| Rupture double [ft Swann] |
| | (#)Mer 3 Mar - 0:59 | |
| L’horloge grand-père sonne 19 h dans la maison Craine. Je ne relève pas la tête lors du glas, c’est un bruit que je n’entends plus et qui fait partie du quotidien. Mes pieds nus sont blottis sous la couverture en peluche rose posée à l'extrémité du lit. Une douce musique s’échappe du haut-parleur de mon cellulaire. J’étais trop paresseuse pour le brancher sur le système de son. C’est le genre de chose qui aurait fâché maman si elle avait été là pour écouter. La sonorité du téléphone l’irrite profondément et elle rétorque à coup sûr qu’elle n’a pas acheté une chaine stéréo pour rien et que je dois l’utiliser. À cette pensée, j’augmente légèrement le volume de la musique, amusée à l’idée de l’agacer. Ce n'est pas comme si maman portait attention à moi à cette heure du jour. Elle est enfermée dans son bureau avec ses bouteilles depuis 16 h. Je pourrais me promener nu avec un sac de plastique sur la tête et elle ne le remarquerait pas. Une fois la consommation d'alcool débutée, elle ne se sent plus concernée par rien dans le monde. J’ai passé la journée à organiser mes notes de cours et faire mes lectures. Je m’autorise une soirée de répits et j’ai sorti mon matériel d'art qui n’avait pas été touché depuis deux semaines. Le contact du papier sous mes doigts me rassure. Les pores du médium guident le tracé de mon crayon. J’aime le léger bruit que fait le feutre lorsque j'esquisse un trait sec, mais ma plus grande satisfaction me vient du pointillisme. Dessiner avec des points me permet de dissocier et me donne l’impression que le monde a arrêté de tourner. Il est plutôt rare pour moi de contrôler la direction que prendra un de mes projets. Généralement, ce sont mes mouvements et mes émotions qui me guident : ce n’est pas ma tête. C’est une véritable perte de contrôle, une sorte de rébellion Craine. Les lèvres pincées, je retourne le cahier dans tous les sens pour trouver le meilleur angle; puis je me couche sur le ventre dans le but d’être plus confortable. Au fond de moi, je compartimente et ignore les bruits de la maison. Je fais comme si les pleures de maman n’existaient pas. Ses problèmes de boissons ne me regardent pas, mes ainés me l’ont bien fait comprendre. Ils désirent ma naïveté, alors je la feins pour leur faire plaisir. Peut-être qu’au fond, ça m’arrange de ne pas avoir à penser à elle. Je n’ai jamais été aussi près d’elle que les autres l’ont été. Je perçois le frottement distinctif de chaussettes de laine sur le plancher. Quelqu’un s’approche de ma porte. C’est sans doute maman qui vient pleurer sa boisson dans ma chambre. Je fais semblant de ne pas l’entendre, j’évite de faire le moindre murmure. Puis, le bruit léger des jointures qui rencontrent le bois m’oblige à réagir. -« Je n’ai pas le temps Frances. Je suis en train d’étudier. » dis-je d’un ton agacé. Parfois, elle est encore assez lucide pour admettre que j’ai d’autres priorités. Je retiens mon souffle en gardant les yeux sur mon dessin. La porte s’ouvre quand même et je fronce les sourcils, déjà bien énervée. Or, à ma plus grande stupéfaction, c’est Swann, le copain de Rory, qui fait son entrée. Tout sourire, je me redresse à genou sur le lit en lui indiquant d’approcher. « Swannnnnn, ça, c’est une belle surprise. » dis-je rayonnante en tendant les bras pour l’enlacer. Grossièrement, je range mes crayons dans le coffre et pousse le cahier sur le sol. Je lui fais signe de s’assoir avec moi. Je ne m’attendais pas à ce que Rory et Swann visitent ce soir, mais l'étonnement est positif. « Ça tombe bien, en fait j’ai terminé mes devoirs pour la journée. » Je me relève et m’étire un peu pour réveiller mes membres engourdis. Puis, j’éteins la musique sur mon téléphone pour faciliter la communication. « Alors, c’est quoi le plan de match ? Vous voulez écouter un film peut-être ? » Cela dit, je bondis jusqu’à mon bureau pour trouver un pair de bas. Je suis déjà prête à sortir avec mes hommes préférés. « Sinon, une amie m’a dit que le nouveau bar qui a ouvert au centre-ville est trop bien. » Je repère deux chaussettes différentes qui sont plus ou moins de la même taille. J’enfile le morceau jaune fluo en faisant une sorte d’arabesque peu élégante. Je laisse retomber ma jambe bruyamment « Bon, OK, je l’admets, ce n’est pas tout à fait une amie Mate. C’est une fille avec qui j’ai match sur tinder. » dis-je en toute modestie. Puis, je me pose lourdement près de Swann sur le lit pour faciliter le mouvement avec le bas à pois roses. |
| | | ÂGE : Trente quatre ans. (20/01/1990) STATUT : Il a épousé son amour de sept ans, Rory, le 2 juin 2023 après l’avoir longtemps aimé en secret. Aujourd’hui il ne pourrait être plus fier ni plus heureux de porter son nom. MÉTIER : Kinésithérapeute, il a un cabinet en ville. LOGEMENT : Une villa à Bayside accueille sa famille, loin du tumulte de la ville et de la curiosité des journalistes de bas-étage. POSTS : 52460 POINTS : 580 TW IN RP : adoption (passé: automutilation, pensées suicidaires) ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Père inconnu, mère absente, sujet tabou › Médiateur par excellence › A fui Londres pour Brisbane en 2016 en pensant y trouver son père: c'était un mensonge › Passionné par son métier › A eu besoin de six ans pour accepter sa bisexualité et son couple › Terrorisé à l'idée d'être différent › Deux tentatives de suicide au compteur › Poignets marqués par les cicatrices, aujourd'hui cachées par deux tatouages floraux › Ecoute beaucoup, se confie peu › Prêt à tout pour sa famille et ceux qu'il aime › Ne dites pas du mal de Doctor Who, il risque de froncer les sourcils › Pur produit anglais CODE COULEUR : mediumpurple (plum pour design sombre) RPs EN COURS : (05) › rory #60 › rory #61 › scarlett #6 › greta #12 › arthur #18
rowann #60 › when i was a ghost inside, you were there for me. legend never lies, we were meant to be. i'm blessed to be alive when i'm in your company. memories we've made could fill a whole book. if we were a movie, we'd be in Hollywood. on my lowest days, you were all it took. you make my demons go away, bleach the sky on rainy days.
arwann #17 › why don't you just take what you want from me? i think you should take what you want and leave. you're changing everyday, you played me, you're taking everything. i let you run the game.
mccraine #7 › straighten up, little soldier. stiffen up that upper lip. what you cryin' about? you got me. i can see you're sad, even when you smile, even when you laugh. i can see it in your eyes, deep inside you wanna cry. we gon' pull together through it, we gon' do it.
bride #5 › uc.
swanta #10 › i learned that there's beauty i can't keep, learned that there's demons in stories. whenever she's calling, she'll call me. promise you'll smile off a memory. some summer night, I hope I see you again. you'll find your way.
RPs EN ATTENTE : ginny #7 › min-kyung #6 › lucas #3 RPs TERMINÉS : (beaucoup)
cf. fiche de liens
AVATAR : Evan Peters CRÉDITS : showmeyouricons (avatar) › harley (rowann, arwann) › fuckyou (ginny) › margotrobbie (scarlett) › haydenpanettieres (greta) DC : Auden & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 01/08/2019 | (#)Mer 3 Mar - 9:13 | |
| FÉVRIER 2020. Les escaliers des Craine ne grincent pas. Le bois est traité, les murs sont propres. Il n’y a pas de marque d’usure nulle part. Ils ont leurs défauts, leurs problèmes, mais selon l’anglais ils sont une version 2020 de la famille parfaite. Il ne se voile pas pour autant et connaît les problèmes des enfants comme des parents mais pour lui, parfait n’est pas synonyme de sans-défaut. Il aurait simplement aimé continuer à vivre avec eux. S’être senti Craine-McGrath pendant quatre années l’aura rendu infiniment heureux et il aura aussi rencontré grâce à eux des personnes qu’il n’oubliera jamais et des soirées dont il se souviendra longtemps encore. Maintenant le rideau se baisse doucement : la pièce est terminée. Coupure budgétaire, ne le voilà plus que McGrath.
Informer Rory de sa décision a été le plus difficile, il le sait. Le voir pleurer sans avoir les moyens de le consoler est un des pires sentiments qu’il ait eu à vivre, non loin avec celui d’avoir à lui faire une telle annonce. Oh, il ne l’a pas fait de gaieté de coeur, ça non. Au moins, dû au secret de leur relation, il n’aura pas à réitérer l’opération à de nombreuses reprises : les personnes au courant se comptent sur les doigts d’une main. Le second et seul autre Craine à qui il doit parler est la cadette, qu’il a lui-même considéré comme de sa propre famille au fil des mois et des années. Wendy lui rappelle une fille de son immeuble, à Londres. Elle vit à cent à l’heure, elle rend ses frères fous et le reste de sa famille tout autant. Petite artiste, il aurait tout donné pour ne pas avoir cette discussion avec elle mais il sait qu’elle ne lui pardonnerait pas de laisser les jours et les semaines s’égrainer davantage. La jeune femme sera tenue au fait des nouvelles de sa vie parce qu’il la considère comme une amie bien plus qu’une (ex) belle-soeur, c’est aussi la raison pour laquelle Swann ne se contente pas de tout laisser couler et laisse Rory la tenir au courant de sa vie. Ce serait bien trop lâche et, surtout, bien trop peu adapté au lien qui les unit.
« Swannnnnn, ça, c’est une belle surprise. » Il sourit par habitude mais, son visage indiscernable par la plus jeune est teinté d’une immense tristesse. Ce soir, ce n’est qu’une simple surprise, elle n’a rien de belle. Il est rentré seul comme il en a pris l’habitude, comme on le lui a appris à faire si jamais il toquait et que personne ne répondait. Il se serait excusé d’une telle chose s’il avait croisé quelqu’un mais Wendy est la première âme qu’il rencontre - tant mieux. Elle est la seule qu’il a envie de voir, aussi. “Salut, petite tête.” Il l’enlace furtivement à son tour, comme à son habitude.
Comme une enfant prise sur le fait, elle se met soudainement à ranger toutes ses affaires sous l'œil amusé d’un anglais qui sourit réellement, cette fois-ci. Ses yeux s’égarent sur ses dessins avec intérêt. Il a toujours trouvé les artistes intéressants, lui qui a pourtant suivi une formation scientifique. Elle dit avoir terminé ses devoirs ; il veut bien la croire. Même si elle lui mentait, il n’a pas envie de tenir le rôle du grand frère un peu trop collant, un peu trop étouffant. D’autres le font bien mieux que lui. De toute façon, elle aborde déjà un sujet bien plus difficile à traiter. « Alors, c’est quoi le plan de match ? Vous voulez écouter un film peut-être ? » Lui s'assoit sur le lit, le dos droit, ses pieds toujours collés sur le sol, prêts à s’enfuir à tout instant. « Sinon, une amie m’a dit que le nouveau bar qui a ouvert au centre-ville est trop bien. » Il souffle doucement, incapable de lui dire qu’elle n’a pas à s’habiller aussi vite : ils n’iront nulle part, ce soir. « Bon, OK, je l’admets, ce n’est pas tout à fait une amie Mate. C’est une fille avec qui j’ai match sur tinder. » Il sourit une fois de plus, sincèrement intéressé par la question. “Vrai ? Elle est cool à quel point ? Je veux une réponse sur une échelle de 1 à 10 et cette fois elle va de Nine à Eleventh.” Nine était vraiment le pire Docteur de la série à ses yeux, Wendy le sait puisqu’elle l’a entendu râler à ce sujet pendant des années - littéralement. Si son match Tinder se rapproche du dix et donc du Onzième Docteur, par contre, elle sera presque aussi parfaite que Rory.
Rory, donc. L’anglais souffle et passe une main nerveuse dans ses boucles blondes, incapable de savoir par où commencer. Il a révisé son discours un millier de fois mais il a soudainement tout oublié. “Il n’est pas là, en fait. Il ne viendra pas.” Prononcer son prénom est devenu compliqué. Lui qui trouvait n’importe quelle raison pour parler de son incroyable ami, le voilà qui désormais se censure. “On sort pas ce soir, Wendy… Et je ne viendrai pas les prochaines fois non plus.” Ils pourront continuer à vivre leur vie et s’amuser en famille, pourtant, il sait que le Monde ne va pas s’arrêter de tourner pour autant et qu’ils passeront tous à autre chose, tôt ou tard. Ils le méritent. Ses lèvres se pincent et il trouve douloureusement ses yeux. “On a rompu. Je voulais que tu l’apprennes de moi.” Parce que pour eux, cela change bien des choses, et il aimerait que ce ne soit pas le cas. |
| | | | (#)Jeu 4 Mar - 6:29 | |
| Il me sourit d’un air franc, s’intéressant honnêtement à mes histoires. Swann a toujours été ainsi, et cela même quand j’étais plus jeune, alors que mes anecdotes étaient de pertinences douteuses. « Vrai ? Elle est cool à quel point ? Je veux une réponse sur une échelle de 1 à 10 et cette fois elle va de Nine à Eleventh. » demande-t-il en sachant très bien qu’il allait m’agacer. Je grogne en ajustant ma chaussette colorée et en secouant la tête. Se faisant, je me questionne sur ce que fait Rory. Je doute qu’il soit allé voir maman, parce que tous les Craine savent que ce n’est plus jouable à cette heure. Peut-être est-il allé à la cuisine chercher des boissons ? « Meh, il ne faut pas charrier tout de même. C’est une date tinder, ce n’est pas comme si j’avais eu le temps de me faire une tête sur elle. Je ne l’ai vue qu’une seule fois. J’te tiendrai au courant dans l’infolettre hebdomadaire ! » dis-je sur le ton de la blague. Puis, je m’assois plus confortablement sur le lit en cherchant mentalement où j’avais rangé mes Dr Martens. Pourtant, malgré ce sentiment de communion et la normalité que m’inspire la scène, je sens que quelque chose cloche. L’image d’une histoire secondaire dans une télésérie populaire me traverse l’esprit : nous nous écartions de l’action principale. « Il n’est pas là, en fait. Il ne viendra pas. » dit-il. Je fronce le nez en analysant ses propos. Il est venu me voir de façon individuelle? Ce ne serait pas la première fois. Parfois, mon frère l’ennuie et il préfère me tenir compagnie. « Alors, je t’ai pour moi toute seule. Y’a pas de mal, on sait bien s’éclater tous les deux. » D’une main, j’attrape ma tignasse et tire l’élastique de sur mon poignet pour faire une queue de cheval. C’est une manie à moi : à l'occasion, je noue et dénoue mes cheveux à plusieurs occurrences pendant l'heure. « On ne sort pas ce soir, Wendy… Et je ne viendrai pas les prochaines fois non plus. » La pose de Swann est parfaitement calculée, son dos est droit à l'image d'une barre et ses deux pieds sont bien campés sur le sol. Il me rappelle une gazelle qui guette le danger dans la savane. Il n’avait pas fait de bruit en arrivant sur l’étage. Avait-il espéré que je ne sois pas là et qu’il puisse repartir comme il était venu ? Il pressentait un risque imminent, peut-être qu’il désirait se laisser une chance de déguerpir avant de m’affronter. Je ne dis rien, je m’attends au pire. J’imagine déjà le vide s’ouvrant sous mes pieds. Je prends mon mal en patience, interpelant mentalement l’abysse qui voudra bien m’avaler. Je compose le journal du soir dans ma tête: « La vedette télévisée Rory Craine… morte dans un accident de voiture. — un accident grave ! — une chasse à l’homme qui se termine sur une bien triste note. — un a-cci-dent. — une fusillade touchant des victimes innocentes. » Murmure mon esprit à mon oreille. J’ai le souffle court. Qui va faire l’annonce ? Est-ce la belle animatrice sur qui j’ai un crush depuis qu’elle est apparue à la télé en 2017 ou serait-ce le vieil animateur de fin de soirée? Les lèvres de Swann se pincent comme une épingle à cheveux sur une natte. « On a rompu. Je voulais que tu l’apprennes de moi. » J’ouvre grands les yeux et humecte mes lippes à l’aide de ma langue. Un faible tremblement secoue mon corps, puis j’éclate d’un rire fou. C’est incontrôlable, mes nerfs lâchent sous l’effet du soulagement. Libérée, je frappe énergiquement mon compagnon sur l’épaule. « Non, mais t’es con ou quoi ? J’ai cru l’espace d’un instant qu’il était mort. » Je glisse ma main sur ma nuque, sentant le rouge me monter aux joues. Je souffle un peu pour me calmer. Puis, je me redresse sur le sol et enjambe gracieusement le matériel de dessin sur le plancher. Je saisi une bouteille d’eau sur ma commode distraitement et prends une bonne lampée. Une fois l’esprit clair, je plonge mes yeux dans ceux de mon beau-frère. « Je veux dire, ça vous arrive de vous disputer. Il faut laisser couler la rivière sous le pont et tout ira mieux. » dis-je sagement. Mon regard glisse sur les boucles blondes du garçon qu’aime mon ainé. Son visage présente le plus grand sérieux. Il est assis droit sur le coin de mon lit. Il est prêt à bondir et s’enfuir si je me transforme en lionne enragée. J’hésite un instant, parce que j’ai beau considérer cet homme comme mon frère, au fond de moi, je sais qu’il n’est pas un Craine. Mes épaules se crispent alors que l’évidence s’immisce dans mon esprit. Ma famille a brodé une toile de mensonge autour de chacun de ses membres. Parfois petit, parfois gros, chacun garde ses secrets jalousement. La relation que j’ai construite avec Swann a pris ses bases dans l’honnêteté. Jamais il ne me dirait quelque chose qui n’est pas fondé. Je me racle la gorge et murmure : « désolée. » L’humilité n’est pas ma plus grande qualité. Je ne suis pas du genre à formuler de belles excuses. Ceux qui me connaissent sont habitués à ce trait de caractère. Un repentir bref est la chose la plus réelle que je peux offrir dans pareil moment. Avec ce mot, je reconnais que ma réaction est déplacée. « Qu’est-ce qui s’est passé ? » Je reste dans mon coin, le dos appuyé sur la commode. Je n’ose pas approcher. Je n’arrive pas à choisir la marche à suivre. Peut-être a-t-il raison de se tenir prêt à déguerpir. Fight or flight Wendy? C’est à toi de choisir. |
| | | ÂGE : Trente quatre ans. (20/01/1990) STATUT : Il a épousé son amour de sept ans, Rory, le 2 juin 2023 après l’avoir longtemps aimé en secret. Aujourd’hui il ne pourrait être plus fier ni plus heureux de porter son nom. MÉTIER : Kinésithérapeute, il a un cabinet en ville. LOGEMENT : Une villa à Bayside accueille sa famille, loin du tumulte de la ville et de la curiosité des journalistes de bas-étage. POSTS : 52460 POINTS : 580 TW IN RP : adoption (passé: automutilation, pensées suicidaires) ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Père inconnu, mère absente, sujet tabou › Médiateur par excellence › A fui Londres pour Brisbane en 2016 en pensant y trouver son père: c'était un mensonge › Passionné par son métier › A eu besoin de six ans pour accepter sa bisexualité et son couple › Terrorisé à l'idée d'être différent › Deux tentatives de suicide au compteur › Poignets marqués par les cicatrices, aujourd'hui cachées par deux tatouages floraux › Ecoute beaucoup, se confie peu › Prêt à tout pour sa famille et ceux qu'il aime › Ne dites pas du mal de Doctor Who, il risque de froncer les sourcils › Pur produit anglais CODE COULEUR : mediumpurple (plum pour design sombre) RPs EN COURS : (05) › rory #60 › rory #61 › scarlett #6 › greta #12 › arthur #18
rowann #60 › when i was a ghost inside, you were there for me. legend never lies, we were meant to be. i'm blessed to be alive when i'm in your company. memories we've made could fill a whole book. if we were a movie, we'd be in Hollywood. on my lowest days, you were all it took. you make my demons go away, bleach the sky on rainy days.
arwann #17 › why don't you just take what you want from me? i think you should take what you want and leave. you're changing everyday, you played me, you're taking everything. i let you run the game.
mccraine #7 › straighten up, little soldier. stiffen up that upper lip. what you cryin' about? you got me. i can see you're sad, even when you smile, even when you laugh. i can see it in your eyes, deep inside you wanna cry. we gon' pull together through it, we gon' do it.
bride #5 › uc.
swanta #10 › i learned that there's beauty i can't keep, learned that there's demons in stories. whenever she's calling, she'll call me. promise you'll smile off a memory. some summer night, I hope I see you again. you'll find your way.
RPs EN ATTENTE : ginny #7 › min-kyung #6 › lucas #3 RPs TERMINÉS : (beaucoup)
cf. fiche de liens
AVATAR : Evan Peters CRÉDITS : showmeyouricons (avatar) › harley (rowann, arwann) › fuckyou (ginny) › margotrobbie (scarlett) › haydenpanettieres (greta) DC : Auden & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 01/08/2019 | (#)Jeu 4 Mar - 8:29 | |
| L’anglais est simplement heureux de lui avoir fait promettre qu’elle lui donne des nouvelles de ce fameux date. C’est déjà ça. C’est déjà une assurance, au milieu de sa vie qui change désormais du tout au tout sans qu’il ne puisse le dire à personne. L’anglais ne compte pas laisser Wendy écouter tous ses malheurs et tout ce qui le trouble, elle ne mérite pas ça, mais de pouvoir annoncer qu’il vient de rompre avec un homme qu’il aime sincèrement est déjà beaucoup pour lui. Le blond s’en veut de l’avoir laissée s’impliquer autant dans leur relation, maintenant qu’elle n’est plus. Il sait qu’à son niveau aussi, elle en souffrira. Son quotidien change aussi. Par sa faute, une fois de plus, comme s’il avait été missionné sur Terre pour faire souffrir la famille Craine sur lequel le Destin s’acharne pourtant déjà. A défaut il prendra donc de ses nouvelles par le biais de ses nouvelles rencontres, attendant stupidement devant son téléphone qu’elle veuille bien lui répondre.
Ce n’est pas Wendy qu’il a connu en premier lieu mais il n’a jamais eu à feindre son attachement pour l’adolescente devenue adulte. Elle est drôle, intelligente, intéressante. Impétueuse au possible, aussi, bien à l’opposé de lui. Il aime ses anecdotes tout comme il aime sa façon de penser et tout ça n’avait rien à voir avec une quelconque stratégie de sa part pour se faire aimer de l’une des rares personnes mises dans la confession. Tout aurait été bien plus simple si tel avait été le cas. « Alors, je t’ai pour moi toute seule. Y’a pas de mal, on sait bien s’éclater tous les deux. » Arrangeante, aussi. Toujours arrangeante. Sa remarque laisse un doux sourire sur le visage de l’anglais. Ils auraient pu sortir tous les deux, ils l’ont déjà fait. Swann continue de rendre visite à la cadette quand son frère est en tournage, il est devenu doué pour se fondre dans la masse de la famille nombreuse. Il la considérait comme la sienne, à force.
L’annonce tombe. Ils ont rompu. Il le dit à voix haute pour la première fois et sait qu’il ne le répétera pas : il n’a personne à qui dire de telles choses. Noa est aussi au courant de sa relation mais la belle brune aurait sa façon bien à elle de réagir : en disant que Rory n’était qu’un con et qu’il sera bien mieux sans. Ce n’est pas ce genre de discours fallacieux qu’il a envie et besoin d’entendre. Dans un monde parfait, il pourrait continuer à faire comme si de rien n’était. Pourtant, la réaction de Wendy a tout pour l’étonner et lorsque la jeune femme éclate de rire, lui, ne sait que froncer les sourcils sans rien y comprendre. Tel un parfait boomerang, il revient à sa place lorsqu’elle le frappe doucement contre l’épaule, comme le faisaient ses camarades de football à l’époque de l’Université. « Non, mais t’es con ou quoi ? J’ai cru l’espace d’un instant qu’il était mort. » A cela, au moins, il peut sourire. Rien de ce qu’il a à lui annoncer ne pourrait égaler la mort de Rory en termes de gravité, bien sûr. Si tel avait été le cas, il aurait sûrement été incapable de prononcer le moindre mot, en réalité. Cette idée lui donne des sueurs froides et le sourire disparaît aussi rapidement qu’il est arrivé. Pitié, pas ça.
« Je veux dire, ça vous arrive de vous disputer. Il faut laisser couler la rivière sous le pont et tout ira mieux. » Oh, Wendy. Douce Wendy. Elle voit toujours le verre à moitié plein, peu importe le contexte et tout ce qui s’y rapporte. Il ne l’avait pas anticipé mais il aurait dû : bien sûr qu’elle pense que ce n’est qu’une passe voire même une mauvaise blague. Est ce qu’ils ont déjà fait une blague du genre, même ? Est ce qu’ils se sont déjà disputés plus de deux minutes à propos d’un stupide sujet ? Non, absolument pas. Swann n’est pas belliqueux et ne sait pas être en colère ou même fâché contre les gens qu’il aime, c’est un fait. Il préférerait faire tous les sacrifices plutôt que de voir autre chose que de l’amour dans les yeux du Craine. C’en est encore un, cette rupture. « désolée. » - “Ne le sois pas.” Il était normal qu’elle réagisse ainsi, tout comme il est normal de déjà statuer qu’elle n’a pas à s’en vouloir de rien. Wendy n’a pas joué de rôle dans cette décision ni même à ce qui l’y a mené. « Qu’est-ce qui s’est passé ? » L’anglais prend une inspiration un peu plus grande, pour gagner un peu de courage et de tout ce qui pourrait être utile. “C’est de ma faute. C’est moi qui l’ai voulu.” Et si on lui demandait s’il pense que c’est toujours une bonne idée, il répondrait par la négative. “On a parlé hier.” Déjà, le contact de sa peau contre la sienne lui manque. Il voudrait pouvoir de nouveau le serrer contre lui, l’embrasser et l’aimer comme il le mérite ; comme Swann continue de vouloir le faire. Ce ne serait que reculer pour mieux sauter, pourtant, c’est ce qu’il se répète. Alors il souffle, encore, et face à Wendy il vient lui même poser son dos contre le mur près de son lit. Il a l’impression de rompre avec elle aussi, maintenant, et vivre deux peines de cœur en deux jours est bien trop difficile pour lui. “On s’est pas disputés, tu sais.” Ce qui est supposé être une bonne nouvelle résonne désormais comme une mauvaise : ils n’ont même pas eu besoin de vivre une violente dispute pour mettre fin à quatre années de relation. “Je doute pas qu’il retrouvera quelqu’un.” L’anglais ajoute pour rassurer Wendy (il le pense?). Il trouvera quelqu’un qui montera sur les tapis rouges avec lui, surtout, et quelqu’un qu’il pourra réellement présenter à toute sa famille sans avoir à passer par des acrobaties aussi diverses que variées. Il trouvera quelqu’un qui le rendra tout aussi heureux si ce n’est plus et qui, à son tour, verra Wendy comme sa petite soeur et lui racontera ses pires anecdotes et meilleures blagues. “Y’a pas mort d’homme, comme tu l’as dit. Je pouvais pas lui imposer le secret plus longtemps, ni même à toi.” Il termine avec un sourire en demi teinte, qui se veut pourtant sincère. |
| | | | (#)Jeu 11 Mar - 6:04 | |
| Il ne veut pas que je sois désolée. Il dit ça poliment, comme si c’était une évidence. Pourtant Swann ne voit pas tout ce que sa révélation implique. Pense-t-il même à tous les dommages qu’il cause en mettant un trait sur sa relation ? Ses mots ne semblent pas réels, ils deviennent intangibles à l'image d'un concept philosophique : une production de l’esprit. Je serre les dents sans bouger, les bras croisés devant moi. Il n'intériorise pas le pouvoir qu’il a sur l’univers. « C’est de ma faute. C’est moi qui l’ai voulu. On a parlé hier. » C’est peut-être anglais comme façon d’agir : on prend sans se poser de question et on rejette ce qui ne rapporte plus. Il a décidé que Rory ne convenait pas à son monde. Le Britannique est venu, il a déclaré qu’il a découvert un lieu et se l’ait approprié. Il ne parle que de lui ici, mais qu’en est-il de mon frère ? Comment va-t-il ? Pourquoi ne m’a-t-il pas appelé ? Il y a anguille sous roche. Le colonisateur est trop en contrôle. « Donc tu décides la marche à suivre pour tout le monde. » Je ne relève pas les yeux, je fais comme si je ne le voyais pas. Il me manque des éléments et je ne sais pas encore où m’en tenir. Combattre ou fuir ? Plutôt rester sur ses gardes pour le moment. « On s’est pas disputés, tu sais. Je ne doute pas qu’il retrouvera quelqu’un. ». Je tique sur la dernière affirmation. Les ongles de ma main gauche s’enfoncent dans mon poignet droit. C’est un discours froid et prémâché. J’ai l’impression de lire le Capital de Marx. Pour en arriver au cœur de l’idée, il faut passer par le long processus de définitions conceptuelles qui aliène le profane avant même qu’il ait le temps de comprendre ce qu’est l’aliénation capitaliste. On enchaine les grands mots savamment pesés pour s’assurer le support du lectorat. Comme un scorpion, je me cabre sur moi-même en enfonçant ma tête entre mes épaules. Pourquoi est-ce que j’ai l’impression que Swann décrit son couple, comme s’il parlait d’un contrat signé par une firme ? Comment peut-il faire l'énoncé d'une relation qui s’est étalée sur quatre ans en prétendant que c’est une chose comme une autre? Surtout de cette façon, sans émotion, sans broncher d’un poil. Je me redresse légèrement à la manière d’une bête sur ses gardes. Il semble trop en paix. Depuis combien de temps voyait-il cette tempête venir ? Depuis belle lurette, surement. Il était la brise qui agite les eaux calmes pour tester son emprise. Il était le souffle gonflant les voiles des navires avant de les faire craquer. Il était cette morsure du vent qui glace les os des marins. Swann avait le contrôle. Il envoie une dernière bourrasque pour déchainer les éléments : « Y’a pas mort d’homme, comme tu l’as dit. Je pouvais pas lui imposer le secret plus longtemps, ni même à toi. » Doucement, je lève les yeux vers lui en adoptant une meilleure posture. Il sourit bêtement, comme un golden retriever qui attend l’approbation de son maitre. La différence est qu’il est un homme doté de raison et qu’on ne peut lui attribuer la naïveté d’un animal. Mes épaules prennent l’espace qui leur est dû. Mon visage se ferme à toute camaraderie enfantine. « J’ai décidé ceci… J’ai fait cela. Je ne pouvais plus… Je… Quoi ? Y’a que toi pour prendre des décisions entre vous deux ? » Ma réponse est venimeuse comme la piqure du scorpion. La grande question qui planait sur mes mécanismes de réaction face au stress est résolue : j’ai opté pour l’attaque. Après tout ce qu’ils ont enduré, il est difficile de croire que le blond abandonne aussi facilement. Non, le terme facilement est réducteur, il faudrait dire : lâchement. C’était sa décision de garder leur relation secrète, décision qu’il a choisi d’imposer à son compagnon, parce qu’il refusait d’être honnête avec le reste du monde. Ce n’était pas Rory qui tenait nécessairement à dissimuler la réalité, bien qu’en conclusion, ça lui simplifiait la tâche sur la place publique, c’était le survenant qui était le fautif. Sans surprise, la grande finale de l’histoire Swory laisse un gout amer en bouche : comme si les producteurs de la télésérie n’avaient pas signé une prochaine saison. « Swann, je ne me suis jamais caché de ne pas approuver ta décision de garder votre relation amoureuse dans l’ombre. Pourtant, je t’ai toujours respecté là-dedans. C’est un peu comme la règle numéro un du militantisme : don’t out someone ou doesn’t wanna come out. Mais là… » Je fronce légèrement les sourcils, prenant quelques secondes pour rassembler mes pensées. « You’re a fucking coward. » Il y a presque une pièce complète entre nous. Il est assis sur mon lit, le dos appuyé sur le mur. J’ai l’impression qu’il recherche la sécurité d’une base solide. Pourtant, c’est lui le vent du nord qui soulève des vagues sous les bateaux : il devrait savoir que le pont n’assure pas de stabilité. De mon côté, je ne suis plus adossé à la commode. Je suis debout, adoptant une pose qui ferait le bonheur d'un professeur de violon. Nous sommes le jour et la nuit. « Certainement, Rory va éventuellement rencontrer quelqu’un. Je ne suis pas stupide. Il y a tout un tas de gens qui vendraient leur peau pour avoir le plaisir de sa compagnie… Oh wait. Ça, tu le sais aussi bien que moi! Tu as vu les mêmes entrevues que moi à la télé. Tu les as vus ces journalistes avides d’avoir des détails sur sa vie amoureuse. Tu les as vus les œillades charmeuses que lui envoyaient les filles sur les plateaux de télévision. » Je reprends mon souffle. J’entends les pleurs de ma mère au loin. Elle discute probablement avec ses vieux démons entre deux gorgées d’alcool. Ses larmes sont surréelles, je ne suis pas certaine qu’elles existent vraiment. « Tu le sais très bien que tu n’as pas à me rassurer. C’est à toi que tu parles en ce moment. Pas à moi. » Pourtant, il y a cette voix derrière, une voix qui prend toute la place. Un petit démon affute mon esprit avec son couteau. Rory est tombé amoureux d’un homme qui porte son amour comme un fardeau. Swann n’est pas un mauvais garçon. Ce n’était peut-être juste pas le moment pour lui. Je crois qu’il est terrorisé à l’idée que tout se passe bien. Alors il s’invente qu’il ne peut pas faire de coming out : ça lui fait du bien de penser que ce n’est pas lui en tant que personne qui s’oppose au bon fonctionnement de leur relation. « T’as raison de ramener ça à la blague. Ça allège la chose. » Puis, avec une assurance qui m’est propre, je pointe un doigt accusateur sur lui. « Ça ne t’implique pas dans ton émotivité. » |
| | | ÂGE : Trente quatre ans. (20/01/1990) STATUT : Il a épousé son amour de sept ans, Rory, le 2 juin 2023 après l’avoir longtemps aimé en secret. Aujourd’hui il ne pourrait être plus fier ni plus heureux de porter son nom. MÉTIER : Kinésithérapeute, il a un cabinet en ville. LOGEMENT : Une villa à Bayside accueille sa famille, loin du tumulte de la ville et de la curiosité des journalistes de bas-étage. POSTS : 52460 POINTS : 580 TW IN RP : adoption (passé: automutilation, pensées suicidaires) ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Père inconnu, mère absente, sujet tabou › Médiateur par excellence › A fui Londres pour Brisbane en 2016 en pensant y trouver son père: c'était un mensonge › Passionné par son métier › A eu besoin de six ans pour accepter sa bisexualité et son couple › Terrorisé à l'idée d'être différent › Deux tentatives de suicide au compteur › Poignets marqués par les cicatrices, aujourd'hui cachées par deux tatouages floraux › Ecoute beaucoup, se confie peu › Prêt à tout pour sa famille et ceux qu'il aime › Ne dites pas du mal de Doctor Who, il risque de froncer les sourcils › Pur produit anglais CODE COULEUR : mediumpurple (plum pour design sombre) RPs EN COURS : (05) › rory #60 › rory #61 › scarlett #6 › greta #12 › arthur #18
rowann #60 › when i was a ghost inside, you were there for me. legend never lies, we were meant to be. i'm blessed to be alive when i'm in your company. memories we've made could fill a whole book. if we were a movie, we'd be in Hollywood. on my lowest days, you were all it took. you make my demons go away, bleach the sky on rainy days.
arwann #17 › why don't you just take what you want from me? i think you should take what you want and leave. you're changing everyday, you played me, you're taking everything. i let you run the game.
mccraine #7 › straighten up, little soldier. stiffen up that upper lip. what you cryin' about? you got me. i can see you're sad, even when you smile, even when you laugh. i can see it in your eyes, deep inside you wanna cry. we gon' pull together through it, we gon' do it.
bride #5 › uc.
swanta #10 › i learned that there's beauty i can't keep, learned that there's demons in stories. whenever she's calling, she'll call me. promise you'll smile off a memory. some summer night, I hope I see you again. you'll find your way.
RPs EN ATTENTE : ginny #7 › min-kyung #6 › lucas #3 RPs TERMINÉS : (beaucoup)
cf. fiche de liens
AVATAR : Evan Peters CRÉDITS : showmeyouricons (avatar) › harley (rowann, arwann) › fuckyou (ginny) › margotrobbie (scarlett) › haydenpanettieres (greta) DC : Auden & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 01/08/2019 | (#)Mar 16 Mar - 16:05 | |
| Oh Wendy, Wendy, Wendy. Si elle a une force de caractère que Swann a toujours admiré à sa juste valeur, il aurait préféré qu’elle se contente pour une fois d’écouter et d’accepter les faits tels qu’ils arrivent. Force est de constater que ce n’est pas le cas puisque là voilà qui se débat, qui grogne, qui râle. Elle attaque, aussi. Elle le fait avec précision, visant toujours là où ça fait mal. A avoir passé quatre années à se montrer entier face à l’adolescente, elle ne pouvait que mieux frapper en retour. Swann ne lui en veut pas ; il sait qu’elle agit ainsi parce qu’elle est blessée et triste et parce qu’elle n’a tout simplement aucune autre idée de comment réagir. Sa mère pleure dans la chambre d’à côté, sa fratrie est absente et l’est surtout Rory, dont ils parlent pourtant tous deux sans discontinuer. Au centre de sa vie pendant quatre années, il devient au moins le cœur de la discussion en cet instant.
L’anglais soutient le regard de la plus jeune lorsqu’elle se redresse et ses yeux avec. Son visage reste immuable alors qu’en face, celui de Wandy se durcit plus que jamais. “La décision a été prise entre nous deux, je ne reviendrai pas là dessus.” Bien que ce soit un je qui ai demandé de tout arrêter, il en a tout de même parlé à Rory. Il n’est pas simplement parti du jour au lendemain comme s’il n’y avait rien de plus normal, surtout alors qu’il crève encore d’envie de revenir quelques heures en arrière pour tout effacer et simplement se réveiller à nouveau dans les draps de l’australien sans aucun poids sur le cœur. Il sent encore le fantôme chaleur de sa peau sous ses doigts et ne peut que s’y raccrocher alors que la tempete Wendy fait rage dans sa chambre d’adolescente. « You’re a fucking coward. » Il roule des yeux, désormais assuré qu’elle ne comprend décidément pas à quel point avoir cette discussion avec son frère lui a coûté et demandé tout son courage et son énergie. Tout va bien plus loin qu’une simple histoire de coming ou (il n’est pas gay, il n’y a donc pas à discuter de ce sujet) et il a encore l’espoir qu’elle arrive à le comprendre au terme de leur discussion, lorsque le choc de l’annonce sera passé et qu’ils pourront réellement continuer à parler.
Parler de souvenirs partagés avec Rory n’est sûrement pas la meilleure chose à faire alors que l’anglais n’a même pas eu le temps de faire semblant de les balayer de son esprit. Il se souvient de tout comme si c’était hier surtout alors que, ironiquement, la veille au soir il a encore pu le prendre dans ses bras et lui souffler quelques mots près de l’oreille, juste après l’avoir embrassé. Il n’oubliera jamais les interviews de l’acteur et les questions indiscrètes des journalistes s’impatientant de ne pas pouvoir mettre la main sur aucune petite-amie ou histoire croustillante à ce sujet. Il voit encore le regard de ses co-stars qui dérivaient sur sa silhouette avec attention, lesquels n’avaient jamais été un problème puisqu’il n’a jamais douté de sa fidelité et son amour. Swann désormais sorti du jeu, certains pourraient peut-être y trouver leur bonheur. Il n’aura pas son mot à dire ni son avis à donner, ce sont les nouvelles règles du jeu et même Wendy n’y peut rien. « Tu le sais très bien que tu n’as pas à me rassurer. C’est à toi que tu parles en ce moment. Pas à moi. »” Un point pour la Craine. « T’as raison de ramener ça à la blague. Ça allège la chose. Ça ne t’implique pas dans ton émotivité. » Deux.
“C’est comme si tu faisais partie de ma famille, tu sais. C’est aussi la raison pour laquelle je t’en parle. Je me doute que ça ne te fait pas plaisir mais je ne reviendrai pas dessus.” La décision ne fait plaisir à absolument personne, pas même les groupies du Craine qui ignoraient tout de leur relation. A bien y repenser, c’est un miracle qu’ils n’aient jamais été suivis par des paparazzis ou des fans trop curieux. Ils ont joué avec le feu sans se brûler et devraient savoir s’en contenter. Swann le fait, en tout cas, parce qu’il refuse de voir s’étioler ses souvenirs avec l’homme qu’il a tant aimé. Quoi que la jeune femme puisse ajouter, elle a au moins raison sur une chose : il ne veut pas impliquer son émotivité. Elle est justement bien trop importante pour qu'il la laisse se faufiler au milieu de cette discussion et, surtout, cela n'a pas à être le problème de Wendy. "Et je sais que tu seras là pour lui." Il espère simplement qu'elle ne le traitera pas de coward à son tour puisque Swann a à lui seul bien assez ébranlé les fondations du Craine et il ne mérite pas qu'on enfonce le couteau dans une plaie encore béante. "Je lui ai dit que je ne voulais pas couper les ponts avec lui, et avec toi non plus. J'ai aucune idée de comment ça va se passer mais je le pensais vraiment." Ils ont sûrement dit de belles choses qui n'arriveront jamais. Swann est optimiste mais pas stupide : rien ne sera jamais comme avant. |
| | | | (#)Jeu 25 Mar - 2:44 | |
| Mon rapport à l’autre est inconstant. Instable. J’avais 17 ans quand j’ai rencontré Swann. Il était déjà adulte. La première fois où il a ouvert la porte à la relation Wendy/Swann, c’était chez Rory. J’étais partie de la maison et je m’étais réfugié dans l’appartement de mon ainé après une discussion brutale avec maman. J’imagine qu’il était sur un plateau de tournage et que je m’étais laissé rentrer. Je croyais que j’allais être seule là-bas. Lui, il était déjà là et je n’avais rien remarqué. Swann s’était installé à côté de moi, avec deux cafés. Je l’avais remercié de m’en avoir préparé un et je m’étais sentie bête de ne pas avoir relevé sa présence. Il m’avait sans doute entendu pleurer. Je n’avais jamais su si on se voyait l’un et l’autre de la même manière, sans se le dire. Swann s’était ouvert et il parlait de sa vie. Il me parlait d’égale à égale, il ne creusait pas une distance entre nous. Il m’acceptait comme faisant partie d’un tout, un bonus qui venait avec son copain. Il utilisait des beaux mots pour parler de sa mère ou de ses amis. J’avais envie de réagir, mais j’avais l’impression que je n’utilisais que des expressions boiteuses depuis toujours. Swann m’aidait à trouver les mots justes. Quand il me parlait de sa famille, je n’avais plus envie de parler. J’avais envie de le prendre dans mes bras et lui dire qu’il pouvait se fondre dans nous. Je m’étais endormi la tête sur son épaule, devant la télé. « C’est comme si tu faisais partie de ma famille, tu sais. C’est aussi la raison pour laquelle je t’en parle. Je me doute que ça ne te fait pas plaisir, mais je ne reviendrai pas dessus. » Je respire profondément. Il parlait par affirmation. Il ne laissait pas de place au débat. J’aurais dû le voir venir. Swann, malgré ce que j’avais envie de voir, n’est pas gai. Rory est tout bonnement l’histoire qui sort du lot. Je l’aime tellement, que j’ai tenté de me convaincre qu’il n’était pas comme les autres. Je l’ai souvent eu, ce petit serrement au cœur, qui arrive avec le changement de comportement des filles. Elles n’étaient pas lesbiennes, j’étais simplement l’élément qui venait brouiller les pistes. Je relâche mes épaules doucement. « C’est comme si. » Je murmure les mots de la même manière qu’un écho. Je ne suis pas sa famille, je suis quelque chose de semblable. Mon cœur se sert, parce que je connais déjà la chanson. D’abord Garrett est parti, il ne nous a donné aucune chance. Puis, ç’a été le tour de Rosie de quitter le nid. Elle voulait expérimenter avec Wyatt. Lui-même il est parti, parce qu’eux, ça ne marchait pas. Puis Rory, parce que c’était la chose à faire. Tout le monde est parti, il ne reste que moi. Petite Wendy devant supporter les pleurs de maman toute seule. La différence ici, c’est que je l’ai déjà vécu cette rupture-là. Ça commence toujours par des promesses, on se dit que cette rupture ne nous concerne pas et qu’on persistera comme avant. Puis, on s’éloigne un peu, parce qu’on n’est pas réellement de la famille. On est tout comme. Les yeux me piquent et je tourne la figure. Machinalement, j’ouvre un tiroir et entreprends de réorganiser mes vêtements. Je prétends que j’ai besoin de ranger. J’ai besoin de tenir quelque chose de concret. « Et je sais que tu seras là pour lui. » Je hoche la tête, consciente qu’il ne voit pas mon visage. Je sais aussi qu’il se doute probablement que je cache mon envie de pleurer. Je me sens stupide, ce n’est pas moi qui ai le cœur brisé. Je ne dois pas ramener les choses à moi. Je respire tranquillement pour empêcher les larmes de monter. « Évidemment, j’irai chez lui demain, à la première heure. » Je le maudis déjà de ne m’avoir rien dit. Il aurait dû m’appeler : je serais venue recoller les morceaux. « Je volerai une bouteille à maman et nous écoulerons les heures à nous repasser votre dernière conversation en boucle. » Je me détourne de la commode et toise l’anglais, le visage parfaitement recomposé. « Je lui ai dit que je ne voulais pas couper les ponts avec lui, et avec toi non plus. J’ai aucune idée de comment ça va se passer, mais je le pensais vraiment. » J’émets un grognement désapprobateur, mais je décide de me prêter au jeu. Tranquillement, je baisse les armes et m’approche du lit. « Il faudra nécessairement vous éloigner pendant un temps. » J’ai vu trop souvent les gens rompre et se fier sur l’ancien partenaire pour recoller les morceaux. Ça ne mène à rien, c’est pareil à une fuite dans une piscine hors terre. On a beau colmater les trous, il y a toujours une nouvelle fente pour faire gicler l’eau. Je grimpe sur le lit comme un bambin sans dextérité. « Évidemment, les choses ne changeront pas entre nous. » J’affiche un sourire Craine : une expression fausse. Nous allons prétendre que les choses pourront continuer pendant un temps. Puis, les non-dits meubleront les échanges. Il faudra marcher sur des œufs, nous ne pourrons plus être aussi honnêtes. Je ne pourrai plus blaguer sur Rory et il ne s’inquiétera plus de l’heure à laquelle j’arrive. Je m’assois à côté de lui, le dos appuyé sur le mur. « Et puis, tu pourras toujours venir me rejoindre après l’école pour manger un morceau. » Mais il ne le fera pas, parce que nos relations ne permettront plus la spontanéité. J’ai l’impression de parler à côté, comme quand je demande au chauffeur de taxi comment il va. Il répond à côté ou me sort une expression philosophique, avant de me renvoyer la balle. Je réponds pareil comme lui. « Tu comptes faire quoi maintenant ? » J’appuie ma tête sur son épaule, pour faire comme si. Au fond, je vais vite m’habituer à le traiter comme un Craine. |
| | | ÂGE : Trente quatre ans. (20/01/1990) STATUT : Il a épousé son amour de sept ans, Rory, le 2 juin 2023 après l’avoir longtemps aimé en secret. Aujourd’hui il ne pourrait être plus fier ni plus heureux de porter son nom. MÉTIER : Kinésithérapeute, il a un cabinet en ville. LOGEMENT : Une villa à Bayside accueille sa famille, loin du tumulte de la ville et de la curiosité des journalistes de bas-étage. POSTS : 52460 POINTS : 580 TW IN RP : adoption (passé: automutilation, pensées suicidaires) ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Père inconnu, mère absente, sujet tabou › Médiateur par excellence › A fui Londres pour Brisbane en 2016 en pensant y trouver son père: c'était un mensonge › Passionné par son métier › A eu besoin de six ans pour accepter sa bisexualité et son couple › Terrorisé à l'idée d'être différent › Deux tentatives de suicide au compteur › Poignets marqués par les cicatrices, aujourd'hui cachées par deux tatouages floraux › Ecoute beaucoup, se confie peu › Prêt à tout pour sa famille et ceux qu'il aime › Ne dites pas du mal de Doctor Who, il risque de froncer les sourcils › Pur produit anglais CODE COULEUR : mediumpurple (plum pour design sombre) RPs EN COURS : (05) › rory #60 › rory #61 › scarlett #6 › greta #12 › arthur #18
rowann #60 › when i was a ghost inside, you were there for me. legend never lies, we were meant to be. i'm blessed to be alive when i'm in your company. memories we've made could fill a whole book. if we were a movie, we'd be in Hollywood. on my lowest days, you were all it took. you make my demons go away, bleach the sky on rainy days.
arwann #17 › why don't you just take what you want from me? i think you should take what you want and leave. you're changing everyday, you played me, you're taking everything. i let you run the game.
mccraine #7 › straighten up, little soldier. stiffen up that upper lip. what you cryin' about? you got me. i can see you're sad, even when you smile, even when you laugh. i can see it in your eyes, deep inside you wanna cry. we gon' pull together through it, we gon' do it.
bride #5 › uc.
swanta #10 › i learned that there's beauty i can't keep, learned that there's demons in stories. whenever she's calling, she'll call me. promise you'll smile off a memory. some summer night, I hope I see you again. you'll find your way.
RPs EN ATTENTE : ginny #7 › min-kyung #6 › lucas #3 RPs TERMINÉS : (beaucoup)
cf. fiche de liens
AVATAR : Evan Peters CRÉDITS : showmeyouricons (avatar) › harley (rowann, arwann) › fuckyou (ginny) › margotrobbie (scarlett) › haydenpanettieres (greta) DC : Auden & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 01/08/2019 | (#)Dim 4 Avr - 13:08 | |
| Wendy est une jeune femme de caractère ce qui n’est, avouons le, pas le cas de Swann - autant pour le premier terme comme le second. Il se rassure bien plus lui-même qu’il ne le fait pour elle lorsqu’il assure qu’elle continuera d’être présente pour son frère lorsque ce ne sera déjà plus le cas de l’anglais. Si abandonner Rory est la dernière chose dont il ait envie, il se doute que ce dernier ne souhaitera sûrement pas le garder aussi proche de lui après ce qu’il a été dit entre eux. A défaut, il sait au moins qu’il n’en sera pas capable. Rory, lui, aurait continué à se battre pour leur histoire, si jamais Swann avait laissé place à un possible dialogue. « Évidemment, j’irai chez lui demain, à la première heure. » Le blond hoche la tête même si elle ne le regarde même pas. L’enième problème venant s’ajouter à la liste des conséquences du secret imposé, c’est que l’acteur n’a que Wendy à qui confier son chagrin et qu’en parfait grand frère qu’il est, il ne voudra pas l’importuner bien longtemps. « Je volerai une bouteille à maman et nous écoulerons les heures à nous repasser votre dernière conversation en boucle. » Il aurait préféré savoir qu’ils allaient faire la liste de “pourquoi ma vie est mieux sans Swann” ou quoi que ce soit dans le genre. Cet exercice, au moins, aurait pu redonner un peu d’espoir à l’australien à propos de toute la vie qu’il lui reste encore à mener et des esprits à marquer à travers ses films. “La bouteille sera sûrement utile. Pour la conversation, tu as déjà eu de meilleures idées que ça.” La bouteille en elle-même se conjuguera au pluriel et ne sera donc absolument pas une bonne idée mais il ne peut pas se plaindre des conséquences de ses propres actions. Au moins, une fois de plus Swann se raccroche à l’idée qu’ils seront ensemble. Quoi qu’on dise, une fratrie restera toujours ce qu’elle est alors que les histoires de coeur vont et viennent. Ses sentiments pour Rory ne pourront s’évaporer aussi rapidement qu’ils sont arrivés mais l’anglais a bon espoir que tout aille rapidement bien mieux pour eux deux ; après tout, l’espoir est la seule chose qu’il lui reste. Ca, et le sourire de façade de Wendy. Ginny a souvent le même. Réunir leurs deux familles aurait provoqué une faille spatio-temporelle ou quelque chose dans le genre, il est certain que Le Docteur serait arrivée à Brisbane pour empêcher une telle union civile, si jamais elle avait réellement existé - l’union; et Le Docteur.
« Il faudra nécessairement vous éloigner pendant un temps. » - Je sais.”
Il est doué pour se voiler la face, mais pas à ce point. Tout ce qu’il espère, c’est qu’ils ne s’éloigneront pas sans jamais se retrouver. Rory n’a jamais été un ami pour lui mais désormais, c’est tout ce dont Swann a envie. Ses désirs étant passés avant ceux de son petit-ami depuis le premier jour, il se retient de les lui imposer une fois de plus et se contente de se dire qu’il voguera au gré des vents et marées. « Évidemment, les choses ne changeront pas entre nous. » Elle ment aussi bien que Ginny. Elle a le même humour que Matt. Elle est piquante comme Jill. Maintenant l’anglais comprend pourquoi il n’a jamais eu aucun mal à la considérer comme de son propre sang : elle a réellement l’air de le partager avec les siens, et lui, par extension. « Et puis, tu pourras toujours venir me rejoindre après l’école pour manger un morceau. » - “Je t’enverrai des messages.” S’il ne dément pas le fait qu’ils iront manger ensemble après ses journées de cours, il ne la confirme pas non plus: ils ne mangeront certainement plus ensemble à partir d’aujourd’hui. Il ne veut pas imposer sa présence trop près de la vie du brun et si pour cela il doit se résigner à perdre une seconde personne à qui il tient, alors il est prêt à faire ce sacrifice. Il continuera à lui envoyer des messages inutiles et à l’appeler sur FaceTime sans faire attention à peu près trois fois par jour, l’un n’empêche pas l’autre. Swann a besoin de continuer à veille sur elle, au moins.
Wendy se rapproche assez de lui pour venir poser sa tête contre son épaule et il dégage sa main pour venir simplement la poser contre les cheveux de la jeune femme. En même temps, il inspire à peine plus profondément, ses yeux posés au bout du lit n’ayant plus rien ni personne sur quoi se reposer. « Tu comptes faire quoi maintenant ? » Officiellement, rien n’a changé dans sa vie. Officieusement, absolument tout est différent et il a l’impression de devoir recommencer à zéro dans un pays qu’il ne connaît pas, situé à l’autre bout du monde. “Je veux juste me faire oublier pour un temps.” Avec lui, ce sont surtout ses propres erreurs qu’il a bon espoir de garder enfouies sous Terre. “Appelle moi si jamais tu as besoin. A propos de lui ou pour toi.” Il l’a dit: il sera toujours présent pour les Craine. Pour ça au moins, il tiendra parole et la distance tout comme les mois qui risquent de s’écouler ne pourront jamais rien y changer. “T’es pas obligée de faire semblant quand t’es avec moi. Je sais que tu m’en veux.” Les paroles sont toutes prononcées sur le même ton puisque Swann leur accorde à toutes la même importance: capitale. |
| | | | (#)Dim 11 Avr - 0:41 | |
| Plus jeunes, Rory et moi faisions des prévisions au sujet de notre futur. Mon grand frère était certain que plus tard, j’allais être professeure. Il disait que j’avais une tête d’intellectuelle. On se demandait à quel âge on allait se marier. Rory disait que pour lui, ce serait à la fin de la vingtaine et qu’il allait avoir deux enfants. Une fille et un garçon, ils aillaient se compléter comme nous. Rory et moi, on se ressemble beaucoup. C’est ce que tout le monde dit. Petite, j’imitais son sourire. J’imite encore son sourire. Je pensais que sa relation avec Swann venait confirmer nos projections. Je croyais qu’ils allaient adopter ou trouver une femme qui accepterait de porter leurs enfants. Je m’imaginais d’avance débarquer pour les aider et faire le ménage quand ils allaient s’épuiser à la tâche. J’en veux à Swann de briser mes rêves pour Rory. « La bouteille sera sûrement utile. Pour la conversation, tu as déjà eu de meilleures idées que ça. » Je le fusille du regard. Ce n’est pas une idée, mais une scène prévisible. Il peut se mettre la tête dans le sable comme il désire, mais c’est évident que Rory ne s’en remettra pas facilement. « Je t’enverrai des messages. » L’eau me monte aux yeux. Il ne tente même pas de maintenir illusion. Il n’est pas à notre image, il n’a pas besoin de faire semblant. Les choses ne seront plus de la même manière qu’avant. Il n’y en aura plus des après-midis à lézarder sur la terrasse tous les trois. Il n’y aura plus de combat de popcorn en écoutant un mauvais film. Le blond ne fera plus partie de mon quotidien. Au début, on s’écrira plusieurs messages, on essaiera de faire croire que les choses ne changeront pas tant que ça. Puis, faute de partager nos activités, nos textos s’espaceront et nous passerons quelquefois plusieurs jours sans se parler. Les conversations seront de moins en moins intimes et un mur se dressera entre nous. « Je répondrai. » À ma question, il rétorque : « Je veux juste me faire oublier pour un temps. » Je hoche la tête, sans surprise. Il faut laisser l’eau couler sous les ponts pour que le temps puisse faire son travail. Je connais la chanson, Wyatt avait tenu les mêmes propos et ça a pris des mois avant que les choses se rétablissent. « Appelle-moi si jamais tu as besoin. À propos de lui ou pour toi. » Je me mords la lèvre et renifle légèrement. C’est plus facile qu’à faire. Je dois moi-même établir les limites entre ma relation avec Swann et celle avec Rory. En sortant de nos vies, il sacrifie l’accès Wendy vers mon ainé. Je ne lui écrirai jamais au sujet de mon frère, mais je sais qu’il l’a déjà compris. « J’te dirai si je revois la fille du bar. » J’allège la conversation en rappelant ma date tinder. Je dis ça aussi pour lui faire saisir que je ne le supprime pas entièrement de ma réalité. Il faut juste que je reconstruise notre lien là-dedans. « T’es pas obligée de faire semblant quand t’es avec moi. Je sais que tu m’en veux. » « I know. » Je relève la tête et prends une grande respiration. Je lui en veux oui. Je le déteste de jeter quatre années de nos vies aux ordures. Je le hais pour les neveux et nièces qu’il ne m’offrira pas. Je le déteste pour cette occasion d’amener ses enfants au parloir pour leur premier tatouage en cachette qu’il me nie. Je lui en veux de blesser mon frère : de lui imposer une douleur qui le chavirera d’autant plus. Mon complice a fait l’expérience de tellement de déceptions dans les dernières années : il méritait le bonheur. « Je ne sais pas où j’me place là-dedans. J’saisi pas comment j’me sens vraiment. » J’essuie mes yeux du revers de la main. Je flaire la tempête qui menace mes remparts intérieurs. Je me relève du lit et marche de long en large de la pièce. « Je suis tellement déçue. » Je me dirige vers la porte. Le couloir est silencieux. Maman s’est présumément endormie. Je tourne la poignée et désigne le corridor. La conscience aiguë que Swann ne remettra probablement jamais les pieds à la maison me saisit brutalement. Je souffle pour reprendre le contrôle de ma voix. « Je crois qu’il vaut mieux que tu t’en ailles. » Je fixe le vide pour éviter de croiser son regard. J’ai trop d’émotions qui menacent d’exploser. J’ai besoin de me retrouver seule. C’est une question de fierté. Je repousse le blond avant qu’il ne le fasse, c’est un mécanisme de protection. Bien droite sur le côté de la porte, je souris comme Rory, alors que l’anglais quitte ma chambre pour la dernière fois. |
| | | | | | | | Rupture double [ft Swann] |
|
| |