| Truth is never easy to find. |
| | (#)Ven 26 Fév 2021 - 14:30 | |
| Truth is never easy to find. Anastasia & Cade
Ça marcherait ou ça foirerait. Il n’y avait pas d’alternative. Et par là, Cade pensait à sa prochaine démarche pour tenter de comprendre l’état de Savannah et à la faisabilité de ce qu’il s’apprêtait à faire en enfilant son costume. Il nouait cette cravate avec détermination devant le miroir de sa salle d’eau, avec pour seule pensée, le rôle qu’il allait devoir jouer pour se retrouver face à une autre Williams. A croire qu’avec les femmes de cette famille, il fallait se camoufler un instant avant de pouvoir être soi-même. Ce ne serait quand même pas de l’inédit puisque ce personnage, Cade le connaissait bien pour l’avoir habité véritablement pendant plusieurs années. L’agent du FBI qu’il avait été revenait au galop quand il serra le noeud autour de son col de chemise. Il fouilla dans le tiroir de la table de chevet pour y dénicher une ancienne carte officielle, périmée depuis 5 ans maintenant, mais qui fera l’affaire avec un peu de chance. Il misait là-dessus…sur la chance. Puisque Anastasia n’avait pas le droit aux visites dans ce centre de désintox, il forcerait les choses. C’était tout ce qui lui restait. Et si la petite rebelle ne l’avançait pas plus, Grimes ne saurait probablement plus dans quelle direction se diriger pour que Savannah retrouve le moral.
Il arrivait devant le centre. Ce lieu n’était pas plus réjouissant que le salon d’Auden et Cade ne prenait pas plus de plaisir à se dire qu’il allait devoir convaincre la petite dernière, qui l’avait marqué par son entrée fracassante lors du repas familial et qui l’avait volontairement peloté devant sa frangine. En apprenant qu’elle créchait en cure, il n’avait pas été étonné. Savannah lui avait dépeint son portrait et Grimes allait pouvoir s’en rendre compte par lui-même…ou pas. Si elle était une bonne fille obéissante, il y avait fort à parier qu’elle était un peu claquée par son traitement… - Agent Grimes. FBI. Il montra furtivement l’insigne, bardée des couleurs du drapeau américain, et il la rangea bien vite avant que cette jolie secrétaire à lunettes ne cherche à en voir les détails depuis son comptoir. – Je dois voir Mademoiselle Anastasia Williams. Elle est peut être témoin dans l’une de nos affaires en cours. On m’envoie pour lui poser quelques questions. Cade esquissa un léger sourire pour se montrer convaincant et surtout, loin de toute hésitation.– Puis-je voir une autorisation ? Hm… jolie mais pas très ouverte. Le sourire de façade de l’ex agent fédéral perdit de sa splendeur mais il ne se démonta pas pour autant. – Non. Je n’ai pas ça mais si vous le souhaitez… on peut perdre 15 ou 20 minutes tous les deux en essayant de contacter ma hiérarchie qui est, par ailleurs, débordée par tout un tas de dossiers dramatiques et risque d'être d'une humeur massacrante... Fit-il en sortant son téléphone portable alors qu’il n’était pas du tout capable d’effectuer un tel appel. La demoiselle regarda son téléphone, le regarda lui et puis elle finit par abdiquer. – Non. Ca ira. Je vais faire appeler Mademoiselle Williams. Elle décrocha un téléphone et Cade lui adressa un autre grand sourire d’approbation. Quelle gentille fille !
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| | | | (#)Ven 26 Fév 2021 - 19:56 | |
| truth is never easy to find (ft. @Cade Grimes )
Ana n’entend pas la porte s’ouvrir, ni même la voix de l’employée du centre qui essaye de l’interpeller. Elle est à moitié endormie, à moitié apathique, recroquevillée et dissimulée sous le drap de sa chambre au centre. Elle finit par réaliser qu’on lui parle quand une main se pose sur son épaule à travers le tissu et elle se retourne dans le lit en grognant. Qu’est-ce qu’il y a encore ? Une putain de séance à la con avec leurs psychologue ? Une session d’arts and crafts bidon ? Ou alors c’est déjà l’heure d’aller se nourrir avec de la merde qu’ils ont renommée « repas » ? Elle sort la tête de sous le drap et lance à la femme un regard qui aurait pu être assassin si elle n’avait été aussi mal en point. En lieu et place d’assassin, son regard est vaguement dédaigneux. « Anastasia, tu as de la visite. Lève-toi. » Elle soupire et rabat le drap sur son visage pour se retrouver à nouveau dans la pénombre : « J’ai pas l’droit aux putains de visites, t’es conne ou quoi ? Et si c’est pour vot’ putain d’thérapie familiale de merde, j’suis pas intéressée... ». Cela fait deux semaines qu’Ana est là et elle n’est plus intéressée par rien à vrai dire. Elle ne pense qu’à une chose : avaler toutes les drogues qui lui tomberont sous la main quand elle sortira de cet enfer. Les sniffer, les boire, les ingérer, les fumer, les injecter même, au point où elle en est. N’importe quoi pour ne plus jamais se sentir comme elle se sent à l’heure actuelle : inexistante et pourtant douloureusement vivante à la fois. Il n’y a plus l’ombre d’un sourire ou d’une émotion positive en elle, les médecins disent que c’est le manque de drogue qui la met dans cet état et qu’une fois sevrée, dans quelques jours tout au plus, elle pourra à nouveau ressentir du bonheur et toutes les émotions positives qui l’ont quittée. Ana n’y croit pas, c’est cet endroit qui la tue à petit feu, l’enfermement, l’absence de musique, sa liberté perdue, son libre arbitre envolé. Et l’absence de drogues bien entendu, ces drogues qui font partie de son quotidien depuis plus de dix ans, ces substances qui sont ses béquilles qui lui ont permis de vivre avec elle-même, son énergie débordante et ses émotions bien trop intenses. Et là, depuis quinze jours, Ana est face à elle-même en permanence, elle ne peut pas se fuir, il n’y a aucune distraction ici, ni l’alcool, ni la drogue, ni mêle la musique ou la télévision. Clairement, les retrouvailles avec elle-même ne sont pas concluantes puisqu’elle fantasme de s’ouvrir les veines depuis des jours. Elle n’a rien trouvé d’assez tranchant pour faire l’affaire, alors elle s’est à plusieurs reprise explosé les phalanges contre les murs, mais même les murs sont mous ici, à croire qu’elle n’est pas la seule à avoir voulu se faire mal de la sorte et qu’ils ont décidé de faire des cloisons en papier à cigarette. Le drap est arraché sans ménagement et Ana plisse les yeux face à la lumière. Mais laissez-moi crever, putain... Pourtant, les mots que prononcent la vieille femme lui font l’effet d’un électrochoc : « C’est un agent du FBI et ça n’a pas l’air optionnel. Lève-toi, il t’attend. » Ana se redresse et commence à paniquer, la peur lui redonne un semblant d’énergie alors qu’elle inonde la femme de questions sur la raison de cette visite. Mais elle ne sait rien du tout, elle l’enjoint juste à se dépêcher. Le FBI ? Sérieusement ? C’est forcément à cause de Necker, le tueur en série qu’elle a abattu… Est-ce qu’il a sévi aux États-Unis aussi ? Ou alors c’est à cause du stock de coke sur lequel elle est « tombée » avec Geo ? En tous cas, cela n’annonce rien de bon et Ana s’imagine déjà croupir dans une cellule de prison, ce sera bien pire que la rehab assurément. Elle finit par se lever, elle est déjà habillée d’un jean et d’un t-shirt noir. Elle finit par suivre hagarde la vieille qui l’emmène jusqu’à une pièce habituellement réservée aux thérapies familiales justement. Ana sent son cœur battre douloureusement dans sa poitrine alors que la femme lui ouvre la porte s’en y entrer elle-même, Ana le voit d’abord de dos et elle ne note même pas qu’il a un joli postérieur qu’elle connaît. Elle ne voit que le costume de l’agent du FBI et l’espoir qu’il s’agisse d’une plaisanterie s’efface. Ils sont seuls dans la pièce désormais, elle reste sur le pas de la porte, tremblante, le teint cireux et les yeux cernés, les poings serrés sur ses jointures blessées d’avoir frappé les murs et les miroirs de l’établissement lors d’accès de rage. Elle n’est plus que l’ombre d’elle-même, la benjamine Williams. « Qu’est-ce que j’ai fait pour que le putain de FBI vienne me voir ? » réussit-elle finalement par articuler d’une voix blanche, parce que tout ceci n’a pas de sens, elle ne comprend rien et pour une fois dans sa vie, elle n’a plus d’énergie, elle est vidée, détruite de l’intérieur et elle ne sait pas si elle va pouvoir faire face à toute cette situation. L’idée qu’il ait une arme à feu sur lui lui traverse l’esprit, il suffirait d’un instant d’inattention, d’un geste rapide, le canon sous le menton et clic. Tout serait fini. Elle s’exploserait la cervelle et puis enfin, elle ne ressentirait plus rien du tout, ce serait reposant, enfin. Et là, il se retourne vers elle et elle voit son visage, elle bugue littéralement pendant de longues secondes, cherche à comprendre ce qu’il fout là, le Grimes. Pas du tout un agent du FBI. « C’est une putain de blague ? » finit-elle par demander d’une voix morne. « J’me barre. » conclut-elle en se retournant déjà pour poser sa main sur la poignée. C’est Savannah qui l’envoie à tous les coups et Ana n’est pas intéressée par ce que sa sœur a à lui dire non plus. |
| | | | (#)Mar 2 Mar 2021 - 10:44 | |
| Truth is never easy to find. Anastasia & Cade
-Veuillez me suivre je vous prie. La jolie secrétaire se lève, dévoilant un jean bien trop serré et un chemisier blanc dont les volants lui tombaient sur les avant-bras avec une certaine élégance. Avec un sourire satisfait, l’Agent Grimes la suivit en resserrant machinalement sa veste de costume. Il n’avait rien perdu de son superbe jeu d’acteur à ce qu’il semblait même si le rôle était simple car bien connu. Le fait qu’il ne fasse plus parti des fédéraux depuis plus d’un an maintenant lui avait quand même foutu une petite pression. Ils continuèrent dans un couloir aux murs blancs et à la lumière tout aussi éblouissante. Une vraie atmosphère d’hôpital…le rêve pour se remettre d’un moment de faiblesse ! Les pensionnaires devaient probablement parcourir ces lieux, des zombies à la queue leu leu en attente d’avoir leurs petite pilule miracle pour la journée et pour le bon gros dodo qui suivrait. Des portes se succédaient jusqu’à ce qu’elle lui en ouvre une. – Mademoiselle Williams ne va pas tarder. Je vous attends après la visite pour une signature… Cade entra précautionneusement dans cette pièce, plutôt grande, et il observa l’intérieur alors que la porte se refermait derrière lui. Un canapé a l’aspect plutôt moelleux mais à la couleur un peu fade, et deux énormes fauteuils qui allaient avec. Quelques tableaux abstraient pour ne rien évoquer de mauvais dans la tête des malades qui passaient ici sans doute…mais d’ailleurs, a quoi servait cette pièce au juste ? C’était la scène des visites mensuelles ? La salle de jeux, sans jeux ? La garderie ?! En tout cas, ça n’inspirait rien de positif qui puisse donner envie à ces gens de s’y attarder, a moins que des gentils clowns y viennent faire un spectacle de ballons tordus de temps en temps…
Combien de minutes s’étaient écoulées ? Assez pour que Cade ne se sente pas à l’aise et se force à se rappeler la raison pour laquelle il était là. Ou plutôt pour qui il était là. Si ça n’avait pas été pour Savannah, il n’aurait probablement jamais mis les pieds dans cet endroit, et encore moins pour rendre visite à la petite sœur un peu déjantée de la famille Williams. Son parcours, il n’en savait que quelques épisodes. Ce que Savannah avait bien voulu lui révéler. Tout ce que Grimes avait en tête, c’était l’entrée fracassante d’Anastasia lors du repas familial. Une présence qui avait figé tout le monde et qui avait été digne d’une pièce de théâtre improvisée. Il passait sur l’épisode où elle l’avait pris pour un strip-teaseur. Valorisant ou pas, la jeune femme avait déjà un coup dans le nez. Ou alors elle était comme ça de nature. Provocante, indomptable. Rebelle sans limites. Une personnalité encore différente de Savannah et d’Auden mais qui complétait le palmarès des Williams à la perfection, et rendait l’ensemble complètement… impensable. D’ailleurs, en s’approchant de cette toile aux formes loufoques et presque dangereuses par leur caractères indéfinissables, il plongea dans ses pensées, les mains dans les poches de son pantalon à pinces. Le maître avait réussi à l’absorber avec des coups de pinceaux…ou peut-être était-ce la situation actuelle dont il ne parvenait pas à voir la fin et dont la lumière se trouvait dans ces lieux… il l’espérait. La porte s’était ouverte. Il lâcha des yeux cette toile, avec un peu de mal et se tourna vers une Anastasia blanchâtre et bien moins vive que la première fois qu’il l’avait vu. « C’est une putain de blague ? » Quoique… La petite était encore vivace. Au moins, elle n’était pas droguée et reconnaissait son monde. Cade ouvrit la bouche mais il n’eut pas le temps d’en placer une qu’elle voulait déjà prendre la fuite. « J’me barre. » Non ! Elle ne pouvait pas se tirer alors qu’il avait fait cet énorme effort et qu’il avait rangé sa fierté pour sauver Savannah ! Elle était son seul espoir d’avancer. Sans attendre, il fit quelques pas rapides pour claquer de son poing, la porte qui commençait à s’ouvrir. Sans ménagement, et elle n’en avait visiblement pas besoin, il serra les dents et soutint son regard. – ça n’me réjouis pas plus que toi d’être là et, crois-moi, plus vite je te laisserai avec tes p’tits copains junkies, mieux j’me porterai ! Il jeta un œil sur la porte, espérant ne pas avoir éveillé l’intérêt de la personne qui devait guetter à l’extérieur, que la prisonnière ne prenne pas le large. – J’suis pas là pour toi. J’en ai rien à cirer de ce que tu as fait. Ce qui m’intéresse, c’est ce que tu peux m’apprendre sur le passé de Savannah.
La bombe était lancée. Restait à savoir si la curiosité d’Anastasia était accrue, et si ses liens de sang voulaient dire quelque chose pour elle…
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| | | | (#)Dim 7 Mar 2021 - 1:48 | |
| truth is never easy to find (ft. @Cade Grimes )
Ana n’est pas dans un bon jour, mais il n’y a plus vraiment de bons jours depuis qu’elle est entrée dans le centre de désintoxication. Se retrouver avec le stress d’une visite du FBI, rien que ça, ne vient pas arranger son état. Alors lorsqu’elle rentre dans la pièce, elle passe par toute une palette d’émotions, la peur d’abord, puis la surprise en reconnaissant le fameux agent du FBI, l’incompréhension qui fait vite place à la colère. Il a visiblement été envoyé par Savannah, probablement car personne n’est prêt à venir se taper une thérapie familiale pour avoir des nouvelles d’elle, alors son aînée a dû décider d’envoyer son toy-boy, Ana se rappelle vaguement qu’il avait bossé avec le FBI ou un truc du genre, ça ouvre des portes apparemment. Mais Ana n’a aucune envie qu’il la voit dans cet état et qu’il aille raconter à ses frères et sœurs qu’elle est au fond du trou, elle ne veut pas de leur pitié. Voilà pourquoi, elle s’énerve aussitôt quand elle réalise qu’on ne vient pas vraiment l’interroger sur une affaire du FBI, mais qu’il s’agit encore d’une histoire de famille, puisque Cade semble décidé à s’immiscer dans la leur, à ses risques et périls. Elle fait demi tour après l’avoir annoncé, elle ne compte pas rester. Elle commence à ouvrir la porte mais Cade est près d’elle en quelques secondes et il abat son poing sur la porte, coupant la fuite d’Ana, elle le fusille du regard et il le lui rend bien : « Ça n’me réjouis pas plus que toi d’être là et, crois-moi, plus vite je te laisserai avec tes p’tits copains junkies, mieux j’me porterai ! » Elle croise les bras sur sa poitrine et lâche un soupir fatigué avant de répondre avec une agressivité molle et blasée : « Casse-toi alors, j’te retiens pas hein… S’toi qui m’séquestre là... C’est elle qui t’envoie, c’est ça ? » Elle ne voit pas bien pour quelle raison il serait là sinon, Ana ne croit pas qu’il cherche à se faire tâter le cul une deuxième fois ou encore que quelqu’un d’autre de la famille, comme Saül, aurait fait appel à lui pour transmettre un message à la benjamine. Mais Cade lui annonce : « J’suis pas là pour toi. J’en ai rien à cirer de ce que tu as fait. Ce qui m’intéresse, c’est ce que tu peux m’apprendre sur le passé de Savannah. » Rien à cirer d’elle, c’est bien, de toute évidence, il s’intègre déjà parfaitement dans la famille Williams, pense-t-elle amèrement. Elle ne sait pas ce qu’il lui veut réellement mais elle voit bien qu’il ne compte pas la laisser quitter la pièce, son poing toujours sur la porte. « Quoi son passé ? T’as qu’à lui commander une putain d’auto-biographie, s’tu veux savoir à quel âge elle s’est fait dépuceler... » répond-t-elle en s’éloignant de la sortie de la pièce, lentement, ses muscles douloureux la faisant avancer au ralenti. Elle suppose qu’il veut savoir ce genre de détail sordide, il se la joue mec jaloux ou un truc du genre, il veut soudain tout son pedigree pour aller se la jouer mâle alpha avec tous ses exs ? Elle se laisse tomber sur une chaise, lasse, épuisée, essayant de cacher à quel point elle ne souhaiterait qu’une chose en cet instant : que tout s’arrête, sa vie en premier lieu. Elle tourne le dos à la sortie et donc à Cade, enfouit son visage dans ses mains, elle veut juste retourner dans son lit. « T’as cru quoi ? Qu’venir m’interrompre avec ta belle gueule alors que j’méclate à fond dans cette putain d’colo d’vacances, allait m’transformer en balance ? », le ton est sarcastique, amer. Elle veut juste qu’on la laisse tranquille, qu’on la laisse dormir ou crever au choix, elle n’a rien envie de lui dire sur Savannah, pas par loyauté ou en tous cas elle ne se l’avouera pas, mais surtout car elle ne lui doit rien à lui. Et dans la vie on n’a jamais rien sans rien, alors s’il veut des infos, il a intérêt à avoir quelque chose pour elle en échange. Une dose peut-être ? « Va falloir qu’tu fasses un peu mieux qu’ça… J’y gagne quoi à répondre à tes questions ? » A tous les coups, elle ne saura même pas répondre car elles ne sont pas réellement proches, les deux sœurs. Il y a tant de choses qu’elle ne sait pas de Savannah, ce n’est pas comme si elle avait été sa confidente ou même comme si elles s’appréciaient. Elles se tolèrent tout au plus et si Ana sait pourtant des choses importantes, voire graves, sur sa sœur c’est simplement car elle a su écouter aux portes efficacement. Ça ne l’empêche pourtant pas d’essayer déjà de négocier, à demi-mot, une dose, un fixe, de la came, ça au moins ça illuminerait sa vie, ça lui redonnerait un peu de bonheur chimique et un engourdissement salutaire de son esprit, c’est triste mais c’est pourtant la vérité. |
| | | | (#)Mar 16 Mar 2021 - 16:15 | |
| Truth is never easy to find. Anastasia & Cade
Cet endroit n’avait rien d’accueillant et même si la secrétaire possédait de beaux atouts, Grimes avait l’esprit focalisé sur la raison de sa présence ici, ainsi que sur l’habit d’agent fédéral, encore en fonction, qu’il devait porter pour se retrouver face à Anastasia. Elle devait être sacrément mal en point pour se retrouver coincée là, sans droit de visite, ni même autorisation de se déplacer sans chaperon sur ses talons. Un peu comme une gamine prête à s’échapper à la moindre occasion. Cette salle, déjà sinistre, se décora d’une aura complètement détestable quand la petite Williams entra et que l’agent fédéral dévoila son véritable visage. La tension se fit immédiatement ressentir et Cade du refermer la porte soudainement pour ne pas qu’elle ne lui fausse compagnie. Bah alors Ana… La première fois, lors de ce repas de famille, Grimes t’avais fait un tout autre effet… ! « Casse-toi alors, j’te retiens pas hein… S’toi qui m’séquestre là... C’est elle qui t’envoie, c’est ça ? » Le poing toujours fermement bloqué sur la porte, il la toisa de son mètre quatre vingt six. – Personne m’envoie Williams ! Savannah n’était même pas capable de lu dire ce qui se tramait dans sa petite tête alors lui demander de passer voir sa petite sœur pour lui faire une leçon de moral et tenter de résoudre les problèmes historiques de cette famille…c’était le cadet de ses soucis actuellement. - J’suis pas là pour toi. J’en ai rien à cirer de ce que tu as fait. Ce qui m’intéresse, c’est ce que tu peux m’apprendre sur le passé de Savannah. Oh non, il n’était pas là pour cette Williams là, mais bien pour une autre. En regardant Anastasia dans les yeux, il retrouvait cette lueur fulminante qu’il avait très souvent aperçu dans les iris bleus de Savannah. Et avec elle, la force de poursuivre son acharnement pour la sortir de son état dépressif, quitte à se prendre la tête avec une petite junkie à côté de ses pompes.
« Quoi son passé ? T’as qu’à lui commander une putain d’auto-biographie, s’tu veux savoir à quel âge elle s’est fait dépuceler... » Elle a du répondant. Habituellement, Cade adore ça mais à ce moment précis, elle l’exaspère. Il serre les dents, se pince les lèvres et dévie le regard en se redressant, relâchant de ce fait, la pression exercée sur la porte de sortie. Il faudrait qu’il y aille plus fort car si elle restait sur cette ironie, elle ne l’avancerait pas. Anastasia consent à rester, s’asseyant sur une chaise non loin d’eux. Grimes la suite des yeux. – Ces détails croustillants pourraient m’intéresser mais c’est pas c’que je cherche ! Auden n’avait pas pu l’aider. Il n’avait pas su taper là où ça faisait mal. Il misait donc tout sur Anastasia car c’était bien connu… les sœurs partagent beaucoup de choses et il aimait à penser que c’était le cas même lorsque les deux ne s’entendaient pas à merveille. « T’as cru quoi ? Qu’venir m’interrompre avec ta belle gueule alors que j’méclate à fond dans cette putain d’colo d’vacances, allait m’transformer en balance ? » Woaw, elle semblait au fond du gouffre. Sans doute en manque. Cependant, elle ne fit qu’attiser encore plus la curiosité de Cade en parlant de « balance ». Si elle pouvait en être une, c’était qu’elle avait des trucs à dire ! Et ça, il ne le laisserait pas passer. Il s’approcha d’elle, froidement et doucement. – Essaies d’abord de faire une phrase sans le mot putain, ça te rendra bien plus charmante ! Déjà que le sevrage te donne une sale mine… Un ping pong de saletés qui était risqué, car Anastasia pouvait prendre la mouche et se barrer comme elle avait d’abord prévu de le faire. Il se reprit alors en appuyant ses deux mains sur le dossier du divan qui se trouvait là. – Peu importe, je m’fous de tes problèmes de drogue. Parle-moi seulement de Savannah. Elle va mal et c’est pas à cause de la mort de votre père.
Il avait désormais réussi à attirer l’attention d’Anastasia bien que celle-ci cherche encore à lui cracher son venin, en serait-ce qu’en le regardant. « Va falloir qu’tu fasses un peu mieux qu’ça… J’y gagne quoi à répondre à tes questions ? » Il n’en croyait pas ses oreilles. Elle marchandait ! Alors qu’il venait de lui balancer que sa frangine n’était pas au mieux de sa forme. Il se redressa en riant jaune, et il redevint tout de suite sérieux, avec un air quelque peu menaçant. – J’ai rien à te proposer. Par contre, j’pourrais très facilement te faire culpabiliser et te foutre dans un trou bien plus crade que celui-là s’il arrivait quelque chose à Savannah, et que tu ne bougeais pas ton petit cul pour m’aider à la sauver ! Il s’emportait. Il le sentait. Mais bordel, qu’est ce qui ne tournait pas rond dans cette famille ?! Grimes soupira pour se calmer et desserra le noeud de sa cravate. – Williams, c’est pour elle que j’suis là. Je ne la laisserai pas comme ça…
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| | | | (#)Jeu 18 Mar 2021 - 20:26 | |
| truth is never easy to find (ft. @Cade Grimes )
Sa tentative de fuir une discussion qu’elle suppose être à son sujet est très vite avortée par le poing de Cade qui referme violemment la porte devant elle, clairement, il n’a pas l’intention de la laisser s’échapper. Pourtant il n’a pas l’air ravi d’être en sa présence non plus, il n’est clairement pas là pour le plaisir et il le fait savoir. Ana ne manque pas l’occasion de lui dire de se casser dans ce cas-là, tout en s’assurant que c’est bien son aînée qui l’a envoyé ici. Mais il la toise d’un air franchement agacé : « Personne m’envoie Williams ! » Ana lui rend son regard agacé et lâche dans un soupir, sans même réussir à avoir l’air intéressée par cette perspective : « T’avais envie de t’refaire tripoter l’cul c’est ça ? » Mais non, il dit qu’il n’est pas venu pour elle, qu’il est là pour en apprendre plus sur le passé de sa grande sœur. C’est étrange, qui fait ça ? Se faire passer pour un agent du FBI pour aller soutirer des informations sur sa petite-amie auprès de sa sœur camée, ça paraît un peu excessif comme méthode de stalker. D’ailleurs, elle l’envoie chier en abandonnant son plan d’évasion, elle ne fera clairement pas le poids contre Cade et même si elle pouvait crier pour alerter le personnel qu’il n’était pas qui il prétendait être, elle mentirait si elle disait que cette discussion ne commençait pas à éveiller une once de sa curiosité. Cette curiosité qui peine à se manifester cependant, enfouie sous l’apathie et la dépression. Pourtant, la situation est effectivement bien plus intéressante que les conversations avec les soignants, les psys et même les autres drogués à trois neurones du complexe. Elle se dirige alors vers une chaise, où elle se laisse choir avec résignation. « Ces détails croustillants pourraient m’intéresser mais c’est pas c’que je cherche ! » Mais qu’est-ce qu’il veut alors ? L’histoire des membres de la famille Williams est parsemée de drames, secrets et décisions très limites, celle de Savannah également, mais en quoi cela le regarde-t-il ? Il n’est pas de la famille, pas encore, et il ferait mieux de s’en réjouir plutôt que de venir fourrer son nez dans ce qui ne le concerne pas. Cade est une distraction et pourtant, cela ne suffit pas à illuminer quelque chose dans l’œil de l’Italienne, elle se laisse porter par la situation, enfouissant son visage dans ses mains, tout juste n’essaye-t-elle plus de fuir la confrontation. Elle est fatiguée, elle veut retourner s’enfouir sous ses draps, dormir restant l’activité la moins désagréable dans cette prison aseptisée. « Essaies d’abord de faire une phrase sans le mot putain, ça te rendra bien plus charmante ! Déjà que le sevrage te donne une sale mine… » Elle lève les yeux vers lui et lui répond d’un ton monocorde : « Va t’faire foutre, connard. » La voilà ta phrase sans le mot « putain », t’en es content j’espère. « Peu importe, je m’fous de tes problèmes de drogue. Parle-moi seulement de Savannah. Elle va mal et c’est pas à cause de la mort de votre père. » Savannah va mal ? Plus que d’habitude ? Non parce que franchement, qui va bien dans cette putain de famille ? Saül se noyait dans la coke avant même d’apprendre qu’il est adopté, Auden résoud ses problèmes à coup de poing, Ana, pas la peine de préciser quelle est son échappatoire quand on réalise où se déroule cette conversation et Savannah a toujours cherché à maintenir les apparences de la fille parfaite, mais elle a sa part d’ombre comme eux tous. Il dit que ce n’est pas la mort d’Elon qui l’a touchée mais bien sûr que si ça doit être lié ça, elle a enfin réalisé, bien tardivement par rapport aux autres de la fratrie, que leurs parents étaient les pires humains de l’univers. « P’t’être pas à cause de sa mort directement. Mais à cause du testament, elle a enfin perdu son putain de regard de bisounours sur nos vieux, t’pourras lui dire bienvenue au club. » Elle a bien vu l’expression sur le visage de Sav quand l’annonce de l’adoption de Saül a été faite aussi brutalement, elle n’est même pas venue défendre leur mère comme elle le faisait toujours, elle a enfin compris et c’est sûrement ce qui lui a donné un petit coup de mou. Elle s’en remettra, comme eux tous, comme elle s’est remise d’ autres choses plus difficiles avant, ces choses qu’elle lui a juré de ne jamais répéter. Mais Cade n’a pas l’air satisfait par la réponse d’Ana, il a l’air persuadé que c’est plus que cela et que la benjamine de la famille peut lui fournir les informations qui lui manquent. Ana ne réalise pas vraiment quel est l’état de sa sœur, « aller mal » ça veut tout et rien dire, surtout pour elle qui a la sensation de ne pas avoir connu d’autre état dans toute sa vie, « aller mal » c’est sa vie, c’est leur vie, il faut juste s’y habituer. Alors, elle réclame une compensation pour les éventuelles réponses auxquelles elle pourrait répondre. Car on n’a jamais rien sans rien dans la vie et qu’elle n’est pas inquiète pour Savannah car elle ne réalise pas à quel point la situation est sérieuse. Sa tentative de marchandage passait mal avec Cade, elle ressent bien que son bref rire est nerveux et il reprend bien vite une posture plus agressive, menaçante même : « J’ai rien à te proposer. Par contre, j’pourrais très facilement te faire culpabiliser et te foutre dans un trou bien plus crade que celui-là s’il arrivait quelque chose à Savannah, et que tu ne bougeais pas ton petit cul pour m’aider à la sauver ! » Les menaces n’ont qu’une emprise limitée sur Ana, elle a peur de la prison bien entendu, ou de rester enfermée encore plus longtemps dans un centre de ce genre qui s’apparente plus à un mouroir qu’à un nouveau départ pour elle, mais étant donné que ses perspectives d’avenir lui paraissent nulles à l’heure actuelle et qu’elle aspire simplement à crever en silence, ça n’aura pas l’effet escompté. Par contre, la fin de son discours la fait tiquer. « ...s’il arrivait quelque chose à Savannah... la sauver ». Elle jette un regard dubitatif au brun : « La sauver ? T’en fais pas des caisses, là ? Elle s’en remettra hein… Comme elle s’est remise du reste. » Pourtant, Ana commence à voir l’inquiétude dans le regard de Cade et à se demander si elle s’est remise de quoique ce soit Savannah. Lorsqu’Ana lui a avoué ce qu’il s’est passé quand elle a été prise en stop et qu’elle a dû tuer quelqu’un, presser la détente elle-même pour ôter une vie, Savannah l’a prévenue, en connaissance de cause, qu’elle devrait vivre avec ça toute sa vie et qu’elle aurait besoin des autres pour s’en sortir. Ana avait balayé ça d’un revers de la main, après tout Savannah allait bien, elle, non ? Et seuls les parents étaient officiellement au courant de son méfait, Ana ne lui ayant jamais dit jusqu’à présent qu’elle avait écouté aux portes et appris son secret. Savannah allait bien, non ? C’était probablement la plus équilibrée des Williams malgré le fait qu’elle ait ôté une vie elle aussi il y a de cela plusieurs années. « Williams, c’est pour elle que j’suis là. Je ne la laisserai pas comme ça… » « Mais « comme ça » comment ? C’est à dire ? Crache le morceau s’tu veux mon aide, putain. Y s’passe quoi avec Sav’ ? » Ana n’a fait qu’entrevoir Savannah ces derniers mois, à la lecture du testament dernièrement fin janvier, au repas dramatique de Noël avant ça, puis avant ça en août quand elles avaient parlé de leurs lourds secrets justement alors qu’Ana était en plein choc traumatique de ce qui venait de lui arriver. On ne peut pas dire qu’elles se soient côtoyées beaucoup depuis presque un an qu’Ana a débarqué à Brisbane, la cadette a toujours une certaine rancœur envers son aînée et elle n’a jamais vraiment cherché son approbation ou sa reconnaissance contrairement à celles de leurs frères. Mais malgré tout, elle l’aime sa sœur, à sa façon, et elle veut savoir ce qui est en train de se passer dans sa vie. Savannah a tenu sa parole, elle n’a parlé à personne de l’homicide en légitime défense commis par Ana, Auden a appris cela par lui-même et Ana a fini par l’avouer à Saül. Alors Ana ne compte pas balancer comme ça l’histoire de sa sœur – l’accident en état d’ivresse, le mort, l’arrangement fait par les parents, l’abandon de Matis plus tard et sa dépression à l’époque – pas si Cade ne lui donne pas de bonnes raisons de le faire. |
| | | | (#)Mar 13 Avr 2021 - 14:31 | |
| Truth is never easy to find. Anastasia & Cade
« T’avais envie de t’refaire tripoter l’cul c’est ça ? » Grimes fronce les sourcils, peu entrain à repenser au geste de la jeune femme lors de leur toute première rencontre. Mais…c’était quoi son problème au juste ? Elle ne pouvait pas seulement faire une phrase qui laisserait penser qu’elle le prenait au sérieux ? Ou plutôt qui prouvait qu’elle réalisait qu’il n’ était pas là pour des conneries ? S’il s’était fait chier à enfiler un costard et à se trimballer jusqu’ici, ce n’était évidemment pas pour plaisanter ou tuer le temps. Il fallait qu’il reparte d’ici avec des infos, et cette fille pouvait les lui filer ! Voilà pourquoi il prenait sur lui, inspirait un grand coup et reprenait la conversation en essayant de rester le plus calme et sensé possible. Malheureusement, il ne pu se retenir de la remettre à sa place et récolta un joyeux « Va t’faire foutre, connard. » agrémenter d’un regard dédaigneux montrant qu’il commençait à capter son attention… l’autre attention. « Peu importe, je m’fous de tes problèmes de drogue. Parle-moi seulement de Savannah. Elle va mal et c’est pas à cause de la mort de votre père. » Il venait de tout résumer en quelques mots et Anastasia semblait rebondir quand le sujet du paternel fut engagé. A croire qu’il n’y avait que ça qui les faisaient réagir, le plus souvent en mal d’après ce qu’il avait pu constater. Les Williams se foutaient sur la tronche dés qu’ils en avaient l’occasion. Ils se cachaient des trucs, s’en balançaient d’autres… un vrai concours du « Qui est tombé le plus bas ». Ce n’était donc pas si étonnant que Savannah soit dans un tel état…Et si la clé était le mal lui-même ?
« P’t’être pas à cause de sa mort directement. Mais à cause du testament, elle a enfin perdu son putain de regard de bisounours sur nos vieux, t’pourras lui dire bienvenue au club. » Le testament ? Bordel mais de quoi elle parlait encore ?! Il pigeait de moins en moins et n’était même pas certains de vouloir comprendre si cela ne concernait pas Savannah directement. Son regard vert se figea sur la jeune junkie et il attendait plus. Des suppositions, il ne pouvait pas s’en contenter. Il fallait que la prochaine fois qu’il se rendrait chez Sav, il puisse lui apporter une aide concrète. Et ce n’était pas en lui évoquant nonchalamment le testament qu’il y arriverait. Le chantage d’Anastasia suffit à le rendre impatient. N’avait-elle rien comprit de ce qu’il avait raconté ?! « J’ai rien à te proposer. Par contre, j’pourrais très facilement te faire culpabiliser et te foutre dans un trou bien plus crade que celui-là s’il arrivait quelque chose à Savannah, et que tu ne bougeais pas ton petit cul pour m’aider à la sauver ! » Cette menace, Cade pourrait la mettre à exécution pour arriver à ses fins. Même sans son statut d’agent du FBI. Sa détermination n’avait plus d’égal à cette heure ci. « La sauver ? T’en fais pas des caisses, là ? Elle s’en remettra hein… Comme elle s’est remise du reste. » Il l’aurait étranglé… ! Sa sœur dépérissait et Anastasia n’en avait pas encore conscience malgré l’appel à l’aide de Grimes. Etait-elle si choutée pour dénigrer les soucis sérieux de sa propre frangine ?! – Est-ce qu’elle s’est remise du « reste » en avalant des cachetons ?! Parce que c’est justement ce qu’elle fait en ce moment et visiblement, t’es pas celle qui l’en empêchera ! Petit à petit, il en dévoilait plus. Mais il commençait à abandonner l’idée qu’Anastasia daigne l’aider.
« Williams, c’est pour elle que j’suis là. Je ne la laisserai pas comme ça… » Fit-il dans un dernier espoir en indiquant que lui, au moins, n’abandonnerai pas Savannah. « Mais « comme ça » comment ? C’est à dire ? Crache le morceau s’tu veux mon aide, putain. Y s’passe quoi avec Sav’ ? » Le ton dramatique qu’il venait d’employer semblait lui avoir ouvert les yeux. Ce n’était pas trop tôt. Un bon coup de pieds au cul aurait peut-être été plus simple et plus rapide. Cade relâcha la pression, il se redressa et fit les cent pas, lentement, dans la pièce en observant la décoration médiocre autour de lui. – Elle… ne sort plus de chez elle. Elle ne veut plus voir personne et… Il se tourna péniblement face à Anastasia. – J’ai trouvé une boite de médicaments la dernière fois que j’ai été chez elle. C’était avant qu’elle ne m’en foute plein la gueule et m’pousse à me barrer sans vouloir me dire quoi que ce soit. Il marqua une pause, s’en voulant de paraitre aussi faible en repensant à sa dernière conversation avec Savannah. Il s’en voulait de ne pas avoir fait plus. Mais y avait-il plus à faire ?! - Tout allait bien avant la mort de vot’ père. Après, elle a commencé à avoir…comme des absences. Des moments de flottement. Y’a eu cet accident sur notre route et elle a flippé. Depuis j’la reconnais pas… Ce n’était qu’un détail mais il lui revenait à l’esprit comme une image éphémère. Après cet accident qui avait entrainé un jeune homme vers l’hôpital, Savannah n’avait plus montré un seul sourire. Tout s’était comme éteint sur cette route. Tout paraissait si noir et pessimiste.
@Anastasia Williams |
| | | | (#)Jeu 15 Avr 2021 - 14:36 | |
| truth is never easy to find (ft. @Cade Grimes )
Les mots doux s’égrainent dans la bouche d’Ana, elle ne comprend pas ce qu’il fait là et elle n’est pas d’humeur, elle n’est pas en état de prendre avec humour les injonctions du faux agent du FBI à se montrer polie. Il finit par lui lâcher le morceau qu’il est là car il s’inquiète pour Savannah, disant qu’elle ne va pas bien. Ana ne prend pas vraiment cela au sérieux, après tout, quel Williams peut prétendre aller bien ? Ils sont tous totalement névrosés, aucun d’eux n’est équilibré et si Savannah était peut-être la plus épargnée, ce n’est pas étonnant qu’elle ait ses moments de faiblesse elle aussi. Alors elle balaye les inquiétudes de Cade en disant qu’elle s’en remettra, comme elle l’a déjà fait avant. « Est-ce qu’elle s’est remise du « reste » en avalant des cachetons ?! Parce que c’est justement ce qu’elle fait en ce moment et visiblement, t’es pas celle qui l’en empêchera ! » Ana tique un peu, Savannah prend des cachetons. Ça l’étonne un peu venant d’elle, Miss Parfaite qui s’abaisse à se bourrer d’anti-dépresseurs. Mais ce n’est pas vraiment Ana que ça va choquer, elle qui pratique l’auto-médication depuis son plus jeune âge, à coup de cannabis, cocaïne et autres drogues. Elle a elle-même gobé des anti-dépresseurs comme des M&M’s à une époque : « Oh ça va… Un lexomil de temps en temps ça n’a jamais tué personne ! » soupire-t-elle d’un air désintéressé. Mais il insiste, il a l’air désespéré et elle commence à se demander si sa sœur a pas carrément avalé toute une plaquette d’anti-dépresseurs pour essayer de se suicider. Alors elle s’énerve aussi, qu’il arrête de lui donner des demi-informations et qu’il soit précis et franc avec elle, il se passer quoi avec Sav ? Elle voit Cade soupirer et se mettre à faire les cent pas. « Elle… ne sort plus de chez elle. Elle ne veut plus voir personne et… » Il hésite, se retourne finalement vers Ana, toujours avachie sur la chaise où elle s’est laissée tomber, le teint pâle, les yeux cernés. Mais elle concentre toute son attention sur les paroles de Cade. « J’ai trouvé une boite de médicaments la dernière fois que j’ai été chez elle. C’était avant qu’elle ne m’en foute plein la gueule et m’pousse à me barrer sans vouloir me dire quoi que ce soit. » Ana ne dit rien, elle écoute en silence, l’observe lui et ses expressions faciales. Il a l’air vraiment inquiet et il se sent sûrement impuissant, ça n’a pas l’air d’être un sentiment dont il a l’habitude l’ex agent du FBI… « Tout allait bien avant la mort de vot’ père. Après, elle a commencé à avoir…comme des absences. Des moments de flottement. Y’a eu cet accident sur notre route et elle a flippé. Depuis j’la reconnais pas… » Le testament, bien entendu tout avait commencé avec le testament. Mais ce qui retient l’attention d’Ana, c’est surtout cette histoire d’accident. Elle se rappelle la discussion qu’elles ont eu alors qu’Ana était encore sous le choc d’avoir dû ôter la vie d’un homme, bien qu’il fut un meurtrier. Elles avaient fini par s’engueuler bien entendu, comme toujours, et par mesquinerie, Ana lui avait révélé abruptement qu’elle connaissait son secret à elle, ce fameux accident, son cadavre dans le placard. Sa réaction avait été violente, elle n’avait jamais vu sa sœur comme ça et Sav lui avait avoué entre les insultes et reproches, qu’elle vivait avec ce poids sur elle chaque jour de sa vie. « Vas-y, assied-toi là, tu me donnes le tournis. » lui ordonne-t-elle alors qu’elle reste pensive. Savannah qui ne sort plus, ne veut plus voir personne, prend des cachetons et n’est plus elle-même, ça n’est effectivement pas un bon tableau. Probablement que son monde s’est effondré à la lecture du testament, elle a enfin réalisé qu’il n’y avait rien à sauver chez les vieux. Mais l’accident a du la renvoyer en arrière, bien en arrière. Parce que la dernière fois que Savannah a été dans cet état-là, à sa connaissance, c’est quand elle a abandonné Matis, et Ana sait que ce qui l’a poussé à abandonner Matis c’était le souvenir de cet accident et de ce jeune homme qu’elle a tué qui est venu la poursuivre. Ana ne sait que trop bien ce qu’elle peut ressentir, elle qui a régulièrement les images et sensations de cette nuit où elle a pressé la détente qui lui reviennent intempestivement en mémoire. La pire crise ayant été quand elle avait vu l’arme à feu d’un soit-disant policier, ça avait déclenché une terreur en elle qu’elle ne savait pas être capable de ressentir. Elle avait surmonté cette crise en se défonçant, comme à son habitude. Mais maintenant qu’elle se trouvait ici sans aucune substance à sa disposition, les images étaient plus intenses et violentes quand elles arrivaient et elle n’avait aucun moyen de s’en défaire. Surtout pas en parlant à ces connards de psy, elle ne leur dirait rien à ces incapables, pas une miette d’information. De toutes façons, ils ne pourront pas l’aider, personne ne peut. Les yeux rivés sur le sol, elle commence : « Bon, déjà, si je te dis des trucs sur elle, t’as putain de pas intérêt de le répéter à Saül ou Auden. Elle va déjà me tuer si je te raconte ça. » Elle se redresse un peu sur sa chaise, soupire et se masse les tempes, elle a mal à la tête et tout ce cirque là, ça ne lui donne qu’une envie : faire les poches de Cade au cas où il y planquerait la boîte de Lexomil de Savannah. Un sommeil chimique et assommant c’est tout ce qu’elle voulait. « Mais si j’ai bien compris, j’ai pas le choix... Elle va s’laisser crever si personne fout rien… Ce s’rait con que Miss Parfaite soit la première à partir... » Elle a beau détester ça chez Sav, elle l’admire aussi, c’est vraiment elle la meilleure d’eux quatre, la rescapée, la normale… Sav est une bonne personne et même si ça a toujours rendu Ana folle car on la comparait à elle et qu’on aurait voulu qu’elle soit comme elle, Ana le reconnaît. S’il y a bien un membre de la fratrie qui devrait mourir en premier, c’est elle, elle semble n’avoir cherché que ça durant toute sa vie et elle ne pense qu’à ça depuis qu’elle est enfermée entre ces murs. « Je sais pas ce qu’elle t’a dit du testament, mais on a appris que Saül était adopté de la pire des manières. En mode, gros fuck d’outre-tombe du vieux : je te déshérite parce que t’es pas de mon sang, surprise ! » Elle relève les yeux vers Cade et prend un ton sérieux. « Sav, elle idolâtrait les vieux. Faut dire qu’ils ont toujours donné le meilleur d’eux même avec elle. Ils ont été patients, indulgents, ils ont couvert ses conneries aussi... » Elle pince les lèvres, c’est le moment, elle va cracher le morceau, ce secret qu’elle conserve depuis des années, qu’elle a utilisé pour faire du chantage à sa sœur et la forcer à garder le sien. Elle va le dire parce que Cade a l’air de l’aimer sa sœur, il a l’air relativement équilibré comme gars et contrairement aux hommes de cette famille, il a l’air de se soucier vraiment du bien-être de Savannah. « Elle a eu un accident, y a super longtemps. L’accident que vous avez vu, ça a dû lui rappeler ça… Cet accident ça l’a déjà transformée en épave, au moins une fois, peut-être plus. Elle culpabilise et toutes ces merdes là, parce qu’elle était bourrée et... » Elle a tué le jeune homme en face, un gars innocent, juste là au mauvais endroit au mauvais moment. Au moins, le traumatisme d’avoir tué quelqu’un n’était pas amplifié par de la culpabilité chez Ana, elle s’est simplement défendue contre un fou dangereux. « Bref. Demande-lui de te parler de l’accident, j’en ai déjà trop dit… Elle te dira le reste... ou pas. »Ana pousse un long soupir et se masse à nouveau le crâne, peut-être que si elle n’était plus là ce serait un souci en moins pour sa sœur. Elle a toujours été un boulet à traîner dans la famille, Ana, ça leur ferait des vacances à tous quand elle disparaîtra. Ils seront soulagés. « Occupe-toi d’elle. Te laisse pas foutre à la porte, on a des sales caractères les Williams, faut savoir nous tenir tête... » Et l’avantage c’est que ce n’est pas Auden, donc ça ne finira pas en séjour à l’hôpital a priori. Elle jette un œil à sa tenue et ajoute : « File ton badge, t’auras qu’à dire que tu l’as perdu, qu’il est tombé. S’pour faire une blague à l’infirmière débile là. » Non, c’est pour enfoncer l’aiguille à nourrice collée derrière le badge dans mes veines et les ouvrir dans la longueur pour regarder le sang et la vie me quitter. Probablement qu’il ne lui donnera pas le badge, il ne va pas tomber dans le panneau de son projet de prank, si ? Et s’il lui donne, est-ce qu’elle le fera vraiment ? Pas tout de suite, mais à coup sûr il y aura un moment où elle ne rêvera que de ça et cette fois-ci elle aura un outil presque adéquat à portée de veine. |
| | | | (#)Sam 17 Avr 2021 - 22:27 | |
| Truth is never easy to find. Anastasia & Cade
Il y avait bien longtemps que Cade aurait envoyé balader cette fille imbuvable et son air hautain si elle n’avait pas été son dernier espoir d’en savoir plus sur l’état de Savannah. Anastasia ne ressemblait pas à sa sœur. Malgré quelques traits physiques semblables qu’on ne pouvait pas nier, les deux jeunes femmes ne pouvait pas être comparées. Et bien que leur fort caractère, celui qui semblait être commun à tous les Williams, lui arrive en pleine gueule à tour de rôle, Cade n’allait pas prendre la porte cette fois. L’envie d’étriper Anastasia et son sarcasme noir qui aurait pu l’amuser dans un autre contexte était bien là, tout près, pourtant Grimes insistait et n’hésita pas à dévoiler quelques détails pour impliquer la frangine. Comme cette boite de médocs. « Oh ça va… Un lexomil de temps en temps ça n’a jamais tué personne ! » Il serra les dents, ne cédant pas à la rage qui fulminait en lui. Merde, s’il avait réussi à ce que Auden se sente concerné, Anastasia était plus coriace. C’était quoi son problème ?!
Et puis, comme si un autre elle tentait de reprendre les rennes dans cette caboche blonde, Anastasia consentit à prendre plus de nouvelles de sa sœur. Dieu Merci, il lui restait peut-être un peu d’humanité là-dedans ! Alors, quelques pas à gauche, quelques pas à droite, Cade raconta ce qu’il savait en quelques phrases. Il n’entra pas dans les détails encore une fois. Sa dispute avec Savannah et les reproches qu’elle avait pu lui faire à propos de leur couple ne regardaient qu’eux et il n’était pas sûr que ça aide sa famille à trouver la raison de cette dépression. Certes, la jolie blonde souffrait du manque d’implication de l’ex agent fédéral, c’était ce qu’elle lui avait balancé…mais là n’était pas la source. Ce n’était qu’une couche supplémentaire, une autre goutte d’eau et peut-être celle qui avait fait déborder le tout. « Vas-y, assied-toi là, tu me donnes le tournis. » Il soupira et s’arrêta pour poser une fesse sur un accoudoir de canapé, les yeux braqués sur Anastasia. « Bon, déjà, si je te dis des trucs sur elle, t’as putain de pas intérêt de le répéter à Saül ou Auden. Elle va déjà me tuer si je te raconte ça. » Un seul hochement de tête positif lui permit d’être tranquille là-dessus. Elle n’avait qu’à parler, il se chargerait du reste. « Mais si j’ai bien compris, j’ai pas le choix... Elle va s’laisser crever si personne fout rien… Ce s’rait con que Miss Parfaite soit la première à partir... » Miss Parfaite ? Ca sonnait presque comme normal sortit de la bouche d’une jeune junkie qui n’en avait rien à foutre de la vie. A côté, Savannah était bien une sainte. Du moins, il le croyait jusqu’alors. – J’t’écoutes. Attentivement. Impatiemment. Il ne la lâchait pas du regard, immobile et pourtant si excité à l’intérieur. « Je sais pas ce qu’elle t’a dit du testament, mais on a appris que Saül était adopté de la pire des manières. En mode, gros fuck d’outre-tombe du vieux : je te déshérite parce que t’es pas de mon sang, surprise ! » Ouais. Ok. Saül a été adopté. C’était pas ses oignons et c’était certainement pas pour ça que Savannah avait pété les plombs. Il resta silencieux. « Sav, elle idolâtrait les vieux. Faut dire qu’ils ont toujours donné le meilleur d’eux même avec elle. Ils ont été patients, indulgents, ils ont couvert ses conneries aussi... » Sav’ ne lui avait pas dit grand-chose que ses parents. Sur sa famille en général. Ils avaient encore beaucoup de secrets l’un pour l’autre à ce sujet et il ne pouvait donc pas lui reprocher ces cadavres dans le placard. – J’en sais rien… elle m’a jamais parlé d’vos parents… Il réalisait là aussi qu’au fond, ils ne parlaient pas beaucoup d’eux. Lui, ne lui parlait pas beaucoup de lui alors que ça pourrait n’être que bénéfique. Si Anastasia s’en tenait à ça, il n’aurait pas avancé d’un pouce et devrait se rendre à l’évidence. Personne ne pouvait l’aider, sans doute parce qu’il n’y avait rien à dire de plus. Et puis…
« Elle a eu un accident, y a super longtemps. L’accident que vous avez vu, ça a dû lui rappeler ça… Cet accident ça l’a déjà transformée en épave, au moins une fois, peut-être plus. Elle culpabilise et toutes ces merdes là, parce qu’elle était bourrée et... » Voilà un truc qu’il ignorait, encore une fois, mais qui pouvait avoir son importance. Car soudainement, la réaction de Savannah lorsqu’ils avaient été témoin de cet accident l’autre jour pouvait être qualifié de bizarre, et pouvait facilement se raccrocher à ce fait passé. Elle avait flippé. Elle s’était laissée envahir par un sentiment inexplicable et elle s’en était même excuser, les larmes aux yeux. « Bref. Demande-lui de te parler de l’accident, j’en ai déjà trop dit… Elle te dira le reste... ou pas. » Cade se perdit dans ses pensées, tentant avec espoir de lier les deux évènements. Il redressa les yeux sur Anastasia. – Non non non… attends… Il se leva pour faire deux pas vers elle. – Un accident de voiture ? Elle ne conduit jamais quand elle a bu… Bordel. Y’avait eu un truc. Un truc plus douloureux. – Y’a eu des victimes ? Un traumatisme comme ça ne pouvait dissimuler qu’un désastre et connaissant la sensibilité de Savannah… ça pouvait s’expliquer. – Bordel Anastasia ! Qu’est ce qui s’est passé ?! Il montait en pression. Mais ça ne servirait à rien car la frangine ne semblait pas vouloir aller plus loin, se sentant déjà coupable de lui en avoir fait part et rejetant sa demande avec un regard noir et menaçant.
Cade comprit que ce serait à lui de faire le reste du chemin. Et il disposait de tous les outils pour. Il fouinerait sur cet accident dés qu’il sortirait de cet endroit qui commençait à l’oppresser. Tout comme la présence d’Anastasia, assise là, qui savait d’autres choses mais qui décidait de rester loyale aux confidences de sa sœur. Etonnant quand on savait que quelques minutes avant, elle n’en avait rien à faire… son sevrage lui jouerait-il des tours ? L’atmosphère s’apaisa. Cade se calma seul et finit par hocher de la tête pour lui-même en regardant la sortie… « Occupe-toi d’elle. Te laisse pas foutre à la porte, on a des sales caractères les Williams, faut savoir nous tenir tête... » Ca, il avait bien remarqué. Entre Savannah, Auden et Anastasia, il avait eu son lot de caractères bien pourris ! C’était pourtant ce genre de personnage qu’il affectionnait particulièrement dans la vie de tous les jours. C’était avec eux qu’on ne s’ennuyait pas ! Cade releva cet adoucissement dans la voix d’Anastasia, ainsi que ce relâchement dans l’aveu de ses sentiments. Le sort de sa sœur lui importait…quand même. – J’vais la sortir de là. Il était sûr de lui et de toute façon, il ferait tout pour. Une façon aussi de la remercier silencieusement pour les détails qu’elle avait bien voulu lâcher malgré de possibles promesses. « File ton badge, t’auras qu’à dire que tu l’as perdu, qu’il est tombé. S’pour faire une blague à l’infirmière débile là. » L’agent fédéral, qui n’en n’était plus un, fronça les sourcils, légèrement amusé pour la première fois depuis qu’il avait mit les pieds ici. Il s’appuya sur le dossier et se pencha près d’elle. – A la place de mon badge, j’vais t’filer un conseil. Arrête tes conneries et tiens-toi à carreaux. Les Williams ont peut-être des caractères de merde, mais y’a bien quelque chose là-dessous ! Il illustra ces mots en tapotant deux doigts contre son torse. Il y avait un palpitant sous la chaire des Williams. Un organe qui les humanisait et qui était plus fort qu’eux. Cade se redressa et ajusta sa veste de costume. – La vraie prison, c’est pas ici. C’est celle que tu te crées toute seule dehors ! Celle-là, elle peut être fatale. Et il parlait autant pour elle, que pour Savannah qui se laissait envahir par un univers noir et sans issue. Grimes prit la direction de la porte pour poser sa main sur la poignée. – Et sois gentille…Arêtes de m’reluquer pendant les repas de famille !
@Anastasia Williams |
| | | | (#)Mar 20 Avr 2021 - 22:11 | |
| truth is never easy to find (ft. @Cade Grimes )
Même épuisée, terrassée par le sevrage, n’ayant aucune perspective d’avenir si ce n’est la prochaine dose sur laquelle elle arrivera à mettre la main, Ana ne perd en rien son pouvoir de nuisance. Elle n’a envie de rien, plus rien ne semble lui importer et les jérémiades de Cade à propos de l’état de Savannah ne l’impressionnent pas. Pas au début en tous cas. Elle minimise chacune des inquiétudes du compagnon de sa sœur, comme s’il réagissait comme une mère-poule qui dramatise la moindre petite écorchure au genou de sa progéniture. Elle sent bien que ses réactions sont en train de rendre Cade fou de rage et qu’il se retient de la secouer comme un poirier, mais elle ne compte pas feindre de s’inquiéter alors qu’il n’y a rien de ce qu’il lui dit qui l’alarme. Savannah va mal ? Bienvenue au club à elle ! Elle va enfin recevoir sa carte de membre de l’association des Williams, névrosés pas anonymes. Cependant, plus Cade révèle l’état de sa sœur et plus l’attitude blasée d’Ana ne peut résister aux faits. Elle aurait préféré cent fois garder sa posture de je-m’en-foutiste, elle aurait voulu que tout cela glisse sur elle et ne l’atteigne pas, mais l’inquiétude de Cade devient soudain contagieuse. Tout ça ne ressemble pas à Savannah, pas du tout même, elle est sensée être celle qui est équilibrée dans cette famille, la meilleure d’entre eux, la sauvable. Alors, Ana commence à parler, elle prononce plus de mots en quelques minutes qu’en deux semaines de thérapie ici. Elle s’assure d’abord que Cade n’ira pas répéter les secrets de Savannah à leurs frères, même si elle doute que Sav soit en état de venir mettre ses menaces à exécution, elle n’a pas envie d’être encore considérée comme la traître indigne de confiance. Le hochement de tête de Cade la pousse à continuer, alors elle balance les récents évènements : l’adoption de Saül, la déception de Savannah de réaliser comme leurs parents ont géré cette révélation, comment elle idolâtrait leurs vieux avant ça… « J’en sais rien… elle m’a jamais parlé d’vos parents… » C’est à la fois étonnant et pas du tout étonnant, elle a beau avoir eu une image très idéalisée de leurs parents, les Williams sont finalement tous assez pudiques lorsqu’il s’agit de vraiment exprimer leurs émotions. Ça finit toujours en explosions de violence quand ils sont saisis d’émotions trop fortes, hurlements, vaisselle qui vole, insultes et reproches, et coups de poing pour les gros pleins de testostérone de la fratrie. Ana, quant à elle, a toujours alterné entre accès de colère et prises conséquentes de substances illicites. Finalement, elle parle de l’accident. Selon elle, ce n’est pas le seul élément qui a conduit sa sœur à se renfermer ainsi, mais il est très probablement l’élément déclencheur. Elle en sait quelque chose Ana, comment le traumatisme peut ressurgir à la moindre occasion. A elle, il lui suffit d’un bruit sec et puissant pour qu’elle se retrouve dans l’habitacle de la voiture où plusieurs coups de feu ont été tirés. Elle ne lui dit pas qu’il y a eu un mort, il devra lui demander à elle. « Non non non… attends… Un accident de voiture ? Elle ne conduit jamais quand elle a bu… » « Il faut croire que ça lui a servi de leçon. » « Y’a eu des victimes ? » Ana a les lèvres scellées et elle évite le regard de Cade. Ce serait plus simple de tout lui raconter là tout de suite, mais ça n’est pas son secret, ça n’est pas à elle de décider qui mérite de savoir ou pas. « Bordel Anastasia ! Qu’est ce qui s’est passé ?! » s’écrie-t-il en perdant son sang-froid, mais Ana ne sursaute même pas, elle reste là à fixer le sol. Puis finalement elle répond : « Ça sert à rien de gueuler, va lui faire cracher le morceau directement à elle. Et si tu pouvais lui faire croire que t’es un putain de génie qui n’a eu besoin d’personne pour deviner qu’y a une histoire d’accident, ça m’arrangerait... » Si l’intégralité de leur entrevue pouvait rester entre eux, à vrai dire, ça l’arrangerait. Elle ne veut pas que Savannah sache qu’elle a parlé à Cade de tout cela, ni qu’elle sache dans quel état sa cadette se trouve. Devant l’air résigné d’Ana, Cade finit par se calmer et elle lui donne un dernier conseil : ne pas accepter un « non » de Savannah, il allait devoir lui tenir tête et limite la harceler pour qu’elle se laisse aider. Ils sont comme ça, les Williams, ils ont la tête dure. « J’vais la sortir de là. » et Ana acquiesce à cela, convaincue de l’engagement de Cade, après tout il est venu jusqu’ici en se faisant passer pour un agent du FBI. Toute cette entrevue n’a pas été de tout repos pour Ana et son moral qui n’était déjà pas au beau fixe avant d’apprendre que sa sœur est au bout du rouleau. Ses désirs de disparaître, de s’endormir pour toujours ne l’ont pas quittée, au contraire, elle ne voit aucun avenir radieux au bout de cette rehab. Un frère qui la veut morte, un autre qui se trouve probablement à l’autre bout du monde avec sa croqueuse de diamant, Miss Parfaite qui ne tient même plus la route, alors qu’est-ce qu’elle va accomplir elle, la plus grande ratée de la famille ? Alors, elle demande le badge de Cade sous un faux prétexte puéril qui lui arrache un sourire. « A la place de mon badge, j’vais t’filer un conseil. Arrête tes conneries et tiens-toi à carreaux. Les Williams ont peut-être des caractères de merde, mais y’a bien quelque chose là-dessous ! » Ana lève les yeux au ciel quand il vient tapoter son cœur et elle rage avec sarcasme : « Arrêter les conneries ? Oh putain merci, j’y avais jamais pensé, tu viens de changer ma vie. » Combien de fois lui a-t-on donné ce conseil stupide ? Mais si rien en change dans sa vie, si rien ne lui donne espoir dans l’avenir, alors comment peut-elle résister à ses bas instincts ? Il n’y a pas grand-chose dans sa vie qui lui paraisse valoir le coup de rester en vie, encore moins à cet instant alors qu’elle est en plein sevrage et voit tout en noir. « La vraie prison, c’est pas ici. C’est celle que tu te crées toute seule dehors ! Celle-là, elle peut être fatale. » Ana serre les poings, ce qui la pousse vers une issue fatale pour l’instant c’est d’être clean, de n’avoir aucune drogue dans le système pour faire taire et noyer tout ce qui la lacère de l’intérieur quand elle est trop lucide. Elle grogne : « T’es devenu un putain de philosophe maint’nant ? » tout en se levant à sa suite. Elle fixe le badge alors qu’il s’éloigne d’elle et se trouve déjà à côté de la porte, il lui faut ce badge, il lui faut cette aiguille effilée qui rentrera comme dans du beurre dans ses veines. « Et sois gentille…Arrête de m’reluquer pendant les repas de famille ! » Elle ne prête pas attention à ce qu’il vient de dire, elle lui fonce dessus avec l’énergie du désespoir qu’il lui reste : « File-moi ce putain de badge où j’leur dis que t’es pas un putain d’agent du FBI ! » Ses doigts arrachent le badge d’un geste violent mais il se détache bien trop facilement des vêtements de Cade, il n’y a eu aucune résistance et Ana baisse les yeux sur le verso du badge. Une putain de pince en plastique à la place de l’épingle à nourrice, même les rebords du plastique transparent derrière lequel est indiqué « VISITEUR » sont dépourvus de tranchant, arrondis, inoffensifs. De frustration, elle jette le badge à l’autre bout de la piège en hurlant de rage : « AAAAAH MAIS PUTAIN DE MERDE ! LAISSEZ MOI CREVER BORDEL ! » Elle se retourne et frappe violemment dans le mur de son poing, et soudainement comme si elle venait d’épuiser le peu d’énergie qu’elle avait encore dans son corps, elle s’effondre au sol, recroquevillée sur elle-même, dos au mur. Si la crise ne la coupait pas totalement du monde alentours, elle entendrait les pas précipités dans le couloir, alertés par ses cris, mais non, tout ce à quoi elle pense à cet instant, c’est la mort, sa mort, celle qui la libérerait elle, celle qui libérerait les autres. Elle ne réalise même pas que les larmes qu’elle cache habituellement si bien se sont mises à couler sur ses joues. |
| | | | (#)Mar 11 Mai 2021 - 11:37 | |
| Truth is never easy to find. Anastasia & Cade
« J’en sais rien… elle m’a jamais parlé d’vos parents… » Constat assez terrifiant même pour lui-même puisque leur relation ne datait plus d’hier. A croire qu’ils ne se connaissaient pas vraiment, et c’était en partie ce trop peu de temps passé ensemble que Savannah lui avait reproché. Elle lui avait presque craché à la tronche qu’il n’était auprès d’elle que quand ça l’arrangeait, lui. Et bien sûr, les confidences larmoyantes n’étaient pas dans ses moments préférés. Son armure de fer, ses silences avaient probablement poussé Sav’ à se protéger aussi. Résultat, ils étaient comme deux cons, elle dans un mal être insurmontable et lui dans une quête où il se sentait complètement impuissant. Il se sentait bête devant Anastasia mais il gardait la face. La jeune junkie ne le louperait pas s’il montrait une quelconque faiblesse et elle finit par piger qu’il était là pour quelque chose. Pour quelqu’un. Et que ce quelqu’un était tout aussi important pour elle que pour lui, malgré tout ce qu’elle pourrait balancer.
Elle lui parla de cet accident. Et petit à petit, ça percutait dans sa caboche. La réaction de Savannah l’autre jour face à la voiture accidentée, ce trop plein alimenté par la mort de son père, ça pouvait être ça ! Voyant qu’Anastasia ne disait pas tout volontairement, Grimes commença à s’énerver. « Bordel Anastasia ! Qu’est ce qui s’est passé ?! » Ses yeux, figés sur lui et ce regard hautain et imperturbable le tuait de l’intérieur. Il allait la secouer, la gifler, la faire parler. Si seulement il pouvait ! « Ça sert à rien de gueuler, va lui faire cracher le morceau directement à elle. Et si tu pouvais lui faire croire que t’es un putain de génie qui n’a eu besoin d’personne pour deviner qu’y a une histoire d’accident, ça m’arrangerait... » Il fronça les sourcils. Cette famille était décidément trop loufoque pour lui. Elle ne voulait pas passer pour une balance ? C’était ça ? Savannah la remercierait sûrement, quand elle irait mieux et qu’elle réaliserait que ces révélations l’avaient sauvée. Du moins, il ferait son maximum pour qu’elle sorte la tête de l’eau. Résigné à effectuer les dernière recherches lui-même, Cade avait grandement besoin de respirer un autre air que celui d’Anastasia, sans doute bien trop toxique pour qu’il puisse le supporter encore longtemps. Elle lui demanda son badge. Le truc périmé avec lequel il se baladait en toute impunité. Pour quoi faire ? Elle était loin du stéréotype de l’agent fédéral américain. Il n’était pas dupe. Il était hors de question qu’il soit complice d’une quelconque tentative. Il voulait sauver une Williams, mais pas au détriment d’une autre. « T’es devenu un putain de philosophe maint’nant ? » Ouais. Elle avait besoin de leçon et même si elle était incapable de les entendre tout de suite, peut-être qu’une fois seule dans une pièce vide, ça ferait écho.
« File-moi ce putain de badge où j’leur dis que t’es pas un putain d’agent du FBI ! » Il n’eut même pas le temps de réagir qu’elle lui arracha son badge, pincé sur sa veste de costard. Ce geste était insensé. Elle était complètement folle. Et avec des yeux ronds qu’il la regardait. Un animal…en manque de bouffe. Un animal sauvage et incontrôlable. « AAAAAH MAIS PUTAIN DE MERDE ! LAISSEZ MOI CREVER BORDEL ! » Elle se mit à frapper contre le mur et il réagit aussitôt en essayant de lui bloquer les bras. – Arrêtes. STOP !!! Mais elle s’effondra sur le sol. De son mètre quatre vingt six, elle lui parait désormais toute petite ainsi recroquevillé. Pauvre petit animal sauvage… Il s’accroupit alors que des pas précipités se font entendre par leurs vibrations dans le couloir. – Ana… Elle lui inspire de la pitié mais avant qu’il n’ait pu croiser son regard de nouveau, la porte s’ouvre en trombe et trois personnes entrent tour à tour. Un agent de sécurité est là aussi. Capable de rivaliser avec Arnold Schwarzenegger, il n’aurait qu’à la plaquer contre le mur s’il voulait la maitriser. Or, Anastasia n’avait la force de rien et une sorte de médecin s’adressa à lui. – On va en rester là. Je suis navrée, elle n’est pas en mesure de poursuivre ! De toute façon, ils en avaient terminé. Cade regarde la jeune femme se faire relever par une autre blouse blanche. Il serra les dents, incapable de faire quoi que ce soit pour elle…il pourrait au moins mettre leur entrevue à profit. Il baissa les yeux au sol, hésitant, et puis, il quitta la pièce à pas décidé mais tout de même très amer.
@Anastasia Williams |
| | | | | | | | Truth is never easy to find. |
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