouves pathétique. « Il te fait du bien, en tout cas. Ça s’entend. Ça se voit. Ça se sent. » Tu la serres un peu plus également, appréciant ses mots. Tu as bizarrement hâte qu’ils se rencontrent tous les deux. Ca te fait si bizarre de te projeter de la sorte. « On verra bien. » Oui y’a le temps avant de réellement mettre ça en application. Tu vas commencer par parler d’elle à Levi tout comme tu viens de le faire ce soir avec elle.

« Je vais m’endormir. » Elle te sort de tes pensées de nouveau. « Tu ne voudrais pas me caresser les cheveux ? » Un doux sourire se forme sur ton visage alors qu’elle te demande ça tout en allant mettre ta main dans ses cheveux. « Ça m’apaise. » Tu te mets à caresser ses cheveux tendrement comme elle l’a demandé, comme tu as l’habitude de le faire. « T’as des soucis en ce moment ? » Une question à laquelle tu t’aventures. Tu sais que son travail est hors du commun et qu’il y a son lot de problèmes. Problèmes qu’elle garde bien loin de toi. Encore une similitude avec Levi qui lui garde son cancer loin de toi… « Je me tais si tu veux dormir… » Que tu ajoutes comme une immense perche. Tu t’excuses à demi mot par ce biais. Tu sais que c’est territoire interdit, tu sais qu’elle a sommeil, tu n’as pas envie de la contrarier alors qu’elle se sent bien dans tes bras. Tu la gardes bien contre toi, sans t’arrêter de caresser ses cheveux. Toi aussi tu vas finir par t’endormir. Tu te sens plus léger et apaisé de tout ce que tu lui as avoué aujourd’hui…