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Message(#)home ? | léolie #19 EmptyMar 2 Mar 2021 - 23:25

Je n'ai pas beaucoup réfléchi lorsque, l'ayant quittée il y a de ça deux heures, j'ai fait un sac ou deux. Ce qui devait être deux sacs pour passer quelques temps chez elle s'est rapidement transformé en en bazar sans nom et voilà que je me retrouve avec un sac dans la main droite, une cage à chats dans la main gauche, un sac à dos de randonné dans le dis et mon poids porté contre mon torse. J'ai mis dans ces sacs tout ce avec quoi je suis arrivé en Australie - ou presque. Le reste pourra être vendu, je n'y tiens pas particulièrement. Ce soir, j'ai pris la décision, sans prévenir Charlie, d'aller emménager chez elle. Elle aurait trop pensé à tout ça si j'étais venu en discuter avec elle, c'est mieux si je prends la décision tout seul, qu'elle m'engueule et qu'on en discute ensuite ensemble.

D'accord, il y a des choses que je viendrai peut-être récupérer après. Le piano, par exemple. Quelques planches que je n'ai pas pu emporter. Un carton de partitions. Le tableau de Auden, je lui réserve un joli sort : le bûcher, dans un parking vide. Ou je le vendrai pour m'acheter un nouveau vélo, ça me semble fair. Qu'importe, me voilà planté devant la porte de l'appartement de ma femme - c'est vachement drôle à penser et à dire - et le poids de mes valises m'écrasera bientôt. Du coude, j'écrase la sonnette jusqu'à ce qu'elle se pointe dans l'embrasure de la porte. « Suuuurpriiiiiiise ! » Ma voix est étouffée par le sac que je porte sanglé contre mon torse. Je parviens tout de même à le dégager assez de ma vue pour apercevoir Charlie. « Tu me manquais, alors j'ai décidé de venir habiter avec toi. » Non je ne pense pas à l'aspect logistique, non je ne pense pas à nos espaces personnels, non je ne pense pas à ma difficulté à vivre avec quelqu'un à mes côtés. Je ne réfléchis qu'au manque que j'ai ressenti en étant loin d'elle durant les mois qui se sont écoulés. C'est suffisant pour me faire oublier toutes les raisons pour lesquelles cette décision est probablement précipitée - et pas seulement parce que je la prends à sens unique et sans consulter Charlie.
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Message(#)home ? | léolie #19 EmptySam 27 Mar 2021 - 1:01

La première chose que Charlie trouve étrange ne sont pas toutes les affaires que Léo amène avec lui mais bien le simple fait qu’il sonne à la porte, lui qui a pourtant toujours eu le double des clés et en a usé et abusé. Sa première réaction consiste à simplement froncer les sourcils d’incompréhension alors qu’en face, son nouveau mari semble plus rayonnant que jamais. « Suuuurpriiiiiiise ! » Les surprises de Léo ne sont pas bonnes, elle le sait par expérience. Ce sont toujours de très très mauvaises idées qu’il transforme en surprise simplement pour ne pas la laisser donner son avis. Il a l’habitude et elle tout autant. Ce qui n’a rien de normal, pourtant, soit le fait qu’il soit encore plus équipé qu’un randonneur. “Ce sont des cadeaux pour te faire pardonner? T’as fait une connerie?” Suspicieuse du début à la fin, Charlie ne sait pas faire autre chose que s’imaginer les pires scénarios possibles. Ce sont les faibles miaulements d’un de ses chats qui lui font comprendre que tout n’est pas aussi simple et tranché qu’elle aurait pu le croire. De tout ce qu’il aurait pu dire, pourtant, elle ne se serait jamais attendue à de telles paroles. « Tu me manquais, alors j'ai décidé de venir habiter avec toi. » Oh. Ah? Oui? Le visage de la blonde passe par toutes les expressions possibles sans savoir avec laquelle s’arrêter. Ce qui domine, c’est la joie de le savoir à ses côtés, tout le temps, et pour longtemps. Il y a aussi le soulagement de savoir qu’elle n’aura finalement pas à le kidnapper et le bâillonner pour qu’ils en viennent à vivre ensemble ce qui, il est vrai, a quelque chose de plutôt rassurant. “Enlève ce sac, je veux te prendre dans mes bras.” Ivywreath nouvelle du nom statue enfin, un fin sourire sur des lèvres qui le sont tout autant. Elle se met finalement à la tâche seule et sans grande délicatesse, espérant silencieusement que le sac ventral ne contenait rien de fragile - oups, trop tard. Son propre corps remplacement rapidement l’objet alors qu’elle pose ses bras autour de lui et son visage contre sa nuque. Oh, elle sait bien qu’ils vont passer leurs journées à être en désaccord et se disputer sur tout et qu’en plus de cela il lui volera la couverture, mais elle ne pouvait pas être plus heureuse qu’en cet instant. La vie en solitaire n’est pas pour elle, c’est certain, elle le savait bien avant de l’expérimenter.

Amusée et malicieuse, Charlie ne peut pas s’empêcher de déjà parler du sujet primordial qui occupera la plupart de leurs journées. “Est ce que tu ramènes à manger ?” Elle murmure contre sa peau, déjà heureuse de le retrouver, quand bien même elle l’avait déjà vu il y a peu. Tout ce qui remonte à plus de cinq minutes est déjà bien trop long lorsqu’il s’agit du temps passé loin de Léo. Oh, elle va être collante et lui, il va la détester. Elle en a bien plus hâte que peur. “Parce que y’a vraiment plus rien.” A part s’il aime la poudre périmée pour les bébés, bien sûr. Ou peut-être les croquettes de Hope ? Oh, Hope. “Okay et faut prier pour que les animaux s’entendent, petit génie.” Sinon, il ne risque d’y avoir que le chien à nouveau, très rapidement - et les chats dans son estomac.
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Message(#)home ? | léolie #19 EmptySam 3 Avr 2021 - 17:21

« Ce sont des cadeaux pour te faire pardonner? T’as fait une connerie? » Moi ? Jamais. Je fronce les sourcils et la dévisage par dessus le sac que je tiens serré contre mon torse. Non, pour une fois, je suis certain que je n'ai pas fait de bêtise. Emménager avec Charlie est tout sauf une bêtise : une décision importante, oui. Mais nous vivions pratiquement ensemble, avant l'incident Enoch et tout le tralala. Avant l'incident John, aussi. Et avant l'incident Clément. Un problème pour Charlie, une fausse route pour moi. Et puis, il y a eu Molly, qui déménage ses affaires à l'heure où nous parlons. Depuis le divorce, notre quotidien ne consiste qu'en un ballet sans fin d'affaires à retrouver, éparpillées entre les miennes. Je ne m'étais jamais rendu compte à quel point son quotidien avait envahi le mien, jusqu'à ce qu'elle retrouve un de ses pulls dans les miens. Il faut dire que j'ai passé l'année dernière la tête dans le brouillard, entre somnolence et cauchemar. Rien de ce qui aura pu se passer pendant cette période n'a beaucoup éveillé ma curiosité, mis à part peut-être le fait de m'occuper de mon filleul - le seul bébé qui mérite mon attention.

« Enlève ce sac, je veux te prendre dans mes bras. » « Parle moi mieux, je suis ton mari maintenant. » que je ricane d'un ton pincé en la prenant dans mes bras. J'aimerais que notre étreinte dure un peu plus, mais les chats s'impatientent en sentant l'odeur du chien de Charlie. Oh, que la cohabitation va être compliquée. Les sacs me tirent le dos mais je pourrais rester contre elle une éternité encore, alors que le chien de Charlie se met à nous tourner autour. Je n'ai jamais beaucoup aimé les chiens, mais pour Charlie je ferai une exception. « Est ce que tu ramènes à manger ? » « Non, mais je te réserve déjà le rôle du dessert. » J'espère que mon humour lourdingue lui a manqué, parce qu'elle va désormais devoir le supporter à peu près sept jours sur sept. « Parce que y’a vraiment plus rien. » Oh mon Dieu, c'est vrai que nous sommes maintenant maîtres d'un foyer de deux personnes, sans compter toute la ménagerie. Je compte déjà dans ma tête tous les kilos que nous allons prendre avec notre manque de talent en cuisine. « Okay et faut prier pour que les animaux s’entendent, petit génie. » « T'inquiète, sinon on fera piquer le chien. » Je dépose un baiser maladroit dans le cou de Charlie - de ma femme - avant de me glisser dans l'appartement, sacs sur les bras et chats posés dans un coin.

Mon sourire ne m'a pas quitté, alors que je contemple ce qui est désormais mon nouveau chez-moi. Notre chez-nous. Je m'y sens déjà à ma place, cherchant simplement du regard un endroit pour ranger le piano. « Il faudra faire de la place pour le piano. J'ai que ça à caser, sinon. » Je n'emporte rien qui fasse partie de l'ancien monde - mon ancien chez-moi. Les souvenirs laissés par les gens partiront eux aussi à la benne. Bye-bye. Alors que je laisse tomber mes sacs débordants presque de mes affaires en vrac, je me tourne vers ma bien-aimée. Il y a un sujet que nous devons aborder depuis un petit moment déjà. « J'ai trouvé un travail. » Et ça ne va probablement pas lui plaire. « C'est auprès d'un peintre. » Dont je tairais, pour l'instant, le nom. J'inspire un grand coup et décide déporter l'attention sur elle plutôt que sur moi. « Ca va, chez les flics ? Tu ne détournes pas trop les saisies pour ta consommation personnelle ? »
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Message(#)home ? | léolie #19 EmptyMar 6 Avr 2021 - 4:00

A peine arrivé et le voilà qui recommence à être lui-même, c’est à dire un enfant dans le corps… d’un enfant. Il a l’humour mal assuré et les remarques trop rapides, preuve qu’il est toujours égal à lui-même et qu’on ne vient pas de lui envoyer une pâle copie de son mari digne d’un épisode de Black Mirror. « Parle moi mieux, je suis ton mari maintenant. » ce à quoi elle rigole, bien plus attirée par le terme de “mari” que tous les autres mots qu’il a pu poser à côté, en même temps que le sens général de la phrase. Il est son mari, en effet, et bien qu'elle soit comblée, Charlie a encore bien du mal à faire le deuil du terme de "meilleur ami". Peu importe; elle n'aura jamais d'autre meilleur ami, il peut très bien tenir les deux rôles, il le fait d'ailleurs à merveille alors qu'elle prend un plaisir non dissimulé à donner son nouveau nom de famille à tout va dès qu'elle en a l'occasion. Elle ne s'était pas forcément imaginer changer de nom pour celui de son mari (ni même trouver un mari qu'elle supporte et qui la supporte en retour), mais pour Léo la question ne s'est pas posée un seul instant. « Non, mais je te réserve déjà le rôle du dessert. » - "T'as repris les cours pour devenir beauf? J'étais pas au courant." Elle imagine déjà ses voisins trop curieux qui écoutent aux portes revêtir une parfaite expression d'incompréhension la plus totale. Ivywreath seconde du nom se contente d'être simplement heureuse, éternellement amusée par ses blagues qui n'en valent pourtant pas la peine. La faute à l'amour. "Si tu lances ne serait-ce un regard noir au chien, c'est toi qui dormira sur le canapé." Elle prévient tout de même, faussement sérieuse, avant d'enfin accepter de le lâcher pour qu'il entre dans son nouvel appartement. Ses doigts restent accrochés aux siens quelques secondes de plus mais elle accepte finalement de lui laisser un peu d'espace, pour quelques secondes au moins.

"On bougera les meubles du salon pour ton piano, t'en fais pas." Elle pourrait accéder à toutes ses requêtes dès l'instant où il lui assurerait que ça l'aiderait à réellement se sentir chez lui. Si pour ça il ne faut que faire un peu de place alors ce ne sera en rien un problème, tant que ça n'implique pas de toucher à la chambre des jumeaux pourtant encore très peu utilisée - pour ne pas dire "jamais" utilisée. Déjà occupée à faire de la place dans les placards pour qu'il puisse ranger ses mugs fétiches (parce que oui, c'est ce qui lui semble être le plus urgent à faire pour toutes ses affaires), Léo préfère à la place lui faire un court résumé des derniers événements de sa vie. « J'ai trouvé un travail. » "C'est une super nouvelle, ça." « C'est auprès d'un peintre. » La scène, digne d'un film de pacotille, laisse entrapercevoir Charlie arrêtant soudainement de ranger le placard pour finalement se retourner au ralenti, son regard étonné croisant celui de son mari qu'elle soupçonne de ne pas tout lui expliquer. Et alors qu'elle s'attend à un "mais" tonitruant, il préfère changer de sujet dans l'espoir de pouvoir se sauver. Malheureusement pour lui, ce n'est bien sûr pas le cas. « Ça va, chez les flics ? Tu ne détournes pas trop les saisies pour ta consommation personnelle ? » Ils pourront parler de son travail plus tard s'il s'y intéresse réellement, même s'il sera déçu de savoir qu'elle ne pique justement rien dans les saisies. C'est un autre sujet. Revenons-en au principal. "C'est lui? Si tu changes de sujet, c'est que c'est bien ça, non?" Il en parle par loyauté, amour, envie de bien faire ou Dieu sait quoi d'autre mais la vérité c'est qu'il sait aussi que cette idée fait déjà partie de son palmarès des plus mauvaises. Il y a de la concurrence, pourtant. "C'est le moment ou jamais pour me dire "mais non Charlie c'est une blague, bien sûr que je ne suis pas retourné travailler pour mon amant complètement fou furieux et à cause de qui on a dévalisé tous les chocolatiers de la ville"." La blonde s'attend à des mots bien différents, pourtant.
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Message(#)home ? | léolie #19 EmptyDim 11 Avr 2021 - 22:38

« On bougera les meubles du salon pour ton piano, t'en fais pas. » Et je les entrevois déjà, les matins parfaits passés à jouer du piano à ses côtés. Elle à se préparer à aller au travail, moi à retoucher des partitions et des croquis. Nous nous retrouverons le soir, inviterons des amis à dîners - ses amis, parce que j'ai laissé tomber les miens au courant de l'année passée - on crachera sur ses exs et sur les miens et on mangera du popcorn salé. La vie de rêve. « Tes voisins vont me détester. » Je devrais dire nos voisins, désormais. Je sais que la cohabitation ne sera pas si facile, mais je suis aussi persuadé que nous y arriverons. Elle s'affaire déjà, Charlie, alors que je préfère attaquer les hostilités par un sujet épineux. Oh, bien sûr que non, elle ne passe pas à côté. Je devrais assez la connaître pour savoir que ma tentative de distraction n'aurait de toute façon aucune prise sur son esprit aiguisé. « C'est lui? Si tu changes de sujet, c'est que c'est bien ça, non? » Et nous y voilà. Prompt à déguerpir, je fuis le regard de Charlie pour me concentrer sur le déballage de mes affaires. Il est visiblement temps d'affronter mes responsabilités. Je cherche, à toute vitesse, la formule qui fera le moins de dégâts. « C'est le moment ou jamais pour me dire "mais non Charlie c'est une blague, bien sûr que je ne suis pas retourné travailler pour mon amant complètement fou furieux et à cause de qui on a dévalisé tous les chocolatiers de la ville". » Rouge de honte, je me redresse en essayant de camoufler ma gêne.

Elle connaît tout ça, Charlie. Elle était la première au courant, pour mon amant complètement fou furieux. La première à savoir, aussi, que tout était terminé. Je me mords l'intérieur des joues, cherchant encore comment lui annoncer ce qu'elle a déjà dû deviner à cause du regard coupable que je ne peux pas m'empêcher de lui servir. « C'est, heu- » Oui, bravo, j'ai repris un job aux côtés de Auden. Un job de rêve, en plus. Tout ce que je souhaite faire de ma vie tient en ce travail et la présence de l'artiste n'y change rien. Je suis bien là où je suis, je ne m'y sens plus obligé de me cacher, ou de prétendre à un rôle que je tiens mal - celui de l'amant malencontreusement tombé amoureux d'un homme désormais marié. « C'est plus pareil, je te jure. Il est marié, il a un enfant. Et on est ensemble, nous. » Nos situations sont différentes. Nous avons évolué, elle et moi. Dans le bon sens. Je ne sais pas me soustraire plus longtemps à son regard. Et c'est un peu plus assuré que je viens me tenir devant elle, tendant assez la main pour remettre une mèche de ses cheveux en place. « C'est important pour moi, ce travail. Et je sais qui je suis, désormais. » Elle détestera ma mièvrerie, elle détestera le grand sourire niais que je lui offre et qui se glisse naturellement sur mon visage. « Ton mari. »
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Message(#)home ? | léolie #19 EmptyLun 12 Avr 2021 - 21:50

« Tes voisins vont me détester. » Leur avis n’avait aucune importance avant, il en aura encore moins à partir de maintenant. La plupart ne sont que des gosses de riches locataires, les autres sont leurs parents. Elle s’en moque, parce que Cian lui a acheté l’appartement et elle ne compte pas le quitter de si tôt. Qu’ils se plaignent et elle demandera à Léo de jouer plus encore en plus de refaire l’entière décoration de leur appartement chaque dimanche matin. La blonde a été une voisine parfaite jusque-là, ils n’ont pas le droit de vouloir mettre sa vie à mal alors que tout commence réellement à s’accorder selon les bonnes notes de musique. Elle ne sait pas les différencier mais peut au moins reconnaître le son, bien plus mélodieux que jamais.

Des fausses notes se font entendre alors que Léo tente simplement de la tenir au courant de ce qu’il se passe dans sa vie. Charlie prête effectivement une attention toute particulière à ses mots, là n’est pas le problème. Il se situe un peu plus tard à peine, alors qu’elle comprend rapidement l’identité de son futur collègue (supérieur?). Il a le regard fuyant et des mots qui peinent à se faire entendre, sans doute justement parce qu’il a besoin de longues secondes avant de trouver quoi dire. Il n’en aurait presque pas besoin, finalement: son silence en dit bien plus que n’importe lequel de ses mots. « C'est, heu- » C’est euh quoi, Léo? Il se mord les joues et elle ne peut se sentir autre chose que coupable. Pour autant, si elle ne met pas le doigt sur tout ce qui est une mauvaise idée à propos de cette histoire alors personne d’autre ne le fera à sa place - surtout pas le principal intéressé, d’ailleurs. « C'est plus pareil, je te jure. Il est marié, il a un enfant. Et on est ensemble, nous. » Cela ne change pourtant rien à tout ce qu’il a fait subir à Léo ni même la façon dont il l’a traité. Cela ne change pas non plus le fait qu’il a été plus bas que Terre durant toute une année et ce à cause de cette même personne. Le brun fait semblant de ne pas le comprendre mais Charlie ne voit que ça, bien au-delà de toute jalousie qu’elle pourrait ressentir envers une personne qu’elle n’a jamais rencontrée. Et pour cette partie-là de l’histoire, c’est bien mieux comme ça. Elle le laisse replacer une mèche derrière son oreille sans arrêter de l’observer de ses yeux attendris. « C'est important pour moi, ce travail. Et je sais qui je suis, désormais. » Il sourit; pas elle. « Ton mari. » Elle en esquisse à peine un triste, désormais. Oh, Léo le nouveau romantique.

Son front vient se poser contre le sien et elle pose ses mains contre ses hanches tout en soufflant doucement. “C’est toi qui es important pour moi.” Le problème n’est pas Léo (si on évite de parler de ses idées bancales), c’est plutôt en l’inconnu qu’elle n’a aucune confiance et même de nombreux doutes. “J’ai juste pas envie que ça termine mal à nouveau.” Léo est trop bon, il se laisserait entraîner dans les mêmes histoires une fois de plus et la fin a bien trop de chances d’être la même: absolument désastreuse. “Je continuerai à penser que c’est une mauvaise idée mais si t’en as envie, vas-y.” Il a de toute façon déjà pris sa décision et Charlie ne voudra jamais être un frein à sa créativité. Cette fois-ci, elle se dit au moins qu’elle pourrait observer le moindre indice de dégénérescence pour éviter qu’il souffre une seconde fois. Avec un peu de chance, elle fait totalement fausse route et il sera le plus heureux du monde dans ce métier. C’est tout ce qu’elle lui souhaite, sincèrement. “Je m’imaginais devoir te menacer de mort pour qu’on vive ensemble, tu sais. Comment ça se fait que t’en aies eu envie?” Maladroitement, la jeune femme tente de changer de sujet, déposant à son tour un baiser contre son cou duquel elle ne se dérobe finalement jamais.
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Message(#)home ? | léolie #19 EmptySam 29 Mai 2021 - 23:56

Je ne suis pas romantique. Je déteste la Saint-Valentin, je déteste les films qui parlent d'amour et écouter les rêves de futurs mariés me donne envie de vomir. Je n'aime pas les livres qui traitent d'histoires à l'eau de rose, j'ai les fleurs et le petit-déjeuner au lit en sainte horreur. Les peintres qui parlent d'amour me font lever les yeux au ciel. Les artistes qui chantent leurs relations parfaitement imparfaites me donnent envie de me crever les tympans. Avec Charlie, je sais que je peux me moquer de tout ça librement. Je sais que je peux être moi-même, l'aimer d'une perspective nouvelle sans jamais qu'elle ne me reproche mon cruel manque de romantisme, sans même qu'elle ne s'offusque parce que je ne lui offre pas de chocolats parce que je l'aime. Je préfère lui en offrir pour qu'on puisse compter combien il y en a dans la boîte afin de faire une séparation parfaitement égale - oui oui, comme les enfants - et je préfère ne pas lui préparer de petit-déjeuner au lit. De un, je ne sais pas cuisiner et de deux, elle renverserait tout dans les draps. Et je déteste la saleté, elle le sait, je le sais - oui, la vie en commun va être semée d'embûches, je sais déjà que je ne vais pas supporter sa manie de faire traîner des chaussettes partout.

Mais c'est Charlie. Je l'aime sans avoir besoin de me forcer, sans avoir besoin de me plier, sans avoir besoin d'y penser deux fois. Je l'aime et c'est comme ça, je l'aime même quand elle me regarde avec les yeux qui disent "Léo, tu fais de la merde". « C’est toi qui es important pour moi. » J'ai pas besoin qu'elle me dise que je prends une mauvaise décision, parce qu'elle est déjà prise. Et que je suis déjà engagé, pour le meilleur et pour le pire. Je ne suis plus en sucre, c'est terminé. « J’ai juste pas envie que ça termine mal à nouveau. » « Ca sera pas pareil. Je t'ai toi. » Ca ne se terminera pas mal. J'ai la peau dure, désormais. Tout est derrière moi. Les bons comme les mauvais moments - surtout les mauvais moments. Je ne veux plus penser à cet atelier, à ces baisers, à ces violences et aux pleurs qu'elles ont engendrés. « Je sais ce que je fais. » J'enroule une mèche de ses cheveux autour de mon index. Non, je ne sais pas. Mais c'est mieux comme ça. J'ai toujours vécu d'imprévu. Charlie est la seule constante que je ne veux pas retirer de l'équation. Elle a tout à y faire. J'ai tout à vivre à ses côtés. « Je continuerai à penser que c’est une mauvaise idée mais si t’en as envie, vas-y. » Là je souris, pour de vrai. Je me sens tout soulagé, maintenant que c'est dit. Maintenant que je peux vivre en la sachant de mon côté. « Et je continuerai à vivre ma mauvaise idée, parce que toi et moi on sait que c'est ce que je fais de mieux. »

Le sujet est clos et c'est pour le mieux. « Je m’imaginais devoir te menacer de mort pour qu’on vive ensemble, tu sais. Comment ça se fait que t’en aies eu envie? » J'éclate de rire, embrasse sa joue et inspire un grand coup. J'aime cet endroit parce qu'elle y est. Il n'y a qu'elle pour faire vivre les murs qui sont désormais notre chez-nous. « On est mariés. Tu croyais devoir me menacer de mort pour ça aussi ? » J'attrape ses joues entre mes doigts, les étire doucement pour leur donner l'apparence de bouger. D'une voix très nasillarde, j'essaie de l'imiter, elle et son accent. « J'aurais kidnappé tes chats si tu avais refusé de venir tout seul, Léo. » Et ça aurait marché. Je ne sais pas pourquoi je suis venu de mon plein grès. Sans doute qu'avec Charlie, rien n'a besoin d'être forcé. Tout vient tranquillement, sans que je n'ai besoin de le conscientiser, d'y penser une centaine d'année. Je fais, c'est tout. Et c'est comme cela que j'aime vivre avec elle, même si ça implique un certain degrés de mauvaises décisions prises à la hâte. « Je suis venu, c'est tout. J'aime bien vivre avec toi, même si tu prends toute la place dans le lit et que tu laisses tout en désordre sur ton passage. » Elle devrait l'avoir compris : je l'aime elle et ça me suffit.
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Message(#)home ? | léolie #19 EmptyMar 1 Juin 2021 - 20:24

« Ça sera pas pareil. Je t'ai toi. » Mais elle a toujours été là, Charlie. Elle est la seule constante de sa vie et cela ne changera pas, elle ne bougera jamais. Il l’aura pour toujours, que cela lui plaise ou non. Sa présence ne l’a jamais empêché de prendre des mauvaises décisions, et c’est bien là tout ce qui effraye la jeune femme. Si elle tente de cacher au mieux ses pressentiments, son sourire en demi-teinte parle à sa place. Elle est inquiète et elle le restera parce qu’elle n’imagine pas comment cette histoire pourrait bien se terminer. « Je sais ce que je fais. » La blonde esquisse un ‘hm hm’ de peu de force, ses yeux désormais perdus dans la vague, ses mèches à la merci des doigts de Léo qui semble désormais jouer avec. « Et je continuerai à vivre ma mauvaise idée, parce que toi et moi on sait que c'est ce que je fais de mieux. » Jamais elle n’aurait l’idée de venir le contredire à ce sujet, et pourtant Dieu sait qu’elle aime beaucoup contredire son mari. Renonçant à relancer la discussion, elle vient délicatement embrasser sa joue, plus comblée que jamais de pouvoir parler de lui en sa qualité de mari.

Charlie fait donc du mieux qu’elle le peut pour changer de sujet, ce qui en revient à lui poser une question sans même faire semblant de cacher ses reproches. Il en a l’habitude. Il a l’habitude de tout, c’est Léo. « On est mariés. Tu croyais devoir me menacer de mort pour ça aussi ? » Elle mime une intense réflexion, ses yeux songeurs rivés vers le ciel, son index posé sur son menton. “Oui, tout à fait. Comment t’as deviné ?” La vérité c’est qu’elle n’aurait jamais cru qu’ils deviendraient un couple un jour et elle pensait encore moins qu’ils allaient se marier. En réalité, elle ne l’aurait jamais forcé si ce n’est pas ce qu’il voulait ; parce qu’elle pensait justement avoir à utiliser tous les artifices du monde pour qu’il accepte qu’ils vivent ensemble. Une bague à son annulaire ne change rien à sa vie : c’est l’avoir à ses côtés chaque jour qui importe. Elle aimerait parfois que ce ne soit pas le cas, surtout en cet instant alors qu’il fait d’elle une marionnette de pacotille dont il maltraite les joues. « J'aurais kidnappé tes chats si tu avais refusé de venir tout seul, Léo. » En guise de réponse, elle se contente de tirer la langue, faussement vexée par sa piètre imitation. Ceci dit, kidnapper ses chats pour le forcer à faire quelque chose n’a rien d’une mauvaise idée, à bien y repenser. Au contraire, ça a tout d’une bonne, voire même très bonne. « Je suis venu, c'est tout. J'aime bien vivre avec toi, même si tu prends toute la place dans le lit et que tu laisses tout en désordre sur ton passage. » Il s’ennuierait si elle ne faisait pas tout ça, ce n’est que de l’assistance à la personne, voyons. Cette fois-ci elle pose plutôt ses lèvres contre les siennes, bien décidée à ce qu’il arrête de se plaindre de tout et n’importe quoi. Ils ont une vie toute entière pour ça, il faut en garder pour plus tard.
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